Par exemple, la question des droits de la femme, l’éducation, le désarmement, l’environnement, les droits de l’homme, etc.
Si le fait de devenir un membre des YMCA signifie que les nouveaux membres “acceptent et prennent à leur compte les objectifs et les principes de l’organisation,” selon les déclarations mêmes de la Watchtower et que “leur adhésion signifie qu’ils sont devenus partie intégrante de cette organisation,”
ce qui revient alors à une forme d’apostasie, la Watchtower ne devrait-elle donc pas satisfaire aux mêmes exigences quand il s’agit de s’allier politiquement avec les Nations Unies – même s’il ne s’agissait que d’avoir accès à sa bibliothèque ?D’un côté, la Watchtower insiste sur le fait que s’inscrire aux YMCA confère non seulement un droit d’accès mais que cela revient aussi à accepter et à faire siens les principes religieux de cette organisation. Mais quand il s’agit de la Watchtower elle-même, le Béthel minimise son inscription auprès du DPI en prétendant que ce n’était rien d’autre qu’un laissez-passer pour accéder à la bibliothèque.
Mais, la Watchtower s’est-elle réellement engagée dans un partenariat politique avec les Nations Unies. Pour répondre à cette question, il est nécessaire de définir ce qu’est une ONG. Alors? En définitive, qu’est-ce qu’une ONG ?
“LES ONG SONT DES PARTENAIRES DES DPI DEPUIS… 1947”
Il y a des dizaines de milliers d’organisations non gouvernementales dans le monde. Toutefois, la plupart d’entre elles ne sont pas affiliées aux Nations Unies. Certaines ont beaucoup d’influence – jouissant de ce que l’on appelle un “statut consultatif” auprès des plus hautes instances des Nations Unies. Il existe une autre catégorie qui, elle, a une moindre influence – elles possèdent ce que l’on appelle un “statut associé” avec le Département de l’Information des Nations Unies. Il n’y a environ que 1 400 ONG qui sont associées au DPI. Mais selon la définition donnée par les Nations Unies elles-mêmes,
une ONG associée au DPI est une organisation non gouvernementale qui travaille en partenariat avec les Nations Unies. Par exemple, sur le site internet DPI-ONG des Nations Unies, Kofi Annan, l’ancien secrétaire général des Nations Unies, a déclaré au sujet des objectifs d’une ONG : “Si les Nations Unies veulent mener à bien leurs programmes, un partenariat avec la société civile n’est pas une option, mais une nécessité.”
C’est là que les ONG entrent en jeu ; facilitant ce partenariat entre les Nations Unies et la société civile. Sur le site internet des Nations Unies, la section consacrée au bureau DPI/ONG explique avec moult détails ce rôle vital joué par les ONG :
“Les ONG sont des partenaires du DPI depuis sa création en 1947. La section ONG du DPI fait partie de la Division des services et produits destinés au public et sert de liaison avec les Nations Unies. Elle propose une gamme étendue de services d’information destinés à la société civile ou à d’autres partenaires comme la communauté scientifique, les enseignants ou le public en général.”Le Département de l’Information est une division à part entière de l’immense bureaucratie onusienne et supervise la diffusion d’informations pour le compte des Nations Unies. Pour cela, le DPI se fait aider d’une multitude d’associations citoyennes à but non lucratif ayant un intérêt dans le soutien des idéaux et des activités des Nations Unies. Selon le DPI, les compétences au sein des organisations sont mises au service d’un partenariat politique avec les Nations Unies. Comment les ONG et le DPI coopèrent-ils ? Le DPI pose lui-même la question et y répond en ces termes :
“La section DPI/ONG supervise les partenariats avec les ONG associées dans le but de mieux contribuer au travail des Nations Unies. Toute ONG ayant l’objectif et les moyens de conduire des programmes d’information efficaces sur les activités des Nations Unies, destinés à ses membres et au grand public, peut être associée au DPI. Les ONG peuvent diffuser des informations sous forme de lettres d’information, de bulletins et de brochures, de programmes de télévision ou de radio, par l’organisation de conférences, de séminaires et de table rondes.”Si l’on en croit les propos tenus sur le site même des Nations Unies, toutes les ONG accréditées ont le devoir de coopérer avec le Département de l’Information en utilisant leurs ressources “pour
conduire des programmes d’information efficaces destinés à leurs membres et au grand public sur les activités des Nations Unies.” En d’autres mots, si nous appelons un chat, un chat : les ONG ont le devoir de faire de la propagande en faveur des Nations Unies. La lettre que la Watchtower a adressée aux filiales mentionne même certains passages du document de l’ONU cité ci-dessus, lequel donne le détail sur ce que l’on attend d’une ONG. Toutefois, la Watchtower n’a retenu qu’une seule phrase, une note en bas de page disant :
Site Internet du DPI/ONG
“Veuillez noter que l’association des ONG avec le DPI n’implique pas leur incorporation dans le système des Nations Unies.”Bien sûr, il est vrai que les ONG ne sont pas incorporées dans le système gouvernemental des Nations Unies. Les ONG, comme le nom l’indique, sont des organisations
non gouvernementales. Si elles étaient “incorporées dans le système des Nations Unies”, elles deviendraient des organisations
gouvernementales.
En fait, la Watchtower ne cherche qu’à noyer le poisson. Le problème n’est pas de savoir si les ONG reçoivent ou non une accréditation gouvernementale au nom des Nations Unies.
Ce qui importe est que toutes les ONG associées au DPI sont de fait en partenariat politique avec les Nations Unies.Etant donné que la Watchtower a cité des extraits du document même où figurent les critères requis pour que les ONG soient acceptées comme partenaires avec les Nations Unies,
il est donc impensable que les responsables de la Watchtower ne sachent pas que le DPI affirme également que toutes les ONG sont en partenariat avec les Nations Unies.Autre hypothèse, aurait-il été possible que le DPI accorde à la Watchtower le statut d’ONG associée juste pour que celle-ci ait accès à la bibliothèque de l’ONU et qu’il ne lui ait pas aussi demandé de satisfaire à ses obligations contractuelles?
Non, c’est impossible. Déjà, comme nous l’avons déjà dit,
l’accès à la bibliothèque n’était pas réservé qu’aux ONG. Selon le DPI, la raison pour laquelle
les ONG sont invitées à utiliser la bibliothèque et ont accès aux autres départements et aux réunions d’information est pour que ces organisations soient plus efficaces dans la diffusion auprès du public d’informations sur les activités des Nations Unies. C’est aussi ce qui explique pourquoi le DPI examine si attentivement les candidatures que seule une infime partie d’entre elles sont acceptées.L’hypothèque que les Nations Unies auraient sciemment accordé à la Watchtower une dérogation pour qu’elle n’ait pas à satisfaire aux obligations de leur partenariat n’est qu’une pure fiction.Voici à ce sujet un extrait d’une déclaration de Paul Hoeffel, chef du DPI, figurant sur le site internet
Insight on the News, lequel nous éclaire sur les processus d’évaluation et d’examen :
“Le statut DPI est sous l’égide du Département de l’Information des Nations Unies (UNDPI), lequel est en charge de la gestion des archives onusiennes ainsi que de ses équipements de recherche. Pour l’obtenir, selon Paul Hoeffel, chef de la section DPI/ONG des Nations Unies, une organisation doit avoir plus de trois ans d’existence et s’être montrée coopérative dans son travail avec les Nations Unies. Un état financier annuel audité doit être remis à l’UNDPI pour vérification, et les idéaux et la philosophie de l’organisation ne doivent pas entrer en conflit avec les politiques et les missions diverses et variées que les Nations Unies dirigent. “Nous n’acceptons pas n’importe qui,” déclara Hoeffel. Les avantages de ce statut, dit-il, font que les ONG ont un accès illimité aux différentes installations de l’ONU ainsi qu’à toutes les conférences et qu’elles peuvent utiliser la bibliothèque des Nations Unies pour obtenir toutes les informations qui pourraient leur être utiles. Chaque année, dit-il, environ 250 organisations postulent pour obtenir ce précieux sésame, et seulement 40 à 50 d’entre elles sont acceptées. A ce jour, 1 400 ONG sont associées au DPI.”Non seulement l’organisation passe minutieusement en revue toutes les ONG candidates, mais elle a mis en place une procédure d’accréditation annuelle. Le DPI se réserve le droit de se dissocier des ONG ne satisfaisant plus aux critères requis. Ci-dessous est un extrait d’une déclaration d’un fonctionnaire de l’ONU disant que les ONG subissent un “examen rigoureux” et que celles qui ne satisfont plus aux critères sont écartées.
“Raymond Sommereyns, président du Comité du DPI associé aux ONG et directeur de la Division des services et produits destinés au public du DPI, a déclaré que les réunions semestrielles accueillent régulièrement de nouveaux groupes d’ONG hautement qualifiées dans le but de travailler de concert avec les Nations Unies. “Dans le même temps”, dit-il, “nous procédons à des inspections rigoureuses des ONG qui ne rempliraient plus les critères d’association avec le DPI”. Une liste des ONG écartées sera disponible en février 2003.”Si la Watchtower n’avait pas rempli les obligations contractuelles, il est fort probable qu’elle aurait été écartée elle aussi par le DPI. Pourtant, la Watchtower a servi comme ONG de 1992 à 2001 et ne fut écartée qu’à sa demande, et non parce qu’elle aurait manqué à ses devoirs.
LE BETHEL “CONSENTIT A REMPLIR LES CRITERES D’ASSOCIATION”Selon Paul Hoeffel, la Watchtower reçut le statut d’associée au DPI parce qu’elle avait accepté de satisfaire aux exigences requises pour les ONG. Voici un extrait de la réponse officielle donnée par les Nations Unies aux nombreuses demandes d’explication qui leur étaient parvenues. Cette réponse avait été publiée à l’attention expresse des Témoins de Jéhovah sur le site officiel du Département de l’Information des Nations Unies :
1 Service d’Information des Nations Unies
2 Réponse des Nations Unies aux questions sur la Watchtower (tout en bas, sous la rubrique “document relatifs aux ONG”)
“Récemment, la section ONG a reçu de nombreuses demandes d’explication au sujet des liens entre la Watchtower and Bible and Tract Society of New York et le Département de l’Information (DPI). Cette organisation a postulé en 1991 dans le but d’être associée et ce statut lui fut accordé en 1992. En acceptant d’être associée au DPI, l’organisation consentit à remplir les critères d’association, ce qui comprend le soutien et le respect des principes figurant dans la Charte des Nations Unies ainsi que le fait d’avoir l’objectif et les moyens de conduire des programmes d’information efficaces destinés à leurs membres ainsi qu’au grand public concernant les activités des Nations Unies.”Contrairement aux dires de la Watchtower, les procédures de candidature imposées aux ONG requièrent bien plus qu’une simple signature sur un formulaire. Dans le cas où une organisation remplit les conditions – ayant les moyens de se faire entendre d’un large public ainsi que l’objectif de prendre fait et cause pour les idéaux politiques des Nations Unies – toute ONG potentielle se doit de suivre la procédure suivante, telle qu’elle figure sur le site internet du DPI/ONG :
Fournir les documents suivants :
- Un formulaire de candidature pour les ONG.
- Une copie des statuts et / ou règlements de l’organisation;
- Une preuve officielle du statut non lucratif et de l’exemption d’impôt, fournie par les pouvoirs publics (Note : le document doit être daté et sur papier à entête officielle);
- Un état financier annuel audité, établi en dollars américains par un comptable qualifié et indépendant;
- Les preuves d’un programme d’information actif et pertinent pour les Nations Unies :
- Au moins six échantillons différents de produits d’information parmi les plus récents, tels que bulletins, périodiques, enregistrements de programmes radiophoniques ou télévisés, rapports de conférences. Les contenus électroniques comme les sites web ou les périodiques, doivent être envoyés en format imprimé.
- Deux lettres de recommandation d’organisations (ONU ou autre).
- Références (voir question 21 sur le formulaire de candidature).
A la lumière de tout ce que nous venons d’expliquer, les preuves sont incontestables que la Watchtower dut faire la preuve des moyens à sa disposition ainsi que de sa volonté de conduire une campagne d’information en faveur des Nations Unies.
La seule conclusion logique est donc que les explications de la Watchtower sur l’affaire des ONG ne sont qu’un tissu de mensonges.