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La Tour de Babel :: l'origine de l'empire mondial des religions

    Le christianisme contrefait de Satan

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    Message  Arlitto Jeu 19 Nov 2020 - 18:45

    Rappel du premier message :

    Le christianisme contrefait de Satan


    Le message stupéfiant de cette brochure vous concernera bientôt, personnellement, et affectera votre vie éternelle. Il est d’une importance capitale.

    Ce que vous allez découvrir a été occulté au cours des siècles, mais désormais, vous ne serez plus dans l’ignorance !


    Cette brochure contient des informations stupéfiantes pour ceux qui ont des yeux pour voir, et des oreilles pour entendre. Ces informations affecteront profondément l’avenir de notre civilisation. En outre, le contenu de cette brochure est étayé par de nombreux documents d’historiens reconnus, et même de théologiens. Ce que vous découvrirez n’est ni basé ni sur une quelconque théorie, ni sur un concept « tombé du ciel ».

    Les effets du développement rapide de la fausse religion, aujourd’hui, vous toucheront personnellement dans un proche avenir – beaucoup plus directement que vous ne puissiez l’imaginer ! En effet, cette révélation explosive ne s’adresse pas uniquement aux « gens religieux » – mais à tous les individus. Nous en serons bientôt tous affectés.
    Vous êtes-vous déjà posé la question ? « Comment en suis-je arrivé à croire ce que je crois maintenant en matière de religion, de morale et du véritable but de l’existence humaine ? Si mes amis et moi, nous avons tout simplement adopté, aveuglément, les idées admises par la société dans laquelle nous vivons, n’est-ce pas également ce qu’ont fait la plupart des gens ? Serait-il possible que nous ayons accepté, sans réfléchir, les fausses idées religieuses auxquelles nous croyons, et qui ont, en fait, grandement influencé tous les modèles de société que nous connaissons – les systèmes législatifs, les systèmes éducatifs et les systèmes religieux que nous avons inventés, et que nous regardons comme allant de soi ? »

    Vous êtes-vous jamais posé ces questions fondamentales ?

    Si un Dieu réel existe, et si la Bible contient Sa révélation inspirée, vous devriez sérieusement tenir compte de ce que la Bible dit à propos de ces interrogations. La Bible recommande : « Examinez toutes choses ; retenez ce qui est bon » (1Thessaloniciens 5 :21).

    Maintes et maintes fois, la Bible répète que la majorité des êtres humains ont été séduits. En décrivant les temps de la fin, l’apôtre Jean mentionne au sujet du diable : « Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui » (Apocalypse 12 :9). Plus de deux milliards de « chrétiens », parmi les principales dénominations, font partie de « toute la terre », mentionnée par l’apôtre Jean – et beaucoup sont séduits ! Ces individus et leurs prédicateurs n’ont pas l’intention de nuire. Car une personne séduite ne sait pas qu’elle est séduite ! Il nous importe de comprendre cette nuance.
    Je ne suis pas « méprisant » en écrivant cela, mais le Dieu des cieux m’ordonne de prêcher la Vérité. Comment pourrais-je vous être utile si je me contentais de vous annoncer des platitudes, et prétendre que « tout va bien », alors que tout ne va pas bien. Au contraire, tout va mal ! En effet, nous approchons à grands pas de la fin des six mille ans d’histoire humaine, sous l’influence de Satan le diable que Jésus-Christ a qualifié de « prince de ce monde » (Jean 14 :30).

    Il ne suffit pas d’être “sincère”

    Je suis fort conscient que vous, comme les milliers de nos autres lecteurs, êtes très sincères dans votre désir d’être chrétien. Vous pensez réellement que la religion dans laquelle vous avez grandi, et que vous pratiquez est celle que Jésus-Christ et les apôtres ont enseignée. Beaucoup de ministres du culte et de prêtres croient avec la même sincérité, aux mêmes choses que vous.

    Des milliards d’êtres humains ont vécu et sont morts jadis, sans n’avoir jamais eu l’opportunité de comprendre ou de pratiquer une forme quelconque de ce qu’on appelle le « christianisme ». La vaste majorité des gens n’a jamaisà aucun moment – cru au christianisme ! En outre, la plupart d’entre eux était « sincère » – comme vous l’êtes probablement. En conséquence, le fond du sujet n’a rien à voir avec la « sincérité », ou le fait de suivre la multitude. La véritable question consiste à trouver l’unique Vérité concernant le but de l’existence humaine, et la bonne voie qui permet d’accéder à ce magnifique dessein.

    La sincérité en matière de religion est-elle suffisante ? Non ! Toutes les religions ne se valent pas. Si vous avez prouvé que le Dieu suprême est le véritable Dieu, et que la Bible est Sa parole révélée et inspirée, vous devez admettre qu’il n’y a qu’une seule voie qui conduit à la vie éternelle. Cette « voie » passe obligatoirement par le véritable Jésus-Christ de la Bible ! Comme l’apôtre Pierre l’a déclaré : « Sachez-le tous, et que tout le peuple d’Israël le sache ! C’est par le nom de Jésus-Christ de Nazareth, que vous avez crucifié, et que Dieu a ressuscité des morts, c’est par lui que cet homme se présente en pleine santé devant vous. Jésus est la pierre rejetée par vous qui bâtissez, et qui est devenue la principale de l’angle. Il n’y a de salut en aucun autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Actes 4 :10-12).

    Très peu de prétendus chrétiens soupçonnent l’énormité de la séduction orchestrée par Satan le diable ! Ils répugnent à imaginer que Satan ait, non seulement réussi à séduire le monde païen, mais encore qu’il ait réussi a inventer un christianisme de contrefaçon, pour duper des millions d’individus qui pensent sincèrement suivre le Christ de la Bible ! En son temps, l’apôtre Paul avait déjà mis en garde les Corinthiens en déclarant : « Toutefois, de même que le serpent séduisit Eve par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l’égard de Christ. Car, si quelqu’un vient vous prêcher un autre Jésus que celui que nous avons prêché, ou si vous recevez un autre esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre évangile que celui que vous avez embrassé, vous le supportez fort bien » (1 Corinthiens 11 :3-4).

    En réalité, un autre « Jésus » – un Jésus-Christ totalement différent – a été troqué à l’humanité qui ne se doutait de rien ! Comme vous le savez, un faux billet de 100 euros ressemble à s’y méprendre à un billet authentique. Les gens acceptent les contrefaçons, parce qu’ils se fient souvent aux apparentes similitudes. Il en est de même avec Satan, le maître séducteur ! Assurez-vous de ne pas avoir été séduit, en supposant que vous suivez le Christ de la Bible, et ce qu’Il a réellement enseigné. La Bible indique qu’il n’y aura que les véritables chrétiens qui seront protégés, au cours de l’holocauste à venir – la grande détresse décrite par Jésus-Christ !

    Dans très peu de temps – dans quelques années à peine – le Dieu de toute la création interviendra directement avec grande puissance. Les récents ouragans qui ont ravagé la Floride, la Nouvelle-Orléans et les côtes des Etats-Unis ne sont qu’un petit prélude, à comparer à ce que Dieu commencera à faire dans les derniers jours. Jésus-Christ a prédit : « Il y aura de grands tremblements de terre, et, en divers lieux, des pestes et des famines ; il y aura des phénomènes terribles, et de grands signes dans le ciel […] Il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles. Et sur la terre, il y aura de l’angoisse chez les nations qui ne sauront que faire, au bruit de la mer et des flots, les hommes rendant l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra pour la terre ; car les puissances des cieux seront ébranlées » (Luc 21 :11, 25-26).

    Le Dieu suprême attirera l’attention des hommes. Il aidera ceux qui veulent comprendre qu’il faut « sortir » de cette Babylone moderne (Apocalypse 18 :4), et s’extraire de la société de Satan.

    L’apôtre Paul fut également inspiré à nous dire que Satan le diable est littéralement le « dieu » de cette société mondaine ! Il a écrit : « Si notre Evangile est encore voilé, il est voilé pour ceux qui périssent ; pour les incrédules dont le dieu de ce siècle a aveuglé l’intelligence, afin qu’ils ne voient pas briller la splendeur de l’Evangile de la gloire de Christ, qui est l’image de Dieu » (2 Corinthiens 4 :3-4).

    La donnée fondamentale

    La donnée fondamentale de cette brochure est que notre Créateur a permis à un diable – un être tout à fait réel – de séduire la plupart des êtres humains, depuis presque six mille ans. En fait, Satan a établi une religion de contrefaçon pour tromper le monde entier, mais notre Créateur interviendra bientôt, et Jésus-Christ reviendra sur la terre comme « Roi des rois et Seigneur des seigneurs » (Apocalypse 19 :16). Lorsqu’Il sera de retour, le Christ précipitera Satan dans l’abîme « afin qu’il ne séduise plus les nations, jusqu’à ce que les mille ans soient accomplis » (Apocalypse 20 :3).

    L’une des ruses élémentaires, au moyen de laquelle Satan séduit la plupart des gens, consiste à leur faire croire qu’il n’existe pas ! Ainsi, des gens blaguent à son sujet, en ayant l’impression qu’il n’est pas réel. Mais, comme nous l’avons lu, Jésus-Christ appelle le diable « le prince de ce monde ».
    Comment Satan s’y prend-il ? Quelles sont ses méthodes de séduction ? Plus grave encore, comment a-t-il réussi à séduire toute la terre ? Lorsque Jésus-Christ cita « Daniel le prophète » (Marc 13 :14), Il reconnaissait par là que ces écrits faisaient partie des Saintes Ecritures. Le livre de Daniel fait référence à des êtres spirituels – tant des anges que des démons – à de nombreuses reprises.

    Après que Daniel eut jeûné pour comprendre, Dieu envoya un ange pour l’encourager (Daniel 10 :10-12). L’ange lui expliqua pourquoi un temps assez long était nécessaire avant que sa prière fût exaucée. « Le chef du royaume de Perse m’a résisté vingt et un jours ; mais voici, Micaël, l’un des principaux chefs, est venu à mon secours, et je suis demeuré là auprès des rois de Perse. Je viens maintenant pour te faire connaître ce qui doit arriver à ton peuple dans la suite des temps ; car la vision concerne encore ces temps-là » (versets 13-14).
    Plus tard, ce même ange fournit d’autres détails concernant le monde spirituel, invisible : « Il me dit : Sais-tu pourquoi je suis venu vers toi ? Maintenant je m’en retourne pour combattre le chef de la Perse ; et quand je partirai, voici, le chef de Javan viendra. Mais je veux te faire connaître ce qui est écrit dans le livre de la vérité. Personne ne m’aide contre ceux-là, excepté Micaël, votre chef » (versets 20-21).

    Il est clair, d’après ces passages, qu’il est question ici de guerres spirituelles ! Il s’agit de la description d’une lutte qui avait lieu en arrière-plan des affaires mondiales, dans le monde des esprits. En effet, Satan le diable est décrit comme « le dieu de ce siècle », qui a aveuglé les incrédules (2 Corinthiens 4 :4).
    Satan est aussi appelé « le prince de la puissance de l’air […] l’esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion » (Ephésiens 2 :2). L’ange qui parlait à Daniel décrivait une bataille entre des êtres spirituels, au cours de laquelle, il fut même nécessaire de faire appel à l’assistance du grand archange Michaël (voir Daniel 12 :1) !
    Ce monde, cet « âge » – c’est-à-dire les quelque six mille ans écoulés depuis Adam jusqu’à maintenant – est une époque où la société est dominée par Satan le diable et les millions d’anges déchus, des « démons », qui le suivirent dans sa rébellion contre le Dieu Créateur.
    « Satan » n’est pas tout simplement un terme générique caractérisant le mal. Satan n’est pas une force aveugle. Satan le diable est un être spirituel puissant – créé par Dieu en tant que chérubin – qui se rebella contre son Créateur. Son nom d’origine « Lucifer » signifie « celui qui apporte la lumière ». Mais depuis sa rébellion, son nom fut changé en Satan – ce qui signifie « adversaire ».

    Notez Esaïe 14 :12-15 : « Te voilà tombé du ciel, astre brillant, fils de l’aurore ! Tu es abattu à terre, toi, le vainqueur des nations ! Tu disais en ton cœur : je monterai au ciel, j’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu ; je m’assiérai sur la montagne de l’assemblée, à l’extrémité du septentrion ; je monterai sur le sommet des nues, je serai semblable au Très-Haut. Mais tu as été précipité dans le séjour des morts, dans les profondeurs de la fosse. »

    Dans ce passage, on peut lire quelle fut la plus grande machination ourdie par Lucifer pour détrôner Dieu ! Sa grande puissance et sa vanité l’ont poussé à défier son Créateur !
    Dans Ezéchiel 28 :1-16, Dieu décrit d’abord le prince humain de Tyr. Il s’agissait manifestement d’un homme qui avait un grand pouvoir, et qui régnait d’une manière absolue sur cette « New York » de l’époque antique. Ensuite, Ezéchiel décrit la réelle « puissance agissante sur le trône » – le « roi » de cette Cité-Etat païenne. Notez-le : « Fils de l’homme, prononce une complainte sur le roi de Tyr ! Tu lui diras : ainsi parle le Seigneur, l’Eternel : tu mettais le sceau à la perfection, tu étais plein de sagesse, parfait en beauté. Tu étais en Eden, le jardin de Dieu ; tu étais couvert de toute espèce de pierres précieuses, de sardoine, de topaze, de diamant, de chrysolithe, d’onyx, de jaspe, de saphir, d’escarboucle, d’émeraude, et d’or; tes tambourins et tes flûtes étaient à ton service, préparés pour le jour où tu fus créé » (versets 12-13). Ici, nous trouvons un être qui existait déjà des milliers d’années avant Tyr – dans le « Jardin d’Eden » ! Cependant, cet être était une créature (verset 15), et non pas un membre de la Famille divine.
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    Message  Arlitto Jeu 19 Nov 2020 - 18:58

    LE PLAN DE REDEMPTION DE DIEU



    Ce dont nous parlons, c'est d'une sagesse de Dieu, mystérieuse, demeurée cachée,
    celle que, dès avant les siècles, Dieu a par avance destinée pour notre gloire.
    Corinthiens 2 : 7



    Les degrés de perfectionnement pour l’ascension des Esprits tombés
    « Après l’abandon d'un grand nombre d'Esprits, Dieu établit le plan destiné à ramener dans son royaume ces malheureux êtres tombés dans les profondeurs des ténèbres. Sa pitié se pencha d'abord vers les moins coupables, les innombrables légions qui, au cours de l'épreuve renouvelée dans la sphère du paradis, l'avaient déserté. Il fallait d'abord sauver ces êtres, après quoi leurs séducteurs, Lucifer et ses lieutenants, seraient eux aussi autorisés à réintégrer la maison du Père.

    Dieu est juste. Les Esprits séduits avaient péché par faiblesse, les séducteurs par malice. Le péché étant de nature différente, le châtiment l'était également et les moyens pour revenir à Dieu devaient nécessairement être eux aussi adaptés. La première mesure de Dieu pour assurer le salut de ces êtres fut la création de zones spécifiques, c'est à dire de sphères de retour. Des sphères de réparation et de progrès dans lesquelles la marche vers le mieux et vers le bien se ferait par degrés et progressivement, selon des lois que vous ne comprenez pas et que seule la sagesse divine est capable d'inventer. Dans son épître aux éphésiens[ltr][ltr][17][/ltr][/ltr] [color], Paul fait allusion à ces degrés d'ascension des Esprits tombés dans les ténèbres et qui remontent vers Dieu en étant aidés. Paul parle des niveaux de perfectionnement, ordonnés par Dieu afin de mettre en application Son décret qui stipule que tout sera à nouveau réuni à Son Fils. La Bible se sert de l'image de la construction d'une maison à plusieurs étages. Transposé sur le plan spirituel, l'enseignement concernant les sphères d'évolution destinées aux Esprits tombés te semblera plus facile à comprendre.
    Ce que vous appelez l'enfer est le stade le plus bas que les Esprits tombés atteignirent. Mais l'enfer lui-même se compose de nombreuses sphères d'évolution à travers lesquelles un esprit peut s'améliorer en changeant sa mentalité, jusqu'à atteindre la plus basse des sphères terrestres. La première sphère terrestre est constituée par l'échelon des animaux les moins évolués, par les niveaux des pierres, des plantes, des herbes, des fleurs. Les niveaux terrestres suivants sont constitués par les animaux plus nobles et le dernier niveau terrestre se termine par l'animal le plus évolué : l'homme, comme vous l'appelez. Ces différentes sphères matérielles n'existent pas seulement sur votre terre, mais également sur d'autres planètes.[/color]

    Il existe beaucoup de niveaux parallèles à ceux de votre terre. Les degrés terrestres que vous constatez dans les règnes animal, végétal et minéral possèdent également leur forme spirituelle correspondante. Il faut donc parler aussi d'un règne animal spirituel, d'un règne végétal spirituel et d'un règne minéral spirituel. Ces règnes spirituels se rapportent aux espèces les plus variées constituées par les êtres vivants qui possèdent un corps fluidique et qui sont semblables aux êtres vivants qui possèdent un corps matériel que vous observez sur cette terre. Lors du décès, après la séparation de l'esprit et du corps matériel, les Esprits avec leur corps fluidique retournent dans les sphères spirituelles. Ils y séjournent jusqu'à leur réincarnation terrestre qui commencera par une nouvelle naissance terrestre. Si l'esprit ne s'améliore pas, ses incarnations se produiront dans la même sphère matérielle, aussi longtemps qu'il n'aura pas atteint un stade évolutif le conduisant à une incarnation plus élevée, sur un plan plus parfait.
    A chacun de ces stades d’évolution, la formation des corps matériels des premiers Esprits qui y séjournèrent nécessita une intervention divine particulière. Dieu donna un aspect matériel aux formes fluidiques de ces Esprits qui allaient par couple et qui étaient parvenus à ce degré plus évolué, plus parfait. Dieu leur octroya la faculté de procréer et de reproduire ainsi le corps spécifique à ce niveau d'évolution. Les Esprits qui viennent ensuite sont incorporés dans les corps physiques ainsi engendrés, en vertu des lois en vigueur dans le monde spirituel.
    Vous ne saisissez pas comment se passe l’incarnation d’un esprit, pas plus que vous ne comprenez vraiment les phénomènes naturels qui se déroulent sous vos yeux. Votre science s’occupe essentiellement de la question des origines, surtout du fait de savoir si l’homme descend du singe. Il n’est pas possible qu’une catégorie plus élevée tire son origine d’une catégorie imparfaite. Les plantes n’engendrent pas d’animaux. Les animaux peu évolués n’engendrent pas d’animaux supérieurs. Chaque catégorie d’êtres vivants engendre des membres de son espèce, mais chaque espèce se compose de multiples subdivisions. Les membres de ces différentes races de la même espèce sont aptes à procréer entre eux.
    L’homme appartient à l'ordre des primates. Il représente l'espèce la plus évoluée de cet ordre. Vous avez raison de dire que le singe est le niveau de plus bas des primates et que l'homme est le plus élevé des singes, dans la mesure où l'homme est l'animal le plus élevé de la terre. Cependant, l'homme ne descend pas physiquement du singe, malgré le fait que, du point de vue du développement physique, le singe lui ressemble le plus.

    Avant la première incarnation de l'esprit d'un homme dans un corps humain, cet esprit a été incarné dans le corps d'un animal. Ainsi, c'est le même esprit qui s'élève en passant par les différents stades naturels et qui progresse vers la perfection.
    Les stades naturels restent inchangés dans leur existence et leur forme matérielle. Ils sont ce qu’ils étaient il y a des millénaires. Il est vrai qu’au cours des siècles, plusieurs espèces de différents degrés se sont éteintes parce que plus aucun esprit n’y était incorporé. A leur place, Dieu créa d’autres espèces plus parfaites, plus évoluées dans lesquelles furent incorporés les Esprits qui étaient autrefois destinés aux espèces maintenant disparues. Les espèces éteintes étaient des espèces intermédiaires dans le développement progressif vers une plus grande perfection. Lorsqu’elles disparurent pour laisser la place à des espèces plus parfaites, les Esprits concernés durent attendre plus longtemps avant de pouvoir intégrer les espèces plus évoluées, qui avaient remplacé celles qui avaient disparu. Vous trouvez encore des restes d’espèces éteintes de plantes et d’animaux, qui datent d'époques depuis longtemps révolues.

    Un esprit ne peut pas rétrograder d’un stade évolué à un stade inférieur. Il peut s’arrêter à un stade donné. Un être spirituel qui, au moment de la mort terrestre, n’a pas évolué et se maintient au même niveau, continuera à être incarné à ce niveau, jusqu’au moment où il sera prêt à gravir un stade supérieur. Ceci est également vrai pour l'homme, si pendant sa vie terrestre il ne s’est pas perfectionné dans son ascension vers Dieu, il sera réincarné en être humain. Chaque existence est une épreuve comportant des choix. Celui qui ne réussit pas recommence jusqu’au succès définitif. Ce sont là des lois divines valables pour toute la création. Le caprice et la fantaisie n’ont pas cours chez Dieu.
    Si je te dis qu’un esprit ne peut pas rétrograder à un plan inférieur, c’est parce qu’un esprit qui se dégrade sur un certain point progresse obligatoirement dans d’autres domaines, ce qui crée un équilibre. Là aussi, la loi divine est formelle. Vous ne sauriez vous faire une idée des laps de temps incalculables qui se sont écoulés depuis la révolte des Esprits jusqu’au jour où, le premier des Esprits tombés s’est trouvé prêt à être incorporé : Mais voici un point, très chers, que vous ne devez pas ignorer : c'est que devant le Seigneur, un jour est comme mille ans et mille ans comme un jour (Pierre 3 : 8).
    Le christianisme actuel ne sait rien de ces vérités qui vont à l’encontre de votre logique et de votre raisonnement habituel. Je ne veux pourtant pas te cacher la vérité sous prétexte qu’elle te semble invraisemblable et provoque la risée de certains humains. Tu as la possibilité de te renseigner lors des manifestations d’Esprits au cours des séances spirites, cette vérité te sera partout confirmée. »

    Le récit biblique de la création a été falsifié
    « Malheureusement, ces vérités, qui étaient à l’origine mentionnées dans le récit biblique de la création, ont été supprimées. Il en reste très peu. Il n’est plus nulle part question de la création des Esprits, il ne reste que quelques bribes de la révolte, du combat et de la défection de ceux-ci. On ne parle pas des sphères, des plans d’évolution, ni de l’incorporation des corps fluidiques dans la matière terrestre. Quand votre Bible parle de la création terrestre, elle la présente comme une nouvelle création, indépendante de la création des Esprits et de la défection d’une partie du monde spirituel.
    La version originale de la Bible contenait toutes ces vérités. Les version postérieures sont l’œuvre de l’esprit du mal, afin de cacher aux hommes ce qui constitue le plan de rédemption de Dieu. Il fallait cacher à l’humanité la si consolante vérité qu’à la fin tout retournera à Dieu : Voilà ce qui est bon et ce qui plaît à Dieu notre Sauveur, lui qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité (Timothée 2 : 3 - 4). Ramener tout à Dieu est également le but de la création matérielle.
    Les puissances des ténèbres avaient tout à gagner en propageant les doctrines de la désespérance, du découragement et de l’enfer éternel, aux portes duquel un de vos poètes place cette inscription amère : Vous qui entrez ici abandonnez toute espérance. De telles paroles sonnaient bien aux oreilles des maîtres de ces lieux infernaux, bien mieux que la doctrine d’un Dieu compatissant. Il est vrai que Dieu châtie dans son juste courroux, mais il ne s’obstine ni dans la colère, ni dans le châtiment. Dieu pardonne à ses enfants en les rappelant à Lui. On s’est plu à profaner la vraie notion de Dieu en brandissant l’épouvantail des supplices éternels. Ainsi on a rendu plus difficile la réalisation du plan de rédemption de Dieu. Afin de redonner l’espoir aux hommes couverts de péchés et meurtris par les souffrances, Dieu avait pourtant fait proclamer cette consolation inspirée par son amour infiniment compatissant : Même si une femme peut oublier son nourrisson, moi je ne t’oublierai pas (Isaïe 49 : 15).

    Beaucoup de passages de votre Bible ont eu le sort d’un grand nombre de fresques peintes par de grands maîtres sur les murs de vos anciennes églises. Plus tard, d’autres peintres sont venus et ont barbouillé les originaux ou les ont recouverts d’une couche de peinture représentant des scènes ordinaires. Lorsqu’on lave et gratte avec précaution ces couches rajoutées, il arrive que les peintures originales ressortent. Ces chefs d’œuvres de grands maîtres redécouverts font alors votre admiration. On a donc dénaturé au cours du temps l’image de la vérité, telle qu’elle se trouvait dans le texte original de la Bible. Des gens induits en erreur ajustèrent et adaptèrent les textes à leur époque. Ce qu’ils ne comprenaient pas fut laissé de côté ou associé à des commentaires inexacts. Ceux qui vinrent après corrigèrent à nouveau les textes, procédèrent à des additifs ou des suppressions. Ainsi la vérité fut non seulement altérée, mais certains changements rendirent la parole de Dieu ridicule. Un poète à forgé cette formule : Les livres ont leur destin. La Bible a malheureusement subit le sien. Beaucoup de son contenu a disparu, beaucoup a été ajouté et qui ne correspond pas à la vérité.

    En niant cette évidence et en considérant que la Bible telle qu’elle est aujourd’hui est la véritable version, certaines de vos Eglises ne servent pas la cause de Dieu, mais elles lui nuisent grandement. Car même une personne peu cultivée doit admettre, si elle lit la Bible attentivement, surtout le récit de la création, que beaucoup de ce qui est dit ne peut pas correspondre à la vérité.
    Au sujet des falsifications survenues dans l’Ancien Testament, Dieu s’en plaint par l’intermédiaire du prophète Jérémie : Comment pouvez-vous dire : nous sommes sages et la Loi de Yahvé est chez nous. Vraiment c'est en mensonge que l'a changée le style mensonger des scribes. Les sages seront honteux, consternés et pris au piège. Voilà qu'ils ont méprisé la parole de Yahvé ! Qu'est donc la sagesse pour eux ? (Jérémie 8 : 8 - 9). D’autres vérités de l’Ecriture Sainte ont été rendues de manière incorrecte par les traducteurs qui ont supprimé certains mots et certaines expressions du texte original, au point de rendre le sens exact méconnaissable.
    Ce que je t’ai dit t’explique pourquoi le récit biblique de la création est tout à fait confus et obscur. Quelques indications éparses laissent encore filtrer une petite lueur de vérité. Par exemple, il est question dans ce récit de phases, des phases d'évolution du monde matériel. Mais telles qu’elles sont indiquées, ces phases ne sont pas conformes à la réalité, ni par le nombre, ni par la succession, ni par l’ordre mentionné. Ceci est vrai aussi pour la création des premiers hommes. Là, la création des Esprits se confond pêle-mêle avec l’incorporation des premiers Esprits dans un corps physique humain.

    Dans le premier chapitre de la Genèse, il est dit que Dieu forma l’homme comme le dernier élément de sa création. La terre, les végétaux et les animaux avaient déjà été créés, puis :Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa. Dieu les bénit et leur dit : Soyez féconds, multipliez vous (Genèse 1 :27 - 28).
    Il est vrai que Dieu avait créé à son image les deux Esprits Adam et Eve, mais c’était bien avant leur chute, bien avant qu’ils furent incorporés pour la première fois dans un corps humain. Il est vrai qu'ils furent créés comme Esprits mâle et femelle et que Dieu les bénit afin qu'ils croissent et se multiplient. Mais tout ceci n'a pas eu lieu après la création de la Terre, des végétaux et des animaux. Il s'agit de la création de ce « dual » en tant qu'Esprits. Si Dieu crée quelque chose à son image, cela ne peut être que sous forme d'esprit. Car Dieu est esprit, il n'est qu'esprit et non pas matière. Ce qu'il crée à son image n'est également qu'esprit, non pas à moitié esprit et à moitié matière, comme le sont les hommes sur la Terre.
    La suite des détails du récit biblique au sujet de la création de l'homme comporte encore d'autres contradictions importantes. Ainsi, il est dit par la suite, que Dieu forma l'individu mâle quand : il n'y avait encore aucun arbuste sauvage sur la terre et aucune herbe des champs n'avait encore poussé (Genèse 2 : 4b). Rien de vivant n'existait, tandis que l'on venait de nous annoncer précédemment que l'homme avait été créé après tous les êtres vivants. La suite explique que Dieu forma l'homme à partir de la poussière du sol et plaça cet être vivant sur une terre totalement nue. Après quoi, Dieu aurait planté un jardin en Eden et y aurait placé l'homme qu'il avait formé. Ce n'est qu'après cela que Dieu aurait fait pousser du sol toutes sortes de beaux arbres et de fruits comestibles destinés à être cultivés. Donc, selon ce récit, rien n'existait sur la terre auparavant. Nous constatons une contradiction à chaque phrase.

    Si tu rapproches cette interprétation si confuse de la représentation véridique que je t'ai communiquée, tu comprendras que le paradis correspond à la sphère spirituelle dans laquelle Dieu relégua les Esprits après leur révolte, en guise de châtiment. C'est là que séjournaient les suiveurs moins coupables, afin d'être mis à l'épreuve. Là s'élevait l'arbre spirituel de la connaissance du Bien et du Mal, c'est à dire le commandement de Dieu qui représentait l'épreuve de cette sphère, et dont les Esprits ne connaissaient pas la portée. Le respect ou le non-respect de cette injonction devait mettre en évidence les sentiments des Esprits qui séjournaient dans la sphère du paradis. Il fallait vérifier s’ils se rangeraient du coté de Dieu ou s’ils rallieraient définitivement le parti de Lucifer. S’ils sortaient vainqueurs de l’épreuve en obéissant à Dieu, cela les ramènerait à l’arbre de la vie, au cœur de la magnificence de Dieu. La violation de l’interdiction, les conduirait à l’arbre de la mort et signifierait le départ du paradis vers la sphère ténébreuse de Lucifer. Ce serait le jour de la séparation totale de Dieu, le jour de leur mort spirituelle : Le jour où tu en mangeras, tu encourras la mort (Genèse 2 : 17).
    Tu comprends à présent pourquoi Adam a dû garder le paradis. Il devait se garder lui-même et empêcher les autres de céder à la tentation de désobéir à Dieu. Tu comprends également pourquoi la Bible rapporte que Dieu, après avoir expulsé les Esprits infidèles du paradis, plaça à l’entrée du jardin d’Eden les chérubins qui devaient interdire le retour des Esprits chassés. Ces Esprits avaient fait leur choix en obéissant au prince de l’abîme et les sphères des ténèbres furent leur lot. Les Esprits tombés n’auraient plus accès au paradis jusqu’au jour où ils se trouveraient à nouveau sur le chemin du retour à Dieu. Ils seraient alors admis à pénétrer une nouvelle fois dans cette sphère de bonheur qui est l’antichambre de la sphère céleste. Ils pourraient revenir au jardin spirituel d’Eden pour en entreprendre l’ascension, vers les splendeurs dont ils avaient été chassés par leur propre faute.

    Contrairement à la vérité des faits, votre Bible rapporte sur un ton sarcastique des paroles attribuées à Dieu au moment où des masses innombrables de ses enfants vécurent le malheur indicible d'une séparation complète avec le royaume de Dieu : Voilà que l'homme est devenu comme l'un de nous, pour connaître le bien et le mal. Maintenant qu'il n'étende pas la main pour prendre aussi l'arbre de la vie afin d'en manger et de vivre pour toujours (Genèse 3 : 22). C'est ainsi que s'exprimerait un démon, mais non un Dieu infiniment bon. En vérité, il s'agit des paroles de Satan qui tournait en dérision les Esprits séduits. La volonté de Dieu n'était elle pas au contraire que les Esprits cherchent à atteindre l'arbre de la vie après leur première chute ? Ainsi les Esprits seraient retournés à Dieu en se soumettant à lui.
    Hélas, les puissances obscures voulaient empêcher, coûte que coûte, les premiers bénéficiaires de la miséricorde divine d'atteindre l'arbre de la vie et de revenir à Dieu qui avait créé la sphère de retour au bien. Si Lucifer l'avait pu, il aurait empêché la création de ces sphères de progrès spirituel et la création du monde matériel. Sans ces mondes de retour au bien, il pouvait exercer sans entrave son pouvoir despotique sur ces Esprits révoltés, sans crainte de n’en perdre aucun. »

    La vérité sur la création du premier couple humain
    « Il me faut encore prendre position contre la description de la première femme dans la Bible. La Bible relate que Dieu voulait donner une compagne au premier homme pour que celui-ci ne soit pas seul. Dieu forma à partir du sol toutes les bêtes sauvages et les oiseaux du ciel et Dieu les amena à l'homme pour qu'il se choisisse parmi ces animaux, une aide semblable à lui. L'homme ne la trouva point. La Bible nous dit alors que Dieu, pour remédier à cet inconvénient, fit tomber sur l'homme un profond sommeil. Dieu prit une des ses côtes et referma la chair à sa place. A partir de la côte prélevée sur l'homme, Dieu aurait formé une femme qu'il amena à l'homme.
    Pareille présentation des faits est devenue un objet de sarcasme et de persiflage, notamment chez les adversaires de la foi en Dieu. Combien il est douloureux de voir ainsi dénaturer l'action créatrice de Dieu offerte aux railleries des hommes. Ici, le Mal, avec l'aide de ses instruments humains, a également défiguré l'image de la vérité pour en faire une caricature grimaçante. Son but est de ridiculiser la notion d'un Dieu tout-puissant et créateur. On sait que le ridicule tue. Cependant, Dieu n'empêche pas ces falsifications des faits, pas plus qu'il n'intervient quand les hommes commettent le mal. De toute façon, les croyants en quête de savoir disposaient toujours d'un moyen pour distinguer le vrai du faux dans les écritures. Ils ont toujours eu la possibilité de communiquer avec le monde des bons Esprits et d'apprendre la vérité.
    Quelle est donc la vérité à propos de la création du premier couple humain terrestre ? Adam était le premier esprit suffisamment évolué pour passer de l'état d'un animal très évolué à un corps humain. Mais cette incorporation dans un corps humain s'est déroulée d'une façon différente de celle expliquée dans la Bible. Dieu ne forma pas l'homme de la poussière du sol en lui insufflant la vie par les narines. Non, l'incorporation du premier esprit humain se déroula selon les mêmes lois et les principes qui s'appliquent encore aujourd'hui lors des incorporations d'Esprits.

    Je t'ai expliqué le processus qui aboutit à la matérialisation d'un esprit. Tu sais qu'il faut pour cela du fluide provenant de médiums à matérialisation. Ce fluide permet de densifier et donc de matérialiser le corps fluidique de l'esprit. La même loi fut appliquée par Dieu lors de la formation du corps du premier esprit humain. A l'époque, il n'existait pas encore de médiums à matérialisation dont Dieu aurait pu utiliser le fluide. C'est pourquoi Dieu pris du fluide terrestre dosé et mélangé de telle façon qu'il correspondait à celui du corps humain. C'était le même mélange fluidique que l'on retrouve encore maintenant dans les corps terrestres et qui se condense au fur et à mesure de leur croissance. Paul dit bien : Dieu donne à chaque espèce un corps particulier. Toutes les chairs ne sont pas les mêmes, mais autre est la chair des hommes, autre la chair des bêtes, autre la chair des oiseaux, autre celle des poissons (Corinthiens 15 : 38 - 39). La préparation minutieuse du mélange fluidique destiné à former le corps du premier homme fut l'œuvre des Esprits de Dieu.
    Le corps du premier homme, que vous avez nommé Adam, a été en effet tiré du limon, encore que cela se passa d'une façon différente de celle que vous imaginez. Cet homme n'a pas été formé de la poussière du sol, mais le corps spirituel de cet esprit fut enchâssé dans une enveloppe physique constituée de fluide terrestre densifié. Plus tard, le corps d'Adam ainsi formé fut dissous après sa mort en fluide terrestre. C'est sous forme de fluide qu'il avait été tiré du limon de la terre, et c'est encore sous cette forme qu'il y retourna. Cette loi de dissolution du corps demeure valable pour tous les êtres matériels, c'est à dire physiques. Le premier être humain ainsi appelé à l'existence était le seul et unique de son genre. Comme la Bible le relate, il était vraiment seul. Il n'était entouré que de plantes et d'animaux. Il soupirait en attendant le moment où un autre esprit serait prêt et suffisamment avancé pour une incorporation humaine. Il passait en revue et examinait les animaux supérieurs autour de lui. Il se demandait si à leur mort, Dieu ne trouverait pas l'un d'entre eux digne de recevoir un corps humain. Votre Bible y fait allusion lorsqu'elle raconte que Dieu mena au premier homme tous les animaux pour que parmi eux, il trouve une compagne et une aide semblable à lui.

    Enfin, le jour vint où un nouvel esprit atteignit le niveau de l'homme. Cette fois, il s'agissait d'un esprit féminin. C'était l'esprit qui séjournait dans le royaume de Dieu comme compagne d'Adam, puis qui plus tard se trouvait dans la sphère paradisiaque et finit par désobéir à Dieu en persuadant Adam de désobéir également. La faute de cet esprit ayant été plus grave, le châtiment infligé le fut également. Le chemin de sortie des ténèbres vers le haut dura donc plus longtemps. Cet esprit féminin mit davantage de temps que son esprit dual masculin avant d'atteindre le niveau de l'existence humaine terrestre. La Bible décrit l'incorporation de cet esprit féminin pour en faire un être humain. A travers cette description, on arrive à déceler à peu près comment les choses se sont déroulées. L'incorporation d'Eve, qui est le nom par lequel votre Bible actuelle désigne la première femme, se passa selon le procédé de toute matérialisation d'Esprits. En ce qui concerne Eve, Dieu n'avait plus besoin de tirer le fluide du limon terrestre car il disposait d'un médium à matérialisation. C'était Adam. Ce dernier possédait d'extraordinaires facultés médiumniques parce que les Esprits qui avaient aidé à matérialiser son corps restaient en communication constante avec lui. De même que de nos jours la matérialisation d'un esprit n'est possible que si le médium à matérialisation entre en transe profonde, la matérialisation d'Eve s'opéra de la même façon en ce temps là. La Bible décrit l'état de transe profonde chez Adam de la manière suivante : Alors Yahvé Elohim fit tomber une torpeur sur l'homme, qui s'endormit (Genèse 2 : 21). Il s'agissait du sommeil médiumnique pendant lequel l'esprit d'Adam quitta son corps, son enveloppe charnelle. Lors de toute matérialisation complète d'un esprit, le fluide d'un seul médium à incorporation ne suffit pas et il faut recourir à la dissolution d'une partie de la matière corporelle du médium. Voilà pourquoi il fallait que le monde des Esprits réalise une dissolution de la matière corporelle d'Adam afin d'obtenir le fluide nécessaire à la matérialisation du corps d'Eve. C'est ce procédé qui est à l'origine du récit biblique : Puis de la côte qu'il avait tiré de l'homme, Yahvé Elohim façonna une femme (Genèse 2 : 22).

    Habituellement, lorsqu'un esprit se matérialise, cela ne dure qu'un temps limité, après quoi la dissolution du fluide se produit à nouveau, et la substance physique cédée par le médium retourne au médium. Dans le cas d'Eve, l'incorporation était destinée à être durable et permanente jusqu'à son décès. Voilà pourquoi Adam, en tant que médium, ne put récupérer ni le fluide cédé, ni la portion de matière corporelle cédée sous forme de fluide. Les Esprits durent alors lui fournir un produit de remplacement. Ils tirèrent ce succédané du limon, selon la même méthode qui avait permis de former le corps d'Adam. Voilà à quoi la Bible fait allusion par ces mots : Il prit une de ses côtes à Adam et referma la place avec de la chair (Genèse 2 : 21). C'est ainsi que fut créé le premier couple. C'est de ce couple que, par la voie de la procréation, allait descendre tout le genre humain. »

    La propagation du genre humain
    « Lors de la procréation humaine, seul le germe qui servira à former le corps physique de l'enfant à naître est transmis par les parents. Selon des lois inconnues de vous, l'esprit n'est uni au corps de l'enfant que peu de temps avant sa naissance. L'activité de l'enfant dans le corps de la mère provient de la mère elle même. Le sang maternel inonde le corps de l'enfant et met en mouvement les organes dès qu'ils possèdent une forme à peu près utilisable. Cela se produit généralement au cinquième mois de la grossesse humaine. Les membres de l'enfant doivent se mouvoir dans le corps de la mère afin de commencer à s'habituer à leur activité. Les mouvements ne proviennent donc pas de l'esprit de l'enfant qui ne sera incorporé que plus tard, mais de la mère. Il se passe la même chose lorsqu'une machine est montée et prête à fonctionner. La machine est d'abord mise en mouvement par une action extérieure avant d'être pourvue de la force motrice qui lui permettra de fonctionner plus tard. Il est nécessaire qu'elle soit rodée avant sa véritable mise en service. Il en est de même des corps des êtres humains en formation.
    La toute-puissance et la sagesse de Dieu se manifestent à vous de façon éclatante, lorsque se déroule le grand mystère naturel de la venue au monde d'un nouvel être humain. Ceci reste également vrai en se qui concerne toutes les autres créatures vivantes. Ce sont toujours les Esprits tombés qui sont unis aux corps matériels formés par procréation, d'après des lois divines si sages, que votre intelligence humaine n'arriverait pas à les comprendre, même si j'essayais d'expliquer ce mystère divin.
    Adam et sa femme engendrèrent des fils et des filles. Les frères prirent leurs sœurs comme femme. Par conséquent, lorsqu'il est dit dans la Bible que Caïn, après avoir tué son frère Abel, s'enfuit dans un autre pays où il connut sa femme, cela ne signifie pas qu'il y fit sa connaissance, comme s'il existait là d'autres personnes qui ne descendaient pas d'Adam et d'Eve. L'expression "connaître" au sens hébraïque, signifie avoir des rapports sexuels. De Caïn il est dit : Caïn connut sa femme, qui conçut et enfanta Hénok (Genèse 4 : 17). Au sujet d'Adam, la même expression est employée : L'homme connut Eve, sa femme, elle conçut et enfanta Caïn (Genèse 4 : 1). »

    Les sphères spirituelles créées après la Rédemption
    « Tout le genre humain descend donc du premier couple humain. L'humanité formait le niveau de progrès terrestre le plus élevé dans l'échelle d'ascension des Esprits tombés. Là se situait la frontière du royaume de Lucifer. Aucun esprit tombé ne pouvait franchir cette limite avant la Rédemption. Aucun esprit tombé ne pouvait se dérober à l'autorité de Lucifer dont il devait rester le sujet légitime. De plus, Lucifer ne renonçait pas à ses droits souverains sur les Esprits tombés qui s'étaient repentis et qui désiraient revenir au royaume de Dieu.
    Seule la Rédemption pouvait obliger Lucifer à abandonner ses droits. Avant l'arrivée du rédempteur, tous les Esprits humains étaient obligés de demeurer dans la sphère humaine, soit comme des êtres humains dans un corps physique, soit comme Esprits dans une sphère du même niveau que celle de l'humanité. Au delà s'étendait le grand abîme séparant le royaume de Lucifer du royaume de Dieu. Cet abîme ne pouvait être franchi que par une victoire sur Lucifer. Je t'expliquerai plus tard dans le détail ce que signifie la Rédemption et comment elle s'est opérée.
    En prévision de la Rédemption, Dieu avait également préparé de nouvelles sphères spirituelles. C'est vers ces sphères que les Esprits des hommes pourraient, après leur mort terrestre, monter progressivement jusqu'à atteindre la sphère céleste. Il n'était pas utile de créer ces sphères avant la Rédemption, puisque aucun des Esprits tombés ne pouvait y accéder pour ensuite retourner au Ciel.
    Dans ce contexte, je voudrais attirer ton attention sur une autre vérité. Avant la Rédemption, il existait beaucoup d'hommes dans lesquels étaient incorporés, non pas un esprit tombé, mais un esprit céleste. Dieu autorisait ces Esprits du Ciel à devenir des êtres humains, par le moyen d'une naissance humaine, afin qu'ils viennent en aide à leurs semblables en les amenant à la vraie foi en Dieu et en les préparant à la Rédemption. Parmi ces Esprits célestes devenus des êtres humains, il y a Hénok, Abraham, Isaac, Jacob, Moïse, Josué, Caleb, presque tous les prophètes, Marie la mère de Jésus, et beaucoup d'autres dont les noms ne paraissent pas dans les Saintes Ecritures. Ces Esprits retournèrent au royaume de Dieu après leur mort terrestre. Ils n'étaient pas soumis à l'autorité de Lucifer puisqu'ils n'avaient pas participé à la révolte contre Dieu.
    En ce qui concerne les sphères prévues dans le plan de Rédemption de Dieu, on en dénombre treize. C'est vers ces sphères que les Esprits des hommes continue leur progression vers Dieu grâce à l'accomplissement de la Rédemption. Il n’est pas utile que je décrive ces sphères dans le détail. Ce qu’en tant qu’homme, tu peux comprendre à ce sujet t’a été communiqué par les manifestations d’Esprits venus de ces sphères. Ces Esprits se présentèrent en nombre considérable à travers les médiums afin de dispenser un enseignement. En fonction du comportement et des paroles de ces Esprits, tu as pu connaître leur destin dans les différentes sphères ainsi que la nature de ces sphères.

    Tu as appris à connaître les Esprits souffrants placés, après leur décès, dans les sphères les plus basses parmi ces treize sphères. C’est en eux que se vérifie la parole du Christ : « Jetez-le, pieds et poings liés, dehors, dans les ténèbres, là où seront les pleurs et les grincements de dents». Et à propos de ces Esprits, on comprend mieux cette autre parole de la Bible : « Les morts ne savent rien». En effet, ces Esprits séparés de Dieu et voués à la mort spirituelle en raison de leur incrédulité quand ils se trouvaient sur la Terre, ne savent rien. Ils ne savent pas qui ils étaient de leur vivant, ni où ils ont vécu autrefois, ni où ils se trouvent à présent, au moment de leur manifestation. Ils ne connaissent pas non plus la signification des choses horribles qu’ils endurent dans ces ténèbres et qui les rendent si malheureux.
    Tu as pu te rendre compte que, chez les Esprits des sphères montantes, la connaissance devient plus grande au fur et à mesure que leur attitude envers Dieu devient moins réfractaire. Tu as également pu apprendre les variations de la lumière selon ce qui t’a été communiqué au sujet des différentes sphères. Les couleurs de ces sphères vont du noir le plus impénétrable de la sphère la plus basse jusqu’au blanc le plus éclatant de la sphère la plus élevée, en passant par toutes les teintes. La sphère la plus haute est celle des purs Esprits de Dieu, celle que vous appelez le Ciel.
    Suite à tes expériences vécues avec les Esprits des sphères les plus basses, tu as pu te rendre compte combien il est difficile à ces Esprits de sortir de leur lamentable état. En effet, le passage dans les sphères supérieures ne devient possible pour eux que s’ils se tournent vers Dieu. Or, tu as pu mesurer combien est grande l’opposition à l’idée de Dieu, précisément chez ces Esprits. Pour eux, redevenir des êtres humains le plus tôt possible est une grande grâce de Dieu. En tant qu’hommes ils pourront, d’après ce qu’ils verront dans la création, ou par réflexion personnelle, ou par un enseignement, ou par l’exemple d’autrui, retrouver plus facilement la foi que s’ils restaient dans ces sphères inférieures. La plupart des Esprits des hommes doivent retourner sur terre à plusieurs reprises, parce qu'une fois de plus, leurs vies laissent à désirer et provoquent une rechute au lieu de les élever vers de plus hauts niveaux dans l'au-delà. Tu n’as qu’à observer ce qu’est la vie de la plupart des hommes. Toute leur attention se porte sur ce qui est matériel et terrestre. Il y en a peu qui pensent à Dieu, qui ont confiance en Dieu et qui cherchent à faire le bien. Depuis que les puissances du mal ont fait connaître l’argent aux hommes, elles possèdent un moyen d’exercer une domination absolue sur la plus grande partie de l’humanité.

    La durée du séjour des Esprits dans les sphères inférieures de l’au-delà avant d’être à nouveau incarné diffère pour chaque esprit. Cette durée dépend de la peine à subir par chacun pour les péchés commis pendant sa vie terrestre. Dieu est juste, et chaque faute mérite un châtiment. Cependant Dieu est également bon et ne punit jamais autant que ses créatures le méritent.
    Les communications des Esprits qui t’ont mis au courant de l’existence de ces treize sphères spirituelles se sont produites à travers les médiums les plus variés, et cela intentionnellement afin que tu obtiennes une preuve de la véracité de ces communications. En effet, si elles t’avaient été faites par le même médium, tu aurais pu penser qu’elles provenaient d’idées refoulées jadis et conservées au fond de l’inconscient ou du subconscient du médium. Votre science actuelle utilise à tort et à travers le mot « subconscient » lorsqu’il s’agit d’expliquer ce que la raison humaine ne parvient pas à comprendre, et que l’on ne veut surtout pas attribuer à l’action des Esprits.
    La création des treize sphères spirituelles représentait la dernière phase du plan de rédemption divin. Avant cela, il fallait encore résoudre un problème autrement plus ardu. En effet, à qui serviraient les paliers de perfectionnement allant de la sphère la plus basse de l’enfer jusqu’au niveau terrestre le plus élevé qui est celui de l’être humain ? A qui serviraient les treize sphères spirituelles prévues ensuite pour l’ascension vers Dieu ? A qui servirait tout cela si Lucifer ne libérait aucun des Esprits passés à lui autrefois et si Lucifer continuait à faire valoir ses droits absolus sur ces Esprits ?
    Qui allait forcer Satan à abandonner ses droits, au moins en faveur des Esprits repentants qui désiraient revenir à Dieu ? Certes, Dieu aurait pu l’y obliger, mais puisque par justice, Dieu avait accordé ce droit à Lucifer, en vertu de cette même justice, Dieu ne souhaitait pas le lui retirer. Seul un esprit qui s’aventurerait dans le domaine du prince des ténèbres, en acceptant d’affronter ainsi les tourments de la tyrannie satanique, aurait le droit de déclencher une levée de boucliers contre Satan. Votre droit international accepte bien la révolte d’un peuple opprimé et tourmenté contre ses tyrans, dans un effort pour secouer le joug qui l’opprime.
    De plus, il ne fallait pas qu’un tel esprit fasse partie des sujets de Lucifer qui avaient fait défection et abandonné Dieu, sinon il serait sa proie, sans retour possible et sans rémission. Il fallait que ce soit un esprit céleste qui, par la voie de l’incarnation n’entrerait dans le domaine de Satan que par le biais d'un corps matériel. En effet, tout ce qui est incorporé dans la matière se trouve en contact avec l’influence du mal. Voilà pourquoi le mal a tant de pouvoir sur les êtres terrestres, même sur ceux dont les tendances ne sont pas mauvaises. Les personnes les plus fidèles à Dieu subissent aussi quotidiennement les assauts du mal et il leur arrive souvent de chanceler sous les coups de boutoir. »

    La libération par un rédempteur des Esprits tombés
    « Voici comment le plan de Rédemption fut conçu par Dieu. Pour l’esprit destiné à ce combat contre Lucifer, l’entreprise s’avérerait osée et risquée. Par sa naissance humaine, il deviendrait un homme semblable à tous les autres hommes. Son existence antérieure en tant qu’esprit céleste échapperait à son souvenir. Il ne saurait donc pas qui il est et il ignorerait par conséquent le sens de sa mission inaugurée par son incarnation. Il serait incité au mal par Satan comme tous les autres hommes. Dieu ne le favoriserait pas spirituellement par rapport aux autres hommes, ce qui serait contraire à la justice divine. L’aide de Dieu, nécessaire à cet esprit céleste incarné pour réaliser sa tâche, devrait être conquise par lui de haute lutte en résistant aux assauts sataniques. Dans la mesure où il résisterait aux pressions grandissantes du démon, Dieu lui porterait secours. Il en est ainsi pour tous les hommes. Cependant, au fur et à mesure que Dieu augmenterait son assistance, Satan serait libre, de son coté, d’intensifier ses attaques et de redoubler d’acharnement. Dieu ne permet jamais qu’un esprit soit tenté au-delà de ses forces. Un enfant est moins tenté qu'un adulte. Nul ne reçoit un fardeau plus lourd qu’il ne peut porter.
    Cet esprit incarné ne devrait donc pas être tenté avec autant d’intensité dans son jeune âge que plus tard pendant sa maturité. Ce n’est qu’après avoir acquis la connaissance de son identité et du but de son incarnation que l’enfer serait autorisé à l’attaquer sans relâche et par tous les moyens. C’est à ce moment là que commencerait un combat sans merci. Pour cet esprit qui deviendrait un mortel, il s’agirait donc d’une lutte défensive contre le mal qui chercherait à le séparer de Dieu. Ce combat ne devrait s’achever que par la mort terrestre atroce de l’esprit céleste incarné, en supposant qu’il résisterait jusqu’au bout. La tactique de guerre des puissances du mal consiste à ébranler par des tourments et des tortures abominables une résistance dont elles ne viennent pas à bout par des moyens plus simples. C’est comme une forteresse que les assaillants ne parviennent pas à réduire par l’usage de petites pièces d’artillerie et qu’ils décident alors de bombarder avec des canons de gros calibre. Pour arriver à leurs fins, les puissances du mal trouvent toujours des instruments dociles parmi les hommes.

    En restant fidèle à Dieu jusqu’à son dernier souffle, malgré les tortures physiques et morales qui lui seraient infligées par les puissances infernales, cet esprit en lutte continuelle contre le mal obtiendrait de Dieu l’assistance la plus complète jamais accordée par Dieu à un esprit. Ainsi investi de la force de Dieu, il pourrait après sa mort terrestre, s’attaquer en tant qu’esprit à Satan dans un combat offensif, alors qu’auparavant il ne pourrait livrer qu’un combat défensif en étant incarné. De cette façon, il remporterait à coup sûr la victoire sur Lucifer, ayant à ses côtés les légions de combat du Ciel. Cette bataille s’apparenterait à celle qui faisait rage dans le Ciel lorsque Michel et ses légions avaient précipité en enfer Lucifer et ses suppôts. Ce combat se déroulerait en enfer où l’esprit rédempteur descendrait pour terrasser Lucifer dans son propre royaume. Lucifer ne serait nullement privé de son pouvoir sur les Esprits tombés, ni condamné à l’impuissance totale. Le vainqueur ne ferait que limiter l’autorité souveraine exercée jusqu’alors par Lucifer sur ses partisans et également sur ceux qui autrefois s’étaient rallié à lui volontairement et qui se repentiraient. Ces Esprits qui désireraient quitter la « légion étrangère » de Satan pourraient retourner dans la patrie divine. La victoire de l'esprit céleste obligerait Satan à renoncer à ses droits sur ces Esprits repentants grâce à une victoire de ce sublime et éminent esprit céleste. Il resterait à Lucifer le droit d’employer tous ses moyens de séduction pour convertir le coeur ces Esprits et les garder auprès de lui. Cependant, il n’aurait plus le droit de les retenir de force et de les subjuguer comme par le passé. Il lui faudrait, pour ainsi dire, retirer ses sentinelles du pont construit par le rédempteur et qui conduirait au royaume de Dieu. De cette façon, les Esprits désireux de rejoindre leur ancienne patrie ne pourraient plus être retenus contre leur gré.
    En tant que vaincu, le prince des ténèbres serait bien obligé d’accepter cette limitation de ses droits puisqu’il s’agirait là d’une condition de paix. Dieu, dans sa toute puissance, veillerait alors à ce que le nouveau traité de paix ne soit pas violé. Lucifer lui même relève du pouvoir divin et l’enfer ne peut rien contre le pouvoir de Dieu.

    Les conséquences d’un tel traité de paix devraient, à la longue, s’avérer désastreuses pour Lucifer et son royaume. Car ainsi, peu à peu, il perdrait tous ses sujets. Il se retrouverait dans la situation d’un général dont tous les soldats auraient déserté et qui n’aurait d’autre choix que de reconnaître son impuissance et de se rendre ! Par conséquent, Lucifer, après avoir reconnu son impuissance face à Dieu, se soumettrait volontairement.
    Le jour arriverait alors où, selon le plan de Rédemption divin, il n’existerait plus de séparation d’avec Dieu, donc plus de « mort ». Ce serait le jour où toutes les branches arrachées violemment à l’arbre de vie seraient à nouveau greffées. Le jour où Dieu essuierait toutes les larmes versées si abondamment par ses enfants égarés sur le long chemin de la séparation. Le jour où le royaume de Dieu resplendirait de l’éclat qu’il avait avant la défection des Esprits. C’est alors que les enfants de Dieu revenus à lui reprendraient leurs places abandonnées dans la maison du Père. Et Lucifer lui-même, qui, le dernier, franchirait, plein de repentir, le pont construit par le vainqueur, redeviendrait le magnifique porteur de lumière aux côtés du Christ, son frère royal, dont il avait jadis vilipendé et méconnu l’amour et la sage autorité[ltr][ltr].[/ltr][/ltr] [color] Alors le Ciel retentirait de jubilation et d’éclats de joie ».[/color]

    La mise en œuvre du plan de Rédemption
    « Ce plan rédempteur, consécutif à la chute de Lucifer et de ses suppôts, ne fut révélé par Dieu qu’à son Fils premier-né et à quelques éminents princes célestes. L’un d’entre eux devait se porter volontaire pour entreprendre, au moment voulu, la tâche périlleuse de vaincre le prince des ténèbres au moyen de l’incarnation. Tous savaient qu’en temps qu’homme, c’est à dire comme être humain, ils allaient devoir courir le risque d’être terrassé par l’ennemi qu’ils avaient l’intention de vaincre. Cela réduirait à néant les chances de réussite du plan de Rédemption. Tous savaient également qu’une défaite du premier esprit qui descendrait sur terre comme rédempteur rendrait nécessaire l’envoi d’un deuxième esprit céleste. Ce processus continuerait jusqu’à la pleine réussite de la Rédemption. Chacun des hauts Esprits célestes se déclarait prêt à courir ce risque. Mais le Christ, l’esprit créé le plus élevé et investi par Dieu de la souveraineté royale sur le monde des Esprits, se proposa le premier pour accepter cette mission. C’était contre lui que Lucifer avait combattu au moment de la grande révolte des Esprits. C’était au sujet de son autorité que la grande scission s’était produite. C’était à cause de cet affrontement à propos de sa personne qu’un abîme infranchissable s’était ouvert entre le royaume de Dieu et celui des ténèbres. Le Christ voulait donc construire le pont au-dessus de cet abîme. Ce pont qui permettrait à tous les enfants de Dieu égarés de réintégrer la demeure du Père céleste.
    Dieu consentit à l’incarnation de Son Fils. Elle se réaliserait lorsque les Esprits tombés seraient parvenus au plus haut degré terrestre, qui est celui de l’homme, après avoir gravi une partie des sphères de perfectionnement. De plus, il faudrait qu’à partir de là ces Esprits manifestent le désir de retourner à Dieu.
    Les autres Esprits du royaume de Dieu, ainsi que les puissances des ténèbres, ignoraient le contenu de ce plan de rédemption afin d’empêcher toute manœuvre contraire de l’enfer. Si les forces du mal avaient pris connaissance du véritable but de la naissance humaine du fils de Dieu, si elles avaient su que le douloureux combat de cet esprit contre Satan et sa mise à mort cruelle était la condition nécessaire pour assurer sa victoire sur Lucifer, elles n’auraient pas cherché à le mettre à l’épreuve et à le tenter. Elles auraient empêché par tous les moyens sa mort sur la croix, au lieu d’en devenir les principaux artisans.
    Ce n’est qu’après la mort rédemptrice du Christ que le temps fut venu de révéler à toute la création le plan rédempteur de Dieu dans son incommensurable grandeur. Dès lors, la révélation de ce plan ne pouvait plus nuire, elle ne pouvait que favoriser le bien. Le gros œuvre de l’édifice de salut était prêt et ne pouvait plus être démoli. La révélation du plan ne pouvait que hâter son achèvement. Cet achèvement était le retour à Dieu des Esprits qui l’avaient quitté et qui maintenant pourraient librement franchir le pont jeté par le Rédempteur.

    Ce qui pouvait être révélé du plan rédempteur de Dieu à l’humanité pour l’aider à garder l’espoir, se trouvait déjà dans le texte original de la Bible. Il s’agissait des vérités sur la création des Esprits, la révolte, la guerre des Esprits, leur défection, la création des sphères d’avancement progressives nécessaires à l’évolution du bas vers le haut, et la venue d’un sauveur envoyé par Dieu. A l’exception de l’annonce du Messie à venir, c’est à dire du rédempteur, tout a été peu à peu supprimé des livres de l’Ancien Testament au cours du temps. Comme l’humanité ne comprenait plus ces vérités, elle préféra les effacer des Ecritures et les traiter de folie.
    Il en était de même du temps du Christ. Ce qui sortait du cadre de la trivialité, des lieux communs, ou bien ce qui allait à l’encontre de l’héritage religieux traditionnel, ne pouvait pas être inculqué aux hommes, comme c’est encore le cas aujourd’hui. C’est pourquoi le Christ n’entra pas dans le détail de ces vérités. Il se contenta d’apporter un enseignement sur l’existence de Dieu, sur l’accomplissement de la volonté divine et sur la mission que le Père lui avait confiée. Pour le reste, il s’en remettait aux Esprits de vérité qu’il prévoyait d’envoyer à l’humanité.
    Cependant, même lorsque le monde des Esprits fut chargé d’enseigner ces vérités, seuls les initiés les plus avancés comprenaient la nature du plan de salut de Dieu. Les autres ne parvenaient pas à supporter une nourriture qu’ils n’arrivaient pas à digérer. Beaucoup de chrétiens traitaient l’apôtre Paul de fou quand il prêchait ces vérités. Et lorsque Paul parlait de ses visions et révélations célestes au roi Agrippa en présence du procurateur Festus, celui-ci s’écria à haute voix : « Tu perds la tête Paul ! Ton grand savoir aboutit à la folie ! »
    Lorsque tu communiqueras mes enseignements à tes semblables, on dira également qu’il s’agit de fantasmagories ridicules et que tu as perdu la tête. De tout temps ce fut la destiné de la vérité de passer pour de la folie, alors que par ailleurs, des faussetés notoires à propos de l’au-delà passaient pour vraies et étaient universellement prêchées et élevées au rang de dogmes religieux.
    Ce que je t’ai communiqué au sujet du plan rédempteur de Dieu te sera confirmé dans les moindres détails quand je te ferai connaître toute la doctrine du Christ telle qu’elle a été annoncée aux fidèles, en partie par le Christ lui-même, et en partie par les Esprits de vérité s’exprimant à travers des médiums. Nous établirons alors une comparaison très instructive pour toi et tes semblables entre la véritable doctrine du Christ et celle du christianisme actuel »
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    Message  Arlitto Jeu 19 Nov 2020 - 18:58

    ENSEIGNEMENTS SUR LE CHRIST



    Car, bien qu'il y ait, soit au ciel, soit sur la terre, de prétendus dieux, et de fait il y a quantité de dieux et quantité de seigneurs, pour nous en tout cas, il n'y a qu'un seul Dieu, le Père, de qui tout vient et pour qui nous sommes,et un seul Seigneur, Jésus Christ, par qui tout existe et par qui nous sommes.
    Corinthiens 8 : 5 - 6



    La question christique dans ma vie
    Que pensez-vous du Christ ? Cette question s’étalait en lettres de feu devant mes yeux à partir du jour où j’avais pris la décision de devenir prêtre. Ne devais-je pas, en effet, non seulement annoncer la doctrine du Christ, mais encore la vérité concernant sa personne, sa vie et son œuvre ?
    Qui était le Christ ? Qui était-il avant de se faire homme ? Qui était-il en tant qu’homme ? Etait-il Dieu ou fils de Dieu ? Etait-il un homme comme nous après sa naissance humaine, intérieurement et extérieurement ? A-t-il été engendré et est-il venu au monde comme tous les hommes ? A-t-il dû acquérir des connaissances quand il était enfant, comme tous les enfants humains ? Est-il lui aussi arrivé progressivement à la connaissance de l’existence de Dieu ? A-t-il dû emprunter la même route que tous les hommes pour arriver à se faire une idée de l’Etre Divin, de Son essence et de Sa volonté ? Lui a-t-il fallu s’exposer aux tentations du mal et ainsi devoir prendre des décisions lourdes de conséquences, comme cela nous arrive constamment à nous mortels ? Pouvait-il comme tous les autres hommes, succomber à la tentation ? Pouvait-il lui aussi être poussé à abandonner Dieu par les puissants artifices du mal, comme cela arrive à des millions d’autres hommes ? Et s’il devait sauver les hommes, en quoi consistait cette Rédemption ? Comment fallait-il comprendre et expliquer tout cela ?
    Lorsque, grâce aux réunions spirites, j'acquis la certitude que les Esprits de Dieu parlaient à travers les médiums, comme cela se passait autrefois lors des réunions des premières communautés chrétiennes, ma quête d’informations se concentra essentiellement sur la « question du Christ ». A ce sujet, des explications me furent données jusque dans les moindres détails. Cet enseignement devint la chose la plus précieuse de ma vie religieuse.
    Je reproduis ici, dans ce qui va suivre, toutes ces vérités au sujet du Christ, telles qu’elles me furent communiquées par l'esprit qui me les a apprises :

    Le Christ, guide du premier genre humain
    « Tu veux être renseigné sur la personne du Christ, son incarnation, sa vie humaine, sa passion, sa mort et tout ce qui concerne la Rédemption. Je t’ai déjà renseigné en partie. J’ai répondu à quelques unes de tes questions lorsque je t’ai parlé de la création de Dieu et de son destin, ainsi que du plan rédempteur de Dieu.
    Je t’ai dit à ce moment que le Christ était le premier et le plus sublime esprit créé par Dieu, la seule création directe de Dieu. Je t’ai dit que c’est par le Christ que les autres Esprits sont entrés dans l’existence et formaient avec lui une grande communauté spirituelle, un royaume spirituel à la tête duquel Dieu avait placé le Christ. Le Christ était donc pour ainsi dire, le remplaçant de Dieu dans ce royaume. Lui-même n’était pas Dieu. Il était le premier fils de Dieu. Il avait reçu de Dieu sa puissance, sa grandeur et sa royauté. Il était une créature de Dieu, et de ce fait il n'existait pas de toute éternité comme Dieu. C’était contre cette royauté du Christ qu’était dirigée la révolte des Esprits menée par Lucifer.
    Après la défection d’une partie des Esprits et leur chute dans les profondeurs ténébreuses, le Christ se proposa de ramener à Dieu les Esprits tombés, selon le plan rédempteur déterminé à l’avance par le Créateur. L’œuvre rédemptrice du Christ commença dès la défection des Esprits. C’est le Christ qui créa la hiérarchie des sphères d’avancement prévues par Dieu et dont je t’ai parlé en détail lors de mes explications sur le plan rédempteur de Dieu. Ainsi, le Christ devint le créateur de l’ensemble de l’univers matériel qui forme comme une échelle graduée. Cette échelle permet aux Esprits tombés de remonter des profondeurs vers les hauteurs du royaume de Dieu.
    Lorsque les Esprits qui séjournaient dans les abîmes atteignirent, au cours de leur évolution ascendante, le degré qui est celui de l’être humain, le Christ devint le guide du genre humain dès l’aube de son existence. Il travaillait à redresser les mauvais penchants de l’humanité et à la diriger vers Dieu. De leur coté, les puissances infernales mettaient tout en œuvre pour conserver leur suprématie et leur mainmise sur l’humanité. Ainsi commença la lutte violente qui opposa le Christ et Lucifer, avec comme enjeu les Esprits incorporés dans les êtres humains. C’est ce combat qui forme la majeure partie du récit biblique de l’Ancien Testament qui vous a été transmis.

    Les bons Esprits prêtèrent main forte au Christ, leur chef, tout au long de ce combat. Beaucoup d’entre eux s’offraient pour devenir homme, afin qu’une fois incarnés, ils puissent prêcher la vérité et servir d’exemple aux êtres humains afin de les ramener à Dieu.
    Hénok était un de ces Esprits célestes qui fut autorisé à vivre sur terre comme être humain. Il enseignait à ses contemporains la vérité sur le vrai Dieu et leur indiquait la bonne route qui mène à la connaissance. Avant tout, il leur parlait de la communication avec le monde des Esprits de Dieu avec lequel lui-même entretenait des échanges quotidiens. En ce temps-là, la majorité des hommes communiquait avec les mauvais Esprits et s’adonnait à une idolâtrie abominable ainsi qu’à toutes sortes de vices.
    Le succès de l’action d’Hénok fut de courte durée. Le pouvoir du mal était si grand que les peuples d’alors se livraient à des atrocités que vous ne sauriez imaginer. Les plus hauts placés parmi les Esprits de l’enfer se servaient de médiums humains à transe profonde, non seulement pour parler à travers eux, mais également pour se servir de leur corps afin de procréer. Tout comme l’esprit du médium peut procréer au moyen de son corps humain, un esprit étranger peut prendre possession d’un médium à transe profonde et procréer de la même manière. Les femmes débauchées de cette époque considéraient comme un honneur le fait d’être ainsi abusées lors des cultes idolâtres. La Bible vous le confirme quand elle relate que les fils de Dieu eurent des enfants avec les femmes des hommes. Ceux que l’on désigne ici par « fils de Dieu » étaient les meneurs parmi les Esprits célestes supérieurs qui s’étaient séparés de Dieu. Ce sont les mêmes Esprits dont il est question dans le livre de Job : le jour où les Fils de Dieu venaient se présenter devant Yahvé, le Satan aussi s'avançait parmi eux (Job 1 : 6). Il s’agissait des fils de Dieu qui avaient déserté. Satan n’était-il pas le deuxième des fils de Dieu ? Ces fils de Dieu qui règnent au royaume des ténèbres ne sont pas libres d’agir à leur guise, mais sont soumis à la toute-puissance de Dieu et sont parfois appelés à rendre des comptes. »

    Le Christ, guide de l’humanité après le déluge
    « Le Christ et les bons Esprits n’avaient aucune prise sur une telle humanité vouée si irrémédiablement au mal. Il fallait donc détruire cette génération et la remplacer par une nouvelle. Pour ce faire, Dieu fit venir le déluge. Une seule famille fut sauvée, celle de Noé, afin qu’elle soit à l’origine d’une meilleure race d’hommes.
    Cependant, dès après le déluge, les descendants de Noé retombèrent sous la domination du mal. Voyez ce qu’il advint des villes de Sodome et Gomorrhe et la famille de Lot. Plus les hommes se multipliaient, plus le culte de Satan se répandait par l’idolâtrie et par le vice.
    Afin d’atteindre son but, malgré le pouvoir du mal sur l’humanité et bien avant son incarnation, le Christ s’efforçait de rallier au moins une petite fraction de l’humanité à la cause de Dieu. Cette fraction devait devenir l’agent de diffusion de la foi en Dieu et de l’espoir de Rédemption, pour les générations à venir. Elle devait représenter le levain qui allait faire lever et fermenter la pâte humaine. Elle devait être le grain de sénevé qui allait grandir et devenir le grand arbre de la foi divine. L’arbre de la quête de Dieu, qui rassemblerait peu à peu tous les êtres humains sous ses branches. Lorsque cet arbre aurait atteint un certain développement, « la plénitude des temps » serait arrivée. A ce moment-là, le Sauveur descendrait sur la terre comme « fils de l’homme » pour achever et parfaire la dernière phase de son plan de Rédemption. C'est alors qu'il serait utile de construire le pont qui permettrait aux Esprits des hommes fidèles à Dieu de sortir du royaume de Lucifer pour regagner celui de Dieu. Vous non plus vous ne construisez pas un pont avant qu’il y ait assez de monde désireux de le franchir. »

    Israël, peuple porteur de la foi en Dieu
    « C’est Abraham qui fut choisi pour devenir le levain et le grain de sénevé de la foi et de l’espoir de rédemption. Il était l’homme de la fidélité inébranlable. Le Christ communiquait avec lui, soit personnellement, soit par l’intermédiaire de ses Esprits. Abraham était également un esprit céleste devenu homme.
    La fidélité d’Abraham fut mise à dure épreuve. Chaque fois que Dieu confie une mission importante à quelqu’un, il le met à l’épreuve. Lorsque vous construisez un pont de chemin de fer destiné à faire passer des trains de voyageurs et de marchandises, vous contrôlez d’abord sa capacité de charge avant de le mettre en service. Si vous trouvez que le pont manque de solidité, vous le renforcez. Si sa capacité est encore défectueuse, le pont devient inutilisable et vous en faites un autre. Dieu agit pareillement avec les hommes qu’il destine à œuvrer pour lui. Si les tests auxquelles il les soumet au préalable s’avèrent négatifs et si les mesures de renforcement échouent, ces hommes sont mis de côté et remplacés par d’autres. Beaucoup seraient utilisables pour accomplir de grandes et belles choses, mais ils doivent être écartés pour s’être rendus coupables de manquements, par leur propre faute. Ces manquements prouvent qu’ils sont inaptes : beaucoup sont appelés, peu sont élus.
    Abraham fut durement mis à l’épreuve lorsqu'on lui demanda de sacrifier son fils Isaac. Quiconque aime son père ou sa mère, ou son frère ou sa sœur, ou son fils ou sa fille, ou son ami plus que Dieu, n’est pas digne d’être choisi pour recevoir les dons de Dieu et accomplir de grandes choses pour lui.

    Abraham sortit triomphant de la lourde épreuve. En récompense, il reçut de Dieu la promesse suivante : parce que tu as fait cela, que tu ne m'as pas refusé ton fils, ton unique, je te comblerai de bénédictions, je rendrai ta postérité aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que le sable qui est sur le bord de la mer, et ta postérité conquerra la porte de ses ennemis. Par ta postérité se béniront toutes les nations de la terre, parce que tu m'as obéi (Genèse 22 : 16 –18).
    La postérité promise par Dieu ne devait pas être physique, corporelle, selon la chair. Elle n’aurait pas pu embrasser toutes les nations de la terre et se multiplier comme les étoiles du ciel ou comme le sable au bord de la mer. Dieu n’exagère rien, ce qu’Il dit correspond toujours à la vérité. La descendance d’Abraham devait être spirituelle et embrasser tous les Esprits tombés, dans la mesure où sa foi en Dieu et sa fidélité allait se propager peu à peu chez tous ceux qui avaient abandonné Dieu. Avoir simplement une nombreuse descendance humaine exposée au mal n’aurait certainement pas constitué une bénédiction pour Abraham. En effet, il advint plus tard que des générations entières qui descendaient d’Abraham se détournèrent de la vraie foi pour adorer des idoles.
    Jacob et ses fils, la deuxième génération qui descendait d’Abraham, partirent s’installer dans le pays d’Egypte, dans la région fertile de Gochen. Ils devaient devenir un grand peuple et rester fidèles à Dieu et lui rendre témoignage au milieu de la nation idolâtre des égyptiens.

    Le bien-être matériel, quand il dure trop longtemps, met en péril la fidélité et la foi en Dieu. C'est pourquoi Dieu permit que les hébreux, comme on appelait les descendants d'Abraham, soient réduits en servitude par les égyptiens. Ces maîtres les opprimaient et les accablaient de travaux forcés. Ce n'est pas Dieu qui incita le pharaon à prendre de telles mesures, mais les mauvais Esprits. Ceux-ci avaient compris que les hébreux, qui pratiquaient la vraie religion, constituaient un instrument dangereux dans les mains du Christ, qui pourrait les utiliser contre eux. C'est pourquoi ils étaient résolus à détruire ce peuple. Les travaux et les corvées n'y suffisant pas, les puissances démoniaques poussèrent le pharaon à anéantir le peuple hébreu de la façon la plus simple et la plus radicale. Ils ordonnèrent de faire mourir tous les descendants mâles des hébreux. Pour motiver un tel procédé, les puissances infernales suggérèrent au roi d'Egypte que les enfants d'Israël étaient devenus nombreux et puissants. Si une guerre survenait, ils pourraient se joindre aux ennemis des égyptiens et mettre en péril le règne des pharaons. Les puissances du mal savent séduire les humains, et en particulier les souverains, en les prenant par leur coté le plus faible. Un roi craint toujours de perdre son trône. C'est ainsi que le pharaon céda aux insinuations du mal et entreprit de faire exterminer les garçons nouveau-nés des hébreux. De cette façon, pensait le pharaon, les mâles du peuple hébreu disparaîtraient dans un proche avenir. Les filles deviendraient les femmes et les esclaves des égyptiens. Leur assimilation se ferait naturellement et bientôt elles aussi sacrifieraient aux idoles. Tout le travail du Christ et de ses Esprits se trouverait ainsi anéanti par l'extermination du peuple destiné à devenir l'agent propagateur et le représentant de la vraie foi.
    Mais une fois de plus, il arriva ce qui se produit si souvent dans la nature, et dans la vie des hommes, les mêmes forces qui cherchaient à faire le mal, favorisèrent la cause du bien. Quand un peuple est poussé au désespoir par un souverain qui extermine ses enfants, il quitte le pays de ses tourments, s'il le peut et dès qu'il le peut. Pour d'autres raisons encore, il était temps que le peuple des hébreux quitte le pays des pharaons. Il résidait en Egypte depuis plus de quatre cents ans et il s'était peu à peu familiarisé avec le culte des idoles. Aussi certains Israélites s'adonnaient-ils déjà à ce culte. Seul un exode massif des hébreux du pays d'Egypte permettrait de les éloigner du grand danger de perdre leur foi.

    Le moment opportun de quitter le pays était arrivé. La mise à mort systématique des enfants rendait le séjour de plus en plus intolérable. Or, pour faire sortir du pays un peuple aussi nombreux et si rétif, il fallait un guide humain de grande valeur. Le Christ choisit un des Esprits célestes parmi les plus hauts placés et le fit naître homme. C'était Moïse. Moïse était le fils de parents hébreux et fut sauvé de la mort par la fille de pharaon. Elle le fit instruire et il apprit toutes les sciences de l'époque. De cette manière, en tant qu'homme, il possédait tout le savoir dont le guide d'un grand peuple a besoin.
    Lorsqu'il fut devenu un homme mûr, le Christ se révéla à lui dans le buisson ardent. Il en fit le guide du peuple de Dieu et lui confia deux missions. La première était de se présenter aux hébreux asservis comme un envoyé de Dieu, pour les faire sortir d'Egypte. La seconde était de persuader le pharaon de laisser partir le peuple d'Israël. Le Christ dota Moïse de capacités surhumaines pour le préparer à ces deux missions. Mais les mauvais Esprits, conscients de voir leurs projets contrariés, se présentèrent en grand nombre sur le champ de bataille et firent des magiciens égyptiens leurs instruments.
    Alors s'engagea un des plus grands combats jamais livré entres Esprits sur la terre. D'un coté se tenait le Christ avec sa troupe de bons Esprits et Moïse, son instrument visible. De l'autre coté était rangé l'enfer avec les magiciens comme complices. Moïse, avec l'aide des Esprits de Dieu que le Christ lui avait envoyés, mais qui restaient invisibles, opéra les plus grands prodiges jamais réalisés jusqu'à l'avènement du Christ sur terre. Par ce moyen, il voulait convaincre aussi bien les hébreux que le pharaon de sa mission divine. C'est par les événements miraculeux qu'il observerait que le peuple reconnaîtrait en Moïse l'envoyé de Dieu et qu'il accepterait de le prendre pour guide. Quant au pharaon, il comprendrait qu'il faudrait laisser partir les Israélites.

    Les mauvais Esprits commencèrent par faire des prodiges semblables à ceux de Moïse par l'intermédiaire de leurs magiciens, afin que le peuple et le pharaon doutent de Moïse. Bientôt les puissances mauvaises cessèrent leur intervention et les magiciens eux-mêmes durent admettre que le doigt de Dieu s'était manifesté.
    Jamais de si importantes matérialisations d'Esprits ne s'étaient produites que pendant ce combat. Un bon esprit dissout le bâton d'Aaron et le changea en serpent. Les mauvais Esprits en firent autant pour les magiciens d'Egypte. Afin d'assister Moïse, des troupes entières d'Esprits se matérialisèrent sous la forme de grenouilles. Mais les magiciens firent la même chose avec l'aide des Esprits imparfaits. En faveur de Moïse, l'eau fut changée en sang par les Esprits de Dieu. Les magiciens d'Egypte entreprirent la même chose avec l'appui des puissances infernales. Dieu permit aux puissances du mal d'exercer leur pouvoir à l'extrême afin de manifester sa toute puissance et surtout pour affermir la foi des Israélites. L'enjeu de ce combat était la survie des hébreux en tant que peuple de Dieu. Israël était le premier né de la foi en Dieu. S'il devait succomber et céder le pas au mal, il se passerait beaucoup de temps avant qu'un autre peuple de l'humanité puisse progresser au point de devenir le représentant et le porteur de la vraie foi en Dieu.
    Le Christ, le premier-né de Dieu, se battait contre le premier-né de l'enfer pour défendre le premier porteur terrestre de la foi en Dieu nécessaire au plan de Rédemption. L'ange vengeur de Dieu frappa les premiers-nés parmi les Egyptiens. Cette plaie emporta la décision. Le pharaon et son peuple prirent peur. Il y eut une clameur dans tout le pays et le pharaon laissa partir les hébreux. Le Christ allait devant Israël dans la colonne de nuée, et dans la colonne de nuée il parlait à Moïse. Il protégea le peuple de Dieu contre les Egyptiens qui le poursuivaient. Les bons Esprits refoulèrent la mer, ils la partagèrent et la mirent à sec. Les eaux dressaient une muraille. Les enfants d'Israël eurent confiance en Celui qui parlait dans la nuée, ils pénétrèrent dans la mer sans crainte et la traversèrent à pied sec. Ce fut pour le peuple le premier baptême du Christ dans une confiance fidèle en l'ange du Seigneur. Cet ange était le Christ. Dieu et le Christ conduisirent le peuple d'Israël à travers le désert. Le monde des Esprits fit jaillir l'eau du rocher pour lui donner à boire et prépara la manne pour lui donner à manger. Paul écrit très justement : Je ne veux pas que vous ignorez, frères, que nos pères ont tous été (protégés) sous la nuée, que tous ont passé à travers la mer, que tous ont mangé le même aliment spirituel et ont bu le même breuvage spirituel. Ils buvaient en effet au rocher spirituel qui les accompagnait, et ce rocher c'était le Christ (Corinthiens 10 : 1 - 4).

    Dieu, ainsi que le Christ et les bons Esprits donnèrent les instructions utiles au peuple, et Dieu lui-même promulgua sa loi sur la montagne du Sinaï. Le séjour dans le désert s'avérait nécessaire pour éprouver le peuple. Il fallait que sa foi et sa confiance soient reconnues comme étant assez solides pour résister aux dangers qui le menaceraient de la part des habitants idolâtres du pays, dont il devait prendre possession plus tard. Il fallait que la foi de ce peuple devienne indestructible, sans quoi tout le travail antérieur aurait été vain et illusoire.
    Un autre péril qui menaçait la fidélité à Dieu devait à son tour être écarté. Il s'agissait de la course aux richesses de ce monde et de l'attachement immodéré au bien être matériel qui jettent toujours les hommes dans les bras du mal. Le Christ prit toutes les mesures pour enrayer ou réduire ces dangers. Dans ce but, il soumit son peuple élu à un traitement radical. Il introduisit une loi d'après laquelle les israélites, c'est ainsi que les hébreux furent appelés par la suite, devaient se séparer de la dixième partie de ce qu'ils possédaient. De plus, il fallait qu'ils présentent en offrande des produits de l’élevage et de l’agriculture. Tout devait être pur et sans défaut. Durant les moissons, ils n'avaient pas le droit de tout moissonner. Ils ne devaient pas glaner et ramasser les épis restés sur le sol après la moisson. Ce qui restait représentait la part du pauvre et de l'étranger. Chaque septième année était un sabbat et ils ne devaient pas cultiver les champs. Tous les cinquante ans, chacun devait restituer sa propriété. De plus, la loi interdisait de percevoir des intérêts, rendant ainsi l'usure impossible. L'observation de ces instructions diminuait l'attachement aux biens de ce monde et le risque de manquer de foi par amour du gain.

    Un plus grand danger encore menaçait la foi en Dieu. C'était le culte idolâtre pratiqué par les nations qui peuplaient la terre promise. Ce culte, comme toute idolâtrie en général, était manifestement, visiblement et perceptiblement lié à la communication avec le monde des mauvais Esprits. Pour l'être humain, le monde des Esprits paraît une chose mystérieuse. Or, on sait que tout ce qui est surnaturel exerce un attrait irrésistible et un réel pouvoir sur chacun. Vous portez un vif intérêt aux histoires de revenants. Dans les lieux où se déroulent des faits insolites qui se rapportent aux fantômes, il y a affluence, que ces faits soient réels ou inventés. Pour la même raison, les israélites d'antan se sentaient déjà attirés par la cabale de l'idolâtrie des égyptiens. L'apôtre Paul écrit aux Corinthiens à ce propos : Vous savez bien que quand vous étiez dans le paganisme, vous étiez entraînés irrésistiblement vers les idoles muettes (ou mortes) (Corinthiens 12 : 2).
    Un peu de réflexion vous fera aisément comprendre que cette fascination ne pouvait pas provenir de la contemplation passive des idoles. La pierre et le bois sans vie n'attiraient pas plus les hommes d'alors que ceux d'aujourd'hui. L'attrait de l'idolâtrie venait d'une communication réelle avec les Esprits inférieurs. Ce qui plaisait aux hommes, c'est qu'à travers les idoles et les médiums humains, les Esprits parlaient et accomplissaient des prodiges. Tant de choses secrètes et cachées étaient révélées à ceux qui les fréquentaient. On consultait les idoles au sujet de problèmes matériels et elles répondaient. Tout homme est désireux de connaître son avenir. Elles renseignaient les curieux avides de savoir et prêts à croire ce qu'on leur racontait. Ne leur communiquait-on pas tant de choses qui flattaient leurs passions humaines ? Le vice devenait vertu et la vertu se transformait en vice. Quiconque se laissait aller à ce genre de communication en devenait l'esclave.
    Le Christ prit deux mesures pour protéger contre l'idolâtrie ceux dont il avait la garde en tant que guide du peuple de Dieu. Tout d'abord il remplaça la communication interdite avec les mauvais Esprits par la communication avec les bons Esprits. Il donna aux israélites la tente de réunion, ou de révélation. Il donna également le pectoral, ou oracle, ainsi que les bons médiums que vous connaissez sous le nom de "prophètes". Je t'ai déjà fourni tous les renseignements à ce sujet. La deuxième mesure était le commandement du Seigneur d'anéantir certaines peuplades établies dans le pays que les israélites devaient occuper. Il y en avait dix. Elles étaient si irrémédiablement gagnées à l'idolâtrie et à ses vices que leur conversion à la vraie foi était malheureusement exclue. Par ailleurs, elles auraient probablement amené les israélites établis chez elles à se séparer également de Dieu.

    Beaucoup d'entre vous accusent le Dieu de l'Ancien Testament de cruauté, pour avoir ordonné l'extermination de ces peuplades. Ceux qui portent une telle accusation pensent que les rédacteurs de l'Ancien Testament n'étaient pas encore capables de comprendre le concept de Dieu prêché par le Christ, sans quoi ils n'auraient pas écrit qu’une pareille cruauté avait été ordonnée par Dieu. Sur ce point, vous vous trompez. Le même Christ qui a prêché le concept de Dieu du Nouveau Testament avait également ordonné l'extermination des peuplades idolâtres. Dans les deux cas, le Christ fait figure de sauveur. En faisant disparaître les peuples idolâtres, il les empêcha de tomber encore plus bas dans le vice et l’incrédulité. Il leur procura au contraire l’occasion de remonter des profondeurs en se rachetant par une nouvelle existence. La même raison avait provoqué la destruction de l’humanité par le déluge et de Sodome et Gomorrhe par le feu.
    Il s’agissait aussi de préserver la foi en Dieu du peuple élu. Vous avez coutume de fusiller ceux qui, pendant une guerre, incitent vos soldats à déserter. Vous trouvez naturelle une pareille condamnation, et Dieu ne devrait pas avoir le droit d'ordonner la mort de ceux qui incitent à déserter et qui cherchent à faire passer du coté des troupes infernales le peuple qu’il a choisit comme porteur de la foi ? Le Christ allait-il permettre que ses préparatifs de la Rédemption soient anéantis par des peuples ennemis de Dieu et instruments de Lucifer ? Car le peuple de Dieu devait servir à préparer et hâter l’heure de la rédemption. Vous, les hommes, vous vous montrez bien sensibles lorsque la justice et la sagesse de Dieu détruisent des gens étroitement liés et radicalement inféodés à Satan. Des gens qui rendent malheureux des millions d’autres personnes en les écartant du chemin du salut qu’ils pourraient retrouver comme Esprits. En outre, celui qui agit ainsi est Dieu, le maître de la vie et de la mort, dont la longanimité a eu trop longtemps pitié des nations qui faisaient pour leurs dieux les abominations que déteste le Seigneur. Ils allaient même jusqu’à consumer par le feu leurs enfants en l’honneur de leurs dieux.

    Par contre, il avait été enjoint aux israélites de traiter d’autres nations plus humainement : Lorsque tu t'approcheras d'une ville pour la combattre, tu lui proposeras la paix (Deutéronome 20 : 10). Les israélites ne devaient même pas endommager un arbre fruitier de la ville qu’ils assiégeaient. Ils devaient construire leurs machines de siège uniquement avec le bois d’arbres ne portant pas de fruits comestibles.
    Moïse eut un avant goût désagréable du danger que pouvait représenter l’idolâtrie pour son peuple lors de l’épisode du veau d’or. Ce premier sentiment se confirma peu après, à l’approche du territoire des Moabites : Israël s'établit à Shittim. Le peuple se livra à la prostitution avec les filles de Moab. Elles l'invitèrent aux sacrifices de leurs dieux ; le peuple mangea et se prosterna devant leurs dieux (Nombres 25 : 1 – 2). La débauche ici mentionnée faisait partie du culte idolâtre. Par la bouche de leurs médiums, les démons exigeaient que les participants s’y livrent pour mieux plaire aux dieux. Cette pratique faisait partie du culte et était connue dans toutes les nations païennes. Cette arme et ces vices serviraient plus tard aux Esprits mauvais pour faire un tort considérable au peuple de Dieu, et ainsi entraver les préparatifs de la Rédemption. Des générations entières du peuple élu devaient par la suite se détacher de la vraie foi. Afin de les ramener à lui, Dieu fut obligé de les frapper durement.
    Le Christ leur envoya également des prophètes pour les convertir au bien. Les prophètes étaient des médiums au service des bons Esprits. Il ne leur fut pas facile de livrer combat aux médiums du démon, les prophètes de Baal. Des Esprits célestes étaient incorporés dans les prophètes de Dieu. Cette condition d’homme les exposait aux attaques des puissances du mal, au même titre que les autres hommes. Grâce à l'intervention des prophètes, la foi en Dieu et l’espoir de la venue du Rédempteur ne disparurent pas du cœur des générations suivantes.
    Enfin arriva le moment où une grande partie de l’humanité était mûre pour le salut, tout du moins elle le désirait. Le genre humain était prêt à accepter l’œuvre rédemptrice du Christ et à traverser le pont que le Christ devait jeter sur l’abîme qui séparait le royaume de l’enfer de celui de Dieu. D’innombrables Esprits humains s’apprêtaient à franchir ce pont. La plénitude des temps était arrivée, celle prévue par Dieu dans son plan pour la venue du Rédempteur.
    Peu avant que le Christ lui-même se fasse chair, il envoya un héraut chargé de préparer la voie et d’annoncer la nouvelle. A nouveau ce fut un esprit céleste : Elie, le même esprit qui jadis, au temps où l’idolâtrie infestait le monde entier, fut envoyé sur la terre par le Christ. Elie avait combattu avec succès les instruments de Satan. A la fin de sa mission, il fut élevé au Ciel sans passer par la mort terrestre. Et maintenant il allait à nouveau s’incarner comme précurseur du Christ. Il naquit fils de Zacharie et reçut le nom de « Jean ».
    Même avant la naissance de Jean, l’incarnation de l’oint de Dieu fut annoncée. L’archange Gabriel, qui avait informé Zacharie de la naissance de Jean comme précurseur du Christ, fut également chargé d’annoncer l’incarnation du Rédempteur. L’archange Gabriel fut envoyé chez la vierge Marie, dans une ville appelée Nazareth, pour lui dire qu’elle avait été choisie par le Seigneur Dieu pour devenir la mère du Rédempteur. »

    La naissance humaine du Christ
    « Dans la création de Dieu, l’engendrement et la naissance se produisent selon des lois immuables. L’union de la semence masculine et féminine est nécessairement requise pour engendrer. Cette loi ne souffre d’aucune exception. Il faut donc dire que la procréation ne se produit que lorsque le sperme mâle féconde la cellule femelle. Il est donc impossible à un esprit séparé d’un corps, qu’il soit un esprit céleste ou infernal, d’engendrer un être humain sans l’aide d’un corps humain pourvu de sperme.
    Le récit biblique de la conception du Christ est interprété par vous comme si un esprit céleste, sans l’aide d’un corps masculin et de sperme, avait créé dans le sein d’une vierge humaine, le germe vital de l’enfant à naître. Voici une interprétation erronée qui fournit à d’innombrables hommes, croyants et incroyants, le prétexte légitime de nier une telle incarnation du fils de Dieu ou du moins de la mettre en doute.
    C’est ici que se croisent le miraculeux, pourtant conforme aux lois naturelles, et le déraisonnable inventé par des hommes. Je vais t’expliquer la vérité au sujet de cette question. Je sais que tu la comprendras.
    Si l’esprit d’un médium à transe profonde quitte son corps et si un esprit étranger prend possession de ce même corps, alors l’esprit étranger peut utiliser les organes du médium de la même façon que le propre esprit du médium. Par conséquent, un esprit étranger présent dans le corps d’un médium masculin est capable de procréer avec une personne de sexe féminin, que cet esprit soit bon ou mauvais. Lors de mes explications sur le culte idolâtre des temps antédiluviens, n’ai-je pas attiré ton attention sur le commerce sexuel entretenu par les mauvais Esprits avec les filles humaines par l’intermédiaire de médium humain ? Ne t’ai-je pas dit qu’ils ont engendré des enfants de cette façon, comme le témoigne la Bible ? Ce que les mauvais Esprits sont capables d’accomplir par les médiums humains, les bons Esprits ne seraient-ils pas en mesure de le faire également ? Si les « Fils de Dieu » séparés de Dieu pouvaient faire naître des enfants par des médiums humains pour la perte de l’humanité, les « Fils de Dieu » restés fidèles pouvaient aussi le faire pour le salut de la même humanité.

    A présent tu comprendras comment le Christ fut conçu et enfanté humainement, sans d’autres explications. Le médium humain était Joseph, à qui Marie était fiancée. Les Esprits de Dieu avaient déjà souvent entretenu Marie de la Rédemption à venir par la bouche de Joseph qui leur servait de médium. De telles manifestations étaient donc familières à Marie, d’autant plus que le peuple juif dans son ensemble connaissait tout ce qui touchait aux communications avec les Esprits. Tu t’en rendras compte par le récit biblique de l’apparition de l’ange à Zacharie. En sortant du sanctuaire, Zacharie ne pouvait pas parler au peuple qui comprit qu’il avait rencontré un messager de Dieu dans le sanctuaire. Les gens de cette époque étaient coutumiers du fait.
    Marie ne fut donc pas interloquée lorsqu’un jour, un esprit entré dans Joseph qui lui servait de médium, se manifesta et lui apporta un message. Elle ne fut troublée qu’à cause de la salutation. L’esprit l’appelait une femme comblée de grâce. Par-là, il lui signifiait qu’elle allait concevoir et enfanter. Marie répondit à l’esprit qu’elle ne comprenait pas qu’il puisse en être ainsi puisqu’elle ne connaissait pas d’homme et que par conséquent elle ne pouvait pas enfanter. Il lui fut répondu qu’un esprit saint viendrait sur elle et que l’ombre de la puissance d’un Très Haut la couvrirait. Pour cette raison, l’enfant à naître, qui est un esprit saint, serait déclaré Fils de Dieu. L’esprit lui expliqua aussi comment cela se déroulerait, ce que votre Bible ne relate pas. Il lui dit que, dès qu’il aurait quitté le corps du médium, un très haut esprit du Ciel entrerait à son tour dans le médium et que par lui, elle deviendrait mère selon les lois universelles de la création. Marie lui signifia son accord. Dès que Gabriel eut quitté le médium, avant que Joseph se réveille de son sommeil médiumnique, le Christ lui-même entra dans son corps et Marie devint mère par lui, d’après la même loi naturelle qui fait entrer toutes les mères humaines en état de grossesse. Quelques instants avant la naissance de l’enfant, l’esprit du Christ entra dans le corps de l’enfant, au même moment où chez toutes les mères, l’incarnation s’accomplit lorsqu'un esprit prend possession de l’organisme de l’enfant.
    Cette conception du Christ était connue des premiers chrétiens. Elle leur fut communiquée comme je te le communique à présent. Ils savaient donc que le corps humain du Christ fut conçu par le Christ lui-même en tant qu’esprit qui s’était servi de Joseph comme médium. L’esprit saint, qui selon les paroles de Gabriel devait venir sur elle, était le Christ lui-même. Car il voulait accomplir par lui-même tout ce qui lui semblait nécessaire pour parachever la Rédemption.

    Dès le début, il avait entrepris les laborieux préparatifs de la Rédemption de l’humanité. Il avait choisi le peuple de Dieu comme porteur de la foi en Dieu. Il avait guidé ce peuple, instruit, exhorté et même puni. Il avait envoyé des hauts Esprits du Ciel comme prophètes. Son dernier travail préparatoire fut la conception de l’enveloppe physique qui allait grandir pendant les quelques mois nécessaire dans le sein maternel. Le Christ allait ensuite y entrer pour que, par une naissance humaine, il puisse vivre comme homme parmi les hommes.
    Lorsque Joseph sorti de sa transe, Marie lui fit part de ce qui s’était passé. Joseph dû alors traverser une pénible épreuve. Devait-il croire ce que sa fiancée lui racontait ? Il lui fallut livrer un rude combat intérieur. Joseph était un homme comme les autres. Satan lança contre lui ses attaques. Les puissances infernales cherchaient à le troubler et à semer le doute dans son esprit afin qu'il répudie sa fiancée. Selon la loi juive, une vierge fiancée infidèle devait mourir par lapidation. Satan lui suggérait continuellement que Marie avait eu des relations avec un autre homme et qu'elle usait d'un subterfuge en prétendant qu'un esprit de Dieu s'était servi de Joseph en état de médium pour qu'elle devienne enceinte. Les puissances du mal lui inspiraient sans relâche des sentiments de méfiance, de jalousie, d'amertume, de déception et de frustration. Il supportait difficilement une si lourde épreuve qui l'obsédait constamment. Il était tenté de répudier sa fiancée secrètement. Secrètement, parce que Joseph était un homme juste qui ne voulait pas diffamer et exposer Marie sans preuve de culpabilité. D'autre part, le doute qui le tenaillait l'empêchait de la prendre pour épouse. Marie lui dit simplement que Dieu lui ferait sûrement connaître la vérité d'une manière ou d'une autre. Elle aussi souffrait de l'état d'esprit de son fiancé qui doutait d'elle. Et voici que cette nuit là, un messager de Dieu apparut à Joseph qui était doué de clairvoyance, et lui expliqua ce qui s'était passé. C'est ainsi qu'il fut mis fin à cette lutte intérieure.
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    Le christianisme contrefait de Satan - Page 3 Empty Re: Le christianisme contrefait de Satan

    Message  Arlitto Jeu 19 Nov 2020 - 19:00

    Je sais que cette vérité vous semble trop humaine parce que trop conforme aux lois naturelles. Elle ne vous paraît pas assez merveilleuse, pas assez mystérieuse. La procréation humaine passe aux yeux de beaucoup de gens pour une chose basse et vulgaire. On ferait presque un reproche à Dieu d'avoir introduit dans sa création un acte aussi vil. Dieu n'est pas assez chaste pour vous ! Misérables humains qui jugez avec tant de mépris les magnifiques lois issues de la toute puissance sagesse de Dieu, qui se manifeste de manière éclatante lors de la conception. Ces lois qui rendent possible l'enfantement et le devenir d'un enfant. Le Christ, l'esprit le plus haut, le plus sublime, le plus éminent parmi les Esprits, n'a pas trouvé indigne, lui, de former son enveloppe physique en conformité avec les lois immuables de la procréation, afin de pouvoir habiter, souffrir et mourir parmi vous. Vous ne trouvez peut-être pas la conception humaine du Christ suffisamment admirable et merveilleuse ! Pourtant lui, le Christ, trouve merveilleux tout ce qui s'accomplit selon les lois sacrées de son Père céleste, dont L'Ecclésiaste dit : J'ai appris que tout ce que Dieu fait, cela sera toujours. A cela il n'y a rien à ajouter, de cela il n'y a rien à retrancher et Dieu fait en sorte qu'on le craigne. Ce qui est fut déjà. Ce qui sera est déjà et Dieu recherche ce qui a disparu (Qohélet 3 : 14 - 15).

    Vous ne possédez pas cette crainte de Dieu. Vous affabulez et vous expliquez l'incarnation à votre façon. Votre version d'un enfantement que vous prétendez miraculeux est pleine de contradictions et sert de prétexte aux incroyants, qui, avec raison, tournent en dérision cette première étape de l'incarnation.
    Si l'incarnation du Christ ne s'était pas produite conformément aux lois de la conception humaine, Paul n'aurait pas pu dire que Le Christ est devenu semblable à vous en toutes choses. Si le Christ n'était pas issu d'une semence humaine, il aurait été par essence différent de vous autres. Or Paul a raison. Le Christ est devenu semblable à vous en toute chose, notamment en ce qui concerne la formation de son enveloppe physique à partir d'une semence humaine. »

    La mère de Jésus
    « A présent, j'en arrive à accéder à ta demande en abordant quelques dogmes de l'Eglise catholique dont on peut parler ici. Vu que tu as été prêtre de cette Eglise, il est naturel qu'il te tient à cœur d'apprendre ce qui dans ses enseignements correspond à la vérité et ce qui est erroné.
    L'Eglise catholique enseigne que la mère de Jésus a été conçue sans la tache du « péché originel ». Ceci est exact, mais non pour la raison invoquée par ton Eglise. En Marie était également incorporé un esprit céleste. C'était d'ailleurs le cas de beaucoup d'hommes et de femmes de cette époque-là qui devaient remplir une mission importante de la part de Dieu. Je peux citer comme exemples connus Hénok, Abraham, Moïse, et d'autres que j'ai déjà nommés. Il en était de même pour ce qui est de Jean, le précurseur du Christ dans lequel Elie était revenu sur terre. En Marie était donc incorporé non pas un esprit renégat, mais un des Esprits restés fidèles à Dieu. Elle n'avait pas commis le péché de désertion, le péché originel, qui pèse sur tous les humains. Elle était donc sans la tache du péché originel.
    Mais la doctrine de l'Eglise catholique qui enseigne que Marie, en tant qu'être humain, ne pouvait pas commettre le moindre péché est fausse. Aucun être humain ne peut être exempt de ce que vous appelez le péché. Ce type de péché n'a rien de commun avec le péché dont le Christ devait racheter et délivrer le monde, à savoir le péché d'abandon, de séparation, de défection vis à vis de Dieu. C'est cela le véritable péché. Toutes les autres fautes se résument en défaillances humaines dont Marie n'était pas exempte. Malgré tout, elle resta fidèle à son Dieu, tout comme Moïse, ce haut esprit du Ciel qui était resté fidèle à Dieu malgré ses défaillances humaines. En conséquence de ses fautes, Moïse ne fut d'ailleurs pas autorisé par Dieu à entrer dans la terre promise au seuil de laquelle il mourut.
    L'Eglise catholique commet également une erreur quand elle prétend que Marie était restée vierge après la conception et l'enfantement de Jésus. Marie n'était pas plus restée vierge que toute autre vierge ne le demeure après la conception et l'enfantement. Marie était vierge avant de concevoir. Il ne fallait pas que le rédempteur naisse d'une mère ayant déjà enfanté et conçu. C'est le sens de la parole de Mathieu quand il dit : Voici que la vierge sera enceinte et enfantera un fils (Matthieu 1 : 23). »

    Les frères et sœurs de Jésus
    « L'Eglise catholique se trompe aussi quand elle prétend qu'après la naissance de Jésus, Marie n'eut plus d'enfants. Pour quelle raison aurait-elle dû, après la naissance de son premier enfant, renoncer à ses droits maternels ? Pour quelle raison Joseph aurait-il dû renoncer à ses droits paternels et conjugaux ? Les frères et les sœurs nés après Jésus ne diminuent en rien la personnalité du Christ, ni sa vie, ni sa doctrine, ni son œuvre.
    Le nouveau testament mentionne ça et là les frères et les sœurs de Jésus. Il s'agit effectivement de ses propres frères et sœurs, et non de proches parents, comme les catholiques s'efforcent de le prétendre. S'il s'était agi de proches parents du Christ, l'évangéliste aurait écrit « proches parents » et non « frères » et « sœurs ». Pensez-vous peut-être que la langue de cette époque ne comportait pas de mots pour désigner les proches parents ? On ne saurait prendre au sérieux une telle affirmation.
    Dans le récit de Jésus au temple, quand il eut douze ans, il est dit que son père et sa mère se mirent à le rechercher parmi leurs « parents et connaissances». Donc, dans ce chapitre, il est question de vrais proches parents, et l'évangéliste se sert bien du mot « parents ». Plus loin, le même évangéliste écrit : Sa mère et ses frères arrivèrent alors vers lui, et ils ne pouvaient pas s'approcher de lui à cause de la foule (Luc 8 : 19); il ne veut certainement pas dire que ces frères là, qui accompagnaient la mère, n'était que des proches parents. De plus, les gens qui annoncèrent à Jésus l'arrivée de sa famille lui dirent : Ta mère et tes frères se tiennent dehors et veulent te voir (Luc 8 : 20). Et Matthieu et Marc rapportent eux aussi que sa « mère » et ses « frères » vinrent le trouver. Les trois évangélistes se seraient-ils servi du mot « frères » quand il s'agissait de proches parents ou de cousins ? Si cela avait été le cas, n'auraient-ils pas pu et dû employer les mots « parents » ou « cousins » ? Il serait insensé de croire ces évangélistes aussi incompétents.

    En outre, Matthieu, en parlant du séjour de Jésus dans sa propre ville, à Nazareth, dit : s'étant rendu dans sa propre patrie, il se mit à enseigner aux gens dans leurs synagogues, si bien qu'ils étaient saisis d'étonnement et disaient : D'où tient-il cette sagesse et ces miracles ? Celui-là n’est-il pas le fils du charpentier ? N'a-t-il pas pour mère la dénommée Marie, et pour frère Jacques, Joseph, Simon et Judas ? Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes chez nous ? D'où lui vient donc tout cela ? (Matthieu 13 : 54 - 56). Est-ce que quelqu'un, en pleine possession de ses facultés intellectuelles, pourrait prétendre que dans cette énumération du père, de la mère, des frères et des sœurs de Jésus, il ne s'agit que de proches parents ? De même qu'il est question de la vraie mère de Jésus, il s'agit également des vrais frères et sœurs de Jésus. Et d'ailleurs, à quoi servirait ici l'énumération de parents ? Les habitants de Nazareth étaient interloqués à la vue du savoir et des miracles de Jésus. Les gens se demandaient tout naturellement : D'où tient-il tout cela ? Son père, le charpentier, est pourtant un homme simple et modeste. Ses frères et ses sœurs ne sortent pas du commun. Car nous côtoyons fréquemment ses frères et ils n'ont rien d'extraordinaire, qui puisse les distinguer de nous autres. Ses sœurs, qui résident toutes dans notre ville, ressemblent aux autres femmes de Nazareth. Comment se fait-il donc que Jésus, le seul parmi ses frères et sœurs, soit si extraordinairement doué ?
    On ne peut pas soutenir que la désignation de « frères et sœurs » de Jésus veut dire « proches parents » ou « cousins ». Ce serait une bien sotte affirmation, à moins d'y être poussé par d'autres considérations. Voilà ce qui arrive lorsqu'on veut cacher un mensonge par un autre mensonge. L'Eglise catholique soutient la doctrine illogique que Marie est restée vierge malgré la naissance de Jésus. Il fallait donc que Marie n'eût pas d'autres enfants. Or la Bible mentionne fréquemment l'existence de frères et sœurs de Jésus, ce qui contredit la doctrine de la virginité perpétuelle de Marie. Il était donc nécessaire de transformer les frères et sœurs de Jésus en « proches parents ». Sans cela, aussi bien le dogme de la virginité de Marie, avant, pendant et après l'enfantement, que le dogme de l'infaillibilité papale seraient menacés. »

    L’enfance de Jésus
    « La naissance de Jésus se passa chez Marie de la même manière que toute autre naissance humaine. Le nouveau-né fut allaité, soigné et plus tard sevré comme tout autre enfant.
    L'annonce de l'ange aux bergers leur disant qu'un sauveur était né, le Messie des hommes, la présentation au temple, la venue des mages d'Orient, se produisirent comme le relate le Nouveau Testament. En fait, les mages étaient des instruments de Dieu doués de facultés médiumniques considérables. Dans leur pays, ils étaient des apôtres de la vraie foi. Ils avaient été initiés à plus d'une vérité à propos du salut par leurs relations avec le monde des bons Esprits. Les mêmes Esprits qui annoncèrent aux bergers la naissance du Sauveur informèrent également les mages de l'heureux événement. Déjà auparavant, des messagers de Dieu leur avaient annoncé que cela se produirait dans un proche avenir. Plus tard, ils furent invités par les mêmes messagers à se mettre en route pour aller retrouver l'enfant dans lequel le Fils de Dieu s'était incarné. Le lieu même ne leur fut pas précisé, mais seulement qu'une lueur brillante se présenterait devant eux pour leur indiquer le chemin. Tout le monde, et pas seulement les mages, vit cette lumière qui ressemblait à une étoile scintillante et qui avançait devant eux. Cette étoile les guidait tout comme autrefois la colonne de nuée guidait Moïse et le peuple d'Israël.
    Ils arrivèrent d'abord à Jérusalem, chez Hérode. Dieu l'avait ordonné ainsi. En effet, le monarque en place devait apprendre la naissance du roi de l'univers afin que le destin des enfants de Bethléem prédit par les prophètes se réalise. Ici encore, c'est l'intervention des puissances ennemies du Christ qui, en insinuant au monarque terrestre que son trône était en péril, le persuadèrent du même coup de faire tuer tous les enfants de Bethléem. Le but était d'éliminer celui qui venait de naître et qui était le Maître de la Vérité.
    L'arrivée des mages à Bethléem se produisit après la présentation de Jésus au temple. Les parents de l'enfant étaient allés avec l'enfant à Jérusalem, puis étaient revenus à Bethléem. Ils avaient l'intention d'y résider quelques temps avant de retourner à Nazareth. C'est pendant leur séjour à Bethléem que les mages firent leur apparition. Après le départ des mages vers leurs pays, les parents de l'enfant se préparèrent également à quitter Bethléem. C'est à ce moment que Joseph fut averti par un messager de Dieu de prendre l'enfant et la mère pour fuir avec eux en Egypte. En effet, Hérode, qui dès la première annonce de la naissance du nouveau roi des juifs avait décidé de le faire disparaître, s'apprêtait à mettre son dessein à exécution.

    Après que l'enfant Jésus soit sorti de son bas âge, son enfance se déroula comme celle des autres enfants. Il se comportait comme tous les enfants, il grandissait, apprenait à marcher, à parler, jouait et montrait les mêmes défauts que les autres. Puis il entra dans l'âge de raison. Comme le plus haut des Esprits créés était incorporé en lui, il se montrait très doué d'un point de vue humain. Il fallait pourtant qu'il commence son apprentissage comme tout autre homme, même le plus doué. Quand il était enfant, il apprit à connaître l'existence de Dieu, comme toi-même tu l'as apprise, d'abord par ses parents et ses maîtres. Il entendait parler de Dieu à la synagogue de sa région, il en discutait avec ses maîtres et ses parents lui expliquaient ce qu'il n'avait pas compris. »

    Les faiblesses humaines de Jésus
    « Le garçon fut tenté de mal agir, comme les autres enfants des hommes, mais jamais au delà de ses jeunes forces. Il triompha de la tentation au péché selon la connaissance qu'il pouvait en avoir à son âge. Mais lui aussi trébuchait parfois et se laissait aller à des faiblesses humaines, tout comme l'enfant le plus sage. Chaque fois qu'il triomphait d'une tentation du mal, Dieu lui prodiguait une force et une connaissance accrues. Au fur et à mesure que sa résistance intérieure se consolidait, les puissances du mal furent autorisées à redoubler leurs attaques contre lui. Il en est ainsi pour tout le monde. L'enfant Jésus partageait le sort de tous et lui aussi subissait la loi valable pour chaque homme : toute nouvelle victoire sur le mal procure une plus grande résistance au péché, mais le mal est également autorisé à redoubler ses assauts, de sorte que la vie d'un homme craignant Dieu est une lutte continuelle contre l'enfer. La vie de l'homme sur la terre est un combat continuel.
    Les multiples erreurs de la religion juive, qui était celle de ses parents, provoquèrent une déchirante lutte intérieure chez l'enfant Jésus. Ces erreurs étaient les dogmes établis au cours des siècles par l'Eglise juive, ainsi que les prétendues doctrines supplémentaires introduites par cette Eglise. Lorsqu'il fut en mesure de lire et de comprendre les écrits de l'Ancien Testament, il trouva inexactes les explications et les commentaires que les docteurs de la loi donnaient à maints passages de la Bible. Souvent il fut rappelé à l'ordre quand, avec sa franchise juvénile, il s'ouvrait de cette conviction à ses parents et à ses maîtres. C'est cette conviction opposée à la doctrine officielle, que le garçon âgé de douze ans exposait aux docteurs dans le temple de Jérusalem à leur grande stupéfaction. Jésus les écoutait, leur posait des questions et répondait lui-même à ces questions conformément à son intelligence.

    Il était, de ce point de vue, un enfant prodige, comme vous le dites. Vous avez des enfants prodiges dans beaucoup de domaines. Ce garçon était un enfant prodige dans les connaissances des vérités sur le salut de l'humanité. Cependant, Jésus était devenu homme et semblable aux autres hommes. Il ne savait pas d'emblée qui il était et quelle était sa mission sur terre.
    On découvrit chez ce jeune garçon, dès qu'il eut atteint l'âge de raison, la présence d'extraordinaires dons médiumniques. Il s'agissait des facultés de clairvoyance et de clairaudition qui, progressivement, atteignirent la plus haute perfection. Cette constitution médiumnique lui permettait de se mettre en communication avec le monde des Esprits, de voir les Esprits par clairvoyance et de les entendre par clairaudition. Il n'y avait rien de vraiment nouveau à cela, car avant lui, d'autres hommes avaient eu ces mêmes dons. Mais chez cet envoyé de Dieu, ces facultés se développèrent au point d'atteindre un degré inouï.
    Grâce à ses contacts avec le monde des Esprits, le Christ fut mis au courant, durant sa vie terrestre, de ce qu'il devait savoir et de ce qui était nécessaire à l'accomplissement de sa tâche. En tant qu'homme, il n'en savait rien. Il ne conservait aucun souvenir de son existence antérieure, comme esprit sans pareil, le plus sublime des Esprits célestes. Comme tu le sais, l'incorporation d'un esprit dans un corps efface tout souvenir. Donc, ce que le Christ apprit sur lui-même durant sa vie terrestre lui fut nécessairement communiqué par les Esprits. De la même manière, Moïse avait appris beaucoup en consultant Dieu dans la tente de réunion, avant de communiquer ce savoir au peuple.
    Le garçon devint un adolescent, puis un homme. Ses connaissances s'accrurent au fur et à mesure qu'il avançait en âge, surtout les connaissances qui lui étaient communiquées par les Esprits de Dieu. De la même façon il progressait en bien, ce que votre Bible exprime ainsi : Quant à Jésus, il croissait en sagesse, en taille et en ferveur auprès de Dieu et des hommes(Luc 2 : 52).
    Ce progrès était bien réel et pas seulement une découverte progressive de lui-même, comme la religion que tu professais le prétend. En tant que mortel, le Christ n’était pas parfait au départ, car c'est là une chose impossible pour un esprit incarné dans un corps humain. En effet, toute matière est à la base remplie d'imperfections. Même un esprit qui entre pur et sans défauts dans le vêtement de la chair, doit, durant sa vie d'être humaine, s'élever peu à peu vers la perfection au milieu de l'influence dégradante du mal.

    Chaque corps humain relié à un esprit incarné est sujet à des faiblesses. Tout esprit, même le plus parfait, devra lutter contre ces imperfections dont il ne sera jamais exempt en tant qu’homme. Tout cela fait partie de la nature humaine. Le Christ lui-même n’échappait pas à ces imperfections contre lesquelles il a été obligé de lutter jusqu’à son dernier souffle. Plus d’une fois il a succombé à ses faiblesses. A Gethsémani, ce grand triomphateur du mal devint la proie de l’angoisse et du découragement lorsqu’il priait et qu'il implorait son père d’écarter de lui la coupe de la souffrance, tout en ajoutant cette prière : « Cependant que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne ». Jésus savait qu’il souffrait selon la volonté du Père, et sa plainte mettait en avant son côté humain faible et imparfait qui tremblait et se révoltait contre une mort pénible et atroce. Un être parfait aurait plutôt déclaré : « Père, donne-moi toutes les souffrances qu’il te plaira de m’envoyer, je les accepte de bon cœur.» Il n’aurait pas dit : « Enlève-les ! » C’est encore la faiblesse humaine qui lui arracha cette plainte du haut de la croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Un homme au sommet de la perfection n’aurait pas émis une telle plainte. Mais il n’existe pas d’homme si parfait. L’homme cesserait d’être homme et le corps d’être matière.
    Paul a affirmé cette vérité dans son épître aux Hébreux. Bien sûr, il s’agit de paroles gênantes pour celui qui se persuade de la divinité du Christ et qui refuse d’admettre chez lui toute possibilité de pécher et de s’écarter de Dieu. Paul écrit : C'est lui (le Christ) qui, lors de sa vie terrestre, offrit prières et supplications avec grand cri et larmes à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé en raison de sa soumission, tout fils qu'il était, il apprit à obéir en souffrant, et parvenu à la perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent cause de salut éternel, ayant été proclamé grand prêtre par Dieu à la manière de Melchisedek (Hébreux 5 : 7 – 10).

    Ces paroles confirment dans le détail ce que je t’ai dit.
    Lors de mon exposé sur le plan rédempteur de Dieu, j’ai attiré ton attention sur le fait que même le plus haut des Esprits créés s’exposait, en se faisant chair, au danger d’être vaincu par le mal et au risque d’abandonner Dieu. Ce danger menaçait justement le Christ qui en était pleinement conscient. Plus d’une fois il se trouvait sur le point de céder à Satan. Paul fait allusion à cette vérité dans l’épître citée lorsqu’il dit que le Christ s’était adressé à Dieu par des cris et des larmes en le suppliant de le sauver de la mort. Il est clair qu’il ne s’agissait pas de la mort physique, du fait que Paul dit expressément que Dieu exauça la prière du Christ. Dieu le sauva donc du genre de mort que le Christ craignait par-dessus tout. Dieu a-t-il préservé le Christ de la mort terrestre et des affres de l’agonie ? Certainement pas. Dieu lui a fait vider jusqu’à la lie le calice de la souffrance et de la mort terrestre. Il doit donc s’agir d’une autre mort de laquelle Dieu sauva le Christ à sa demande.
    Tu sais bien que le mot « mort », presque partout dans la Bible, et tout particulièrement dans les épîtres de Paul, désigne la « mort spirituelle » ou l’apostasie. Le Christ prenait peur et craignait un tel abandon, déjà bien avant qu’il soupçonne sa crucifixion, tellement les persécutions de Satan le harcelaient. Votre Bible ne parle pas des luttes quotidiennes soutenues par le Christ contre les puissances infernales qui mettaient tout en œuvre pour le mater et le séparer de Dieu. Il suppliait, offrait à Dieu des larmes et criait au secours lors des terribles assauts livrés par Satan et ses suppôts. Il tremblait de peur à l’idée de finir par céder à l’enfer. Tout cela prouve bien que la possibilité d’une défection de sa part existait réellement, sinon comment expliquer cette angoisse, ces larmes et ces cris par lesquels il suppliait Dieu de ne pas l’abandonner. Satan, qui savait à qui il s’attaquait, n’aurait pas employé des moyens si considérables pour faire tomber son adversaire s’il n’avait pas entrevu une chance de succès. Ses assauts ne sont jamais dirigés contre Dieu en personne, mais contre Ses créatures. Si Lucifer, le deuxième des plus grands Esprits créés par Dieu avait abandonné son créateur, pourquoi le premier esprit, le plus sublime, ne ferait-il pas la même chose ? Surtout à un moment où sa faiblesse humaine le laissait sans défense face aux puissances de l’enfer. Satan n’entreprend rien s’il n’existe aucune chance de réussite.

    Dans le passage cité, Paul fait également allusion aux faiblesses humaines du Christ lorsqu’il dit que, tout fils de Dieu qu’il était, le Christ apprit à obéir en souffrant. Donc Jésus aussi dut apprendre à obéir pendant qu’il était homme, et il ne suivait pas toujours ses inspirations intérieures et les incitations extérieures au bien. Cependant, le châtiment qu’il reçut pour le moindre manquement à l’obéissance lui apprit peu à peu à obéir. Cela continua jusqu’à ce que tout soit accompli par le plus grand acte d’obéissance, sa mort sur la croix.
    C’est précisément ce qu’il y a de grand et de merveilleux chez le Christ. Tout Fils de Dieu qu’il était, il eut à combattre les mêmes imperfections et faiblesses qui sont le lot de tous les hommes. En dépit de ces difficultés, il tint tête au mal et triompha de l’enfer. Il dut subir les assauts les plus impétueux et il était exposé à la défaite. De crainte d’être vaincu, il adressait à Dieu des appels au secours. C’est pourquoi il sait ce que vous, pauvres hommes faibles et chancelants, devez ressentir et endurer : En effet, nous n'avons pas un grand prêtre qui soit incapable de compatir à nos faiblesses, lui qui a été éprouvé en tout, comme nous, à l'exception du péché (Hébreux 4 : 15). Le mot « péché » n’a rien à voir ici avec le fait de chanceler, de trébucher par faiblesse humaine. Aucun être humain, le Christ y compris, n’est à l’abri du péché pris dans ce sens. « Péché » signifie ici la séparation d’avec Dieu, l’apostasie. C’est cela le péché qui provoque la mort par suite de l’abandon de Dieu.
    Jamais le Christ n’a abandonné Dieu. Jamais pendant sa vie humaine il se laissa séparer de Dieu. Jamais il n’a connu le péché qui cause la « mort ». Pour tout le reste il est devenu semblable à tous les hommes, sans excepter leurs faiblesses et leurs défaillances. Celui qui ne trébuche pas n’est jamais faible. »

    Jésus prend connaissance de sa condition de fils de Dieu
    « L’intervention publique de Jean le Baptiste qui prêchait la pénitence était destinée à être un moment décisif dans la vie du Christ. Jusqu’ici, il ignorait qu’il était le Messie promis. En rendant visite à Jean, celui-ci le présenta au peuple en l’appelant l’agneau de Dieu destiné à ôter le péché du monde. Dès lors, Jésus prit connaissance de sa propre identité. A ce moment même où il entendit la confirmation donnée par la voix de Dieu « Tu es mon Fils aimé, tu as toute ma faveur» (Marc 1 : 11).
    C’est alors que fut arrivé le temps où le monde des Esprits de Dieu mit le Christ au courant de sa mission. Il lui fut annoncé qu’il était le plus haut des Esprits créés, le premier né de Dieu. Il lui fut communiqué que sa mission consistait à annoncer les vérités de Dieu, qu’il devait tenir bon face aux attaques de Satan. Satan, dans son combat contre lui, irait jusqu’à la dernière extrémité et le pousserait jusqu’à la crucifixion, ainsi qu’il avait été prédit par les prophètes.
    Pourtant, ce n’est qu’après la mort de son corps terrestre sur la croix, et après la libération de son esprit que le Christ apprit en quoi consistait son ultime victoire sur Satan. L’enfer reconnu alors le Christ comme le Fils et l’envoyé de Dieu destiné à ramener l’humanité à Dieu et prêt à sacrifier sa vie pour faire triompher la vérité.
    Avant cela, Satan ne réalisait pas la relation qu’il pouvait y avoir entre la mort du Christ sur la croix et une victoire sur l’enfer. S’il avait pu le prévoir, il se serait bien gardé de tenter le Christ et de causer sa mort. Il cherchait à entraver l’action de celui en qui il reconnaissait un apôtre destiné à propager et à défendre la vraie foi. Il n’était pas sûr de parvenir à séparer le Christ de Dieu. Il espérait cependant mettre fin à son ministère en le faisant condamner à une mort ignoble sur la croix. Il escomptait que la doctrine d’un supplicié mort dans la déchéance n’aurait pas de prise sur une humanité persuadée que le fils de Dieu, que Jésus prétendait être, aurait pu s’éviter une mort si infamante dans les mains de ses ennemis. Si Jésus se montrait incapable de se sauver, sa doctrine périrait avec lui. Voilà ce que Satan espérait. »

    La tentation de Jésus dans le désert
    « Le Christ, lui, savait à présent qui il était et ce que l'on attendait de lui. Mais avant de s'engager sur le chemin de sa destinée, il fallait qu'il soit au préalable mis à l'épreuve, à l'instar de tous les instruments de Dieu. Il devait démontrer qu'il possédait les qualités nécessaires à la réalisation de sa mission qui était si importante et si lourde de conséquences. C'est dans ce but que l’esprit le conduisit dans le désert.
    Seul, dans une contrée sauvage, Jésus fut confronté aux redoutables assauts lancés contre lui par les cohortes de l'enfer. Aucun soutien ne se tenait à ses côtés. Aucune parole de consolation de sa mère, de ses frères, de ses sœurs ou de ses amis ne pouvait l’atteindre, alors qu’au même moment il était en proie à un conflit dans son âme, et qu’il aspirait à recevoir les marques de sympathie d’un cœur humain. Tout cela lui était refusé dans le désert. Là, environné de bêtes sauvages et d’Esprits malins venus de l’enfer et que, par clairvoyance, il voyait aller et venir sans cesse, Jésus entendait leurs promesses fallacieuses ainsi que leurs menaces. Ce « fils de l’homme » eut à subir les plus violentes tentations qu’un homme puisse supporter. Satan disposait d’auxiliaires spécialisés dans tous les domaines du mal. Il avait à son service les Esprits du découragement et du désespoir, et les Esprits du doute qui s’acharnaient à arracher à Jésus sa conviction qu’il était le fils de Dieu. Tous le harcelaient au sujet de sa mission et le poussaient à douter de lui-même. Les Esprits de haine l’incitaient à se révolter contre Dieu, en lui suggérant que Dieu l’avait abandonné à tant de misère au cœur d’un affreux désert. Les Esprits de l’insouciance faisaient miroiter à ses yeux le mirage du bien être matériel, de l’opulence, de la vie facile, si attrayante par rapport à l’austérité du désert. Ces démons se présentaient tous à lui sous la forme d’anges de lumière et se faisaient passer pour ses amis.
    Ces spécialistes de la séduction s’étaient partagés les rôles. Les plus nombreux et les plus puissants étaient les Esprits du doute. Sans arrêt, ils lui inspiraient un sentiment d’horreur vis à vis d’un Dieu livrant son Fils premier-né à la faim, à la soif et à tant de souffrances morales dans la désolation infinie du désert. Ils le tourmentaient en lui faisant perdre ses certitudes au sujet des affirmations des bons Esprits, de Jean Baptiste, de la voix qui, au Jourdain, provenait des cieux et semblait être celle de Dieu. Toutes ces choses, se demandait Jésus, étaient-elles vraies ou n’étaient-elles que des mirages, des illusions trompeuses, voire des manifestations du mal. Et cette conviction intime d’être le fils de Dieu, n’était-elle pas un espoir vain et une chimère dont il était la victime ?
    Le but était d’anéantir chez ce « fils de l’homme » la conviction qu’il était aussi « Fils de Dieu ». Y parvenir signifierait partie gagnée pour Satan, parce que celui qui doute de sa mission la laisse tomber.
    Pendant quarante jours et quarante nuits, Jésus fut en butte aux tentations de l’enfer. Il restait une victime sans défense qui tremblait de tout ses membres, accablé de misères physiques et morales, tenaillé par la faim, épuisé par le manque de sommeil. Oui le Christ avait faim, il jeûnait non pas volontairement, mais parce qu’il ne trouvait rien à manger. Dans le désert, il n’y a que des pierres et du sable. Tous ces spécialistes de l’enfer s’efforçaient en vain de provoquer la chute de Jésus de Nazareth affaibli par la faim et la soif. Lui, s’adressait à son Père et le suppliait de l’aider pour l’empêcher de céder et de commettre le péché d’abandon, c’est à dire la mort spirituelle. Il priait pour obtenir la force de résister aux assauts du mal jusqu’à la victoire finale.

    Lorsque, après quarante jours, toutes les puissances de l’enfer durent baisser pavillon devant leur victime torturée qui avait résisté à leur séduction et à leurs appels prometteurs, le tentateur suprême, le prince des ténèbres, se présenta en personne. Il était passé maître en beaucoup de choses, avant tout il était l’esprit des miracles de l’enfer. C’est donc comme thaumaturge qu’il se présenta devant Jésus affamé et lui dit : « Tu crois être le Fils de Dieu ? Si tu es vraiment le Fils de Dieu, pourquoi souffrir de la faim ? Tu n’as qu’à faire que ces pierres se changent en pain. Tu n’y arrives pas, pauvre égaré, alors tu devras mourir de faim en ce lieu à cause de cette folie. Tu es incapable de réaliser des miracles, tu n’en as jamais fait et tu n’en feras jamais. Et pourtant tu t’imagines être le Fils de Dieu ! Regarde-moi, moi aussi je suis un fils de Dieu, mais j’ai quitté ce Dieu qui, dans sa cruauté, te laisse périr dans ce désert. Moi, je sais produire des miracles. Je peux changer ces pierres en pain et te les donner à manger. Tu verras que j’en ai le pouvoir. Abandonne celui qui te laisse mourir de faim. Rends-moi hommage et les mets les plus succulents seront à ta disposition ».
    « Arrière Satan, je ne veux ni de ton pain, ni de celui que je pourrais faire à partir de ces pierres. J’attends la parole qui sort de la bouche de Dieu. Cette parole viendra à l’heure voulue et me procurera de quoi manger, et je resterai en vie.»

    Mais Satan ne se laisse pas éconduire aussi facilement.
    « Bien ! » dit-il « Si tu ne veux pas faire de miracle en ma présence et si tu ne veux pas accepter le pain que je t’offre, alors il existe un autre moyen pour savoir si tu es réellement le Fils de Dieu. Je vais te prouver que tu ne l’es pas. Je voudrais te délivrer de cette illusion. Regarde, voici le pinacle du temple. Je vais t’y amener et tu te jetteras en bas. Il a été promis aux Fils de Dieu qu’ils seront portés par les mains des anges. Fais-le, tente cet essai ! Je ne t’aiderai pas, car mon but est te prouver que tu n’es pas un des Fils de Dieu. Je suis certain que tu t’écraseras dans ta chute. Mais fais-le, essaie ! Dieu ne peut pas te demander de croire aveuglément que tu es Fils de Dieu. Fais en la preuve, au moins une fois, et montre que tu sais réfléchir et juger. Si tu ne t’écrases pas dans ta chute, alors moi aussi je croirai en toi. Mais si tu meurs, tu pourras te réjouir d’être délivré par la mort de cette illusion à laquelle on t’a fait croire. Mieux vaut cela que de sacrifier toute ta vie à cette folie, pour être déçu à la fin et périr rejeté par les hommes. »
    En rassemblant toutes ses forces, cette victime torturée depuis tant de semaines répondit ainsi à Satan : « Je ne tenterai pas mon Dieu et ce n’est pas de cette façon là que je prouverai que je suis Son Fils. Je laisse à mon Père le soin de démontrer que je suis son fils. Il produira cette preuve et tu t’en apercevras par toi-même. »
    Devant ces paroles, Lucifer, le deuxième fils de Dieu, passé à la révolte et à l’apostasie, céda un moment devant son frère aîné qui restait fidèle à Dieu, ici comme autrefois. Ses pouvoirs de sorcellerie ne lui servaient à rien contre celui qui n’acceptait ni miracle de sa part, ni le fait qu’il pourrait produire des miracles par lui-même.
    Satan n’abandonna pas tout espoir. Il lui restait un autre appât qui en maintes occasions lui avait valu des succès. Le monde lui appartenait, toute matière lui était soumise. Il pouvait donner librement les royaumes terrestres à qui il voulait. Il était le maître et pouvait choisir comme bénéficiaire aussi bien Nabuchodonosor, roi de Babylone, que Tibère, le romain ou même Jésus de Nazareth. Tous ceux à qui il avait offert de tels présents été devenus ses vassaux, et lui obéissaient au doigt et à l'œil. Voici que Jésus, le fils de l'homme, contemplait de ses yeux fiévreux les royaumes que lui montrait Satan. Tous ces royaumes du monde, opulents et glorieux. « Regarde, de tout cela je te ferai don », dit le tentateur. « Prends-le si tu le veux, choisis le royaume qui te plaît le plus, à condition toutefois que tu te prosternes devant moi et que tu me reconnaisses comme ton maître. Je suis, et je resterai, le maître de tout ce que je te montre. Toi, tu pourras être le second à gouverner ». Sur quoi Jésus répondit : « Va-t'en Satan ! Je ne reconnais qu'un seul maître, mon Seigneur et Dieu ».

    Satan avait perdu. Il croyait qu'il sortirait vainqueur lorsqu'il avait entendu sa victime implorer le secours de son Père sous l'effet de l'angoisse. Cela se produisait quand ses auxiliaires entreprenaient de torturer la victime. Puis il était venu en personne, pensant venir à bout des dernières résistances d'un être affaibli par la faim. Il s'était trompé. Les armes spirituelles et les séductions humaines n'avaient pas eu de prise sur ce « fils de l'homme ».
    Il restait néanmoins une arme à Satan, une arme qui fait trembler les hommes et les rend dociles, l'arme de la torture physique. Satan allait se servir des tortures les plus raffinées. Il avait à son service assez d'auxiliaires humains : des incultes et des instruits, des rois et des paysans, des autorités politiques et religieuses. Il finirait bien par réussir, il lui suffirait d’attendre le meilleur moment. C’est pourquoi la Bible vous dit : ayant épuisé toute tentative, le diable s'éloigna de lui jusqu'au moment favorable (Luc 4 : 13).
    Les terribles assauts du mal contre Jésus dans le désert correspondaient bien à la description de Paul, lorsque Paul affirme que le Christ implorait avec des cris et des larmes celui qui pouvait le préserver de la tentation d’abandonner le royaume de Dieu, ce qui provoquerait à sa mort spirituelle.
    Tu vois, Dieu ne galvaude pas ses dons précieux. Il ne les accorde qu'à ceux qui les ont mérités en passant par de rudes épreuves. Même Le Christ en tant qu’homme a dû mériter la force nécessaire à l'immense tâche qu'il était destiné à accomplir. Pour chaque victoire sur le mal, il reçut en récompense la force de Dieu. Le Ciel s'ouvrit et tous les Esprits de Dieu se pressèrent autour de lui : alors le diable le quitta, et voici que les anges s'approchèrent et ils le servirent (Matthieu 3 : 11). Ils lui prodiguèrent également la nourriture terrestre dont il avait été privé quarante jours durant. Maintenant que les pierres furent changées en pain par une intervention divine, Jésus accepta tout cela, plein de reconnaissance pour Dieu, alors qu'il avait refusé le pain que lui offrait Satan ».

    La mission de Jésus
    « Après avoir triomphé de cette première épreuve, Jésus s'en retourna en Galilée pour commencer son ministère et sa prédication. Il rassembla autour de lui quelques hommes pauvres et simples mais capables d’accepter la vérité. Vous connaissez ces hommes sous le nom « d'apôtres ». Jésus voulait leur enseigner la doctrine de la Rédemption. Mais il s'avéra qu'ils étaient aussi faibles que les enfants de leurs temps et seulement capables de supporter une fraction de sa doctrine. Tout d'abord, il fallait que Jésus justifie sa qualité d'envoyé de Dieu, aussi bien vis à vis de ses disciples que du peuple. Il devait leur expliquer qui il était, ce qu'il voulait et le prouver par la force de celui dont il prétendait être l'envoyé.
    Il en avait été de même pour Moïse dont la tâche avait été en tout une image fidèle de celle du Sauveur à venir. C'est à Jésus que Moïse faisait allusion lorsqu'il dit : Yahvé ton Dieu suscitera pour toi, du milieu de toi, parmi tes frères, un prophète comme moi, que vous écouterez (Deutéronome 18 : 15). Moïse, l'envoyé de Dieu, avait pour mission de délivrer un seul peuple du pays de la servitude jusqu'à la terre promise. Les asservis étaient les israélites. Leurs bourreaux étaient les Egyptiens et les pharaons. Les asservis que le Christ devait sauver de l'esclavage étaient tous les Esprits séduits et amenés à déserter, tout ceux poussés à renier et à trahir la cause de Dieu. Leurs maîtres étaient les puissances de l'enfer avec Lucifer à leur tête. Moïse ne pouvait accomplir sa tâche qu'à condition que les asservis acceptent de quitter le pays de la servitude et consentent à le suivre, lui Moïse. Après avoir rempli cette première condition, Moïse devait encore parvenir à convaincre les Egyptiens et leur pharaon de laisser partir le peuple d'Israël qu'ils tenaient en esclavage. Il était bien évident que le pharaon ne laisserait pas partir de bon gré les israélites, ses serfs qui constituaient une main-d'œuvre bon marché.
    De la même manière, l'œuvre rédemptrice du Christ nécessitait deux conditions. Premièrement, Jésus devait persuader les Esprits incorporés au niveau humain, et soumis à l'esclavage du mal, de renoncer volontairement à la domination des puissances qui les asservissaient. En second lieu, il s'agissait de forcer ces puissances conduites par Lucifer à laisser partir ceux qui désiraient retourner à Dieu. Ces deux tâches devaient s'accomplir séparément et consécutivement aussi bien pour Moïse que pour le Christ.

    En ce qui concerne Moïse, il devait rester ferme face au pharaon, sans se laisser détourner de sa tâche par des menaces ou des promesses fallacieuses. S'il avait échoué, la mission que Dieu lui avait confiée serait restée inaccomplie et le plan rédempteur de Dieu réduit à néant. De son coté, le peuple d'Israël devait y mettre du sien en acceptant l'exode et en s'y préparant. Finalement, Dieu procura la victoire complète sur le pharaon et acheva la libération du peuple d'Israël. Comment et par quel moyen, cela restait l'affaire de Dieu et ne regardait ni Moïse ni le peuple.
    Le Christ ne trouva pas utile non plus d'expliquer au peuple comment se déroulerait la Rédemption. Il devait cependant lui faire savoir que le temps de la délivrance approchait, que le peuple devait s'en rendre digne et que c'était lui-même qui avait été désigné par Dieu et envoyé pour être le Sauveur.
    Le Christ devait, quant à lui, opposer une résistance aux puissances du mal qui ne négligeraient aucun moyen pour le faire tomber et faire avorter sa mission divine. Le Christ devait, comme Moïse, rester sur ses gardes pour éviter d'être dominé par celui qu'il voulait vaincre. S'il restait ferme dans sa défense contre le mal, Dieu se chargerait du reste et préparerait la victoire sur Satan. Le Christ en tant qu'homme n'avait pas les moyens d'attaquer des Esprits. Les êtres humains ne peuvent que résister et se défendre lorsque l’enfer lance ses attaques par des suggestions, des appâts trompeurs, des terreurs, des apparitions ou à l’aide d’auxiliaires humains. Tous ces moyens visent à séduire les hommes et à les rallier au mal. Le Christ ne pouvait déclencher une offensive contre Satan qu’en étant redevenu un esprit, et uniquement après sa mort terrestre. Ce n’est qu’à ce moment là qu’on pourrait dire de lui, qu’il était « descendu aux enfers ».
    Je t’ai dit que le Christ, en tant qu’homme, aurait pu succomber dans sa lutte contre Satan. Dans ce cas, le prince des ténèbres aurait fait du premier Fils de Dieu son vassal. Cet échec aurait obligé Dieu à faire s’incarner un autre des grands princes du Ciel pour accomplir l’œuvre de Rédemption inachevée en raison des faiblesses humaines que le premier Fils de Dieu aurait éprouvées en tant qu’homme. Tu frémis à l’idée que le Christ aurait pu succomber à Satan, mais il en était pourtant ainsi. Vous ne savez pas apprécier l'amour immense de votre Père céleste qui n’a pas épargné Son Fils. Ce Fils, le seul né directement de lui, que Dieu, par amour pour vous prit le risque de perdre comme il avait déjà perdu son deuxième fils. Et vous ne sauriez imaginer la violence du terrible combat que le Christ eut à soutenir pour vous, contre l’enfer réuni, dans le but de vous sauver. Le plus insignifiant des démons parvient à vous faire abandonner Dieu en peu de temps. Chez vous, il suffit d’une poignée d’or, d’un honneur humain ou d’une satisfaction sensuelle pour assurer la victoire de Satan. Mais le Christ, votre frère aîné, fut attaqué par la totalité de l’enfer sous la conduite de Lucifer. Ce combat a duré pendant toute une vie humaine. Jour après jour, les troupes d’assaut des puissances du mal s’en prirent à ce fils de l’homme. Pour finir, elles eurent recours au moyen le plus atroce, au martyr de la mort lente sur la croix. Le Christ, en tant qu’homme, fut mis à mort, certes, mais il ne fut ni vaincu, ni poussé à l’apostasie et à la désertion. Satan ne parvint pas à gagner. Et cependant sa victime n’était qu’un homme comme vous, semblable à vous en toutes choses. Voilà le véritable portrait du Sauveur, et c’est ainsi qu’allait se dérouler l’œuvre de Rédemption. »

    Le Christ n’est pas Dieu, mais l’envoyé de Dieu
    « Le premier soin de Moïse avait été de se présenter aux Israélites comme le libérateur envoyé de Dieu et de le prouver par des miracles. De la même façon, le Christ avait à cœur d’expliquer au peuple qui il était et la nature de sa mission. Lui aussi dû authentifier sa mission salvatrice par des miracles.
    Qui était le Christ et comment se désignait-il lui-même ? Il disait : « je suis le Christ, le fils du Dieu vivant». Voilà le témoignage qu’il donnait de lui-même. Et Dieu lui-même confirma ce témoignage : Celui-ci est mon fils bien-aimé, qui a toute ma faveur (Pierre 1 : 17). Par conséquent, le Christ était le fils de Dieu et il n’a jamais prétendu être quelqu’un d’autre. Il n’était pas Dieu. Il n’a jamais dit : je suis Dieu. Il n’a jamais affirmé être l’égal de Dieu en quoi que ce soit. Jésus ne se lasse jamais de dire qu’il ne peut rien par lui-même, qu’il ne dit rien par lui-même et qu’il n’accomplit rien de merveilleux par lui-même. Il dit que c’est le Père qui l’a envoyé et que c’est du Père qu’il a reçu toute vérité. C’est le Père qui lui donne la force de guérir les malades et de ressusciter les morts. Jésus accomplit tout ce que veut le Père et à l’heure fixée par le Père.
    De même qu’un gouverneur n’exerce ses fonctions et ses pouvoirs qu’au nom et sur l’ordre de son souverain qui l’a mandaté, et qu’il n’outrepasse pas ses pouvoirs, de même le Christ est soumis à Dieu. Même si un souverain confère les pleins pouvoirs à son gouverneur, le gouverneur ne possède rien par lui-même. Il ne devient pas le souverain, mais il dépend de lui dans tous les domaines. A tout moment il peut être destitué et privé de ses fonctions. Joseph était le ministre du pharaon qui lui avait conféré les pouvoirs pour sauver le pays. Pharaon ôta son anneau de sa main et le passa au doigt de Joseph, puis il le fit vêtir d’habits royaux. L’anneau devait servir à Joseph pour cacheter les documents et pour les authentifier comme des messages royaux. Ses vêtements ressemblaient à ceux du pharaon. Mais Joseph n’était pas le souverain, il n’était pas le maître suprême. Par le trône, le pharaon était le plus grand et tenait à le rester. Joseph n’était qu’un subordonné élevé à de très hautes fonctions par le roi d’Egypte qui lui transmettait son autorité royale, mais Joseph n’en demeurait pas moins le ministre. Ses pouvoirs lui avaient été conférés par une libre décision du roi. Celui-ci pouvait les limiter, les supprimer ou les conférer à un autre.
    Voici le moyen le plus simple pour illustrer la relation entre le Christ et Dieu. Dieu est le Seigneur et le Créateur de toutes choses, notamment de Son Fils. Dieu est de par lui-même éternel depuis toujours et tout puissant, mais ce n’est pas le cas pour son Fils. Le Père a transmis au Fils le pouvoir de gouverner la création, et surtout de la tâche d’effectuer la Rédemption. Mais par lui-même le Fils ne possède rien, ni l’existence, ni le pouvoir de gouverner, ni aucune force quelle qu’elle soit. Tout lui a été donné par le Père. Dans le Ciel, le Fils a beau ressembler au Père et agir en vertu de l’autorité divine, il reste néanmoins subordonné à Dieu. Le Christ n’est pas Dieu, pas plus que Joseph n’était le pharaon.
    Cette vérité se trouve si clairement exprimée dans les Ecritures que l’on se demande comment des hommes ont pu considérer le Christ comme l’égal de Dieu, alors que Dieu déclare solennellement : Moi seul je suis Dieu, et nul n’est semblable à moi.
    Ceux qui professent la divinité du Christ et en font l’égal du Père, n’osent pas prétendre et affirmer que le Christ a dit lui-même qu’il était Dieu[ltr][color=#000000][ltr][55][/ltr][/ltr] . Ils tirent cette conclusion du fait que le Christ se disait le fils de Dieu. Ils raisonnent comme les grands prêtres, les scribes et les pharisiens dont il est dit : Aussi les Juifs n'en cherchaient que davantage à le tuer, puisque, non content de violer le sabbat, il appelait encore Dieu son propre Père, se faisant ainsi l’égal de Dieu (Jean 5 : 18).
    Le Christ ne niait pas qu'il appelait Dieu son Père et cela dans un sens très particulier. Car en effet, il est bien un Fils de Dieu mais d'une manière différente de tous les autres Fils de Dieu et de tous les autres Esprits de Dieu. Le Christ n'est pas seulement le plus sublime, le plus élevé des Esprits créés par Dieu, mais il demeure l'unique esprit dont le corps célestes a été créé par Dieu. Tous les autres fils de Dieu existent parce que Dieu a créé leur esprit mais leur corps célestes a été créé par le Christ, qui est le premier Fils créé. Le Christ n'est pas seulement le premier né de Dieu, mais encore le seul qui dans tout son être est une création directe de Dieu. Il est le seul dans ce cas. Il est l'unique Fils entièrement et directement né du Père.
    Il existe une autre raison qui fait que le Christ est un Fils de Dieu unique dans son genre. C'est à lui seul que le Père a conféré la souveraineté sur toute la création. Le Père lui a donné la même position dans Sa création que celle que le Pharaon avait donnée à Joseph dans son royaume d'Egypte.
    Les juifs n'avaient donc pas tort d'affirmer que le Christ donnait un sens tout particulier à l'expression « Fils de Dieu ». Il était LE Fils de Dieu. Mais ce dont le Christ se défendait avant tout, c'était l'affirmation de ses ennemis qui prétendaient qu'il se disait l'égal de Dieu. Au contraire, Jésus ne cessait d'affirmer qu'il ne possédait aucun pouvoir par lui-même et qu'il ne pouvait rien faire par lui-même. Lorsque quelqu'un ne peut rien réaliser par lui-même, c'est bien la preuve irréfutable qu'il n'est pas Dieu. Les scribes et les grands prêtres auraient dû et auraient pu le comprendre. En réalité, ils savaient ce que Jésus voulait dire par « Fils de Dieu ». Mais ils faisaient semblant de ne pas comprendre. Ils étaient à l'affût d'un prétexte pour le tuer et croyaient l'avoir trouvé dans la prétendue affirmation du Christ qu'il était Dieu, parce qu'il se disait Fils de Dieu. L'enseignement du Christ restait sans effet contre un tel parti pris et un tel mensonge qui servait de prétexte à ses ennemis pour le faire condamner.
    Il est exact que tout pouvoir avait été donné au Christ dans le Ciel et sur la terre. Mais il ne détenait pas cette autorité de lui-même, pas plus que Joseph ne la détenait en Egypte. Joseph n'était pas le pharaon et le Christ n'était pas Dieu.
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    Message  Arlitto Jeu 19 Nov 2020 - 19:00

    Seul le Père est Dieu et nul autre. Le Père détient tous les pouvoirs et il est le seul. Le Père peut conférer ses pouvoirs comme bon lui semble et à n'importe quel esprit créé, en agissant par cet esprit et à travers cet esprit. Dieu aurait pu donc déléguer ses pouvoirs à un autre esprit créé au lieu de les déléguer au Christ. Il n'était pas nécessaire que ce fût son fils premier né. Les miracles que le Christ opérait auraient pu être accomplis par tout autre homme ayant reçu les mêmes pouvoirs de Dieu. Le Christ ne proclamait-il pas que ceux qui auraient foi en lui pourraient réaliser ce qu'il a fait ? En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera, lui aussi, les œuvres que je fais et il en fera même de plus grandes parce que je vais vers le Père (Jean 14 : 12). Avoir foi en Christ veut dire croire en Dieu, non pas parce que le Christ est Dieu lui-même, mais parce qu'il annonce et prêche la doctrine divine. Jésus disait aussi :Ce n'est pas de moi-même que j'ai parlé, mais le Père qui m'a envoyé m'a lui-même commandé ce que j'avais à dire et à enseigner (Jean 12 : 49).
    Le plus grand sentiment d'amour unit le Père et le Christ mais ce n'est pas une exclusivité. En effet, chaque créature de Dieu peut atteindre cette union parfaite avec le Père. Le Christ l'a demandé à Dieu pour ses disciples : Je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, pour qu'ils soient un comme nous sommes un, moi en eux et toi en moi, afin qu'ils soient parfaits dans l'unité et que le monde reconnaisse que tu m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé (Jean 17 : 22 - 23). Tu vois combien ton ancienne Eglise se trompe en s'appuyant sur la parole suivante pour tenter de démontrer la divinité du Christ : « Moi et le Père nous sommes un », alors que cette unité que le Fils partage avec le Père est également promise à tous les croyants.

    Si tu rassembles les paroles du Christ qui se rapportent à ses relations avec le Père, tu reconnaîtras qu'il est sacrilège d'attribuer la divinité au Christ. Il est sacrilège de le présenter comme celui qui donne alors qu'il est celui qui reçoit et qu'il ne peut donner à d'autres que ce qu'il a lui-même reçu de Dieu. Le grand blasphème inventé par les ennemis de Jésus était de prétendre faussement qu'il se disait l'égal de Dieu. Ceux qui aujourd'hui racontent que le Christ est Dieu se rendent coupables du même blasphème. En vérité, le Christ n'a jamais eu l'audace de prétendre qu'il était l'égal de Dieu.
    L'enseignement du Christ au sujet de sa personne, au sujet de l'origine de son savoir, de son pouvoir et de sa puissance est très clair. Il a tout reçu du Père. De lui-même il ne possède rien. Il n'est pas Dieu. D'ailleurs, le Père ne lui a pas tout délégué. Le Père se réserve certains droits exclusifs. Jésus dit aux fils de Zébédée : Quant à siéger à ma droite et à ma gauche, il ne m'appartient pas d'accorder cela, c'est pour ceux à qui mon Père l'a destiné (Matthieu 20 : 23). Ou encore : Quant à la date de ce jour et l'heure, personne ne les connaît, ni les anges des cieux, ni le fils, il n'y a que le Père qui le sache, lui seul (Matthieu 24 : 36).
    Dieu n'avait pas autorisé le Christ à se soustraire aux tourments de la mort sur la croix. C'est pour cette raison que Dieu n'exauça pas sa prière lorsque, dans le jardin de Gethsémani, Jésus supplia son Père d'écarter de lui la coupe de l'agonie ».

    Le Christ jugé par son entourage
    « Les proches parents de Jésus, les apôtres et le peuple ne voyaient en lui que le prophète et l'envoyé de Dieu. Bien sûr, la mère de Jésus savait, grâce à l'annonce de l'ange avant la naissance, qu'un des Fils de Dieu était devenu homme. Elle savait également qu'en tant qu'homme il serait sujet à toutes les faiblesses humaines. Elle n'avait pas bien accepté l’action publique de son fils. Elle le désapprouvait quand il propageait sa doctrine. Elle se rendait compte que son enseignement n'était pas conforme à la religion juive traditionnelle sur des points essentiels. Elle se sentait affligée de le voir prêcher sa propre doctrine au peuple. Elle s'était imaginée sa mission d'une toute autre manière. Dès qu'elle apprit que Jésus s'opposait publiquement aux chefs spirituels du peuple juif et déclarait faux bon nombre d'aspects de la religion traditionnelle, elle et ses autres fils cherchèrent à l'en empêcher. Elle voulait ramener Jésus dans la maison familiale en espérant éviter ainsi le scandale causé par son attitude vis-à-vis des prêtres, des scribes et des pharisiens : Il vient à la maison et de nouveau la foule se rassemble, au point qu'ils ne pouvaient pas même manger de pain. Et les siens l'ayant appris partirent pour se saisir de lui, car ils disaient « il a perdu la raison » (Marc 3 : 20 - 21). Pas même ses frères en effet ne croyaient en lui (Jean 7 - 5).
    D'un point de vue humain, il était parfaitement logique que sa mère et ses frères s’opposent à son ministère public. Eux acceptaient comme vraie la doctrine de l'Eglise juive. Ils avaient été élevés dans cette religion. Leurs ancêtres avaient vécu et étaient morts dans cette religion. Et voici que leur propre fils et frère se mettait à prêcher que cette religion était fausse sur plus d'un point. Ce fut une chose insupportable pour ces gens simples et rustres. Les considérations humaines n'étaient pas non plus étrangères à un pareil comportement. L'opinion des autorités religieuses comptait beaucoup pour eux. On les montrait du doigt comme étant les parents d'un homme qui s'attaquait à la religion ancestrale. Le responsable de la synagogue de leur bourg leur fit fréquemment des remontrances à ce sujet. Ils craignaient en outre des persécutions et des préjudices économiques. Ils étaient affligés par la décision des chefs de l'Eglise d'exclure Jésus de la synagogue, et de mettre sans délai au ban de la société les sympathisants qui le reconnaîtraient comme le Messie : Les juifs avaient convenu que si quelqu'un reconnaissait Jésus comme le Christ, il serait exclu de la synagogue (Jean 9 : 22).

    Le clergé mit en garde le peuple contre Jésus et sa doctrine en se servant sans gêne de l’arme de la calomnie. Il l’appelait « faux prophète », « possédé du diable », « buveur de vin », « débauché » ou « ami de prostituées et de pêcheurs publics». Pour les prêtres, aucun moyen ne paraissait exagéré pour faire perdre toute crédibilité à Jésus, car ils craignaient qu’il réduise leur influence sur le peuple. Le clergé voyait d’un très mauvais œil le fait que la masse du peuple puisse accepter comme vérité religieuse autre chose que ce que lui-même, le clergé, enseignait. Chacun devait se soumettre à sa loi et à son enseignement, sous peine d’être anathème : Les gardes répondirent : « Jamais homme n'a parlé comme cela ! » Les Pharisiens répliquèrent : « Vous aussi, vous êtes-vous laissé égarer ? Est-il un des notables qui ait cru en lui ? ou un des Pharisiens ? Mais cette foule qui ne connaît pas la Loi, ce sont des maudits ! » (Jean 7 : 46 – 49).
    C’est la vieille rengaine que le clergé de toutes les religions a coutume d’entonner dès que son influence sur le peuple se trouve menacée par un propagateur de la vérité. Tu as entendu les mêmes discours lorsque tu as diffusé les vérités que tu as apprises de moi. Cela te montre que les mêmes causes produisent les mêmes effets, maintenant comme autrefois. Le serviteur n’est pas mieux traité que le maître. On parlera de toi comme d’un défroqué, d’un faux prophète, d’un fou, d’un possédé du démon et d’un dépravé. Tes proches parents te critiqueront, te reprocheront d’avoir voulu jouer au novateur au lieu de laisser les choses comme elles étaient. Ils te diront que tu aurais dû te contenter de ce que d’autres ecclésiastiques trouvent suffisant. Sois sans crainte ! Place ta confiance en Dieu. Que peuvent les hommes contre toi ? Tu rendras service à bon nombre d’entre eux en leur dévoilant la vérité. Plus d’un ecclésiastique qui lira ton livre reconnaîtra qu’il contient la vérité, même s’il dissimule sa conviction. Il en était de même au temps du Christ : Toutefois, il est vrai que même parmi les notables, un bon nombre crurent en lui, mais à cause des Pharisiens ils ne se déclaraient pas, de peur d'être exclus de la synagogue, car ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu (Jean 12 : 42 – 43).

    Les apôtres également ne savaient pas trop quoi penser de leur maître. Eux aussi avaient leur propre idée du Messie. Eux aussi ignoraient que le Fils de Dieu était descendu sur terre jusqu’au jour où il en prirent conscience pour la première fois lorsque Pierre le découvrit et s’exclama : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant (Matthieu 16 : 16). Cette conviction n’était pas venu à Pierre en écoutant les paroles du Christ ou en observant ses œuvres, ni même par un raisonnement intellectuel. Cette découverte de l’identité de Jésus lui fut accordée par une révélation divine : Tu es heureux, Simon fils de Jonas, car cette révélation t'est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux (Matthieu 16 : 17) ».

    Les relations du Christ avec le monde des Esprits
    « Je t’ai déjà fait comprendre par quel moyen Dieu se manifestait et communiquait avec le Christ. Je voudrais à présent détailler davantage ce point. Cette connaissance importe au plus haut point, si l’on veut pénétrer la vie et l’œuvre du Christ. Tu verras que, là aussi, rien n’est entièrement nouveau et inédit.
    Souviens-toi comment Dieu entra autrefois en contact avec ses instruments pour leur faire parvenir ses révélations et ses ordres. Comment procéda-t-il avec Abraham, Isaac, Jacob, Moïse, Josué, les juges, les rois, les prophètes, Zacharie, Marie et Joseph ? Et bien les choses se déroulèrent de la même manière avec le Christ. En cela, Jésus n’était pas plus avantagé que les envoyés et les messagers d’autrefois. Dieu mit simplement Jésus en communication avec le monde des Esprits, comme il l’avait jadis fait pour ses autres instruments. Par ce moyen, Dieu fit transmettre à Jésus tout ce qu’il devait savoir et tout ce qui lui était utile pour l’accomplissement de sa mission.
    Les conditions nécessaires pour communiquer avec les Esprits étaient celles qui s’imposent à tout homme qui veut entrer en relation avec eux. Il est évident que la constitution médiumnique de Jésus était extraordinaire. N’était-il pas en effet le plus sublime des Esprits créés par Dieu ayant pris forme humaine ? Le recueillement intérieur et la capacité à fournir l'énergie fluidique dont je t’ai parlé à propos de la formation des médiums, atteignaient chez le Christ un niveau jamais atteint par un homme. De plus, aucun autre médium humain n’avait jamais possédé un fluide corporel aussi pur que celui du Christ. Jésus réunissait donc en lui-même, toutes les conditions requises pour entrer en communication avec les Esprits de Dieu, à une degré tel qu’aucun mortel ne peut espérer atteindre.
    La mission du Christ en faveur du royaume de Dieu était la plus importante de toutes celles confiées à un homme. Dieu lui envoya donc de nombreux Esprits dotés de grandes forces et de capacités. Lorsque le Christ se trouvait aux prises avec le mal et commençait à faiblir, les Esprits de la vigueur venaient lui apporter des forces nouvelles. Il était fréquent que des Esprits porteurs d’espoir, de joie et de paix interviennent. Lorsque Satan cherchait à terrasser Jésus par des assauts supérieurs à toute résistance humaine, les anges combattants des légions de Michel se lançaient dans la mêlée. Chaque fois que le Christ avait besoin d’être renseigné sur ses problèmes et sur ses travaux personnels, les Esprits de vérité et de science venaient l’éclairer. Les Esprits de sagesse l’aidaient à mener à bien ses tâches particulières.
    Cette aide de la part des bons Esprits ne s’accomplissait que lorsque les forces de Jésus risquaient de faiblir. Aide-toi et le Ciel t’aidera est un précepte qui restait valable pour le Christ comme pour tout autre homme. Fais tout ce que tu pourras, si tes forces ne suffisent pas pour atteindre ton but, alors Dieu interviendra par le biais de ses Esprits. Dieu n’accorde pas de victoire gratuite. Il veut que l’on mette tout en œuvre pour réussir sans secours de sa part. Dieu demandait la même chose au Christ.

    Toutes les fois qu’il s’agissait de guérir les malades, Dieu envoyait des Esprits guérisseurs qui entraient en action lorsque les capacités de Jésus ne suffisaient pas pour assainir le fluide malade d’un infirme. Cependant, l’extraordinaire vertu curative du fluide de Jésus suffisait dans de nombreux cas pour assurer la guérison sans l’intervention d’Esprits guérisseur.
    Le Christ guérissait beaucoup de gens mais il ne guérissait pas tous ceux qui s’adressaient à lui. Pour certains, la maladie est une punition de Dieu que le malade devra supporter pendant un temps plus ou moins long. Son don de clairvoyance permettait au Christ, dans chaque cas, de savoir s’il devait guérir ou non. La foi en Dieu et en lui-même comme envoyé de Dieu était une condition préalable à chaque guérison. D’ailleurs, la guérison n’était pas définitive pour tous les malades guéris. Beaucoup d’entre eux subirent une rechute dès qu’ils cessèrent de placer leur confiance en Dieu et dans le Christ. Ainsi, aussi bien les guérisons que les maladies devaient confirmer la vérité annoncée par le Christ.
    En ce qui concerne la résurrection des morts opérée par le Christ, je vais t’apprendre quelque chose qui te surprendra. Lors de ces résurrections, tant celles de l’Ancien Testament que celles réalisées par le Christ, il ne s’agissait jamais de personnes décédées dont l’esprit était déjà entré dans l’au-delà. Une personne réellement morte ne pourrait pas revivre de cette manière, car son esprit ne serait pas capable de reprendre possession du corps qu’il avait quitté au moment de sa mort terrestre. C’est une loi divine qui ne souffre d’aucune exception. Sa carrière terrestre s’achève irrévocablement. Son esprit ne pourrait revivre sous une forme humaine que par la voie d’une nouvelle naissance.
    Chaque fois que le Christ a ressuscité des morts, il s’agissait d’individus dont l’esprit s’était séparé du corps, tout en restant encore lié à l’enveloppe physique par un lien fluidique ténu. Ce lien fluidique était si subtil que l’esprit détaché de son corps n’aurait jamais pu le réintégrer par ses propres moyens. Ce cordon fluidique vital allait bientôt se rompre et cette rupture était sur le point d’entraîner une mort certaine. Dans le cas de Lazare, ce lien fluidique était devenu si faible qu’il ne passait même plus assez d’énergie vitale pour empêcher le processus de décomposition de l’enveloppe charnelle. Ni l’odeur de putréfaction, ni les tâches livides sur le corps ne sont des signes d’une mort véritable.

    Le Christ fait très bien comprendre qu’il ne s’agissait que d’une mort apparente lorsqu’il rappela à la vie la fille de Jaïre : « Retirez-vous ; car elle n'est pas morte, la fillette, mais elle dort. »(Matthieu 9 : 24). Pour vous ces paroles paraissent fantaisistes. Or le Christ ne plaisantait jamais quand il s’agissait de prouver au peuple sa mission divine. En ce qui concerne Lazare, Jésus faisait également remarquer à ses apôtres qu’il n’était pas réellement mort. Dès qu’il fut informé que Lazare était malade, Jésus dit à ses disciples : Cette maladie ne le fera pas mourir, mais elle est pour la gloire de Dieu : afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle (Jean 11 : 4). Et lorsque l’on annonça à Jésus la mort de Lazare, il répondit : Notre ami Lazare s'est endormi, leur dit-il ; mais je vais aller le réveiller (Jean 11 : 11). Ses apôtres n’avaient pas saisi le sens de ces paroles, et comme il paraissait inutile de donner à ce sujet de longues explications qui seraient restées tout aussi incomprises, Jésus leur a dit que pour les hommes : Lazare est mort (Jean 11 : 14). Jésus ne s’est pas servi de l’expression la plus exacte pour désigner l’état de Lazare, mais c’était la seule expression que les apôtres pouvaient comprendre. A ce moment, Lazare se trouvait déjà dans la tombe et du point de vue des hommes, il était mort. Pourtant s’il avait été réellement mort, le Christ n’aurait pas affirmé quelques jours auparavant que la maladie de Lazare devait servir à glorifier Dieu. Et en outre, après la mise au tombeau, il n’aurait pas dit que son ami s’était assoupi. Dans un cas comme dans l’autre, le Christ disait vrai, puisqu’il ne s’agissait pas d’une mort véritable mais d’une mort apparente.
    Tout ceci ne diminue en rien l’œuvre de la résurrection. Elle n’aurait pas pu s’opérer par des moyens humains, il fallait pour cela la force de Dieu. Cette force fut nécessaire lors de toutes les résurrections opérées par le Christ. Aucune n’aurait pu se faire au moyen de forces humaines. Il fallait que les Esprits de Dieu interviennent et entreprennent ce qui était nécessaire au retour de l’esprit dans le corps. Le Christ suivait leur travail par clairvoyance, et, sur son ordre, l’esprit du mort apparent réintégrait le corps abandonné, après quoi le mort apparent se réveillait.
    Vous les hommes, vous ignorez que de tels effets se produisent selon des lois établies par Dieu. Ceci ne concerne pas seulement les résurrections, mais également tous les miracles opérés par le Christ. Lorsque Jésus changea l’eau en vin, ce fut grâce à l’action des Esprits de Dieu. C’est la raison pour laquelle le Christ se montrait incapable de procéder à cette transmutation au moment où sa mère le lui demandai. En fait, il était encore trop tôt, parce que la tâche que les Esprits entreprenaient dans ce but n’était pas encore achevée. Et leur travail demande toujours un certain temps.

    Du fait que vous ne comprenez rien à ces procédés, vous ne saisissez pas non plus le sens de bon nombre de passages de votre Bible, ce qui fait que vous les traduisez mal dans votre langue. Le récit biblique de la résurrection de Lazare contient, dans votre traduction, une phrase qui doit vous sembler obscure. Il est dit : Lorsqu'il la vit pleurer, et pleurer aussi les Juifs qui l'avaient accompagnée, Jésus frémit en son esprit et se troubla (Jean 11 : 33). Il y en a même qui traduisent : Il eut un mouvement de colère. Pour quelle raison le Christ aurait-il du se sentir courroucé ou remué de colère en voyant pleurer les sœurs et les amis du mort ? La vraie version est la suivante : Un frémissement remua son esprit et il se senti secoué. En effet, lorsque les Esprits vous visitent et font agir sur vous leur intense rayonnement fluidique, vous sentez un frémissement qui vous remue et qui vous secoue. S’il s’agit de bons Esprits, le frémissement est agréable. Si un esprit inférieur et imparfait est à l’œuvre, le frémissement que vous éprouvez est désagréable. Le Christ fut pris d’un frémissement provoqué par le puissant rayonnement fluidique émis par les Esprits qui l’entouraient et qui lui donnaient les forces pour crier : Lazare vient dehors ! , agissant ainsi sur le mort apparent.
    Le Christ ne pouvait opérer ces résurrections que lorsque les messagers de Dieu lui avaient fait savoir qu’elles correspondaient à la volonté de Dieu. Or, Dieu n’intervenait que lorsque son action s’avérait utile à l’extension de son royaume, ou encore pour authentifier de façon nette la mission de son envoyé et la doctrine qu’il prêchait.
    Le Christ ne parlait jamais en public de ses relations avec le monde des Esprits de Dieu, sauf s’il y était obligé. Un jour que des juifs lui reprochaient de chasser les démons des possédés avec l’aide du mal, il leur répliqua qu’il faisait cela avec l’aide d’un esprit de Dieu : Mais si c'est par un esprit de Dieu que j'expulse les démons, c'est donc que le Royaume de Dieu est venu jusqu'à vous(Matthieu 12 : 28).

    Le suprême degré de clairvoyance qui était celui de Jésus comprenait également la capacité de lire les pensées d’autrui et de connaître leur état d’esprit. Il a toujours existé des personnes douées des mêmes facultés. Vous ne comprenez rien à ces phénomènes et vous ignorez surtout que des lois immuables président à de telles manifestations. Chez le Christ, tout se déroulait conformément à ces mêmes lois. Il ne manquait jamais d’en tenir compte et choisissait soigneusement l’heure et le lieu pour entrer en communication avec les Esprits en cherchant à établir les meilleures conditions pour cela. Le Christ recommandait à ses disciples de se retirer dans l’intimité de leur chambre pour prier. Lui-même recherchait les coteaux ombragés rafraîchis par le crépuscule, car la luminosité, la chaleur et le vacarme de la journée empêchent la formation du fluide nécessaire à la communication avec le monde des Esprits. C’est pourquoi il appréciait la solitude des bois et des jardins et la sombre fraîcheur de la nuit.
    Toutes les fois que le Christ prédisait l’avenir, il le faisait parce que les Esprits de son Père l’en avaient chargé. En considérant les miracles et les prédictions de Jésus comme des preuves de sa divinité, vous élaborez un faux raisonnement. C’est un sophisme que de confondre l’artisan avec l’instrument. L’artisan c’est Dieu. L’instrument visible c’est le corps physique de son messager et l’instrument invisible c’est le corps fluidique des Esprits de Dieu qui assistent son messager. Il suffit de réfléchir pour comprendre et trouver cela. Lorsque dans tes sermons qui traitaient de la divinité du Christ, tu cherchais à la prouver en mettant en avant ses miracles et ses prophéties, tu oubliais d’établir une comparaison avec les envoyés antérieurs de Dieu. Ces envoyés avaient également opéré des signes miraculeux qui n’étaient pas inférieurs à ceux de Jésus. Est-ce que les miracles de Moïse étaient inférieurs aux miracles de Jésus ? Lorsque le bâton d’Aaron devint un serpent, et l’eau du sang, lorsque périrent les premiers-nés des Egyptiens, et que les Hébreux traversèrent à pied sec la mer Rouge, lorsque Moïse fit jaillir l’eau du rocher en le frappant, y avait-il dans tout ce merveilleux opéré par Moïse quoi que ce soit qui fut inférieur à ce que fit Jésus lorsqu’il changea l’eau en vin, lorsqu’il marcha sur la mer et calma les eaux agitées par la tempête ? Si vous étiez logiques, vous devriez prétendre que Moïse était Dieu pour avoir opéré des miracles semblables à ceux de Jésus que vous estimez être Dieu pour cette raison. Et n’y eut-il pas de nombreuses guérisons de malades, et même des résurrections opérées par des humains qui étaient des instruments de Dieu ? Tous ces individus n’étaient pourtant pas Dieu. Et Josué, Elie, Elisée, et les autres grands prophètes, étaient-ils Dieu ? Les apôtres n’étaient pas Dieu, pourtant ils produisaient les mêmes miracles que le Christ et selon sa parole, ils devaient même accomplir des choses encore plus merveilleuses. Vous ne pouvez pas citer un miracle de Jésus qui n'ait pas été accompli d'une manière similaire par d'autres hommes sur l'ordre de Dieu. Vous oubliez pourquoi Dieu faisait faire ces miracles par ses envoyés. Vous oubliez que Dieu veut ainsi prouver l'authenticité de ses instruments afin que les hommes reconnaissent que c'est Lui qui les a envoyés. »

    La passion du Christ et sa signification pour la Rédemption
    « Tous les envoyés de Dieu ont eu à souffrir de la main des hommes dans l'accomplissement de leur mission. Tous ont suivi leur chemin de croix. Ils étaient les phares de la vérité, mais les hommes qui croupissaient dans les ténèbres supportaient difficilement la lumière. Elle paraissait trop éblouissante et irritait leurs yeux rendus infirmes par le péché. Les hommes se détournèrent souvent de la lumière et cherchaient à détruire ceux qui la propageaient. Il existera toujours des yeux qui se fermeront à la lumière et à la vérité parce que le péché les a rendus infirmes. Les puissances du mal et les hommes sous leur domination détestent la lumière et les phares de Dieu, et s'efforcent de les faire disparaître.
    Quelle rage et quelle fureur devaient animer les démons contre le plus grand propagateur de lumière qui ne soit jamais venu sur terre ! Combien le Christ a dû endurer de la part de ceux qui s'obstinaient à le perdre. Les souffrances intérieures ne se voyaient pas. Les hommes les ignoraient, et c'est pourquoi la Bible n'en parle pas. Elle ne mentionne que la tentation de Jésus dans le désert. Et pourtant les assauts de Satan contre lui étaient si terribles que tous les autres envoyés de Dieu dans le passé auraient succombé si Dieu avait autorisé les puissances infernales à les attaquer avec autant de forces qu'ils utilisèrent contre le Christ.
    Par ailleurs, les tourments physiques qu'il dû endurer jusqu'à son dernier souffle sur la croix furent si violents que les autres envoyés de Dieu n'auraient jamais pu en supporter de semblables, d'autant plus qu'ils étaient associés à d'atroces souffrances morales. Il est vrai que les souffrances que le Christ eut à supporter étaient liées à des conséquences bien plus importantes que celles des actions des autres prophètes de Dieu. Ces derniers, s’ils restaient fidèles à Dieu, voyaient leur tâche terminée à la fin de leur vie terrestre. Les épreuves douloureuses que le Christ devait traverser ne constituaient qu'une partie de sa mission. En effet, après sa mort terrestre, il lui restait la tâche essentielle de triompher, en tant qu'esprit, des puissances de l'enfer. Le fait de rester fidèle à Dieu malgré l'ignoble torture sur la croix n'était qu'une condition préalable. Le Christ crucifié aurait pu désespérer au dernier moment et succomber au mal. Dans ce cas, bien que mort sur la croix il aurait été vaincu par Satan et séparé de Dieu. Jusqu'au bout, il lui fallait résister aux assauts incessants de l'enfer. Une défaite du Christ aurait signifiée l'échec de la rédemption et le Christ serait devenu le prisonnier du prince des ténèbres.
    Si le Christ résistait aux pressions contre son esprit et aux douleurs infligées à son corps, alors après sa mort il allait devoir livrer la deuxième partie du combat de libération. Il avait affronté l'enfer quand il était homme, il allait continuer à le combattre en tant qu'esprit pour remporter la victoire définitive. Pour livrer ce combat ultime, il ira jusqu'à descendre en enfer. »

    Les dernières heures de souffrance du Christ
    « Avant d'aller plus loin, je voudrais m'arrêter sur la première partie du combat le plus important jamais livré. Je voudrais passer en revue avec toi les heures d'agonie du Christ que vous appelez sa passion. Vous, les hommes, vous ne vous rendez pas compte du niveau colossal des indicibles tourments que cet envoyé de Dieu a dû supporter pour votre salut.
    Le soir avant sa mort Jésus se trouvait avec ses disciples dans la salle de la cène. La Pâque qu'il célébrait avec eux était également son souper d'adieu. Qui ne saura jamais quelles tortures intérieures le déchiraient à ce moment là ! Les Esprits de Dieu l'avaient prévenu que tout était prêt pour le faire arrêter et le condamner le plus vite possible. Il savait que l'un de ses disciples avait négocié sa capture avec les grands prêtres pour le vil prix de trente deniers d'argent. Pour cette somme, ce disciple trahirait son maître et le livrerait à ses ennemis. Ce traître se tenait maintenant accoudé avec lui, à la même table. Les convives n'étaient pas, comme votre tradition le représente, assis à une longue table, mais ils étaient couchés sur des peaux d'animaux dont les têtes servaient de coussins - accoudoirs. Trois dîneurs occupaient une petite table et, un bras appuyé au coussin - accoudoir, chacun se servait de l'autre bras pour manger. Jésus était couché près d'une table avec Jean et Judas. Jean se tenait à sa gauche, la tête tout prêt de la poitrine du maître et à sa droite il y avait Judas. Celui-ci n'osait pas lever les yeux pour regarder le maître et guettait le moment opportun pour quitter discrètement la salle.
    Le maître avait le cœur déchiré de se trouver à coté de ce disciple dont il prévoyait l'horrible fin : Mieux eût valu pour cet homme là de ne pas naître (Matthieu 26 : 24). Les yeux de Jésus s'emplissaient de larmes chaque fois qu'il le regardait. Son cœur saignait à l'idée de voir ce frère perdu. Dans son esprit se dessinait l'image qui allait devenir réalité quelques heures plus tard. Judas ayant pris conscience de son horrible crime, se tenait avec une corde à la main au pied de l'arbre où il allait se pendre. A coté de lui, Lucifer attendait pour entraîner avec lui dans les profondeurs, l'esprit de cet homme qu'il avait séduit. Le maître fut saisi d'horreur à la vue de ce tableau.
    Et les autres apôtres ? Allaient-il l'entourer, le secourir et le soutenir durant son horrible agonie ? Jésus voyait, devant ses yeux spirituels, se dérouler les événements des douze heures à venir. Il les voyait s'enfuir, craignant pour leur vie. Il voyait Pierre qui jurait à la servante qu'il ne connaissait pas cet homme. Il voyait les démons se rassembler près de la porte de la salle où les siens mangeaient. Les serviteurs de l'enfer attendaient les disciples pour les séduire et les détacher du maître, afin que les apôtres ne lui soient plus d'aucun secours : Simon, Satan a demandé de vous secouer au crible comme du blé (Luc 22 : 31). Pourquoi Satan avait-il réclamé une chose pareille ? C'est parce qu'à présent il savait, par une révélation divine, ce que cette lutte décisive signifiait pour lui. Dieu, dans sa justice, devait maintenant informer Lucifer de l'enjeu du combat entre lui et le Christ, cet enjeu était les droits de souveraineté de l'enfer sur les Esprits tombés. Dieu lui révéla que si le Christ restait constant et fidèle dans cette lutte à mort, cela aurait pour conséquence que lorsque le Christ redeviendrait un esprit, il pourrait lancer une attaque contre l'enfer et son prince avec l'appui des légions célestes. Une victoire du Christ et des siens priverait alors Lucifer d'une part considérable de ses droits. A cette nouvelle, Satan pris peur. Il demanda à Dieu, au nom du décret de justice qui lui avait concédé tout pouvoir sur les Esprits tombés, de garder une neutralité absolue pendant ce duel. Dieu devait ôter sa main protectrice et refuser tout secours à Jésus pour laisser le champ libre à l'enfer. Si Dieu accédait à cette demande, Lucifer espérait venir à bout de Jésus de Nazareth au prix de gros efforts et le pousser enfin au désespoir.

    Dieu accepta la demande de Satan à une seule exception près. Dieu se réserva le droit de fortifier la force vitale et la constitution physique de Jésus. Sans cette force supplémentaire, le Christ serait déjà mort dans le jardin de Gethsémani et son destin n'aurait pas pu s'accomplir.
    Toutes les souffrances morales et physiques du monde devaient, à la demande de Lucifer, s'abattre sur son adversaire durant quelques heures. De plus, Satan, ses représentants et tout l'enfer se rueraient sur la personne du Christ. Ainsi, cet homme seul, trahi par les siens, abandonné de tous, privé du secours de Dieu, serait livré aux ténèbres et peut être connaîtrait-il le sort funeste d'un Judas.
    Dès l'instant où, après le départ de Judas, Jésus eut offert à ses apôtres du pain et du vin en signe de sa mort et qu'il eut achevé son dernier discours, son cœur fut accablé d'une immense tristesse. Il était un homme comme vous. A cette heure sombre, comme dans toute autre circonstance, il était semblable aux autres hommes. Pour son malheur, il se trouvait même privé de tout ce qui peut réconforter un homme dans les moments de peine et de souffrance.
    Le voilà qui s'avance dans la nuit profonde vers le jardin de Gethsémani. La nuit n'est l'amie d'aucun homme, surtout pas de celui qui se sent accablé de douleur. Les disciples, déjà harcelés par les mauvais Esprits, le suivent, anxieux et incertains de l'avenir. Lui aussi garde le silence, écrasé qu'il est par sa souffrance morale.
    Dans ce jardin retiré que Jésus a choisi pour prier et demander la force de résister, Lucifer est aux aguets, en compagnie de ses suppôts les plus fanatiques. Les démons se préparent à terrasser cet homme par les épreuves qu'il voit venir. L'heure accordée par Dieu au prince des ténèbres est arrivée.
    Personne ne saurait vraiment décrire les torrents d'horreurs déversés par l'enfer sur sa victime. Dans le passé, Lucifer avait montré à ce fils d'homme perdu dans le désert, les royaumes du monde dans toute leur splendeur, afin de le séduire. Maintenant il entreprend de faire défiler devant les yeux de Jésus toutes les ignominies et les vilenies dont l'humanité est capable. Il montre au Christ cette humanité écumante de blasphèmes, plongée dans les profondeurs du vice. Les images se succèdent inlassablement dans toute leur laideur. Il fait voir à Jésus les prétendus fruits de son ministère et de sa prédication parmi le peuple juif, ce peuple élu de Dieu. Satan lui montre en ricanant ses disciples. Ces disciples dont l’un d’eux s’approche à la tête d’une horde de sbires, pour le faire arrêter. Ces disciples qui dorment tout prêt de là au lieu de veiller un peu avec leur maître et de lui adresser quelques mots de consolation. Alors Lucifer martèle sa victime avec ces mots terribles chargés d’ironie et de mépris : « Tu voudrais donc mourir pour une telle humanité afin de faire triompher ta doctrine ? Pour une humanité qui blasphème et insulte ton père ? On se moquera de toi comme d’un fou si tu donnes ta vie pour ces criminels ! Et regarde ce que sera ta mort ». Et Satan entreprend de dérouler devant les yeux clairvoyants de Jésus le film de sa passion pour ajouter à son angoisse. Il voit son arrestation, la fuite des apôtres, le reniement de Pierre, les cris à mort d’une meute assoiffée de sang et qui était naguère le peuple qui l’acclamait d’interminables « hosannas », la condamnation à mort, la flagellation, les tortures et les mauvais traitements, le couronnement d’épines, le chemin de croix aux scènes douloureuses, et enfin l’atroce crucifiement. Tout cela en une série d’images horrifiantes en vue de provoquer l’effondrement de la victime. En même temps, les Esprits du découragement et du désespoir s’acharnent de toute leur force sur cet homme seul. Son pouls bât à une cadence fiévreuse. Son cœur menace de rompre. L’angoisse de l’agonie le tenaille. Sous l’emprise de la terreur, il sue du sang qui tombe en gouttelettes serrées sur le sol. Et tandis que les affres de la mort oppriment leur maître, ses disciples dorment tranquillement non loin de là.

    Les tortures physiques et morales endurées par le Rédempteur pendant sa passion, telles que votre Bible les décrit, sont peu conformes à la vérité. Certains supplices ne sont pas mentionnés. Entre autre, on passe sous silence les heures terribles passées par le Christ dans les souterrains de la résidence du gouverneur. C’est dans ces oubliettes humides, infestées de vermine, que les sbires jetèrent Jésus après sa flagellation, le couronnement d’épines et les autres souffrances infâmes. On avait versé du sel dans les nombreuses plaies béantes de son corps déchiré par le fouet, après lui avoir lié les mains afin de l’empêcher de retirer ce sel et d’atténuer ainsi ses douleurs cuisantes et inhumaines.
    Jamais encore homme n’avait enduré un calvaire semblable à celui que dut supporter le fils de Dieu devenu homme. Les puissances du mal avaient mis tout en œuvre dans l’utilisation de leurs instruments humains parce qu’elles reconnaissaient dans le Christ leur plus dangereux adversaire sur la terre. Pourtant les tortures physiques infligées à Jésus ne sauraient se comparer aux souffrances morales qu’il eut à supporter. Il se voyait obligé de résister à la fois aux unes et aux autres, cela sans la moindre consolation humaine et, plus navrant encore, sans le secours de Dieu.
    Dieu retira sa main secourable et livra son fils sans défense aux puissances acharnées de l’enfer. Le cri désespéré de cet homme cloué sur la croix et luttant contre la mort : Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as- tu abandonné ? nous dévoile toute l’ampleur de sa souffrance humaine et de son désarroi. Il ne fallait pas que Satan puisse prétendre qu’il n’avait pas pu venir à bout de sa victime parce qu’un secours était venu du Ciel. Il fallait faire avouer à Satan qu’il n’avait pas réussi à séparer de Dieu un homme livré à lui-même, malgré les tourments physiques et moraux qu’il lui avait infligés. »

    La mère de Jésus n’était pas présente au pied de la Croix
    « Il est inexact que, comme le relate votre Bible, la mère de Jésus se tenait au pied de la croix avec Jean. Cette ultime consolation ne lui fut point accordée. De tous ceux qui l’aimaient le plus, aucun n’était présent lors du crucifiement. Ils n’auraient pas pu en supporter le spectacle. Comment une mère humaine pourrait-elle supporter le crucifiement de son enfant ? Et selon votre version des faits, Marie aurait été personnellement présente au pied de la croix. Même si elle avait été spectatrice, elle ne se serait pas tenue debout, comme vous le rapportez, mais elle se serait évanouie.
    Il est donc inexact de dire que, du haut de la croix, Jésus s'adressa ainsi à sa mère : « Mère voici ton fils, fils voilà ta mère. » Jésus a effectivement déclaré cela à sa mère et à Jean, mais c'était lorsqu'il quittait le palais de Ponce Pilate, peu après sa condamnation à mort. A ce moment là, sa mère et Jean, égarés par la douleur, tentaient de s'accrocher à lui. Tous deux étaient venus assister aux débats et sa mère avait espéré une sentence plus clémente. Elle pensait constamment au sacrifice d'Abraham dont le fils fut, au dernier moment, épargné de la mort par Dieu, alors que le couteau sacrificateur était déjà tiré. Vos mères assistent également au procès où se joue le sort de leur enfant bien aimé. Mais aucune mère ne se rend sur le lieu d'exécution de la sentence pour regarder le supplice. Après son procès, la vue de sa mère écrasée de douleur déchirait le cœur de Jésus. Il ne voulait pas la mêler à la suite des événements et aux épreuves qu'il allait traverser. C'est pourquoi il invita Jean à l'emmener chez lui jusqu'à ce que tout soit achevé. Il persuada sa mère, par des paroles affectueuses, d'aller avec Jean et de prier Dieu de lui accorder la force de supporter tant de chagrin. Car, dit-il, ce qui lui arrivait était voulu par Dieu et elle le reverrait après trois jours.
    Jean suivi le conseil du maître et conduisit chez lui la mère de Jésus qui, au prix d'une peine extrême, s'efforçait de se tenir debout malgré la douleur de milles glaives qui la transperçaient. Par la suite, Jean ne la garda pas auprès de lui, comme votre version des faits le prétend. Jean l'hébergea tout d'abord dans sa maison où, peu à peu, tous les amis de Jésus se rassemblèrent. Puis, lorsqu'on estima le crucifiement terminé, quelques fidèles, dont Marie de Magdala, se rendirent à un endroit d'où ils pouvaient voir le lieu du supplice, et revinrent rendre compte de la mort de Jésus. La mère de Jésus ne demeura auprès de Jean que le temps de son séjour à Jérusalem. Après cela elle retourna à Nazareth. Là se trouvaient ses autres enfants et là était son foyer. Au fil du temps, elle se rendit fréquemment à Jérusalem pour rendre visite aux apôtres, tant qu'ils y habitaient, surtout chez Jean. »

    Les morts ne sont pas sortis des tombeaux le jour du vendredi saint
    « De même que le Christ, au cours de sa vie, avait été confirmé dans ses actions par le Père, ainsi celui-ci se manifesta après la mort du fils pour témoigner de l'authenticité de la mission du Christ. Le soleil s'éclipsa pendant trois heures pour céder la place à d'épaisses ténèbres. Cette obscurcissement n’était pas banale et résultait d'une intervention divine. Et, au moment où le Christ rendit l'âme, le rideau du temple se déchira de haut en bas pour signifier que le mur de séparation entre le royaume de Dieu et le domaine de Satan s'était effondré avec la mort de Jésus. La terre trembla, les rochers se fendirent. Mais, le récit de votre évangile selon Matthieu qui rapporte que les morts sortirent des tombeaux et apparurent à de nombreux habitants de Jérusalem est une falsification du premier texte qui lui était exact. Voici son contenu : Et le rideau du temple se déchira en deux de haut en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent, les tombeaux furent chamboulés et beaucoup de corps de défunts furent projetés au dehors du lieu de leur repos. Beaucoup de personnes qui étaient sorties de la ville purent voir ces cadavres. Ce texte relate les faits comme ils se sont déroulés. Le tremblement de terre avait ébranlé les sépultures sculptées dans le roc et avait projeté les cadavres à la surface. Tous ceux qui avaient quitté la ville pour se rendre sur le lieu du supplice du Christ et qui passèrent près des tombeaux éventrés en revenant chez eux purent observer les cadavres exhumés.
    Il s'agit là d'un autre exemple de falsification du texte. On eut souvent recours à ce procédé dans le passé, dans un but bien précis. Comme on avait établi la fausse doctrine que les corps terrestres des humains ressusciteraient un jour, il fallait bien trouver une phrase pour confirmer une telle affirmation. Pour cela, on modifia ce passage de la Bible, comme tant d'autres, en substituant au texte authentique la version suivante. A la place des mots : et beaucoup de corps de défunts furent projetés au dehors du lieu de leur repos, on écrivit : et beaucoup de corps de saints défunts ressuscitèrent. On ajouta le mot « saints » parce qu'il ne fallait pas dire que les corps de ceux qui n'étaient pas morts saintement ressuscitèrent également à la mort du Christ. Il fallait encore écarter une autre contradiction créée par cette falsification. D'après l'enseignement de la Bible, aucune résurrection de défunts ne devait s'effectuer avant la résurrection du Christ qui allait être le premier à ressusciter des morts. Voilà pourquoi on ajouta : ils sortirent des tombeaux après sa résurrection, entrèrent dans la sainte ville et se firent voir à beaucoup.
    Les faussaires omettaient de signaler qu'au préalable, le texte mentionnait expressément que cet événement, durant lequel les tombeaux se vidèrent, s’était déroulé le jour du Vendredi Saint, donc trois jours avant la résurrection du Christ qui devait être le premier à ressusciter. Le fait que la falsification fasse apparaître les morts ressuscités aux habitants de Jérusalem ce vendredi là plutôt que le dimanche de Pâques ne semblait gêner personne. De plus, où donc les corps de ceux qui étaient prétendument ressuscités le Vendredi Saint avaient-ils séjourné les jours suivants ? Où étaient-ils passés après le dimanche de Pâques ? Etaient-ils retournés dans leurs tombeaux, qu'en était-il advenu ? N’est- il pas curieux que les trois autres évangélistes paraissent tout ignorer de la résurrection des corps le Vendredi Saint ? Et d'ailleurs Matthieu n'a pas rapporté ce récit qui lui est attribué, comme cela apparaît dans mes rectifications. »

    La descente du Christ aux enfers et sa victoire
    « Le Christ était physiquement mort. Sa mort matérielle avait libéré son esprit de son enveloppe charnelle. Homme, il avait résisté à toutes les attaques de l'enfer. Ainsi, une partie de sa mission, la première et la plus importante, était achevée et accomplie. L'enfer n'était pas venu à bout de lui. Mais le Christ n'était pas pour autant le vainqueur définitif de l'ennemi auquel il venait de résister avec succès. Il avait remporté une victoire défensive. Il fallait à présent passer à l'offensive pour triompher complètement. Lorsque deux adversaires s'affrontent, et que l'un d'eux repousse les assauts de l'autre, il n'y a pas encore de gagnant. Pour vaincre définitivement, il faut contre-attaquer et écraser l'ennemi afin de le forcer à se déclarer vaincu.
    Il en allait de même pour le Christ. Homme, il avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour repousser les assauts de l'ennemi. Maintenant, libéré de son corps terrestre, il pouvait en tant qu'esprit, passer à l'attaque contre le prince des ténèbres. Le Christ descendit aux enfers, confiant en la force toute puissante de Dieu. Dieu lui envoya les légions du Ciel pour combattre à ses côtés. Alors commença un combat semblable à la guerre survenue lors de la grande révolte de Lucifer dans le monde des Esprits de Dieu. Ce nouvel affrontement allait cette fois se dérouler dans le royaume de Satan. La lutte prit la forme d'un combat singulier entre le Christ et Lucifer et d'un choc massif entre les légions célestes et les hordes infernales. La charge s'enfonça jusqu'au plus profond des ténèbres où Lucifer et ses partisans se repliaient. Au moment où la défaite des puissances du mal devenait de plus en plus évidente, beaucoup de serviteurs de Satan, qui regrettaient leur apostasie, se rangèrent du côté des troupes célestes pour lutter avec elles contre leur ancien oppresseur. Le nombre des désertions augmentait à chaque instant.

    Lorsque Lucifer s'aperçut que tout espoir était perdu, il supplia qu'on lui fasse grâce. Lui, qui lors de la tentation au désert avait offert au Christ tous les royaumes du monde, chancelait à présent devant celui qu'il voulait autrefois ébranler dans sa certitude d'être le fils de Dieu. Maintenant il tremblait à l'idée que Jésus de Nazareth pourrait lui retirer tout son pouvoir et qu'il serait relégué dans les profondeurs abyssales des ténèbres avec ses suppôts. Il connaissait la prophétie selon laquelle le jour viendrait où, prince du royaume des morts, il serait jeté avec ses hordes au fond des enfers, condamné à une impuissance totale et privé de sa souveraineté sur les créatures tombées et séparées de Dieu.
    Le Christ signifia à Lucifer que tout pouvoir ne lui serait pas ôté, mais limité à ceux qui partageaient ses convictions et qui désiraient rester auprès de lui. Par contre, il serait contraint de laisser partir ceux qui souhaiteraient revenir à Dieu, et de ce fait, cesseraient de faire parti des sujets de Satan. Lucifer resterait libre de les attacher à sa personne par la séduction et la tromperie, mais non plus de force comme autrefois.
    Satan fut bien obligé de se plier à cette condition, lui qui en attendait de beaucoup plus dures. La charte de ses droits de souverain que Dieu lui avait délivrée autrefois fut changée comme le voulait le Christ, son vainqueur. Dieu, au nom de qui le gagnant stipula sa convention avec Lucifer, demeure le juste et tout puissant gardien qui garantit la stricte application de ce traité de paix. Tout l'univers, y compris l'enfer, est soumis à la toute-puissance de Dieu. Amis et ennemis, tous doivent obéir.
    C'est ainsi que se termina la grande œuvre rédemptrice qui se réalisa sur tous les points essentiels. Par dessus l'abîme qui séparait le royaume des ténèbres de celui de Dieu, un pont venait d'être jeté, et il était désormais possible de le franchir. Quiconque était désireux de quitter la légion étrangère de Satan et de retourner dans l'ancienne patrie divine avait le droit de traverser ce pont. Aucune sentinelle du règne infernal ne pouvait l'empêcher de passer d'une frontière à l'autre. »Les Esprits sauvés retournent à Dieu

    « Entouré de son armée d'Esprits délirants de joie, le Christ remonta de la résidence de Satan vers la sphère de l'ancien paradis. Les chérubins qui jusque là en gardaient l'accès baissèrent leurs flamboyantes épées pour souhaiter la bienvenue au Christ, leur seigneur et maître, ainsi qu'à la troupe victorieuse des Esprits célestes. Tous restèrent dans cette sphère jusqu'au jour où le Christ fit son entrée dans le Ciel à la tête de son armée.
    Pendant ce séjour, ni le Christ ni les Esprits ne restèrent inactifs. Il s'agissait maintenant de proclamer à toute la création la victoire du Sauveur et d'exhorter toutes les bonnes volontés à revenir dans la patrie céleste. C'est surtout les innombrables Esprits souffrants qui croupissaient dans les sphères spirituelles inférieures qui furent visités. Il fallait les instruire, les encourager, les consoler et les pousser à se ressaisir pour qu'ils prennent la route ouverte par le Christ en direction de la maison paternelle. Le Christ lui-même se mit en rapport avec ses nombreux frères et sœurs afin d'en décider le plus grand nombre possible à revenir. Paul fait allusion à cette tâche accomplie par le Christ en tant qu'esprit quand il écrit : C'est alors qu'il est allé prêcher aussi aux Esprits en prison, aux rebelles d'autrefois, quand Dieu dans sa longanimité temporisait aux jours de Noé, alors que se construisait l'arche(1 Pierre 3 : 19 - 20).
    Le Christ, sous forme d'esprit matérialisé, apparut à ceux qui, humainement avait été ses proches et avaient beaucoup souffert avec et à cause de lui, c'est à dire sa mère, ses apôtres, ses amis.
    Enfin, le jour arriva où le Christ monta vers les Esprits qui l'attendaient au paradis, après qu'il eut pris congé de ses amis sur terre et qu'il leur eut fait ses recommandations. C'était au jour de son ascension, qu’il entra en vainqueur dans le royaume de Dieu à la tête d'une immense armée d'Esprits.

    Après la grande œuvre rédemptrice du Christ, il revient aux créatures séparées de Dieu de faire bon usage de la Rédemption. Les prisonniers de Satan ont vu leurs portes s'ouvrir après la victoire du Christ. Les anciens captifs peuvent désormais rentrer dans leur patrie. Il ne dépend plus que d'eux-mêmes de profiter de leur liberté. Le Christ a jeté le pont. Mais c'est librement que chacun devra franchir le pont et prendre le chemin du retour. Personne ne devra lésiner sur les efforts à déployer en cours de route. Les prisonniers qui, après la guerre mondiale, rentrèrent chez eux, durent endurer des épreuves harassantes avant d'arriver chez eux. Des plus lointaines steppes sibériennes ils marchaient jour après jour, semaine après semaine, les pieds ensanglantés, pour regagner leur patrie.
    Les prisonniers de Satan doivent se mettre en route dans des conditions semblables pour retrouver la patrie de Dieu. Le Christ, avec l'aide des Esprits, les soutient et les encourage le long du parcours. Ses messages leur montrent la voie, les fortifient, les exhortent, les consolent et les tirent de l'abattement, lorsque ces rapatriés tombent et trébuchent dans leur périple. Il ne faut pas qu'ils retournent à l'ennemi en abandonnant Dieu, sans quoi il se passerait un temps considérable avant qu'ils soient à nouveau capables de prendre la résolution de se mettre en route vers la maison du Père. Le jour viendra malgré tout pour chacun, où, incapable de trouver auprès du mal l'apaisement de sa faim de bonheur et de paix, chacun se décidera quand même au retour définitif.
    Les uns n'ont besoin que d'une seule vie terrestre pour regagner leur foyer. Pour d'autres, des siècles et des millénaires sont nécessaires avant de retrouver leur patrie. Séparés de Dieu, enfouis dans les antres ténébreux des faux-monnayeurs, ils cherchent sans cesse l'or du bonheur, se laissant tromper par les illusions de Satan et errant d'un labyrinthe à l'autre. C'est bien de leur faute s'ils doivent se soumettre à une multitude d'incarnations et recommencer de fréquentes existences humaines avant de retrouver, bien tardivement, le chemin de la lumière et de la pureté construit par l'amour de Dieu et de son fils, le grand Sauveur de la création tombée ! »
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    Message  Arlitto Jeu 19 Nov 2020 - 19:00

    3ème partie - suite
    LES MESSAGES DES BONS ESPRITS A PROPOS DES DOCTRINES RELIGIEUSES






    L'ENSEIGNEMENT DU CHRIST COMPARE AU CHRISTIANISME ACTUEL


    Prenez garde qu'il ne se trouve quelqu'un pour vous réduire en esclavage
    par le vain leurre de la philosophie, selon une tradition toute humaine,
    selon les éléments du monde, et non selon le Christ.
    Colossiens 2 : 8


    Lors de ma première séance spirite, j'avais adressé la question suivante à l'esprit qui parlait par la bouche du médium : « Comment se fait-il que de nos jours le christianisme semble avoir perdu presque toute influence sur l’humanité ? » Il me fut répondu que nous ne possédions plus la doctrine du Christ dans toute sa pureté et sa clarté primitive, mais qu'avec le temps beaucoup d'erreurs s'étaient glissées dans le Christianisme. Par la suite, des détails me furent donnés à ce sujet. On m'apprit la différence entre l'enseignement du Christ et les dogmes inventés par les Eglises chrétiennes au fil des siècles, surtout ceux de la religion catholique à laquelle j'avais appartenu en tant que prêtre. Voici ce qui me fut communiqué :

    Le monde des Esprits de Dieu comme source de vérité
    « Où se trouve l'eau la plus pure et la plus claire d'un fleuve ? A la source, ou bien à l'embouchure ? Sûrement à la source. L'eau de source, une fois devenue ruisseau, perd de sa fraîcheur, de sa pureté et de sa clarté. Des affluents aux eaux troubles viennent de droite et de gauche et se mélangent au ruisseau. Puis le cours d'eau reçoit les vidanges des maisons et les écoulements chargés d'immondices provenant des bêtes, des hommes et des installations industrielles. Quiconque voudrait boire à cette eau ne s'en trouverait pas désaltéré. S'il en boit, ce sera avec répugnance, en cas d'extrême besoin, et s'il n'a pas à sa disposition de l'eau pure.
    La vérité subit le même sort. Puisée à la source, elle s'avérera une boisson rafraîchissante et réconfortante pour l'esprit humain. Puisée dans le ruisseau qui a déjà coulé sur un long parcours à travers les vallons des erreurs et des passions humaines, elle aura perdu sa pureté et sa fraîcheur. Ce mélange de mensonges et d'erreurs lui aura donné une saveur amère et elle ne sera bue qu'avec dégoût par quiconque est assoiffé de vérité. Ce n'est que lorsque l'eau de source pure lui manquera qu'il puisera dans le ruisseau.
    Ainsi en est-il de la doctrine du Christ. Tout comme l’eau de source devenue rivière après avoir traversé les régions peuplées, elle a été également polluée dans son cheminement à travers l’histoire humaine. Les mauvais penchants de l’homme et les puissances du mal environnantes ont troublé et rendu insipide la pure doctrine du Christ, lui ôtant ainsi sa vertu vivifiante.
    La source de la vérité est Dieu. L’homme, le terrien, n’y a pas accès. Il dépend exclusivement des porteurs d’eau de la vérité qui la puisent à la source. Les Esprits de Dieu sont les seuls porteurs à être admis à puiser à cette source. Eux seuls possèdent les vases sans souillures dans lesquels ils peuvent apporter à l’humanité la vérité dans toute sa fraîcheur et sa pureté.
    Le premier et le plus grand porteur de la vérité a été le Christ, quand il était esprit, avant son incarnation. Il a été le premier à administrer à l’humanité primitive le breuvage de la vérité, soit personnellement, soit par l’intermédiaire des Esprits dont il était le chef. Voilà qui explique les échanges intenses entre le monde des Esprits et l’humanité malade de l’Ancien Testament. Voilà qui explique les allées et venues des Esprits de vérité, au début du Nouveau Testament, qui puisaient sans relâche l’eau de la vérité à la source divine pour l’administrer au nom du Christ aux humains assoiffés de connaissance.
    Par conséquent, un des principes fondamentaux du vrai christianisme est que les hommes ne peuvent pas prêcher d’eux-mêmes et annoncer la vérité. Les hommes ne peuvent qu’être les instruments du monde des Esprits de Dieu.

    Le Christ, durant son incarnation humaine, ne pouvait pas par lui-même accéder à la source de vérité. En tant qu’homme, il n’en savait pas davantage que les autres hommes. Toutes les connaissances que le Christ avait possédées, lorsqu’il séjournait auprès de Dieu comme esprit premier créé, s’étaient éteintes au moment de son incarnation. C’est une loi des corps matériels qui fait que ces connaissances disparaissent chez tous les hommes, bien que tous aient vécu autrefois auprès du Père comme Esprits de Dieu. La propriété de la matière, qui est de détruire le souvenir de l’existence passée, produisit son effet habituel sur le Christ incarné, comme sur tout autre esprit incarné dans un corps humain. Le Christ incarné fut donc obligé d’avoir recours aux Esprits que lui envoyait son Père. Il le confirme par ces paroles : En vérité, en vérité, je vous le dis, vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l'homme (Jean 1 : 51). N’étant qu’un envoyé de Dieu, le Christ demeurait semblable à tous les autres envoyés de Dieu avant lui. Eux aussi recevaient leurs instructions des Esprits de Dieu. Hénok, Abraham, Moïse, tous les prophètes de l’Ancien Testament ne parlaient jamais en leur nom. Pour tous ceux-là la parole de Pierre est valable : Avant tout, sachez que toute prophétie de l'écriture ne provient d'aucune interprétation personnelle ; en effet, aucune prophétie n'est jamais venue d'une volonté humaine, mais c'est soutenu par un esprit saint que des humains ont parlé de la part de Dieu (Pierre 1 : 20 - 21). C’est à dire qu’un esprit de Dieu leur inspirait ce qu’ils devaient dire.
    Le Christ lui-même faisait constamment ressortir qu’il ne parlait pas de lui-même, mais qu’il ne transmettait que ce que le Père lui avait enseigné. Le Père lui communiquait les instructions nécessaires par le biais de ses messagers, les Esprits qui montaient descendaient sur le fils de l’homme : Quand sera élevé le fils de l'homme, alors vous reconnaîtrez que je suis moi, et que de moi-même je ne fais rien, mais ainsi je dis ce que le Père m'a enseigné (Jean 8 : 28).

    Ceux qui diffusent et propagent la doctrine du Christ ont le devoir de puiser à la même source de vérité que le Christ lui-même. En premier, ce fut le cas pour les apôtres. Il ne fallait surtout pas qu’ils communiquent selon leur propre interprétation ce qu’ils avaient appris du Christ. Il arrive fréquemment que des malentendus se glissent dans ce que les hommes rapportent de ce qu’ils ont entendu. Si cent personnes entendent la même chose, chacune de ces personnes fera, sur un point ou un autre, un récit différent de ce qui a été dit, ou de ce que l’on a voulu dire. C’est pourquoi les apôtres durent à nouveau être instruits par les Esprits de Dieu sur ce que le Christ leur avait appris, afin d’éviter que de fausses interprétations provoquent des erreurs. Les Esprits de Dieu devaient leur confirmer la doctrine enseignée par le Christ et leur communiquer de nouvelles vérités que le Christ avait été obligé de leur cacher. En effet, certaines vérités ne devaient pas être divulguées avant la mort du Rédempteur pour ne pas nuire à l’accomplissement du plan de Dieu. De plus, les apôtres n’étaient pas encore mûrs et prêts à recevoir ces vérités, et par conséquent, ils ne les auraient pas comprises.
    L’exactitude de ces explications se trouve confirmée par le Christ lui-même : et je prierai le Père et il vous donnera un autre paraclet, pour qu'il soit avec vous à jamais, l'esprit de vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu'il ne le voit pas ni ne le reconnaît. Vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure auprès de vous et qu'il est en vous (Jean 14 : 16 – 17). J'ai encore beaucoup à vous dire, mais vous ne pouvez pas le supporter à présent. Mais quand il viendra, lui, l'esprit de vérité, il vous introduira dans la vérité tout entière ; car il ne parlera pas de lui-même, mais ce qu'il entendra, il le dira et il vous dévoilera les choses à venir (Jean 16 : 12 – 13). Je vous ai dit cela tandis que je demeurais près de vous. Mais le paraclet, l'esprit saint, que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit (Jean 14 : 25 – 26). D’après ces paroles, les Esprits devaient accomplir une double tâche. Tout d’abord celle de remettre en mémoire l’enseignement dispensé par le Christ lorsqu’il était homme et d’en confirmer l’authenticité. Ensuite celle de prolonger l’enseignement du Christ et de communiquer les vérités que le Christ, pour les raisons évoquées, n’avait pas encore révélées. De plus les Esprits devaient rester auprès des croyants parce que la puissance du mal et la faiblesse humaine menaçaient constamment d’induire des erreurs. Ainsi, les générations à venir ne seraient pas réduites à dépendre des seules traditions religieuses de leurs ancêtres. Chacun sait que les traditions ne sont pas une garantie contre l’erreur. Les traditions n’offrent aucun moyen pour faire la différence entre ce qui provient de la source divine et ce qui a pour origine l’erreur humaine.

    Donc, selon la promesse du Christ, les messagers célestes revenaient sans cesse sous la forme d’Esprits de vérité. D’ailleurs, les apôtres se réclamaient toujours de ces Esprits en demandant aux hommes de croire à leur doctrine. Paul fait constamment mention de ces porteurs de la vérité : Car c'est à nous que Dieu l'a révélé par l'esprit ; l'esprit en effet sonde tout, jusqu'aux profondeurs de Dieu. Qui donc entre les hommes sait ce qui concerne l'homme, sinon l'esprit de l'homme qui est en lui ? De même, nul ne connaît ce qui concerne Dieu, sinon l'esprit de Dieu. Or, nous n'avons pas reçu, nous, l'esprit du monde, mais l'esprit qui vient de Dieu, pour connaître les dons gracieux que Dieu nous a faits. Et nous en parlons non pas avec des discours enseignés par la sagesse humaine, mais avec ceux qu'enseigne l'esprit, exprimant en termes spirituels des réalités spirituelles. L'homme psychique n'accueille pas ce qui est de l'esprit de Dieu : c'est folie pour lui et il ne peut le connaître, car c'est spirituellement qu'on en juge. (Corinthien 2 : 10 - 14). Vous êtes manifestement une lettre du Christ, apportée par nous, qui a été écrite non avec de l'encre mais avec un esprit du Dieu vivant (Corinthiens 3 : 3). Sachez-le, en effet, mes frères, l'évangile que j'ai annoncé n'est pas à mesure humaine, ce n'est pas non plus d'un homme que je l'ai reçu ou appris, mais par une révélation de Jésus Christ (Galates 1 : 11 – 12).
    Il n’y a pas que les apôtres qui reçurent leur doctrine du Christ, mais également les médiums que l’on rencontrait partout dans les communautés chrétiennes. Tu sais qu’on les appelait « prophètes » . Paul écrit que les mystères du Christ viennent : d'être révélé maintenant à ses saints apôtres et prophètes, par l'esprit (Ephésiens 3 : 5). Grâce aux médiums qui étaient les instruments des bons Esprits, les fidèles pouvaient toujours, et à tout moment, s’assurer de la valeur d’une vérité et comment il fallait l’interpréter. Voilà pourquoi Paul écrit aux Philippiens :et si, sur quelque point, vous pensez autrement, là encore Dieu vous éclairera. (Philippiens 3 :15). Ils pouvaient donc consulter Dieu à volonté dans les assemblées du culte et ils recevaient la réponse des Esprits de Dieu qui s’exprimaient par la bouche des médiums.

    Pierre dit clairement que les prophètes anciens et ceux de son temps annonçaient l’évangile avec le concours d’un esprit saint envoyé du Ciel. Dans une autre épître Pierre ajoute : Avant tout, sachez-le : aucune prophétie de l'écriture n'est objet d'explication personnelle ; ce n'est pas d'une volonté humaine qu'est jamais venue une prophétie, c'est poussés par un esprit saint que des hommes ont parlé de la part de Dieu (Pierre 1 : 20-21). Le mot « prophétie », que l’on trouve si souvent dans la Bible, ne signifie pas, comme vous le pensez parfois, la prédication d’un événement à venir. Une prophétie est tout message venant d’un esprit de Dieu et transmis par la bouche d’un médium humain.
    Dans l’Ancien Testament, Dieu invitait les hommes à venir chercher la vérité auprès de lui : « Consultez moi ! ». Et Dieu la leur communiquait par ses Esprits. Selon son propre aveu, le Christ devenu homme recevait la vérité par le biais des Esprits de Dieu. Il promis à ses apôtres de les initier à toutes les vérités par l’intermédiaire des Esprits de vérité. Les apôtres témoignent que cette promesse du Christ s’est réalisée et que, par conséquent, la doctrine leur a été communiquée par des Esprits de Dieu. »

    Le christianisme actuel ne possède plus cette source
    « D’ou le christianisme actuel puise-t-il la vérité ?
    Les prédicateurs chrétiens des différentes confessions religieuses peuvent-ils prétendre qu’un esprit de Dieu parle par leur bouche ? Peuvent-ils affirmer avec Paul qu’ils ont reçu leur doctrine non des hommes, mais qu’ils la tiennent d’une révélation du Christ sans l’avoir apprise autrement ?
    Non, ils ne le peuvent pas !
    Ils ne sont que des serviteurs, des employés de leurs Eglises. Ils ont appris la doctrine de leur Eglise respective dans les écoles, les séminaires et les universités. Ils ont appris la sagesse humaine, la sagesse dispensée par des professeurs et farcie d’erreurs pour la répéter à leur tour à leurs fidèles. Ils ne savent rien de ce qui vient des messagers de Dieu et des porteurs de la vérité.
    Comme le dit Paul, c’est folie pour eux de croire qu’aujourd’hui un enseignement puisse venir d’un esprit de Dieu. Selon eux, ce n’est plus nécessaire. Ils pensent que cela était utile autrefois, lorsque l’humanité ignorait les connaissances de votre siècle moderne. Bien sûr, Moïse devait encore se mettre en relation avec les Esprits de Dieu et consulter Dieu pour accéder à la vérité. Bien sûr, les grands prophètes, le Christ et les apôtres devaient faire de même. Mais ils disent qu’aujourd’hui tout cela est désuet et a fait son temps. Vous vous fiez au progrès de votre science livresque. Vous savez écrire, vous puisez votre science dans des millions de livres savants à votre disposition. Et ce sont précisément vos théologiens, vos docteurs et vos professeurs ès sciences sacrées, si imbus de leur savoir, qui ont introduit les doctrines contre lesquelles Paul met en garde quand il dit : Prenez garde qu'il ne se trouve quelqu'un pour vous réduire en esclavage par le vain leurre de la philosophie, selon une tradition toute humaine, selon les éléments du monde, et non selon le Christ (Colossiens 2 : 8). Ou encore : Pour avoir dévié de cette ligne, certains se sont fourvoyés en un creux verbiage ; ils ont la prétention d'être des docteurs de la loi, alors qu'ils ne savent ni ce qu'ils disent, ni de quoi ils se font les champions (Timothée 1 : 6 - 7). Ceux-là sont les diviseurs, des instinctifs, qui n'ont pas un esprit. Vous, bien aimés, édifiez vous vous-même sur votre très sainte foi, priant dans un esprit saint(Jude 19 - 20). »

    Les erreurs qui découlent de ce fait
    « Les Esprits de Dieu ont depuis longtemps été écartés par et dans les Eglises chrétiennes. Les dirigeants des Eglises ont étouffé l’esprit saint. Mais là où les Esprits de Dieu ont dû céder, d’autres Esprits ont pris leur place. Voici ce qu’en dit Paul à Timothée : L'esprit dit expressément que, dans les derniers temps, certains renieront la foi pour s'attacher à des Esprits trompeurs et à des doctrines diaboliques, séduits par des menteurs hypocrites marqués au fer rouge dans leur conscience (Thimothée 4 : 1 – 2). Les puissances du mal ont remplacé les Esprits du bien pour masquer la vérité et lui substituer le mensonge. Elles utilisent toutes les faiblesses humaines pour atteindre leur but. Elles se servent de la volonté de domination, de l’ambition orgueilleuse des savants, de la soif de puissance, de la course aux honneurs, à l’argent et au bien-être matériel. Toutes ces faiblesses les aident à falsifier les vérités sur la sagesse, l’amour et la pitié de Dieu. Toutes ces faiblesses leur permettent de forger des liens avec lesquels les dirigeants des Eglises asservissent les peuples naïfs et inexpérimentés pour les plier selon leurs intérêts.
    La racine de tout mal est la cupidité, le désir immodéré des richesses. Or l’argent joue un rôle capital dans vos Eglises chrétiennes. Satan savait ce qu’il faisait lorsqu’il fit de la collecte de fonds un élément nécessaire à l’organisation des religions. Il savait que par l’argent il arriverait facilement à conduire les dirigeants ecclésiastiques à l’erreur. Satan savait qu’aucun d’eux ne mettrait en péril une carrière brillante et bien rémunérée de fonctionnaire de l’Eglise, même s’il devait s’apercevoir d’une erreur dans la doctrine qu’il s’évertuait à prêcher.
    C’est ainsi que, dès le moment où l’on renonça à communiquer avec le monde des Esprits de Dieu, les erreurs les plus variées et les plus dommageables furent introduites dans le christianisme. De siècle en siècle la situation empirait. Une vérité après l’autre fut contaminée par l’erreur et rendue incompréhensible. Quelle en a été la conséquence ? Aujourd’hui vous vous trouvez confronté à un christianisme entièrement divisé. Vous voyez d’innombrables organisations religieuses qui prêchent tout sauf la vérité, et dont chacune fait passer son credo pour la véritable doctrine du Christ. Comment dans ces conditions, pouvez vous vous étonner qu’un christianisme, si dénaturé, si divisé, n’exerce plus d’influence sur l’humanité ? Rendez au peuple le christianisme des premiers chrétiens ! Enlevez de ses épaules le poids que vous lui faites porter par des préceptes de votre cru, issus de votre despotisme et de votre esprit autoritaire . Mettez à nouveau les hommes en communication avec les messagers de Dieu porteurs de la vérité. Vous serez alors étonné de voir quelle influence le vrai christianisme est capable d’exercer sur l’humanité actuelle.

    L’Eglise catholique essaie de se convaincre que l’éclatement provient du fait que les autres communautés chrétiennes se sont séparées d’elle, la seule vraie Eglise capable de procurer le salut. Je vais te démontrer que l’Eglise catholique, elle non plus, ne possède plus grand chose, et même pratiquement plus rien, du christianisme du Christ et des apôtres. »

    L’inexistence de l’infaillibilité papale en tant que source de vérité
    « L’Eglise catholique a certes réussi à trouver un palliatif humain pour remplacer les Esprits de Dieu qui étaient actifs dans les premiers temps du christianisme. Pour cela elle inventa l’infaillibilité papale. C’était la solution la plus simple pour contourner toute question sur la vérité. Le Christ serait ainsi débarrassé du souci de devoir envoyer les Esprits de vérité aux hommes égarés comme il s’y était engagé. De plus, le Christ se trouvait délié de sa promesse de rester auprès des siens tous les jours jusqu’à la fin des temps. N’y avait-il pas un « vicaire du Christ » sur la terre ? Là où il y a un vicaire, celui dont il est le vicaire n’a plus besoin de remplir ses fonctions.
    Par la proclamation du dogme de l’infaillibilité d’un vicaire de Jésus-Christ sur terre, la communication des vérités divines fut totalement abandonnée aux mains d’hommes pêcheurs et faillibles. Les Esprits de Dieu, messagers de la vérité, s’en trouvaient écartés. Ainsi la porte fut largement ouverte à la fantaisie, au caprice et au despotisme des hommes.
    Vous osez dire que « l’Esprit Saint » prête son concours lors de l’élection du pape. Cependant vous ne pouvez citer aucun cas où un pape aurait été désigné directement et nommément par un esprit de Dieu. Est-ce qu’une seule fois, lors d’un conclave, un esprit de Dieu a fait savoir, par l’intermédiaire de l’un des cardinaux électeurs faisant office d’instrument, qui devait être élu pape ? Les Esprits de Dieu procédaient pourtant ainsi dans les premières communautés chrétiennes, ils utilisaient la bouche des médiums lorsqu’il s’agissait d’élire un presbyte ou un épiscope. Il n’y a qu’à se reporter à l’histoire des papes pour se rendre compte comment les choses se passaient. Bien souvent, on aurait pu croire à des manœuvres diaboliques. Les intrigues et les machinations se multipliaient. On ne reculait pas devant l’emploi des armes pour couronner de la tiare les partisans et les favoris de certaines familles. N’y a-t-il pas eu des papes dont les faits et gestes ressemblaient davantage à ceux d’un instrument de l’enfer plutôt qu’aux comportements d’un serviteur de Jésus-Christ ? Alors, pour contourner cette objection, vous avez construit une curieuse explication. Quand il s’agit du pape, vous faites une distinction entre le pape en tant qu’homme et le pape en tant que vicaire du Christ. Vous prétendez que même l’homme le plus abject, dès qu’il devient pape, remplace le Christ sur terre et acquière soudainement l’infaillibilité en matière de foi. Donc, il pourrait être un instrument de Satan et en même temps le vicaire du Christ. N’est-ce pas là la plus grande injure que vous puissiez faire à Dieu et au Christ ? Aucun homme, quel qu’il soit, ne pourrait devenir, même pour une heure le vicaire de son ennemi juré. Croyez-vous que Dieu confierait ses dons de grâce et de salut à un serviteur de l’enfer ? Tout homme qui réfléchit un tant soit peu répondra non à une pareille question.

    Les Esprits n’apportent leurs dons qu’à des êtres fidèles à Dieu et ils les abandonnent quand cette fidélité cesse. L’histoire de Saül te renseigne suffisamment à ce sujet. Tant que le roi béni de Dieu restait fidèle à Dieu, ses contacts avec les Esprits de Dieu étaient quotidiens et il pouvait « consulter Dieu » à chaque fois qu’il désirait mieux comprendre telle ou telle vérité. Dieu répondait sans tarder par l’intermédiaire de ses Esprits de vérité. Dès que Saül cessa d’être fidèle à Dieu, toute communication, tout échange, avec les Esprits de Dieu s’arrêta aussitôt. Ses questions faites à Dieu restèrent sans réponse. Ce furent alors les Esprits du mal qui prirent la relève. Tous les dons que Saül avait reçus lui furent retirés.
    Un homme mauvais ne peut être et ne deviendra jamais le détenteur de dons sacrés venant de Dieu, et un pape pervers non plus. Par conséquent, on peut affirmer que les mauvais papes n’ont jamais possédé le don de l’infaillibilité. Comme vous n’avez aucun moyen de savoir avec certitude si un pape, ou un autre homme, est, au fond de lui, l'ami ou l'ennemi de Dieu, vous ne pourrez jamais savoir si les paroles d'un pape reposent sur la vérité ou l'erreur.
    Donc, seul Dieu choisit les individus auxquels il enverra ses Esprits. Une élection humaine ne saurait faire d'un homme le porteur des vérités divines. Même le Christ n'a pas pu choisir ses apôtres selon son bon vouloir. Dans les Actes il est expressément dit qu'il : les avait choisis par un esprit saint (Actes 1 : 2). Il est donc encore plus mensonger d'affirmer que Dieu pourrait lier un don d'infaillibilité à une fonction humaine telle que la papauté.

    Vos commentaires, qui s'appuient sur certains passages du Nouveau Testament pour tenter de prouver votre dogme de l'infaillibilité pontificale, sont donc erronés. Vous citez les paroles suivantes du Christ : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et les portes de l'Hadès ne tiendront pas contre elle. Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : quoi que tu lies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour lié, et quoi que tu délies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour délié (Matthieu 16 : 18 - 19) De ces paroles vous tirez la conclusion que Pierre, en tant qu'homme, est devenu la base et le fondement de l'Eglise du Christ. Vous dites que ce même Pierre, devenu le chef de cette Eglise, ne saurait se tromper en matière de foi. Vous dites qu'il a, en outre, reçu le pouvoir de lier et de délier afin de décider qui seraient les membres de cette Eglise. Vous prétendez également que l'autorité papale a non seulement été confiée et déléguée à Pierre, mais qu'elle est transmissible à ses successeurs. Ses successeurs, dites-vous, sont les papes de l'Eglise catholique romaine et le pape est l'héritier spirituel de Pierre, avec les mêmes pouvoirs et les mêmes dons dont disposait Pierre.
    Ces interprétations ne sont que des sophismes !
    Ce n'est pas en tant qu'homme que Pierre fut désigné comme le rocher sur lequel le Christ allait bâtir son Eglise. La promesse du Christ ne concernait que la foi exprimée par Pierre à ce moment là. Une foi comme celle de Pierre, qui savait que le Christ était le Messie envoyé de Dieu, voilà ce qui est durable, impérissable et invincible, et non pas la personne de Pierre. Ce Pierre-là fut bientôt vaincu par l'enfer, lorsqu'il renia le Christ par trois fois en le jurant solennellement avec un serment. Le cas de Pierre nous fournit l'exemple du peu de confiance que Dieu peut accorder à l'homme en tant qu'instrument du salut. Dépendre d'un homme, ce serait bâtir sur du sable et ériger la grande entreprise du salut de l'humanité sur des fondations bien branlantes. Une seule chose reste immuable : la foi en la vérité transmise par les Esprits messagers de Dieu. Pierre avait reçu de la part des messagers de Dieu, la vérité que le Christ était le Messie. Le Christ lui avait dit : Tu es heureux, Simon fils de Jonas, car cette révélation t'est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux(Matthieu 16 : 17). C'est parce que Pierre avait reçu cette vérité des Esprits de Dieu qu'il y croyait fermement. C'est cette foi robuste qui le plaçait sur un roc inébranlable. Les Esprits de Dieu ne sont pas des menteurs. Quiconque se comporte comme Pierre se tient debout sur le même rocher que Pierre, avec sa foi ferme et solide. Quiconque est prêt à accepter la vérité divine transmise par la bouche des messagers de Dieu, appartient à l'Eglise du Christ. L’Eglise du Christ est par conséquent une Eglise spirituelle. Elle ne reconnaît aucun lien avec une quelconque organisation terrestre qui en ferait partie. Elle ne connaît ni prêtres, ni évêques investis dans leur autorité par le clergé humain catholique. Elle ne connaît point de pape infaillible. Le Christ n'a pas de vicaire ici-bas. Des hommes appartenant à toutes les religions du monde font partie de l'Eglise du Christ.

    Cette église spirituelle du Christ ne sera jamais vaincue par les cohortes du mal. Car elle est source de vérité et la vérité demeure invincible. Ses messagers ne sont pas des êtres humains, ni des papes, ni des évêques, ni des prêtres, mais les Esprits du royaume de Dieu.
    Les « clefs du royaume », promises par le Christ à Pierre en récompense de sa foi, sont les vérités divines. C'est avec ces vérités que Paul pouvait lier et délier ceux qui se trouvaient dans l'erreur. Quiconque refuserait les clefs en préférant l'incrédulité à la vérité, s'enfoncerait encore davantage dans l'erreur et y resterait englué. Quiconque accepterait les clefs se verrait délié des liens de l'erreur. Le fait d'être lié ou délié était valable pour la vie terrestre, mais encore plus pour la vie dans l'au-delà.
    La même image des « clefs du royaume » se trouve dans un autre passage du Nouveau Testament. Le Christ s'en sert pour fustiger les chefs de l'Eglise terrestre. Ceux-ci avaient remis la « mauvaise clef » au peuple en lui prêchant les doctrines issues de la tradition humaine. La « mauvaise clef » ne pouvait pas ouvrir la porte du royaume des cieux. La « bonne clef » que Jean Baptiste et le Christ tendait au peuple, et que le peuple était prêt à accepter, lui fut arrachée des mains par le clergé de cette époque. C'est pourquoi le Christ s'écria : Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites, qui fermez aux hommes le royaume des cieux ! Vous n'entrez certes pas vous-mêmes, et vous ne laissez même pas entrer ceux qui le voudraient !(Matthieu 23 : 13).
    Les paroles : Pais mes agneaux, pais mes brebis (Jean 21 : 15 - 17), que le Christ adressa à Pierre après sa résurrection sont également interprétées par vous comme un traitement de faveur à l'égard de Pierre, mais à tort. Pierre avait renié son maître publiquement et trois fois par serment. Selon la logique humaine, on aurait pu penser que le Christ renverrait cet infidèle et lui retirerait tout ministère apostolique. Pierre lui-même était persuadé que le Christ le rejetterait en vertu de ces paroles : celui qui m'aura renié à la face des hommes sera renié à la face des anges de Dieu (Luc 12 : 9). Vous auriez agit de la même façon, vous les hommes, dans de semblables circonstances. Le Christ, lui, eut pitié de Pierre touché par le repentir. Il le mit au même rang que les autres apôtres et lui conféra à lui aussi les fonctions pastorales. Lui aussi, malgré sa défection et son infidélité, conduira ses semblables, les autres hommes, et ira les faire pâturer dans les prairies de la vérité, comme le feront les autres apôtres. La question que le Christ répéta par trois fois : Pierre m'aimes-tu ? (Jean 21 : 15 - 17), devait remettre en mémoire à Pierre son triple reniement et lui rappeler combien la bonté de Dieu envers lui était grande. Malgré son reniement passé, Pierre n'était pas rejeté. Dieu lui réservait toujours un rôle de pasteur d'hommes, d'annonciateur du royaume de Dieu et d'instrument des Esprits de Dieu.

    Tu vois combien sont erronées les interprétations de ces passages bibliques données par ton ancienne Eglise. Tu vois que ces passages ne justifient en rien les raisonnements qui aboutissent à une position plus élevée de Pierre par rapport aux autres et à l'infaillibilité de la papauté romaine. Il y a belle lurette que l'enfer a eu raison de cette Eglise-là. Et c'est aussi le mal qui est à l'origine du prétendu dogme de l'infaillibilité. Comme de nombreux enseignements de cette Eglise contiennent de grosses erreurs, l'enfer a tout intérêt à maintenir intactes ses erreurs au sein de l'humanité, et cela le plus longtemps possible. L'Eglise terrestre ne peut plus revenir sur ce qu'elle a enseigné, et enseigne encore, sous le sceau de l'infaillibilité. Revenir sur ses erreurs équivaudrait pour elle a un suicide.
    Vous accumulez les contrevérités dans votre doctrine de l'autorité papale. Il est historiquement faux de prétendre que l'évêque de Rome est le successeur de Pierre dans le magistère apostolique. Les organisateurs des premières communautés chrétiennes ne furent désignés ni par les apôtres, ni par une élection humaine, mais par les Esprits de Dieu qui se manifestaient à cet effet. Si, dans des cas isolés, un apôtre ou son disciple instaurait un responsable dans la communauté, il ne le faisait qu'après qu'un esprit de Dieu l'eut désigné comme tel. Aucun responsable n'avait droit à un traitement privilégié et aucun apôtre n'avait plus d'autorité qu'un autre. Paul dit à propos des notables et des principes hiérarchiques : peu m'importe ce qu'alors ils pouvaient être, Dieu ne fait point acception des personnes (Galates 2 : 6). Dans le même passage, Paul raconte qu'il avait critiqué Pierre devant tout le monde, et qu'il lui avait reproché de ne pas agir en conformité avec la vérité de l'Evangile.
    S'il avait suffi que Dieu révélât à l'apôtre Pierre, en tant que premier pape infaillible, les vérités du salut, alors la descente des Esprits dans les premières communautés chrétiennes n'aurait servi à rien. Car alors, ces communautés auraient possédé, en la personne de Pierre, une source de vérité infaillible et sûre. Pourquoi Paul ne fut-il pas envoyé auprès de Pierre afin que celui-ci lui indique la vérité ? Il lui était pourtant facile de se rendre auprès de Pierre. Pourquoi, dans ces conditions, Paul a-t-il été, selon ses propres paroles, renseigné par le Christ lui-même ?
    Je vais t'expliquer dans le détail les vérités de l'enseignement du Christ, du moins sur les points essentiels. Je les comparerai aux enseignements actuels, en particulier aux principes que tu prêchais en tant que prêtre de l'Eglise catholique. Ainsi, je répondrai à la demande que tu m'as exprimée si souvent. Par la même occasion, les doctrines des autres Eglises chrétiennes qui divergent de la doctrine du Christ seront démontrées comme fausses et écartées.»

    Il n’y a pas de Dieu en trois personnes
    « Le Christ enseignait un Dieu unipersonnel, créateur du Ciel et de la Terre. Le Christ ne connaît pas de Dieu en trois personnes tel que l'enseigne l'Eglise catholique et d'autres Eglises chrétiennes. Seul le Père est Dieu. Personne n'est son égal, ni le fils, ni celui que vous appelez « le saint esprit ».
    Après sa résurrection, le Christ dit : Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu (Jean 20 : 17). D'après le paroles du Christ, c'est le Père qui domine tout : Mon Père, quant à ce qu'il m'a donné, est plus grand que tout. Nul ne peut rien arracher de la main du Père (Jean 10 : 29). Si le Père est le plus grand, il n'existe rien qui puisse l'égaler. Il est alors supérieur au fils. C'est ce que le Christ affirme quand il dit : si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais vers le Père, parce que le Père est plus grand que moi (Jean 14 : 28). Jésus dit du Père qu'il est le seul qui soit bon. Lorsque quelqu'un s'adressait à Jésus et l'appelait « bon maître », il avait coutume de répondre : pourquoi dis-tu que je suis bon ? Personne n'est bon excepté Dieu seul (Luc 18 : 19).
    Parce que Dieu est au-dessus de tout, il peut donner le pouvoir à qui il veut. Ainsi, Dieu a donné tout pouvoir à son fils qui l'atteste dans sa prière : Père, l'heure est venue, glorifie ton fils, afin que ton fils te glorifie et que, selon le pouvoir que tu lui as donné sur toute chair, il donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés (Jean 17 : 1 - 2).
    Je t'ai expliqué, l'Ecriture Sainte en main, que le Christ n'est pas Dieu, lorsque je t'ai entretenu de sa vie et de son œuvre. Les apôtres enseignaient aussi que seul le Père est Dieu, et non le fils qui a reçu le titre de « Seigneur » de la part du Père. Paul écrit : Il n'est de Dieu que le Dieu unique. Car, bien qu'il y ait, soit au ciel, soit sur la terre, de prétendus dieux, et de fait, il y a quantité de dieux et quantité de seigneurs, pour nous en tous cas, il n'y a qu'un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses, et un seul Seigneur, Jésus Christ, par qui viennent toutes choses et par qui nous allons (Corinthiens 8 : 4 - 6).
    En outre, Paul appelle le Père : « le Dieu du Christ » : Daigne le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père de la gloire, vous donner un esprit de sagesse et de révélation, qui vous le fasse vraiment connaître (Ephésiens 1 : 17). D’après Paul, la manifestation de Jésus-Christ est rendue possible par la puissance de Dieu qui est : le Bienheureux et unique Souverain, le Roi des rois et Seigneur des seigneurs, le seul qui possède l'immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul d'entre les hommes n'a vu ni ne peut voir. A lui appartiennent honneur et puissance à jamais ! Amen (Timothée 6 : 14 – 16). Si le Père est le seul à posséder l’immortalité, c’est que le Fils ne la possède pas. Donc le fils n’est pas Dieu, mais il est bien ce qu’il dit être et ce que les apôtres disent de lui. Il est le fils de Dieu, inférieur au Père, une créature du Père.
    La Bible dans son intégralité, aussi bien l’Ancien que le Nouveau Testament, ne connaît qu’un Dieu en une seule personne. Le Père est Dieu et seul et unique Dieu. Aucun des fils de Dieu, ni le premier-né ni les autres fils de Dieu ne sont Dieu.

    Parce que vous dites que le Christ est Dieu, vous vous heurtez à d’invincibles difficultés. Vous avez du mal à comprendre la personne de Jésus, sa vie, sa passion et sa mort. Cette fausse idée vous empêche de saisir pleinement son enseignement, pourtant clair, au sujet de sa situation vis à vis de Dieu. Bien que sa position soit la plus élevée, au sommet des Esprits sublimes, il demeure une créature vis à vis de son créateur.
    Vos théologiens se voient contraints d’utiliser des artifices puérils pour tenter de faire harmoniser les faits indéniables de la vie de Jésus, et ses propres paroles, avec sa prétendue divinité. Ils fabriquent une personne de Jésus et disent que dans le Christ-homme il y avait deux personnalités, l’une humaine et l’autre divine. De là, disent-ils, le Christ possédait deux volontés et deux connaissances, une volonté humaine et une volonté divine, une connaissance humaine et une connaissance divine. Ces deux personnalités ne forment cependant qu’une seule personne.
    Ce sont là des chimères et de fausses conceptions !
    Chaque esprit est une personne indépendante. Dieu lui-même ne saurait fondre deux Esprits, deux personnalités en une seule personne. De même que Dieu ne saurait faire de deux êtres humains un seul être. Il ne le peut pas, malgré toute sa puissance, en raison de la contradiction qu’il y aurait à ce que deux soit égal à un.
    Votre bon sens devrait tout de même vous faire comprendre que le Christ, s’il avait été Dieu, n’aurait pas pu s’écrier sur la croix : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?(Matthieu 27 : 46). Dieu ne peut pas s’abandonner lui-même.
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    Message  Arlitto Jeu 19 Nov 2020 - 19:01

    Et lorsqu'il est dit dans l'Ecriture Sainte que : le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père (Romains 6 : 4), pourquoi fallait-il la puissance et la gloire du Père si le Christ était Dieu lui-même ? Selon votre logique, après sa mort terrestre, le Christ se trouvait débarrassé de son corps humain et de sa partie humaine. Donc le Christ n'était plus que Dieu et ne possédait plus que sa partie divine. Dans ces conditions, pourquoi le Christ devait-il aller chercher ailleurs une gloire qu'il était censé posséder lui-même ? Vous vous engluez dans des contradictions impossibles à résoudre.
    Comment expliquez-vous que le Christ ne dit pas une seule fois : « Je suis Dieu » ou « Je suis l'égal du Père en tout » ? Jésus a souvent parlé de son lien avec le Père et il n'a jamais énoncé une seule fois la prétendue vérité qu'il était Dieu lui-même. Il ne se désigne que sous le nom de « fils de Dieu » et affirme que pour tout, il dépend du Père. Il déclare solennellement : Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul véritable Dieu, et celui que tu as envoyé : Jésus-Christ (Jean 17 : 3). Il n'est que l'envoyé de Dieu, il n'est pas Dieu. Paul l'appelle : l'image du Dieu invisible, premier-né de toute créature (Colossiens 1 : 15). Il est donc une créature de Dieu, il a été créé par Dieu, il n'est pas davantage Dieu que toutes les autres créatures.

    Les falsifications de la Bible
    Comme on ne trouvait pas de références dans le Nouveau Testament pour appuyer la fausse doctrine de la divinité du Christ, on eut recours à la falsification de plusieurs passages de la Bible. Il s'agissait de fabriquer des preuves de la divinité du Christ. Je vais en citer plusieurs exemples.
    Dans son épître aux Romains (9 : 3 - 5), Paul a écrit : « Je souhaiterais être moi-même séparé du Christ, si par là je pouvais sauver mes frères, ceux de ma race selon la chair ; ils sont Israélites. Eux, adoptés comme peuple de Dieu, eux qui ont eu la gloire, les alliances, la législation, le culte, les promesses, les patriarches, d’eux est issu, selon la chair, le Messie. Que Dieu qui est au-dessus de tout, en soit à jamais béni et loué. Amen. » C’est parce qu’il reconnaît que le Messie est issu, selon la chair, du même peuple que lui, que Paul bénit Dieu, comme il le fait souvent dans ses épîtres. Or ce passage a été falsifié et rendu de la manière suivante : Je souhaiterais d'être moi-même anathème, séparé du Christ, pour sauver mes frères, ceux de ma race selon la chair, eux qui sont Israélites, à qui appartiennent l'adoption filiale, la gloire, les alliances, la législation, le culte, les promesses et aussi les patriarches, et de qui le Christ est issu selon la chair, qui est au-dessus de tout, Dieu béni éternellement. Amen. En déplaçant « qui est au-dessus de tout », on a imprimé au Messie la marque de la divinité et on a introduit des contradictions dans la Bible.
    Une falsification du même cru se trouve dans l’épître de Paul à Tite (2 : 13). Paul a écrit : « Et cela dans l’attente de la bienheureuse espérance et de la manifestation glorieuse de notre grand Dieu et de celle de notre sauveur Jésus-Christ ». Dans ce passage, Paul parle de la manifestation glorieuse de Dieu, qui doit être le but recherché par la création matérielle, et de la glorieuse manifestation du sauveur Jésus – Christ par laquelle on peut parvenir à Dieu conformément aux paroles du Christ : Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi (Jean 14 : 6). Ce passage a été falsifié et rendu de la manière suivante : En attendant la bienheureuse espérance et l'apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, le Christ Jésus. Cette traduction a pour objet de donner au lecteur l’impression que Jésus-Christ est le grand Dieu dont nous devons attendre la glorieuse manifestation.

    De telles falsifications n’échappent pas au lecteur qui est familier avec les épîtres de Paul. Ce lecteur attentif saura que Paul, dans tous ses écrits, fait nettement la distinction entre la personne du Christ et la personne divine. Il saura que Paul parle du Père comme du Dieu du Christ, et du Christ comme du « Seigneur » choisit par le Père. Il saura que Paul enseigne que Dieu mettra tous les ennemis sous les pieds du fils, et que le dernier ennemi à se soumettre sera Lucifer, le prince de la mort, et qu’alors le fils lui-même se soumettra au Père afin que tous se retrouvent en Dieu : Le dernier ennemi détruit, c'est la Mort ; car il a tout mis sous ses pieds. Mais lorsqu'il dira : « Tout est soumis désormais », c'est évidemment à l'exclusion de Celui qui lui a soumis toutes choses. Et lorsque toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même se soumettra à Celui qui lui a tout soumis, afin que Dieu soit tout en tous(Corinthiens 15 : 26 – 28).
    Paul salut toujours ainsi : « Que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec vous ». Il ne dit jamais : « Que la grâce de notre Dieu Jésus Christ soit avec vous ». Si donc, dans quelque passage que ce soit de votre Bible actuelle on prétend lire autre chose que cette vérité, que seul le Père est Dieu, alors soit votre traduction est fausse et vous pouvez le vérifier, soit le texte grec qui a servi à votre traduction a été falsifié.
    Parfois il y a même falsification du texte grec en même temps qu’une mauvaise traduction dans votre langue. Tu trouveras un exemple de ce genre dans l’épître de Paul aux Philippiens, qui aujourd’hui apparaît comme ceci : Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus. Lui, de condition divine, ne retient pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu. Mais il s'anéantit lui-même, prenant condition d'esclave, et devenant semblable aux hommes. S'étant comporté comme un homme (Philippiens 2 : 5 –7). Le texte correct était le suivant : « Ayez les mêmes sentiments en vous que le Christ Jésus, même si extérieurement il ressemblait à un dieu, il n’a pas considéré qu’il se rabaissait en s’humiliant devant Dieu, mais il s’est dépouillé et a pris extérieurement l’aspect d’un esclave… » Il est vrai que le Christ, sous la forme de son corps céleste, comme esprit, ressemble à Dieu. Tous les Esprits qui le voient pour la première fois croient voir Dieu, telle est la splendeur dont Dieu a revêtu son premier-né. La falsification grossière du texte a consisté à remplacer les mots « être ressemblant à Dieu » par les mots « être l'égal de Dieu ».

    Comme je viens d’employer l’expression « ressembler à un dieu », je voudrais y rattacher le passage du début de l’évangile selon Jean que vous citez également pour démontrer la divinité du Christ : Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu. Il était au commencement avec Dieu (Jean 1 : 1 – 2). Regardez mieux le texte grec, il n’est pas dit « le Verbe était Dieu » mais « le verbe était un dieu» . Jean se sert des mots « un dieu » selon l’expression employée à cette époque pour désigner quelqu’un qui faisait fonction d’instrument de Dieu, quelqu’un qui était en relation constante et particulière avec Dieu, quelqu’un qui était un envoyé de Dieu. Dieu avait employé la même expression en s’adressant à Moïse, ce grand envoyé et prototype du Christ : Aaron parlera pour toi au peuple ; il te tiendra lieu de bouche et tu seras pour lui un dieu (Exode 4 : 16). Lorsque le clergé juif reprocha au Christ de se faire l’égal de Dieu, en se désignant lui-même comme « fils de Dieu », il leur posa la question suivante : N'est il pas écrit dans votre Loi: J'ai dit : vous êtes des dieux ? (Jean 10 : 34). Puis il continua : « Si donc l’Ecriture appelle « dieux » les hommes chargés d’une mission par Dieu, comment pouvez vous m’accuser de blasphème quand je dis : « je suis le fils de Dieu », moi que le Père a consacré et envoyé dans le monde ? » En d’autres termes, le Christ leur dit ceci : « Comment pouvez vous prétendre que je me fais l’égal de Dieu lorsque je dis que je suis le fils de Dieu. Même si j’avais dit : « je suis un dieu », je n’aurai pas blasphémé. Car ceux qui avant moi ont été envoyés par Dieu et chargé par lui d’une mission, ont été appelé des « dieux ». J’aurais d’autant plus de raisons de me présenter comme « un dieu », puisqu’il m’a été confié la tâche la plus haute jamais confiée à un envoyé de Dieu. J’évite à dessein d’employer la désignation « dieu » pour qu’il n’y ait aucun malentendu, et je dis que je suis le fils de Dieu, ce qui correspond à la vérité. »

    Paul de son côté, écrit : Car, bien qu'il y ait, soit au ciel, soit sur la terre, de prétendus dieux - et de fait il y a quantité de dieux et quantité de seigneurs pour nous en tout cas, il n'y a qu'un seul Dieu, le Père, de qui tout vient et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus Christ, par qui tout existe et par qui nous sommes (Corinthiens 8 : 5 – 6). Il s’ensuit que Paul désire voir les chrétiens employer le mot « dieu » au sens propre et non au sens habituellement utilisé jusqu’alors pour désigner les créatures de Dieu. Paul veut que le mot « dieu » soit employé pour désigner le seul vrai Dieu, le Père. Par ailleurs, Paul veut aussi que le mot « seigneur » ne soit employé pour personne, sauf pour désigner Jésus-Christ. Les chrétiens ne devaient donc pas attribuer à Jésus-Christ le qualificatif de « dieu ».
    La première épître de Jean révèle une autre falsification. Le texte original du passage (Jean 5 : 20) est le suivant : « Nous savons que le Fils de Dieu est venu et qu'il nous a donné l'intelligence afin que nous connaissions le Véritable. Nous sommes dans le Véritable, dans son Fils Jésus Christ. Celui-ci est le Véritable et la Vie éternelle.» Ce passage a été altéré. En plus d’autres erreurs, il y a le mot « dieu » qui fut ajouté à la dernière phrase, ce qui donne aujourd’hui : Nous sommes dans le Véritable, dans son Fils Jésus Christ. Celui-ci est le Dieu véritable et la Vie éternelle. Jean enseigne dans ce passage ce que le Christ et les apôtres ont maintes fois affirmé, à savoir que Dieu est le Véritable, le vrai Dieu. Mais le fils est également véritable. Car il parle le langage de Dieu, il répète les paroles de Dieu et enseigne ce que le Père lui a demandé d’enseigner. En tout ce que le Christ prêche, annonce et enseigne, il est tout aussi véritable que le Père lui-même. Par conséquent, ceux qui sont dans le fils sont dans le Dieu véritable. Et comme Dieu a donné à son fils la vie éternelle, le fils est également la vie éternelle pour tout ceux qui sont en lui.

    Une falsification d’importance dans la première épître de Jean (Jean 5 : 8) sert de preuve principale au dogme de la trinité, c’est à dire de l’union de trois personnes distinctes ne formant qu’un seul Dieu. Voici le texte original : Il y en a ainsi trois à témoigner : l'esprit, l'eau, le sang, et ces trois tendent au même but. Les faussaires ont rédigé la phrase suivante : Il y en a trois qui témoignent dans le ciel : le Père, le Verbe et l’Esprit Saint, et ces trois sont un. Vos théologiens catholiques savent bien eux aussi que cette phrase est une interpolation inventée de toute pièce. Malgré cela, on la trouve encore dans certaines éditions catholiques de la Bible, alors que d’autres Eglises chrétiennes l’ont supprimée.
    A part cette altération, vous n’avez pas, dans le Nouveau Testament, de références qui puissent justifier l’enseignement que l’Esprit Saint, comme vous l’appelez est « un » avec Dieu le Père. Le Nouveau Testament désigne par « Esprit Saint » ou « Saint Esprit », ce qui est en réalité l’ensemble, la totalité du monde des Esprits de Dieu. Dieu est un esprit saint. Il est l’esprit le plus haut, le plus saint, le sommet de tous les Esprits. Le fils de Dieu est également un esprit saint. Il est l’esprit le plus haut, le plus saint de tous les Esprits créés.
    Les princes du ciel, Michel, Gabriel, Raphaël et beaucoup d’autres sont des saints Esprits. Toutes les armées de Dieu sont de saints Esprits. Lucifer avant son abandon, était lui aussi un esprit saint. Tous les hommes et toute la création matérielle étaient autrefois de saints Esprits. Le malentendu provoqué par l’expression « l’Esprit Saint » provient de fausses traductions. Là où il faudrait lire UN esprit saint, vos traducteurs ont écrit « le Saint Esprit » ou « l’Esprit Saint », ce qui est inconcevable ! On est en droit de s’en étonner. Les traducteurs n’ignoraient pourtant pas la langue grecque et savaient fort bien que l’emploi de l’article défini ou indéfini est, en grec ancien, soumis à des règles très précises et fort strictes.

    Pendant tes années d’étude, tu as étudié la langue grecque, cette langue dans laquelle vous a été transmis, par copie, le Nouveau Testament. Par conséquent, tu comprends suffisamment le grec pour contrôler mes affirmations. Je vais te citer quelques passages parmi de nombreux autres.
    Prenons l’évangile selon Matthieu. Il est dit dans les premiers chapitres que Marie conçut par le fait d’UN esprit saint (Matthieu 1 : 18), et non pas par le fait de l’Esprit Saint :
    Un peu plus loin on peut lire que l’enfant qui va naître vient d’UN esprit saint (Matthieu 1 : 20), et non pas de l’Esprit Saint, comme s’il n’existait qu’un seul esprit saint :
    Si tu consultes l’évangile de Luc, tu trouveras la même chose. Tu verras qu’il est dit : « UN esprit saint viendra sur toi et la puissance d’UN très haut te prendra sous son ombre » (Luc 1 : 35). Votre traduction dit bizarrement : « L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre. » Ce n’est pas le Très-Haut qui couvrit Marie de son ombre, mais un des plus hauts Esprits de Dieu :
    De même, il est dit auparavant, avant la naissance de Jean : « il sera rempli d’UN esprit saint dès le sein de sa mère » (Luc 1 : 15)
    Et puis d’Elisabeth il est écrit qu’elle fut remplie d’UN esprit saint (Luc 1 : 41)
    Et de Zacharie il est dit qu’il fut rempli d’UN esprit saint et qu’il se mit à prophétiser (Luc 1 : 67)
    Le Christ dit : « Mais si c’est par UN esprit de Dieu que j’expulse les démons, c’est donc que le Royaume de Dieu est arrivé » (Matthieu 12 : 28)
    Et Jean le Baptiste déclare : « Moi, je vous ai baptisé avec de l’eau, mais lui vous baptisera d'UN esprit saint » (Marc 1 : 8)
    Dans les Actes des apôtres, dès les premières lignes, il est dit que Jésus avait choisi ses apôtres sous l’action d’UN esprit saint (Actes 1 : 2) :
    On y trouve aussi que, durant le jour de la Pentecôte, UN esprit saint se posa sur chacun des apôtres et que tous furent remplis d’UN esprit saint (Actes 2 : 4). C’est parce que chaque apôtre recevait en lui un esprit différent que chacun d’eux s’exprimait dans une langue différente.

    Lors de mon explication des chapitres douze et quatorze de l’épître aux Corinthiens, j’ai déjà attiré ton attention sur cette fâcheuse, et même fatale, faute de traduction. Cette erreur vous fait croire qu’il n’existe qu’un seul esprit saint, qui est lui aussi une personne divine, de la même essence que le Père, comme ton ancienne Eglise l’enseigne.
    Tous les passages où le texte grec parle « d’un esprit saint » ou « d’un esprit » ont été traduits par « l’Esprit Saint » ou « l’Esprit ». Lorsque les textes bibliques grecs parlent d’un esprit, c’est pour signifier : un parmi beaucoup. Vous faites un contresens en lisant et en écrivant « l’Esprit Saint ». Ces documents contiennent, certes, d’autres passages dans lesquels il est question de « l’esprit saint » ou de « l’esprit ». Là, c’est pour parler de l’esprit par opposition à la matière, comme dans : Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation : l'esprit est ardent, mais la chair est faible (Matthieu 26 : 41). Ou alors c’est pour parler de l’esprit de Dieu, c’est à dire Dieu lui-même, comme dans : et mon esprit demeure au milieu de vous. Ne craignez pas. Car ainsi parle Yahvé Sabaot (Aggée 2 : 5 - 6). Ou enfin c’est pour parler d’une catégorie particulière d’esprit, tel que les Esprits de lumière, de ténèbres, de sagesse, de vérité, de consolation, comme dans : C'est pourquoi je t'invite à raviver le don spirituel que Dieu a déposé en toi par l'imposition de mes mains. Car ce n'est pas un esprit de crainte que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d'amour et de sagesse (Timothée 1 : 6 – 7). Cela ne veut pas dire qu’il n’existe qu’un seul esprit de lumière, de ténèbres, de sagesse, de vérité, de consolation ou de force. Ici le singulier est employé pour exprimer le pluriel. Cette même façon de s’exprimer existe dans les langues modernes. Vous dites bien à un malade : « je vais chercher le médecin ». Vous ne voulez pas dire par-là qu’il n’existe qu’un seul médecin. Vous dites aussi « le paysan bénéficiera d’une bonne récolte cette année », pour parler de la classe paysanne. Vous dites : l’artisan, le juriste, l’artiste, le théologien, l’automobiliste, pour parler de tous les artisans, les juristes, les artistes, les théologiens et les automobilistes.
    Donc, quand le Christ dit : je vous enverrai d'auprès du Père, l'esprit de vérité, qui vient du Père (Jean 15 : 26), il veut dire un esprit parmi les Esprits de vérité. Tu sais déjà que les Esprits de Dieu sont répartis et classés selon leur vocation et les missions auxquelles ils se consacrent. Il existe des Esprits de protection, des Esprits de combat, des Esprits de consolation, des Esprits se sagesse et d’innombrables autres catégories. Un esprit de vérité reçoit des tâches bien différentes à accomplir, et par conséquent des dispositions et des aptitudes différentes d’un esprit des légions de Michel. Un esprit de combat ne saurait accomplir le travail d’un esprit de consolation, ou de sagesse, ou de vérité. Chaque esprit possède sa vocation particulière, ainsi que les dons et les forces nécessaires à l’exercice de cette vocation.
    Lucifer dispose également de cohortes d’Esprits organisés pour accomplir des missions spécifiques. Il possède une armée de combat, il a à son service des Esprits du mensonge, du découragement, de l’avarice, de l’orgueil, de l’envie, de la vengeance, de la lubricité et de tous les autres vices. Les Esprits, bons ou mauvais, sont des spécialistes dans leur branche et se montrent habiles quand il s’agit de conquérir, pour le bien ou le mal, ceux vers qui ils sont envoyés.

    Tu vois combien la doctrine d’un Dieu en trois personnes contredit non seulement le bon sens, mais encore ne trouve aucune justification dans l’Ecriture Sainte.
    Mais bien que seul le Père soit Dieu, et bien que le Fils et les autres Esprits soient ses créatures, il existe entre le Père, le Fils et les bons Esprits une affinité et une homogénéité très étroites. C’est une communauté dans la volonté et dans l’action. Ce que veut le Père, le Fils aussi le veut, ainsi que les troupes d’Esprits subordonnées au Fils. Dieu est seigneur et maître de toute la création, tant spirituelle que matérielle. Tout lui appartient et Dieu a confié au Fils la direction de la création. Le Père donne au Christ des consignes et des directives tout comme un industriel confie la direction de son usine et de son personnel à son fils aîné. Dans votre organisation économique, le père reste le maître et le propriétaire de l’usine. Le fils dépend du père en toutes choses. Le fils, en tant que directeur général, agit sous la dépendance du père et il suivra les instructions du père. Pour les employés et les ouvriers de l’usine, le fils occupe le rang de patron et le personnel lui doit le respect et l’obéissance. Pour exprimer leurs desiderata, les employés et les ouvriers doivent passer par le fils, en tant que fondé de pouvoir et remplaçant du père qui reste le propriétaire de l’affaire. Applique cet exemple humain aux rapports qui existent entre le Père créateur et le Fils de Dieu, et tu auras compris toutes les déclarations du Christ au sujet de sa relation avec Dieu, son Père.
    Le Fils a reçu du Père tout le pouvoir dont il a besoin pour diriger la création. Il ne le possède pas de lui-même. Tout est soumis au Fils, mais uniquement sur l’ordre du Père. Tout ce que le Père veut réaliser dans sa création qui lui appartient, il le fait par son Fils, mandaté par lui. Tout ce qui doit parvenir au Père ne peut passer que par le Fils. D’où la déclaration : Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi (Jean 14 : 6).
    Le Fils reçoit les ordres et les missions du Père. Tout ce que le Fils ne veut pas exécuter par lui-même, il le délègue aux Esprits qualifiés qui ont vocation d’accomplir les missions en question. Les Esprits se consacrent à ces tâches sur la requête directe du Fils, pour répondre à une demande directe du Père. C’est le sens des paroles adressées par le Christ à ses disciples quand il les envoya enseigner de par le monde : Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du père, ET du fils, ET du saint esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu'à la fin du monde (Matthieu 28 : 18 – 20)
    Ces paroles indiquaient clairement que les apôtres agissaient au nom de trois principes différents. Jésus ne disait pas : « Allez au nom du Père qui est le Fils qui est le Saint Esprit.» Mais au contraire, le Christ avait très souvent déclaré qu'il avait reçu sa mission du Père. Et maintenant Jésus chargeait les apôtres de cette même mission. Voilà pourquoi les apôtres, en l’exécutant, agissaient indirectement sur l’ordre du Père. Comme ils avaient reçu leur mission directement du Fils, alors l’exécution de la mission devait aussi se faire au nom du Fils. Et comme l’exécution de la mission n’était possible qu’avec l’aide et la force d’un esprit de Dieu, alors elle devait également se faire par l’action d’un saint esprit, c'est à dire avec un saint esprit.
    Les saints Esprits dont les apôtres avaient besoin pour accomplir leur travail leur étaient envoyés par le Christ lui-même. Les apôtres se réclament toujours de ces Esprits dans leurs enseignements quand ils déclarent avoir reçu les vérités par l’envoi d’un esprit saint.

    Il en est de même pour toutes les œuvres de Dieu. Vous les réalisez afin d’accomplir la volonté de Dieu, donc au nom du Père. Cette volonté de Dieu est annoncée par le Fils, de sorte que vous agissez aussi au nom du Fils. Enfin, la force dont vous avez besoin vous est donnée par un esprit saint. Vous accomplissez donc cette œuvre avec un esprit saint. »

    Tout retourne à Dieu
    « Le Nouveau Testament parle peu de la création de Dieu et de son destin. Les vérités concernant la création des Esprits, l’apostasie, la défection d’une partie du monde des Esprits sous la conduite de Lucifer, les degrés de l’échelle de perfectionnement, c’est à dire les zones d’avancement créées par Dieu, et que les Esprits tombés peuvent parcourir pour retourner à Dieu, la vérité au sujet de l’incarnation des Esprits, tout cela paraissait aussi difficile à comprendre à cette époque qu’aujourd’hui. Les épîtres des apôtres ne mentionnaient tout cela que partiellement. Il s'agissait d'une matière que l’on enseignait très difficilement par écrit. Elle convenait mieux à un enseignement oral.
    Cependant, Paul fait allusion à ces vérités dans plusieurs passages de ces épîtres. Vous ne comprenez plus ces exposés parce qu’ils sont étrangers à votre philosophie religieuse. Comme vous ne comprenez pas, vos traductions aboutissent à des textes très obscurs comme c’est le cas dans l’épître de Paul aux Romains (8 : 19 – 24) : Car la création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu : si elle fut assujettie à la vanité - non qu'elle l'eût voulu, mais à cause de celui qui l'y a soumise - c'est avec l'espérance d'être elle aussi libérée de la servitude de la corruption pour entrer dans la liberté de la gloire des enfants de Dieu. Nous le savons en effet, toute la création jusqu'à ce jour gémit en travail d'enfantement. Et non pas elle seule : nous-mêmes qui possédons les prémices de l'esprit, nous gémissons nous aussi intérieurement dans l'attente de la rédemption de notre corps.
    D’après mon enseignement, tu peux comprendre l’enchaînement des idées exprimées ici. Paul dit que toute la création attend et espère être dégagée de la servitude liée à son enveloppe matérielle. Les pierres, les plantes, les fleurs, les bêtes, les hommes aspirent à être débarrassés de l'enveloppe physique qui les enserre. Cette espérance de la création n'est concevable que pour des êtres dans lesquels un esprit est incorporé. Dans toute la création, des Esprits sont enchâssés dans les diverses espèces qui composent la matière. Ce sont les Esprits renégats. Ils étaient autrefois des enfants de Dieu obéissants et des saints Esprits resplendissants de gloire. Ils devinrent désobéissants par la suite et furent expulsés de la maison du Père. Ils restent toujours des enfants de Dieu bien qu'ils se trouvent mis à l'écart. Ils conservent la nostalgie de la maison du Père et attendent anxieusement d'être délivrés de l'enveloppe matérielle qui les entoure. Ils se comportent comme l'enfant, qui, pendant les douleurs de l'accouchement, cherche à quitter le corps maternel. Ces Esprits ne sont pas entrés dans cette enveloppe matérielle de leur propre gré. C'est Dieu qui, par pitié, les y a enchâssés pour les purifier et les mettre à l'épreuve dans l'école de la matière. Tous les êtres incarnés aspirent à cette délivrance, bien qu'ils ne connaissent pas tous le chemin de cette délivrance. Ils attendent avec impatience le jour où, purifiés, ils seront parvenus à l'état d'enfant de Dieu et où le carcan matériel qui les enserre leur sera ôté. C'est avant tout les croyants qui éprouvent cette nostalgie et ce désir anxieux. Même si, comme ce fut le cas pour les premiers chrétiens, ils communiquent quotidiennement avec les Esprits de la maison du Père, et même s'ils ont bénéficié d'un avant-goût du royaume de Dieu, ils ne peuvent pas encore participer au royaume tant qu'ils séjournent dans cet élément matériel qu'est le corps physique.
    En ce qui concerne le développement progressif vers le sommet des espèces naturelles, Paul en parle dans son épître aux Ephésiens quand il écrit : Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté, ce dessein bienveillant qu'Il avait formé en lui par avance, pour le réaliser quand les temps seraient accomplis : ramener toutes choses sous un seul Chef, le Christ, les êtres célestes comme les terrestres (Ephésiens 1 : 9 - 10). Il n'y a pas que les êtres humains sur la terre. Les humains ne forment qu'un minuscule fragment de ce qui existe sur la terre. Si donc Dieu veut rassembler tous les êtres terrestres dans le Christ, qui fait fonction de chef, c'est parce qu'en tout il y a des Esprits. Ces Esprits, grâce à l'échelle d'évolution prévue par Dieu, gravissent progressivement les différents échelons, jusqu'à ce que, devenus de purs Esprits, ils rejoignent la grande assemblée du Christ, dont ils avaient fait partie avant leur désertion.

    Paul affirme dans son épître aux Romains, que selon le plan rédempteur, Dieu veut tout ramener à lui : Je ne veux pas, frères, vous laisser ignorer ce mystère, de crainte que vous ne vous fiiez à votre prétendue sagesse et à vos opinions : un endurcissement s'est emparé d'une partie d'Israël, jusqu'à ce que les païens soient entrés au complet dans le royaume de Dieu. Alors tout Israël sera sauvé. Car Dieu a tout enfermé à cause de la désobéissance pour faire miséricorde à tout (Romains 11 : 25 – 32). Je viens de te rendre ce passage tel qu'il a été écrit. Si tu étudies les traductions habituelles de la dernière phrase, tu liras : Car Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire à tous miséricorde (Romains 11 : 32). Ici, le traducteur a commis deux erreurs. D'abord il a écrit « tous les hommes » alors que dans le texte grec on lit le pronom indéfini : « tout ». De plus, le traducteur a écrit « dans la désobéissance », alors qu'il est dit précisément « pour désobéissance », c'est à dire « pour motif de désobéissance »
    Dieu a en effet tout enfermé dans une enveloppe matérielle qui correspond à divers degrés d'amélioration. Dieu n'enferme personne dans la désobéissance, ce qui serait un non-sens. Au contraire, Dieu veut ramener tous les Esprits dans l'obéissance, tous ceux qui autrefois ont été exclus du royaume de Dieu à cause de leur désobéissance. Il y a des millénaires, le peuple d'Israël était celui qui avait reçu la vraie foi en Dieu. Ce peuple avait pour mission de transmettre cette foi en Dieu à ses contemporains et de devenir le levain de la vérité. Après avoir fidèlement accompli cette mission, Israël aurait été le premier peuple à faire son entrée dans le royaume de Dieu, en suivant la voie ouverte par le rédempteur, après l'achèvement de la Rédemption. Or la grande majorité du peuple d'Israël s'était rendue indigne de sa tâche. Voilà pourquoi le salut ira d'abord aux autres peuples qui autrefois ignoraient tout de Dieu. Ce n'est que lorsque tous les Gentils seront parvenus jusqu'à Dieu que seront sauvés ceux qui jadis avaient possédé la vraie foi, mais ne vivaient pas en conformité avec cette foi. C'est pourquoi Jésus disait : Voilà comment les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers (Matthieu 20 : 16). Mais tout, sans exception sera finalement sauvé.

    La grande œuvre rédemptrice de Dieu est évoquée par Paul dans sa première épître aux Corinthiens : De même en effet que tous meurent en Adam, ainsi tous revivront dans le Christ. Mais chacun à son rang : comme prémices, le Christ, ensuite ceux qui seront au Christ, lors de son Avènement. Puis ce sera la fin, lorsqu'il remettra la royauté à Dieu le Père, après avoir détruit toute Principauté, Domination et Puissance. Car il faut qu'il règne jusqu'à ce qu'il ait placé tous ses ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi détruit, c'est la Mort ; car il a tout mis sous ses pieds. Mais lorsqu'il dira : « Tout est soumis désormais », c'est évidemment à l'exclusion de Celui qui lui a soumis toutes choses (c’est à dire Dieu). Et lorsque toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même se soumettra à Celui qui lui a tout soumis, afin que Dieu soit tout en tous (Corinthiens 15 : 22 – 28). Donc, tout ce qui était séparé de Dieu, tout ce qui était spirituellement mort et soumis au prince de la mort spirituelle, tout cela retournera à Dieu. Le Christ ramènera tout à Dieu. Le Christ avait été le premier à remonter de l’enfer, le royaume du prince de la mort. Le Christ y était descendu pour livrer combat à Lucifer, puis l’avait vaincu. Cette victoire marqua la première résurrection parmi les morts spirituels. Peu à peu, tous ceux qui sont morts spirituellement suivront, au fur et à mesure qu’ils parviendront à la connaissance et à l’amour de Dieu. Pour chacun son tour viendra. Quiconque se hâte de chercher Dieu et de vivre selon sa volonté, aura son tour plus tôt que celui qui ne pense pas à son retour, ou qui néglige d’y penser, ou qui n’y travaille qu’avec nonchalance. Il dépend de chacun de ces morts spirituels d’accélérer son retour. Tout dépend de la volonté pour y parvenir. Un élève qui échoue régulièrement à ses examens n’arrivera que tardivement au but qu’il s’est fixé. Il en est ainsi dans votre vie terrestre, il en est de même dans l’au-delà.

    Le dernier qui retournera à Dieu est le prince de la mort lui-même, Lucifer, celui que Paul appelle : « la mort ». Lucifer n’est- il pas la cause première de l’abandon du royaume de Dieu, et par conséquent la cause de la mort spirituelle ? Il est, comme le dit Jésus, l’assassin depuis le commencement . Il est celui qui a provoqué la mort spirituelle de tous les séparés de Dieu. Il est celui qui, durant des millions d’années, a fait tout ce qui était en son pouvoir pour empêcher le retour de ses sujets dans le royaume de la vie avec Dieu. Il est par conséquent la mort personnifiée. Si donc on lit dans l’Apocalypse de Jean : Et la mer rendit les morts qu'elle gardait, la Mort et l'Hadès rendirent les morts qu'ils gardaient, et chacun fut jugé selon ses œuvres(Apocalypse 20 : 13), cela signifie : « le prince de la mort, Lucifer, a été contraint de rendre les morts spirituels qui appartenaient à son royaume ».
    Lorsque je te dis que le tour de chacun pour revenir à la maison du Père dépend de la libre volonté des Esprits tombés, il faut que je fasse une restriction sur ce point. En effet, Lucifer est le seul qui ne pourra pas retourner à Dieu avant que le dernier de ceux qu’il a séduits n’atteigne sa destination, c’est à dire Dieu. Lucifer ne le pourrait pas, même si après s’être repenti, il s’efforçait d’y parvenir. Il ne le pourrait pas non plus, s’il changeait complètement d’avis et s’il se mettait à encourager les Esprits tombés à corriger leurs erreurs afin de trouver Dieu plus rapidement. C’est là le destin que la justice de Dieu impose à l’ancien meneur et celui-ci ne peut rien y changer. »

    L’inexistence d’un enfer éternel
    « Le salut de tous ceux qui avaient abandonné Dieu, y compris le salut de Lucifer, est la bonne nouvelle annoncée non seulement dans les épîtres de l’apôtre Paul, mais également dans les visions des prophètes de l’Ancien Testament. C’est la bonne nouvelle dont parle l’Apocalypse de Jean : Mais aux jours où l'on entendra le septième ange, quand il sonnera de la trompette, alors sera consommé le mystère de Dieu, selon la bonne nouvelle qu'il en a donnée à ses serviteurs les prophètes (Apocalypse 10 : 7). Si l’enfer était éternel, comme vous l’enseignez injustement, en quoi consisterait cette « bonne nouvelle » de la fin des temps, que Dieu laisse entrevoir comme l’apothéose de son plan de Rédemption ? La damnation éternelle d’innombrables Esprits ne serait certainement pas considérée comme une fin joyeuse, mais plutôt comme un jour d’épouvante et de terreur pour toute la création de Dieu. Qu’adviendrait-il alors de la vérité au sujet de la Rédemption de tout et de tous dont Paul ne cesse de parler avec insistance ? Qu’adviendrait-il alors de la vérité que Dieu affirma solennellement au prophète Isaïe : Je le jure par moi-même, ce qui sort de ma bouche est la vérité, c'est une parole irrévocable : oui devant moi tout genou fléchira, par moi jurera toute langue en disant : En Yahvé seul sont la justice et la force (Isaïe 45 : 23 - 24) . Que deviendraient les promesses faites selon les passages que je viens de citer ? Tous les ennemis de Dieu seront mis sous les pieds de Dieu par le Christ. Non par la violence, mais par l’amour compatissant auquel Lucifer lui-même ne saurait résister indéfiniment. Dieu ne force aucun esprit tombé à se jeter sous ses pieds. Si Dieu avait voulu cela, il n’aurait pas eu besoin d’attendre si longtemps. Il aurait pu le faire depuis toujours. L’enfer a de tout temps été soumis à la toute puissance de Dieu. Le jour où l’enfer s’humiliera devant Dieu, ce sera de son plein gré, après s’être repenti et après avoir reconnu la justice, l’amour et la patience infinie de Dieu.

    Vous maintenez avec obstination votre dogme de « l’enfer éternel », qui était inconnu des premiers chrétiens. Vous ne semblez pas vouloir renoncer à cet épouvantail. Croyez-vous pouvoir obtenir de meilleurs résultats auprès de ces malheureux humains en leur imposant ce cruel mensonge, au lieu de leur enseigner les vérités sur l’amour et la miséricorde ? Vous vous donnez bien du mal pour étayer l’argumentation de votre mauvais raisonnement. Vous prétendez qu’un soi-disant « péché mortel » entraîne un « châtiment éternel ». Car un péché mortel, dites-vous, représente une offense infinie faite à Dieu. Il s’agit là de notions absurdes et de pures inventions. Aucune créature ne possède la capacité d’offenser Dieu « infiniment ». Aucune créature ne peut donc mériter un châtiment infini pour sa faute. Plus celui qui t’offense est petit par rapport à toi, plus tu estimes insignifiante l’offense qu’il te ferait. Qu’est ce qu’une simple créature par rapport à son créateur ? Une minuscule étincelle. Aucune de vos offenses ne peut atteindre Dieu. Lorsque vous agissez mal, vous vous faites du mal à vous-même, mais vous n’infligez aucun mal à Dieu. Et puis, si un péché mortel représentait une offense infinie faite à Dieu, elle ne pourrait pas être pardonnée durant votre vie terrestre. Or selon vous, une telle faute serait pardonnable à un être humain tant qu’il est sur terre et deviendrait soudain impardonnable après son décès. Ce sont pourtant les mêmes Esprits qui ce trouvent incorporés dans un corps matériel et qui se trouvent ensuite dans l’au-delà après la rupture du lien vital. Etre esprit ou être homme n’est qu’une question de changement d’état. Le « moi » de l’au-delà est identique au « moi » de l’ici-bas et ses facultés spirituelles sont semblables. Dans l’au-delà, un esprit est tout autant capable de changer de disposition que durant sa vie terrestre.
    Alors, on invoque la Bible pour tenter de démontrer l’existence des châtiments éternels de l’enfer. On brandit le mot « éternel » que l’on trouve dans vos traductions du Nouveau Testament lorsqu’il est question des châtiments dans l’au-delà. Mais quel est le mot grec présent dans le texte original et que vous traduisez par « éternel » ? Partout où vos traductions françaises de la Bible contiennent le mot « éternité » ou « éternel », il s’agit du nom grec qui se décline. Ce mot grec ne désigne pas l'éternité, ou quelque chose d'éternel, mais une période dont la durée n'est pas définie. Par la suite, ce mot désigna une époque historique comme l'antiquité ou le Moyen Age. Pour les romains, il indiquait une durée de cent ans. Aujourd'hui, vous diriez « des lustres » ou « des siècles », en entendant par-là de longues périodes de temps.
    En grec ancien, cela signifie par conséquent une période de temps dont la limite n'est pas précisée. Parfois, ce mot désigne même une génération, mais jamais on ne l'appliquera à une durée sans fin. Ainsi, il ne faut pas traduire par « éternité » ou « éternel », mais par « temps », « siècle » ou « ère », c'est à dire un temps d’une durée limitée.

    Je voudrais attirer ton attention sur le curieux travail de traduction des textes bibliques. De façon générale, le mot et l'adjectif qui en dérive, sont correctement traduits par « de ce temps », parce que le traducteur se rend bien compte que « éternel » serait contraire au bon sens. Lorsque le même traducteur préfère le mot « éternel », c'est uniquement pour les phrases dans lesquelles il est question d'un châtiment dans l'au-delà. On s'aperçoit alors facilement que ces traducteurs subissaient l'influence des religions qui enseignaient l'éternité des tourments de l'enfer.
    Reportons nous à quelques-uns des nombreux passages de la Bible dans lesquels le mot doit être traduit par « temps » ou « siècle ». Ainsi il est dit : Et quiconque aura dit une parole contre le fils de l'homme, cela lui sera remis ; mais quiconque aura parlé contre l'esprit saint, cela ne lui sera remis ni dans la suivante (Matthieu 12 : 32). Cela signifie « ni dans ce siècle, ni dans le suivant », ou bien, si vous préférez « ni dans ce monde, ni dans celui à venir ». Il serait en effet impossible de traduire par « il ne sera pas pardonné ni dans cette éternité, ni dans celle à venir ». Il n'y a pas deux éternités.
    Dans la parabole du semeur, il est dit que chez quelques-uns, la semence est étouffée par les soucis que vous traduisez bien par : les soucis du monde (Matthieu 13 : 22, Marc 4 : 19). Ici, il ne saurait être question du concept d'éternité.
    Dans la parabole du bon grain et de l'ivraie, le Christ affirme que la moisson est pour la fin donc à la fin de ce temps ou de ce monde (Matthieu 13 : 39). Dans ce passage, le mot ne saurait pas non plus signifier « éternité ». De plus, nous retrouvons encore ce mot dans la suite de cette parabole : De même donc qu'on enlève l'ivraie et qu'on la consume au feu, de même en sera-t-il à la fin (Matthieu 13 : 40). Là encore vous traduisez par : à la fin du monde.
    Voici encore d'autres extraits des épîtres de Paul : pour que votre foi reposât, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. Pourtant, c'est bien de sagesse que nous parlons parmi les parfaits, mais non d'une sagesse(temps ou monde) ni des princes (temps ou monde) voués à la destruction. Ce dont nous parlons, au contraire, c'est d'une sagesse de Dieu, mystérieuse, demeurée cachée (temps ou siècles), Dieu a par avance destinée pour notre gloire, celle qu'aucun des princes (temps ou monde) n'a connue, s'ils l'avaient connue, en effet, ils n'auraient pas crucifié le Seigneur de la Gloire (Corinthiens 2 : 5 - 8).
    En ce qui concerne ces passages et bien d'autres textes semblables, tu comprendras « éternité », mais que ce mot désigne un contexte qui a une durée limitée, mais dont la longueur n'est pas précisée. Le même mot se trouve également dans les passages qui traitent d'un châtiment dans l'au-delà. Qui donc vous donne le droit de traduire ce mot par « éternelle », lorsqu'il est associé aux peines de l'enfer alors que vous le traduisez par « de ce monde » ou « de ce siècle » dans les autres passages ? C’est à croire que l’idée de l’enfer éternel vous réjouit !
    Selon votre traduction, le Christ dit : Si ta main ou ton pied sont pour toi une occasion de péché, coupe-les et jette-les loin de toi : mieux vaut pour toi entrer dans la vie manchot ou estropié que d'être jeté avec tes deux mains ou tes deux pieds dans le feu (Matthieu 18 : 8). Ce que l’on désigne ici par « feu éternel » n’est qu’un feu de la durée qui ne dure qu’un certain temps. C’est le contraire d’un feu éternel. De plus, il faut rajouter que la phrase originale ne se terminait pas ainsi, mais par l’expression : « dans la géhenne de feu ». Le mot est ici une falsification.

    D’autres passages ont également été falsifiés. Ainsi vos traductions actuelles disent : Alors il dira encore à ceux de gauche : Allez loin de moi, maudits, dans le feu qui a été préparé pour le diable et ses anges (Matthieu 25 :41), alors que le texte original dit : allez-vous en loin de moi, maudits, dans les ténèbres extérieures . Mais même ces falsifications ne peuvent pas justifier vos traductions orientées et tendancieuses.
    Je pense t’avoir convaincu par mes explications, que la Bible ne vous fournit aucun élément pour étayer votre enseignement cruel et faux au sujet d’un « enfer éternel ». La durée du châtiment auquel sont soumis les Esprits, est individuelle et dépend des Esprits eux-mêmes. Plus ils persistent dans leur opposition à Dieu, plus la séparation et le châtiment sont longs. Dieu-lui même ignore quand ces Esprits rebelles reviendront à lui. Ce retour dépend du libre arbitre de chacun des Esprits concernés. Je t’ai déjà expliqué que les décisions que prendront les Esprits dans l’avenir n’entrent pas dans la connaissance divine.
    Par ailleurs, vos traductions erronées parlent également de « vie éternelle ». Mais là encore, vous traduisez par l'adjectif « éternelle », alors que ce mot ne désigne qu’une vie c’est à dire dans les temps à venir. Il dépend de vous-même de déterminer la durée de ce temps auprès de Dieu. Si vous restez toujours fidèle à Dieu, cette vie sera effectivement sans fin, donc « éternelle ». Mais qui saura prédire si une nouvelle révolte des Esprits n’éclatera pas dans l’avenir ? Un autre conflit auquel vous prendrez part, tout comme vous avez agit lors de la première révolte menée par Lucifer. Car le libre arbitre demeure inchangé pour tous les Esprits du ciel. La possibilité d’utiliser cette liberté pour faire le mal subsistera toujours, comme lors de la première confrontation. Dieu ne sait pas lui même si une telle révolte se reproduira pour les raisons que je t’ai déjà indiquées. Ainsi, vous ne pouvez pas davantage parler d’une « récompense éternelle » que d’un « châtiment éternel ». Les traductions correctes sont donc : Car le salaire du péché, c'est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie (des temps à venir) dans le Christ Jésus notre Seigneur (Romains 6 : 23). Ou encore : Et voici ce témoignage : c'est que Dieu nous a donné la vie (des temps à venir) et que cette vie est dans son Fils. Qui a le Fils a la vie ; qui n'a pas le Fils n'a pas la vie. Je vous ai écrit ces choses, à vous qui croyez au nom du Fils de Dieu, pour que vous sachiez que vous avez la vie des temps à venir) (Jean 5 : 11 - 13).

    Lorsque la Bible mentionne « la géhenne de feu », il faut y voir le symbole de l'immense souffrance infligée à ceux qui se sont condamnés eux-mêmes aux peines de l'enfer. Vous aussi vous parlez d'une douleur brûlante ou d'un sentiment cuisant sans que cela se rapporte à la combustion ou au feu. Les tourments de l'enfer sont indescriptibles. Vous ne pouvez pas en avoir la moindre idée. Le Christ dit à propos des damnés : tous seront salés par le feu (Marc 9 : 49). De même que le sel imprègne tout, la douleur imprégnera et pénétrera ces Esprits. Mais le Christ ajoute : C'est une bonne chose que le sel (Marc 9 : 50). Ainsi les tourments traversés par ces Esprits représentent des épreuves bénéfiques pour leur salut, malgré leur atrocité apparente. Ce fait demeure incompris des hommes qui ne conçoivent pas comment il est possible de concilier une situation de souffrance avec la miséricorde divine. C'est pourtant l'amour de Dieu pour ses créatures que l'on retrouve jusque dans les ténèbres de l'enfer. Lorsqu'une mère tient dans ses bras son enfant que le chirurgien s'apprête à opérer pour le guérir d'un mal, elle ne craint pas le bistouri qui va faire souffrir son enfant. Son amour maternel a choisi le seul et unique remède pour guérir ce qu'elle a de plus cher. Ainsi, les sentiments et les dispositions des Esprits en enfer ne seront purifiés que par la souffrance inhérente à l'éloignement de Dieu. Il n'existe aucun autre moyen. Mais pour tous, même les plus endurcis, l'heure du retour à la maison du Père sonnera, après que par le malheur et la souffrance, ces enfants seront parvenus à la pureté. »

    L’origine de l’esprit humain et le péché originel
    « C’est parce que le christianisme actuel ne comprend rien à ce destin universel, qu’il se sent désemparé devant les questions les plus fondamentales concernant l’au-delà. C’est pourquoi il ne s’explique ni l’origine de l’esprit humain, ni le péché d’apostasie qui pèse sur lui, ni le but de la création matérielle.
    Interrogez les religions chrétiennes d’aujourd’hui sur l’origine de l’esprit humain, et vous obtiendrez le discours suivant : L’esprit humain est créé au moment de la conception humaine. Il est cependant entaché d’un péché, que l’on appelle péché originel, parce que l’ancêtre terrestre appelé Adam a commis un péché dans un paradis terrestre. Depuis, ce même péché est contracté par tous les hommes qui sont tous les descendants d’Adam.
    Une telle doctrine est insensée. Tout ce que Dieu crée sort de sa main, est pur et sans défaut. La souillure d’un esprit ne peut être que la conséquence d’une faute personnelle. De sorte que l’esprit humain, s’il était créé par Dieu au moment de la conception, serait pur et sans tache. Il ne peut pas exister le moindre « péché originel » dans ce cas-là. Pourquoi les descendants d’Adam seraient-ils punis, chargés du poids d’un péché et exclus du royaume de Dieu uniquement parce que l’ancêtre, le premier homme, a commis un péché ? Et cela par le même Dieu qui a déclaré : Celui qui a péché, c'est lui qui mourra. Un fils ne portera pas la faute de son père ni un père la faute de son fils : au juste sera imputée sa justice et au méchant sa méchanceté (Ezéchiel 18 : 20). D’après cette parole divine, les descendants d’Adam ne peuvent en aucun cas être punis en raison de la défection de leur ancêtre, à moins qu’ils ne soient eux-mêmes directement impliqués dans cette défection.
    En réalité, comme je te l’ai dit précédemment, tous s’étaient rendus personnellement coupables en suivant l’exemple d’Adam. Tous s’étaient ainsi attirés, par leur propre faute, le châtiment d’être exclus du royaume de Dieu, avec les terribles conséquences que cette exclusion entraîne.
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    Message  Arlitto Jeu 19 Nov 2020 - 19:02

    Il est exact que l’esprit de l’homme porte, dès la naissance, un péché que vous nommez « péché originel ». Mais vous vous trompez lorsque vous enseignez que l’esprit humain n’entre dans l’existence qu’au moment de la conception et qu’il porte le poids d’un péché qu’il n’a pas commis personnellement.
    Comment expliquez-vous, à partir de votre fausse doctrine sur l’origine des Esprits, toute cette souffrance dans le monde ? Dieu appellerait-il à l’existence des créatures pour ensuite les exposer au malheur, sans que ces créatures se soient rendues coupables d’une faute personnelle ? Chaque année, des millions de petits enfants meurent dans des douleurs atroces. L’ont-ils donc mérité ? Ont-ils dans leur existence offensée Dieu pour qu’il les punisse aussi cruellement ? Ces enfants ne pouvaient pas pécher, car ils ne pouvaient pas encore distinguer le bien du mal. Et Dieu, si infiniment juste et bon, comment pourrait-il tourmenter ainsi d’innocentes victimes ? Même le père terrestre le plus brutal et le plus cruel ne s’attaquerait pas à un enfant innocent qui ne l’aurait pas offensé. Et selon vous, Dieu serait capable de faire cela ?
    Vous pouvez inventer tous les prétextes imaginables pour expliquer ce que vous prétendez. La vérité est que Dieu n’est ni cruel ni injuste. Vous ne supprimerez pas, à force d’arguments, le sentiment de cruelle injustice provoqué par la mort de ces enfants, si tout cela se passait comme vous le racontez. Mais lorsque vous saurez que votre esprit a commencé sa vie actuelle chargé des péchés qu’il a commis dans son existence antérieure, les énigmes du destin trouveront facilement leur solution. Vous comprendrez les conséquences de la grande révolte, dont l’esprit de l’homme s’est rendu coupable autrefois. Vous comprendrez que l’homme, durant d’éventuelles vies antérieures, a commis bien des crimes, dont l’expiation pèse sur sa vie actuelle. Si vous réfléchissez lucidement, vous ne vous interrogerez plus lorsque la douleur vous écrase et que vous vous demandez : comment ai-je pu mériter cela ? Si Dieu répondait à votre question en faisant défiler devant vos yeux toute votre existence passée, vous vous tairiez d’horreur.
    En outre, vous comprendrez bien mieux les écrits bibliques qui jusqu’ici vous semblent obscurs. Vous saurez expliquer les contradictions apparentes qui existent entre des textes de l’Ancien Testament. Par exemple, Dieu vous dit : Un fils ne portera pas la faute de son père ni un père la faute de son fils (Ezéchiel 18 : 20), et Dieu se présente ainsi : Yahvé, Yahvé, Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, riche en grâce et en fidélité ; qui garde sa grâce à des milliers, tolère faute, transgression et péché mais ne laisse rien impuni et châtie les fautes des pères sur les enfants et les petits-enfants, jusqu'à la troisième et la quatrième génération (Exode 34 : 6 – 7). Si Dieu châtie les péchés des pères sur les enfants, ce n’est pas en faisant souffrir des enfants innocents en raison des fautes de leur père. Ce serait une épouvantable injustice ! Par contre, Dieu incorpore dans les enfants de ce père des Esprits qui, par leur propre comportement passé, ont mérité un destin tourmenté. Ce destin malheureux des enfants constituera également une juste punition pour le père. Et comme un père ne voit, tout au plus que la troisième ou la quatrième génération de ses descendants, la punition qui le frappe peut s’étendre jusqu’à la quatrième génération.

    Lorsque tu enseignais ton ancienne doctrine qui prétend que l’esprit de l’homme est créé au moment de la conception, comment expliquais tu cette phrase de la Bible : Car je vous le dis, Dieu peut, des pierres que voici, faire surgir des enfants à Abraham (Matthieu 3 : 9) ? Tu me répondras que Dieu, dans sa toute puissance, pourrait changer des pierres en êtres humains. Mais ces êtres surgis des pierres ne pourraient pas être des enfants ou des descendants d’Abraham. Les êtres humains ne peuvent devenir des enfants d’Abraham que par la procréation et uniquement si Abraham est l’un de leurs ancêtres humains. Comment des pierres peuvent-elles devenir des enfants d’Abraham par le moyen de la procréation ? Malgré toute votre science théologique, vous n’arrivez pas à l’expliquer. Mais en sachant que dans les pierres et dans la matière en général, des Esprits sont incorporés, tu trouveras que l’explication est évidente. Tu comprendras que Dieu peut débarrasser les Esprits incorporés dans les pierres de leur enveloppe physique minérale. Ensuite Dieu pourra les incorporer dans des corps d’enfants que des descendants d’Abraham concevront par procréation.
    Tout ceci se vérifie également dans les paroles du Christ : Je vous le dis, si eux se taisent, les pierres crieront (Luc 19 : 40). Des pierres ne pourront crier que si des Esprits les habitent. »

    La notion du péché
    Votre conception du péché en général est aussi erronée que votre fausse doctrine du péché originel. La Bible fait la distinction entre le péché qui consiste à abandonner Dieu et le péché dans lequel la faiblesse humaine fait tomber les croyants.
    Dans la première épître de l’apôtre Jean, il se trouve un passage dont l’interprétation vous cause de grandes difficultés. Le voici : Quelqu'un voit-il son frère commettre un péché ne conduisant pas à la mort, qu'il prie et Dieu donnera la vie à ce frère. Il ne s'agit pas de ceux qui commettent le péché conduisant à la mort ; car il y a un péché qui conduit à la mort, pour ce péché-là, je ne dis pas qu'il faut prier. Toute iniquité est péché mais il y a tel péché qui ne conduit pas à la mort (Jean 5 : 17). Ici, Jean fait donc une distinction entre « un péché ne conduisant pas à la mort » et « un péché qui conduit à la mort ». Mais ce qui vous paraît incompréhensible, c’est que pour l’un on peut prier et que pour l’autre il ne sert à rien de prier.
    Un exemple rendra clair le sens de ces mots. Les soldats qui rejoignent l’armée doivent prêter le serment de fidélité au drapeau. Ce serment fait d’eux des soldats de leur patrie. Les soldats pourront cependant commettre des fautes pour lesquelles les lois du code militaire les puniront, sans qu’ils cessent pour autant d’être des soldats de leur patrie. Mais il existe une faute grave qui fait que celui qui la commet cesse d’être un soldat de sa patrie et encoure la mort. Cette faute est la désertion et le passage à l’ennemi. Ce « péché » entraîne la « mort » du soldat par rapport à sa patrie. D’un point de vue militaire, c’est une faute punie de mort. Et si la mère d’un déserteur demandait la grâce pour son fils déserteur, en s’adressant au chef du gouvernement, sa demande serait déboutée. Ce soldat passé à l’ennemi se trouve maintenant soumis aux lois du pays dans lequel il se trouve. Même le gouvernement de son propre pays ne peut plus rien pour lui. Le pays où il se trouve conservera ce déserteur qui ne désire pas rentrer chez lui. Tant que le soldat continuera à servir l’ennemi, sa mère aura beau multiplier les recours en grâce aux dirigeants de son pays, ils ne mèneront à rien.
    Applique cet exemple à votre position vis à vis de Dieu. En tant que croyants vous êtes des sujets du royaume de Dieu. Mais comme vous êtes de fragiles pèlerins sur la terre, vous tombez fréquemment le long du chemin. Vous commettez ainsi des fautes plus ou moins graves qui entraînent des punitions sans que vous cessiez pour autant d’être des sujets du royaume de Dieu. Mais si par contre, vous tournez le dos à Dieu, par l’incrédulité, par l’athéisme, ou bien par une vie dans laquelle Dieu n’a aucune part, vous commettez le péché de désertion. C’est ce péché-là qui vous séparera du royaume de Dieu. Vous passerez de nouveau au royaume des forces du mal, à celui des ennemis de Dieu. En renonçant à l’obéissance à Dieu, tout comme le déserteur passé à l’ennemi se dérobe à l’obéissance envers son gouvernement, vous devenez des morts pour le royaume de Dieu. Ainsi, vous commettez « le péché qui mène à la mort ». Dans ces conditions, à quoi servirait la prière d’un autre en faveur de ce déserteur qui ne veut rien savoir de Dieu et qui refuse de retourner vers lui ? Si Dieu accédait à votre prière, il lui faudrait contraindre de force ce déserteur à revenir. Or Dieu ne peut pas le faire, étant donné qu’il a accordé le libre arbitre à sa créature. Chacun forgera son salut sur la base d’une décision personnelle. La première désertion fut celle qui suivit la grande révolution sous Lucifer. C’était le premier péché qui mène à la mort. »

    La résurrection des morts n’est pas la résurrection des corps
    Ce n'est qu'après l'ascension du Christ que les Esprits de Dieu firent comprendre aux apôtres et aux croyants le vrai sens de la résurrection des morts. Le Christ s'était fréquemment entretenu avec ses disciples sur le fait qu'il ressusciterait des morts, sans qu'ils comprennent véritablement le sens de ses paroles : Ils gardèrent la recommandation, tout en se demandant entre eux ce que signifiait « ressusciter d'entre les morts » (Marc 9 : 10). Du cotés des chefs religieux du peuple juif de cette époque, leurs opinions sur la résurrection des morts restaient contradictoire : Les Sadducéens disent en effet qu'il n'y a pas de résurrection, ni anges, ni Esprits, tandis que les Pharisiens professent l'un et l'autre (Actes 23 : 8).
    La résurrection des morts est le retour des Esprits repentants qui séjournent dans le royaume de la mort spirituelle et qui regagnent le royaume de Dieu. Anciens déserteurs, ils peuvent désormais retrouver leur patrie. C’est au Rédempteur qu’ils doivent ce privilège de pouvoir retourner à Dieu sans en être empêché par Lucifer, le prince des ténèbres et l'adversaire de Dieu. Le Christ a remporté la victoire sur Lucifer, le prince du royaume des morts. Le Christ lui a arraché la libération des Esprits repentants désireux de revenir à Dieu. Le Christ a été le premier à descendre parmi les « morts » dans les enfers sans faire partie des « séparés de Dieu ». Le Christ a été le premier à remonter de l’enfer vers le ciel. Avant lui aucun esprit tombé ne pouvait remonter. Le retour du Christ des enfers a représenté la première résurrection des morts. Paul le mentionne fréquemment dans ses épîtres : Il est monté, c’est à dire qu'il est aussi descendu, dans les régions inférieures de la terre. Et celui qui est descendu, c'est le même qui est aussi monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses(Ephésiens 4 : 9 - 10). Paul entend par là que Jésus est descendu dans les sphères des enfers. Elles sont situées plus bas que les sphères terrestres, comme je te l’ai expliqué. Paul écrit aussi aux Colossiens : Il a dépouillé les Principautés et les Puissances et les a données en spectacle à la face du monde, en les traînant dans son cortège triomphal (Colossiens 2 : 15). Il s’agit là des puissances infernales contre lesquelles il mena victorieusement les armées célestes lors de sa descente aux enfers. Lucifer, le chef des forces vaincues, fut forcé de rendre ceux qui ne voulaient plus être ses sujets. Paul y fait allusion par ces mots qu’il adresse aux Colossiens : vous en êtes aussi ressuscités avec lui, parce que vous avez cru en la force de Dieu qui l'a ressuscité des morts. Vous qui étiez morts du fait de vos fautes et de votre chair incirconcise, Il vous a fait revivre avec lui ! Il nous a pardonné toutes nos fautes! Il a effacé, au détriment des ordonnances légales, la cédule de notre dette, qui nous était contraire ; il l'a supprimée en la clouant à la croix (Colossiens 2 : 12 – 14). Les Colossiens faisaient aussi partie des morts spirituels, et étaient des sujets de Lucifer. Par la suite, ils adoptèrent la doctrine du Christ et leur foi dans le royaume de Dieu fit d’eux des chrétiens. Ils appartenaient désormais au Christ et participaient avec lui au royaume de Dieu. Lorsqu’il est dit ici que la force de Dieu a ressuscité le Christ des morts, il ne faut pas interpréter que le Christ était lui aussi spirituellement mort. Mais comme le Christ pénétrait dans le royaume de ceux qui étaient spirituellement morts, et que ce royaume était séparé de celui de Dieu, alors le Christ se retrouvait dans la situation des « morts » sans être lui-même « mort ». Dieu le ressuscita dans le sens ou il lui donna la force de vaincre les puissances du royaume des morts, et d’en sortir pour revenir dans le royaume de la vie céleste.

    La résurrection des morts n’a rien à voir avec la résurrection des corps terrestres. Une « résurrection de la chair », comme il est question dans le credo religieux, n’existe pas. Durant les premiers siècles chrétiens, on ne disait pas « résurrection de la chair », mais on parlait de la « résurrection des morts ». Cette expression renferme la vérité réconfortante que tous ceux qui sont spirituellement morts, y compris Lucifer, reviendront à Dieu. Plus tard l’expression fut changée, lorsque l’on introduisit la fausse doctrine de la résurrection des corps terrestres des défunts. Pourtant Paul avait clairement exprimé la vérité en ces termes : Il en est ainsi pour la résurrection des morts : semé corruptible, on ressuscite incorruptible … semé corps animal, on ressuscite corps spirituel. S'il y a un corps animal, il y a aussi un corps spirituel (TOB, 1 Corinthiens 15 : 42 - 44).
    Le corps terrestre du Christ n'a pas été ressuscité. Comme tous les autres corps matériels des hommes, il était composé de fluides terrestres. Comme tous les autres corps matériels des hommes, il retourna à la poussière de la terre. A l’exception près que son corps ne fut pas dissous en fluide terrestre par simple décomposition, mais au moyen d'une dématérialisation complète opérée par le monde des Esprits. Ce procédé n'était pas nouveau. Le corps d'Enoch et celui d'Elie, tout comme le corps du Christ, furent rapidement dissous de cette manière, et ils disparurent de la vue des hommes. Mais quelle que soit la méthode utilisée, tout corps humain étant composé de fluides terrestres condensés, il doit obligatoirement se dissoudre en fluides terrestres. Cette loi de Dieu ne souffre d'aucune exception.
    Aujourd'hui, certaines personnes s'imaginent que la « résurrection des morts », signifie « la recomposition des cadavres ». Selon ces personnes, la résurrection du Christ au dimanche de Pâques est la réunion de l'esprit du Christ avec son ancien corps qui avait séjourné trois jours dans le tombeau. Ce sont là de grossières erreurs. La résurrection du Christ, comme je te l'ai dit, est son retour triomphal du royaume des morts dans lesquels il était descendu sous forme d'esprit. Les apôtres ont raison d'annoncer : Descendu aux enfers, le troisième jour ressuscité des morts. Ils auraient pu tout aussi bien dire : « Descendu chez les morts, et au troisième jour revenu de chez les morts. »

    L'expression « résurrection des morts » prête à confusion et vous perturbe parce que le mot « mort » évoque pour vous le décès sur la terre. Par ailleurs l'expression, « les morts », au pluriel, vous fait penser à des cadavres, des tombes ou des cimetières. Vous oubliez la tradition biblique qui emploie le mot « mort » pour désigner la séparation d'avec Dieu. Ainsi, le pluriels « les morts » s'applique nécessairement à ceux qui sont séparés de Dieu.
    Les mauvaises traductions de certains passages de la Bible ont grandement contribuées à entretenir une pareille erreur. Ainsi, le texte de Job est : Je sais, moi, que mon rédempteur est vivant, que lui, le dernier, se lèvera sur la poussière. Une fois qu'ils m'auront arraché cette peau qui est mienne, hors de ma chair, je verrai Dieu (Job 19 : 25 – 26). Par la suite, ces mots ont été remplacés par : Je sais que mon rédempteur est vivant, que je serai une seconde fois revêtu de ma peau, que je verrai mon Dieu dans ma chair.
    Je t'ai déjà expliqué une autre falsification. C'est le chapitre de l'Evangile de Matthieu qui relate qu'au moment du décès de Jésus, les morts sortirent de leurs tombeaux. En réalité, il est dit qu'un tremblement de terre avait projeté les cadavres hors des sépultures.
    Ici, il convient de citer un passage de l'Evangile de Jean dans lequel le Christ affirme : En vérité, je vous le dis, l'heure vient, et c'est maintenant où les morts entendront la voix du Fils de Dieu et ceux qui l'auront entendue vivront…. N'en soyez pas étonné, car elle vient l'heure où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix et sortiront. Ceux qui ont fait le bien pour une résurrection de vie, ceux qui auront fait le mal pour une résurrection de jugement (Jean 5 : 25 - 29). Ici, le mot « tombeau » ne désigne pas les sépultures dans les cimetières, puisque, selon le Christ l'heure est déjà arrivée où tous les morts dans les tombeaux entendront sa voix. Donc les corps de tous les défunts qui ont fait le bien ou le mal, auraient déjà dû quitter leurs tombeaux. En fait, le Christ veut parler des morts spirituels enfermés dans les prisons de Satan, qu'il a l'intention de délivrer de l'enfer en y descendant, s'ils sont prêts à entendre sa voix. Pierre confirme que les morts sont séquestrés dans leur tombeau dans l'attente de la venue du Christ : C'est alors qu'il est allé prêcher aussi aux Esprits en prison, aux rebelles d'autrefois (Pierre 3 : 19). Et ailleurs : Car Dieu n'a pas épargné les anges qui avaient péché, mais les a mis dans le Tartare et livrés aux abîmes de ténèbres, ou ils sont réservés pour le jugement (Pierre 2 : 4, voir Jude 6).

    Le fait que Jésus soit apparu à ses amis après sa mort terrestre sous une forme palpable a inspiré la fausse interprétation qu'il avait réintégré son ancien corps humain. En réalité, il s'était rendu visible à la manière des Esprits, c'est à dire en densifiant le fluide de son corps spirituel. Beaucoup d'Esprits avaient eu recours à ce moyen avant le Christ. Un jour, trois Esprits, sous une forme humaine complètement matérialisée, vinrent trouver Abraham et mangèrent avec lui , tout comme le Christ déjeuna avec ses disciples après sa mort. L'archange Raphaël n'était-il pas devenu le guide du jeune Tobie en agissant physiquement comme un homme pendant des semaines ? L'archange possédait tout d'une forme humaine et personne ne pouvait savoir qu'il s'agissait d'un ange de Dieu. Dans toutes ses activités quotidiennes, on le prenait pour un homme comme les autres. Il n'y avait donc rien d'étrange, ni de nouveau, dans le fait que le Christ partageait un repas avec ses disciples après sa mort. Vous pouvez, encore aujourd'hui, assister à de telles matérialisations d'Esprits. Les mauvais Esprits peuvent aussi se matérialiser et se constituer un corps physique temporaire de la même façon.

    L'explication des sacrements
    Pour quitter le royaume des morts spirituels et revenir au royaume de Dieu, il n'y a pas besoin d'un cours préparatoire dans des écoles humaines, ni d'une structure religieuse organisée, ni de prêtres, ni de tout cet apparat pompeux. Celui qui est séparé de Dieu peut toujours communiquer dans son cœur avec Dieu son Père et obtenir, sans intermédiaire, le pardon et la force de vivre selon la volonté de Dieu.
    L'Eglise à laquelle tu appartenais enseigne le contraire de ce que je viens de dire. Selon elle, le salut s'obtient nécessairement par les sacrements. Les sacrements ne peuvent être administrés que par des prêtres ordonnés par les évêques. Ainsi, ce système procure à l'Eglise catholique un puissant moyen pour lier les croyants et les rendre dépendants de son organisation. Car elle enseigne la nécessité de passer par un de ses prêtres pour trouver Dieu.
    La lecture du Nouveau Testament nous montre que la doctrine du Christ et des apôtres ne contient rien qui puisse étayer ce que l'Eglise enseigne au sujet des sacrements. Votre interprétation de ce que vous appelez les sacrements est pure invention humaine, et voici pourquoi.

    Le sens et la signification du baptême
    Le baptême d'eau est, selon vous, le premier et le plus nécessaire des sept sacrements. Vous prétendez que le baptême, sans aucune participation de la part de celui qui le reçoit, transforme un ennemi de Dieu en enfant de Dieu. Vous prétendez que le baptême efface aussi bien le péché originel que les péchés personnels commis avant cette cérémonie. C'est pourquoi vous baptisez des enfants qui ne se rendent même pas compte qu'on les baptise. Ce sont là des erreurs au sujet du sens du baptême. Car, aux premiers temps du christianisme, le baptême ne représentait qu'un rite extérieur qui symbolisait une disposition intérieure du cœur et de l'esprit. Le baptême n'apportait rien de nouveau, comme vous l'enseignez, il n'était qu'un signe extérieur des convictions de celui qui était baptisé. Ainsi, le baptême de Jean permettait à tous ceux qui croyaient en la prédication du Baptiseur, de montrer publiquement qu'ils se repentaient et qu'ils s'engageaient à changer de vie. Ce qui importait le plus, c'était le caractère public de ce baptême. La foule devait pouvoir constater qui recevait le baptême.
    Tu pourrais penser qu'un signe extérieur n'est nullement nécessaire pour attester un changement intérieur. Mais vous vous trompez souvent sur vos sentiments personnels. Vous ne vous rendez vraiment compte de vos sentiments que lorsque vous devez les extérioriser et les manifester publiquement. C'est alors qu'il apparaît que, bien souvent, le bien en vous n'est pas aussi grand que vous l'estimiez.
    Parmi ceux qui venaient voir Jean pour l'écouter, beaucoup croyaient qu'un changement s'était opéré en eux. Mais quand il fallait rendre un témoignage public en se faisant baptiser devant tout le monde, beaucoup reculaient. La réputation humaine était chez eux plus importante que la tendance au bien. Ils craignaient de s'exposer aux railleries de leurs semblables, surtout du clergé officiel qui ne reconnaissait pas Jean comme un envoyé de Dieu. Par convention et par tradition, ils refusaient donc le baptême de repentir prêché par Jean. Sans passer par cette démarche publique et volontaire, ils n'auraient pas vraiment su s'ils étaient prêts ou non à entrer dans le royaume de Dieu. Car celui qui n'ose pas avouer publiquement ses convictions, par crainte des conséquences terrestres, n'est pas digne de confiance. Il n'est pas l'homme de la cause de Dieu, car il attache plus de prix aux choses de ce monde.

    Pour la même raison, le Christ se fit baptiser par Jean. Jésus voulait lui aussi témoigner à la face du monde qu'il approuvait la vérité prêchée par Jean.
    Jean avait choisi le baptême d'immersion dans l'eau, comme un signe destiné à officialiser la volonté d'amendement de celui qui acceptait sa prédication. Jean aurait pu choisir un autre signe. Mais l'immersion dans l'eau représentait le plus beau symbole des principes prêchés par Jean. Il enseignait la rémission des pêchés par le repentir. Il baptisait dans l'eau pour marquer le repentir et la fin des habitudes pécheresses. Tout comme une immersion dans l'eau nettoie et lave des saletés extérieures, ainsi l'acceptation de la vérité devait purifier le cœur et rendre un homme capable de mener une vie nouvelle consacrée à l'obéissance de Dieu.
    C'est pour la même raison, et en employant le même symbole, que le Christ a conservé le baptême d'eau comme le signe extérieur de l'acceptation de sa doctrine.
    Vous ne sauriez imaginer ce que le baptême public, en tant que profession de foi chrétienne, pouvait entraîner comme conséquences pénibles pour les hommes des premiers temps chrétiens. Les convertis au christianisme s'exposaient à la haine, à la persécution et à des préjudices matériels de la part de leurs anciens coreligionnaires, surtout du clergé juif traditionnel. On les insultait dans la rue, on les traînait en prison, on les lapidait. L'histoire de Paul et d'Etienne te montre avec quel fanatisme les juifs orthodoxes s'acharnaient contre les juifs chrétiens. Les persécutions des chrétiens par les païens étaient tout aussi cruelles. La religion païenne était à cette époque, élevée au rang de religion d'état. L'adoration des idoles, les fêtes et les sacrifices en leur honneur étaient prescrits par la loi. On considérait comme un crime de lèse-majesté toute absence lors des cultes et des repas de sacrifices. La peine de mort et la confiscation des biens frappaient les contrevenants. La délation était courante et n’épargnait personne. Les horreurs des persécutions des chrétiens par les païens te sont connues, tu sais que la mort et la saisie de leurs biens étaient le sort de tant de chrétiens.
    Combien de chrétiens d'aujourd'hui accepteraient de se laisser baptiser en s'exposant à un tel danger, pour leur vie et pour leurs richesses ? Celui qui n'a pas le courage de confesser sa foi en acceptant un tel sacrifice n'est pas un vrai chrétien.

    Le baptême n'était pas la source de grâces extraordinaires, mais seulement le signe que celui qui le recevait était prêt à accepter toutes les conséquences d'une telle déclaration publique.
    Il s'ensuit que le baptême des enfants n'a aucune valeur. Ils ne sont pas en état de reconnaître la vérité ou d'exprimer un sentiment à ce sujet. Pour cette raison, les premiers chrétiens ne baptisaient pas les enfants. Pour cette même raison, le Christ ordonna à ses apôtres de catéchiser d'abord, et après les avoir instruits, de baptiser ceux qui acceptaient la vérité. Il s'ensuit également que les Eglises chrétiennes actuelles se trompent quand elles prétendent que le baptême efface le péché originel et que les enfants qui meurent sans être baptisés ne pourront jamais entrer au ciel. La purification du péché ne peut s'effectuer que si on se détourne de la volonté de faire le mal, et non pas par un rite extérieur.
    Paul parle de quelques chrétiens de son temps qui se faisaient baptiser à la place de personnes déjà décédées. Il s'agissait là d'un excès de zèle de la part de néophytes. Personne ne peut se faire baptiser pour un autre. Chacun forge son propre salut. Il n'existe aucun système de substitution. Malgré leur maladresse, ces chrétiens étaient de bonne foi et voulaient, par ce geste, manifester que leurs défunts, s'ils étaient encore vivants, auraient eux aussi accepté la doctrine du Christ, et auraient eux aussi participé à un baptême public.
    La confirmation
    Le deuxième des sacrements de l'Eglise catholique est la « confirmation ». Lorsque l'évêque administre ce sacrement, il impose les mains à celui qu'il confirme, puis, après l'avoir oint, il prie sur lui. Ce rite extérieur a pour but de faire descendre « l'Esprit Saint » sur le confirmand, ainsi qu'il était descendu sur les apôtres le jour de la Pentecôte.
    Il est exact que le Christ avait promis d'envoyer, après sa résurrection, des Esprits aux croyants de la part du Père. Mais cette effusion des Esprits de Dieu s'était effectuée sans aucun cérémonial accompli par un évêque. Les messagers de Dieu avaient pour mission de venir à tous ceux dont le cœur était prêt à les recevoir. Si, dans les Actes des apôtres, il est fait mention de l'imposition des mains à l'occasion de la descente des Esprits de Dieu, les choses ne se sont pas passées comme vous l'imaginez. Les responsables de la communauté imposaient les mains aux baptisés et aux néophytes pour signifier que ceux-ci faisaient désormais partie du groupe. Ces responsables de la communauté occupaient cette fonction parce qu'ils possédaient une énergie fluidique considérable. En imposant les mains aux nouveaux venus, ils renforçaient la force fluidique de ceux qui possédaient une constitution médiumnique. Ainsi, il n'était pas rare que des Esprits de Dieu se manifestent à travers ces croyants. Ce phénomène n'allait pas nécessairement jusqu'à provoquer une transe profonde chez ces personnes. Le plus souvent, l'action de ces Esprits correspondait à celle que tu as pu observer chez les médiums à inspiration. Les personnes qui se trouvaient dans cet état récitait une prière ou louaient Dieu. C'était ce qu'on appelait à cette époque « une prière dans et selon l'esprit.» Parfois ces personnes prononçaient des paroles d'exhortation ou d'enseignement, ce qui ne manquait pas de frapper l'assistance. En outre, ceux qui étaient investis de certaines charges dans les communautés chrétiennes imposaient les mains pour proclamer qu'ils étaient des instruments de Dieu, et qu'ils avaient été désignés comme tels par les Esprits de Dieu.
    Par conséquent, lorsque Paul exhorte son collaborateur Timothée à ne pas imposer les mains inconsidérément, il y a deux raisons à cela. Premièrement, Timothée devait éviter de favoriser la formation de médiums dont les dispositions morales n'auraient pas été éprouvées. Un médium faible dans sa foi risquait de finir par céder aux avances du mal et de nuire grandement à la communauté. Deuxièmement, Timothée ne devait pas imposer les mains dans le but de former un médium à exercer une activité spécifique, à moins qu'un esprit de Dieu ne l'ait expressément chargé de cette tâche. Ainsi, celui qui avait reçu le don de guérir ne devait se consacrer qu'à la guérison des malades et non à la prophétie. Ce médium n'en avait ni la vocation, ni la capacité. Timothée ne devait pas chercher à l'aider à développer d'autres capacités médiumniques. Paul reprend ces points dans son épître aux Corinthiens et demande :Tous sont-ils apôtres ? Tous prophètes ? Tous docteurs ? Tous font-ils des miracles ? Tous ont-ils des dons de guérisons ? Tous parlent-ils en langue ? Tous interprètent-ils ? (Corinthiens 12 : 29 - 30).

    Lorsque Paul exhorte Timothée à ne pas délaisser le don spirituel qu'il a reçu d'un esprit de Dieu par imposition des mains, il veut parler du don d'enseignement. Paul avait, sur l'ordre d'un esprit, imposé les mains à Timothée et lui avait ainsi conféré publiquement la charge d'annoncer la parole de Dieu et les vérités du salut. Paul l'avait ensuite envoyé enseigner la vraie doctrine. Mais Timothée perdit courage devant les difficultés qu'il rencontra dans l'exercice de cette fonction.
    Si tu compares l'action des Esprits au temps des premiers chrétiens avec votre enseignement actuel, tu verras à quel point vous avez fait fausse route sur ce point. Dieu ne se laisse pas manipuler. Dieu ne laisse pas distribuer ses grâces par les hommes au moyen de rites extérieurs et selon leurs caprices. Il vient à ceux qui le méritent et désirent ardemment s'unir à lui. Dieu n'a nullement besoin d'évêques ou d'onctions épiscopales. L'esprit de Dieu souffle où il le souhaite et non pas où les hommes voudraient qu'il souffle.
    Avant que le Christ apporte la Rédemption, l'esprit des ténèbres remplissait l'humanité. L'influence des forces du mal sur les hommes était considérable. Souviens-toi des nombreux cas de possession dont parle la Bible et qui sont guéris par le Christ. Chez diverses personnes, les mauvais Esprits, les démons, infligeaient de graves troubles physiques et mentaux. Vous lisez dans les évangiles que beaucoup étaient devenus sourds, muets, aveugles ou épileptiques, à la suite de l'action d'un mauvais esprit. Parfois, un seul démon s'emparait de sa victime, parfois une armée entière se mettait en marche. « Nous sommes légion » reconnaît l'un de ces Esprits.

    Bien que la plupart des hommes ne ressentaient pas la puissance du mal autant que ceux qui étaient tourmentés dans leur corps, le mal les influençait tout autant en endurcissant leur cœur et les empêchant de reconnaître la vérité et le bien.
    La Rédemption n'a rien changé à l'influence des mauvais Esprits sur ceux qui choisissent de rester les esclaves du mal. Toujours et encore, aujourd'hui comme autrefois, Satan continue à exercer son pouvoir sur ceux dont le cœur lui appartient. Il y a parmi vous beaucoup de possédés. Vous croyez qu'il s'agit de malades mentaux alors que tout ceux dont le cerveau est intact, sont à classer dans la catégorie des possédés.
    Depuis la Rédemption, la domination du mal ne s’exerce plus sur ceux qui croient en Dieu et se tournent vers Lui dans l'obéissance. Cependant ils doivent continuer à lutter et ont besoin, comme dit l'apôtre Paul, de l'armure de Dieu pour rester debout face aux attaques sournoises du démon : Car ce n'est pas contre des adversaires de sang et de chair que nous avons à lutter, mais contre les Principautés, contre les Puissances, contre les Régisseurs de ce monde des ténèbres, contre les Esprits du mal qui habitent les espaces célestes (Ephésiens 6 : 12).

    La Cène et l'eucharistie
    Le troisième sacrement de l'Eglise catholique est l'eucharistie, appelé aussi sacrement de l'autel. D'autres Eglises chrétiennes le désignent sous le nom de « Cène ». Paul lui donne le nom de « repas du Seigneur ». En ce qui concerne ce sacrement, les intentions du Christ ont également été dénaturées au cours des siècles.
    Le repas du sacrifice était, pour les juifs et pour les païens, une tradition culturelle bien ancrée dans leur religion. On immolait des animaux dans des lieux sacrés, on répandait le sang et on brûlait des morceaux de viande en l'honneur de la divinité. Enfin, ce qui restait était consommé lors d'un repas pris en commun. Il n'y avait pas que des holocaustes, mais aussi des oblations non sanglantes comme des offrandes de fruits, de pain, d'huile ou de vin. Une partie de ces oblations étaient détruites en l'honneur de la divinité, ce qui restait était mangé pendant le repas du sacrifice. Les produits brûlés ou répandus pour la divinité servaient, comme tu le sais déjà, à fournir l'énergie fluidique nécessaire aux manifestations d'Esprits.
    Mais ce qui était consommé par les participants au culte était également considéré comme sacré et consacré par la divinité. Boire et manger les restes des sacrifices représentait le symbole de l'union intime avec la divinité. De même que les aliments et les boissons consacrés étaient intégrés dans les corps des consommateurs et faisaient partie d'eux, ainsi les participants s'unissaient à la divinité et acceptaient de s'imprégner spirituellement de la divinité et de suivre sa volonté. Voici quelle était la signification des repas de sacrifice, tant chez les juifs que chez les païens.
    La Pâque juive célébrée le soir précédent leur sortie d'Egypte signifiait leur attachement à Dieu qui, par Moïse s'était révélé comme leur Sauveur. Ils s'engageaient ainsi à lui obéir à l'avenir. La Pâque des israélites symbolisait leur délivrance par Dieu du joug égyptien, sous la conduite de Moïse, l'envoyé de Dieu. Le Christ était le grand envoyé de Dieu préfiguré et annoncé d'avance par Moïse. Le Christ devait faire sortir l'humanité de l'esclavage de Satan, ce pharaon des enfers. La veille du jour où il allait délivrer tous les hommes par sa mort et sa victoire sur l'enfer, le Christ célébra avec ses fidèles le même repas que celui que Moïse avait célébré la veille de la délivrance du peuple juif.

    Le Christ voulait, par ce repas, indiquer deux choses importantes à ses disciples: son adieu avant sa mort physique et son union constante avec eux selon l'esprit. Comme symboles il choisit du pain et du vin. Il prit une tranche de pain, la rompit en morceaux et en donna aux siens pour qu'ils le mangent. Puis il leur dit : « Prenez et mangez, ceci est le symbole de mon corps qui sera donné pour vous dans la mort. Faites ceci pour ma mémoire ». De même qu'il brisa la tranche de pain en morceaux pour la détruire, ainsi le lendemain son corps terrestre devait être brisé par la mort et perdre sa vie. Il prit ensuite la coupe de vin, le leur donna pour qu'ils en boivent tous et il leur dit : « Ce calice est le symbole de la nouvelle alliance dans mon sang qui sera versé pour vous. Toutes les fois que vous boirez ce calice, pensez à moi ». Ainsi que le vin coula de la coupe pour être bu, de même le jour de la mort du Christ son sang coula de son corps et fut versé.
    Pour l'essentiel, ce repas était le symbole du lien spirituel qui unissait la communauté et que le Christ entendait conserver avec ses fidèles, après qu'il allait être séparé d'eux par sa mort terrestre. Le pain distribué aux disciples était resté du pain et les gorgées de vin avalées correspondaient au vin de la coupe. Le but était que les disciples pensent à conserver leur unité du moment avec le Christ et entre eux. Ils devaient se souvenir qu'ils formaient un seul tout par l'esprit et par l'amour. C'est pour cette union et cette unité que le Christ avait prié avec tant de ferveur ce soir-là. Ils devaient garder dans leur cœur l'amour pour leur Maître et lui rester attaché, pour ne former qu'un seul corps spirituel, le Christ étant symboliquement la tête et eux les membres. C'est cela que les disciples devaient se rappeler toutes les fois qu'ils se réuniraient pour commémorer le repas d'adieu du Christ. Ils ne devaient pas oublier que ce repas avait été une réunion d'amour que leur Seigneur et Maître avait célébré avec eux avant son départ de cette terre. Il faudrait que ce repas ne soit célébré que par ceux qui sont unis à Dieu et aux hommes par le bien et l'amour. Celui qui ne porte pas dans son cœur cet amour, n'est pas digne de prendre part au repas d'amour. Tout participant à ce repas qui entretiendrait des sentiments d'inimité, de rancune, d'envie ou d'autres péchés contre son prochain se rendrait coupable de la plus vile des hypocrisies. Il s'agirait de l'offense la plus grave faite à celui qui a institué ce repas, cette cène, dédié à l'amour. Voilà pourquoi celui qui veut communier à ce repas devra commencer par examiner son sentiment d'amour envers Dieu et son prochain, sans quoi sa participation ne serait qu'une insulte au Christ.
    Voici la vraie signification du dernier repas du Christ et de la commémoration de ce repas pour sa mémoire et en souvenir de lui.
    Et qu'est devenu ce repas au cours des siècles ? On a inventé la doctrine qui prétend que le Christ a prononcé des paroles qui ont changé la substance du pain et du vin en celle de son corps et de son sang. On a ajouté que rien n'était changé à l'aspect extérieur du pain et du vin et que ce changement de substance, cette « transsubstantiation », continue à se produire encore aujourd'hui, chaque fois qu'un prêtre prononce les paroles du Christ à propos du vin et du pain.

    Ce dogme représente assurément l’ineptie la plus contraire au bon sens. D'après cette doctrine, lors de la Cène à Jérusalem, la personne du Christ était vingt trois fois présente au même moment. Le Christ se tenait personnellement à table et en plus se trouvait dans chaque morceau de pain et dans chaque gorgée de vin avalée par les onze disciples.
    Il est incompréhensible que l'on puisse inventer pareille folie. Ni un homme, ni un esprit ne peut se multiplier ainsi, pas même Dieu. Personne ne peut se transformer en autre chose et en même temps demeurer ce qu'il est. Le Christ ne pouvait pas être présent en personne auprès des apôtres et en même temps être mangé par eux. Il ne pouvait pas non plus se manger lui-même. En effet, le Christ mangea lui-même du pain qu'il distribua aux apôtres, ce qui fait que d'après votre enseignement insensé il se dévora lui-même.
    Je ne trouve aucun terme dans votre langue qui soit propre à stigmatiser cette doctrine issue de l'aveuglement le plus barbare.
    Vous enseignez que les prêtres procèdent quotidiennement à cette transmutation. Lorsqu'ils prononcent les paroles : « ceci est mon corps, ceci est mon sang ». Ils disent que tout le pain jusqu'à la dernière miette et tout le vin jusqu'à la dernière goutte sont soudainement changés en la personne du Christ. Vos prêtres s'arrogent par-là un pouvoir que Dieu ne possède pas lui-même, parce que Dieu ne peut pas rendre possible ce qui est fondamentalement aberrant.
    Vous avez beau affirmer qu'il s'agit d'un mystère incompréhensible, d'un mystère de la foi, mais vous ne changerez rien à la fausseté de cette doctrine. Il suffit de parler de « mystère » pour couvrir une multitude de balivernes humaines. On trouvera toujours des mots pour argumenter, même s'ils n'ont aucun sens.
    Il y a encore autre chose à relever à propos de cette doctrine. Vous lisez bien la Bible. Or, vous avez dû remarquer que dans le Nouveau Testament il n'est ni question de la présence réelle du Christ dans des aliments, ni de votre doctrine absurde. Si lors du dernier souper du Seigneur, le pain et le vin avaient été véritablement changés en Jésus-Christ, les apôtres n'auraient pas cessé de le rappeler à tout moment. Les évangiles en auraient largement parlé et les apôtres dans leurs épîtres auraient continuellement attiré l'attention sur cet événement extraordinaire. Or, il n'en est jamais question. L'apôtre Jean, qui se tenait tout prêt du Maître lors du repas, et qui reçu le premier un morceau de ce pain béni, ne parle pas dans son évangile de la distribution du pain et du vin par Jésus. Il mentionne le lavement des pieds, il raconte la trahison de Judas. Comment donc se fait-il qu'il se taise à propos de l'événement le plus « mystérieux » et le plus colossal de la vie de Jésus ?

    Les épîtres des apôtres restent tout aussi muettes au sujet de la dernière Cène. Les Actes des apôtres se contentent de nous communiquer que les premiers chrétiens maintenaient la tradition d'une vie en communauté, la coutume de rompre le pain et l'habitude de la prière. Quand il est dit qu'ils rompaient le pain, on fait allusion à la célébration de la Cène, mais il n'est pas question de la cérémonie par laquelle vous avez travesti cette coutume.
    Les premiers chrétiens rompaient le pain pour rappeler le sacrifice de Jésus et pour symboliser l'amour qu'ils devaient pratiquer et entretenir envers leur entourage et envers le Christ. Ils rompaient le pain et le mangeaient, tout en pensant à celui qui leur avait fait cette promesse : Que deux ou trois, en effet, soient réunis en mon nom, je suis là au milieu d'eux (Matthieu 18 : 20). Manger le pain et boire le vin était pour eux le symbole sacré de leur union spirituelle avec le Rédempteur.
    L'apôtre Paul, qui a écrit un grand nombre de lettres aux communautés, est le seul qui dans sa première lettre aux Corinthiens mentionne le repas du Seigneur. Il n'en aurait pas parlé s'il n'y avait pas été poussé par des circonstances particulières. Il lui fut rapporté que chez les Corinthiens, des abus s'étaient produits lors des célébrations du repas du Seigneur.
    Les premiers chrétiens faisaient du « repas du Seigneur » un repas complet, tout comme ce fut le cas à Jérusalem quand le Christ célébra la Sainte Cène avec ses apôtres. Car avant que le Christ ne donnât à ses disciples du vin et du pain pour sa mémoire, il avait mangé avec eux l'agneau pascal et avait bu du vin. Ainsi, les premiers chrétiens commençaient par manger eux aussi de la viande garnie lors de leur célébration du repas du Seigneur. Ils buvaient également du vin. Ce n'est qu'à la fin du repas qu'ils rompaient le pain et buvaient du vin dans une coupe commune en mémoire du Christ.

    Ces chrétiens étaient, comme vous, de faibles humains avec les mêmes défauts que vous. Leurs mauvais penchants s'affichaient même lors des célébrations du repas de Seigneur à Corinthe. Comme ils célébraient le repas du Seigneur dans des maisons privées, les propriétaires n'étaient pas en mesure d'acheter de la nourriture pour tout le monde. Dans l'ensemble, il ne s'agissait pas de gens très fortunés. Chaque participant devait donc apporter de quoi manger et boire lors du repas ordinaire qui précédait la célébration en mémoire du sacrifice de Jésus. Il arrivait que les plus pauvres ne puissent apporter aucune nourriture et qu'ils ne fussent admis à participer qu'à la célébration du repas du Seigneur qui avait lieu à la fin. Ils attendaient et voyaient les plus favorisés manger et boire abondamment au point de devenir ivre parfois. Certains avaient faim et d'autres s'empiffraient. La situation devenait scandaleuse. Cette façon de faire ne correspondait plus du tout à l'esprit d'une célébration du repas du Seigneur.
    Lorsque Paul apprit ces agissements dans sa communauté de Corinthe, il fit des remontrances à ces chrétiens et les tança vertement en leur rappelant leurs dérives lors des célébrations. Il leur écrivit : Lors donc que vous vous réunissez en commun, ce n'est pas le Repas du Seigneur que vous prenez. Dès qu'on est à table en effet, chacun prend d'abord son propre repas, et l'un a faim tandis que l'autre est ivre. Vous n'avez donc pas de maisons pour manger et boire ? Ou bien méprisez vous l'assemblée de Dieu, et voulez vous faire honte à ceux qui n'ont rien ? Que vous dire ? Vous louer ? Sur ce point je ne vous loue pas (Corinthiens 11 : 20 - 22). Puis Paul leur expose la signification de la Cène. Il n'était pas nécessaire qu'il leur fasse un grand exposé. Il les avait déjà maintes fois entretenus à ce sujet. Paul cite les paroles prononcées par le Christ lors de la Sainte Cène, qui était le premier repas de ce genre. Il résume la signification de ces paroles ainsi : Chaque fois en effet que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne (Corinthiens 11 : 26). La célébration de la Cène consiste donc à manger et à boire le calice pour commémorer la mort du Christ qui a donné sa vie par amour pour les Esprits tombés. Quiconque, lors d'une célébration dédiée au Christ, maltraite ainsi les symboles du corps et du sang du Sauveur, comme le faisait beaucoup de chrétiens de Corinthe, insulte le Christ lui-même. Celui qui profane et dégrade une fête donnée en l'honneur d'un souverain déshonore ce souverain et encourt une punition. C'est pourquoi Paul ajoute : quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement aura à répondre du corps et du sang du Seigneur. Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange de ce pain et boive de cette coupe. Car celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation, s'il ne discerne le corps (Corinthiens 11 : 27 - 29).
    Quiconque méprise et galvaude le pain et le vin lorsqu'ils symbolisent le plus grand acte d'amour de la création, quiconque partage le pain et boit la coupe dans des circonstances scandaleuses, sera puni par Dieu. Celui qui déshonorerait un souvenir que vous lui auriez laissé se rendrait coupable envers vous. Le fait de participer sans sérieux au banquet qui rappelle la mort du Sauveur équivaut à mépriser le souvenir de la mort et de l'amour du Christ. Un banquet commémoratif de l'amour exige des participants qu'ils aient un cœur pur de tout sentiment contraire à la charité. L'humeur coléreuse, l'inimité, l'amertume, la rancune, sont des péchés contraires à l'amour du prochain. Celui qui porte ces sentiments dans son cœur ne saurait participer au banquet de l'amour. Les Corinthiens s'étaient rendus grandement coupables dans ce sens. Paul leur explique que non seulement leur manière de célébrer la Cène ne pouvait rien leur apporter de bon, mais qu'en plus, ils s'exposaient à un préjudice spirituel. La cause de cela était les rivalités qui divisaient cette communauté et qui étaient le contraire de l'amour du prochain.

    Une célébration purement extérieure et indigne, comme il s'en déroulait dans la communauté de Corinthe, provoquait parfois des conséquences bien néfastes. Selon les paroles de l'apôtre, il y avait : beaucoup de malades et d'infirmes (Corinthiens 11 : 30). De plus, certains d'entre eux étaient tombés dans la mort spirituelle, dans l'indifférence envers Dieu, ce qui est pire que tout.
    Tu comprends à présent que Paul ne voit pas autre chose dans le pain et le vin que des symboles du corps terrestre et du sang terrestre du Christ. Si le pain cessait d'être du pain, comme vous l'enseignez, et s'il devenait le Christ, Paul l'aurait dit clairement. Cet ardent disciple du Christ aurait parlé de façon autrement plus catégorique aux Corinthiens si le pain de la Cène était devenu le Christ lui-même !
    Dans la même lettre, en parlant des sacrifices païens, Paul avait déjà mentionné le souper des chrétiens. Il établit une comparaison entre la participation aux repas où l'on mangeait de la viande sacrifiée aux idoles et la participation aux repas dédiés au souvenir du Christ. En résumé, le sens des paroles de Paul est le suivant (Corinthiens 10 : 14 - 22) : « En mangeant les viandes immolées aux idoles, les païens se mettent en communication avec les mauvais Esprits. La viande sacrifiée aux idoles n'est rien d'autre que de la viande. Une idole n'est rien d'autre qu'une idole. Mais ce sont les sentiments et les intentions des païens lorsqu'ils offrent et mangent cette viande qui les font entrer en communication avec les démons. Les chrétiens qui partagent le pain et le vin lors du repas du Seigneur se mettent en communication avec le Christ. Le pain et le vin ne sont rien d'autre que du pain et du vin. Mais ce sont les sentiments entretenus par les chrétiens lorsqu'ils offrent et mangent ces aliments qui les font entrer en communication avec le Christ. Vous ne pouvez pas à la fois boire à la coupe du Seigneur et à la coupe des démons. Vous ne pouvez pas à la fois être les invités à la table du Seigneur et à la table des démons ».
    Pas plus que la viande immolée aux idoles ne devient un démon, le pain et le vin n’est transformés en Jésus-Christ. Dans un cas comme dans l'autre, il s'établit une communication avec le monde des Esprits. Chez les païens, il s'agit d'une communication avec les démons figurés par la viande immolée et le vin offert en sacrifice. Chez les chrétiens, il s'agit d'une communication avec le Christ figuré par le pain et le vin partagés. Lors des repas païens, les participants ne communiquaient pas uniquement avec le mauvais esprit en l'honneur duquel ils festoyaient, mais également avec l'ensemble du monde des mauvais Esprits qui forme un tout. De la même manière, les chrétiens, en consommant le pain et le vin, se mettaient en communication non seulement avec l'esprit du Christ, mais également avec l'ensemble des Esprits du royaume de Dieu dont le Christ est le roi. Paul emploie l'expression « corps du Seigneur » pour désigner cette grande communauté. Le Christ est la tête, et le monde des bons Esprits, y compris les croyants sur la terre, son membre de ce corps spirituel. Celui donc qui est en communion avec le Christ est également en communion avec les membres du Christ. Cette communion est symbolisée par le pain. De même que les morceaux de pain avalés proviennent d'un pain entier, ainsi tous ceux à qui il est distribué forment un tout par le lien de l'amour : Parce qu'il n'y a qu'un seul pain, à plusieurs nous ne sommes qu'un corps, car tous nous participons à ce pain unique (Corinthiens 10 : 17).

    Paul se sert souvent dans ses épîtres de la figure de notre appartenance au Christ sous la forme d'un corps spirituel. C'est l'idée que vous reprenez dans votre credo quand vous parlez de la communion des saints.
    Pour tenter de prouver votre faux enseignement, vous vous obstinez à répéter les prétendues paroles du Christ : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang ». Vous mettez l'accent sur le « est mon corps », et vous dites que le Christ n'a pas dit « ceci représente mon corps ». Comment faites-vous pour savoir les mots exacts employés par le Christ ? Vous ignorez la phrase prononcée en araméen et vous ne possédez même plus le texte grec original du Nouveau Testament. En réalité le Christ a utilisé les mots qui signifient que le pain et le vin sont les symboles de sa mort rédemptrice qu'il allait subir le lendemain pour le salut du monde.
    Considérons que le Christ avait vraiment dit : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang ». Pourquoi prenez-vous tout à coup le Christ au mot ? Quand on connaît les récits bibliques, on sait que le Christ expliquait sa doctrine sous forme de paraboles imagées, comme il le dit lui-même : Tout cela je vous le dis en figures. L'heure vient où je ne vous parlerai plus en figures, mais je vous entretiendrai du Père en toute clarté (Jean 16 : 25). Quand a-t-il prononcé ces paroles ? Précisément pendant le dernier repas, quelques heures avant sa mort. Au temps de son humanité, le Christ se servait constamment de paraboles : Tout cela, Jésus le dit aux foules en paraboles, et il ne leur disait rien sans parabole (Matthieu 13 : 34). Le soir, au cours des derniers entretiens avec ses disciples, il ne leur parla pas seulement de pain et de vin comme des figures symboliques de sa mort, mais il leur exposa une autre allégorie. Ainsi il présenta les rapports entre lui et ses disciples en disant : Je suis la vigne, vous les sarments (Jean 15 : 5). Si vous ne voulez pas admettre que le pain et le vin ne sont que des figures symboliques, vous devez alors refuser d'admettre que les termes « vigne » et « sarments » sont également des symboles. Vous devrez aussi dire que les paroles du Christ : « je suis la vigne » signifient qu'il est changé en vigne et les disciples en sarments. Dans un cas comme dans l'autre la phrase contient le verbe « être » et la transmutation devrait s'accomplir, or ni l'une ni l'autre ne sont possible.
    On conçoit que l'Eglise catholique s'efforce de glaner dans la Bible tout ce qu'elle peut pour défendre sa monstrueuse doctrine. Pour cela elle prend à la lettre d'autres figures employées par le Christ. Par exemple, l'image exprimée par Jésus dans ces paroles : Je suis le pain vivant descendu du ciel. Qui mangera ce pain vivra à jamais ! Et même le pain que je donnerai, c'est ma chair pour la vie du monde … car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson. (Jean 6 : 51-55). Tout cela est à prendre au sens figuré et contient une signification spirituelle, comme le Christ ne cesse de le préciser : C'est l'esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit (spirituelles) et elle sont vie (vivifiantes) (Jean 6 : 63). Jésus dit que sa nourriture à lui c'est de faire la volonté de son Père céleste. Sur le rebord du puits de Jacob, il promit à la Samaritaine qu’il deviendrait une source : mais qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif ; l'eau que je lui donnerai deviendra en lui source d'eau jaillissant en vie éternelle (Jean 4 : 14). Toutes ces phrases correspondent à des expressions allégoriques et symboliques qui ne sont pas à prendre à la lettre, sous peine de se perdre dans des aberrations. Le pain de la Cène n'est pas son vrai corps et le vin n'est pas son vrai sang. Ces mots possèdent un sens spirituel et figuré. C'est du reste de cette manière que les apôtres et les premiers chrétiens ont interprété ces images.
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    Message  Arlitto Jeu 19 Nov 2020 - 19:06

    Le culte actuel tourne autour de la prétendue consécration, c'est à dire la transsubstantiation, le changement de la substance du pain et du vin en celle du corps et du sang du Christ. Ce culte est appelé « messe » par les catholiques. Votre transsubstantiation est aussi le renouvellement de la mort du Christ sur la croix, le sacrifice de son corps et de son sang. Or, il n'y a pas de renouvellement de la mort du Christ sur la croix sous une forme non sanglante. Quelle idée vous faites-vous d'un renouvellement non sanglant de la mort sur la croix ? En fait vous n'avez aucune idée claire à ce sujet puisqu'un tel concept ne correspond à rien de raisonnable.
    La messe représente la lointaine évolution de la célébration de la Cène par les premiers chrétiens et de leurs prières. Mais au cours du temps, ce rite a perdu tout ce qui faisait de la Cène un repas communautaire et commémoratif du Seigneur. Aujourd'hui la messe n'a conservé de bien que les prières que chacun peut d'ailleurs réciter en privé sans l'aide d'un prêtre. La grande confiance des catholiques quant à l'effet de messes payées est malheureusement une grande illusion.
    Rendez au peuple la célébration du repas du Seigneur des temps apostoliques. Cette célébration est sacrée et génératrice de grâces. Faites-en une habitude fréquente. Les veilles de grandes fêtes ou bien les jours de fêtes se prêtent très bien à ces célébrations. Vous pouvez vous rassembler en famille n'importe quel autre jour également, sans dépendre de personne. Vous n'avez besoin ni de prêtres, ni d'églises, ni d'autres serviteurs ecclésiastiques. Il se trouvera bien dans chaque cercle de croyants quelqu'un qui sera capable de célébrer la Cène de façon digne et respectable !
    Je vais te décrire comment une telle célébration s'accomplit.
    Il vaut mieux se servir de pain sans levain, que vous appelez pain azyme. Vous remplirez une coupe en verre ou en cristal de vin rouge ou de vin blanc. Vous placerez le pain et le vin sur une table nappée de blanc. Vous recouvrirez le vin pour qu'il ne se souille pas. Vous couvrirez le pain d'un linge propre. A la manière des premiers chrétiens, vous pourrez poser sur la table une simple croix ou un crucifix. Derrière la croix vous placerez sept cierges, le cierge du milieu étant posé juste derrière la croix.

    Quand vous serez rassemblés, à l'heure fixée, vous commencerez par un hymne convenable. Puis le président de l'assemblée récitera une prière ou lira un psaume qui conviendra. Il pourra choisir dans les psaumes les versets adaptés à la situation du moment. Il continuera par une lecture de l'Ecriture Sainte. Si un des participants se sentait capable d'adresser une allocution de circonstance, l'assistance en tirerait profit.
    Puis les participants se recueilleront, feront dans le silence un examen de conscience, se repentiront de leurs péchés et demanderont pardon à Dieu. Le président seul ou accompagné de tout le monde, récitera alors le psaume 130 : Des profondeurs je crie vers toi. Après cette supplication de pêcheur, le président s'approchera de la table, demandera à Dieu de bénir le pain et le vin afin que ce que les assistants mangent et boivent contribue à leur salut. Ensuite, il distribuera à chacun un morceau de pain en déclarant : « Prenez et mangez. Ceci est le symbole du corps du Christ, notre Sauveur, qui pour nous sauver est mort sur la croix ». Il prononcera ces paroles lentement en distribuant le pain que les assistants accepteront et porteront à la bouche. Celui qui distribue se servira le dernier et mangera sa part, après quoi il distribuera la coupe en déclarant : « Buvez en tous. Ceci est le symbole du sang de notre Seigneur Jésus-Christ qui a été versé pour la rémission des péchés ». Quand tous auront bu, il boira lui aussi du vin de la coupe et récitera une prière d'action de grâce. On terminera la cérémonie par un chant pieux.
    S'il se trouve dans la pièce un médium à transe profonde, l'esprit saint qui parlera par sa bouche, prendra la présidence et agira en conséquence.
    Il n'est pas défendu de faire suivre la cérémonie de la Cène d'un repas et de rester ensemble dans la joie et dans la bonne humeur. Vous devrez rayonner de joie intérieure et la manifester. Vous ne devez pas seulement accepter avec reconnaissance les dons spirituels accordés par Dieu, mais aussi les dons matériels et les apprécier sans dépasser les limites de la décence.

    La pénitence, la confession et l’absolution
    L'Eglise catholique enseigne également le sacrement de la pénitence. D'après le Nouveau Testament, « pénitence » signifie « changement d'attitude ». Jean le Baptiseur prêchait le repentir, pour que les péchés soient pardonnés. A propos du Christ, l'évangile rapporte : Dès lors Jésus se mit à prêcher et à dire : « Repentez-vous, car le royaume des cieux est tout proche » (Matthieu 4 : 17). Les paroles : « faites pénitence », signifient littéralement dans la Bible : « changez votre façon de penser, changez votre cœur et la disposition de votre esprit ». La pénitence est donc une conversion, un acte spirituel par lequel on se détourne du mal pour retourner à Dieu. C'est un changement de conduite. Celui qui cesse de faire le mal et commence à faire le bien qu'il avait négligé auparavant, se convertit. Il change les dispositions de son cœur, ses sentiments et son comportement. Il fait donc partie des pénitents.
    Les catholiques ont une conception beaucoup plus large du sacrement de pénitence. La conversion d'un homme selon le cœur et la conduite ne leur suffit pas. L'Eglise catholique pose comme condition absolue : la confession de chaque péché grave à un de ses prêtres. Lui seul possède, selon cette doctrine, le pouvoir de pardonner les péchés à la place de Dieu. Sans l'absolution donnée par un prêtre, il n'existe pas de pardon des péchés. Par cette doctrine, l'Eglise rend les croyants dépendants du système ecclésiastique. Ce discours autoritaire lui confère un grand pouvoir sur les âmes.
    Qui peut remettre les péchés, sinon Dieu seul ? (Marc 2 : 7). Les scribes qui tenaient ce langage au Christ avaient tout à fait raison en cela. Aucun homme, aucun prêtre ne peut absoudre et remettre les péchés. Le Christ ne le pouvait pas non plus.
    Dieu peut, il est vrai, dans certains cas, se servir d'un homme comme messager pour annoncer à un pécheur que lui, Dieu, a pardonné ses péchés. Dieu chargea d'une telle mission le prophète Nathan. Il l'envoya à David pour lui annoncer qu'il lui avait pardonné les péchés d'adultère et d'homicide. De la même manière, le Christ avait, dans des circonstances bien particulières, reçu la mission de Dieu qui consistait à pardonner leurs péchés à certains pécheurs. Il ne décidait pas le pardon des péchés de lui-même, et selon son propre jugement. Il ne le notifiait qu'à ceux qui avaient été désignés par les Esprits de Dieu. C'est ce que le Christ confirme en insistant auprès de ses adversaires pour leur dire que c'est Dieu qui lui en avait donné l'ordre. Il ne s'agissait pas d'un chèque en blanc permettant au Christ d'agir à sa guise, mais d'une mission limitée à des cas particuliers.

    Or, le prêtre catholique prétend, lui, avoir reçu de son évêque le pouvoir d'accorder ou de refuser l'absolution aux fidèles selon son propre jugement. Etes-vous donc assez sot pour penser que Dieu pardonne à un pécheur à la suite de l'absolution d'un prêtre et refuse le pardon à un autre parce qu'un prêtre l'a refusé ? Comment ce prêtre sait-il que Dieu a pardonné à un tel ou retenu les péchés à tel autre ? Est-ce qu'il possède des dons surnaturels pour connaître ainsi la pensée de Dieu ? Est-ce que les Esprits de Dieu ont transmis à ce prêtre catholique, comme à Nathan et au Christ, l'ordre de remettre les péchés à l'un et pas à l'autre ? Est-ce qu'il sait lire dans le cœur du pénitent pour voir si Dieu lui a bien pardonné ses péchés ? Les prêtres catholiques devront bien avouer qu'il n'en est rien.
    Comment peuvent-ils communiquer aux autres que Dieu leur a pardonné leurs péchés sans avoir la moindre indication qui confirme la vérité de leur affirmation? Aucun homme, aucun prêtre ne peut lire dans le cœur du pécheur ni connaître la volonté de Dieu. Si vous pensez que l'absolution n'est valable qu'à partir du moment où le pénitent se repent vraiment et manifeste la ferme intention de s'amender, alors l'absolution traditionnelle est une aberration parce que le prêtre n'a aucun moyen de savoir si le pénitent remplit ces conditions. Il lui est donc impossible de prononcer valablement la formule : « Je t'absous de tes péchés ». Il peut tout au plus dire : « Que Dieu veuille bien te remettre tes péchés ».
    Exprimer un tel souhait n'est pas le privilège du prêtre. Tout un chacun peut en faire autant. C'est un simple vœu sans effet certain. Le prêtre, lui, préfère dire : « Je t'absous de tes péchés ». En faisant cela, il prononce un jugement sans savoir si les conséquences de cette décision sont appliquées par Dieu. Que diriez-vous d'un juge terrestre qui prononcerait des jugements sans s'assurer qu'ils sont suivis d'effet ? Il s'agirait d'une farce ridicule. Il en est de même par l'absolution donnée par un prêtre.
    Le bon sens vous le dit. La vérité, la voici : celui qui se repent sincèrement de ses péchés et s'adresse à Dieu pour qu'il lui pardonne, sera exaucé, qu'un prêtre ait donné l'absolution ou non. Celui qui ne se repent pas ne recevra pas le pardon de Dieu. Le prêtre aura beau lui donner l'absolution aussi souvent qu'il le voudra. La doctrine de la rémission des péchés par les prêtres est donc une des plus grandes erreurs qui se soient glissées dans le christianisme au cours des temps.

    L'Eglise fonde sa doctrine de la rémission des péchés par des prêtres catholiques sur un passage biblique falsifié. Je t'ai déjà mentionné cette falsification lors de notre première rencontre. Voici le passage en question : Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus (Jean 20 : 23). Tu sais que dans le texte grec un petit mot a été supprimé qui change complètement le sens de la phrase. Au lieu du mot « leur », le texte grec disait « à vous-même ». Le passage correct est le suivant : « Si vous pardonnez les péchés aux autres, ils seront pardonnés à vous-même. Si vous les retenez (si vous ne les pardonnez pas), ils seront retenus à vous-même (ils seront non pardonnés) ». Le Christ enseigne ici la doctrine que l'on retrouve dans le « Notre Père » : Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. Et il ajoute ces paroles : Oui, si vous remettez aux hommes leurs manquements, votre Père céleste vous remettra aussi. Mais si vous ne remettez pas aux hommes, votre Père céleste non plus ne vous remettra pas vos manquements (Matthieu 6 : 14 - 15).
    Le pouvoir de pardonner les péchés n'existe pas comme l'Eglise catholique se l'est arrogé pour elle-même, une telle doctrine n'a jamais été enseignée ni pratiquée par les premiers chrétiens. C'est pourquoi la confession des péchés à un prêtre n'a jamais été exigée des chrétiens d'autrefois. Les premiers chrétiens étaient invités, conformément à la doctrine du Christ, à se confesser les péchés les uns aux autres. C'est à dire les péchés dont ils s'étaient rendus coupables les uns envers les autres. Ils devaient avouer le tort qu'ils avaient fait à leurs semblables afin d'arriver à une réconciliation. C'est le chemin le plus court et le meilleur pour mettre fin à un conflit de personnes. Si quelqu'un qui t'a offensé vient te trouver et te l'avouer lui-même, tu lui tendras volontiers la main en signe de réconciliation. C'est ce à quoi le Christ invite par ces paroles : Quand donc tu présentes ton offrande à l'autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère, puis reviens, et alors présente ton offrande (Matthieu 5 : 23 - 24).
    Si la confession à un prêtre et l'absolution étaient nécessaires, le Christ et les apôtres n'auraient pas manqué de le répéter pour attirer l'attention sur ce point capital. Cela aurait constitué la base fondamentale de la doctrine chrétienne, puisque, sans pardon des péchés, personne n'entre dans le royaume des cieux. Mais il se trouve que ni le Christ, ni les apôtres ne connaissaient la confession à un prêtre et l'absolution des péchés par celui-ci.
    La confession et l'absolution par un prêtre sont des règles purement humaines. Ces traditions ne facilitent nullement le cheminement des croyants vers Dieu, mais au contraire, elles mettent des obstacles sur leur route en leur procurant un faux sentiment de sécurité. Les pénitents qui se confessent et reçoivent l'absolution du prêtre s'imaginent qu'ils sont en règle avec Dieu, ce qui équivaut à une illusion trompeuse. Toute erreur dans le domaine des vérités du salut est comparable à un labyrinthe qui, loin de rapprocher le voyageur du but, l'en éloigne de plus en plus.

    La pauvreté, les privations, la chasteté et le célibat
    Dans la religion que tu pratiquais autrefois, ce que l'on appelle les « mortifications corporelles extérieures » jouent un rôle important. Cette religion prescrit l'abstinence de certains aliments, certains jours de l'année. Elle exige des jours de jeûne et considère les privations et les austérités comme des moyens pour atteindre un plus haut degré de perfection. Elle recommande des pèlerinages et impose aux prêtres et aux religieux le célibat comme l'expression d'une perfection plus complète. Toutes ces choses n'ont rien à voir avec le véritable esprit de la pénitence ni avec la perfection intérieure. Le Christ n'a jamais jeûné volontairement et ne s'est jamais mortifié de son plein gré. Lorsqu'il jeûnait dans le désert il y était obligé, car il n'y avait rien à manger. C'est pourquoi vous ne trouverez rien dans l'enseignement du Christ, ou dans celui des apôtres, qui incite les hommes à jeûner ou à se livrer à des mortifications corporelles. Au contraire, de telles choses sont qualifiées d'inutiles. Ainsi, Paul rappelle aux Corinthiens : Ce n'est pas un aliment qui nous fera connaître en jugement devant Dieu. Si nous n'en mangeons pas, nous n'avons rien de plus, et si nous en mangeons, nous n'avons rien de moins (Corinthiens 8 : 8). Aux Colossiens il écrit : Du moment que vous êtes morts avec le Christ aux éléments du monde, pourquoi vous plier à des ordonnances comme si vous viviez encore dans ce monde ? « Ne prends pas ! Ne goûte pas ! Ne touche pas ! », tout cela pour des choses vouées à périr par leur usage même ! Voilà bien les prescriptions et les doctrines des hommes ! Ces sortes de règles peuvent faire figure de sagesse par leur semblant de religiosité et d'humilité qui ne ménage pas le corps, en fait elles n'ont de valeur que pour satisfaire la chair (Colossiens 2 : 20 - 23).
    Les préceptes et les lois que les religions imposent ne viennent pas du Christ, mais comme l'écrit Paul à Timothée, de ceux qui : renieront la foi pour s'attacher à des Esprits trompeurs et à des doctrines diaboliques, séduits par des menteurs hypocrites marqués au fer rouge dans leur conscience. Ces gens-là interdisent le mariage et l'usage d'aliments que Dieu a créés pour être pris en action de grâce par les croyants et ceux qui ont la connaissance de la vérité. Car tout ce que Dieu a créé est bon et aucun aliment n'est à proscrire, si on le prend avec action de grâce (Timothée 4 : 1 - 4).
    L'Eglise catholique compte parmi les religions qui attachent une grande valeur à l'abstinence alimentaire à certaines occasions. Elle prescrit le jeûne et interdit à ses prêtres et religieux de se marier et déclare que l'état de religieux représente l'idéal de la perfection. Elle aussi s'est attachée à des doctrines inspirées par les démons. Ce sont là des préceptes inventés par les hommes, qui, selon la parole de l'apôtre, passent pour de la sagesse et de l'humilité, mais n'ont en fait aucune valeur. Ces pratiques n'apportent absolument rien pour le salut des hommes. Voilà pourquoi aucune Eglise n'a le droit d'imposer de tels commandements à ses fidèles et de qualifier leur violation de « péché grave ».

    L'Eglise a beau affirmer, en ce qui concerne le célibat des prêtres et des religieux, qu'elle ne force personne et qu'elle n'oblige personne à se faire prêtre ou à entrer en religion. Mais lorsque quelqu'un croit être appelé à devenir prêtre, l'Eglise le force au célibat et l'oblige à choisir entre sa vocation et le célibat non voulu de Dieu. Il se trouve alors sous la plus grande contrainte que l'on puisse imposer à un homme. De plus, si effectivement l'Eglise ne force personne à prendre la voie du célibat religieux, elle exerce une immense pression morale en faisant passer l'état religieux pour le sommet de la perfection. Ce sont les meilleurs parmi les hommes qui considèrent que leur devoir est de progresser pour atteindre la perfection. Cependant cet idéal de perfection leur est présenté sous la forme rebutante et contre nature d'une vie religieuse dans le célibat.
    Qu'on ne dise pas que Dieu donne à ceux qui se sentent appelés à la prêtrise ou à l'état religieux, la force de persévérer dans le célibat. C'est une illusion grossière. Dieu ne donne la force que pour accomplir sa volonté et non pour réaliser ce que les hommes s'imposent à eux-mêmes au nom d'une prétendue dévotion volontaire. Le bien est ce qui correspond à la volonté de Dieu et ce qui est à tout instant librement accepté par l'homme. Rien de bon ne s'accomplit sous la contrainte. Il n'y a rien de bien dans une situation qui commence par un choix volontaire mais qui, peu à peu, devient un boulet à traîner jusqu'à la fin de sa vie. Dieu lui-même ne force pas l'homme à se soumettre à sa volonté. Et comment une Eglise humaine oserait-elle s'arroger le droit de ravir aux hommes leur liberté au nom de ce même Dieu qui, lui, n'y porte jamais atteinte.
    Le mal s'impose toujours par la force, par la contrainte et par l'asservissement. Le bien s'impose dans la liberté. C'est le mal qui a introduit la servitude dans les religions. L'autoritarisme et la passion de dominer les autres ont introduit la suppression de la liberté personnelle dans l'Eglise catholique sous le masque de la vertu. Le célibat, la vie monacale avec les vœux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance à la hiérarchie religieuse, tout cela ne sont que des moyens pour consolider l'appareil institutionnel de l'Eglise humaine. Ni le Christ, ni les apôtres ne connaissaient un sacerdoce semblable à celui de l'Eglise catholique. Ils ne connaissaient pas non plus les ordres religieux. Ils n'ont rien enseigné ni institué de tel. Ils n'ont jamais parlé d'un vœu de pauvreté, de célibat, de chasteté, ou d'obéissance à un supérieur religieux, tout cela au nom de l'idéal de perfection.
    Ils ne savaient rien de la pauvreté volontaire dans le sens où l'entend l'Eglise catholique. Ils n'ont pas fondé d'ordres religieux et n'ont pas enseigné qu'il fallait en fonder pour accueillir des personnes qui apporteraient leurs richesses personnelles. Les religieux, les moines, sont-ils réellement pauvres ? Ne sont-ils pas plutôt à l'abri de tout souci alimentaire leur vie durant ? Pour eux la table est mise chaque jour. Est-ce là la pauvreté ? Si tout le monde en possédait autant, il n'y aurait plus aucun pauvre sur la terre. Et si la pauvreté représente l'idéal de perfection, pourquoi tant de couvents et de monastères sont-ils riches et nantis de biens ? Si la pauvreté constitue un idéal pour chaque religieux en particulier, elle devrait l'être également pour la communauté. Pourquoi vos prêtres qui prêchent et exaltent la pauvreté volontaire ne la pratiquent-ils pas eux-mêmes ? Celui qui prêche une doctrine a pour premier devoir de la pratiquer. Vos prêtres sont-ils pauvres ? Et le pape ? Et les évêques ? Si tous les hommes se portaient aussi bien que ces prédicateurs de l'idéal de pauvreté, il n'y aurait plus aucune misère dans le monde.

    Vous mettez en avant les paroles que le Christ adressa au jeune homme riche pour démontrer que la pauvreté volontaire mène à la perfection. Mais vous interprétez bien mal ces paroles. Lorsque le Christ annonce au jeune homme : « Si tu veux être parfait, va et vends tout ce que tu as et donne l'argent aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel, puis viens et suis-moi », il ne s'adresse qu'à un jeune homme très attaché aux richesses de ce monde. Le Christ ne s'en prend qu'à la domination de la matière qui retient le jeune homme prisonnier et qui l'empêche d'entrer dans le royaume des cieux. Puis, lorsque le jeune homme tourne le dos au Christ, à la suite de cette recommandation, le Maître dit à ses disciples : « Mes enfants, combien il est difficile à ceux qui sont attachés aux richesses et aux biens temporels d'entrer dans le royaume des cieux » . Selon le Christ, celui qui est « riche » n'est pas celui qui possède beaucoup d'argent, mais celui qui est l'esclave de la matière, l'esclave de Mammon et qui en fait son Dieu.
    Abraham, Isaac, Jacob, Job ou David achevèrent leur vie dans l'opulence, ils disposaient de nombreux biens matériels. Cependant, ils ne faisaient pas partie des riches dont parle Jésus. Leur richesse ne constituait pas pour eux un obstacle sur le chemin qui les menait à Dieu. Le Christ ne leur avait jamais demandé de se dépouiller pour devenir parfait. La situation était différente pour le jeune homme riche. Son attachement à sa fortune l'empêchait de suivre l'appel de Dieu. Il préférait renoncer au royaume de Dieu plutôt qu'à son confort.
    Chez tous les hommes se dressent des obstacles entre eux et Dieu. Ils sont aussi variés que les hommes eux-mêmes. Chacun devra se débarrasser de l'obstacle qui le gêne. C'est aussi le sens de cette parole du Christ : si ton œil est pour toi une occasion de péché, arrache-le et jette-le loin de toi : mieux vaut pour toi entrer borgne dans la vie que d'être jeté avec tes deux yeux dans la géhenne de feu (Matthieu 18 : 9). Si quelque chose dans ta vie t'empêche d'accomplir la volonté de Dieu, même s'il s'agit d'une chose précieuse à tes yeux, sépares-toi de cette chose. L'obstacle qui retenait le jeune homme était sa fortune. C'est pourquoi, il aurait du s'en séparer en vendant son capital et en distribuant le produit de la vente aux pauvres. Si la richesse ne constitue pas un obstacle pour une personne qui chemine vers Dieu, alors il n'y a aucune raison pour que cette personne renonce à ses biens. Si tout le monde devait vendre ce qu'il possède pour devenir parfait, personne ne devrait plus acquérir de biens matériels. Car si le fait d'économiser de l'argent constituait un obstacle sur le chemin de la perfection, toute possession de valeurs terrestres serait également contraire à la perfection. Dans ce cas, les Eglises et les couvents auraient, moins que quiconque, le droit d'acquérir et de posséder des biens de ce monde.

    Le Christ n'était pas pauvre avant d'entrer dans la vie publique. Il possédait plusieurs maisons qu'il avait acquises grâce à son travail. Il les vendit avant de s'adonner à son ministère et remit le montant de la vente à ses amis chez qui il logea par la suite. Et si durant son ministère il avait fait le choix de ne rien posséder, il ne se trouvait pas pour autant réduit à la mendicité.
    La chasteté parfaite, sous la forme du célibat, représente également un idéal de perfection pour ton ancienne Eglise. Bien sûr, chacun peut et doit pratiquer la chasteté, mais elle n'a rien à voir avec le célibat. Le mariage n'a rien d'impudique. Les gens mariés peuvent être parfaitement chastes et les non mariés peuvent être tout à fait le contraire, même s'ils appartiennent au clergé.
    La vraie chasteté consiste à observer la bonne mesure dans toutes les choses qui dépendent des principes naturels de la vie sexuelle. La sobriété en mangeant et en buvant ne consiste pas à tenter de brider le besoin de nourriture, mais plutôt à se rassasier raisonnablement, sans dépasser les limites qui rendent malade. Et bien, il en est de même pour l'activité sexuelle. La vie sexuelle est une loi naturelle que Dieu destine à toutes les créatures. Tout ce que Dieu crée est bon et ne doit pas être étouffé, mais il faut en user dans les limites fixées par la volonté divine.
    La loi de la reproduction s'applique à chaque être humain. Fonder une famille est un devoir sacré auquel personne ne peut se soustraire sans conséquences. La procréation terrestre est le moyen qui permet aux Esprits tombés de progresser vers la perfection en passant par les stades de la nature. La sagesse divine a conçu ce principe qui permet aux Esprits incarnés qui sont arrivés jusqu'à un certain niveau de progrès, de faire venir leurs frères et sœurs sur la terre, par le moyen de la procréation, afin que ces frères et soeurs progressent eux aussi sur le chemin de la perfection. Lorsque des frères et sœurs terrestres tombent ensemble dans une fosse, celui qui s'en extrait le premier aide les autres à s'en sortir. C'est un devoir d'entraide entre frères et sœurs.

    Vous devez considérer la loi de la vie sexuelle comme un aspect de la sagesse et de la miséricorde divine. Dieu a fortement développé l'instinct sexuel parce que la procréation fait partie du plan rédempteur de Dieu. Ainsi, il est difficile aux créatures de se dérober à l'exécution de ce plan. Il est donc clair qu'il s'agit d'un devoir, dont seulement les raisons les plus sérieuses peuvent dispenser les humains. Voilà pourquoi le vœu de célibat est un manquement grave à la volonté de Dieu. Ni les prêtres catholiques, ni les religieux n'ont, vis à vis de Dieu, de raison suffisante pour rester célibataires.
    Je sais que pour justifier le célibat, on cite le septième chapitre de la première épître aux Corinthiens. Paul met en avant plusieurs raisons pour préférer le célibat. Cependant, il affirme aussi qu'il vaut mieux se marier si l'abstinence ou le célibat entraînait des troubles : Mais s'ils ne peuvent se contenir, qu'ils se marient, mieux vaut se marier que de brûler (Corinthiens 7 : 9), Si quelqu'un pense en étant en pleine ardeur juvénile, qu'il risque de mal se conduire vis à vis de sa fiancée, et que les choses doivent suivre leur cours, qu'il fasse ce qu'il veut, il ne pèche pas, qu'il se marie ! (Corinthiens 7 : 36).
    L'opinion de l'apôtre sur le célibat était fausse. Paul n'avait reçu aucune consigne du Christ en ce sens. Paul était tout à fait conscient qu'il n'exprimait que sa propre pensée. Si tu lis ce premier chapitre de la première lettre aux Corinthiens, tu remarqueras quelque chose qui est spécifique à ce texte. Paul insiste continuellement sur le fait que ce chapitre sur le célibat est son avis personnel, et qu'il n'agit pas sur l'ordre du Christ. C'est pourquoi il répète souvent : ce que je dis là est une concession, non un ordre … (7 : 6), voici ce que je prescris … (7 : 10), c'est moi qui leur dit, non le seigneur … (7 : 12), pour ce qui est des vierges, je n'ai pas d'ordre du Seigneur, mais je donne un avis en homme … (7 : 25), je pense donc que … (7 : 26). Et à la fin du chapitre, il répète : … à mon sens … (7 : 40). Son avis était faux, même s'il ajoutait qu'il pensait posséder, lui aussi, un esprit de Dieu à ce moment-là.
    Paul n'était pas marié. Il considérait que son ministère apostolique qui l'amenait à voyager au loin était une raison suffisante pour rester célibataire. S'il avait eu une famille, les visites des églises lointaines n'auraient pas été possibles. Il n'aurait pu, ni se faire accompagner de sa femme et de ses enfants, ni les abandonner aussi longtemps. Son propre célibat le rendait sur ce point plutôt partial et le défenseur d'idées fanatiques. Les êtres ont tous leurs défauts. Ne nous étonnons pas d'en trouver chez les apôtres.
    Cet avis erroné de Paul fut corrigé plus tard par le Christ lui-même. Paul fut obligé de se rétracter dans une lettre adressée à toutes les communautés. Je t'ai parlé de cette lettre dès notre première rencontre. Dans ce texte, d'autres passages de ses épîtres antérieures qui avaient donné lieu à des malentendus furent également rectifiés. Je t'ai dit que cette épître fut détruite par la suite, parce que les corrections et les modifications apportées ne s'adaptaient pas à la doctrine de l'Eglise postérieure.

    Ses lettres à Timothée et à Tite te font comprendre à quel point Paul changea d'avis sur le célibat à la suite du rappel à l'ordre de son Maître. Lui qui avait écrit aux Corinthiens qu'il désirait qu'ils ne se marient pas, demandait maintenant le contraire. Et même plus, Paul disait que pour le bien de la communauté, il fallait que ceux qui occupent une charge soient mariés : Aussi faut-il que l'épiscope soit irréprochable, mari d'une seule femme … sachant bien gouverner sa propre maison et tenir ses enfants dans la soumission d'une manière parfaitement digne. Car celui qui ne sait pas gouverner sa propre maison, comment pourrait-il prendre soin de l'église de Dieu ? (Timothée 3 : 2 - 5). Les diacres doivent être maris d'une seule femme, savoir bien gouverner leurs enfants et leur propre maison (Timothée 3 : 12). Il adresse la même exhortation à Tite et lui demande de ne pas établir de célibataires comme responsables de l'église en Crète : Chaque candidat doit être irréprochable, mari d'une seule femme, avoir des enfants croyants (Tite 1 : 6). Alors que dans son épître aux Corinthiens, Paul avait conseillé aux veuves de ne pas se remarier, il écrit le contraire à Timothée : Je veux que toutes les jeunes veuves se remarient, qu'elles aient des enfants, gouvernent leur maison … (Timothée 5 : 14).
    Paul insiste sur le terme : « mari d'une seule femme ». Paul ne veut pas dire qu'il ne faut se marier qu'une seule fois, sans remariage possible. En effet, il conseille aux veuves et donc aux veufs de se remarier. Son expression « mari d'une seule femme » a le sens suivant :
    Beaucoup de païens qui se faisaient chrétiens avaient eu auparavant d'autres femmes à côté de leur femme légitime. Ceci était de notoriété publique. Paul refuse que de tels hommes occupent les charges du ministère ecclésiastique, afin d'éviter tout scandale. Paul n’accepte que les hommes mariés jouissant d'une bonne réputation auprès des chrétiens et des non chrétiens. Il le dit expressément à Timothée : Il faut en outre que ceux du dehors (les païens) rendent de lui un bon témoignage, de peur qu'il ne tombe dans l'opprobre et dans les filets du diable (Timothée 3 : 7).
    Pendant dix siècles, le mariage que Paul imposait aux épiscopes et aux collaborateurs de son temps, était également autorisé pour les prêtres catholiques. Ce ne fut pas un idéal religieux qui incita les papes à imposer le célibat à leur clergé. Si un tel idéal était pensable, il aurait été érigé en précepte dès les premiers temps de l'Eglise. Ce qui décida l'Eglise à l'adopter et à en faire un précepte par la suite, était une considération purement matérielle et terrestre. Il s'agissait de renforcer le pouvoir papal. Un ecclésiastique sans obligations familiales est un instrument docile entre les mains du système de l'Eglise, bien plus qu'un prêtre qui a une femme et des enfants à entretenir. De plus, on pouvait escompter que le prêtre célibataire léguerait ses biens à l'Eglise, lors de son décès.
    Les dangers du célibat qui firent que l'apôtre Paul récusait les collaborateurs célibataires pour le service de la religion demeurent les mêmes à chaque époque. Ils n'étaient pas plus grands alors qu'aujourd'hui. L'explication qui dit qu'un prêtre non marié possède une plus grande pureté et un dévouement plus grand à la cause de Dieu est un prétexte qui de tout temps s'est révélé comme illusoire. »
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    Message  Arlitto Jeu 19 Nov 2020 - 19:06

    L’obéissance à des supérieurs humains

    « Ce qui est vrai à propos du vœu de pauvreté et du vœu de chasteté dans le célibat est également vrai en ce qui concerne le vœu d'obéissance inconditionnelle envers des supérieurs humains. Ceci va à l'encontre de la volonté de Dieu et n'est que l'invention du despotisme humain.
    Dieu a octroyé à chaque esprit en le créant, le don suprême du libre arbitre. Cette liberté de décision personnelle dans tout ce que l'on fait ou omet de faire, Dieu ne la limite jamais, pour personne. Dieu ne veut pas non plus qu'elle soit limitée pour les hommes. Chaque être humain est personnellement responsable de tout ce qu'il fait, à chaque moment de sa vie. Cette responsabilité de chacun est inamovible. Personne ne peut s'excuser auprès de Dieu en prétextant qu'il a soumis sa volonté et sa décision personnelle à la volonté d'un autre. Dès qu'un homme atteint l'âge de raison, il ne doit jamais soumettre sa volonté à celle d'un autre homme, qu'il s'agisse d'un supérieur terrestre ou spirituel. L'obéissance aveugle n'est due qu'à Dieu. Lorsque la Bible dit : Oui, l'obéissance vaut mieux que le sacrifice, la docilité, plus que la graisse des béliers (Samuel 15 : 22), cette obéissance ne s'applique qu'à Dieu, jamais aux hommes. Les supérieurs humains, surtout les supérieurs ecclésiastiques et religieux, s'appuient volontiers sur cette phrase biblique pour obtenir de leurs subordonnés une complète soumission. On a établi la fausse doctrine qui dit qu'une obéissance aveugle aux supérieurs religieux libère celui qui obéit de toute responsabilité personnelle dans l'ordre qu'il exécute. L'homme peut désobéir uniquement dans le cas où l'ordre pousse à commettre un péché. Ceci est une erreur. L'être humain n'est pas seulement responsable pour le mal qu'il fait, mais aussi pour le bien qu'il omet de faire. L'omission du bien est bien souvent un plus grand péché qu'un acte mauvais. Si, selon votre doctrine, un supérieur religieux ordonne à un subordonné de commettre un vol, ce subordonné ne doit pas obéir. Mais si on interdit à ce subordonné de secourir un semblable qui lui demande de l'aide, alors votre doctrine prétend que ce subordonné doit obéir à son chef. Pourtant aux yeux de Dieu, une telle omission constituerait un péché supérieur à celui d'un larcin. Dans ce dernier cas, le subordonné ne pourrait pas faire valoir son devoir d'obéissance à son supérieur pour expliquer qu'il ne pouvait pas réaliser la bonne action que sa conscience lui dictait. Il doit au contraire, obéir à sa propre conscience en toute circonstance. La conscience d'un autre ne saurait remplacer la sienne. Dieu donne à chacun une tâche particulière et spécifique. Chacun doit accomplir sa mission sans se laisser détourner ou arrêter pas des directives et des préceptes humains. Il s'ensuit que personne, à la suite d'un vœu d'obéissance, ne peut soumettre sa volonté à celle d'un autre. Le vœu d'obéissance que font vos prêtres et vos religieux est par conséquent contraire à la volonté de Dieu.

    En ce qui concerne les lois des souverains temporels, seule l'obéissance à des règlements terrestres qui ne soient pas contraires à la volonté de Dieu est à prendre en considération.
    Vous vous réclamez des paroles de l'apôtre Paul au début du treizième chapitre de son épître aux Romains pour étayer l'obligation d'obéir aux autorités temporelles. Vous ne comprenez pas le sens de ces paroles et vous les avez mal traduites dans votre langue. Paul ne parle pas des souverains temporels, mais des guides spirituels que Dieu lui-même assigne à chacun. Dieu assigne à chaque homme des Esprits pour le conduire et le diriger. Certains hommes en reçoivent beaucoup et d'autres moins. Cela dépend de l'importance de la tâche qu'un homme doit accomplir pour faire la volonté de Dieu. Ces Esprits n'ont pas seulement pour mission de vous protéger, de vous exhorter, de vous avertir, de vous instruire et de vous encourager à faire le bien. Ils ont aussi le droit de vous corriger et de vous punir. Ils manient l'épée de justice de Dieu. Les punitions que Dieu inflige sont exécutées par ses Esprits. Tu sais cela par plusieurs passages de la Bible.
    Voici la vraie traduction des paroles de Paul (Romains 13 : 1 - 8) : « Que chaque âme soit soumise aux autorités des Esprits supérieurs ! Car il n'y a pas d'autorités en dehors de celles que Dieu a établi. Ainsi celui qui s'insurge contre cette autorité spirituelle se révolte contre l'ordre établi par Dieu. Ceux qui se révoltent attireront sur eux la condamnation. Car ces puissances sont à craindre, non pas pour celui qui fait le bien, mais pour celui qui fait le mal. Veux-tu ne pas avoir à craindre cette autorité des Esprits ? Alors fais le bien et tu recevras des éloges d'elle. En effet elle est pour toi ministre de Dieu en vue du bien. Si tu fais le mal, tu as des raisons de craindre, car ce n'est pas pour rien qu'elle porte le glaive. Elle est aussi ministre de Dieu, elle assouvit la colère en châtiant celui qui fait le mal. Il faut donc se soumettre, non seulement par crainte de la colère divine, mais encore pour obéir à la voie de la conscience. C'est aussi pour le même motif que vous faites les offrandes spirituelles qui vous sont imposées. Car ces serviteurs de Dieu sont chargés de rester auprès de vous dans ce but. Rendez à chacun ce qui lui est dû. Si l'un vous demande d'exécuter telle ou telle œuvre, alors exécutez-la. Si l'un vous dit de craindre quelque chose, alors craignez cette chose. Si l'un vous montre qu'une chose est précieuse, alors honorez cette chose. Ne soyez redevable à personne sur aucun point. Vous accomplissez la loi et votre devoir si vous vous aimez les uns les autres, car celui qui aime son prochain accomplit pleinement la loi. »

    Comment avez-vous pu appliquer ces paroles aux souverains temporels? Croyez vous sérieusement que toute autorité sur la terre est établie par Dieu? Est-ce que les innombrables rois et princes qui ont vécu jusqu'à ce jour n'ont pas plutôt été les instruments du mal dans bien des cas? Est-ce que ces souverains ont régné par la « grâce de Dieu » ou par la « grâce du Diable »? Pourrait-on appliquer à ceux qui ont si cruellement et injustement opprimé le pauvre peuple par les paroles du passage cité : cette autorité est ministre de Dieu en vue du bien? Vous les hommes, vous vous soumettez aux autorités humaines en vous basant sur des lois venues des hommes et non de Dieu. Aucun esprit de Dieu ne prend part à vos couronnements de princes ou à vos élections papales ou épiscopales.
    Si, dans votre traduction du texte précédent, vous parlez « d'impôts » et de « taxes », et si vous pensez qu'il s'agit d'autorité temporelle à qui vous devez payer ces impôts, vous oubliez qu'il existe aussi des impôts dû à Dieu. Ces impôts spirituels sont les fruits de votre esprit. De même que chaque année, l'arbre vous cède ses fruits en guise de redevance annuelle, vous aussi vous produisez des fruits qui sont redevables à Dieu. Ces fruits que les Esprits placés par Dieu à vos côtés s'efforcent ardemment de faire mûrir en vous.
    Tu vois que les premiers chrétiens ignoraient ce que l'Eglise catholique considère comme l'idéal de perfection : la pauvreté volontaire, la chasteté dans le célibat et l'obéissance aveugle aux supérieurs. Tous ces préceptes humains sont autant d'erreurs grossières. »

    Les indulgences, les saints, et la vénération des saints
    « A propos de la doctrine de ton ancienne Eglise qui se rapporte à la pénitence et à la rémission des péchés, je voudrais encore mentionner l'étrange et ingénieuse doctrine des indulgences, cet appendice de la doctrine du pardon des péchés. Si une Eglise peut pardonner les péchés, pourquoi ne pourrait-elle pas remettre tout ou partie des punitions encourues pour ces péchés ? Elle s'arroge ainsi le droit de grâce. Or Dieu seul peut pardonner les péchés et Dieu seul peut exercer le droit de grâce.
    L'explication fournie par l'Eglise pour justifier son droit de grâce est bien singulière. Elle parle d'un « trésor de l'Eglise », qui est constitué par les excédents des bonnes actions des saints et des martyres dont les mérites ont dépassé les peines correspondant à leurs péchés. L'Eglise dit qu'elle prélève une partie de ces mérites sous forme d'indulgences, afin de donner aux pécheurs repentis un peu de cette réserve de bienfaits qui compense les fautes de ce pécheur. Ainsi, ce dernier n'est plus exposé aux peines normalement méritées pour les fautes qu'il a commises. Les peines sont remises soit partiellement, soit totalement. La rémission pleine et entière est accordée, selon cette doctrine, par l'indulgence plénière, et la rémission partielle est accordée par l'indulgence limitée.
    Cette doctrine des indulgences est absurde pour diverses raisons. Aucune créature ne peut réaliser plus de bien qu'elle ne doit à Dieu, ni un esprit, ni un être humain. Aux yeux de Dieu, même le ciel est impur. Devant Dieu, l'esprit le plus parfait n'est qu'un serviteur qui ne fait que son devoir, même s'il l'accomplit à la perfection. Il n'existe pas d'excédent, il n'y a pas de solde créditeur dans le domaine des mérites. Le Christ lui-même n'a pas fait plus qu'il ne devait. S'il avait fait moins, il n'aurait pas rempli la tâche qui lui incombait. Il aurait été vaincu par l'enfer et se serait séparé de Dieu. Personne ne peut faire davantage que la volonté de Dieu. En accomplissant la volonté de Dieu, chacun n'accomplit que son devoir. Nul ne peut donc céder la moindre parcelle de mérites à d'autres.
    Chacun doit travailler à son propre salut, et c'est là la deuxième raison pour laquelle il est impossible de s'octroyer les mérites d'un autre. Ce qui n'est pas réalisable d'après vos lois humaines, ne l'est pas non plus devant la justice de Dieu. Un juge humain ne consentira pas à accorder une remise de peine à un contrevenant parce que d'autres observent la loi. Ainsi, aucune remise de peine ne sera consentie à un pécheur parce que d'autres ont respecté les commandements de Dieu. Sans quoi, qu'adviendrait-il de la justice ?
    Comment vous imaginez-vous un tel « trésor de l'Eglise », ce capital provenant d'un excédent de mérites accumulés par d'autres? Pensez-vous vraiment que la vie spirituelle en union avec Dieu puisse être stockée dans une réserve? Pouvez-vous emmagasiner cela, comme vous entassez vos objets précieux, vos trésors matériels qui appartiennent à vos églises, dans le but d'y opérer des prélèvements pour satisfaire les besoins des hommes? Comme vous pouvez être insensés! Et comme la doctrine des indulgences enseignée par ton ancienne Eglise est insensée ! Comment pouvez-vous concevoir qu'une rémission des péchés puisse dépendre de conditions extérieures ridicules ? Tu aurais donc droit à une réduction des peines encourues pour tes péchés parce que tu as prié en tenant un chapelet béni à la main, mais pas si tu pries Dieu sans chapelet? Et comment tes peines pourraient-elles être remises entièrement parce que tu aurais récité telle prière, dans telle église, à tel jour, alors que tu n'aurais pas droit à ce privilège si tu récitais cette même prière avec plus de ferveur, seul dans ta chambre ? Et à l'heure de ta mort, crois-tu que toutes les peines pour tes péchés te seront remises parce que tu tiens à la main le « crucifix de la bonne mort » béni à cet effet ? Seras-tu sauf parce que tu portes un scapulaire béni, au port duquel est attachée, selon ton Eglise, une indulgence plénière ? Penses-tu vraiment que le crucifix de la bonne mort et le scapulaire te sauveront lorsque tu seras jugé devant Dieu ? Crois-tu réellement que certaines prières, certains pèlerinages et certaines pratiques semblables te vaudront des remises de peine selon un barème établi par ton Eglise ? N'est-ce pas plutôt blasphémer la grandeur et la sainteté de Dieu, sa miséricorde et son amour, que d'en faire les tributaires de telles absurdités ? Les hommes, les évêques et les papes n'ont pas le pouvoir de remettre les peines que méritent les péchés. Dieu seul rémunère chacun selon ses œuvres.

    La conversion intérieure du pécheur envers Dieu ainsi que ses œuvres de charité sont les normes d'après lesquelles Dieu applique son pardon et sa grâce. Celui qui se repent et se tourne vers Dieu reçoit le pardon de ses péchés à condition qu'il s'efforce de réaliser de bonnes actions en pardonnant à ses semblables et en les aidant selon ses possibilités. Dieu lui remettra les peines qu'il aurait méritées pour ses péchés. Voilà pourquoi le Christ dit au sujet de Marie Madeleine : ses péchés, ses nombreux péchés, lui sont remis parce qu'elle a montré beaucoup d'amour. Mais celui à qui on remet peu montre peu d'amour (Luc 7 : 47). De toute évidence, il n'est pas ici question d'amour physique, mais de l'amour de Dieu et du prochain. Celui qui a beaucoup d'amour pour son prochain recevra une large remise de la peine qu'il a méritée pour ses péchés en demandant pardon. Sur un plateau de la balance sont placées les peines méritées et sur l'autre les actes d'amour et les bonnes œuvres. Le surplus de poids du coté des peines correspond à la quantité de peines consécutives aux péchés que le pécheur devra expier en guise de réparation de ses fautes. Celui à qui peu de peines sont remises est celui qui a peu de bonnes œuvres à son actif.
    Marie Madeleine avait beaucoup péché. Mais elle se montrait toujours prêtre à rendre service quand il s'agissait d'aider les gens dans la souffrance ou ceux qui étaient persécutés injustement. C'est pourquoi il lui fut beaucoup pardonné après qu'elle eut tourné le dos à sa vie de pécheresse.
    Le Christ parle aussi d'un péché qui ne peut pas être pardonné ni dans ce monde, ni dans le monde à venir. Le mot « pardonné » a ici la signification de « gracié », comme c'est souvent le cas dans la Bible. Le péché mentionné par le Christ ne saurait trouver grâce ni rémission de peine. La peine qui frappe ce péché est intégrale et l'expiation est totale. Il faut payer jusqu'au dernier centime. Voici en quels termes le Christ parle de ce péché : Aussi je vous le dis, tout péché et blasphème sera remis aux hommes, mais le blasphème contre l'esprit ne sera pas remis. Et quiconque aura dit une parole contre le Fils de l'homme, cela lui sera remis; mais quiconque aura parlé contre l'esprit saint, cela ne lui sera remis ni en ce monde ni dans le monde à venir (Matthieu 12 : 31 - 32).

    Celui qui connaît l'effet de l'esprit de Dieu, celui dont l'âme a été pénétrée de la lumière de la vérité que les Esprits de Dieu lui ont communiquée avec l'aide de la force divine, et qui, malgré cela, pour des raisons terrestres, refuse cette vérité, commet le péché contre l'esprit et ne pourra pas échapper au châtiment de ce péché. La raison pour laquelle tout pardon est impossible vient de la nature même de ce péché. En effet, lorsque les preuves les plus éclatantes que les Esprits de Dieu peuvent fournir n'incitent pas un homme à accepter la vérité, même si dans son for intérieur il ressent qu'il s'agit de la vérité, quel autre moyen serait propre à l'amener à prendre en compte cette vérité ? Il ne reste plus qu'une solution : lui faire subir intégralement les lourdes peines que ce péché entraîne, lui faire expier et réparer cette faute pour l'attendrir, le fléchir et le toucher. Il faut qu'il devienne misérable, qu'il ait faim, comme le fils prodigue. Ce n'est qu'alors qu'il deviendra apte et digne de recevoir une nouvelle offre de la vérité.
    Le clergé juif, les scribes et les Pharisiens ont commis ce péché contre l'esprit. Ils entendaient le Christ prêcher et enseigner tous les jours. Ils étaient les témoins oculaires de la confirmation de cet enseignement en voyant les effets de l'action des Esprits de Dieu qui permettait au Christ de guérir les malades, de ressusciter les morts et d'accomplir d'autres miracles. Il n'existait pas de preuves plus convaincantes de la vérité. Malgré cela, ses adversaires refusèrent la vérité. Ils blasphémaient contre les Esprits de Dieu qui agissaient par le Christ en l'appelant « démon ».
    Toi aussi tu commettrais le péché contre l'esprit si, après avoir été le témoin de preuves aussi indéniables fournies par des bons Esprits de Dieu, tu refusais les vérités offertes, pour des motifs humains ou pour d'autres raisons.
    En ce qui concerne les autres péchés, Dieu fait un large usage du droit de grâce. Dieu va même au-delà de ce que les hommes méritent, pour peu qu'ils montrent leur bonne volonté et s'efforcent de faire le bien. Tous les hommes et les Esprits pécheurs dépendent de cette remise de peine, de cette grâce. Personne n'est sans péché et quitte le monde d'ici-bas pur et sans faute pour entrer dans le monde de l'au-delà. C'est pourquoi il n'existe pas de « saints » dans le sens qu'enseigne ton ancienne Eglise.
    L'Eglise catholique entend bien autre chose que le christianisme primitif quand elle parle d'un « saint ». Les apôtres se servent souvent de ce mot « saint » dans leurs épîtres. Ils désignent par là tout un chacun qui accepte l'enseignement du Christ comme vérité divine et s'efforce de conformer sa vie à cet enseignement. C'est pourquoi les apôtres s'adressent aux membres des communautés chrétiennes en les appelants des « saints ». Ils ne veulent pas dire que les premiers chrétiens étaient sans péché. Bien au contraire, ils les blâment dans chaque lettre pour leurs péchés quotidiens et leurs erreurs humaines. Ils savaient qu'aucun homme n'est sans péché, l'apôtre Jean dit : Si nous disons : « Nous n'avons pas de péché », nous nous abusons, la vérité n'est pas en nous (Jean 1 : 8). Ton Eglise affiche un avis différent, elle affirme que ceux qu'elle vénère comme des « saints » ont été, soit « immaculés » leur vie durant comme la mère de Jésus, soit qu'ils n'ont plus péché après leur conversion. Elle enseigne que ces « saints », après leur mort terrestre, sont immédiatement conduits devant Dieu qui confirme leur sainteté par des miracles. Elle s'arroge le droit de déclarer, sans se tromper, que quelqu'un est saint, et de le mettre au nombre des saints en le canonisant et en lui décernant un titre de vénération.

    La sainteté réside dans la volonté et dans l'état d'esprit d'un homme. Vu qu'aucun être humain, et donc aucun pape, ne peut connaître l'état d'esprit d'un homme ni porter un jugement infaillible, point n'est besoin de démontrer par d'autres arguments qu'une canonisation, une déclaration solennelle faite par les hommes, ne peut pas correspondre à la vérité. Dieu seul « canonise », personne d'autre. Dieu seul connaît le cœur humain. Vous ne pouvez jamais savoir si quelqu'un mérite l'amour ou la colère de Dieu. C'est une monstrueuse présomption humaine que de vouloir déclarer avec infaillibilité que telle ou telle personne se trouve auprès de Dieu. Car à côté de la vraie sainteté, il y a la fausse sainteté qui passe pour de la vertu. Souvent il est bien difficile de distinguer l'une de l'autre.
    En ce qui concerne les soi-disant miracles obtenus de Dieu par l'intercession des saints, un certain nombre de ces événements dits surnaturels relèvent du domaine de la légende ou du mythe. D'autres événements de leur vie qui vous semblent merveilleux provenaient de divers dons médiumniques qui les mettaient en communication avec les Esprits. Cependant, vous ne pouvez discerner si les Esprits qui se manifestaient étaient bons ou mauvais. Les magiciens du temps de Moïse en Egypte et le magicien Simon à Samarie, que ses contemporains surnommaient « la grande puissance de Dieu », ont accompli davantage de prétendus miracles que n'importe quel saint de l'Eglise catholique. C'était pourtant le mal qui agissait en eux, sous le couvert et l'apparence du bien.
    Dieu n'a aucun intérêt à vous signaler par des miracles qui est saint. Dieu ne veut pas d'un « culte des saints », il ne veut pas que l'on vénère des reliques, que l'on se rende en pèlerinage sur la tombe d'un saint ou dans d'autres sanctuaires. Tout cela tient de l'idolâtrie. Pourquoi Satan voulait s'emparer du corps de Moïse ? Satan le destinait aux israélites afin qu'ils lui rendent un culte de vénération, comme vous vénérez les reliques de vos saints. Pourquoi Michel a-t-il lutté avec Satan afin de lui arracher le corps de Moïse ? Pour la même raison qui devrait vous pousser à refuser la vénération des saints et de leurs reliques, et les pèlerinages. Les israélites auraient privé Dieu d'une partie de l'honneur qui lui est dû. Ils auraient institué, vis à vis du corps de Moïse, un culte semblable à celui que vous rendez aux reliques de vos saints. Vous avez beau affirmer que, à travers les saints, c'est Dieu lui-même que vous honorez, cela n'est que pure apparence. En réalité, les catholiques accordent aux saints, à leurs images et à leurs statues, une grande partie de la confiance qu'ils ne devraient témoigner qu'à Dieu. S'il avait voulu, Dieu aurait pu abandonner le corps de Moïse aux israélites, si ce genre de culte lui avait été agréable.

    Les premiers siècles chrétiens ne connaissaient pas le culte des saints, ni le culte de Marie que l'on pratique davantage dans vos églises que le culte divin, comme tu as dû t'en apercevoir. La salutation angélique, c'est à dire la prière qui débute par : « Je vous salue Marie » est bien plus récitée que le « Notre Père ». Pense à votre récitation du chapelet qui remplace n'importe quelle prière et dans n'importe quelle occasion.
    Le Christ, les apôtres et les premiers chrétiens n'adoraient que Dieu et ne connaissaient pas la vénération des Esprits du royaume de Dieu. Il se trouvait parmi eux des hommes qui, d'un point de vue humain, achevèrent leur vie dans un état de perfection et de sainteté. Il y avait Jean le Baptiste, dont le Christ disait qu'il était le plus grand jamais né d'une femme. Il y avait Etienne, le premier martyr du christianisme et l'apôtre Jacques, pour ne citer que quelques-uns qui décédèrent aux temps bibliques. Mais jamais il ne vint à l'esprit des apôtres de présenter ces hommes comme des « saints », à plus forte raison de leur vouer un culte comme cela se pratique de nos jours. Pour ce qui est de Marie, elle n'est jamais mentionnée par les apôtres. Le culte des saints est une invention humaine qui date de beaucoup plus tard. Paul se déclare contre ceux qui se plaisent à rendre un culte aux anges. Par « anges » il entend les Esprits qui séjournent auprès de Dieu, c'est à dire ceux que vous désignez par les « saints ».
    Tous les Esprits créés par Dieu ne possèdent rien par eux-mêmes et ne peuvent rien, mais absolument rien, donner aux hommes. Tout vient de Dieu. Donc l'honneur ne revient qu'à Dieu seul. C'est pourquoi les bons Esprits de Dieu qui se présentent à vous refusent les remerciements que vous leur adressez. Toutes les fois que tu voulais les remercier, ils te répondaient en disant : Remercie Dieu. »

    L'extrême-onction
    « Dans l'Eglise catholique, vous avez un sacrement que vous appelez « extrême-onction ». Les premiers chrétiens connaissaient l'onction des malades avec de l'huile, mais elle avait une autre signification que celle que vous donnez maintenant à l'extrême-onction. Vous n'administrez l'extrême-onction qu'aux malades en danger de mort afin de leur procurer le pardon de leurs péchés, l'amélioration de leur état restant un aspect secondaire. Les premiers chrétiens appliquaient l'onction des malades comme un remède physique, dont l'efficacité dépendait de la volonté d'amendement du malade.
    L'épître de Jacques dit : Quelqu'un parmi vous est-il malade ? Qu'il appelle les presbytres de l'Eglise (les anciens de la communauté) et qu'ils prient sur lui après l'avoir oint d'huile au nom du Seigneur. La prière de la foi sauvera le patient et le Seigneur le relèvera. S'il a commis des péchés, ils lui seront remis. Confessez donc vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La supplication fervente du juste a beaucoup de puissance (Jacques 5 : 14 - 16).
    Ceux que l'on appelait les anciens dans les premières communautés chrétiennes étaient les hommes qui avaient reçu beaucoup de grâces et de dons. Ils possédaient le don de guérison, la visite des malades étant un de leurs premiers devoirs. Par l'onction avec de l'huile et par la prière, ils transmettaient la force de guérison aux affaiblis. Par la prière, l'homme s'unit intiment à Dieu, source de toute force de guérison. Plus cette union est intime, plus la force qui émane de cette source est grande et remplit celui qui prie.
    Les guérisons du Christ t'ont appris que beaucoup de maladies sont des punitions pour les péchés commis, surtout pour des manques de charité envers le prochain. Voilà pourquoi le Christ répétait à ceux qu'il avait guéri : Te voilà guéri ; ne pèche plus, de peur qu'il ne t'arrive pire encore (Jean 5 : 14). Il fallait d'abord éloigner le péché qui causait la maladie. Le malade qui avait péché contre son prochain devait reconnaître son manquement et s'en ouvrir à celui qui en avait souffert. Le malade le faisait, au besoin, appeler au chevet de son lit et il tentait de se réconcilier avec son ancien ennemi. C'est pourquoi l'apôtre Jean dit : « Confessez donc vos péchés les uns aux autres, afin que vous soyez guéris. N'allez pas les confesser à quelqu'un d'autre ou à un prêtre, mais à celui que vous avez offensé ». Dès que le malade s'était réconcilié avec celui qu'il avait offensé, Dieu pardonnait aussi son péché au malade. La maladie disparaissait par la force de guérison de l'ancien qui, par la prière et l'onction de l'huile, la transmettait au corps du malade. L'apôtre Jean décrit ici la plus sublime des guérisons de malade qui peut exister. Il s'agit de la guérison qui soigne à la fois le corps et l'âme du malade.
    Qu'avez vous fait de cette onction des malades et de cette guérison ? Selon votre doctrine, il faut de l'huile bénie par un évêque. Seul un prêtre ordonné par un évêque peut pratiquer l'onction avec cette huile en récitant les prières prévues à cet effet. Et vous pensez que pareille onction produira le pardon des péchés. Vous administrez cette onction même à un malade qui a perdu conscience et vous croyez que, même pour un malade dans cet état, l'onction produit le pardon des péchés. Si vous réfléchissez, vous devez quand même vous dire qu'une telle onction ne peut avoir aucun effet sur l'âme d'un homme qui n'est plus conscient. Chez les premiers chrétiens, l'onction ne produisait pas non plus le pardon des péchés. Elle était l'occasion du pardon préalable des péchés par l'offensé et ôtait ainsi tout obstacle qui s'opposait à la guérison. Ainsi, l'onction devenait une force de guérison. Votre extrême-onction actuelle est presque toujours dépourvue des conditions préalables qui étaient requises dans les premières communautés chrétiennes. Ce qui fait que, dans la plupart des cas, l'extrême-onction est rabaissée à une cérémonie purement extérieure, sans véritable effet intérieur. »

    Le sacerdoce chez les premiers chrétiens et la prêtrise de nos jours
    « Le christianisme primitif ne connaissait pas non plus l'ordination des prêtres. Le mot prêtre vient du grec « presbytre » de l'ancienne Eglise. Il veut dire « ancien ». Non pas ancien pour désigner le plus ancien en années, le plus âgé, mais celui qui est intérieurement le plus avancé, le plus parfait sur le plan religieux et divin. C'est à ces « anciens » que s'applique le mot tiré du livre de la Sagesse : La vieillesse honorable n'est pas celle que donnent de longs jours, elle ne se mesure pas au nombre des années; c'est cheveux blancs pour les hommes que l'intelligence, c'est un âge avancé qu'une vie sans tache (Sagesse 4 : 8 – 9). Voilà pourquoi les presbytres des premières Eglises chrétiennes n'étaient pas choisis par les hommes, puisque ces derniers ne savent pas évaluer la dignité intérieure de leurs semblables. Ils étaient désignés lors des assemblées du culte chrétien, par les Esprits de Dieu, car ils avaient été choisis par Dieu pour servir ses desseins. Les membres des communautés chrétiennes leur imposaient solennellement les mains, reconnaissant ainsi qu'ils exerçaient leurs charges sur l'ordre de Dieu.
    En quoi consistait leur activité ? Disposaient-ils de plus grands pouvoirs spirituels que les chrétiens ordinaires ? Avaient-ils les pleins pouvoirs spirituels ? Exerçaient-ils leurs pouvoirs en donnant aux fidèles l'impression de dépendre des presbytres pour atteindre Dieu et obtenir le salut ? Rien de tout cela. On ne connaissait pas le sacerdoce qui est le vôtre. Il n'existait pas alors de prêtres nantis de pouvoirs spirituels spéciaux et exclusifs. Il n'y avait pas de prêtres qui administraient les sacrements, comme vous les appelez, qui absolvaient les pénitents de leurs péchés ou négociaient d'autres grâces spirituelles. Il n'y avait point d'évêques qui conféraient des ordres sacrés et des pouvoirs spirituels en ordonnant des prêtres. La charge, les fonctions des anciens ou des presbytres étaient tout à fait autre.
    Partout où les hommes se réunissent et se rassemblent dans un but déterminé, il faut un chef pour diriger, présider et veiller au bon ordre, afin que tout concoure au but défini. Il en était de même chez les premiers chrétiens. Ils se rassemblaient pour célébrer le culte divin et le repas du Seigneur, la Cène, ainsi que pour s’instruire et s’encourager les uns les autres dans la foi et la poursuite du bien. Il fallait donc quelqu’un pour organiser ces assemblées, pour les préparer, pour déterminer les horaires, bref, pour superviser l’ensemble afin que règnent l’ordre et l’harmonie. Dieu aime l’ordre, il a tout créé dans l’ordre et maintient tout dans l’ordre. Dans le monde des Esprits il a prévu des guides, des chefs, des dirigeants chargés de l’exécution de ses décisions. Sur la terre également il désire qu’il y ait des chefs qui organisent les rassemblements, en vue du salut spirituel de leurs membres.

    Voilà en quoi consistait la tâche des presbytres. Ils s’occupaient de l’intendance, déterminaient le moment et le lieu des services divins, s’occupaient de tous les préparatifs et pourvoyaient au bon déroulement des cérémonies. La vie des communautés exigeait toujours plus de soins et d’efforts, les problèmes d’organisation grandissaient. Les Esprits qui se manifestaient au cours des services divins instituaient et ordonnaient beaucoup de choses indispensables au progrès spirituel de la communauté. Le rôle des presbytres, dans ce cas, consistait à veiller à la prompte et consciencieuse exécution de ces ordres et de ces dispositions.
    La vraie religion consistait avant tout à développer un amour actif pour son prochain, les premiers chrétiens attachaient une grande importance à apporter de l'aide aux nécessiteux dans leur entourage. Les presbytres maintenaient un contact permanent avec les familles de la communauté et réglaient avec elles tout ce qui les accablait spirituellement ou matériellement.
    Le presbytre était l'ami fidèle de tout le monde. Tous lui accordaient une confiance sans limite, précisément parce qu'il avait été désigné par les messagers spirituels de Dieu comme l'homme qui partagerait avec les chrétiens les joies et les peines, et qui serait leur confident à toute épreuve. Suite à sa nomination par les Esprits de Dieu, il recevait le don divin de savoir secourir les membres de la communauté au mieux de leurs intérêts. Il vérifiait quand et où il devait porter assistance, il visitait les malades, les abandonnés, les veuves et les orphelins, et leur procurait l’aide provenant d’autres familles chrétiennes. Les chrétiens apportaient beaucoup de dons matériels lors de leurs réunions et les remettaient à l’ancien qui les distribuait aux pauvres.
    Comme l’ancien possédait le don de guérison et qu’il soulageait grandement les malades, il est évident que son activité lui valait la sympathie et l’affection de son entourage. On s’adressait également à lui pour les questions spirituelles, on lui confessait les fautes commises et on lui demandait conseil. Il encourageait, consolait, éduquait, et priait avec eux. Il était leur père spirituel et leur bon pasteur.
    Les premières communautés chrétiennes étaient formées de voisins qui se réunissaient. Un certain nombre de familles résidant dans une zone géographique restreinte constituait une communauté. Ces groupes ne dépassaient un nombre d’individus supérieur à celui qui peut tenir dans une maison privée lors d’une assemblée plénière. Par conséquent, le nombre des communautés était considérable dans les grandes localités ou dans les quartiers très peuplés. Chaque groupe était présidé par un presbytre. Il arrivait souvent que certaines communautés se composent surtout de gens aisés, alors que d’autres communautés ne comptaient que des pauvres. Puisque les familles riches désiraient utiliser leur richesse à des fins bénéfiques, mais qu’elles ne trouvaient pas l’occasion de le faire dans leur secteur, on eut recours au moyen suivant : on établit une liaison entre les communautés en nommant un agent de liaison. Ce dernier était chargé de transmettre les messages entre les presbytres des communautés voisines. L’agent de liaison se renseignait auprès des presbytres au sujet des besoins et des ressources. De cette façon, une répartition judicieuse des dons avait pu être organisée. Les presbytres tenaient à jour la liste des pauvres et la liste des biens matériels disponibles.
    Celui qui était chargé de recenser l’ensemble des richesses collectées et de les répartir communauté par communauté s’appelait « épiscope », d’où est dérivé le mot « évêque ». Ce titre signifie « surveillant ». Il n’avait pas de contact direct avec les membres des différentes communautés. Ses fonctions consistaient à coordonner l’action des presbytres de sa région afin de ventiler équitablement les moyens d’assistance. Les épiscopes et les presbytres débattaient également des questions relatives au salut des âmes.

    L’épiscope, comme le presbytre, n’était pas élu par les hommes, mais désigné par des Esprits qui se manifestaient dans ce but. Naturellement, l’influence de l’épiscope sur la vie sociale s’avérait très grande. Cette influence provenait de sa dignité intérieure et de la pureté de ces mœurs. On le consultait sur tous les sujets importants. Les Esprits dirigeaient les presbytres vers l’épiscope de la région à chaque fois qu’une question concernait l’ensemble des communautés chrétiennes. L’épiscope recevait ses instructions directement de l’esprit de Dieu qui lui indiquait comment résoudre le problème.
    Tout comme les positions de pouvoir sur vos semblables deviennent souvent l’objet d’abus, ainsi se produisit-il la même dérive dans les communautés chrétiennes par la suite. Il vint le temps où les Esprits de Dieu furent écartés de l’Eglise chrétienne. A partir de cet instant, les presbytres et les épiscopes ne furent plus désignés par les Esprits, mais par des personnalités humaines influentes. L’autoritarisme et d’autres vices humains prirent la relève. Là où les Esprits de Dieu font défaut, d’autres sortes d’Esprits se mettent à l’œuvre, des Esprits qui ne veulent pas du salut des hommes mais qui fomentent leur perte. Le bien règne par la liberté, le mal par la contrainte et par la force. L’Eglise primitive, lorsque les Esprits de Dieu étaient les maîtres, était l’Eglise de la liberté des enfants de Dieu. L’Eglise qui vint plus tard et qui écarta les Esprits de Dieu, devint peu à peu une Eglise de servitude spirituelle sous l’influence du mal qui s’insinuait en elle. Les nouveaux dirigeants s’arrogeaient des pouvoirs contraires à la volonté de Dieu et faisaient ainsi obstacle aux croyants en leur fermant le chemin qui mène à Dieu.
    Cette situation existe encore de nos jours dans l’Eglise catholique. Les catholiques sont pendus aux basques de leurs prêtres. Car, sans l’intervention d’un prêtre, cette Eglise ne conçoit pas le pardon des péchés, elle n’admet pas la venue des Esprits de Dieu, ne célèbre pas la Cène du Seigneur, ne reconnaît pas l’effet bénéfique de l’onction des malades et interdit le mariage. Après tout ce que je t’ai dit à ce sujet, je ne veux pas m’étendre davantage.
    Si le Christ revenait sur la terre, il exhalerait à nouveau cette plainte : « J’ai pitié du peuple ! ».
    Si les Eglises chrétiennes actuelles veulent devenir les porteurs de la vraie doctrine du Christ, il leur faudra revenir au service divin tel que le pratiquait l’Eglise primitive. Certes, rien ne permet encore d’espérer que les dirigeants des Eglises chrétiennes s’apprêtent à emprunter le chemin du retour vers le christianisme du Christ. Ce retour devra partir du peuple. Le peuple auquel on a imposé, au nom de la religion, le lourd carcan des règles et des lois humaines, devra réapprendre à chercher et à trouver Dieu. Il pourra alors accomplir la volonté divine, comme le faisait les premiers chrétiens sous la direction des Esprits de Dieu. La sentence brève et frappante adoptée comme règle de conduite par l’Eglise primitive demeure toujours valable :
    Là où sont les Esprits de Dieu, là est la vérité. »
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    Message  Arlitto Jeu 19 Nov 2020 - 19:07

    Postface


    Nous nous prêtons difficilement à tout ce qui ne cadre pas avec nos traditions. Qu’il s’agisse de la vie des individus ou de celle des peuples et des nations, la nature humaine subit la force de l’habitude. C'est la raison pour laquelle l’homme s'accroche si fortement aux us et coutumes hérités de ses parents et qu'il a observés depuis son enfance.
    Ce principe s’applique encore davantage à la religion de nos aïeux. Quelques soient les choses présentées comme sacrées et divines, quelques soient les pratiques religieuses inculquées à l'enfant, il est difficile de s'en libérer. Nous continuons à vénérer nos habitudes et à accomplir quelques rites, pour payer notre tribut à la tradition familiale et culturelle.
    La force de l’habitude est la plus grande ennemie de la vérité dans tous les domaines, surtout dans le domaine spirituel. Non seulement elle empêche l’homme de se poser des questions, mais elle le pousse à rejeter sans examen tout ce qui est contraire aux opinions reçues. Il n’y a qu’un seul moyen pour franchir le barrage de la tradition imposée, c’est faire l’expérience personnelle de la vérité.
    J’ai vécu tout cela à propos des vérités contenues dans ce livre. Ma religion m’avait déjà appris l’existence de Dieu et d’un monde des Esprits. Je n’avais donc pas de doute à ce sujet. Mais, qu’il était possible de communiquer de façon claire et perceptible par les sens humains avec les Esprits, voilà qui allait à l’encontre de l’enseignement de mon Eglise. Par ailleurs, une telle idée me paraissait aberrante. Lorsque je fus mis en demeure de vérifier par moi-même ce que l’on présentait comme des manifestations d’Esprits, j’étais intimement convaincu qu’il me serait facile de démontrer la supercherie à l’origine de ces phénomènes. Pour cela, je ne me fiais qu’à la méthode des vérifications scientifiques rigoureuses que nous appliquons pour découvrir la vérité dans tous les domaines. Ce principe d’étude repose sur l’observation des causes et des effets qui sont liés par des lois universelles et immuables. Car, un effet déterminé qui n’est pas lié à une cause n’est pensable dans aucun domaine.

    Là où des pensées sont clairement exprimées, il existe forcément un sujet qui réfléchit, une personnalité, un « moi » qui pense. Si donc une personne exprime des idées totalement différentes de ses convictions, si elle parle ou écrit plusieurs langues étrangères qui lui sont complètement inconnues, alors le « moi » de cet individu ne peut pas être à l’origine de tels effets. Il faut ajouter que cette personne parle et écrit dans un état de perte de conscience. Quiconque réfléchit ne peut pas admettre qu’un individu tout à fait inconscient puisse faire, de lui-même, une conférence claire et pertinente sur des questions difficiles, pendant des heures, tout en s’arrêtant pour répondre en détail à toutes les questions posées par l’assistance. De la même manière, une personne en état d’inconscience ne peut pas parler ou écrire une langue qu’elle n’a ni entendue, ni apprise. Dans tout ces cas, on ne peut pas admettre que c’est le « moi » de cette personne inconsciente qui est la cause de pareils phénomènes. Il faut bien envisager la présence d’un être pensant étranger, qui se sert du corps de la personne inconsciente pour s’exprimer et pour écrire. Cette conclusion s’impose à nous si nous respectons les principes de la science expérimentale.
    Si ces êtres pensants, invisibles à nos yeux, ne cessent d’affirmer qu’ils sont des Esprits non incarnés, s’ils nous expliquent le mécanisme des lois qui leur permettent d’entrer en communication avec les hommes, nous disposons alors des moyens pour vérifier leurs dires. Il suffit de réunir les conditions que le monde des Esprits prétend être nécessaires pour que s’établissent les échanges entre eux et nous. Si alors, il apparaît qu’en observant ces lois on arrive à établir systématiquement une communication avec les Esprits, alors la possibilité d’une telle communication devient une vérité aussi irréfutable que la communication à distance par les ondes électromagnétiques et les postes de radio. Les lois de la radiocommunication ne datent pas d’aujourd’hui, elles sont aussi vieilles que le monde. Cependant, ce n’est que de nos jours qu’on en a pris connaissance. De même, les lois qui président aux échanges entre les hommes et les Esprits ont toujours existé. Leur découverte n’est pas récente et les êtres humains de tous les peuples et de toutes les races connaissent ces lois et s’en servent pour communiquer avec l’au-delà.

    Mes propres expériences, comme celles de milliers d’autres personnes n’appartiennent pas au domaine de l’illusion, de l’hallucination ou de l’altération des sens. Il s’agit de faits objectifs. J’ai moi-même examiné, contrôlé et vérifié mes expériences, calmement, sobrement et lucidement. Je ne possède pas de constitution médiumnique, ni d’autres dons psychiques de ce genre. Je ne suis ni clairvoyant, ni clairentendant, je n’ai rien d’un sensitif. Jamais je n’ai été sujet à des transes. Ma santé est bonne, mes nerfs sont solides. J’ai observé ces phénomènes à l’âge de cinquante ans, après avoir connu, au cours de mon ministère de vingt-cinq ans comme prêtre catholique, toutes les vicissitudes de la vie humaine. Bien souvent, j’ai rencontré pendant mes années de ministère sacerdotal, la folie, l’épilepsie, l’hystérie et le déséquilibre nerveux sous toutes ses formes. Ce que j’ai décrit dans ce livre touchant à la communication avec les Esprits est une chose tout à fait différente. J’ai expérimenté cette communication et je l’ai vécu, elle n’a pas le moindre point commun avec les troubles mentaux.

    Puisqu’il y allait de mon avenir et de ma carrière, j’ai vérifié et contrôlé ces phénomènes le plus sérieusement et le plus consciencieusement possible. Ma fonction de ministre du culte me mettait à l’abri de tout souci matériel. Or chacun sait que personne ne veut quitter une telle situation confortable et s’exposer au dénuement à moins d’y être poussé par des raisons majeures. Cependant, je me sentais obligé de renoncer à ma situation si les communications que j’expérimentais se révélaient être la vérité. Or, les messages qui me furent communiqués par les Esprits étaient en contradiction flagrante avec ce que je devais prêcher à mes paroissiens. C’est parce que je savais ces messages fondés sur la vérité que je fus obligé d’abandonner ma situation de prêtre catholique.
    Que le lecteur de ce livre me permette de lui adresser encore un mot d’éclaircissement. Je voudrais répondre à une éventuelle question de sa part qui peut se formuler ainsi : Est-ce que la communication avec le monde des Esprits, selon les principes décrits dans ce livre doit impérativement être recherchée par chacun ? Ma réponse est : non. Celui qui croit en Dieu et a confiance en lui, celui qui accomplit ce qu’il reconnaît être la volonté de Dieu, celui-là le trouvera et arrivera jusqu’à lui. Pour y parvenir, aucune communication avec le monde des Esprits ne lui sera nécessaire. Mais si quelqu’un vit dans le doute de l’existence de Dieu, s’il veut clarifier ses idées sur l’au-delà et s’assurer de la validité des doctrines de sa religion, il ne dispose que d’un seul moyen pour trouver la vérité, il s’agit de la communication avec le monde des bons Esprits.
    Il est du devoir de chacun d’arriver à une conviction ferme et définitive concernant ses sentiments vis à vis de Dieu et de l’au-delà, car Paul rappelle que celui qui a des doutes : est condamné, parce qu'il agit sans bonne foi et que tout ce qui ne procède pas de la bonne foi est péché (Romains 14 : 23). Celui qui cherche sincèrement et honnêtement la vérité découvrira qu’elle est pour lui le trésor dont parle le Christ dans une parabole : Le Royaume des Cieux est semblable à un trésor qui était caché dans un champ et qu'un homme vient à trouver : il le cache à nouveau, s'en va ravi de joie vendre tout ce qu'il possède, et achète ce champ (Matthieu 13 : 44).
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    Message  Arlitto Jeu 19 Nov 2020 - 19:07

    4ème partie
    Annexes





    Introduction aux annexes
    Après avoir reçu l'enseignement exposé dans la deuxième partie de ce livre et qui concerne les lois de la communication avec les Esprits ainsi que les manifestations d’Esprits racontées dans la Bible, il me fut confié la tâche d’étudier par moi-même les échanges avec les Esprits durant les autres époques de l’humanité. Ainsi, je devais vérifier et contrôler l’enseignement que j’avais appris directement du monde spirituel. On me recommanda notamment d’examiner ce qui se passe actuellement dans les séances spirites ainsi que les travaux scientifiques concernant les médiums et les messages délivrés par eux.
    J’aurai aimé me pencher sur les nombreux textes des écrivains de l’antiquité païenne et chrétienne qui font état des contacts avec le monde des Esprits. Pour cela, il m’eût fallu étudier les œuvres des philosophes grecs et romains, ainsi que celles des poètes et des historiens. J’aurai été tenu de lire toutes les productions des Pères de l’Eglise, des auteurs des premiers siècles et du Moyen Age, ainsi que les écrits des mystiques. En même temps, j'aurai dû prendre connaissance des innombrables descriptions de la vie des saints catholiques. De plus, j’aurai dû parcourir la vaste bibliographie qui traite du spiritisme, aussi bien les livres que les revues. Tout cela aurait été nécessaire pour produire un travail convenablement achevé. Pour la réalisation d’une telle tâche, une existence entière aurait à peine suffit.
    Par conséquent, j’ai pris la décision de n’ajouter que trois chapitres complémentaires à ce livre. Dans ces pages, je présente de ma propre initiative, des exposés succincts qui démontrent que les échanges avec les Esprits étaient fréquents aux temps des apôtres et que ces échanges continuent à exister, même si l’humanité actuelle ne l’accepte pas encore. Le spiritisme s’effectue selon les lois décrites dans ce livre, qui n’ont jamais varié et qui ne varieront jamais.
    Les annexes qui résultaient de ma décision sont intitulées comme suit :
    - les échanges avec les Esprits à partir de l’époque apostolique,
    - l’action des Esprits dans la vie d’un pasteur protestant et d’un curé catholique,
    - le spiritisme à la lumière de la science du XXe siècle.
    Johannes Greber



    A l'occasion de cette nouvelle édition française, une quatrième annexe est rajoutée à la version originale :
    - La réincarnation dans la bible.


    Annexe 1



    Les échanges avec les Esprits après l’époque apostolique



    Vous allez recevoir une force, celle de l'esprit saint qui descendra sur vous.
    Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie,
    et jusqu'aux extrémités de la terre.
    Actes 10 : 3


    Les manifestations démoniaques dans les cultes idolâtres
    Entre la civilisation païenne et le christianisme naissant s'engagea une lutte sans merci. Pendant ces incessantes hostilités, les chrétiens vivant à l’époque des apôtres et plus tard, voyaient dans les mauvais Esprits les vrais maîtres du paganisme. Les chrétiens pensaient que les souverains d’alors et leurs serviteurs n’étaient que les instruments humains de ces puissances malfaisantes. L’enfer se sentait menacé dans sa domination sur l’humanité par les bons Esprits qui se manifestaient au sein du christianisme.
    « Cette lutte était plus profonde qu’un simple conflit avec les gouverneurs et les fonctionnaires de Rome. Elle s’engageait contre un seigneur plus grand que l’empereur de Rome, et contre des puissances bien supérieures à de simples administrateurs. Ces forces s’exerçaient déjà avant l’existence de l’empire romain. Elles s’étendaient aux provinces les plus éloignées de l’empire, où l’administration ne fonctionnait plus que pour la forme. Elles s’étaient enracinées dans le cœur des hommes et dans leurs pensées qui ne sont soumis à aucune administration.
    La vie de l’Etat et des individus était tellement remplie de cette communication avec le monde des Esprits que les païens les appelaient des dieux, des héros ou des démons. La vie sociale se déroulait sous leurs auspices. Une grande partie des cérémonies du culte et des fêtes officielles était destinée à les honorer. » (Weinel, p. 2).
    Extérieurement, les idoles semblaient sans vie, mais on était persuadé que derrière ces statues en pierre et en bois vivaient de grands Esprits qui se manifestaient. C’est d’eux que parle le Christ et le martyr Justin : « Ces images ont la forme et le nom de mauvais démons qui sont apparus. C’est à ces démons que s’adressait le culte des païens : Autrefois, les démons (au travers des médiums humains) se sont manifestés. Ils se livraient à l’adultère avec des femmes, ils violaient des garçons et faisaient apparaître des monstres causant de la terreur chez ceux qui ignoraient ces procédés. Ils donnaient à ces monstres le nom de dieux et les désignaient chacun par l’appellation que le démon se donnait. Ils agissaient ainsi poussés par la peur et ne sachant pas que ces démons étaient des êtres malfaisants » (Justin 1 : 5 – 2).
    Les Esprits malins n’étaient pas seulement actifs dans les temps reculés, mais les chrétiens des premiers siècles constataient quotidiennement des manifestations de ces Esprits. Diverses maladies étaient causées par les actions d’un esprit étranger au malade. L’aliéné possédait en lui un démon. Les hystériques et les épileptiques étaient des possédés. C’était là la croyance populaire des juifs, des païens et des chrétiens. Ces Esprits invisibles parlaient aussi à travers des médiums humains. Le chrétien Tatianus décrit une médium prêtresse d’Apollon en ces termes : « Après avoir bu de l’eau, elle entre en transe, l’encens lui fait perdre l’esprit, et tu crois qu’elle prophétise » (19, p. 86). La frénésie est toujours le signe distinctif qu'un esprit inférieur a pris possession d'un médium. Les Esprits supérieurs se manifestent dans le calme et la paix. La frénésie des prêtres de Baal, d'après les récits bibliques, les bacchanales délirantes des fêtes idolâtres dans l'antiquité, les derviches tourneurs de notre temps, et nombre de phénomènes semblables chez certains médiums actuels sont le fait des mauvais Esprits.

    Ces Esprits étaient également perçus par les voyants de ces époques. Les hommes doués de clairvoyance et d'autres facultés médiumniques s'appelaient alors des « pneumatiques ». Ce mot est dérivé du grec « pneuma » qui signifie « souffle » et « esprit ». De nos jours, où les lois de la communication avec les Esprits sont tombées dans l'oubli, on interprète le mot « pneumatique » par « doué d'un esprit ». On veut faire croire que c'est l'esprit personnel de ces gens qui produisait ces effets merveilleux. En réalité, les « pneumatiques » étaient soit des médiums qui incorporaient des Esprits, soit des hommes capables de voir et d'entendre le monde spirituel. Donc, on pouvait trouver des « pneumatiques » en relation avec les bons Esprits et d'autres en liaison avec les mauvais Esprits. Les lois en vigueur chez les uns et les autres en vue de ces communications restaient les mêmes.
    Tatianus dit : « Les démons se montrent aussi aux hommes afin de prouver leur authenticité. Seuls les pneumatiques aperçoivent facilement et fréquemment leur corps éthériques, mais il reste vrai qu'on les aperçoit souvent » (Tatianus, Or. 15, p. 70). Ces corps éthériques des démons sont les périsprits, les corps astraux ou fluidiques. Tous les Esprits en possèdent. Seul leur aspect varie en fonction de la catégorie des Esprits et de la sphère dans laquelle ils habitent. Les idoles parlaient et opéraient des miracles. Les chrétiens ne pouvaient pas nier un fait aussi évident et universellement connu. C'est cette évidence qui poussait les païens à croire que les faux dieux qu'ils adoraient étaient des Esprits de grande puissance. Ils disaient : « Comment les statues pourraient réaliser des miracles si elles n'étaient pas les dieux pour lesquels nous les érigeons? Il n'est pas possible que ces représentations inertes et immobiles puisse par elle même produire des effets sans être mues par un dieu ». Athénagore répondait : « Nous autres chrétiens ne nions pas qu'en certains lieux, dans certaines villes et chez certains peuples, des miracles attribués à ces représentations se produisent. Simplement, nous, nous ne les prenons pas pour des Dieux ». A propos d'une statue d'un certain Nerillinus, à Troas, il dit : « On croit qu'elle prophétise et guérit les malades. Les habitants de Troas lui font des offrandes, l'ornent d'or et la couronnent. De même qu'à Parion il y a une statue de Protée qui prophétise et une statue d'Alexandre à laquelle on rend hommage et à laquelle on fait des offrandes aux frais de l'Etat, comme à un dieu capable d'exaucer les prières. » Athénagore ne nie pas ces phénomènes. Seulement il dit qu'ils sont les faits des mauvais Esprits.

    « Ainsi l'on apprit quelles étaient les causes de ces phénomènes et par là on eut la preuve de l'existence d'un monde mystérieux peuplé d'êtres spirituels et caché derrière les choses de ce monde. Des êtres spirituels plus puissants, plus savants, mais aussi plus fourbes que les hommes. Derrière et au-dessus de l'empire de Rome s'élevait le royaume du véritable maître du monde, Zeus, le diable. Et c'est précisément dans cet empire romain dont les dirigeants opposaient une résistance si acharnée au christianisme que ce royaume d'Esprits avait établi son fief. » (Weinel p. 12). C’est avec effroi que les chrétiens durent sentir dans leur chair les effets de l’action de cet invisible maître du monde et de ses serviteurs. Quel but poursuivaient Satan et ses démons en lançant leurs assauts contre le Christianisme ? Ils voulaient éloigner les chrétiens de Dieu pour les plonger dans l’erreur du polythéisme. Ils cherchaient à les faire « mourir » spirituellement : « Les démons ne s’efforcent qu’à éloigner les hommes de leur Dieu créateur et de son Fils, le Christ. Ils ont rivés tous ceux qui sont incapables de s’élever au dessus des choses terrestres à des statues fabriquées de main d’homme ou à des objets matériels, et ils continuent à le faire. » (Justin 1 : 56). « Les démons y parvenaient en inventant des mythes et des mystères qui singeaient le plan de salut de Dieu. Ils imaginèrent un commode remplacement de la révélation en présentant leurs inventions aux âmes en quête d’union divine, encore que ce remplacement n’était que corruption et ruine des âmes. » (Justin 1 : 56).

    Les idoles qui parlent
    Les mauvais Esprits, lors des cultes païens, parlaient à travers leurs médiums ou bien utilisaient le fluide disponible pour produire des voix directes, perceptibles aux oreilles humaines. Il s’agissait d’une sorte d’imitation de la voix de Dieu parlant au moyen de la nuée fluidique située au dessus de l’arche, dans la tente de réunion. Dieu avait lui aussi parlé par voix directe comme je l’ai exposé dans les chapitres précédents. De même que, lorsque Dieu parlait, la nuée fluidique nécessaire provenait du fluide dégagé par le sang des holocaustes, le sang des victimes sacrifiées aux idoles païennes fournissait la source d’énergie fluidique pour produire les voix directes des mauvais Esprits.
    Le diable et ses armées, menaçaient continuellement les chrétiens et propageaient largement la terreur propre aux puissances des ténèbres. Il ne s’agissait ni de délires, ni d’illusions, comme l’imaginent la plupart des hommes modernes. Il ne s’agissait pas non plus d’une confrontation d’articles de foi non prouvés et défendus farouchement, comme les chrétiens d’aujourd’hui les connaissent par leur religion. Il s’agissait de l’influence des mauvais Esprits qui, jour après jour, s’immisçaient insidieusement dans la vie des croyants.
    « Imaginez un chrétien qui vit dans une maison où les dieux lares et pénates, des idoles fixées aux murs, le dévisagent ; qui, dans la rue, sur les places, se voit entouré de statues menaçantes ; qui passe près des temples, où, dans la pénombre, derrière les colonnades, de mystérieuses puissances hantent les lieux et attirent une foule de gens. Parmi ces sculptures, il y en avait de hideuses, dont le grotesque et monstrueux mélange d’un corps animal et d’un corps humain, dont l’aspect repoussant remplissait d’effroi ceux qui, malgré tout, voyaient en elles un pouvoir spirituel efficace. Les démons étaient encore plus dangereux. Ils animaient d’un souffle vital le délicat éclat du marbre. Ainsi, les membres des dieux et des déesses grecs, d’une si réjouissante beauté, séduisaient les sens et servaient d’instruments aux diables pour subjuguer les humains. Le chrétien se rendait compte que toute cette beauté vivante avait été volée à Dieu pour servir le péché, et aussi que la majesté qui remplissait ces idoles avait été dérobée à la magnificence de Dieu et à son pouvoir sur les cœurs humains.

    Le chrétien, à l’occasion des fêtes de famille, des fêtes régionales et nationales, était le témoin de la monstrueuse apostasie qui régnait ; il voyait représenté sur scène, les vilenies outrageantes des démons et des héros, il se trouvait en présence des passions des hommes et des dieux, leur cupidité, leur haine, leur soif de vengeance et de sensualité et des conséquences de ces vices tels que la guerre, le crime, l’adultère. Il voyait toutes ces bassesses étalées devant les yeux des grands et des petits, des jeunes et des adultes, sous des couleurs chatoyantes et tentantes. Il se sentait alors envahi d’une vague de mépris et de haine contre ceux qui avaient détourné, par leur bouffonnerie et leurs horreurs, les âmes des hommes d’un Dieu éternellement bon et pur.
    Heureux le chrétien qui n’avait que des sentiments de cette nature. Les spectacles grandioses risquaient de le séduire, la sensualité étalée sur scène s’insinuait en lui, les combats de gladiateurs réveillaient en lui les tendances sanguinaires qui somnolent en tout homme. Soumis aux sentiments d’horreur et d’épouvante, il sentait monter tout naturellement en lui les puissances ténébreuses, dont il entendait les voix, tantôt caressantes, tantôt contraignantes. Il ne faisait pas que les entendre. Plus il y prêtait attention, plus il plongeait dans la réalité du monde des Esprits. Non seulement les voix devenaient fréquentes, insistantes et claires, mais il voyait aussi apparaître les formes des mauvais Esprits et dans son corps il sentait le tourment de leur présence.
    S’il restait fidèle à son Dieu, il pouvait s’attendre au pire. Pendant les persécutions, Satan et ses Esprits déployaient leur pouvoir suprême. Le chrétien apprenait alors avec dégoût et avec horreur quelle était l’étendue de la cruauté de ces ennemis qui se repaissaient des souffrances de ces amis. Enfin, il devait souffrir lui même des tortures qui déchiraient son corps martyrisé. » (Weinel p. 24 et p. 25).

    L’action des Esprits de Dieu
    Quelle était donc la force qui aidait les chrétiens à triompher des puissances maléfiques ? Les chrétiens nous répondent : « C’était un saint esprit, un esprit de Dieu qui inspirait une telle force. » Les Esprits de Dieu les visitaient, Justin dit des chrétiens de son époque : « Ils reçoivent les dons qui portent le sceau du Christ, chacun selon qu’il en est digne. L’un reçoit un esprit de discernement, l’autre un esprit de conseil, un autre encore un esprit de force, d’autres un esprit de guérison ou un esprit de la crainte de Dieu » (Just., Dial. 39, p. 132). « Chez nous on rencontre des femmes et des hommes qui possèdent les dons de grâce d’un esprit de Dieu » (Just., Dial. 88, p 138).
    Dans la conversation avec le juif Triphon, Justin dit : « Chez nous il existe encore les dons prophétiques, ce qui autrefois existait chez vous est venu chez nous. De même qu’il y avait alors chez vous aussi bien de faux prophètes que de saints prophètes, ainsi il existe chez nous de faux enseignants » (Just., Dial. 82, p. 296).
    Irénée s’insurge contre ceux qui auraient voulu proscrire de la religion les manifestations des Esprits de Dieu. Il exprime l’opinion de l’ensemble de l’Eglise chrétienne d’alors en se prononçant contre la communauté religieuse des Aloges : « Ils détruisent le don de l’Esprit qui, à la fin des temps, est répandu dans la génération humaine d’après la volonté du Père. Ils ne veulent pas admettre cette forme d’évangile exposée dans l’Evangile de Jean où le Seigneur a promis d’envoyer le monde des Esprits. Ils rejettent l’Evangile aussi bien que le don prophétique. »
    L’expression « fin des temps », chez Irénée, signifie le temps depuis la venue du Christ jusqu’à la fin du monde. Par « esprit prophétique », les chrétiens voulaient dire un esprit qui utilise un médium humain pour proclamer les vérités de Dieu, tout comme au temps des premières communautés chrétiennes. D’après le dicton traditionnel des chrétiens, la vérité ne s’apprenait que là où se manifestaient les Esprits de Dieu. Ce principe trouvait son expression dans la formule suivante : « C’est là où les dons de la grâce de Dieu abondent qu’il faut chercher la vérité. »

    Comme les échanges avec les bons Esprits se produisent selon les mêmes lois que les communications avec les Esprits du mal, les manifestations des deux sortes d’Esprits se ressemblent extérieurement. Ce n’est que par les propos et le comportement des Esprits qui se servent de médiums humains qu’on peut reconnaître la provenance et la catégorie des Esprits en action. Certains s’avèrent bons ou mauvais, supérieurs ou inférieurs. Quant aux manifestations elles-mêmes, tous les considéraient comme des interventions du monde invisible des Esprits, aussi bien les juifs, les païens, les chrétiens, les catholiques et les non catholiques. « Lorsqu’un chrétien a la vision d’un ange ou d’un démon, du Christ ou du diable, ou si un païen ou un gnostique a une vision, il n’y a pas, comme le prétend beaucoup de vos théologiens modernes, une illusion pour le juif et un fait réel pour le chrétien. Dans chacun des deux cas, des Esprits invisibles, surnaturels, sont entrés en action. Et le phénomène peut se produire chaque fois de la même façon » (Weinel, p. 64). « L’action de l’esprit saint et des démons ne se produit pas seulement de la même façon, mais encore le même phénomène peut être considéré tantôt comme l’effet de l’Esprit bon, tantôt comme l’effet de l’Esprit malin, selon le point de vue dogmatique (religieux) de celui qui parle. Ce que le gnostique (une secte chrétienne) prend pour l’action d’un esprit bon et saint, est jugé par un chrétien catholique comme étant l’œuvre mensongère des démons, et réciproquement » (Weinel, p. 64).
    « Là où se présentent les phénomènes pneumatiques, il faut remarquer combien, au cours des siècles, ils se sont ressemblés. Le mystique médiéval, le quaker en Angleterre où prédomine le protestantisme, le huguenot inspiré, le guérisseur du XIXe siècle, expérimentent et font ce que faisait le pneumatique de l’Eglise naissante » (Weinel, p. 67).

    L’état de transe des médiums chrétiens
    Le procédé employé par les Esprits pour se manifester durant l’époque consécutive à celle des apôtres est celui que j’ai décrit dans les chapitres antérieurs de ce livre consacrés aux médiums. Les Esprits se servaient de médiums pour s’exprimer. Il existait des médiums à transe partielle, chez lesquels l’esprit du médium entendait ce que l’esprit étranger disait à l’aide des organes de son corps. Il y avait aussi des médiums à transe profonde, à travers lesquels l’esprit étranger parlait pendant qu’eux-mêmes se trouvaient dans un état d’inconscience. Un médium parlant en état de transe partielle décrit ses sensations de la manière suivante : « Chaque fois je me sentais élevé vers Dieu de façon extraordinaire, et j’affirme en cela que je n’étais ni poussé ni persuadé par qui que ce soit. Je n’agissais pas en vue d’une quelconque considération humaine. J’affirme que je ne prononçais aucune parole en dehors de celle que l’esprit ou l’ange de Dieu formulait lui-même en se servant de mes organes. C’est donc à lui que j’abandonne ma langue au cours de mes extases, en m’efforçant d’élever mon esprit vers Dieu et de me concentrer sur le sens des paroles que ma bouche prononce. Je sais alors qu’une puissance supérieure et différente parle par ma bouche. Je ne réfléchis pas et je ne sais pas à l’avance ce que je vais dire. Mes paroles me semblent alors être celles d’un autre, mais elles laissent en moi une profonde impression » (Weinel, p. 77-78).
    Souvent aussi un esprit récite une prière par l’intermédiaire d’un médium en transe partielle. Un exemple de cette « prière en esprit » nous est donné dans le récit évocateur du martyre de Polycarpe. Le saisissement intérieur est décrit avec pertinence. Polycarpe quitte l’étage supérieur de la maison où on l’avait mis à l’abri, se dirige vers les soldats venus l’arrêter et leur fait servir à manger, puis il leur demande de lui accorder une heure de délai pour prier. « Le délai lui fut accordé. Polycarpe entra en oraison et fut si rempli de la grâce de Dieu que deux heures durant il n’arrivait pas à s’arrêter », de sorte que tous les assistants prirent peur et se repentirent d’être venus pour arrêter un vieillard si imprégné de la grâce divine. « Il ne pouvait se taire ». Ce n’est pas lui qui parlait, mais quelque chose d’autre parlait par lui et l’empêchait de se taire. Il n’entendait pas ce qui ce passait autour de lui. Il n’en ressentait aucune fatigue, sinon ce vieil homme n’aurait pas pu se tenir debout aussi longtemps. Tous les assistants se rendaient compte que Polycarpe ne parlait pas de lui-même, mais qu’un autre s’exprimait par lui. Etre le témoin d’un tel phénomène suscite toujours la peur. Ceci se produit lorsque les Esprits de l’au-delà entrent en contact avec des êtres humains de façon perceptible, surtout lorsqu’il s’agit de la première fois.

    « Le pasteur Blumhardt priait lui aussi à la manière de Polycarpe. Lorsqu’il priait, les malades sentaient s’éloigner d’eux les Esprits de la maladie » (Weinel, p. 83).
    Le stade de la transe profonde, c’est à dire de l’extase, se produisait souvent chez les médiums de la secte des montanistes. Eusèbe, l’adversaire de Montanus, parle de lui en ces termes : « Montanus, un néophyte poussé par l’ambition, se mit sous la dépendance de Satan. Il fut tout à coup possédé par un esprit et, tombant en extase, se mit à parler et à dire des paroles étranges. Deux femmes suscitées par lui parlèrent dans un état d’inconscience, subitement et de façon étrange, possédées comme par un esprit mauvais ». L’esprit qui parle par Montanus explique cet état médiumnique de la façon suivante : « Vois-tu, l’homme est comme l’instrument de musique qui s’appelle la lyre. Je viens et je fais fonction de plectre qui sert à toucher les cordes de la lyre ». Cet esprit explique correctement son rôle vis à vis du médium à travers lequel il parle. Le médium est comme le piano et l’esprit étranger est le pianiste. Tous les vrais médiums sont ainsi les instruments des Esprits.
    L’opinion défavorable d’Eusèbe à propos de l’action des Esprits dans la communauté religieuse des montanistes est un jugement porté par un adversaire religieux. Les luttes religieuses sont, comme on le sait, parmi les plus acharnées. De tout temps, elles ont engagé les adversaires à faire un large usage de l'arme du mensonge et de la calomnie. Les manifestations d'Esprits chez les montanistes n'étaient pas telles que leurs adversaires catholiques voudraient bien le faire croire. En effet, on peut observer que Tertullien, le docteur de l'Eglise le plus sérieux et le plus savant de son époque, rejeta l'Eglise catholique pour embrasser le montanisme. Quiconque connaît l'œuvre de ce docteur de l'Eglise comprend que les manifestations d'Esprits chez les montanistes devaient être authentiques et saintes, sans quoi cet homme éminent ne se serait pas rangé de leur côté. L'action des Esprits chez les montanistes suscitait beaucoup d'intérêt parmi les chrétiens et portait un préjudice considérable à la communauté catholique qui passait pour orthodoxe. En conséquence, les dirigeants de l'Eglise catholique décrétèrent brutalement qu'un véritable instrument de Dieu ne pouvait pas parler en état d'extase, c'est à dire en transe profonde. C'était pourtant un fait notoire que, de tout temps, de nombreux hommes avaient été des instruments de Dieu en parlant pendant une extase. Le catholique Athénagore nous dit à la même époque : « Les prophètes, dans l'inconscient de l'extase et mus par un esprit divin, disaient ce qui leur était inspiré, tandis qu'un esprit saint les utilisait comme un flûtiste joue de la flûte » (Athén. Leg. 9, p. 42). Ailleurs, il dit que l'esprit « mettait en mouvement les organes de la parole des prophètes comme des instruments ». Dans son traité juridique « Cohortatio ad Graecos » il dit : « Le plectre divin descendu du ciel s'est servi des hommes justes comme d'un instrument, une cithare ou une lyre ». Justin et Théophile emploient les mêmes comparaisons. C'est cela même que l'esprit qui parlait dans Montanus avait proclamé. Le mode de communication des Esprits était identique dans le montanisme et dans les premières communautés chrétiennes.

    Le discernement des Esprits
    Le livre « Le Pasteur » d'Hermas, un livre foncièrement spirite, jouissait d'un tel crédit à l'époque consécutive à celle des apôtres, qu'on lui attribuait la même importance qu'à l'Ecriture Sainte. On y décrit expressément la méthode pour distinguer les médiums parlants utilisés par les bons Esprits de ceux utilisés par les Esprits malins. Ce texte explique que la technique utilisée par les Esprits est la même quelque soit leur nature. La façon de reconnaître la catégorie à laquelle un esprit appartient consiste, selon Hermas, à analyser la teneur des messages et surtout les traits de caractère de l'esprit et du médium : « Car tout esprit donné par Dieu n'a pas besoin d'être questionné, mais possédant la puissance de la divinité, il dit tout spontanément, puisqu'il vient d'en haut » (Le Pasteur 43 : 5). Il ne se laisse donc pas utiliser comme oracle pour satisfaire la curiosité humaine. Sans doute est-il permis, au sujet d'un message délivré par un esprit, de poser des questions si ce message n'a pas été compris ou si un point est resté obscur. Les bons Esprits désireux d'être compris demandent même aux assistants de les interroger, lorsque c'est nécessaire. Leurs enseignements, leurs exhortations et leurs avertissements visent à promouvoir le progrès spirituel des auditeurs. Parfois même, les Esprits encouragent les assistants à les interroger sur des sujets sans rapport avec leur message, par exemple lorsqu'un esprit sait qu'un des assistants voudrait poser une question. Encore faut-il que cette question ne concerne pas des choses purement matérielles.
    Une deuxième marque d'authenticité garantissant la présence d'un bon esprit dans un médium est la suivante : « ce n'est pas lorsque l'homme a envie de parler que parle l'Esprit Saint, il parle lorsque Dieu veut qu'il parle » (Le Pasteur 43 : 8). Il n'est pas possible de produire sur commande l'état de transe chez un médium, afin d'obtenir la manifestation d'un bon esprit. Celle-ci se réalisera quand elle devra se produire. Les hommes ne peuvent pas la provoquer. Ils peuvent, par contre, réunir les conditions préalables à une manifestation spirite en procurant l'énergie fluidique nécessaire dégagée par leur périsprit. La réalisation de la manifestation dépasse leur pouvoir. Hermas interprète ce phénomène ainsi : « alors l'ange prophétique qui est près de lui, remplit cet homme et celui-ci, remplit de l'Esprit Saint, parle à la foule comme le veut le Seigneur » (Le Pasteur 43 : 9).
    L'état de transe profonde des médiums, est caractérisé en ces termes chez les montanistes : « Ils se prosternent face à la terre ». Dans ce cas, lorsque le propre esprit du médium quitte son enveloppe physique, le corps tombe en avant et il n'est redressé que par l'esprit étranger qui en prend possession. La sortie de l'esprit du médium est désignée par le mot « extase ». Extase signifie « sortie ». Après l'entrée de l'esprit étranger, les messages se déroulent dans le calme s'il s'agit d'un bon esprit. Si l'esprit est malfaisant, on assiste à des états de possession diabolique. « Le délire furieux est l'œuvre du démon », dit le chrétien Tatianus.

    La clairvoyance chez les médiums de ce temps
    La clairvoyance, la clairaudition, accompagnées de sensations tactiles, olfactives et gustatives étaient des phénomènes fréquents parmi les chrétiens des premiers siècles. Dans le livre d'Hermas, la clairvoyance et la clairaudition occupent une place importante. Hermas perçoit et apprend la plupart des choses par lucidité visuelle ou auditive. Une forme féminine qu'il voit et entend lui explique les vérités de l'au-delà. Elle lui sert de guide comme Béatrice servait de guide à Dante. Dante, en effet, avait vu par clairvoyance l'essentiel de sa vision épique décrite dans sa « Divine Comédie ».
    Le martyr Polycarpe vit à l'avance sa mort par clairvoyance. Il s'était réfugié dans une retraite suburbaine. Il y séjournait avec quelques amis et passait ses jours et ses nuits à prier pour toutes les communautés du monde entier. En oraison, il eut une vision trois jours avant sa capture, il vit son oreiller qui brûlait. Il s'adressa à ceux qui étaient présents et leur dit : « Dieu a décidé que je meure brûlé vif. »
    Le plus souvent, les croyants qui sont également des voyants perçoivent des visions de lieux et de formes de l'au-delà. Ils voient tout cela comme un monde semblable au monde d'ici-bas, mais spirituel et non matériel. Les voyants païens avaient évidemment des visions identiques. La clairvoyance est un don de l'esprit humain dû à une nature particulière du fluide de son périsprit, ce qui fait qu'il voit de la même manière qu'un esprit non incarné. Ce que le voyant aperçoit est une image toute aussi réelle que les images du monde matériel qui sont captées par l'œil. Les Esprits peuvent faire apparaître ces images à volonté devant les yeux du voyant.
    La présence de l'esprit, bon ou mauvais, qui produit la vision des choses de l'au-delà dépend exclusivement de la disposition intérieure du clairvoyant. Par contre, en ce qui concerne le destin des choses d'ici-bas, il est inscrit dans le rayonnement du périsprit des créatures terrestres et peut donc être vu par tous les voyants quelque soit leur disposition intérieure. Voilà pourquoi les voyants païens pouvaient prévoir les destins d'ici-bas, aussi bien que les voyants chrétiens, même si les chrétiens leur reprochaient de côtoyer les démons.
    Les documents des premiers siècles chrétiens abondent en faits de clairvoyance et de clairaudition. Lorsque Polycarpe mourut à Smyrne comme martyr, Irénée qui se trouvait alors à Rome entendit une voix résonner comme une trompette qui annonçait : « Polycarpe est mort martyr ! ».
    Quand à l'écriture médiumnique, beaucoup de dirigeants chrétiens d'alors avouaient avoir été inspirés par les Esprits en écrivant.

    La formation des médiums de ce temps
    La formation des médiums de l'époque consécutive à celle des apôtres était identique à celle des médiums des premières communautés chrétiennes. Elle se déroulait à l'occasion des assemblées du culte. Selon Hermas, l'état de « pneuma » d'un prophète survenait lorsque la communauté prie à l'unisson. La congrégation priait tandis que tous les assistants se tenaient symboliquement par la main. Le courant fluidique ainsi généré par tous les périsprits fournissait au monde des Esprits l'énergie requise, soit pour former de nouveaux médiums, soit pour la transmission de message à travers des médiums déjà formés. Quiconque a assisté à la formation de médiums aujourd'hui comprend très bien les phénomènes médiumniques du passé. Ils sont identiques autrefois comme maintenant.
    Lorsqu’Eusèbe rapporte que l'Eglise interdisait de se laisser former comme prophète ou de se faire prophète soi-même, ces phénomènes sont clairs pour celui qui les connaît. De même qu'un homme pouvait être formé comme médium lors des assemblées du culte, il se passait parfois la même chose lorsqu'une personne douée de facultés médiumniques se réunissait avec d'autres pour célébrer un culte privé ou se recueillait toute seule, en privé. Il n'existait qu'une seule différence. La formation d'un médium dans un grand groupe harmonieux était plus rapide qu'en comité restreint ou qu'en privé. En effet, la concentration de l'énergie fluidique d'une assemblée plus nombreuse facilite le travail des Esprits sur les médiums, beaucoup plus que l'énergie fluidique produite par les périsprits des membres d'une assemblée limitée ou par celui d'une personne seule. Peu à peu, l'énergie fluidique se renforce chez les participants qui savent se recueillir. Elle devient si intense que ces personnes peuvent également être formées comme médiums, mais au bout d'un temps plus long.

    Après les apôtres, le clergé interdit la communication avec les Esprits
    La défense de l'Eglise catholique, qui plus tard interdit de devenir médium, soit par une démarche personnelle, soit à l'aide de tiers, date d'un temps où les activités spirites avaient cessé, même dans les assemblées du culte, parce que les dirigeants de l'Eglise réprimaient ces phénomènes. La raison était la même que celle qui fait prendre aux Eglises actuelles un position hostile au monde spirituel. Les dirigeants d'une Eglise qui est devenue une organisation profane et fermée n'ont que faire de la concurrence du monde des Esprits qui prétend s'installer sur son terrain.
    Déjà à l'époque d'Irénée, l'Eglise était devenue une organisation profane et fermée. Des fonctionnaires ecclésiastiques commandaient les fidèles. Les évêques n'étaient plus désignés par les Esprits qui se manifestaient, mais ils étaient nommés et choisis par les hommes. En outre, ils ne se contentaient plus de l'épiscopat au service des communautés chrétiennes, mais ils s'érigeaient en arbitres définitifs de la foi catholique et en interprètes de celle-ci. Cependant, chaque fois que des hommes, qui n'ont pas été choisis par un esprit de Dieu, s'occupent de choses sacrées, la profanation est inévitable. On peut dire la même chose des presbytres venus plus tard, si on les compare avec les presbytres des temps apostoliques.
    Si l'on veut, par une formule lapidaire et claire, exprimer la différence entre le christianisme primitif et l'Eglise catholique instituée par la suite, il faudrait dire : « Le christianisme primitif était dirigé en tout par les Esprits et pas du tout par les hommes. Plus tard, l'Eglise catholique est devenue l'arbitre universel et les Esprits n'avaient plus rien à dire ».
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    Message  Arlitto Jeu 19 Nov 2020 - 19:08

    Annexe 2


    L'action des Esprits dans la vie d'un pasteur évangélique et dans celle d'un curé catholique au XIXe siècle



    Lorsque l'esprit impur est sorti de l'homme, il erre par des lieux arides en quête de repos.
    N'en trouvant pas, il dit : « Je vais retourner dans ma demeure, d'où je suis sorti ».
    Etant venu, il la trouve balayée, bien en ordre.
    Alors il s'en va prendre sept autres Esprits plus mauvais que lui ; ils reviennent et y habitent.
    Et l'état final de cet homme devient pire que le premier.
    Luc 11 : 24 – 26



    Les expériences du pasteur protestant Blumhardt
    Les faits les plus marquants de la vie de Johann Christoph Blumhardt, un des plus éminents pasteurs de l'Eglise protestante allemande du XIXe siècle, qui a vécu de 1805 à 1880, sont décrits dans un livre écrit par Friedrich Zuendel. Cette biographie fait une large place à la description des manifestations spirites dans la vie et le pastorat de Blumhardt. Les phénomènes spirites rapportés s’avèrent extrêmement instructifs pour comprendre l’action des Esprits d’aujourd’hui, d’autant plus que l’authenticité des faits ne saurait être mise en doute et qu’ils ressemblent à ceux de toujours. Blumhardt a décrit ses contacts avec le monde spirituel, dans un mémoire adressé à ses supérieurs ecclésiastiques, conformément à la vérité et sans rien omettre. C’est ce qui ressort de l’avant propos de son mémoire :

    « En transmettant mon exposé ci-joint à mes supérieurs ecclésiastiques, je me sens obligé de déclarer que jamais encore je me suis exprimé à qui que ce soit avec autant de hardiesse, aussi catégoriquement. Encore que la plupart de ces choses soient restées secrètes jusqu’ici, et que j’aurais pu garder le secret jusqu’à ma mort. J’étais cependant libre de n’en citer que quelques unes, selon mon choix, pour les faire figurer dans mon exposé. Il m’eût été facile de les présenter sous une forme anodine qui n’aurait suscité aucun scandale auprès des lecteurs. Il ne me fut pas possible de m’y résoudre, bien qu’à chaque paragraphe je redoutais que ma décision ne fût prématurée et imprudente. A maintes reprises, je demandais s’il fallait parler à cœur ouvert, et la réponse ne se faisait jamais attendre. Elle était : il faut qu’on le sache !
    Ma décision est prise, j’écris au nom de Jésus qui est vainqueur. Pour parler sincèrement, je ne le fais pas seulement par déférence envers mes vénérés supérieurs qui ont droit à ma franchise, mais aussi pour mon Seigneur Jésus dont j’ai à défendre la cause. En m’exprimant ici pour la première fois sans réserve, je voudrais manifester le désir que mes révélations soient plutôt considérées comme une déclaration privée, comme la confidence d’un ami à ses amis. Qu’on veuille me pardonner encore une deuxième requête : que mes estimés lecteurs lisent le tout à plusieurs reprises avant de porter un jugement. J’ai confiance en Celui qui est le maître des cœurs. Quels que soient les jugements portés, il me reste la consolation d’avoir dit la vérité sans déguisement et sans détour, et par-dessus tout j’ai la conviction inébranlable que « Jésus est vainqueur ». »
    D’autres éclaircissements concernant son mémoire nous viennent de Blumhardt qui, dans un écrit explicatif au docteur de Valenti, s’exprime en ces termes :

    « J’aurais certes pu m’y prendre avec davantage de prudence et, avec raison, laisser de côté ce que l’on pourrait interpréter comme de l’outrecuidance présomptueuse. En effet, on a l’habitude de voir se terminer de façon absurde les histoires d’apparitions démoniaques, surtout de somnambules. Je me suis bien rendu compte de tout cela, mais qu’on n’aille pas s’imaginer que j’ai agi par une honnêteté naïvement démesurée. S’il me fallait rédiger un rapport, et on m’en avait donné l’ordre, je ne voulais pas présenter les choses différemment de la vérité. Il ne s’agissait pas de charlatanisme ou de mystifications démoniaques telles qu’on avait pu les observer dans les siècles passés. J’aurai eu honte de passer pour un de ces aventuriers détraqués qui, si fréquemment, pratiquent sous le couvert du spiritisme et de phénomènes surnaturels, leurs fourberies et leurs supercheries avec des apparitions censées venir d’un autre monde. J’étais sous l’emprise de la crainte de Dieu en ce qui concerne mes expériences. Celles-ci avaient un caractère autrement plus sérieux que beaucoup de récits sur ce sujet. Il me fallait bien, pour ma justification, les exposer à mes supérieurs. Si je voulais écrire quelque chose, il fallait que tout soit dit. J’ai donc raconté ouvertement et sans réserve comment j’agissais et ce que je pensais. Cela m’a permis d’attendre les résultats dans le calme. Si j’avais tort, ou bien si j’étais dans l’erreur, ou si j’agissais par sotte vanité, mes supérieurs devaient être mis au courant et être capables de porter un jugement. Je ne veux pas m’enfermer dans un mutisme obstiné, comme le font actuellement beaucoup d’ecclésiastiques démoniaques. Ces dupes fomentent en cachette beaucoup de machinations et ils ne dévoilent leurs démarches clandestines à personne qui ne soit déjà entièrement acquis à leurs opinions. Je voulais, moi, faire toute la lumière sur mon affaire pour qu’elle puisse être jugée ouvertement, mais uniquement comme une sorte de confidence faite à mes supérieurs. C’est eux que je voulais avant tout informer et personne d’autre. J’ai tenu parole ».
    Dans la paroisse de Blumhardt, il y avait une famille pauvre du nom de Dittus. Elle se composait de cinq enfants : trois sœurs et deux frères. Une des sœurs s’appelait Gottliebin et avait vingt-cinq ans. Au printemps de l’année 1840, les frères et les sœurs occupaient le rez-de-chaussée d’une pauvre maison à Möttlingen, la paroisse de Blumhardt. Bientôt, Gottliebin Dittus croyait sentir que d’étranges phénomènes se produisaient en elle. Il lui semblait voir et entendre des choses mystérieuses dans la maison. Dès le premier jour de l'installation de cette famille dans cette maison, Gottliebin tomba en syncope pendant qu’on récitait la prière avant le repas. Elle perdit connaissance et tomba sur le sol. On entendait souvent du vacarme et un bruit de pas furtifs qui glissaient et se traînaient dans la chambre à coucher, la pièce commune et la cuisine. Ces bruits impressionnaient et terrifiaient les frères et sœurs de la famille Dittus ainsi que les personnes qui résidaient à l’étage supérieur. Personne n’osait en parler. Gottliebin sentait que pendant la nuit, on lui mettait de force une main sur l’autre. Elle voyait des formes et des lueurs.

    Le pasteur Blumhardt n’entendait parler de ces faits que par intermittence et ne s’y intéressait guère. Ces hantises duraient depuis plus de deux ans lorsque les parents de Gottliebin attirèrent l’attention de Blumhardt sur l’état lamentable de leur fille et le priaient d’apporter son aide. Entre temps, le tapage dans la maison était devenu si effrayant qu’on l’entendait dans tout le voisinage. Les gens pensaient même que des ouvriers travaillaient dans cette maison. Gottliebin voyait souvent l’apparition d’une femme de Möttlingen décédée deux ans auparavant. Cette femme portait dans ses bras un enfant mort. Cette femme, dont Gottliebin ne voulu pas tout d’abord révéler le nom, se tenait toujours au même endroit, devant le lit de la fille, se penchant parfois vers elle en répétant ces mots : « Je voudrais trouver la paix », ou « Donne moi du papier et je ne reviendrai plus ».
    Blumhardt demanda à une amie de coucher dans la chambre de Gottliebin afin de détourner ses pensées de pareilles hantises. Mais l’amie aussi entendait le vacarme nocturne. Les deux filles voyaient apparaître une lumière. Elles suivirent cette lumière et trouvèrent une feuille de papier couverte de suie sous le lit. Cette page écrite était illisible. A côté se trouvaient trois couronnes thaler et quelques papiers également recouverts de suie.

    A partir de ce moment, la maison redevint calme. Blumhardt commençait à croire que l’histoire de fantômes avait pris fin. Au bout de deux semaines, le tapage reprit et augmenta de jour en jour. Le médecin, le docteur Späth, à qui Gottliebin s’était confiée, passa deux nuits dans la chambre en compagnie de plusieurs autres personnes. Ce dont il fut témoin dépasse l’entendement. L’affaire fit beaucoup de bruit et attira des curieux qui arrivaient de partout, de plus en plus nombreux, comme cela arrive chaque fois qu’il est question de satisfaire la soif du sensationnel.
    C’est alors que Blumhardt voulut mettre fin au scandale et frapper un grand coup. Il prit six hommes de sa paroisse parmi les plus sérieux et les plus dignes de confiance afin d’examiner ces faits. Un soir, il se rendit dans la maison avec ces hommes. Lui-même resta dans la pièce de séjour pour observer Gottliebin. Les autres se répartirent deux par deux, à l’intérieur et à l’extérieur de la maison. Cette nuit-là, les sept hommes entendirent, aux environs de trois heures, vingt-sept coups qui étaient frappés au même endroit, dans la chambre à coucher. Ces coups étaient si bruyants et si rudes qu’une chaise vide sauta en l’air, les vitres vibrèrent et le crépi tomba. Les habitants du village entendirent aussi ce vacarme qui se répétait avec une telle force qu’ont aurait dit des coups de feu tirés à l’occasion du soir du Nouvel An. Lorsque Gottliebin revit la femme portant un enfant dans ses bras, elle demanda à Blumhardt si elle devait lui révéler son nom. Blumhardt refusa catégoriquement.
    Le lendemain, on informa Blumhardt que Gottliebin avait perdu connaissance et que sa fin semblait proche. Il se précipita chez elle et la trouva étendue sur son lit, raide, la peau de sa tête et de ses bras était rouge, elle tremblait et donnait l’impression d’étouffer. La chambre était pleine de gens. Un médecin du village voisin qui se trouvait là par hasard tenta de la ranimer sans succès, il s’éloigna désemparé ne sachant que faire. Elle se réveilla au bout d’une demi-heure. Blumhardt apprit d’elle qu’elle avait revu l’apparition de la femme avec l’enfant mort et qu’elle s’était tout de suite évanouie. Il éloigna alors la fille de la maison et lui trouva un logis auprès d’une famille sûre. Personne n’avait le droit de lui rendre visite, pas même ses frères et sœurs.
    Voici comment Blumhardt décrit ses sentiments intérieurs :

    « J’éprouvais une crainte particulière concernant tout ce qui touchait au somnambulisme, qui fait si souvent sensation sans apporter aucun bien. Ici, des phénomènes dangereux et mystérieux se produisaient et je ne pouvais pas m’empêcher de recommander cette affaire à Dieu pour qu’il nous garde, les autres et moi, des extravagances et des erreurs vers lesquelles cette affaire pourrait nous entraîner. Nous étions préoccupé et soucieux en pensant que le diable était encore si puissant et que des filets sataniques inconnus étaient tendus pour y faire tomber l’humanité.
    Nous n’avions pas seulement pitié de cette pauvrette dont le piteux état s’étalait sous nos yeux, mais notre compassion s’étendait aux millions d’hommes qui se séparaient de Dieu et devenaient la proie des pièges secrets de la magie. Notre prière allait vers Dieu pour que, au moins dans le cas présent, il veuille bien nous accorder la victoire et écraser Satan. »

    Dans l’autre logement, où Gottliebin séjournait maintenant, la sarabande reprit de plus belle. Gottliebin, dès qu’on entendait le vacarme et le bruit de coups frappés, était prise de violentes convulsions qui se prolongeaient de plus en plus. Un jour où les convulsions devenaient si excessives que le bois du lit s’en trouvait démis, le docteur Spätz, les larmes aux yeux, dit : « On ne dirait pas qu’il y a un pasteur sur place quand on voit comme la malade est délaissée. Ce qui se passe n’est pas naturel ». Blumhardt pris ces paroles à cœur et rendit plus souvent visite à Gottliebin. Un jour qu’il se trouvait près d’elle en compagnie du docteur Spätz, la fille allongée tremblait de tout son corps, la contraction des muscles de la tête et des bras devint convulsive, pour le reste elle semblait plutôt engourdie et comateuse. Cela dura plusieurs heures. De l’écume sortait de la bouche de la fille. Le médecin, qui n’avait jamais rien vu de tel, semblait perplexe et désemparé. Soudain elle se réveilla. Elle se mit sur son séant, but de l’eau et, à la voir, on l’aurait prise pour une autre personne.

    Blumhardt se persuada de plus en plus qu’il ne pouvait s’agir que de quelque chose de démoniaque. Poussé par une inspiration, il s’approcha un jour de la malade, joignit ses mains raidies par les spasmes, comme pour la faire prier, en prononçant ces paroles : « Gottliebin, joins tes mains et prie : Seigneur Jésus aide-moi ! Nous avons vu agir le diable assez longtemps, nous voudrions voir ce que Jésus est capable de faire ». Peu après elle se réveilla, répéta les paroles et ses convulsions cessèrent, au grand étonnement des personnes présentes. Cet instant marqua, comme Blumhardt le reconnaît, un nouveau point de départ dans sa vie. Après cette crise, la malade se reposa quelques heures, puis les convulsions reprirent avec plus de violence encore. Blumhardt lui fit répéter la même prière : « Seigneur Jésus aide-moi ! ». Les convulsions cessèrent sur le champ.
    Plus tard, lorsque Blumhardt rendit visite à la fille, il la trouva dans un nouvel état de crise. La malade se déchaîna contre lui, essayant de le frapper sans cependant y parvenir. Enfin, elle posa ses mains sur le lit, comme si une puissance surhumaine sortait du bout de ses doigts. Cela se prolongea encore un moment, puis la paix se rétablit. Ce calme dura peu. Bientôt on entendit comme des claquements de doigts autour d’elle. Elle reçut un coup de poing sur la poitrine et retomba en arrière. Elle revit la forme féminine qu’elle avait aperçut auparavant dans l’autre habitation. Cette fois-ci, Gottliebin révéla au pasteur le nom de la femme fantôme. C’était une veuve décédée quelques années auparavant. Blumhardt se souvenait de cette femme qui avait fait partie de ses paroissiennes. De son vivant cette femme paraissait plutôt déprimée et semblait chercher une paix inaccessible. Blumhardt pria à haute voix en invoquant le nom de Jésus. Gottliebin roula les yeux, gesticula et une voix se fit entendre. On reconnut aussitôt qu’il s’agissait d’une voix étrangère, non seulement en raison du timbre et de la sonorité, mais également à cause du sens des paroles exprimées. La voix criait : « Je ne peux pas supporter ce nom ». Les assistants tremblaient de peur. Blumhardt écrit : « Je n’avais jamais entendu pareille chose et je m’adressais à Dieu dans mon cœur pour qu’il m’accorde la sagesse et la prudence. Puis je demandais :

    « N’as-tu pas trouvé la paix dans la tombe ? »
    La voix répondit : « Non ! ».
    « Et pourquoi donc ? »
    « C’est le châtiment pour ce que j’ai fait. J’ai tué deux enfants et je les ai enterrés dans un champ. »
    « Ne sais-tu pas quoi faire ? Ne sais-tu pas prier ? »
    « Non, je ne peux pas prier. »
    « Connais-tu Jésus qui pardonne les péchés ? »
    « Ce nom me gène et me fait mal. »
    « Es-tu seule ? »
    « Non. »
    « Qui est avec toi ? »

    La voix d’abord hésitante, se fit brusque : « Le pire, le plus mauvais de tous. »
    Celle qui parlait s’accusait de sorcellerie en attribuant à cette circonstance le fait d’être l’esclave du diable. Elle dit avoir quitté déjà ce corps sept fois, mais qu’à présent elle ne partirait plus. Je lui demandai si je pouvais prier pour elle, ce qu’elle accepta après quelques hésitations. Je lui fis comprendre qu’elle ne pouvait pas rester dans le corps de Gottliebin. Elle se mit à gémir et à pleurnicher puis elle devint arrogante. Je lui donnai l’ordre de quitter le corps de la jeune fille, sur quoi cette dernière laissa violemment tomber ses mains sur le lit. Puis elle était à nouveau libérée.
    Quelques jours plus tard, la scène de possession se répéta. On avait l’impression que des centaines de démons animaient le corps. Le visage de la possédée changeait à chaque fois en prenant un air menaçant à l’adresse de Blumhardt. Les hommes que le pasteur amenait à chaque fois reçurent des coups de poing et furent bousculés sans savoir d’où venaient les coups. Les démons n’avaient pas le droit, selon leurs dires, de toucher à Blumhardt. Gottliebin s’arrachait les cheveux, se frappait la poitrine, se cognait la tête contre les murs et cherchait par tous les moyens à s’infliger des blessures. Les scènes paraissaient s’intensifier en horreur, comme si l’intervention de Blumhardt ne faisait qu’aggraver la situation. Il écrivit à ce sujet :

    « Ce que j’ai enduré dans mon esprit et dans mon cœur est indicible. Mon désir d’en finir devenait de plus en plus pressant. Chaque fois, je m’en allais satisfait, sentant bien que la puissance démoniaque devait finir par céder, puisque cette personne retrouvait chaque fois son calme. Cependant, cette puissance des ténèbres avait l’air de se renforcer, comme si elle voulait me perdre dans un labyrinthe et ruiner mon action pastorale. Mes amis me conseillèrent de me retirer. De mon coté, je me demandais, horrifié, ce qui adviendrait de cette personne si je l’abandonnais. De plus, tout le monde me considérerait comme responsable de ce malheur si les choses devaient mal tourner. J’étais pris dans un filet d’où je ne pouvais pas me dépêtrer par une simple démission, sans exposer les autres et moi-même à un grave danger. Par ailleurs, céder au diable me remplissait de honte vis à vis de mon Sauveur que je priais avec tant de ferveur, en qui je mettais toute ma confiance, et qui me donnait tant de preuve de son soutien. Qui est le maître ? Cette question ne me quittait plus. Confiant en Celui qui est le maître, je répondais toujours en moi même : En avant ! Tout cela se terminera bien, même si le chemin conduit à travers un abîme. A moins que la vérité selon laquelle Jésus a écrasé la tête du serpent soit fausse. »

    Les crises qui semblaient provoquées par la sortie de démons du corps de la fille devenaient plus fréquentes. D’autres phénomènes inquiétants se produisirent en agissant sur les organes physiques. Une nuit, pendant son sommeil, Gottliebin se sentit agrippée par une main incandescente qui lui serrait le cou et qui laissa de grandes et d’authentiques traces de brûlures. Quand sa tante, qui dormait dans la même chambre, alluma la lampe, des cloques bien apparentes se dessinaient sur le cou. Le médecin, appelé le lendemain matin, ne revenait pas de son étonnement. Jour et nuit, Gottliebin recevait continuellement des coups dans le côté ou sur la tête. Parfois, elle se sentait saisie par les pieds et projetée dans la rue ou dans l’escalier avec tant de violence, qu’elle était couverte de plaies et de bosses.
    Le 25 juin 1842, alors que Blumhardt revenait d’une fête pour enfants, il apprit que Gottliebin se trouvait dans un état proche de la folie. Il alla la voir et elle sembla se remettre presque aussitôt. Au cours de l’après-midi, les événements prirent cependant une tournure dramatique. La malade tomba dans un état de catalepsie qui la fit ressembler à un cadavre. On eut de nouveau l’impression que des démons sortaient d’elle, mais cette fois-ci avec une impétuosité dépassant de beaucoup tout ce qui s’était passé auparavant. Blumhardt réalisa alors que la bataille contre le mal atteignait des proportions gigantesques. Puis, pendant plusieurs semaines rien ne se produisit et Gottliebin était libre d’aller et venir à sa guise.

    Un jour, la malade pâle et défaite, vint trouver le pasteur pour lui confier ce que la timidité l’avait empêché de dire plus tôt. Elle raconta les souffrances qu’elle endurait chaque mercredi et chaque vendredi. Ces tourments, disait-elle, entraînaient de longues et douloureuses hémorragies dont la prolongation, pensait-elle, provoquerait sa mort. Les phénomènes qui s’associaient à ces souffrances défiaient toute description. Ils étaient tels que Blumhardt voyaient en eux se réaliser les plus folles et les plus sinistres fantasmagories de la croyance populaire. Il écrivit :
    « Avant, je ne cherchais qu’à me concentrer et à me recueillir lorsque je me rendais compte que les Esprits du mal possédaient un tel pouvoir sur l’humanité. A présent ma réflexion était : « Te voilà au bout de tes ressources, maintenant il faut t’attaquer à la magie et à la sorcellerie, mais que faire contre de telles forces ? ». En regardant cette fille qui se lamentait, je me sentais horrifié en face de l’existence de si épouvantables forces ténébreuses et devant l’impossibilité d’y remédier. Il me vint à l’idée qu’il existe des gens à qui on attribue ces facultés occultes capables de contrer les effets maléfiques et démoniaques. Fallait-il avoir recours à de tels procédés, ce qui équivaudrait à exorciser le diable par le diable ? La prière dite avec foi et ferveur resterait-elle sans effet contre les pouvoirs sataniques décrits précédemment ? Qu’allons nous faire, pauvres humains, sans l’aide d’en haut ? Et puis, même si la sorcellerie et la magie existent, ce serait un péché de leur laisser le champ libre alors qu’il reste quelques possibilités pour tenir tête ! »
    Par conséquent, Blumhardt dit à la malade : « Nous prierons, coûte que coûte, nous verrons bien. La prière, en tout cas, ne fera pas de mal. L’Ecriture nous dit, presque à chaque page, que Dieu exauce ceux qui l’invoquent, le Seigneur fera ce qu’il a promis ».

    Le lendemain, Blumhardt rendit visite à la malade. Ce fut une journée inoubliable pour lui et ceux qui l’accompagnaient. La sécheresse estivale durait depuis plusieurs mois, et ce soir là un orage se préparait. Gottliebin se trouvait dans un état proche de la frénésie suicidaire. Elle faisait furieusement le tour des deux pièces en réclamant un couteau. Puis elle courut au grenier, sauta sur le chambranle de la fenêtre et se pencha au dehors tout en se tenant encore par une main à l’intérieur. A ce moment, la lueur d’un éclair l’éblouit, l’effraya et la réveilla. Elle reprit conscience et s’écria : « Pour l’amour de Dieu, je ne veux pas cela ». Ce moment de lucidité se dissipa rapidement, le délire la reprit. Elle se saisit d’une corde et l’attacha adroitement à une poutre en confectionnant un nœud coulant qu’elle resserra légèrement. Elle y avait déjà presque entièrement fait passer sa tête, lorsqu’un deuxième éclair l’éblouit à nouveau et la ramena à elle comme auparavant. Le lendemain elle fondit en larmes en apercevant la corde attachée à la poutre qu’elle n’aurait pas fixée si adroitement si elle avait eu toute sa raison.

    Le même jour, à huit heures du soir, on fit appeler Blumhardt qui trouva la fille baignée de sang. Il n’est pas utile d’évoquer ici toute la détresse de son état. Blumhardt se mit à prier avec ferveur et lui adressa quelques paroles de consolations, mais en vain. Au dehors le tonnerre grondait. Au bout d’un quart d’heure tout cessa. La fille reprit connaissance et Blumhardt s’éloigna le temps qu’elle change de vêtements.
    Elle eut une nouvelle crise, à l’improviste, comme à chaque fois que quelque chose de démoniaque se saisissait d’elle. Cette fois, toute la colère et la mauvaise humeur des démons éclata, et on entendit une série d’exclamations poussées d’une voix hurlante : « A présent tout est perdu, tout est vendu, tu troubles notre tranquillité, notre clan se désagrège, tout est fini. Tout s’embrouille, c’est de ta faute et de tes sempiternels orémus. Tu vas nous chasser tous. Hélas, malheur, tout est perdu. Nous sommes à mille soixante-sept, et il y en a encore d’autres, il faut les avertir, malheur à eux. Ils sont perdus, perdus éternellement perdus ». Les hurlements des démons, les éclairs qui sillonnaient le ciel, les grondements du tonnerre, le bruit de l’averse, la mine grave des personnes présentes, mes prières, auxquelles les démons réagissaient comme je viens de le décrire, tout cela constituait un spectacle qu’il est difficile à imaginer dans toute sa réalité.

    Cette calamité une fois passée, d’autres phénomènes démoniaques se produisirent. Cependant on remarquait une différence chez les démons qui se manifestaient à présent. Les uns bravaient et défiaient Blumhardt en exprimant leur haine par des paroles mémorables. Ils tremblaient devant l’abîme qu’ils sentaient proche et disaient : « Tu es notre pire ennemi, nous sommes donc tes ennemis. Ah ! Si nous avions le droit de faire ce que nous voulons. Si seulement Dieu n’existait pas ! ». A côté de cela, ils attribuaient la faute de leur ruine à eux-mêmes. Le comportement d’un démon que Gottliebin avait aperçu dans sa maison était horrible à voir. Il se fit connaître et se déclara coupable de parjure. Il grimaçait, levait trois doigts, un frisson lui secouait tout le corps et il gémissait. Il se déroula plus d’une scène de ce genre. Blumhardt aurait voulu que plus personne n’assiste encore à cela. La plupart des démons qui se manifestèrent entre le mois d’août 1842 et le mois de février 1843, appartenaient à ceux qui languissaient dans l’attente d’être délivré de la domination de Satan. Les langues les plus variées se faisaient entendre, mais aucune des langues européennes. Il était étrange et parfois comique d’entendre les démons qui essayaient de parler en allemand et qui cherchaient à faire passer les idées qu’ils n’arrivaient pas exprimer dans cette langue.

    De temps en temps, on entendait des paroles que Blumhardt ne croyait pas devoir attribuer à une catégorie de démons. Ces paroles semblaient plutôt venir des sphères supérieures. Il s’agissait d’un certain nombre d’enseignements et d’allusions à Dieu qui s’adressaient en partie aux assistants et en partie aux démons, afin d’attirer leur attention sur leurs attaques contre Dieu.
    Pendant longtemps, Blumhardt ne savait quelle attitude adopter face aux différentes catégories d’Esprits, surtout envers les Esprits souffrants qui le suppliaient de leur venir en aide. Le pasteur écrivit ceci : « Pendant longtemps, je ne prêtais pas attention à leurs dires. Je me trouvais souvent dans l’embarras en voyant l’expression douloureuse de leur visage, leurs mains qui se levaient dans des gestes d’imploration et les larmes qui leur coulaient des yeux, tandis qu’ils prononçaient des paroles de désespoir et de peur, et que j’écoutais leurs prières qui auraient attendri les pierres. J’avais beau me débattre contre le désir de m’entretenir avec les Esprits, car je craignais pour l’intégrité de ma foi évangélique, je ne pus cependant m’empêcher de faire un essai, surtout du fait que ces démons ne se laissaient fléchir ni par la menace, ni par les exhortations. Le premier démon à qui j’osais m’adresser était la femme par laquelle toute cette affaire avait commencé. Elle se manifesta à nouveau par la fille Gottliebin et proclama avec force et décision qu’elle voulait appartenir au sauveur et non au diable. Puis elle raconta combien les choses avaient changés du côté des Esprits depuis les luttes précédentes. Elle dit que j’avais eu de la chance de m’en tenir à la parole de Dieu et à la prière. Si j’avais eu recours à des moyens équivoques et occultes, comme il arrive souvent, et que les démons auraient aimé me voir employer, j’aurais été perdu. Elle dit cela en levant le doigt en signe d’insistance et conclut par ces paroles : « Le combat que tu as engagé était terrible ». Elle me supplia de prier pour elle afin qu’elle soit complètement délivrée des griffes du diable. »
    Blumhardt, au fur et à mesure que les jours passaient, se rendait compte qu’une direction divine présidait aux manifestations des Esprits souffrants mais tournés vers Dieu. Ces manifestations se déroulaient dans le calme. Mais le pasteur ne semblait pas comprendre comment tout cela pouvait se passer et par quel truchement.

    Je voudrais encore citer un cas intéressant rapporté par Blumhardt. Un des Esprits le pria qu’on veuille bien lui permettre de faire une halte à l’église. Blumhardt répondit que, puisque c’était Dieu qui en avait indiqué le chemin, lui, Blumhardt, ne s’y opposait pas : « Va où le Seigneur t’envoie. » Puis l’esprit demanda à entrer dans la maison de Blumhardt, lequel, étonné, mais peu enclin à accorder cette requête, pensait à sa femme et à ses enfants. Réflexion faite, il accepta à condition que l’esprit ne trouble personne et qu’il y aille avec la permission de Jésus. A cet instant même une voix sortie de la bouche de la malade et cria : « Pas dans la maison, pas sous un toit. Dieu juge pour les veuves et les orphelins ! ». L’esprit se mit à pleurer et pria qu’on le laisse au moins entrer dans le jardin de Blumhardt, ce qu’alors l’esprit contrôleur envoyé par Dieu semblait lui accorder. On avait le sentiment que cet esprit, lors de sa vie terrestre, avait privé des veuves et des orphelins de leur abri et de leur toit.
    Certaines expériences relatées par Blumhardt dans son mémoire ont été intentionnellement omises par Zündel. Il prétend que la description de ces manigances passablement lugubres des puissances infernales pourrait laisser supposer qu’elles surpassent et rabaissent l’aide divine apportée à Blumhardt. Il aurait mieux valu que Zündel n’omette rien du tout. La vérité ne craint pas d’être dévoilée.
    En ce qui concerne les points laissés volontairement dans l’ombre par Zündel, il s’agit de la faculté des Esprits à dissoudre la matière solide en substance fluidique pour la transférer ailleurs. Les mauvais Esprits faisaient un usage diabolique de cette loi naturelle pour déplacer des objets rendus fluidiques dans un corps humain, pour ensuite les densifier à nouveau en matière solide. Les lois de la dématérialisation et de la matérialisation ont été minutieusement expliquées dans ce livre au chapitre traitant de l’énergie fluidique. Blumhardt donne à ces phénomènes qu’il ne comprend pas le nom de « magie ». Ecoutons plutôt le rapport qu’il en fait :
    « Jusque là, je vous ai relaté beaucoup de choses incompréhensibles et inouïes, mais le pire n’a pas encore été dit. Selon ma franchise coutumière, je continue à raconter ce dont je me souviens encore, et je suis convaincu que le Seigneur m’aidera également dans mon récit. Mon but n’est-il pas, en effet, de raconter pour sa gloire quelle fut sa victoire sur les puissances du mal ?

    Dès le 8 février 1843, une nouvelle étape commença dans l’histoire de la maladie. A partir de ce moment des phénomènes encore plus terribles se produisirent et je fus le témoin des pratiques de magie les plus variées. C’était pour moi une sinistre constatation de me rendre compte personnellement que ce qui jusqu’ici m’avait semblé appartenir à des croyances populaires ridicules était une réalité observable. D’innombrables malaises furent infligés par sortilège à Gottliebin, ils visaient à la faire mourir. Elle commença par vomir du sable et des petits morceaux de verre. Cela continua par des morceaux de fer et des vieux clous tordus. Une fois, après de multiples étranglements et des nausées, la fille vomit, l’un après l’autre, douze clous dans un baquet. Il se produisit la même chose avec des boucles de chaussures de différentes dimensions, souvent si grandes que l’on ne pouvait pas comprendre comment ces boucles avaient pu passer par le gosier. Il y eut, parmi ces objets vomis, un morceau de fer grand et large dont le passage fit perdre le souffle à la fille à tel point que pendant quelques minutes elle avait l’air d’être morte. En outre, elle rejeta en quantité considérable des épingles, des aiguilles, des bouts d’aiguilles à tricoter, souvent séparément, parfois en paquets liés ensemble avec du papier et des plumes. Souvent aussi, il semblait que des aiguilles à tricoter lui traversaient la tête, d’une oreille à l’autre. Un jour, il arriva même que des morceaux d’aiguilles à tricoter de la longueur d’un doigt lui sortent de l’oreille. Une autre fois que je lui imposais les mains, je sentais et j’entendais des aiguilles se briser dans sa tête, ou se retourner, ou se tordre. Les unes étaient en acier et, petit à petit, s’avançaient lentement vers le gosier pour ressortir par la bouche. Les autres étaient en fer et pliables, elles sortaient par la bouche une fois pliées. Je lui retirais également beaucoup d’épingles du nez. Un jour, il en sortit une quinzaine, si violemment que toutes se plantèrent dans la main tendue de Gottliebin. Une autre fois, elle se plaignait d’un mal de tête. En lui imposant les mains, je voyais partout des points blancs. Il y avait douze épingles à moitié fichées dans la tête, je les lui retirais les unes après les autres. Pendant ce temps, elle manifestait sa douleur par des mouvements nerveux. Des aiguilles à coudre se trouvaient partout dans la mâchoire d’où je les retirais, ce qui lui avait donné très mal aux dents. On ne voyait rien mais on sentait les pointes, c’est au prix de beaucoup de difficultés que je réussis à les arracher. Deux vieux morceaux de fil de fer tordus se trouvaient dans sa langue, et j’eus bien de la peine à l’en débarrasser. Sous la peau de son corps, de longs morceaux de fil de fer tordus avaient été insérés. Il fallut une heure à ma femme et à moi pour les enlever. Plus d’une fois, la fille s’évanouit pendant ce travail. De son corps, au moins trente aiguilles à tricoter, entières ou en morceaux, sortaient verticalement ou transversalement, ainsi que du creux épigastrique. Il fallait encore accomplir une demi-heure de travail intense avant de retirer complètement les aiguilles partiellement sorties du corps. D’autres objets, des épingles, des morceaux de verre, des cailloux et un bout de fer furent enlevés du haut du corps.

    Je n’en veux pas à ceux qui mettront en doute mes dires. Tout cela dépasse le bon sens et toute conception humaine. Mais ces phénomènes qui ont duré presque un an se déroulaient toujours en présence de témoins que je tenais à avoir auprès de moi pour prévenir les ragots. Je puis raconter ces faits librement et sans réserve, avec la conviction absolue que rien n’était truqué et que tout se passait sans artifice ni fraude. Chaque fois que je me présentais chez elle, spontanément ou à sa demande, des objets qu’elle avait en elle se frayaient un passage pour sortir par différentes parties du corps. Ces phénomènes la faisaient souffrir affreusement et elle perdait plus ou moins connaissance. Elle répétait sans cesse : « Je ne veux plus supporter tout cela, c’est ma mort ».
    Ces objets ne pouvaient être extraits de l’intérieur du corps que par la prière. Dès qu’elle commençait à se plaindre de douleurs, il me suffisait de lui imposer les mains et de prier pour qu’elle sente l’objet bouger, se retourner en elle et se frayer un chemin vers l’extérieur. C’est la peau externe qui opposait le plus de résistance, et on pouvait constater pendant de longs moments que quelque chose cherchait à forcer le passage. Dans ce cas, il n’y avait pas de sang, cela ne provoquait aucune lésion, aucune blessure. Tout au plus pouvait-on, pendant l’instant qui suivait, remarquer l’endroit par où l’objet était sorti. Cela n’arrivait que lorsque l’extraction de l’objet se produisait pas la prière. Il lui arrivait, en mon absence, de s’ouvrir la peau avec un couteau, ce qui causait des plaies difficilement guérissables.
    Il sortait également de sa bouche des bêtes vivantes : des sauterelles, des chauves-souris, des grenouilles, et une fois un serpent. Le serpent lui infligea une blessure au cou et la piqua si fort au pied que le sang avait du mal à s’arrêter.

    Avant de terminer le récit de ces combats, il me faut encore citer un cas des plus atroces. Au début de septembre 1843, Gottliebin eut une hémorragie nasale, le saignement ne s’arrêtait plus. Après avoir perdu la quantité de sang qui remplissait un baquet, elle recommença à saigner. On ne comprend pas qu’après une perte si considérable de sang, la vie se maintienne encore. Le sang possédait une odeur âcre et un aspect noirâtre. Un jour, en revenant d’un autre village, je vis quelqu’un venir à ma rencontre pour me dire d’aller tout de suite auprès de Gottliebin. Je me dépêchais, je voyais des gens apeurés qui me criaient de leur fenêtre : « Monsieur le Pasteur, c’est urgent ! ». En entrant chez Gottliebin, une odeur étouffante de sang me prit à la gorge, m’interdisant presque l’entrée de la pièce. Elle était assise devant une cuvette à moitié remplie d’eau et de sang. Une marre de sang inondait la chambre. Elle même était trempée de sang, de sorte qu’on ne distinguait plus ses vêtements. Le sang ruisselait des deux oreilles, de ses deux yeux, du nez, et jaillissait même par dessus la tête. De toute ma vie je n’avais jamais rien vu de si atroce. Je me sentais désemparé. Je me repris aussitôt et j’arrêtais le saignement au moyen d’une prière brève mais fervente. Puis je lui fis laver la figure, qui était devenue méconnaissable, ainsi que la tête. Je tâtais le crâne pour trouver l’endroit où pouvait se trouver quelque objet. En haut du front, je vis un petit clou caché et tordu en train de percer. De plus, la peau de l’occiput était travaillée par une autre chose qui se frayait un passage depuis l’intérieur. Un clou à lattes apparut. Puis l’hémorragie prit fin. Et, le soir même, elle se sentait mieux et revigorée.
    Gottliebin se souvint qu’autrefois, après avoir mangé de la soupe ou d’autres aliments, elle éprouvait d’étranges sensations dans la gorge et dans le ventre. Une fois qu’elle avait donné le reste de sa pitance à une poule, celle-ci devint furieuse et se mit à courir dans tous les sens pour finalement tomber morte, comme étouffée. Gottliebin ouvrit la tête et le gosier de la poule et, terrifiée, trouva une poignée de clous à chaussures. Comment ces objets avaient-ils pu pénétrer dans la tête et le corps ?

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