LES JUIFS NE DOIVENT PAS SE CONVERTIR AU CHRISTIANISME
Les Juifs doivent demeurer juifs.
Les Juifs et les chrétiens doivent-ils s'unir ?
Les Juifs doivent éviter les sectes chrétiennes.
Les Juifs ne doivent pas se convertir au christianisme.
Ces quelques articles d'une série spéciale des 12 articles [sur le peuple juif] intitulée « Le peuple choisi de Dieu » ont parue dans la revue, « The Overland Monthly ». Cette revue fut lancée par le journaliste et auteur Francis Bret Harte et publiée à San Francisco, en Californie.
Dans les derniers mois de 1908, il demanda au Pasteur Charles Taze Russell d'écrire une série d'articles sur « Le Dessein Divin » qui commencèrent à paraître en février 1909. La réponse à cette série fut si importante que ses articles sur une variété de sujets continuèrent à paraître
mensuellement jusqu'à la mort de C.T. Russell le 31 octobre 1916.
par C.T. Russell février 1909
Pour plus d'un million de Juifs de New York, un grand trouble a été provoqué par le célèbre Rabbin Wise de la Synagogue Libre. Sa congrégation a tenu récemment des services en union avec certaines Congrégations unitariennes. Ceci a ouvert une discussion
dans chaque milieu, pas tant parmi les Unitariens que parmi les Juifs. La question est posée : Qu'est-ce que cela signifie ? Cela doit-il être encouragé ou découragé ? Est-ce un pas dans la bonne ou dans la mauvaise direction ? Naturellement, les Juifs « orthodoxes »
s'y opposent ; pourtant ils savent à peine quel argument opposer. Ils croient au progrès, et cependant ils sentent qu'il s'agit là d'un progrès illégitime. Mais dans quelle mesure ce serait mauvais pour les Juifs qui croient en le seul Dieu, Jéhovah,
de se réunir avec des chrétiens qui croient en un Dieu, Jéhovah, cela, ils ne le savent pas : surtout que, aussi bien les Unitariens que les Juifs croient que Jésus était simplement un homme imparfait, qu'II n'eut aucune préexistence, et qu'II n'accomplit aucun salut —
qu'II n'était rien de plus qu'un Juif éminent de son époque dont les enseignements ont produit un grand effet sur les peuples les plus progressistes du monde.
On nous a demandé de nous entretenir sur ce sujet et de donner la raison des opinions telles que celles que nous exprimons. Nous sommes heureux de le faire.
Sans aucune intention de manquer de respect, si peu que ce soit, envers le Rabbin Wise et sa congrégation, ni envers les Unitariens, nous devons déclarer franchement que nous ne voyons rien à gagner ou à perdre pour les uns et les autres par cette sorte de services
en « union » qu'ils tiennent ; ni par le mélange de ce qu'ils désignent comme leurs « fois » respectives. D'après ce que nous comprenons, le Rabbin Wise est un agnostique, sans aucune foi juive, et il est membre de la « haute critique », un « évolutionniste »,
qui rejette l'inspiration des Saintes Ecritures et se repose entièrement sur sa propre sagesse et sur la sagesse d'autres savants de notre époque. Et, selon notre compréhension, la foi ou le manque de foi de la dénomination unitarienne est exactement la même.
Pour cette raison, nous disons que l'union entre ces personnes qui sont purement des moralistes agnostiques ne pourrait, ni aider, ni porter préjudice à une partie de l'union.
Les gens qui n'ont pas de foi n'ont rien à perdre sur le plan théologique. Et cette critique vraie et sans malveillance ne s'applique-t-elle pas à des milliers de Juifs et de chrétiens qui ne sont affiliés, ni aux Unitariens, ni à la Synagogue Libre du Rabbin Wise ?
Hélas, il est vrai que la majorité de ceux qui professent les noms de Juifs et de chrétiens ne sont réellement ni l'un ni l'autre, parce qu'ils ont abandonné la foi et les espérances que ces noms représentent.
Eviter les sectes chrétiennes
Dans le passé, les Juifs ont évité les sectes chrétiennes, surtout les catholiques, parce qu'ils les considéraient comme leurs ennemis et admettaient que beaucoup de leurs persécutions provenaient de soi-disant chrétiens.
Peu à peu, ils en viennent à comprendre que les influences civilisatrices du siècle dernier accomplissent des changements dans la nouvelle génération, et détruisent ainsi, dans une certaine mesure, le terrain pour leur amertume antérieure contre les chrétiens.
C'est opportun. La superstition, l'amertume et la rivalité établies sur les choses du passé, devraient être mises de côté. Personne n'a la possibilité d'entretenir la superstition ou l'amertume du passé.
Serait-il donc convenable pour les Juifs, qui maintenant oublient et pardonnent le passé, de se marier avec des chrétiens et de participer à des services d'union, et de devenir membres de sectes chrétiennes, catholiques ou protestantes ?
Nous répondons qu'une telle conduite serait mauvaise, assurément : parce que les sectes chrétiennes ne représentent, ni l'espérance chrétienne, ni l'espérance juive. Çà et là (dans toutes les dénominations de la chrétienté, autant que nous le sachions)
se trouvent des membres de la classe sainte, l'Epouse du Messie. Mais ils ne sont pas en sympathie avec les institutions avec lesquelles ils sont en rapport. Même lorsqu'ils assistent à leurs services,
leurs cœurs sont sur un plan plus élevé que ceux de la grande majorité. Ces sectes de chrétiens nominaux ne sont que l'extérieur ; le petit nombre de saints sont le grain de l'intérieur.
Les quelques saints seraient beaucoup mieux en étant séparés des sectes et feraient de bien meilleurs progrès dans l'Etude de la Parole de Dieu et dans le développement de la sainteté s'ils restaient entièrement libres des institutions humaines.
Dans ce cas, nous ne conseillerions certainement pas aux Juifs de rejoindre ces institutions, ni d'accepter leurs doctrines confuses, dont les Ecritures font mention symboliquement comme étant babyloniennes empreintes de confusion.
Dieu a séparé la nation juive du reste du monde afin qu'ils [les Juifs] puissent être Ses témoins devant les hommes. Leur préservation en tant que nation pendant plus de trente siècles, en harmonie avec la promesse divine, est elle-même un miracle.
Dieu les a vraiment conduits sur un chemin qu'ils ne connaissaient pas, comme Il l'avait prédit. Leur entêtement même, comme Il l'avait annoncé, témoignera finalement de la direction divine de leurs affaires. Leur obstination,
ou comme les Ecritures le disent, leur opiniâtreté, montrera finalement la miséricorde de Dieu par Ses agissements à leur égard. Il ne les a pas abaissés pendant la longue période de trois mille ans de séparation, dans l'intention qu'ils s'amalgament maintenant,
soit avec des chrétiens, soit avec des Gentils, avec des catholiques ou avec des protestants.
Les promesses d'Israël ne sont pas seulement terrestres, mais judaïques — ils doivent être le premier des peuples de la terre ou du monde à faire l'expérience des bénédictions de la faveur du Rétablissement. Pour être prêts à recevoir cette faveur,
ILS DOIVENT DEMEURER JUIFS jusqu'au moment de la manifestation du Messie, comme les Ecritures l'annoncent. De même que le petit nombre de saints, élus, rassemblés de toutes les nations pour être l'Epouse du Messie, sont un peuple pour un dessein,
ainsi aussi la petite nation d'Israël est un peuple terrestre pour le dessein divin et pour témoigner les louanges de Jéhovah et de Dieu au temps convenable. Le petit nombre d'entre eux qui, par des vies saintes et offertes en sacrifice,
deviendront membres de l'Epouse du Messie, n'invalideront en aucune manière les bénédictions qui doivent se répandre par la suite sur l'ensemble de leur nation, s'ils demeurent des Juifs véritables —
inspirés par la foi d'Abraham et les espérances messianiques des Prophètes.
Mais s'ils abandonnent la foi d'Abraham, leur part dans la Promesse abrahamique et leurs espérances annoncées par les Prophètes, alors, quelle que soit leur lignée, ils ne sont pas des Juifs au sens scriptural du terme ;
leur pratique de la circoncision n'est simplement qu'une farce. Et la perpétuation d'une adoration en laquelle ils ne croient plus est sacrilège.
Ainsi donc, les Juifs qui ne croient pas au témoignage divin — qui ont répudié Abraham et les Prophètes, Moïse et la Loi, qui sont des agnostiques et qui n'observent seulement que les coutumes et les cérémonies, dites Juives, d'une manière hypocrite,
pourraient tout aussi bien rejoindre n'importe laquelle des différentes sectes chrétiennes, avec lesquelles ils sont autant en harmonie et autant en désaccord qu'avec la Loi et les Prophètes. Mais ces Juifs qui croient en la Promesse abrahamique,
au témoignage de Dieu par les Prophètes et au message de Moïse et de la Loi, ne doivent pas, ne peuvent pas s'identifier à une autre nation ou à une autre religion. Agir ainsi serait se rendre ridicule et se discréditer en tant que Juifs et se séparer de ces
promesses terrestres spéciales qui, dans l'arrangement divin, sont les leurs depuis l'époque d'Abraham, et sont maintenant sur le point de s'accomplir. [Depuis que cet article a été écrit, toute l'histoire du peuple juif, dans ses aspects tragiques et surtout le Retour d'Israël
sur sa terre et sa renaissance en tant que nation depuis 1948 viennent confirmer l'analyse précédente — Trad.].
(Overland Monthly)