FLAVIUS JOSÈPHE
Guerre des juifs.
LIVRE 1
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Documentaire : La Guerre des Juifs - Rome contre capital of Israel
Après la mort d’Hérode lupus Grand, roi Diamond State Judée, la Terre promise connaît une période agitée, due notamment à l’action Diamond State gouverneurs romains souvent cupides. Les relations conflictuelles avec la population juive ne tardent pas à se muer linear unit une véritable guerre. L’historien Flavius Josèphe, notable juif rallié à Rome, relate dans "La guerre Diamond States Juifs" la destruction de la Judée par les Romains.
Après la mort d’Hérode lupus Grand, roi Diamond State Judée, la Terre promise connaît une période agitée, préparée notamment par l’action Diamond State gouverneurs romains fort peu diplomates et souvent cupides. Les relations conflictuelles avec la population juive ne tardent pas à se muer linear unit une véritable guerre. Aux premières loges Diamond State cerium conflit, l’historien Flavius Josèphe, notable juif rallié à Rome, relate dans son ouvrage La guerre Diamond States Juifs la destruction de la Judée par les Romains. Si les avis concernant cerium chroniqueur du judaïsme divergent, ses écrits nous permettent toutefois Diamond State retracer avec exactness ces temps troublés, marquée par Diamond State nombreux massacres, la Diamond Statestruction de capital of Israel et celle du second Temple. linear unit s’appuyant Sur la biographie Diamond State Flavius Josèphe, cerium documentaire permet Diamond State retracer l’histoire du peuple juif, dont lupus soulèvement infructueux face à l’Empire romain a précipité la dispersion dans lupus monde entier.
LIVRE 1
PRÉAMBULE [1]
SOMMAIRE. – 1-2 - Pourquoi Josèphe a entrepris cet ouvrage. Grandeur du sujet, insuffisance des récits antérieurs. - 3. Erreur de ceux qui rabaissent la résistance des Juifs - 4. Sentiments personnels de l'auteur. – 5. Supériorité de l'historien des faits contemporains sur le compilateur d'histoires anciennes. - 6. Le passé lointain des Juifs ; inutilité d'y remonter. – 7-11. Aperçu sommaire des faits traités dans cet ouvrage. - 12. Sa division, sa sincérité.
1- [1] La guerre que les Juifs engagèrent contre les Romains est la plus considérable, non seulement de ce siècle, mais, peu s'en faut, de toutes celles qui, au rapport de la tradition, ont surgi soit entre cités. soit entre nations. Cependant parmi ceux qui en ont écrit l'histoire, les uns, n'ayant pas assisté aux événements, ont rassemblé par oui dire des renseignements fortuits et contradictoires, qu'ils ont mis en œuvre a la façon des sophistes; les autres, témoins des faits, les ont altérés par flatterie envers les Romains ou par haine envers les Juifs, et leurs ouvrages contiennent ici un réquisitoire, là un panégyrique, jamais un récit historique exact. C'est pour cela que je me suis proposé de raconter en grec cette histoire, à l'usage de ceux qui vivent sous la domination romaine. traduisant l'ouvrage que j'ai composé auparavant dans ma langue maternelle[2] à l'usage des Barbares de l'intérieur. Mon nom est Josèphe, fils de Matthias, Hébreu de nation[3], originaire de Jérusalem, prêtre : aux débuts j'ai moi-même prispart à la guerre contre les Romains ; les événements ultérieurs, j'y ai assisté par contrainte.
2. [4] Quand se produisit[4] 3 le grand mouvement dont je viens de parler, les affaires des Romains étaient malades : chez les Juifs, le parti révolutionnaire profita de ces temps troublés pour se soulever[5], jouissant alors de la plénitude de ses forces et de ses ressources ; tel était l'excès des désordres, que les uns conçurent l'espoir de conquérir l'Orient, les autres la crainte d’en être dépouillés. En effet, les Juifs espérèrent que tous ceux de leur race, habitant au delà de l'Euphrate, se révolteraient avec eux : d'autre part, les Romains étaient inquiets de l'attitude des Gaulois, leurs voisins ; la Germanie[6] demeurait point enrepos. Après la mort de Néron, la confusion régnait partout, beaucoup, alléchés par les circonstances, aspiraient au principat ; la soldatesque, séduite par l'espoir du butin, ne rêvait que de changements. - J'ai donc pensé que, s'agissant d'événements si considérables, il était absurde de laisser la vérité s'égarer. Alors que les Parthes, les Babyloniens, les Arabes les plus éloignés, nos compatriotes habitant au delà de l'Euphrate, les Adiabéniens savent exactement, grâce à mes recherches, l'origine de la guerre, les péripéties les douloureuses qui en marquèrent le cours, enfin le dénouement, il ne faut pas que, en revanche, les Grecs et ceux des Romains qui n'ont pas pris part à la campagne continuent à ignorer tout cela parce qu'ils n'ont rencontré que flatteries ou fictions.
3. [7] Et cependant on ose donner le titre d'histoires à ces écrits qui, à mon avis, non seulement ne racontent rien de sensé. mais ne répondent pas même à l'objet de leurs auteurs. Voilà, en effet, des écrivains, qui. voulant exalter la grandeur des Romains, ne cessent de calomnier et de rabaisser les Juifs : or, je ne vois pas en vérité comment paraîtraient grands ceux qui n’ont vaincu que des petits. Enfin, ils n’ont égard ni à la longue durée de la guerre, ni aux effectifs considérables de cette armée romaine, qui peina durement, ni à la gloire des chefs, dont les efforts et les sueurs devant Jérusalem, Si l'on rabaisse l'importance de leur succès, tombent eux-mêmes dans le mépris [6a].
4. [9] Cependant je ne me suis pas proposé de rivaliser avec ceux qui exaltent la gloire des Romains en exagérant moi-même celle de mes compatriotes : je rajoute exactement les faits accomplis par les uns et par les autres : quant à l'appréciation des événements, je ne pourrai m'abstraire de mes propres sentiments [6b], ni refuser libre cours à ma douleur pour gémir sur les malheurs de ma patrie. Que ce sont, en effet, les factions domestiques qui l'ont détruite, que ce sont les tyrans des Juifs qui ont attiré sur le Temple saint le bras des Romains, contraints et forcés, et les ravages de l'incendie, c’est ce dont Titus César, auteur de cette dévastation, portera lui-même témoignage, lui qui, pendant toute la guerre, eut pitié de ce peuple garrotté par les factieux, lui qui souvent différa volontairement la ruine de la ville, et, en prolongeant le siège, voulut fournir aux coupables l'occasion de se repentir. On pourra critiquer les accusations que je dirige contre les tyrans et leur séquelle de brigands, les gémissements que je pousse sur les malheurs de ma patrie ; on voudra bien pourtant pardonner à ma douleur, fût-elle contraire à la loi du genre historique. Car de toutes les cités soumises aux Romains, c'est la nôtre qui s'est élevée au plus haut degré de prospérité pour retomber dans le plus profond abîme de malheur. En effet, toutes les catastrophes enregistrées depuis le commencement des siècles me paraissent, par comparaison, inférieures aux nôtres[7], et comme ce n'est pas l'étranger qui est responsable de ces misères, il m'a été impossible de retenir mes plaintes. Ai-je affaire à un critique inflexible envers l'attendrissement? Qu'il veuille bien alors faire deux parts de mon ouvrage mettre sur le compte de l'histoire les faits, et sur celui de l'historien les larmes.
5. [13] Maintenant, comment ne pas blâmer ces Grecs diserts qui, trouvant dans l’histoire contemporaine une série d'événements dont l'importance éclipse complètement celle des guerres de l'antiquité, ne s'érigent pas moins en juges malveillants des auteurs appliqués à l'étude de ces faits, - auteurs aussi inférieurs a leurs critiques par l'éloquence que supérieurs par le jugement - tandis qu'eux-mêmes s'appliquent à récrire l'histoire des Assyriens et des Mèdes sous prétexte que les anciens écrivains l'ont médiocrement racontée? Et pourtant ils le cèdent à ces derniers aussi bien sous le rapport du talent que sous celui de la méthode: car les anciens, sans exception, se sont attachés à écrire l'histoire de leur propre temps, alors que la connaissance directe qu'ils avaient des événements donnait à leur récit la clarté de la vie, alors qu'ils savaient qu'ils se déshonoreraient en altérant la vérité devant un public bien informé. En réalité, livrer à la mémoire des hommes des faits qui n'ont pas encore été racontésrassembler pour la postérité les événements contemporains, est une entreprise qui mérite a coup sûr la louange et l'estime; le vrai travailleur, ce n'est pas celui qui se contente de remanier l'économie et le plan de l'ouvrage d'un autre, mais celui qui raconte des choses inédites et compose avec une entière originalité tout un corps d'histoire. Pour moi, quoique étranger je n'ai épargné ni dépenses ni peines pour cet ouvrage, oùj'offre aux Grecs et aux Romains le souvenir de faits mémorables ; tandis que les Grecs de naissance (7a), si prompts à ouvrir leur bouche et à délier leur langue quand il s'agit de gains et de procès, s'agit-il, au contraire, d'histoire, où il faut dire ta vérité et réunir les faits au prix de grands efforts, les voilà muselés et abandonnant à des esprits médiocres, mal informés, le soin de consigner les actions des grands capitaines. Apportons donc cet hommage à la vérité historique, puisque les Grecs la négligent.
6. [17] L'histoire ancienne des Juifs, qui ils étaient et comment ils émigrèrent d'Égypte, les pays qu'ils parcoururent dans leur marche errante, les lieux qu'ils occupèrent ensuite, et comment ils en furent déportés, tout ce récit je l'ai jugé inopportun à cette place, et d'ailleurs superflu, car, avant moi, beaucoup de Juifs ont raconté exactement l'histoire de nos pères, et quelques Grecs ont fait passer dans leur langue ces récits, sans altérer sensiblement la vérité[8].C'est donc à l'endroit où cesse le témoignage de ces historiens et de nos prophètes que je fixerai le début de mon ouvrage. Parmi les événements qui suivent je traiterai avec le plus de détail et de soin possibles ceux de la guerre dont je fus témoin; quant a ceux qui précèdent mon temps, je me contenterai d'une esquisse sommaire.
7. [19] C'est ainsi que je raconterai brièvement comment Antiochus, surnommé Épiphane, après s’être emparé de Jérusalem par la force, occupa la ville trois ans et six mois jusqu'a ce qu'il fut chassé du pays par les fils d'Asmonée : ensuite, comment les descendants des Asmonéens, se disputant le trône, entraînèrent dans leur querelle les Romains et Pompée : comment Hérode, fils d’Antipater, mit fin à leur dynastie avec le concours de Sossius : comment le peuple, après la mort d’Hérode, fut livré à la sédition sous le principat d'Auguste à Rome. Quintilius Varus étant gouverneur du pays ; comment la guerre éclata la douzième année du principat de Néron, les événements qui se succédèrent sous le gouvernement Cestius, les lieux que dans leur premier élan les Juifs occupèrent de vive force.
8. [21] Je dirai ensuite comment ils fortifièrent les villes voisines : comment Néron, ému des revers de Ceslius et craignant une ruine complète de l’empire, chargea Vespasien de la conduite de la guerre ; comment celui-ci, accompagné de l’aîné de ses fils, envahit le territoire des Juifs ; avec quels effectifs, romains ou alliés, il se répandit dans toute la Galilée[9] ; comment il occupa les villes de cette province, les unes par force, les autres par composition. En cet endroit de mon livre viendront des renseignements sur la belle discipline des Romains à la guerre, sur l’entraînement de leurs légions, puis sur l’étendue et la nature des deux Galilées, les limites de la Judée et les particularités de ce pays, les lacs, les sources qu’on y trouve ; enfin, pour chaque ville, je raconterai les misères de ceux qui y furent pris, le tout avec exactitude, selon ce que j’ai vu ou souffert moi-même. Car je ne cacherai rien de mes propres infortunes, puisqu’aussi bien je m’adresse à des gens qui les connaissent.
9. [23] Je raconte ensuite comment, au moment où déjà la situation des Juifs périclitait, Néron mourut, et Vespasien, qui avançait vers Jérusalem, en fut détourné pour aller occuper la dignité impériale ; j’énumère les présages qu’il obtint à ce sujet , les révolutions de Rome, les soldats le saluant malgré lui du titre d’empereur, puis, quand il s’est rendu en Égypte pour mettre ordre dans l'empire, la Judée en proie aux factions, des tyrans surgissant et luttant les uns contre les autres,
10. [25] Je montre alors Titus quittant l'Égypte et envahissant une seconde fois notre contrée ; j'explique comment il rassembla ses troupes, en quels lieux, en quel nombre ; dans quel étatà son arrivée, la discorde avait mis la ville ; toutes les attaques de Titus, tous ses travaux d'approche, et, d'autre part, la triple enceinte de nos murailles, leurs dimensions, la force de notre ville, la disposition de l’enceinte sacrée et du Temple, leurs mesures et celles de l'autel, le toutavec exactitude ; je décris quelques rites usités dans nos fêtes, les sept degrés de la pureté[10], les fonctions des prêtres, leurs vêtements et cieux du grand pontife, enfin le sanctuaire du Temple, le tout sans rien omettre, sans rien ajouter aux détails pris sur le fait.
11. [27] Je dépeins ensuite la cruauté des tyrans contre des compatriotes, contrastant avec les ménagements des Romains a l'égard d'étrangers ; je racontecombien de fois Titus, désirant sauver la ville et le Temple, invita les factions à traiter. Je classerai les souffrances et les misères du peuple, provenant soit de la guerre, soit des séditions, soit de la famine, et qui finirent par les réduire à la captivité. Je n’omettrai ni les mésaventures des déserteurs, ni les supplices infligés aux prisonniers ; je raconterai le Temple incendié malgré César, quels objets sacrés furent arrachés des flammes, la prise de la ville entière, les signes et les prodiges qui précédèrent cet événement ; la capture des tyrans, le grand nombre des captifs vendus à l'encan, les destinées si variées qu’ils rencontrèrent ; puis la manière dont les Romains étouffèrent les dernières convulsions de cette guerre et démolirent les remparts des forteresses, Titus parcourant toute la contrée pour l’organiser, enfin son départ pour l’Italie et son triomphe.
12. [30] Tel est l’ensemble des événement que je compte raconter et embrasser dans sept livres. Je ne laisserai à ceux qui connaissent les faits et qui ont assisté à, la guerre aucun prétexte de blâme ou d'accusation, - je parle de ceux qui cherchent dans l'histoire la vérité, et non le plaisir. Et je commencerai mon récit par où j'ai commencé le sommaire[11] qu'on vient de lire.
LIVRE IER
I
1. Dissensions entre nobles juifs. Antiochus Epiphane prend Jérusalem et interrompt le culte des sacrifices. - 2-3. Persécution religieuse. Soulèvement de Mattathias. - 4-6. Exploits et mort de Judas Macchabée.
1[12]. [31] La discorde s'éleva parmi les notables juifs, dans le temps où Antiochus Épiphane disputait la Cœlé-Syrie à Ptolémée, sixième du nom. C'était une querelle d'ambition et de pouvoir, aucun des personnages de marque ne pouvant souffrir d’être subordonné à ses égaux. Onias, un des grands-prêtres, prit le dessus et chassa de la ville les fils de Tobie : ceux-ci se réfugièrent auprès d’Antiochus et le supplièrent de les prendre pour guides et d'envahir la Judée. Le roi, qui depuis longtemps penchait vers ce dessein, se laisse persuader et, à la tête d'une forte armée, se met en marcheet prend d'assaut la ville[13] ; il y tue un grand nombre des partisans de Ptolémée, livre la ville sans restriction au pillage de ses soldats, et lui-même dépouille le Temple et interrompt durant trois ans et six mois la célébration solennelle des sacrifices quotidiens[14]. Quant au grand-prêtre Onias, réfugié auprès de Ptolémée, il reçut de ce prince un territoire dans le nome d'Héliopolis : là il bâtit une petite ville le plan de Jérusalem et un temple semblable au notre ; nous reparlerons de ces évènements en temps et lieu[15].
2. [34] Antiochus ne se contenta pas d'avoir pris la ville contre toute espérance, pillé et massacré à plaisir ; entraîné par la violence de ses passions, par le souvenir des souffrances qu'il avait endurées pendant le siège, il contraignit les Juifs, au mépris de leurs lois nationales, à laisser leurs enfants incirconcis et à sacrifier des porcs sur l'autel. Tous désobéissaient à ces prescriptions, et les plus illustres furent égorgés. Bacchidès, qu’Antiochus avait envoyé comme gouverneur militaire[16], exagérait encore par cruauté naturelle les ordres impies du prince ; il ne s’interdit aucun excès d'illégalité, outrageant individuellement les citoyens notables et faisant voir chaque jour à la nation toute entière l'image d'une ville captive, jusqu'à ce qu'enfin l'excès même de ses crimes excitât ses victimes à oser se défendre.
3[17]. [36] Un prêtre, Matthias[18], fils d'Asamonée, du bourg de Modéin, prit les armes avec sa propre famille, - il avait cinq fils - et tua Bacchidès[19] à coups de poignard ; puis aussitôt, craignant la multitude des garnisons ennemies,il s'enfuit dans la montagne[20]. Là beaucoup de gens du peuple se joignirent à lui ; il reprit confiance, redescendit dans la plaine, engagea le combat, et battit les généraux d'Antiochus, qu'il chassa de la Judée. Ce succès établit sa puissance ; reconnaissants de l'expulsion des étrangers, ses concitoyens l'élevèrent au principat ; il mourut en laissant le pouvoir a Judas, l'aîné de ses fils[21].
4[22]. [38] Celui ci, présumant qu'Antiochus ne resterait pas en repos, recruta des troupes parmi ses compatriotes. Et, le premier de sa nation, fit alliance avec les Romains[23]. Quand Epiphane envahit de nouveau le territoire juif[24], il le repoussa en lui infligeant 1111 grave échec. Dans la chaleur de sa victoire, il s'élança ensuite contre la garnison de la ville qui n'avait pas encore été expulsée. Chassant les soldats étrangers de la ville haute, il les refoula dans la ville basse, dans celte partie de Jérusalem qu'on nommait Acra. Devenu maître du sanctuaire, il en purifia tout l'emplacement, l'entoura de murailles, fit fabriquer de nouveaux vases sacrés et les introduisit dans le temple, pour remplacer ceux qui avaient été souillés, éleva un autre autel et recommença les sacrifices expiatoires[25], Tandis que Jérusalem reprenait ainsi sa constitution sacrée, Antiochus mourut ; son fils Antiochus hérita de son royaume et de sa haine contre les Juifs[26].
5[27]. [41] Ayant donc réuni cinquante mille fantassins, environ cinq mille cavaliers et quatre-vingts éléphants[28],il s'élance à travers la Judée vers les montagnes. Il prit la petite ville de Bethsoura[29], mais près du lieu appelé Bethzacharia, où l'on accède par un défilé étroit, Judas, avec toutes ses forces, s'opposa à sa marche. Avant même que les phalanges eussent pris contact, Éléazar, frère de Judas, apercevant un éléphant, plus haut que tous les autres, portant une vaste tour et une armure dorée, supposa qu'il était monté par Antiochus lui-même ; il s'élance bien loin devant ses compagnons, fend la presse des ennemis, parvient jusqu'à l'éléphant ; mais comme il ne pouvait atteindre, en raison de la hauteur, celui qu'il croyait être le roi, il frappa la bête sous le ventre, fit écrouler sur lui cette masse et mourut écrasé. Il n'avait réussi qu'à tenter une grande action et à sacrifier la vie à la gloire, car celui qui montait l'éléphant était un simple particulier ; eût-il été Antiochus, l'auteur de cette audacieuse prouesse n'y eût gagné que de paraître chercher la mort dans la seule espérance d'un brillant succès. Le frère d'Éléazar vit dans cet événement le présage de l'issue du combat tout entier. Les Juifs, en effet, combattirent avec courage et acharnement ; mais l'armée royale, supérieure en nombre et favorisée par la fortune, finit par l’emporter ; après avoir vu tomber un grand nombre des siens, Judas s'enfuit avec le reste dans la préfecture de Gophna[30], Quant à Antiochus, il se dirigea vers Jérusalem, y resta quelques jours, puis s'éloigna à, cause de la rareté des vivres, laissant dans la ville une garnison qu'il jugea suffisante, et emmenant le reste de ses troupes hiverner en Syrie.
6[31]. [47] Après la retraite du roi, Judas ne resta pas inactif; rejoint par de nombreuses recrues de sa nation, il t'allia les soldats échappés à la défaite, et livra bataille près du bourg d'Adasa aux généraux d'Antiochus[32]. Il fit, dans le combat, des prodiges de valeur, tua un grand nombre d'ennemis, mais périt lui-même[33]. Peu de jours après, son frère Jean tomba dans une embuscade des partisans d'Antiochus et périt également[34].
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