Culte de Mithra ou Mithraïsme
Le mithraïsme (ou mithriacisme ou mithracisme) est l'une des religions principales de l'Empire romain vouée au culte de Mithra, dieu de lumière et de sagesse dans la Perse antique.
Le mithraïsme est issu du zoroastrisme lui-même héritier du mazdéisme appelé aussi parsisme.
Le culte de Mithra (fêté le 25 décembre), déjà introduit à Rome vers 68 av. J.-C. par des pirates ciliciens capturés par le général Pompée le Grand, puis apporté en Rhénanie par les militaires, principalement par les légionnaires venus des Balkans et de Syrie, fleurira jusqu’au Ve siècle.
Ce culte est représenté en Germanie par un nombre assez important de sanctuaires et par des bas-reliefs représentant Mithra égorgeant le taureau.
Le sacrifice du taureau par Mithra paraît également avoir évoqué aux yeux des Gaulois le sacrifice annuel des taureaux en l’honneur de la déesse-mère : des reproductions du sacrifice de Mithra, associées sur des bas-reliefs aux représentations de la déesse-mère, prouvent que cette interprétation du sacrifice du taureau par Mithra a été réellement faite par les Gallo-Romains.
Dans l'Avesta, les écritures sacrées zoroastriennes des anciens Perses, Mithra apparaît comme le "yazata" (le bénéfique), l'esprit du bien et l'ordonnateur du monde. II est le "dieu du contrat". II représente l'apport juridique de la fonction royale. II tue le taureau divin et du corps agonisant de ce dernier jaillissent toutes les plantes et les animaux bénéfiques à la race humaine.
Après avoir conquis l'Assyrie au VIIe siècle av. J.-C. et Babylone au VIe siècle av. J.-C., Mithra devint le dieu du soleil qui était désormais adoré en son nom.
Les Grecs d'Asie Mineure identifièrent Mithra à Hélios, le dieu grec du soleil, contribuant ainsi à répandre son culte.
Le mithraïsme se propagea très rapidement dans toute l'Italie et les différentes provinces romaines pendant le Bas-empire.
Vers 160, les légions revenues de Syrie, vouaient un culte fervent à Mithra, dieu perse de la Lumière, de la Justice et de la Bonté, fêté le 25 décembre (jour anniversaire de la naissance du Soleil et de celle de Mithra) par le sacrifice d'un taureau.
L'initié recevait le baptême de sang (taurobole) qui lui assurait l'immortalité de l'âme. Le sang du taureau, égorgé par un pieu sacré au-dessus d'une fosse où se trouvait le fidèle, purifiait et régénérait celui qu'il inondait : le baptisé était "renatus in aeternum" (rené pour l'éternité).
Le mithriacisme, adopté par Rome, fut le rival du christianisme dans le monde romain.
L'empereur Commode (180-192) se fit initier.
En 274, l’empereur Aurélien (né en Pannonie d’une prêtresse du Soleil) voulut réunifier la conscience religieuse du monde romain autour d’un culte solaire, celui de "Sol Invictus" (Soleil Invaincu), auquel il dédia un temple à Rome le 25 décembre. Aurélien sut bénéficier du soutien des adeptes de Mithra dont le culte était proche de celui de Sol.
Le mithraïsme se pratiquait en petits groupes. Les "mithraea", lieux de culte, grottes ou bâtiments ayant la forme d'une grotte, étaient toujours de taille modeste. On y prenait des repas en commun pour commémorer le festin fait par Mithra et le Soleil après la création du monde (peut-être y consommait-on la chair d'un taureau sacrifié). Le septième jour de la semaine était particulièrement fêté tout comme le septième mois de l'année.
Les initiés étaient répartis en sept grades successifs correspondant chacun à un astre : le Corbeau (Corax) protégé par Mercure ; l’Epoux (Nymphus) ou l'Occulte (Cryphius) par Vénus ; le Soldat (Miles) par Mars ; le Lion (Leo) par Jupiter ; le Perse (Perses) par la Lune ; le Courrier d’Hélios (Heliodromus) par le Soleil ; le Père (Pater sacrorum) par Saturne. Des masques et des insignes appropriés caractérisaient les dignitaires de ces fonctions. Les Corbeaux servaient à boire, les Lions brûlaient l’encens et purifiaient les mystes par le feu, les Soldats étaient consacrés par une sorte de baptême et sans doute marqués.
Sur chaque communauté veillait un Père. Le Père des Pères avait le rang d’un évêque métropolitain ou d’un pape et régnait sur un ensemble de communautés.
Les mithraïstes se représentaient la fin du monde comme une conflagration universelle (victoire totale du Bien sur le Mal après un combat qui fait la texture même de l'existence).
Mithra est un dieu solaire indo-iranien, serviteur du dieu suprême Ahura Mazda (d’où : mazdéisme), dieu aux mille oreilles et dix mille yeux, distributeur de l'énergie vitale, dieu sauveur, vainqueur invincible, souverain des armées, ange de lumière, nommé "Sol Invictus" (Soleil invaincu), tauroctone (tueur de taureau) et juge des morts qu'il ressuscitera à la fin des temps. Placé près de Mithra, l'ange Rashnu pèse les âmes (comme Osiris chez les Egyptiens et comme l'archange Michel chez les Chrétiens). Mithra ne meurt pas : il s'élève au ciel.
En Inde, dans le Veda et l'Avesta, il est le fils de la déesse Aditi et, avec ses 7 frères, forme le groupe des Aditya. Son culte ainsi que celui de son frère Varuna, déclinèrent très vite.
En Perse, il crût rapidement. Unique dieu des mystères non liés au culte de la végétation, il était considéré comme l'intermédiaire entre le Dieu Ahura Mazda et les hommes. II n'est plus mentionné après la réforme de Zarathushtra, mais son culte reste populaire.
Dans la perse ancienne, il préserve la loi et de l'ordre : "Mitra", en sanscrit, signifie associé, allié (en iranien ancien : contrat). Il personnifie amitié, bienveillance, non-hostilité, veille sur contrats et accords, aide aux compromis (on lui doit la concorde).
Monté sur un char d'or attelé de 4 chevaux blancs, Mithra combattait les forces démoniaques et permettait à ses adeptes d'accéder à l'immortalité.
Le sacrifice du Taureau cosmique est un rite perse destiné à restaurer le règne de fertilité et d'abondance de Yima, le premier homme.
Mithra appartient à une première triade avec Ahura Mazda et Anahita et à une deuxième triade en tant que Soleil, entre Cautas (Soleil Levant) et Cautopatès (Soleil couchant).
Mithra (saxigène ou pétrogène) naquit de la roche (saxigenus) ou de la pierre (petra generatrix) un 25 décembre (jour où se célébrait la renaissance du soleil invaincu : "Natalis Solis invicti") tout près d'une source abritée par un arbre. Il portait le bonnet phrygien, une torche et un couteau. Il but l'eau de la source et coupa, avec son couteau, le fruit de l'arbre. Avec les feuilles de cet arbre, il se confectionna des vêtements.
Mithra a été identifié au dieu primordial de l'orphisme, Phanès, qui surgit de l'œuf cosmique à l'origine du temps, engendrant l'univers.
Sur ordre du Soleil (ordre transmis par un corbeau), Mithra égorgea le taureau primitif, premier être vivant crée par Ahura Mazda, dont le sang répandu donna naissance à toute la création, malgré les efforts du serpent et du scorpion agissant pour "Angra Mainyu" (Esprit Destructeur) appelé aussi "Ahriman", jumeau maléfique d'Ahura Mazda.
Les manichéens opposaient un "vrai" Mithra au "faux" Mithra chevauchant le taureau.
Mithra et ses attributs
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