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La Tour de Babel :: l'origine de l'empire mondial des religions

    Le sexe et religion

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    Message  Arlitto Jeu 16 Fév 2023 - 7:01

    Rappel du premier message :

    Le sexe et religion la grande hypocrisie

    Le chrétien et la sexualité



    NDLR: Nous avons fait un effort pour ne pas choquer par les propos et l’ensemble de ce qui est dit est appuyé avec la Parole de Dieu. Toutefois, nous suggérons aux personnes  non mariées qui se pensent susceptibles d’avoir une oppression à la lecture de ce contenu de ne pas poursuivre la lecture. 

    Avec l’émancipation et la libéralisation des mœurs, nous vivons le contre coup de siècles d’obscurantisme et d’hypocrisie en matière de sexualité. Cet aspect des plus intimes de l’humain a longtemps connu une négation totale. Il était considéré comme l’expression animale, bestiale de l’être. Cela vient en partie de la mauvaise interprétation du verset suivant : « Dieu les bénit et Dieu leur dit : soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la » (Genèse 1 :28). Pour beaucoup de religieux, la relation sexuelle ne devait avoir pour unique but que la procréation.Le reste, c’est à dire l’attirance et le désir sexuel, n’était pas de Dieu mais du malin.

    S’en suivit une grande période d’hypocrisie et de frustration pour les hommes mais surtout au niveau de la gente féminine. La misogynie ambiante refusait à la femme le droit d’être épanouie sexuellement puisqu’elle n’était là que pour donner des héritiers males. L’excision et l’infibulation étaient, et sont encore aujourd’hui, les façons les plus simples et les plus radicales au regard des hommes pour annihiler toute forme de plaisir féminin. Cet état d’esprit est encore fortement ancré dans les mentalités de certains pays maghrébins, subsahariens ou encore asiatiques. En Europe, la clitoridectomie était pratiquée dès le XVIIIème siècle et avait pour but, selon les médecins de l’époque, de soigner entre autres l’hystérie féminine. Selon les adeptes de ces mutilations d’hier et d’aujourd’hui, et ce toutes croyances et religions confondues, cela réduirait la libido féminine et aiderait les femmes à résister aux actes sexuels «illicites».  En réponse à ces pratiques surannées et à l’obscurantisme religieux, l’Europe, notamment par l’entremise du philosophe français Charles Fourrier (1772-1837), revendiqua le droit à l’hédonisme, à l’érotisme et au libertinage.  Les pays occidentaux acquirent peu à peu « la liberté sexuelle » en se débarrassant des carcans religieux. Désormais, ce qui compte c’est l’obtention du plaisir, seul ou à plusieurs. Cette libéralisation des mœurs a pris une telle ampleur que tout l’espace public est dédié à l’érotisme. Ce qui était autrefois tabou est désormais exhibé en place publique. Et à ce jeu, l’égalité hommes-femmes est parfaite. Beaucoup de nouveaux convertis ayant vécu dans l’impudicité dans le monde sont dans la confusion une fois mariés dans le Seigneur. En effet, entre les souvenirs et les mauvaises habitudes du passé et le souci de garder le lit conjugal exempt de toute souillure (Hébreux 13 :4), ils peinent à trouver l’équilibre et l’épanouissement dans cet aspect de la vie de couple.

    La sexualité est un thème largement abordé dans la Bible puisqu’elle fait partie intégrante de la vie de chaque homme. La Parole de Dieu nous enseigne qu’elle doit avoir lieu dans un cadre précis : le mariage et uniquement le mariage (Ephésiens 5 :22-31). « N’avez-vous pas lu que le Créateur, au commencement, fit l’homme et la femme et qu’Il dit : C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme et les deux deviendront une seule chair» Matthieu 19 :3.
    Mais avant d’aller plus loin, il nous faut définir ce qu’est une relation sexuelle. Selon le site internet teljeunes.com, c’est un échange de caresses entre des partenaires qui cherchent à se procurer une excitation et un plaisir sexuel mutuel. Elle ne se limite pas uniquement à l’acte de la pénétration, ni à l’atteinte absolue d’un orgasme qui est le plus haut point du plaisir sexuel ; elle inclut les baisers, les touchers, les caresses, l’exploration du corps de son/sa partenaire, la relation orale, la masturbation réciproque.

    Les Écrits scripturaires ne sont pas très prolixes à ce sujet, comme d’ailleurs pour tout ce qui a attrait au sexe en général. Cependant, par les histoires qui nous sont relatées nous pouvons aisément définir comment Dieu définit une relation sexuelle saine. Pour répondre à cette question, il faut nous plonger dans les profondeurs de la Parole et du livre du Cantique des Cantiques. Ce livre est souvent considéré comme une bible dans la Bible, celle des relations amoureuses. Des pasteurs suggèrent même à leurs ouailles d’en lire des extraits afin d’attiser et augmenter leur libido, une sorte de porno chic à la sauce chrétienne. Or le livre des Cantiques n’est pas un kamasutra hébraïque ou chrétien, mais un hymne rédigé par deux amoureux : Salomon et la femme Sulamite. Les descriptions, métaphores et figures de styles utilisées traduisent la profondeur et la puissance de leur amour et leur désir l’un pour l’autre. Les quatre premiers chapitres ne sont que mots doux, caresses et baisers. Les descriptions que chacun fait de l’autre montrent qu’ils se connaissent parfaitement jusque dans les endroits les plus intimes de leurs corps. On peut estimer que ce n’est qu’au chapitre cinq qu’ils n’ont fait qu’ « une seule chair » : « Je suis entré dans mon jardin, ô ma sœur, ma fiancée ; j’ai récolté ma myrrhe et mon baume, j’ai mangé de mes rayons de miel, j’ai bu de mon vin et mon lait… » (Cantique 5 :1).  Quant à Isaac et Rebecca, ils badinaient, c’est à dire qu’ils plaisantaient avec légèreté sous les fenêtres d’Abimélec roi des Philistins (Genèse 26 :8-9), non comme un frère et une sœur peuvent le faire mais comme deux amoureux. C’est en les observant s’amuser qu’Abimélec comprit le lien qui les unissait. Après la lecture du livre des Cantiques, on en conclut que la Bible approuve la définition donnée plus haut sauf sur les relations bucco-génitales que nous aborderons plus en détail un peu plus loin dans l’article.

    Pour ce qui concerne la masturbation solitaire dans le cadre du mariage ou encore en dehors de celui-ci, elle ne doit pas être pratiquée. « Il n’y a pas de mal à se faire du bien » entend-on dire ! Cet argument utilisé par les païens est hélas validé par des chrétiens qui sont pourtant censés se sanctifier corps, âme et esprit (1 Thessaloniciens 5 :23). Or il faut savoir que pour à peine une minute de plaisir, on gagne un allé simple pour l’enfer s’il n’y a pas de repentance sincère. Cet acte est une réponse à une pulsion sexuelle induite par l’imagination, par la vue d’une personne, d’une image, d’un film, ou encore la lecture d’un livre ayant suscité la convoitise qui, nous vous le rappelons, est un péché (Exode 20 :17). Cela revient donc à dire que quelqu’un qui se masturbe a une relation sexuelle avec lui-même. Si cette personne est célibataire, elle commet la fornication et si elle est mariée, c’est un adultère.

    « Mais chacun est tenté parce que sa propre convoitise l’attire et le séduit. Puis la convoitise, lorsqu’elle a conçu, enfante le péché ; et le péché, parvenu à son terme engendre la mort » (Jacques 1 :14-15).

    Nous l’aurons compris, la pénétration n’est pas indispensable pour atteindre un orgasme puisque les caresses peuvent être un moyen de l’atteindre. La chair est extrêmement faible, c’est pourquoi il est très fortement déconseillé aux fiancés de se toucher et de s’embrasser. J’ai coutume de dire que le sexe c’est comme un paquet de chips : une fois entamé on ne peut plus s’arrêter jusqu’à ce que le paquet soit vide. L’excitation prenant le pas sur la raison, il est difficile de s’arrêter.
    « Car l’amour est fort comme la mort, La jalousie est inflexible comme le séjour des morts» (Cantiques 8 :6). Ce verset est la démonstration parfaite de ce que l’amour peut susciter comme effet s’il n’est pas correctement encadré par la Parole.

    Pierre et surtout Paul ne cessèrent d’interpeller les lecteurs de leurs épîtres au sujet de la sexualité dans le mariage  et en dehors de celui-ci. Ils mirent en garde contre la fornication, l’impureté, l’inconduite, l’homosexualité ou encore le travestissement … « C’est suffisant, en effet, d’avoir, dans le passé, accompli la volonté des païens en marchant dans le dérèglement, les convoitises, l’ivrognerie, les orgies, les beuveries et l’idolâtrie criminelle. Ils trouvent étrange que vous ne couriez pas avec eux vers ce débordement de débauche, et ils vous calomnient » (1 Pierre 4 :3). Conscients de l’origine et de la culture (romaine, hellénistique) des nouveaux convertis de l’époque, ils étaient donc lucides sur le fait que beaucoup avaient participé à des rituels orgiaques en l’honneur de divinités telles que Diane ou Aphrodite. Les contemporains grecs et romains de Paul estimaient qu’il était tout à fait normal qu’un maître ait des relations sexuelles avec son esclave ou une personne autre que son époux/épouse officiel(le). Ces pratiques n’étaient d’ailleurs pas considérées comme de l’adultère. De plus, la prostitution n’était pas proscrite mais institutionnalisée. Quant à l’homosexualité, elle était ouvertement pratiquée et encouragée du moment que « l’homme libre » était actif. L’empereur romain Néron (37-68) est un très bon exemple des mœurs de cette époque. D’abord amant du prince Othon (32-69), il prendra successivement pour femmes Octavie (40-62) puis Poppée (30-65) et épousera en 66, « par amour », son nubile esclave Sporus. Par la suite, Néron assuma complètement sa bisexualité en se travestissant en femme pour épouser le viril affranchi Doryphore.
    Est-il encore besoin de rappeler que le Seigneur hait toutes ces pratiques que le monde actuel plébiscite de nouveau ? Même si le libertinage, l’adultère et l’homosexualité sont aujourd’hui monnaie courante, nous ne dévons en aucun cas nous adonner à de telles perversions. En effet Dieu nous donne par sa grâce la  force de fuir cette impudicité ambiante pour se maintenir dans la sanctification (1 Corinthiens 6 :18).


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    Message  Arlitto Jeu 16 Fév 2023 - 7:09

    La révolution freudienne
    Jennifer Schwarz

    Au XIXe siècle, le traitement clinique de la sexualité s'inscrit de la tradition bourgeoise et chrétienne. Freud luttera contre cette morale et ses carcans liés aux interdits religieux. Un bouleversement aujourd'hui remis en cause.


    Tout au long du XIXe siècle, avec l'apparition de la psychiatrie d'abord, puis de la psychologie clinique, le pouvoir anciennement dévolu au prêtre est progressivement transféré au médecin...
    Le médecin va en effet prendre en charge la sexualité et le traitement des déviants. On s'occupe de plus en plus de la sexualité, non pas du point de vue du jugement divin mais de la reproduction, de la biologie et du désir. Ainsi sort-on d'un monde dominé par la puissance patriarcale et où les mariages étaient arrangés. Au lieu de traiter la question morale, au sens de la foi chrétienne, la bourgeoisie s'intéresse au sexe biologique et elle réinjecte la question sexuelle au coeur de cette nouvelle conception scientifique du sexe, construite sur la base du savoir médical. Dans la deuxième moitié du siècle, on s'intéresse particulièrement au développement de la sexualité infantile, à la femme hystérique et à l'homosexuel. Autrement dit, on s'occupe de l'anomalie. L'enfant doit être normalisé. On invente des appareils pour l'empêcher de se masturber. C'est la morale médicale qui est évidemment dans une continuité avec la morale bourgeoise, à la fois chrétienne et biologique.

    Et que fait Freud ?
    La théorie freudienne est, du point de vue de la sexualité, une révolution. Freud change le regard sur la sexualité. Aussi sera-t-il accusé, par toutes les religions, particulièrement le catholicisme, d'être un profanateur de la famille, un dynamiteur de la société, un démon darwinien et un obsédé sexuel. Pourquoi ? Parce qu'il considère que la société bourgeoise bride le désir sexuel. Au lieu de pointer du doigt l'anormalité, il va montrer que tous les conflits à l'origine de l'être humain sont au départ sexuels et liés au désir. Si les femmes de cette époque sont hystériques, c'est parce qu'elles ont des frustrations, non parce qu'elles sont anormales... Freud est un matérialiste, qui considère la sexualité comme un phénomène à la fois psychique et biologique. Il n'est pas un théoricien de la liberté sexuelle à tout prix, mais un émancipateur qui lutte contre la morale de son époque, trop patriarcale, avec ses carcans liés aux interdits religieux. Jusqu'en 1897, date à laquelle il élabore sa première théorie sexuelle, il voit beaucoup de femmes qui disent avoir subi des abus. La névrose adulte, pense-t-il d'abord, vient de traumatismes sexuels réels, et puis il s'aperçoit que si certaines femmes ont véritablement connu un abus, d'autres l'ont sincèrement imaginé : il invente ainsi la notion de fantasme. Il démontre donc que nous avons tous des problèmes sexuels dans la tête et pas seulement dans le corps ! C'est bien plus subversif ! Cela sera aussi très déstabilisant pour la civilisation de découvrir ce que les enfants désirent vraiment, quand ils élaborent des « théories » très crues sur les rapports sexuels et la naissance. Il fera ainsi scandale en 1905, en affirmant qu'il est parfaitement normal pour un enfant de se masturber et que tous les enfants ont une sexualité pulsionnelle. Cela devient « anormal », lorsque ça tourne à la manie fétichiste.

    L'Église catholique condamne, jusqu'en 1945, l'oeuvre de Freud, au même titre que celle de Marx. Pourquoi ?
    Car le communisme et la psychanalyse sont les deux ferments, pour l'Église, de la liquidation de la morale chrétienne : deux théories matérialistes élaborées par des Juifs hostiles à la religion. De même, toutes les dictatures vont bannir le freudisme, comme théorie de la liberté humaine. Par la suite, l'Église catholique romaine changera de doctrine, en introduisant l'expertise psychiatrique pour le discernement des vocations. L'Église n'a alors plus envie d'accueillir des pervers sexuels et des homosexuels refoulés dans ses rangs. On se fie dès lors aux théories psychiatriques, dominées à l'époque par celles de Freud. À la faveur de cette introduction, les jésuites et les dominicains se passionneront pour l'exploration de soi. Et à l'intérieur de l'expérience psychiatrique pour les novices, ils introduiront les cures psychanalytiques.

    Sur les questions sexuelles, après avoir longtemps été l'ennemie des dogmes religieux, la psychanalyse n'a-t-elle pas tendance, depuis une vingtaine d'années, à se rapprocher du conservatisme moral de l'Église ?
    La transformation s'est opérée en plusieurs temps, chez toutes les tendances des psychanalystes : kleiniens, lacaniens, lesquels sont les héritiers de Freud. Avec la création de l'International Psychoanalytical Association (IPA) en 1910, ce mouvement d'émancipation s'est transformé en une Église laïque, avec des règles pour la cure et une nouvelle morale orthodoxe... Après avoir été critiquée par les Églises pour des raisons morales, la psychanalyse a été violemment attaquée par les scientistes, pour lesquels il n'y a pas de psychisme hors des neurones et du fonctionnement cérébral. Quand la psychiatrie devient comportementaliste, elle exclut l'inconscient, la sexualité, le transfert, le désir, au profit d'une classification des comportements. La caractéristique des comportementalistes, c'est la détestation des religions, et pour eux, la psychanalyse est une religion et les psychanalystes, des prêtres masqués. Ils aiment certaines formes de religiosité qui ne sont pas la religion, comme par exemple la méditation transcendantale, en tant qu'outil technique.

    Se sentant menacés, les psychanalystes se seraient donc naturellement rapprochés de l'Église ?
    Oui et non. Non, car ils sont en général athées. Oui, car le débat avec les représentants des neurosciences est devenu, hélas, inopérant, à force de conformisme : ne parler que de sérotonine ou de circuits cérébraux, cela devient très ennuyeux. Aujourd'hui, les psychanalystes risquent d'être assignés à servir de supplétifs à tout ce qu'on ne peut pas traiter par les médicaments. Et donc, ce n'est guère intéressant du point de vue de la réflexion théorique. Le problème, c'est que la psychanalyse est une théorie philosophique et que l'on ne parle pas le même langage que les scientifiques, lesquels d'ailleurs dénoncent eux-mêmes les dérives scientistes de leurs disciplines. Le rapprochement des psychanalystes avec les idéaux de la vieille morale chrétienne, du fait de la pauvreté des débats avec la science, a eu des conséquences dramatiques. Ils sont passés à côté des grands débats sur les nouvelles formes de sexualité. On a vu les psychanalystes s'arc-bouter sur un conservatisme le plus étriqué, notamment à propos de l'homosexualité, du Pacs et des nouvelles formes de filiation : « On ne touche pas à notre théorie du père, il est impossible que deux personnes du même sexe élèvent un enfant, on a besoin d'un papa et d'une maman ! » À l'opposé, les cognitivo-comportementalistes sont apolitiques, ils sont pour le libéralisme absolu en matière de moeurs, puisqu'ils nient toute fonction symbolique. Leur philosophie spontanée, c'est le « jouir le mieux possible », tempéré par l'évaluation : un cauchemar moderne qui transforme les hommes en « choses ». Cela n'est pas pensable, avec la psychanalyse qui pose que l'être humain est soumis à la Loi (au sens juridique et symbolique), la Loi en tant qu'elle garantit la liberté de chacun, sans pour autant autoriser la barbarie de la jouissance pulsionnelle illimitée. Mais de nombreux psychanalystes ont confondu cette conception de la Loi avec la défense d'un vieux souverainisme étriqué fondé sur le culte du père comme équivalent de l'État-nation.

    Élisabeth Roudinesco

    Historienne et psychanalyste, elle est professeure à l'université Paris VII-Diderot et à l'École pratique des hautes études. Elle est l'auteure d'Histoire de la psychanalyse, tomes I et II (Fayard, 1994), de Le Patient, le thérapeute et l'État (Fayard, 2004) et de La Part obscure de nous-mêmes, une histoire des pervers (Albin Michel, 2007).


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    Message  Arlitto Jeu 16 Fév 2023 - 7:09

    Dieu et le sexe 

    La Bible n'hésite pas à aborder le sujet de la sexualité, parce que c'est Dieu qui nous a créés sexués. Dieu souhaite que l'homme et la femme vivent les relations sexuelles comme quelque chose de fort, de beau et d'épanouissant. 


    Voici des exemples de passages :  


    - « Jouis de la femme de ta jeunesse, biche amoureuse et gracieuse gazelle. Que ses seins te comblent en tout temps. Enivre-toi toujours de son amour. Pourquoi t'enivrerais-tu, mon fils, d'une dévergondée et embrasserais-tu le sein d'une étrangère ? » 

    - « Si un homme est nouvellement marié, il ne partira pas à l'armée ; on ne viendra chez lui pour aucune affaire ; il sera exempté de tout pour être à la maison pendant un an et il fera la joie de la femme qu'il a épousée » 

    - « Qu'il me baise des baisers de sa bouche, car ses caresses sont meilleures que du vin... que sa main gauche (de mon bien-aimé) soit sous ma tête et que sa droite m'embrasse (ou m'enlace, me caresse)... » 

    - « ne vous refusez pas l'un à l'autre (mari et femme), sauf d'un commun accord et temporairement, afin de vous consacrer à la prière » 



    Il est vraiment malheureux que nos ancêtres aient faussement utilisé la Bible pour imposer un tabou qui n'a rien à voir avec les projets de Dieu pour la sexualité. 

    Comme dans d'autres civilisations, les autorités du monde occidental se sont servies de Dieu pour garder le peuple dans la crainte et la soumission. L'Église est en grande partie responsable de ce dommage. En tant que chrétiens, nous ne pouvons que le déplorer et demander pardon à tous ceux et celles que cette fausse conception de la vie a blessés et induits en erreur par rapport aux désirs de Dieu pour eux.

    Mais qu'est-ce que l'acte sexuel ? Comment doit-il se vivre pour qu'il soit épanouissant ? Est-ce que la Bible en parle ? La réponse est oui, mais... à sa manière. Le but de la Bible n'est pas d'être un traité de science, nous expliquant en détail la biologie de la sexualité. La Bible aborde l'acte sexuel avant tout selon son essence première : une relation d'amour total, qui engage l'être tout entier. C'est là le message de Dieu sur la sexualité. Nous pouvons lire par exemple, sous la plume de l'apôtre Paul, cette phrase surprenante : « Ne savez-vous pas que celui qui s'unit à la prostituée ne fait avec elle qu'un seul corps (un seul être)?» .

    Que veut-il dire par là ? Tout simplement que l'être humain forme un tout indissociable, bien qu'on puisse voir en lui plusieurs parties (le corps, l'âme/l'esprit -c'est-à-dire la personnalité -). Du reste, nous savons bien aujourd'hui que se comporter physiquement de telle ou telle manière reflète ce qui se joue à l'intérieur de soi. Mais réciproquement, ce que notre corps fait ou perçoit influe aussi directement sur notre caractère, nos émotions. Cela est moins bien connu du grand public. Ce que le texte biblique nous enseigne, c'est que nous ne pouvons dissocier l'acte sexuel de ce qui se joue dans notre personnalité. Nous ne pouvons pas "faire l'amour" avec quelqu'un de l'autre sexe, sans qu'en réalité notre être tout entier soit impliqué.  

    Il n'y a pas d'activité physique qui soit plus intime, qui nous rende plus vulnérable, qui engage plus la totalité de notre personne. Car ce n'est pas qu'une pulsion physique à assouvir, c'est avant tout un acte d'amour. Qui a un peu d'intelligence et de cœur sait très bien qu'on ne joue pas avec l'amour. On ne joue pas avec le cœur de l'autre ni avec son propre cœur. La 1ère personne à laquelle on se donne sexuellement laisse en nous une empreinte indélébile. On y laisse beaucoup plus que notre virginité parce que cet acte n'est jamais neutre, même à la xème fois. Il engage tout l'être et il n'y a pas de retour en arrière possible.

    S'unir sexuellement à son conjoint, c'est manifester corporellement qu'on se livre entièrement, sans barrière, ni émotionnelle, ni mentale, ni spirituelle. 

    La Bible utilise en effet le mot « connaître » pour notre expression « faire l'amour ». "Connaître" est un mot très fort dans la Bible qui ne signifie pas seulement savoir des choses intellectuellement. "Connaître", c'est offrir l'un à l'autre sa vulnérabilité, sans rien cacher de soi, de son passé ou de son présent, de ses pensées ou de ses actes, pour trouver en l'autre un amour inconditionnel. 

    Cela montre la force de l'intimité qu'il doit y avoir entre deux êtres pour qu'ils s'unissent sexuellement. C'est l'expression d'une réalité et d'un désir : vouloir connaître l'autre jusque dans son intimité la plus profonde. Être uni à lui au point que je suis en lui et lui en moi. Jésus utilise le même mot pour dire que Dieu nous connaît et veut se faire connaître de nous, c'est-à-dire qu'il nous appelle à avoir une relation d'amour inconditionnel avec lui (évidemment non physique). 

    Voilà la sexualité que Dieu veut pour un homme et une femme. N'est-ce pas ce que nous désirons tous ? Cet amour n'est pas un idéal qu'on ne peut atteindre, un rêve qu'on se refuse à croire. Des milliers de couples vivent cette relation profonde et nourrissante, cet engagement durable qui procure sécurité et paix au cœur. C'est une réalité tout à fait envisageable et qu'il est légitime de désirer. 

    Parce que l'acte sexuel engage l'être dans sa totalité et qu'il est conçu pour être un acte d'amour vrai, la Bible nous dit que nous ne pouvons vivre ce bonheur en dehors du cadre qui le permet. L'acte sexuel est clairement décrit comme devant être l'aboutissement d'un climat de sécurité et d'amour qui procède d'un engagement et qui se construit volontairement et patiemment : le mariage. Nous aspirons à une vie de couple riche et belle. Eh bien la Bible nous montre que c'est aussi ce que Dieu veut pour nous. Dieu nous en donne le cadre pour que nous puissions travailler à sa réussite. 

    De nos jours, on ne nous enseigne que l'aspect biologique et technique de l'acte sexuel, alors que c'est avant tout une relation d'amour qui engage. Nous aurions bien besoin d'étudier la Bible. Elle est un repère précieux de bon sens, qui peut nous amener à être plus heureux. 

    Le but de Dieu est le bonheur de l'homme. Il nous indique non seulement ce qu'il est bon de faire ou de ne pas faire en matière de sexualité, mais il nous en donne aussi les raisons, en nous expliquant le fonctionnement humain. 

    Les «interdits » ne sont pas des brimades, mais bien plutôt de sages mises en garde contre ce qui nuit. Qui le comprend voit vraiment qu'il serait malheureux de ne pas en tenir compte, car respecter le fonctionnement humain porte ses fruits.


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    Message  Arlitto Jeu 16 Fév 2023 - 7:10

    C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair, Genèse 2:24.

    La Bible dit : "l’homme et la femme deviendront une seule chair". 

    La sexualité figure dans le Plan de L’ÉTERNEL pour les mariés, lorsqu’IL recommande dans Hébreux 13:4 : que le mariage soit honoré de tous, et le lit conjugal exempt de souillure. 

    Et DIEU les bénit, et leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l’assujettissez, déclare Genèse 1:28. 

    Cette fécondité passe par l’union physique de l’homme à sa femme dans le but d’obéir à l’Ordre que Dieu a donné à Adam et Ève, en vue de la pérennité de la race humaine. 

    Ainsi, la sexualité émane de LA PAROLE DE DIEU dès la création ; et cela dans un contexte bien précis : le mariage. Où l’union de l’homme à sa femme s'accomplit en obéissance au commandement Divin d’être féconds, de multiplier, de remplir et d’assujettir la terre. 

    La Bible recommande la sexualité dans le mariage en disant : "Ne vous privez pas l’un l’autre, si ce n’est d’un commun accord..." 1 Corinthiens 7:5. 

    Il est écrit : "Que le mari rende à sa femme ce qu’il lui doit, et que la femme agisse de même envers son mari...ne vous privez pas l’un de l’autre", dans la première épitre de Paul aux Corinthiens 7:3-5.


    Adam et Êve faisaient-ils l'amour au paradis ?

    Une question a souvent été débattue dans l’Antiquité : l’homme et la femme au paradis faisaient-ils l’amour ? Pour certains, l’activité sexuelle, mélangée qu’elle est de concupiscence, ne peut être qu’une conséquence du péché. Pour d’autres, au contraire, les deux premiers habitants du jardin, qui étaient nus sans éprouver de honte (Genèse 2, 25), vivaient une sexualité à la hauteur de leur relation à Dieu : toute de don et d’accueil émerveillé. 

    Le mot « Éden », qui est le nom donné au jardin ori­ginel, se retrouve en une forme très proche, édéna, en Genèse 18, 12. 

    Trois messagers du Seigneur ont annoncé à Sara qu’elle enfanterait un fils dans sa vieillesse ; elle rétorque alors : « Maintenant que je suis usée, aurai-je du plaisir (édéna), alors que mon ­seigneur (c’est-à-dire Abraham) est vieux ! » 

    L’usage de ce terme suggère rétrospectivement que le nom Éden est connoté sexuellement. Ainsi, parmi les délices du paradis figuraient les plaisirs de la rencontre charnelle.


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    Message  Arlitto Jeu 16 Fév 2023 - 7:10

    "Devenir une seule chair"

    Dès que Dieu a conduit auprès de l’homme la femme qu’Il avait « bâtie », une promesse est lancée : ils deviendront « une seule chair » (Genèse 2, 21-24). On a eu tendance à limiter cette annonce à la seule activité sexuelle. Elle englobe en fait toute l’aventure que cet homme et cette femme vivront ensemble, dont la sexualité fait partie. 

    « Devenir une seule chair » s’avère une formule très mystérieuse : quelle est au juste cette réalité de la chair que Dieu vient de créer ? Qu’est-ce que cette unité qu’Il appelle de ses vœux ? Toute la Bible nous l’apprendra : il n’y a pas d’unité, pas de communion de la chair, sans que Dieu la mène « ultimement » à terme. S’il faut évoquer les rencontres amoureuses d’Adam et de son épouse, postulons qu’elles se font dans l’enthousiasme de la chair confiante qui vit en Dieu un mystère d’unité, la chair de l’un s’ouvrant à la chair de l’autre.

    Désir et connaissance

    La formule stéréotypée « L’homme connut Ève, sa femme » (Genèse 4, 1)n’apparaît qu’au chapitre 4, une fois le paradis quitté. Le verbe connaître désignera régulièrement la relation sexuelle, mais ce verbe impose toujours la nécessité d’un discernement. Depuis les premiers chapitres de la Genèse, en effet, où le vocabulaire de la connaissance a été inauguré (qu’on se rappelle l’arbre de la connaissance du bien et du mal), nous avons appris qu’il y a connaître et connaître. La connaissance s’acquiert-elle, comme le serpent l’a évoqué (Genèse 3), en accaparant ce qu’on désire, sans en parler à quiconque, sans prendre de temps de l’attente ? Ou bien est-elle de l’ordre de la lente maturation, de la parole échangée, de l’intimité avec Dieu, comme le chapitre 2 de la Genèse le suggérait ? 

    Dès lors, il conviendra toujours de s’interroger sur le sens « réel » de connaître, employé pour désigner la relation sexuelle. Chez certains, ce verbe renvoie à une expérience qu’ils s’imaginent maîtriser et qui donne lieu à des gestes machinaux et pos­sessifs ; les habitants de Sodome sont ainsi prêts à « connaître » (autrement dit : à violer) les deux visiteurs de Lot, puis les filles de Lot (Genèse 19, 5 et 8). 

    Chez d’autres, au contraire, connaître évoque un chemin qui ouvre vers l’inconnu : un homme et une femme s’avancent l’un vers l’autre, sans que leur rencontre réponde d’emblée à un programme fait d’avance. Selon un des auteurs du livre des Proverbes, une des réalités « qui me dépassent » et « que je ne connais pas » est « le chemin de l’homme chez la jeune femme » (Proverbes 30, 18-19 ; cette formule a une possible connotation sexuelle).

    Le sexe et la relation à Dieu

    Ceux qui « connaissent » trop bien en matière sexuelle manifestent la relation qu’ils ont plus généralement avec les autres et avec Dieu. Tout ce qu’on fait subir sexuellement aux plus humbles du peuple, c’est à Dieu qu’on le fait subir. Au début des livres de Samuel, on nous présente deux prêtres qui desservent le temple de Silo. Or, ces comparses prennent pour leur usage le meilleur des sacrifices qui revient à Dieu, de même qu’ils violent les ­femmes qui participent au service du ­sanctuaire (1 Samuel 2, 12-25). 

    Leur sexualité fondée sur l’abus exprime la relation – ou plutôt la non-relation – qu’ils entretiennent avec Dieu. Pour eux, l’« autre » n’existe pas : ils mettent la main sur tout et sur tous. La vie sexuelle est donc régulièrement évoquée dans la Bible, de manière à la fois pudique et ferme, parce qu’elle met en œuvre tous les grands enjeux des humains avec Dieu et des humains entre eux : vivre dans la chair, être convié à la rencontre, faire un choix entre l’attitude préfabriquée et la découverte imprévue. Elle est souvent présentée sous des jours étonnants, comme pour nous rappeler que la sexualité n’est pas la seule affaire des humains : elle intéresse Dieu au premier chef, Lui le créateur de la chair et le maître des rencontres.

    Abraham et Sara

    Ainsi le peuple que Dieu se constitue commence avec un vieux couple, Abraham et Sara. Dieu n’aurait-il pu choisir un couple jeune, en forme, capable de procréer une race vigoureuse ? Non, il a préféré à cette image convenue des vieillards qui ont passé l’âge d’avoir des enfants et qui, quand ils pouvaient engendrer, n’ont pu le faire pour cause de stérilité (Genèse 11, 29). Quand Dieu répète à Abraham et à Sara qu’ils auront un fils, né de leur chair, chacun des deux rit (Genèse 17, 17 et 18, 12-15). C’est bien plus tard, alors qu’Abraham a 100 ans et Sara, 90, que voit le jour Isaac, un garçon dont le nom rappelle le rire dont ses parents avaient salué l’annonce de sa naissance (Genèse 21, 1-7).

    Il faut lire tous ces chapitres qui suggèrent comment Dieu vient habiter les corps vacillants de ces ancêtres, comment il est présent dans la rencontre qui les amène à concevoir Isaac. Être issu d’Abraham et de Sara empêche donc que l’on se prévale d’une quelconque arrogance de la chair, comme si l’on devait sa naissance à la vigueur de puissants géniteurs inauguraux. C’est plutôt de l’impuissance qu’on est né, une impuissance visitée, intimement, par Dieu lui-même. Avec ceux qu’il a choisis, en tenant compte de leur fragilité et de leur incapacité, Dieu a suscité un fils et par lui un peuple nombreux. On pourrait multiplier les exemples dans la Bible de ce Dieu attentif à la fragilité de la vie, aux aléas de la sexualité, qui occasionne des rencontres improbables et prolonge des lignées contre toute attente.

    Un Dieu gynécologue

    Le sexe, c’est d’abord l’affaire de Dieu. La circoncision le dit déjà : le sexe masculin porte le signe de sa consécration à Dieu ; quant aux organes féminins, ils sont avant tout évoqués par Dieu lui-même. C’est Lui qui ouvre les matrices fermées (Genèse 30, 22 ; 1 Samuel 1, 5-6…), Lui qui veille au ventre qui conçoit (Genèse 30, 2…). 

    Quand Rébecca, après une longue période de stérilité, se trouve enceinte (Isaac, son mari, a imploré le Seigneur pour qu’elle le soit), il est dit que, s’inquiétant des mouvements qu’elle sent dans son ventre, elle va « consulter le Seigneur ». Cette belle expression manifeste un Dieu gynécologue, au sens propre du terme : il connaît, lui d’abord, les femmes et leurs questions intimes et il leur donne une parole appropriée (Genèse 25, 21-23).

    Jouir de la présence de Dieu en soi

    J’ai parlé au début de la jouissance éprouvée à fréquenter Dieu. Parlons-en en nous laissant guider par les psaumes. Les psaumes usent souvent d’une terminologie audacieuse pour parler de l’expérience de Dieu. Dans le psautier, un des lieux clés de la rencontre avec Lui est le lit : un endroit où le corps alangui se laisse atteindre durant les heures calmes de la nuit. Toute la chair frémit à l’approche de Dieu : « La nuit même mes reins m’instruisent... Oui, mon cœur se réjouit et ma “gloire” jubile, ma chair même demeure en sécurité »(psaume 16, 7 et 9). La « gloire », un terme plutôt réservé à Dieu, désigne l’épanouissement chez un humain de la chair que le Seigneur a visitée. Le psaume 63 évoque la prière comme une entrevue amoureuse. Le psalmiste se souvient du Seigneur sur sa couche et affirme : « Je crie de joie à l’ombre de tes ailes... ta droite me soutient » (psaume 63, 8 et 9). Frémissement, cris, sensation de rassasiement, chair totalement confiante  : bien des textes évoquent la joie débordante du corps que Dieu aborde, ­touche, emplit.

    La jouissance de la présence et de la parole de Dieu est une réalité ouverte dans la Bible : certains s’en « contentent », d’autres la conjuguent avec la joie des épousailles. Dans tous les cas, c’est une réalité d’exultation qui est offerte : la jubilation de la chair en Dieu qui est le cœur de notre foi.


    Le sexe passe par Dieu dans la Bible
    Philippe Lefèbvre 


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    Psaumes 33:13 Du haut des cieux Yahweh regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions

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