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La Tour de Babel :: l'origine de l'empire mondial des religions

    Le baptême Orthodoxe

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    Message  Arlitto Ven 20 Nov 2020 - 15:53

    Le baptême Orthodoxe



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    Le baptême orthodoxe ressemble également beaucoup au baptême catholique, la différence entre les deux types de baptêmes se trouve principalement dans les gestes utilisés par le célébrant pour marquer le sacrement.

    Le baptême orthodoxe trouve ses origines dans la culture grecque.


    Baptême orthodoxe : les origines
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    Dans l’orthodoxie, le baptême et la chrismation (confirmation) constituent une seule cérémonie qui est suivie de la communion pendant une liturgie (messe). Ce sacrement appelé « mystère » est nécessaire parce qu’il confère le pardon pour le péché originel et les péchés actuels. Il est encadré par deux autres cérémonies d’initiation.

    Le baptême dans l’Église orthodoxe n’est pas compris comme un rite de passage seulement symbolique, mais comme étant participation réelle, mystique à la mort et à la Résurrection du Christ. Son efficacité n’est donc pas seulement considérée comme psychique, mais surnaturelle.

    Le droit canonique du baptême dans l'Église orthodoxe

    Qu'est ce que le baptême?

    Clément d'Alexandrie dans son livre intitulé "Pédagogue", montrait que le baptême est une régénération, une nouvelle naissance. Le texte introduit cette pensée selon laquelle la nouvelle naissance de l'eau est de l'esprit est une régénération. Dans le "Pédagogue" 1:6,26, Clément d'Alexandrie dit: "Etant baptisé nous sommes illuminés, illuminés nous devenons des fils, étant des fils nous sommes établis dans la perfection, étant parfait nous devenons immortels. Je vous l'ai dit, ainsi parle t-il, vous êtes des Dieux et tous des fils du très haut."  Cette conception et cette compréhension du baptême comme un bain de régénération, est assumé par l'Église aux deuxième et troisième siècles; elle est la conscience que le baptême permet que le Christ soit présent dans la nature humaine.

    Cyprien de Carthage, dans son épitre soixante-deux, enseigne que l'Esprit saint est reçu dans le baptême. Il signale aussi qu'au début du troisième siècle l'Église a commencé à généraliser le baptême des enfants et souligne la cohérence doctrinale et disciplinaire d'un tel baptême: "Si la rémission des péchés et accordée même aux pires offenseurs et à ceux qui auparavant ont commis plusieurs péchés contre Dieu, après leur conversion; et si personne n'est exclu du baptême et de la grâce, combien moins le bébé devrait en être exclus. Ces nouveaux nés qui n'ont commis aucun péché, à part d'avoir contacté l'ancienne mort, parce qu'ils sont nés dans la ligne d'Adam selon la chair. En effet l'approche du petit enfant à l'action de la rémission des péchés est la plus facile parce que les péchés remis ne sont pas les siens mais ceux d'un autre." Le baptême est la nouvelle naissance, il est le pardon du péché originel, puisque chaque humain qui est né dans ce monde est touché par le péché originel et que dans le baptême se trouve le bain de régénération. Cyrille de Jérusalem, au 4ème siècle dans ses "catéchèses mystagogiques" souligne également le fait que dans le baptême: "Vous mourrez et vous naissez; vous mourrez par immersion et vous naissez par émersion. Cette eau salutaire est votre tombeau et votre mère."

    Par ces citations nous voyons que la doctrine de l'Église assume le baptême comme une naissance, une régénération, une illumination: le baptême est la mort et la résurrection, car nous mourrons par immersion et nous naissons par émersion. Nous voyons aussi qu'à partir du troisième siècle l'Église généralise le baptême des enfants et que la discipline canonique commence à fixer les principes des règles concernant ce baptême.
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    Message  Arlitto Ven 20 Nov 2020 - 15:54

    Le baptême des adultes et celui des enfants

    Quand il s'agissait d'un baptême d'adulte, le chemin suivi était assez clair. Celui qui demandait le baptême était un converti, il changeait de vie: il essayait de ressusciter vers une attitude et une communion avec le Christ. Le fait de vouloir vivre en Christ, de se présenter devant l'Église et de demander à entrer dans l'Église mettait cette personne dans la situation de préparation. Le 14ème canon du premier concile oeucuménique (Nicée - 325) nous montre que cette préparation se faisait par étapes. Celui qui demandait le baptême recevait d'abord un nom chrétien, ainsi il était reconnu par la communauté ecclésiale comme quelqu'un qui se préparait pour le baptême; ensuite il passait par la période de catéchuménat, la préparation pour le baptême; puis il recevait le baptême proprement dit. Mais les catéchèses baptismales continuaient aussi après le baptême, dès lors la personne qui était née à l'Église grandissait dans la vie communautaire de l'Église. Le baptême est la rencontre entre l'homme et le Christ dans un même corps. Tous les autres sacrements de l'Église sont en effet une régénération de ce que le baptême nous a donné. Pour l'adulte qui demande le baptême, la période du catéchuménat est une période de conversion puis de réflexion sur le chemin de vie que les catéchumènes assument. Même si nous croyons de tout notre coeur et de toute notre conviction qu'on reçoit le baptême pour la rémission des péchés, cette rémission est la conséquence de la conversion, d'un changement de vie. L'adulte passe par cette conversion, il est accueilli par le baptême dans le corps du Christ et il continue après dans la vie communautaire. 
    Pour un adulte il y a donc une conversion, une décision de vivre en Christ; l'accueil de l'Église qui donne à cette personne le nom chrétien; la préparation; le baptême proprement dit; et après l'accueil dans la communion ecclésiale. Dans l'Église orthodoxe, les trois sacrements, le baptême, la chrismation et la communion sont donnés ensemble étant donné le fait que par ces trois sacrements on s'intègre dans la vie de l'Église toute entière. 
    Ce schéma s'est développé pendant les trois premiers siècles et à partir du moment où le baptême des enfants a été généralisé on l'a appliqué aussi à ce baptême. Ainsi la famille chrétienne se prépare pour la naissance de l'enfant qui sera lui-même préparé pour l'entrée dans l'Église. Le jour de l'accouchement la femme reçoit la prière de l'Église qui prenant conscience de cette naissance, assume l'enfant dans la vie communautaire comme quel qu'un d'engagé sur le chemin du baptême. Le huitième jour on accueille l'enfant à l'entrée de l'Église et on lui donne un nom chrétien. Le quarantième jour, l'enfant est présenté à l'Église et il entre dans le bâtiment; il est accueil comme celui qui est présenté pour être baptisé. Ensuite il reçoit le baptême avec tout ce qui entoure ce sacrement: toutes les précisions d'ordre disciplinaire et liturgique. 

    Qui peut recevoir le baptême et qui donne ce sacrement? 

    Qui peut recevoir le baptême? Toute personne qui le demande, qui est consciente et qui assume une vie en Christ. Aussi les enfants qui naissent dans des familles qui veulent l'éduquer dans la vie chrétienne; pour qui les parrains confessent leur détermination de faire grandir cet enfant dans l'Église et de lui assurer une éducation chrétienne. 
    Si pour un adulte l'engagement personnel est fondamental, pour un enfant il s'agit de l'engagement des parents et de ceux qui confessent leur désir de l'accueillir à la sortie de l'eau baptismale et de participer à son éducation dans le Christ. 

    Qui baptise, ou donne le sacrement du baptême? 

    Le baptême est donné par l'évêque ou les prêtres, mais dans des circonstances exceptionnelles, tout chrétien baptisé peut à son tour baptiser, à condition qu'il ne soit pas dans l'hérésie. 

    Il y a des étapes dans la réception du baptême

    Le 14ème canon du premier concile oeucuménique (1er Nicée - 325) souligne le fait qu'il y a des étapes dans la réception du baptême. Ce canon parle du fait que les catéchumènes avant d'être accueillis dans la préparation pour recevoir le baptême, sont d'abord auditeurs: "écoutent et sont enseignés". Après ils peuvent prier avec les autres et ensuite ils peuvent demander le baptême. Dans la tradition de l'Église du premier siècle, le grand carême était le temps de préparation pour le baptême; puis la fête de pâque avec le jours qui précède était le temps choisi pour l'intégration de celui qui était baptisé dans la vie ecclésiale. 

    Nous n'avons pas beaucoup de précisions concernant la façon dont le baptême était célébré. Le texte le plus clair qui en parle, au niveau canonique, est le canon 91 de saint Basile de Césarée qui, bien que ne décrivant pas le sacrement du baptême proprement dit, mentionne le devoir de garder la tradition de l'Église. St Basile de Césarée montre que des règles ont été données par les saints canons et que dans le même temps certains aspects ont été reçus par la tradition. Dans ce canon 91, saint Basile dit: 
    "Nous avons reçu par la tradition les étapes du baptême: la bénédiction de celui qui demande le baptême, la bénédiction de l'eau, la bénédiction de l'huile d'olive, les exorcismes, l'onction avec l'huile bénite et le baptême par immersion. Ce canon dit nous récitons des prières sur l'eau baptismale et l'huile de l'onction, et aussi sur les candidats au baptême; d'après quel texte? Non pas d'après la tradition arcane et secrète. Même plus, l'onction même de l'huile quelle proposition écrite nous a appris à le faire? Et la triple immersion baptismale, d'où provient-elle? Et tout le reste qui se rapporte au baptême, de renoncer à satan et à ses messagers, ce quelle écriture provient-il? " Dans ce canon 91, St Basile nous donne donc les éléments de l'office du baptême comme étant acceptés, reçus par la tradition.

    Le baptême a un aspect communautaire, il ne peut être donné dans une chapelle privée

    Le lieu où le sacrement du baptême est donné est l'Église. Pourquoi ne pas donner le sacrement du baptême n'importe où? Parce que par le baptême nous sommes accueillis dans le Royaume de Dieu dont nous devenons des citoyens. L'Église, pour nous les orthodoxes, est un lieu de ce monde tout en étant le prémisse du Royaume éternel. La communauté ecclésiale, par conséquent, se réunit dans un lieu de ce monde qui appartient aussi au Royaume éternel. C'est pour cela que dès que les communautés ecclésiales ont eu des lieux de culte dédiés aux communautés, le baptême y a été donné; plus précisément dans les baptistères à l'entrée de l'Église. Il y avait après tout un cheminement de l'entrée vers l'identification du baptisé dans le cadre de la communauté ecclésiale. Le synode in Trullo (ou Quinisexte de 691 à 692 ) est reconnu dans l'Église orthodoxe comme étant un synode de réception de la tradition canonique antérieure. C'est pour cela que dans le synodes six oeucuménique ou dans sa prolongation (in Trullo), on retrouve des éléments que la tradition canonique a développé au cours des six premiers siècles. Le canon 59 in Trullo dit: 
    "Qu'on ne fasse absolument pas de baptême dans une chapelle privée qui se trouve à l'intérieur d'une maison d'habitation, mais que ceux qui ont été jugés dignes du baptême immaculé se présentent aux églises paroissiales et y reçoivent ce saint don. Si quelqu'un est convaincu de n'avoir pas observé nos prescriptions, clerc, qu'il soit déposé, laïc, excommunié. " Ce canon 59 in Trullo reprend des prescriptions données par le concile de Laodicée (concile régional vers 364 ) qui souligne l'importance que l'accueil du baptisé se fasse dans le lieu même où la communauté ecclésiale prend consistance, se réunit pour prier. Il ne faut pas oublier que pendant les deuxième, troisième, quatrième siècles, se sont développés dans l'Église des traditions qui essayaient de justifier des chapelle privées; mais l'Église a du réagir car quand nous accueillons quelqu'un nous l'accueillons dans l'Église toute entière. 
    Nous ne pouvons pas assumer des gestes d'accueil d'une manière privée, parce que le baptême a un aspect communautaire. La maison du baptême est la maison de tous les fidèles de la communauté paroissiale, c'est une chose très importante. 

    Malheureusement dans le temps le baptême s'est privatisé, dans le sens que la conscience communautaire a été diminuée. Justement le synode de Laodicée après sa réception et la réception des autres canons par le synode in Trullo nous montrent que cet accueil dans l'Église doit se faire dans la communauté paroissiale et dans le lieu où elle prie. Le baptême dans l'Église paroissiale, par un prêtre ou par un évêque, est le principe, la situation de normalité.
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    Message  Arlitto Ven 20 Nov 2020 - 15:54

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    Jean le Baptiste

    Exceptions pour baptiser avec une procédure simplifiée les malades

    Il se peut que des situations exceptionnelles se présentent pour le baptême. Dans ces cas là, l'Église n'a pas hésité à leur trouver des solutions. La Didachè (pdf) en effet, au chapitre 7, montre que dans des situations d'urgence ou exceptionnelles, s'il n'y a pas d'eau disponible, le baptême peut être donné avec un autre liquide ou même avec de la terre ou tout simplement en soufflant sur celui qui est baptisé. L'Église considère que le baptême est la naissance de l'eau et de l'esprit mais le critère de cette naissance est la foi, le désir de naître en Christ; et ce désir de participer au sacrement ne peut pas être limité ou mis en difficulté par un manque. Il ne peut pas être conditionné par des aspects matériels qui nous limiteraient. L'Église est donc capable de trouver des solutions chaque fois qu'elle doit résoudre des problèmes concrets. Néanmoins, plusieurs canons montrent que le baptême de nécessité ne doit pas être généralisé et que les gens ne doivent pas en profiter pour s'esquiver de la formation catéchétique. Le canon 12 de Néocésarée montre qu'on peut faire des exceptions pour baptiser avec une procédure simplifiée quelqu'un qui est malade, mais s'il recouvre la santé, celui qui a été baptisé par une procédure simplifiée doit continuer sa formation. Le canon dit:
    "Celui qui a été baptisé étant malade ne peut être ordonné prêtre; car sa profession de foi ne vient pas d'une volonté délibérée, mais de la nécessité, à moins qu'un grand zèle, une foi vive ou le manque de candidats ne le fassent admettre. "

    Celui qui était reçu dans l'Église devait passer par l'étape du catéchuménat mais cette période pouvait être raccourcie, s'il y avait une situation grave ou un danger de mort. Ainsi celui qui en principe devait attendre pour le baptême pouvait être baptisé; toutefois cela ne lui donnait pas la confiance totale de l'Église car le baptême devait se faire après la préparation. Celui qui était baptisé par cette procédure simplifiée devait donc continuer sa formation et étudier pour prouver qu'il avait été reçu dans l'Église d'une manière pleinement consciente. Il y a des gens qui pensent que le baptême reçu par nécessité crée un empêchement pour l'ordination par sa forme; que le fait de baptiser quelqu'un non pas par immersion mais en lui mettant de l'eau sur la tête ne donne pas la qualité de pleinement baptisé. Le Canon 12 de Néocésarée montre que ce n'est pas la raison mais que c'est parce que celui qui est reçu dans l'Église dans des circonstances exceptionnelles n'a pas fait les preuves de sa préparation et tant qu'il n'a pas fait cette preuve, l'Église ne lui demande pas d'assumer une responsabilité cléricale.

    Nous avons donc vu que l'Église a structuré cette problématique du baptême et a essayé de le réglementer, non pas pour encadrer d'une manière juridique ce qui est sacramentel mais pour montrer que l'Église est capable d'être cohérente et que tous ceux qui veulent entrer dans la communauté ecclésiale doivent assumer cette réalité d'une manière claire.

    Le baptême doit être préparé

    Le canon 7 de Laodicée, aussi, dit que celui qui a reçu le baptême lors d'une maladie doit après sa guérison recevoir une formation et rendre compte de ce qu'il a reçu comme un don divin; il doit continuer sa préparation pour être un fidèle formé dans l'Église, conscient de son état spirituel et de ce qu'il confesse. Le deuxième canon du synode de Nicée (1er de l'an 325) montre qu'on a essayé de régulariser ces aspects car il y avait des abus:
    "Comme soit par nécessité, soit que l'on ait été poussé par d'autres motifs, plusieurs choses contraires à la règle ecclésiastique se sont produites : ainsi on a accordé le bain spirituel et aussitôt après le baptême la dignité épiscopale ou sacerdotale à des hommes ..."
    L'Église a donc dû attirer l'attention sur le fait que le baptême doit être préparé et que celui qui est baptisé doit être conscient de sa mission et de sa responsabilité; qu'on ne peut pas recevoir le baptême et espérer ou vouloir arriver à une fonction cléricale sans passer par la préparation.

    Donc l'interdiction d'être reçu dans les ordres pour celui qui était baptisé par le baptême de nécessité n'était pas une condition donnée par la forme du baptême mais par la préparation. Cette préparation est décrite par le canon du synode de Laodicée. Celui qui se prépare au baptême doit apprendre le symbole de la foi, il doit connaître la foi chrétienne et répondre devant le prêtre ou l'évêque le jeudi de la grande semaine. Pendant tous les grands carêmes cette préparation était mise en place et le jeudi saint, il devait prouver devant l'Église qu'il connaissait la foi chrétienne et qu'il l'assumait. C'est pour cela que le canon 45 de Laodicée dit qu'on ne doit pas admettre au baptême des candidats après la seconde semaine du carême; ils doivent être admis dès le début du grand carême.

    Le sceau du saint Esprit marque l'appartenance du nouveau baptisé à l'Église toute entière

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    Baptême de notre Seigneur

    Le synode de Laodicée nous montre aussi que ceux qui reçoivent le baptême doivent être oints avec le saint myron, le chrême céleste. Ceux qui ont reçu le baptême doivent recevoir aussi le sceau du saint Esprit qui et la marque de l'appartenance du nouveau baptisé à l'Église toute entière. Le sacrement de la chrismation s'est développé en partant de l'imposition des mains des apôtres, des anciens, puis petit à petit cette imposition a évolué vers la bénédiction du saint Myron et l'onction avec ce saint myron de celui qui était baptisé, en lui donnant le sceau du don du saint Esprit. Ce sceau est en effet le singe le l'appartenance de celui qui est baptisé au Royaume céleste, auquel il participe avec son identité, avec sa vie. Sa citoyenneté n'est plus d'ici mais du Royaume éternel même si elle se manifeste encore dans ce monde. Remarquons que les canons de synode de Laodicée ont été repris en grande partie par le synode in Trullo, le canon 46 par exemple à été repris à la lettre. Il ne faut pas oublier, en effet, que le synode in Trullo est un prolongement du sixième synode oeucuménique, recevant la tradition canonique antérieure, c'est pour cela que l'on y trouve beaucoup de canons repris à la lettre.

    On voit donc ainsi que la conscience que celui qui reçoit le baptême doit être reçu par l'Église toute entière se développe donc du troisième au septième siècles.

    Le baptême est une naissance en Christ mais il faut l'assumer

    On développe aussi l'idée que dès lors que l'on a été baptisé en Christ, on assume la vie en Christ. Le canon 96 in Trullo le souligne: "Ceux qui ont revêtu le Christ par le baptême ont confessé par là qu'ils imiteront sa vie dans la chair. "
    De surcroît, le canon 96 reçoit les précision du canon 45 de saint Basile de Césarée qui montre qu'une fois que l'on est baptisé et que l'on a reçu le nom chrétien on doit respecter cela. Si quel qu'un a été baptisé mais qu'après le baptême il n'honore pas le nom du Christ, ce baptême ne lui apporte aucun profit. Saint Basile dit:
    "Quiconque insulte le Christ après avoir reçu le nom de chrétien, son titre de chrétien ne lui sera d'aucun profit."

    L'Église orthodoxe a eu la conscience que le baptême n'est pas un acte qui transforme sans la contribution de la liberté humaine. Le baptême est une naissance en Christ mais il faut l'assumer; celui qui a été baptisé ne peut pas se comporter comme si il n'a pas été baptisé. Il doit honorer le baptême reçu.

    L'enfant en bas âge peut être baptisé car il a contracté le péché originel

    Dans le baptême il se passe une chose essentielle, l'homme est restauré et le péché originel est pardonné. Par le baptême celui qui est baptisé devient membre du corps du Christ et le péché originel est pardonné. Une fois que le baptême des enfants a été généralisé, certaines disaient que l'on ne devait pas baptiser un enfant puisque le baptême est donné pour la rémission des péchés, comme il est dit dans le credo. En effet, on peut se demander quels sont les péchés d'un enfant? Le canon 110 de Carthage donne la réponse:
    " De même, il fut décidé que quiconque nie qu'il faille baptiser les enfants en bas âge et les nouveaux nés à peine mis au monde, ou affirme qu'ils sont baptisés pour la rémission de leurs péchés, sans cependant avoir contracté de la faute originelle d'Adam rien qui ne doive être purifié par le bain de la renaissance, d'où il suit que pour ces enfants la formule "pour la rémission des péchés " n'est pas comprise au sens propre, mais qu'elle a un sens impropre, qu'il soit anathème. Car on ne doit entendre la parole de l'apôtre: " Par un seul homme le péché entra dans le monde, et par le péché la mort, et ainsi la mort a atteint tous les hommes, parce que tous ont péché, que dans le sens où l'a toujours comprise l'église catholique, répandue et déployée toute part. Par suite de cette règle de foi, en effet, même les petits enfants qui ne peuvent encore commettre aucune faute, sont baptisés en toute vérité pour la rémission de leurs péchés, afin que soit purifié en eux par la renaissance ce qu'ils ont contracté par la descendance."

    Ce pardon du péché originel, cette restauration de l'être humain dans le Christ, fait en sorte que celui qui est baptisé est l'homme nouveau. Celui qui est baptisé reçoit la vraie lumière, reçoit le Christ comme la lumière divine, celle qui illumine au plus profond de la nature humaine. C'est pour cela que, dès le début, le baptême a été nommé "illumination" et que Clément d'Alexandrie a dit:
    "Etant baptisé nous sommes illuminés, illuminés nous devenons des fils, étant des fils nous sommes établis dans la perfection, étant parfait nous devenons immortels. Je vous l'ai dit, ainsi parle t-il, vous êtes des Dieux et tous des fils du très haut."
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    Message  Arlitto Ven 20 Nov 2020 - 15:55

    On ne baptise pas les défunts 

    C'est pour cela que le baptême est donné seulement à ceux qui peuvent accueillir cette lumière et la rendre dans le monde par leurs actions. Ainsi, il a été interdit de baptiser ceux qui sont décédés. En effet, celui qui reçoit le baptême doit faire vivre en lui les dons de l'Esprit saint et il doit témoigner de ce qu'il a reçu. On a des textes qui attirent l'attention sur ce fait. Notons qu'à chaque fois qu'une norme canonique interdit quelque chose, c'est l'indication qu'il y avait des attitudes contraires. Le canon 18 de Carthage (an 419) souligne l'importance de ces aspects: 
    "A son ordination le clerc doit être averti qu'il doit observer les canons; que l'eucharistie ne doit pas être administrée au corps des défunts, ni le baptême; et que de toutes les provinces les métropolitains doivent se réunir en synode une fois par an. Il fut de même décidé que dans le cas de l'ordination d'un évêque ou d'un clerc les ordonnances des synodes leur seront inculquées par ceux qui les ordonnent, afin qu'ils n'aient pas à se repentir plus tard en agissant contre ces ordonnances. 
    De même il fut décidé qu'on ne donne pas l'eucharistie aux corps des défunts; il est en effet écrit : "Prenez, mangez"; or les corps des défunts ne peuvent ni prendre ni manger. De même, que les prêtres dans leur ignorance ne donnent pas le baptême à ceux qui sont déjà morts. C'est pourquoi il faut réaffirmer dans ce saint synode que, suivant les décisions prises à Nicée, un synode doit être convoqué chaque année pour les questions ecclésiastiques, dont les solutions tirent souvent en longueur au grand dam du peuple chrétien; à ce synode les titulaires des premiers sièges de la province doivent envoyer comme évêques délégués de leur synode provincial deux évêques de leur choix ou même plus, afin que l'assemblée réunie puisse avoir une autorité pleine et entière."

    En cas d'incertitude sur le fait que quelqu'un ait déjà été baptisé, le baptême est donné

    Un autre aspect qui s'est développé dans l'Église est celui relatif au baptême d'une personne pour laquelle on est dans l'incertitude quant à savoir si elle a été déjà baptisée ou pas. Dans la tradition occidentale il a été développé le baptême sous condition, à cause du fait qu'il y avait l'impératif de ne pas répéter le baptême, car il y a un seul baptême, un seul sacrifice pour tous. Pour ne pas répéter un baptême, qui peut-être avait déjà été reçu, on a développé le baptême sous condition "au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit si il/elle n'a pas été baptisé". Toutefois les canons de l'Église montrent bien qu'en cas de doute on doit tout simplement baptiser et qu'il n'y a pas dans les textes des canons des formules pour exprimer un doute sur le baptême donné.

    Synthèse

    :black_medium_small_square:les étapes historiques du développement du baptême, comment jusqu'au 3ème siècle on baptisait principalement des adultes; puis par la suite comment on a assumé le baptême des enfants. 
    :black_medium_small_square:où le baptême peut être officié; étant donné qu'il risquait de perdre sa nature communautaire, les canons ont souligné le fait que le baptême doit être donné dans l'Église. 
    :black_medium_small_square:que celui qui baptise est le prêtre ou l'évêque mais que par exception un chrétien baptisé peut donner le baptême, ceci toutefois seulement s'il a la foi orthodoxe et qu'il est intégré dans la vie de l'Église. 
    :black_medium_small_square:que les circonstances exceptionnelles ne peuvent pas être une justification pour diminuer le temps de préparation, même pour un malade qui a droit à une forme raccourcie du baptême, car une fois rétabli le baptisé doit continuer sa préparation.
    :black_medium_small_square:que l'Église a été très attentive à ce que le baptême soit assumé comme mort et résurrection et qu'il soit fait par l'entrée dans l'eau, équivalente à la mort, et par la sortie de l'eau, qui est la résurrection avec le Christ.
    :black_medium_small_square:comment le baptême se retrouve dans la tradition canonique, dans les canons de l'Église et les aspects les plus importants qui sont réglementés par les saints canons.



    Canon 12 d'Ancyre: 
    De ceux qui sacrifièrent étant catéchumènes. Ceux qui ont sacrifié aux dieux avant leur baptême et ont été baptisés ensuite, il a été décidé qu'ils pourront être promus aux ordres, puisque ils ont été lavés de tous leurs péchés. 

    Lettre canonique 20 de saint Basile 
    De la femme qui avait voué la virginité étant encore dans l'hérésie. Toutes les femmes, qui étant encore dans l'hérésie ont fait voeu de virginité, et ont ensuite préféré le mariage, je ne pense pas qu'il faille les condamner, car "tout ce que la loi dit, elle le dit à ceux qui sont sous la loi"; or celles qui ne sont pas encore engagées sous le joug du Christ, ne connaissent pas non plus la loi du maître; par conséquent elles seront admises à l'Église, obtenant par la foi au Christ le pardon de toutes leurs fautes et de celle-ci. D'une manière générale, on ne tient point compte de ce qui a été commis dans le temps du catéchuménat; évidemment l'Église n'admet point les catéchumènes dans son sein sans le baptême; en sorte que les privilèges de la naissance baptismale leur sont chose absolument nécessaires. 

    Canon 6 de Néocésarée: 
    Qu'une catéchumène enceinte, peut être baptisée quand elle veut. Une femme enceinte peut être baptisée, dès qu'elle le demande; car celle qui enfante n'a sous ce rapport rien de commun avec celui qui est enfanté, vu que chacun doit faire connaître sa volonté par sa profession de foi. 

    Canon 72 de Carthage: 
    Des enfants à baptiser chaque fois qu'on n'est pas sûr de leur baptême. De même il fut décidé à propos des enfants en bas âge, toutes les fois qu'il ne se trouve pas de témoins sûrs pour certifier qu'ils ont été sans aucun doute baptisés, et que eux non plus ne peuvent à cause de l'âge rien dire du sacrement qui leur fut conféré, qu'il faudra sans aucun empêchement les baptiser, de peur qu'une hésitation à ce sujet ne les prive de la purification du sacrement. Nos frères les délégués de la Mauritaine ont été amenés à formuler cette proposition du fait qu'ils rachètent de nombreux enfants vendus par les barbares. 

    Canon 110 de Carthage 
    Que les petits enfants sont baptisés pour la rémission des péchés. De même, il fut décidé que quiconque nie qu'il faille baptiser les enfants en bas âge et les nouveaux nés à peine mis au monde, ou affirme qu'ils sont baptisés pour la rémission de leurs péchés, sans cependant avoir contracté de la faute originelle d'Adam rien qui ne doive être purifié par le bain de la renaissance, d'où il suit que pour ces enfants la formule "pour la rémission des péchés " n'est pas comprise au sens propre, mais qu'elle a un sens impropre, qu'il soit anathème. Car on ne doit entendre la parole de l'apôtre: " Par un seul homme le péché entra dans le monde, et par le péché la mort, et ainsi la mort a atteint tous les hommes, parce que tous ont péché *, que dans le sens où l'a toujours comprise l'église catholique, répandue et déployée toute part. Par suite de cette règle de foi, en effet, même les petits enfants qui ne peuvent encore commettre aucune faute, sont baptisés en toute vérité pour la rémission de leurs péchés, afin que soit purifié en eux par la renaissance ce qu'ils ont contracté par la descendance.

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