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La Tour de Babel :: l'origine de l'empire mondial des religions

    Les "dieux" mésopotamiens

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    Message  Arlitto Lun 12 Oct 2020 - 12:09

    Rappel du premier message :

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    Les "dieux" mésopotamiens




    Les "dieux" et les temples de Mésopotamie






    Marduk

    Marduk ou Mardouk est le dieu de la ville de Babylone, où il siégeait dans son temple « au pinacle surélevé » (Esagil), en compagnie de son épouse Sapanîtu, ou Zarpanîtu. Les mésopotamiens en faisaient le fils aîné d’Êa et de la déesse Damkina. Dieu agraire d'importance secondaire à l'origine, il acquiert toute son importance sous le règne de Nabuchodonosor (XIIe s. avant notre ère). Le Poème de la Création, l'épopée babylonienne des origines du monde, écrit à cette époque, est destiné à justifier cette promotion. Marduk finira par supplanter Enlil (en en absorbant les attributions) comme dieu suprême du panthéon. On lui associe le dragon et la planète Jupiter.


    Divinité locale à l'origine et envisagé comme une des multiples manifestations du soleil, ainsi que l'indique la forme étymologique de son nom Amar-utuki « éclat du soleil » , il devint le chef du panthéon assyro-babylonien et prit le pas sur les autres divinités poliades, à partir du jour où la prépondérance politique de Babylone fut définitivement reconnue. Sa personnalité se confond dès lors avec celle de Bel, le fils aîné d'Êa ; c'est pourquoi on le nomme souvent Bel-Marduk, et il préside à la plus grosse et à la plus brillante des planètes, Jupiter. On l'appelle « le dieu qui mesure la marche du soleil, le prince des légions stellaires »; il est qualifié de « juge, soutien de la royauté, dieu des légions, celui qui marche devant Êa ». On l'invoque comme il suit dans un hymne en soit honneur :


    Roi de la surface de la terre, roi des contrées,
    Fils aîné d'Êa, qui ramènes le ciel et la terre (dans leurs mouvements périodiques),
    Grand seigneur de la surface de la terre, roi des contrées, dieu des dieux.
    du ciel et de la terre, qui n'as pas d'égal,
    serviteur d'Anu et de Bel, miséricordieux entre les dieux,
    miséricordieux qui rappelles les morts à la vie,
    Marduk, roi du ciel et de la terre, roi de Babylone, seigneur du E-Sagil
    Seigneur du E-Zida, seigneur du E-Mah-bilat; à toi sont le ciel et la terre, à toi sont ensemble le ciel et la terre, à toi est le charme de vie, à toi est le philtre de vie,
    à toi est la clôture brillante de l'ouverture de l'Océan!
    L'ensemble des hommes,
    Tous les êtres vivants, désignés par un nom, qui existent à la surface de la terre, les quatre régions célestes dans leur totalité,
    les Archanges des légions du ciel et de la terre, tous tant qu'ils sont.
    ...
    Ô Marduk! roi du ciel et de la terre,
    j'ai invoqué ton nom, j'ai invoqué ton coeur; que les dieux glorifient ton nom! qu'ils bénissent celui qui t'est soumis!




    Sous le nom mystique de Silik-mulu-hi, Bel-Marduk est l'une des principales divinités invoquées dans les incantations magiques. Son rôle est non moins important dans l'épopée cosmogonique où il lutte pour défendre le monde organisé, contre les puissances du chaos, Anu, Tiamat et leurs agents subalternes.


    Le combat de Marduk et de Tiamat forme un des plus importants chapitres de la grande épopée babylonienne. Jouant le rôle du serpent tentateur dans la Genèse, et prenant la figure d'un animal monstrueux, Tiamat, la source du péché, induit l'humain à désobéir aux règles établies par Êa, l'intelligence divine. Alors, les dieux arment, de la foudre et de la harpè, Marduk qui précipite Tiamat dans les enfers. Le dithyrambe qui suit est placé dans la bouche de Marduk, au moment où les dieux célestes viennent de l'équiper pour ce grand combat :


    Devant la terreur de ma force immense, puissante comme celle d'Anu, qui oserait résister?
    Je suis le maître; les montagnes escarpées qui élèvent leurs têtes jusqu'au ciel, tremblent devant moi;
    La montagne d'albâtre, de lapis et d'onyx, je la tiens dans ma main.
    Archange de la terre, comme un oiseau de proie fond sur les passereaux,
    Dans la montagne, par ma vaillance héroïque, je décide la querelle.
    Dans ma main droite, je tiens le disque de feu;
    Dans ma main gauche, je tiens le disque de carnage.
    Le soleil à cinquante faces, arme de ma divinité, je le porte;
    Le vaillant, qui brise les montagnes, le soleil dont l'action ne cesse pas, je le porte.
    L'arme qui, comme l'ogre, agit merveilleusement tout autour d'elle, je la porte.
    Celle qui brise les montagnes, l'arme puissante d'Anu, je la porte.
    Celui qui courbe les montagnes, le poisson aux sept nageoires, je le porte.
    La lame flamboyante de la bataille, qui dévaste et désole le pays rebelle, je la porte.
    La harpè qui bouleverse les rangs, glaive de ma divinité, je la porte,
    Celle aux atteintes de qui la montagne n'échappe pas, la main du mâle puissant de la bataille, je la porte.
    La joie des vaillants, la lance qui fait la force dans la bataille, je la porte.
    Le lacet qui s'attache à l'homme, et l'arc de la foudre, je les porte.
    La massue qui écrase les demeures du pays rebelle, et le bouclier de la bataille, je les porte. La trombe de la bataille, l'arme aux cinquante têtes, je la porte.
    Pareil à l'énorme serpent à sept têtes, ayant le ... à sept têtes, je le porte.
    Pareil au serpent qui bat les flots de la mer, attaquant l'ennemi en face,
    Dévastatrice dans la violence des batailles, dominatrice du ciel et de la terre, l'arme aux sept têtes, je la porte.
    Faisant jaillir son éclat comme celui du jour, le dieu qui échauffe l'Orient, je le porte. Créateur du ciel et de la terre, le dieu dont la main ne rencontre pas d'adversaire, je le porte.
    L'arme qui remplit le pays de la terreur de sa force immense,
    Dans ma main droite puissamment, le projectile d'or et d'onyx ...




    On se souvient que dans le récit des premiers chapitres de la Genèse biblique, Yahveh place à la porte de l'Eden « pour garder le chemin de l'arbre de vie », avec les Kérubim, une arme qualifiée « la lame flamboyante du glaive qui tourne. » Il s'agit probablement d'un instrument analogue au tchakra des indiens, disque aux bords tranchants, au centre évidé, que l'on projette horizontalement après l'avoir fait tournoyer autour des doigts, de manière à lui imprimer une rotation rapide sur lui-même. Ce disque tranchant, pareil, sans doute, aux roues qu'Ezéchiel décrit à côté des Kérubim de sa vision de la Merkabah, nous en avons la description complète dans le dithyrambe en l'honneur de Marduk, que nous venons de rapporter. Marduk est muni d'une panoplie complète, harpè, lance, lasso, arc, massue et bouclier; il tient sur chacune de ses mains un disque tournoyant. C'est là son arme la plus formidable, celle qui assure le mieux sa victoire, celle qu'il décrit avec le plus de complaisance et avec abondance de métaphores.


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    Message  Arlitto Lun 12 Oct 2020 - 12:16

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    Enlil / Bêl

    Les "dieux" mésopotamiens - Page 2 1007536-Evelyn_Paul_Sacrifice_en_lhonneur_de_B%C3%AAl Les "dieux" mésopotamiens - Page 2 Assyrian-and-persian-empires-29-320

    Enlil, Ellil (= seigneur de l’atmosphère, en sumérien) - Dans le panthéon mésopotamien, il est avec Ea et Anu l'un des trois dieux cosmiques, plus particulièrement associé à la Terre et l'instigateur du déluge. Mais il est aussi une divinité bienfaisante, à qui on attribue l’invention de la charrue et de la pioche.

    Son culte est surtout concentré à Nippour, où il porte le titre de Bêl (Seigneur) et où se trouvait son temple principal, qui portait le nom de Temple (de la) Montagne, un de ses épithètes. Ce dieu perdra progressivement de l'importance et sera peu à peu remplacé par Anu, puis par Marduk.

    Dans le pays de Sumer et particulièrement à Nippur, on adorait primitivement Enlil, seigneur de l'atmosphère. Enlil était le dieu de l'ouragan, et il avait pour arme l'amaru, c'est-à-dire le déluge. Comme le Zeus des Grecs, il symbolisait les forces de la nature, et, de même que Zeus, il ne tarda pas à être considéré comme le maître des destinées humaines.

    Quand les gens de Babylone annexèrent les divinités de Sumer, ils n'eurent garde d'oublier Enlil, et en firent même le deuxième élément de la triade suprême. Ils se contentèrent de changer son nom et de substituer à celui d'Enlil le nom plus général de Bêl, qui veut dire « Seigneur Bêl » est donc le seigneur par excellence, dont la domination s'exerce sur tout le monde terrestre. On l'appelle « le roi des pays », ou encore « le seigneur des régions ».


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    Bien qu'il ait dans le ciel, ainsi qu'Anu, sa promenade réservée, « la route de Bêl », Bêl réside d'ordinaire sur la Grande Montagne de l'Est. Il y accueille chaque année les autres dieux pour fixer les destins du monde, et, dans cette assemblée auguste, c'est à lui qu'appartient la décision suprême.

    Comme Anu, Bêl est le dépositaire des insignes de la royauté, et il les dispense à la créature de son choix. Les rois ne sont donc que les représentants ou vicaires, les patésis, de Bêl. Pour qu'ils s'élèvent au-dessus des autres hommes, il suffit que le dieu prononce leur nom, car la parole de Bêl est toute-puissante :

    La parole de Bêl est un souffle, l'oeil ne la voit pas...
    Sa parole est un déluge qui s'avance, qui n'a pas de rival,
    Sa parole sur les cieux en repos fait reposer la Terre ;
    ...
    Sa parole, lorsqu'elle marche humblement, elle détruit la contrée,
    Sa parole, lorsqu'elle marche grandement, accable les maisons, elle fait pleurer le pays ! ...
    A sa parole les cieux en haut se calment d'eux-mêmes...

    Bêl est donc pour les hommes le dispensateur des biens et des maux. C'est lui notamment qui, dans un jour de colère, fit pleuvoir le déluge pour anéantir l'humanité. Mais il n'hésite pas aussi à intervenir pour délivrer la terre des monstres qui l'infestent. Témoin sa lutte avec le dragon.

    En ce temps, les habitants des villes étaient dans la désolation, car un dragon, issu des flots de la mer, ravageait toute la contrée. Ils se lamentaient et allaient répétant :

    « Qui combattra le dragon et renverra le dragon dans la mer? »

    Les dieux émus tinrent conseil. Bêl leur fit la description du monstre :

    « Il a, dit-il, cinquante doubles lieues de long, et sa bouche est large de six coudées. »
    Les "dieux" mésopotamiens - Page 2 6291

    Tous les dieux tremblaient d'effroi, et nul n'osait affronter le monstre, bien qu'au vainqueur fût réservé le privilège de régner en maître sur la terre. Sur les exhortations de Sîn, le dieu Tichkhon cependant tenta l'entreprise, mais sans succès. Bêl à son tour essaya. En vain commença-t-il par soulever un nuage et déchaîner une affreuse tempête pour anéantir le dragon; il ne parvint à vaincre le monstre qu'en jetant sur lui le sceau de son âme. Abattu enfin, le dragon expira, après que son sang eût coulé pendant trois ans, trois mois et un jour. Et Bêl conquit de la sorte la suprématie sur la terre.

    Au temps où, sous le nom d'Enlil, Bêl régnait à Nippur, il avait pour compagne Ninlil. Par la suite son épouse fut adorée sous le nom de Ninahasag (« la dame de la montagne », parce qu'avec lui, elle résidait sur la Montagne de l'Est. On l'appelait aussi Bêlit, c'est-à-dire « la Dame ». Bien qu'elle porte quelquefois le titre de mère des dieux Ninharsag ou Bêlit n'exerce sur l'olympe babylonien aucune suprématie. Par contre, elle nourrit de son lait sacré ceux que Bêl a destinés à devenir rois parmi les humains. Ainsi, grâce à elle, les souverains de la terre peuvent-ils se glorifier d'une origine céleste. (F. Guirand).

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