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Celse aux Chrétiens
Les deux reproches de Celse aux chrétiens sont :
a) De prétendre que leur religion est la seule véritable, et partant, de vouloir détruire les autres.
b) De refuser de se comporter en citoyens et d'accomplir leur service militaire.
c) En affirmant que le " dieu inconnu " était le leur, le seul vrai, ils rompaient la tolérance établie et instauraient à Rome les guerres de religion dont ils devinrent les premières victimes.
Ce qui apparaissait alors comme une secte nouvelle, les propos ne manquèrent pas : informations données par les chrétiens eux-mêmes pour répandre leur croyance, ragots locaux, et calomnies que Celse en homme mesuré cite sans les reprendre à son compte. Ils furent accusés de tous les crimes y compris de manger les petits enfants, les Juifs l'étaient déjà.
Pour Celse, les chrétiens issus d'un milieu inculte se trompent, tout en ayant des mœurs irréprochables. C'est pour lui la culture qui leur fait défaut et on le sent plein de compassion pour ceux qui vont au sacrifice sans crainte pensant qu'ils vont ressusciter.
Sous les Antonins, il ne fut plus possible d'ignorer les Chrétiens. Leurs noms se rencontrent dans les écrits d'Épictète, de Lucien, de MarcAurèle, de Galien. Lucien, cet ironiste supérieur, qui pourchasse impitoyablement toutes les formes du charlatanisme, les portraiture dans la Mort de Peregrinus. Il ressent pour eux plus de pitié que de mépris: "Ces malheureux, écrit-il se figurent qu'ils seront immortels et qu'ils vivront éternellement, en conséquence, il méprisent les supplices et se livrent volontairement à la mort ". Ce sont des dupes plutôt que des fourbes, pipés plutôt que pipeurs. La foule des fidèles est composée d'âmes crédules et niaises, qui ont renoncé aux dieux de la Grèce pour un sophiste crucifié qui introduisit ces nouveaux mystères et réussit à persuader à ses adeptes de n'adorer que lui ". Parmi les fols qui peuplent le monde, ce ne sont pas, à coup sur, les plus malfaisants.
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