Forum des Religions - Les Origines

La Tour de Babel :: l'origine de l'empire mondial des religions

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    Message  Arlitto Mer 18 Nov 2020 - 17:48

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    Depuis qu'ils sont en mesure de réfléchir, les êtres humains s'interrogent sur l'origine du monde, leur place dans la création et le sens de leur existence, en cherchant chacun à leur manière une réponse à la question de fond posée par Leibniz : « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? ».

    Pour la plupart, hier comme aujourd'hui, il apparaît inconcevable de vivre dans l'ignorance de leurs origines ou/et en n'ayant d'autre but que de satisfaire au jour le jour les besoins physiologiques. Beaucoup ressentent aussi le besoin de se concilier le sort et de se rassurer sur leur avenir...

    Les religions, ensembles de croyances, de mythes et de pratiques (célébrations, rituels alimentaires, inhumation...), sont le fruit de ces exigences. Elles sont aussi un facteur de cohésion sociale. Le mot même de religion, qui vient du latin relegere, aurait même origine que le mot relier selon certains linguistes... La religion est à l'origine ce qui relie et rapproche les hommes entre eux.

    Curieusement, dans la Rome antique, le magistrat qui avait en charge l'organisation des cultes était aussi celui qui, dans les premiers temps de la cité, s'occupait de la gestion des ponts. On l'appelait pour cela pontife (le titre demeure attaché au pape, chef suprême de l'Église catholique). Toutes les grandes religions actuelles sont nées, notons-le, dans le sous-continent indien ou le Moyen-Orient.

    Gottfried Wilhelm von Leibniz
    ( 1er juillet 1646 - 14 novembre 1716)

    Toutes les croyances du monde J2es

    Contemporain d'Isaac Newton, Gottfried Wilhelm von Leibniz a, comme lui, laissé une oeuvre immense dans tous les domaines de l'activité humaine, de la théologie aux mathématiques, en passant par l'histoire, les techniques, la chimie...
    Il a été aussi un diplomate très actif, notamment auprès de Louis XIV, à la cour de Versailles, avant de s'établir en 1676 pour le restant de sa vie à Hanovre, en qualité de bibliothécaire du duc de Brunswick-Lünebourg. C'est là qu'il va développer le concept philosophique de « monade », un constituant élémentaire et indivisible de l'univers, qui en serait aussi le reflet...

    Leibniz a posé la question-clé de la métaphysique, à la source de la religion et de la philosophie : « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? ». Il fut, au XVIIIe siècle, même après sa mort, au centre de tous les débats intellectuels.
    En France, Émilie du Châtelet s'est illustrée en faisant la démonstration expérimentale dans son château de Cirey de son hypothèse sur l'existence, dans tout objet en mouvement, d'une « énergie cinétique » proportionnelle à sa masse... et au carré de sa vitesse.

    Après la mort de cette femme exceptionnelle, son amant Voltaire s'est montré moins amène à l'égard du savant allemand. Il s'est appliqué à ridiculiser son optimisme philosophique dans le conte Candide, inspiré par le tragique séisme de Lisbonne.
    Aujourd'hui, le nom de Leibniz n'est plus attaché qu'à l'invention du calcul infinitésimal
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    Message  Arlitto Mer 18 Nov 2020 - 17:48

    Panthéisme, polythéisme

    Les premiers hommes ont conçu le monde comme un ensemble divin. Cette croyance s'exprime par le terme : panthéisme (du grec pan, tout). Dans le panthéisme, le dieu créateur est le monde lui-même et toutes les composantes du monde possèdent une parcelle de divinité. Dans leurs moments de frayeur ou de crainte, les hommes invoquent la protection de l'une ou l'autre d'entre elles (divinité de la foudre, des moissons, de la chasse, de la pluie...). Souvent, ils se tournent vers les sorciers ou chamans pour apaiser les éléments ou deviner l'avenir... Les religions qui prêtent une âme divine à tous les éléments de l'univers : rochers, rivières... peuvent être dites aussi animistes (du latin anima, souffle vital). Le shintoisme, religion officielle du Japon, est la plus connue des religions animistes.

    Les premières cités, il y a environ 10.000 ans, avaient chacune un dieu ou une déesse attitré. Ces cités se sont rapprochées pour constituer des États importants, comme en Égypte, ou pour commercer entre elles, comme en Grèce, en Arabie... Leurs habitants ont alors pris l'habitude de prier indifféremment les dieux de l'une ou l'autre cité. C'est ainsi que s'est développé le polythéisme, religion qui admet l'existence de plusieurs dieux ou divinités (le mot polythéisme a été forgé avec les mots grecs polus, nombreux, et theo, dieu). L'hindouisme est la principale religion polythéiste d'aujourd'hui (et la troisième religion par le nombre de ses fidèles, près d'un milliard). L'hindouisme compte des dissidences comme le jaïnisme, minoritaire mais influent.

    Le polythéisme et le panthéisme se sont épanouis dans les communautés en contact avec une nature exubérante ; dans les pays de la mousson, dans les forêts, le long des rivages tempétueux de la Méditerranée.






    chaman, chamanisme

    On appelle chamans (du mot samana, religieux, en pali, langue de l'Inde du sud) les sorciers des religions ancestrales de Sibérie et d'Asie septentrionale. Le mot s'applique par extension aux sorciers et prêtres des religions primitives. Le chamanisme désigne un ensemble de pratiques mêlant magie et religion et le chamaniste, l'adepte de ces pratiques.





    Le shintoisme


    Naissance légendaire du Japon

    Le 11 février de l'an 660 avant JC, Jimmu Tennô, un descendant de la déesse du soleil, Amaterasu Omikami, érige le premier palais du Japon.
    De ce jour date la naissance de l'Empire du Soleil levant.

    C'est du moins ce qui ressort de deux livres sacrés rédigés au VIIIe siècle de notre ère, le Kojiki et son complément, le Nihongi. Ils racontent comment plusieurs générations de divinités se succédèrent dans le ciel et sur la terre jusqu'à l'avènement d'Izanagi et de sa soeur Izanami. De leur union naquirent l'archipel nippon et les esprits divins qui l'habitent (les Kami).

    Izanami étant morte en couches, Amaterasu Omikami naît peu après de l'oeil droit d'Izanagi. Un temps malmenée par son frère Susano, elle choisit de se cacher dans une grotte, privant le monde de sa lumière et de sa beauté. Les divinités réussissent par ruse à l'en faire sortir en proclamant qu'elles ont déniché une déesse qui surpasse en beauté toute la création. Curieuse, Amaterasu consent à sortir pour s'en rendre compte et que voit-elle en fait de beauté suprême ? Elle-même dans le reflet d'un miroir !

    Réconciliée avec son frère, elle prolonge avec lui la lignée divine jusqu'à un humain d'essence divine, Jimmu Tennô, premier empereur nippon.
    Fête nationale

    En 1872, l'empereur Meiji a fait officiellement du 11 février l'anniversaire de la fondation de l'empire selon la tradition shintô. Abolie par les Américains en 1945, la fête nationale a été rétablie en 1966.
    La voie des esprits


    La déesse Amaterasu rappelle la Déesse-Mère des premières sociétés humaines, du temps où la femme trônait encore au centre de la vie sociale.

    Toutes les croyances du monde Aury
    Elle figure au centre du culte shintô, la religion traditionnelle du Japon et est honorée dans le célèbre sanctuaire d'Ise, entre Osaka et Tokyo. Celui-ci, comme tous les sanctuaires shintô, est séparé du monde temporel par un portique symbolique, le torii (photo ci-contre).

    Shintô est un mot chinois qui dérive de shen (esprit) et tao (voie). Sa traduction japonaise est Kami no michi, ou voie des esprits.
    Le shintô reconnaît en effet la présence d'esprits (Kami) dans les éléments de la nature (lacs, rochers, grottes, forêts....). Ces esprits se déplacent, tantôt dans la montagne, tantôt dans la vallée.... Il en existerait 800 millions (!), les plus célèbres Kami étant Hachiman, Inari, Tenjin.... à la limite Amaterasu elle-même.

    Pour l'historien Odon Vallet, «le Japon demeure le seul grand pays de la planète dont la religion principale puisse être qualifiée d'animiste» (Histoire des religions, Gallimard). Mais l'affirmation est discutable car les esprits du shintô se déplacent et ne se confondent pas avec les éléments naturels ou les objets, alors que les religions proprement animistes attribuent une âme aux objets et aux éléments de la nature eux-mêmes (c'est le sens du mot animisme).
    Le shintoïsme, religion officielle du Japon

    En 1867, quand l'empereur Meiji s'approprie le pouvoir absolu, il a soin de réaffirmer sa filiation avec Amaterasu et le caractère sacré de sa dynastie. Il instaure aussi un shintô d'État au détriment du bouddhisme importé de Chine.

    Après la défaite de 1945, sous la pression des Américains, l'empereur Shôwa, connu de son vivant sous le nom de Hirohito, convient publiquement qu'il n'est pas d'ascendance divine. Les liens entre l'État et le culte shintô sont officiellement coupés.
    Le shintô des sanctuaires demeure néanmoins très vivant. Ainsi, lorsque débutent de grands travaux comme le percement d'un tunnel, un prêtre shintoïste ne manque pas de bénir le chantier pour apaiser les esprits de la nature.

    Cela dit, si la majorité des Japonais font allégeance au shintô, la majorité, et souvent les mêmes, suivent avec la même ferveur les préceptes bouddhistes. Cette religion a été introduite avec succès sur l'archipel au VIe siècle de notre ère.
    Détachée de la nature et de la matière, elle s'oppose de toutes les façons possibles au shintoïsme. Cela ne rebute pas les Japonais qui pratiquent un syncrétisme pratique : ils sont shintoïstes dans les événements heureux (naissances, mariages) et bouddhistes dans les événements graves, en particulier les funérailles.

    Jean-François Zilberman.
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    Message  Arlitto Mer 18 Nov 2020 - 17:49

    3100 à 30 avant JC

    L'Égypte... un don du Nil


    L'
    [ltr]Égypte des pharaons[/ltr]
     a prospéré pendant près de 3 millénaires. Aucun autre État ni aucune autre civilisation ne peut en dire autant... Elle doit en bonne partie sa longévité et sa grandeur à son environnement géographique : une vallée fertile isolée par le désert.

    Toutes les croyances du monde 5d1h

    « L'Égypte est un don du Nil »
    Vers 6500 av. J.-C., le Sahara précédemment fertile se transforme en désert. Ses habitants cherchent leur survie en se regroupant sur les bords du Nil.
    Né au sud, dans les montagnes d'Éthiopie, le fleuve coule vers la Méditerranée, au nord, en traversant le désert sur plus de mille kilomètres. Tous les ans, en septembre, gonflé par la fonte des neiges d'Éthiopie, il sort de son lit et inonde sa vallée. En se retirant, au mois de décembre, il laisse dans la vallée un limon très fertile. Il s'agit de la terre arrachée aux hauts plateaux d'Éthiopie.

    Les paysans de la vallée arrivent très vite à tirer le meilleur parti des crues du fleuve. Grâce au limon, ils obtiennent en un temps record d'abondantes récoltes de céréales. Ces résultats sont rendus possibles grâce à une mise en commun des efforts de tous et à des règles strictes pour le partage des terres et l'entretien des canaux d'irrigation et de drainage.

    Le roi du pays (désigné sous le terme de pharaon) devient le garant de l'ordre social indispensable à la gestion des crues. Il est assisté par de nombreux fonctionnaires et des 



    [ltr]scribes[/ltr]


     sélectionnés pour leur maîtrise de l'écriture. Certains archéologues pensent que les besoins administratifs sont à l'origine de l'écriture égyptienne, à base d'


    [ltr]hiéroglyphes[/ltr]


     (idéogrammes), à peu près contemporaine de l'écriture cunéiforme de Mésopotamie (ou même antérieure).

    Pendant la crue du fleuve, quand il est impossible de travailler dans la vallée, les paysans se mettent au service de l'administration royale et construisent des canaux d'irrigation, des digues mais aussi des temples, des palais et des tombeaux. Ainsi naît le premier État de l'Histoire. Le voyageur grec Hérodote, découvrant le royaume des pharaons sur son déclin, a pu écrire avec justesse :  « L'Égypte est un don du Nil ».

    L'Égypte des pharaons

    Toutes les croyances du monde Rvbh L'Égypte, premier État historique, est né du regroupement des hommes sur les bords du Nil, à l'abri du désert environnant et de la nécessité de gérer collectivement les crues du fleuve pour en tirer le meilleur parti

    La religion, ciment social
    Le ciment de l'Égypte ancienne est la religion. Hérodote l'a bien compris en présentant les Égyptiens comme « les plus religieux de tous les hommes ». À l'origine, chaque cité avait ses propres divinités, souvent des dieux à corps humain et tête d'animal.
    Avec l'émergence d'un État centralisé, ces divinités sont réunies dans une cosmogonie commune. Tous les habitants partagent la même vision de la création du monde, avec une place privilégiée pour Rê (plus tard appelé Amon).



    C'est le dieu-Soleil, qui dispense la vie sur la Terre. Sa domination sur les autres dieux du panthéon égyptien fait dire à certains historiens que la religion des pharaons était somme toute plus proche du monothéisme que du polythéisme.

    Sous l'Ancien Empire, les Égyptiens tendent à penser que seuls les pharaons et leur entourage méritent d'être momifiés et d'accéder à la vie éternelle. D'où les énormes tombeaux en pierre que se font construire les premiers pharaons dans l'espoir que leur cadavre y soit conservé à l'abri des pillages et de la putréfaction. Au fil des siècles, ils accèdent à l'idée plus réconfortante que la résurrection est accessible à tout un chacun.
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    Message  Arlitto Mer 18 Nov 2020 - 17:49

    Hindouisme

    La troisième religion du monde

    L'hindouisme, né dans la vallée du Gange il y a plus de 2000 ans, est aujourd'hui la religion de 80% des habitants de l'
    [ltr]Union indienne[/ltr]
    . Il est présent dans les diasporas indiennes ainsi que dans quelques terres qui furent autrefois sous l'influence culturelle de l'Inde comme par exemple l'île de Bali, en Indonésie, dont le million d'habitants est très majoritairement hindouiste.

    Avec plus d'un milliard de fidèles, c'est la troisième religion de la planète après le christianisme et l'islam mais elle est étroitement identifiée à l'Inde, celle-ci étant d'ailleurs souvent qualifiée d'Hindoustan (pays de l'hindouisme).
    Béatrice Roman-Amat

    Du védisme à l'hindouisme
    Les envahisseurs Indo-Européens, qui ont envahi le nord de la péninsule indienne au IIe millénaire avant JC, ont amené avec eux le védisme. Cette ancienne religion, à l'origine de l'hindouisme actuel, est fondée sur les quatre Véda, livres sacrés dont le nom qui signifie «savoir» en sanskrit ou sanscrit (la langue sacrée de l'hindouisme) :

    1) les Mantra (prières et invocations), 2) les Brahmana (réflexions sur les Mantras), 3) les Aranyakas (textes laissés par les ascètes), 4) les Upanishads (entretiens et paraboles philosophiques).

    Toutes les croyances du monde Ryrf
    Postérieurement aux textes védiques, on trouve les Puranas, qui racontent les exploits des divinités, et deux grandes épopées en vers : le Ramayana et le Mahabharata (NB : Bharat est l'autre nom de l'Inde).

    Le Ramayana et le Mahabharata, rédigés approximativement entre le III siècle avant JC et le IIIe siècle après JC, mettent en scène les dieux Krishna et Rama. Ils sont considérés comme les premiers textes proprement hindouistes.
    Les dieux hindous doivent beaucoup aux dieux védiques, notamment le redoutable Indra, dieu de l'orage, qui lance les éclairs et monte un immense éléphant blanc. La plupart des attributs des dieux védiques ont été reportés ultérieurement sur Shiva, Vishnou et Brahmâ.

    On considère généralement qu'au védisme a d'abord succédé le brahmanisme - phase au cours de laquelle fut fixé le système des castes -. Plus «philosophique» que le védisme, cette religion estessentiellement fondé sur des rituels.
    Au VIe siècle avant notre ère, la suprématie du brahmanisme en Inde est remise en cause par l'émergence de deux nouvelles religions : le 
    [ltr]jaïnisme[/ltr]
     et le 
    [ltr]bouddhisme[/ltr]
    . Le bouddhisme partage avec le brahmanisme les notions de samsara (cycle des existences terrestres) et de nirvana, mais conteste le système des castes et l'idée même de divinité. En Inde, il a connu son apogée sous le règne de l'empereur Ashoka, qui s'est converti à la nouvelle religion au IIIe siècle avant JC.
    Ensuite, entre 200 et 800 après JC, le bouddhisme a décliné jusqu'à pratiquement disparaître du sous-continent, cependant que le brahmanisme connaissait une renaissance sous la forme de l'hindouisme.

    Contrairement au brahmanisme, l'hindouisme professe que l'être humain peut trouver la libération dans la dévotion absolue à une divinité (bhakti) et pas seulement dans le renoncement au monde et l'ascétisme. Il cultive l'idée d'un ordre cosmique et social, le dharma, qui définit les devoirs auxquels sont astreints les hommes. Ceux-ci sont soumis selon leurs bonnes et mauvaises actions à de perpétuelles renaissances, le karma, jusqu'à ce qu'ils parviennent à se fondre dans la substance même de l'univers, le Brahman, c'est-à-dire Dieu, dont le panthéon hindou n'est que la manifestation.

    Un individu qui n'agit pas conformément au dharma peut se retrouver réincarné en animal. Une femme ne peut accéder directement à la moksha (délivrance) : elle doit auparavant se réincarner en homme.
    Les castes

    La division sociale en quatre castes ou «varna» (d'un mot qui signifie couleur) dérive de cette foi : au sommet de l'échelle sociale se tiennent les brâhmanes, spécialistes des rites, prêtres et enseignants, puis les kshatriya ou kshatria (guerriers), les vaiçya ou vaisa (travailleurs) et les çudras ou sudra (serviteurs).

    Les brâhmanes seraient sortis de la bouche du dieu Brahmâ, les kshatriya de ses bras, les vaisa de ses cuisses et les sudra de ses pieds. Chacune de ces castes est divisée en une multitude de sous-castes, parfois proches de corporations de métiers, qui diffèrent selon les régions. On naîit dans une caste et seules la mort et la réincarnation permettent de lui échapper.

    Restent les hors-caste ou «intouchables», communément méprisés (environ 15% de la population indienne) : ils sont connus en Occident sous le nom de paria (d'après le mot tamoul qui les désigne). Gandhi, par compassion, les appelait «Harijan» (enfants de Dieu). Eux-mêmes revendiquent l'appellation de «Dalit» (opprimé en hindi). Situés hors de l'échelle des castes, ils sont traditionnellement cantonnés aux tâches considérées comme les plus impures : le nettoyage des latrines, le ramassage des déchets... Un hindou orthodoxe considérait encore il y a quelques années que le simple contact de l'ombre d'un intouchable suffisait à souiller un brâhmane, qui devait alors se purifier.

    Le Panthéon hindou
    Le Panthéon hindou se construit autour d'une trinité de dieux, la Trimurti, composée de Brahmâ le créateur, Shiva le destructeur et Vishnou le conservateur des mondes. Tous les dieux émanent de Brahman, principe divin fondamental, éternel et incréé.

    Brahmâ :
    Dieu créateur de l'univers, Brahmâ devrait avoir existé avant les autres dieux, mais il est souvent représenté sortant du nombril de Vishnou, comme pour symboliser l'interaction entre les différentes divinités. Son épouse Saraswati est la déesse de la connaissance. Dieu plus lointain que Shiva et Vishnou, Brahmâ ne dispose que d'un nombre infime de temples dédiés à son culte (celui de Pushkar, au Rajasthan, est le plus connu d'entre eux).

    Shiva :
    Honoré sous la forme du lingam (symbole phallique), Shiva incarne la destruction mais aussi la renaissance rendue possible par cette destruction. Représenté de multiples façons, il est parfois Nataraja, le seigneur de la danse cosmique, parfois un ascète pratiquant le yoga, les cheveux emmêlés, vêtu d'une peau de tigre et couvert de cendres. Souvent effrayant, il brandit un trident et porte des serpents en colliers.

    Vishnou :
    Préservateur de l'équilibre entre création et destruction, Vishnou est un dieu plus doux que Shiva. Bon et miséricordieux, il est assis sur un lotus, près de son épouse Lakshmi, la déesse de la prospérité, particulièrement vénérée des commerçants. Quand il doit sauver le monde, il descend sur terre sous la forme d'un de ses avatars. Parmi ses nombreuses incarnations se trouvent KrishnaRama et Bouddha (intégré dans le Panthéon hindouiste pour éviter que la naissance du bouddhisme, hérésie du brahmanisme, n'en sape les fondements).
    Krishna, allègre joueur de flûte à la peau bleue, est un dieu très populaire. Ses aventures avec les bergères ont des similitudes avec les cultes dionysiaques de la Grèce antique.

    Ganesh :
    Ganesh, dieu à tête d'éléphant, fils de Shiva et de Parvati, jouit d'une popularité extrême, et pour cause : c'est le dieu qui permet de surmonter les obstacles de la vie quotidienne ! On le prie avant de passer un examen, de faire construire une maison ou d'entreprendre un voyage. Il est particulièrement vénéré à Bombay.





    jaïnisme

    Le jaïnisme est l'une des plus anciennes religions de l'Inde. Son nom vient d'un mot qui signifie «victorieux» en sanskrit, la langue sacrée du nord de l'Inde. Cette religion promeut la non-violence. Elle est fondée sur une ascèse qui mène à la libération de l'âme (le «nirvana» en sanskrit).
    Le jaïnisme a été réformé au VIe siècle avant JC par Mahavira. Celui-ci, qui rejette (comme son contemporain Bouddha) les rites et les castes de l'hindouisme, est considéré par les Jaïns comme le 24e et dernier de leurs guides (ou Tirthankara). Le fils du premier de ces guides, un roi appelé Bhârata, aurait donné son nom à l'Inde moderne : Bhâratavarsha (le pays de Bhârata). Les jaïns sont aujourd'hui environ 5 millions en Inde (0,5% de la population) et 200.000 dans divers pays anglo-saxons ainsi qu'au Japon.
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    Message  Arlitto Mer 18 Nov 2020 - 17:50

    Monothéisme

    Les horizons plus sereins et semi-arides du Moyen-Orient, des plateaux iraniens et de l'Égypte ont vu la naissance de religions fondées sur un Dieu unique et tout-puissant, existant de toute éternité.

    À la grande différence des divinités panthéistes, ce Dieu est extérieur au monde, transcendant. Ce Dieu est au cœur des religions dites monothéistes. Les religions de l'Égypte pharaonique constituent une transition entre le panthéisme des origines et le monothéisme. Isis et Osiris, dieux principaux des Égyptiens, sont partie prenante d'une divinité supérieure représentée par le Soleil, Rê ou Aton.

    Vers 1200 avant JC, une communauté originaire de Chaldée et établie dans la vallée du Nil a émigré vers la Palestine sous la conduite d'un chef mythique nommé Moïse. Celui-ci a renouvelé la foi religieuse de sa communauté, les 

    [ltr]Hébreux[/ltr]

    . Il a imposé un monothéisme strict, le premier sans doute (d'après les mots grecs mono, unique, et theo, dieu).

    Sur les plateaux iraniens est né aussi vers 600 avant JC une confession monothéiste originale et puissante, le 

    [ltr]mazdéisme ou zoroastrisme[/ltr]

    , qui professe l'immortalité de l'âme et est organisée autour d'un clergé de mages chargés d'interpréter les révélations divines. Après avoir séduit la Perse ancienne, cette religion ne rassemble plus qu'un très petit nombre de fidèles.

    En Judée, à l'époque de l'occupation romaine, un prédicateur du nom de Jésus attire les foules... Ses disciples présentent comme Dieu, Fils de Dieu. Sous l'influence de Paul de Tarse, le 

    [ltr]christianisme[/ltr]

     rompt avec le judaïsme et devient une religion à vocation universelle, proclamant pour la première fois l'unité de tous les hommes en Dieu, sans distinction de sexe, de statut ou de race.

    Six cents ans plus tard, dans le désert d'Arabie, un prophète, Mahomet, se proclame envoyé de Dieu et fonde la troisième des grandes religions monothéistes, l'

    [ltr]islam[/ltr]

    . Comme le christianisme, avec lequel elle entre en concurrence, c'est une religion à vocation universelle. Il s'ensuit dans le monde euro-méditerranéen une scission du monde occidental entre 

    [ltr]société islamique et société chrétienne[/ltr]

    . Christianisme et islam sécrètent régulièrement des dissidences. Ainsi sont apparus à l'époque contemporaine l'

    [ltr]Église des Mormons[/ltr]

     et le 

    [ltr]bahaisme[/ltr]

    .

    Le monde chinois, qui représente selon les époques le cinquième ou le quart de l'humanité, adhère en partie, depuis deux millénaires, à la doctrine de Bouddha, un prédicateur indien du VIe siècle avant JC. Le 

    [ltr]bouddhisme[/ltr]

     ignore le concept de Dieu. Il ne se soucie pas de l'existence éventuelle d'un Dieu et l'on pourrait le dire... agnostique (un mot forgé avec le suffixe privatif grec a- et le mot gnosis qui désigne la connaissance).
    Cette religion est à proprement parler un «athéisme», fondé sur une cosmogonie subtile et de grandes exigences morales. Rien à voir toutefois avec l'athéisme laïc qui s'est en bonne partie substitué à la foi chrétienne en Europe et se traduit par l'indifférence à l'égard des interrogations métaphysiques sur le sens de la vie et la création du monde.

    À l'encontre des lieux communs qui ont cours en Europe, notons que la religion n'a 

    [ltr]pas de responsabilité directe[/ltr]

     dans la plupart des grandes tragédies qui ensanglantent périodiquement la planète. Ainsi est-elle totalement absente des grands drames du XXe siècle (plus de 100 millions de victimes) : guerres mondiales, répressions nazies et communistes, génocides (les Juifs, comme les Arméniens et les Tutsis, n'ont pas été exterminés en raison de leur religion mais de leur prétendue «race»
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    Message  Arlitto Mer 18 Nov 2020 - 17:50

    1800 avant JC à nos jours
    Le judaïsme, le Dieu unique et la Bible


    Les premiers Hébreux honoraient vraisemblablement un dieu tutélaire et protecteur comme chaque cité ou tribu du Moyen-Orient, au IIe millénaire avant JC.

    Leur religion, le judaïsme, évolue vers le monothéisme et la foi en un Dieu unique, Yahvé, après la destruction du royaume d'Israël par les Assyriens (722 avant JC). Elle prend sa forme définitive après la destruction du royaume de Judée par les Babyloniens (597 avant JC) et pendant l'exil de Babylone, au VIe siècle avant JC.

    Les Hébreux attendent le Messie qui les délivrera de l'oppression. Le mot, d'origine araméenne, signifie oint du Seigneur ; il se traduit en grec par... Christ (Jésus de Nazareth - Jésus-Christ - se présentera plus tard comme le Messie tant attendu mais seule une fraction des juifs le suivront ; ils fonderont le christianisme).

    La vie religieuse des juifs s'ordonne autour de rituels importants, à commencer par la circoncision, une petite opération chirurgicale obligatoire pour tous les garçons. La Pâque, qui commémore la fuite d'Égypte, est la fête la plus importante devant le Yom Kippour ou Grand Pardon. En décembre, la Hanoukka ou Fête des Lumières, commémore une victoire des Hébreux sur les Grecs en 164 avant JC. Elle donne lieu à un échange de cadeaux.

    Le 

    [ltr]Temple de Jérusalem[/ltr]

     est le coeur géographique et affectif du judaïsme. Il conserve les textes sacrés ainsi qu'un chandelier sacré à sept branches, la Ménorah.

    Le Temple a été construit par le roi Salomon pour abriter l'Arche d'Alliance, détruit par Nabuchodonosor, reconstruit une première fois après le retour des juifs de Babylone puis à nouveau par Hérode, avant d'être définitivement détruit par les Romains. Les vestiges actuels, réduits à un mur d'enceinte, le Mur des Lamentations, témoignent des drames subis par les Hébreux au cours de leur longue Histoire.

    La Bible
    Le judaïsme puise ses sources dans la Bible. Il s'agit d'un ensemble de livres qui relatent l'alliance conclue entre le Dieu unique et les Hébreux, selon l'annonce faite à 

    [ltr]Abraham[/ltr]

     et confirmée à Moïse. Ces livres ont été rédigés par des scribes ou érudits juifs, entre l'an 500 et l'an 150 avant Jésus-Christ. Ils incluent des épopées, des annales royales, des récits mythologiques, des poèmes, des prières formulées par des prophètes ainsi que des textes juridiques.

    Les rédacteurs ont utilisé des compilations de textes anciens, des archives de diverses origines et de différentes époques, mais probablement pas beaucoup plus haut que le VIIe ou le VIII e siècle avant JC. La plupart des événements relatés dans la Bible sont censés se dérouler au IIe millénaire avant JC à moins qu'ils ne se perdent dans la nuit des temps.

    Les scribes, notons-le, ne cherchaient pas à retrouver l'histoire du peuple hébreu au sens des historiens modernes. Ils voulaient montrer que, depuis l'origine, ce peuple avait noué une alliance avec un dieu unique et que celui-ci s'est manifesté à travers toutes sortes de péripéties. Il s'agit donc d'un récit théologique dans lequel les historiens et les archéologues peuvent parfois, surtout pour les périodes postérieures au Xe siècle, trouver des informations historiques.

    Le Pentateuque
    -  Les cinq premiers livres (

    [ltr]Genèse[/ltr]

    ExodeLévitiqueNombres et Deutéronome) sont les plus anciens. Ils racontent la création du monde et les origines du peuple hébreu (ou juif) en s'inspirant des récits oraux qui ont circulé de génération en génération pendant des siècles et des siècles.

    Centrés sur les rapports entre Dieu et le peuple d'Israël, ils constituent le fondement de la religion juive. Le Lévitique définit en particulier les règles qui s'imposent aux pratiquants de la religion. Ces livres constituent un tout appelé le Pentateuque (d'un mot grec qui désigne les cinq étuis qui renferment les rouleaux correspondants) ou plus simplement la Loi, ou Tora en hébreu.

    - Les livres des prophètes
    Les huit livres suivants sont les livres prophétiques. Ils évoquent l'Histoire des Hébreux, de leurs rois, de leurs juges et de leurs prophètes jusqu'au retour de la captivité de Babylone (JosuéLes JugesSamuelLes RoisEsaïeJérémieEzéchielLes douze petits prophètes).

    - Les Écrits
    La Bible judaïque s'achève par onze livres (les Écrits). Il s'agit de recueils de philosophie ou de poésie : Les Psaumesle livre de JobLes Proverbesle livre de RuthLe Cantique des CantiquesQohéleth (ou l'Ecclésiaste), Les Lamentationsle livre d'Estherle livre de Danielle livre d'Esdrasle livre de Néhémieles Chroniques.

    De la Bible judaïque à la Bible chrétienne
    La Bible est aussi à la base des 

    [ltr]confessions chrétiennes[/ltr]

     tout en s'écartant de la tradition juive.
    La Bible chrétienne comporte deux parties :
    -  la première se confond à peu près avec la Bible judaïque et les chrétiens la désignent comme l'Ancien Testament (Testament désigne ici l'Alliance entre Dieu et les hommes),
    -  la seconde rassemble 27 livres rédigés en grec, dont les 

    [ltr]Évangiles[/ltr]

     et les Actes des Apôtres ; elle est désignée comme le 

    [ltr]Nouveau Testament[/ltr]

     (ou nouvelle Alliance).

    Bible dérive du mot grec biblion qui désignait à l'origine n'importe quel livre. Ce mot venait lui-même de la ville phénicienne de Byblos, spécialisée dans le commerce du papyrus (d'où nous vient le mot papier). Cette ville était célèbre sous l'Antiquité pour ses artisans relieurs.

    Le mot Bible est employé dans son sens actuel à partir du IVe siècle après Jésus-Christ, époque à laquelle 

    [ltr]saint Jérôme[/ltr]

     entreprit de traduire l'Ancien et le Nouveau Testament en latin
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    Message  Arlitto Mer 18 Nov 2020 - 17:51

    660 av. J.-C.

    Zoroastre et le mazdéisme, première religion des Perses


    Le mazdéisme (de Mazda, Dieu, dans la langue perse) est la religion traditionnelle de l'ancienne Perse.

    Cette religion est l'un des premiers monothéismes et, pour la première fois dans l'Histoire humaine, promet à tous les hommes l'immortalité de l'âme sous réserve du jugement dernier. À ce titre, elle va inspirer la religion hébraïque, le christianisme et, par leur intermédiaire, l'islam.

    Un monothéisme avant l'heure

    Les anciens Perses ont reçu leur religion d'un prophète du nom de Zoroastre ou Zarathoustra. Il naquit vers 660 avant JC en Bactriane (l'actuel Afghanistan) et fut à peu de chose près le contemporain de Périclès, Bouddha et Confucius.

    Toutes les croyances du monde 27od

    Zarathoustra eut une révélation du dieu Ahura-Mazda, ou Ormuzd, d'où sortit le livre saint de l'Avesta. Dans ce livre, le prophète décrit la lutte entre le royaume de la Lumière et celui des Ténèbres (Ahriman). Il promet à tous les hommes l'immortalité de l'âme sous réserve du jugement dernier.

    Ahura-Mazda engendre Mithra, dieu du soleil, de la lune et des étoiles. Le feu est le fils d'Ahura-Mazda. Pour cette raison, les anciens Perses, massivement ralliés à la religion de Zarathoustra, le mazdéisme, aussi appelé zoroastrisme, n'éteindront jamais les feux sacrés.

    Le mazdéisme donne une place prépondérante aux mages, ou prêtres, chargés d'interpréter les révélations de Zarathoustra. Il introduit dans la société perse des prescriptions morales rigoureuses : vérité, honnêteté.... Mais il tolère une grande liberté sexuelle, la polygamie et les mariages consanguins.


    Des zoroastriens au pied de la crèche

    Les chrétiens célèbrent à l'occasion de l'Épiphanie, le 6 janvier, l'adoration de l'enfant Jésus par des mages venus d'Orient.
    L'évangéliste Matthieu, qui raconte cette péripétie, ne voyait pas ces mages comme des «rois», selon une enjolivure médiévale, mais plus vraisemblablement comme des prêtres zoroastriens. Leur venue signifiait l'allégeance du vieux monothéisme iranien au nouveau.



    Toutes les croyances du monde Iocn Le mazdéisme s'est épanoui en Perse sous les souverains sassanides, de 224 (victoire des Sassanides sur les Parthes) à 651 (défaite des Sassanides face aux Arabes). Les Sassanides ont fait du mazdéisme la religion d'État. Ils voulaient de la sorte effacer les souvenirs de la période hellénistique et renouer avec la glorieuse dynastie perse des Achéménides (Cyrus, Darius, Xerxès et les autres...).
    Le mazdéisme survit de nos jours chez les Guèbres d'Iran et les Parsis de Bombay (Inde), qui restent des minorités actives et influentes.
    René Castillon



    Mani et le manichéisme
    Né le 14 avril 216 non loin de Ctésiphon, capitale des souverains séleucides, le prédicateur Mani (ou Manès) a inspiré une religion originale qui se réfère au christianisme mais s'inspire aussi du mazdéisme, l'ancienne religion des Perses. Cette religion, qui porte son nom, est le manichéisme. On en a fait un adjectif, manichéen, pour qualifier un jugement sans nuance.
    Le manichéisme est influencé par la gnose, une doctrine ésotérique en marge du christianisme officiel. Il suppose l'existence de deux principes à l'origine du monde : un Dieu bon, qui a créé toutes les réalités spirituelles (les anges et les âmes) et un démiurge mauvais, qui a forgé toutes les réalités matérielles (les corps). Tout en se référant à la Bible, sa doctrine religieuse, le manichéisme, se présente comme une variante du mazdéisme (la religion traditionnelle des Perses) qui, elle aussi, à sa manière, exalte la lutte du Bien contre le Mal.
    Suite à une entrevue avec le prédicateur, le roi de Perse Sapor 1er (ou Chapur) a bien voulu protéger la nouvelle religion tout en faisant du mazdéisme la religion officielle de son empire. Le manichéisme a connu ainsi un bref succès et s'est diffusé jusque dans le bassin méditerranéen où il a été vivement combattu par Saint Augustin. Il a inspiré le courant gnostique et le mazdakisme. Beaucoup plus tard, le catharisme a été également accusé de penchants manichéens.
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    Message  Arlitto Mer 18 Nov 2020 - 17:51

    30 à nos jours

    La foi chrétienne


    On appelle christianisme l'ensemble des confessions religieuses fondées sur l'enseignement de Jésus-Christ.
    Les fondamentaux du christianisme

    Toutes les confessions chrétiennes partagent la foi en un Dieu unique en trois personnes : Père, Fils, Saint Esprit (c'est le « mystère de la Trinité »). Dieu a créé l'univers et placé en son centre l'être humain, qu'il a voulu libre, capable de choisir le bien comme le mal.

    L'Homme ayant fait un mauvais usage de sa liberté, Dieu a envoyé son Fils sur la terre et celui-ci s'est incarné en la personne de Jésus-Christ. Il a été persécuté et crucifié. Par sa mort injuste, il a réparé les péchés des hommes. Par sa résurrection miraculeuse, il a témoigné de la victoire de la vie sur la mort. Il a permis à tous les hommes de retrouver l'espérance en la vie éternelle et en la contemplation de Dieu.

    Toutes les croyances du monde Bzy4



    Jésus et les premiers chrétiens
    Connu sous le nom de Jésus - ou Iéshoua (Dieu sauve en araméen) -, l'inspirateur du christianisme serait né à Bethléem, en Judée (alors province romaine), aux alentours de l'an 6 d'avant notre ère. Il aurait ensuite vécu auprès de ses parents à Nazareth, en Galilée.

    Il entame sa prédication vers l'âge de 30 ans. Prêchant de ville en ville, il suscite d'importants rassemblements de foules mais l'opposition des prêtres qui gardent le Temple de Jérusalem et assurent le culte israélite lui vaut d'être livré aux Romains, condamné à mort et crucifié. Ses disciples disent qu'il est ressuscité au bout de trois jours, à Pâques, avant de monter aux cieux.

    Les disciples de Jésus appelaient volontiers celui-ci Christ. Ce mot signifie en grec : « oint ». C'est pour cela que plus tard, à Antioche puis dans le reste de l'empire romain, on a appelé chrétiens les adeptes de la nouvelle religion. Le mot Messie, transcription française de l'hébreu Mashiah, a la même signification...

    L'existence de Jésus de Nazareth, sa 


    [ltr]naissance[/ltr]


    , sa prédication et sa mort sur la croix, reposent sur différents 


    [ltr]témoignages[/ltr]


    . Ces événements ainsi que sa 


    [ltr]résurrection[/ltr]


     ont donné lieu à de nombreux écrits de la part de ses disciples dès les années 50 de notre ère.

    La foi chrétienne se fonde sur un ensemble de textes :
    1- La 


    [ltr]Bible judaïque[/ltr]


    . Elle raconte l'alliance de Dieu avec le 


    [ltr]peuple hébreu[/ltr]


    . D'où l'autre appellation que lui donnent les chrétiens : l'Ancien Testament (testament, traduction latine de l'hébreu berîth, signifiant tout simplement alliance).
    2- Les 


    [ltr]quatre Évangiles[/ltr]


     officiels et quelques autres textes comme les lettres ou épîtres de 


    [ltr]Paul[/ltr]


    , les Actes des Apôtres, écrits par 


    [ltr]Luc[/ltr]


    , l'Apocalypse de 


    [ltr]Jean[/ltr]


    . Ces textes écrits au Ier siècle de notre ère nous sont parvenus en grec (la langue la plus parlée autour de la Méditerranée à cette époque).
    Ils racontent le parcours de Jésus-Christ, sa naissance, sa prédication, sa condamnation et sa mort sur la croix ainsi que sa résurrection supposée et son ascension au ciel. Ils constituent un ensemble de textes que l'on appelle Nouveau Testament pour le distinguer de l'Ancien Testament.
    3- À ces textes, il faut ajouter les textes de la Tradition, élaborés au fil des siècles par les 


    [ltr]Pères de l'Église[/ltr]


     (Augustin, Jérôme, Léon, Basile...) et approuvés par la communauté des chrétiens. C'est à eux que la foi chrétienne doit sa cohérence... et ses subtilités théologiques, à l'origine d'une interminable exégèse (analyse des textes religieux).

    La foi chrétienne
    Selon les textes fondateurs et en particulier ceux de la Tradition, Jésus est le Fils dans la Sainte Trinité qui réunit un Dieu en trois personnes : le Père, le Fils et le Saint Esprit.
    Saint Paul, le premier, présente clairement le Christ comme « envoyé par son Père », autrement dit le Fils de Dieu.

    Ainsi le christianisme se distingue-t-il des autres religions par la foi en un Dieu unique, proche des hommes, qui les aime assez pour venir parmi eux, mourir et ressusciter, afin de les éloigner du péché et de leur assurer la vie éternelle.
    Le Christ, qui est né et a grandi dans le ménage d'un charpentier de Galilée, parle à ses disciples en termes très concrets, avec des formules qui sentent le terroir et sont compréhensibles de tous. Il s'exprime volontiers par paraboles (récits allégoriques porteurs d'une morale).

    En opposition avec le judaïsme, le Christ rejette les rituels astreignants, les interdits alimentaires et le repos obligatoire du sabbat. « Il n'y a rien d'extérieur à l'homme qui puisse le rendre impur en pénétrant en lui, mais ce qui sort de l'homme, voilà ce qui rend l'homme impur », dit-il [Marc VII, 15]. Et aussi : « Lequel d'entre vous, si sa brebis tombe dans un puits le jour du sabbat, hésitera à la secourir ? » [Matthieu XII, 11]. A son imitation, les fidèles prônent l'amour raisonné des bonnes et belles choses.

    Par contre, le Christ condamne très fermement les manifestations d'orgueil : « Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il vient à se perdre lui-même ? » [Matthieu XVI, 26].

    Saint Paul renchérit dans sa très belle 


    [ltr]lettre aux Corinthiens[/ltr]


     :
    « Quand j'aurais le don de prophétie, la connaissance de tous les mystères et de toute la science,
    quand j'aurais la foi la plus totale, celle qui transporte les montagnes,
    s'il me manque l'amour,
    je ne suis rien... »

    L'apôtre, que l'on considère comme le deuxième fondateur du christianisme après le Christ lui-même, met l'accent sur l'amour fraternel, troisième vertu théologale après la foi et l'espérance, à ses yeux la plus importante.
    L'amour, fondement du christianisme, ne se limite pas à l'affection des proches mais s'étend à tous les hommes (parabole du bon Samaritain). Il passe par la compassion (parabole de la femme adultère Jean VIII, 1-11).

    Toutes les croyances du monde Vx87



    L'église sort des catacombes
    Dès les débuts du christianisme, les fidèles du Christ se font baptiser, comme lui-même l'a été par Jean le Baptiste. Non pas en se plongeant dans un bassin ou une rivière à la manière des Hébreux mais en se faisant ondoyer par un tiers au nom du Christ. Le baptême entraînant la rémission des péchés, beaucoup attendent la fin de la vie pour s'y soumettre (


    [ltr]*[/ltr]


    ) !

    Le baptême et l'entrée dans la communauté chrétienne requièrent une préparation, le catéchuménat, qui peut durer jusqu'à trois ans. Le postulant s'engage à cette occasion à renoncer à certaines professions comme le service militaire. Un fidèle se porte garant de lui auprès de la communauté. Il a nom sponsor (d'un mot latin qui signifie celui qui pousse).

    Les communautés prennent l'habitude de se retrouver pour renouveler la Cène et la consécration du pain et du vin par le Christ. Pline le Jeune, gouverneur de Bithynie (Turquie actuelle), écrit vers 112 à l'empereur Trajan : « Ils ont l'habitude de se réunir à jour fixe, avant l'aube, de chanter un hymne au Christ comme à un dieu, par répons, et de s'engager par serment non pas à quelque forfait, mais à ne commettre ni vol, ni brigandage, ni adultère, à ne pas manquer à leur parole, à ne pas refuser de restituer un dépôt quand ils sont sommés de le faire. Cela fait, leur règle est de se séparer, puis de se réunir à nouveau pour prendre de la nourriture, banale et inoffensive. Ils ont du reste renoncé à ce dernier point après mon édit, par lequel, selon tes ordres, j'avais interdit les associations ».


    Dans les premiers siècles du christianisme, les croyants pensent que la fin du monde et le Jugement dernier sont imminents. Ils ne voient pas d'intérêt à préserver l'ordre social. Le célibat, la chasteté et le refus de porter les armes témoignent d'une lecture littérale des Évangiles et de l'enseignement de 


    [ltr]Saint Paul[/ltr]


    .

    L'église prend la direction de l'empire
    Au IVe siècle, on n'en est plus là. La fin du monde n'est plus à l'ordre du jour. D'autre part, le christianisme paraît solidement établi dans l'empire romain après sa légitimation par Constantin 1er (


    [ltr]édit de Milan[/ltr]


    , 313) et l'organisation d'un 


    [ltr]clergé hiérarchisé[/ltr]


    . Prenant acte de sa prépondérance, l'empereur Théodose le proclame religion officielle en 392.

    Mais l'Église ne manque pas de s'inquiéter du sort de l'empire romain auquel son destin est encore étroitement lié.
    En 410, la ville de Rome, qui n'est plus que l'ombre d'elle-même, est pillée et ravagée pendant trois jours par les Wisigoths d'Alaric, fâchés que l'empereur Honorius n'ait pas versé le tribut demandé. 


    [ltr]Saint Augustin[/ltr]


    , comme tous les hommes éclairés de son temps, mesure le caractère hautement symbolique de l'événement. Il en tire la matière de La Cité de Dieu. Dans cet ouvrage, il rappelle que la Cité de Dieu n'est pas de ce monde mais de l'au-delà.

    Contre ceux qui prennent à la lettre le commandement biblique : « Tu ne tueras point », Saint Augustin légitime aussi le concept de « guerre juste ». Dans un monde appelé à durer, les chrétiens ont le droit et le devoir de se défendre face aux forces du mal qui les assaillent, face aux païens et aux infidèles. Beaucoup plus tard, conjugué à la mystique guerrière héritée des Barbares, ce concept donnera naissance à la chevalerie et au mouvement des 


    [ltr]croisades[/ltr]


    .

    Au Ve siècle, l'époque de Saint Augustin, les chrétiens prennent l'habitude de baptiser leurs enfants dès leur plus jeune âge, souvent à la naissance. Cette pratique trouve a posteriori une justification dans le concept du « péché originel » sur lequel s'étend Saint Augustin (encore lui !).

    Le péché originel est l'acte de désobéissance commis par Adam et Ève à l'encontre de leur Créateur. Il s'est transmis à tous leurs descendants, condamnant ceux-ci à la damnation ou au néant après leur mort. En faisant don de sa personne aux hommes, Jésus libère les hommes de cette fatalité. Il leur permet d'accéder après la mort à la connaissance de Dieu (autrement dit à la vie éternelle) sous réserve de bénéficier de la grâce divine.
    André Larané
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    Message  Arlitto Mer 18 Nov 2020 - 17:53

    622, an 1 de l'Hégire

    Les piliers de l'islam et la doctrine musulmane


    Pendant les vingt ans qui ont précédé 


    [ltr]sa mort[/ltr]


     en 632, le prophète Mahomet a énoncé la parole du Dieu unique (Allah) au fil de nombreuses révélations qui s'exprimaient par une agitation de tout son corps.

    Toutes les croyances du monde Bpeq



    Le Coran, de l'oral à l'écrit
    Les premiers fidèles ont appris par coeur ces révélations sorties de la bouche du Prophète ou, le plus souvent, les ont transcrites sur des supports variés : tessons de poterie, morceaux de cuir, omoplates de chameau... Pour couper court à toute contestation future, le calife 


    [ltr]Othman[/ltr]


     en a confié la compilation à un groupe de travail puis fait détruire les supports d'origine.

    La recension du calife Othman est désormais la seule trace physique qui reste de la Révélation divine, appelée Coran (d'après un mot arabe, Qr, qui signifie récitation).Ce texte sacré est devenu le fondement de la religion musulmane (


    [ltr]*[/ltr]


    ).
    Le Coran se présente sous la forme de 114 sourates classées par longueur décroissante (à part la première) et divisées en 6226 versets. Les sourates sont exprimées en langue arabe, la langue de la Révélation. Pour les musulmans, il n'est pas de langue plus respectable que celle-là car c'est celle que Dieu a choisie pour parler aux hommes... Il n'empêche qu'aujourd'hui, seule une petite minorité d'érudits maîtrise suffisamment l'arabe du VIIe siècle pour pouvoir comprendre le Coran et en saisir les subtilités.

    Les sourates dessinent les contours d'une doctrine simple, accessible au plus grand nombre, plus proche du déisme de Voltaire que des théologies chrétienne ou hébraïque.

    Le Coran proclame la restauration d'un monothéisme authentique, dépouillé des influences corruptrices du 


    [ltr]judaïsme[/ltr]


     et du christianisme. Il prescrit à chaque homme de se soumettre ou s'en remettre à Dieu (se soumettre se dit aslama en arabe ; de ce mot dérivent islam, nom de la religion fondée par Mahomet, et musulman, appellation courante des fidèles de Mahomet).

    Il organise la religion de façon très simple autour de cinq rituels fondamentaux, les « piliers », qu'il suffit à chaque fidèle de suivre pour accéder à la vie éternelle. Il détaille aussi de façon précise les règles de vie en société, y compris le droit de la guerre, le droit commercial et le droit familial.

    Les cinq piliers
    Les rituels de la foi musulmane s'organisent autour de cinq « piliers »...
    – la profession de foi en un Dieu unique et en son Prophète Mahomet (du mot chahadah qui désigne un témoignage) : « Il n'y a de Dieu que Dieu et Mahomet est son Envoyé ».
    – la prière quotidienne (salah) : elle doit être précédée par des ablutions et prononcée en direction de La Mecque, cinq fois par jour, à l'aube, à midi, l'après-midi, au coucher du soleil et le soir. Le vendredi, les musulmans sont invités à la prononcer à la mosquée (masjid), lieu de rassemblement attitré des fidèles. Il revient au muezzin de lancer l'appel à la prière par la formule : « Allah 'akbar » (Dieu est grand) qui, notons-le, ne figure pas dans le Coran.
    – le jeûne du mois de 


    [ltr]Ramadan[/ltr]


     : les musulmans se doivent de jeûner du lever au coucher du soleil chaque jour du mois de Ramadan, neuvième mois du calendrier lunaire des Arabes, parce que le Prophète aurait reçu ce mois-là la première révélation divine. Du jeûne sont dispensés les malades, les femmes enceintes, les enfants et les personnes qui accomplissent le 


    [ltr]jihad[/ltr]


    . La fin du jeûne est marquée par la grande fête de l'Id ad-Fitr ou fête de la rupture du jeûne.
    – l'impôt islamique (zakat) : il se monte à un dixième environ des revenus et il s'y ajoute l'aumône charitable, au bon vouloir de chacun (çadaqa). Sur lui repose le devoir de solidarité au sein de la communauté musulmane.
    – le 


    [ltr]pèlerinage à la Mecque (hadj)[/ltr]


     : il est recommandé à tous les musulmans au moins une fois dans leur vie (sous réserve qu'ils aient la capacité physique de le faire et disposent d'assez de ressources pécuniaires) : il se déroule chaque année, du 7 au 13 du dernier mois de l'Hégire.

    Comme le calendrier islamique est aligné sur les cycles de la Lune et décalé par rapport au calendrier civil, aligné sur le Soleil, le pèlerinage et le jeûne se déplacent d'une année sur l'autre de onze jours.
    À noter que le 


    [ltr]jihad[/ltr]


     ne figure pas parmi les cinq piliers de l'islam.

    Le Coran, la foi et la société
    Comme la plupart des grands textes religieux ou philosophiques, le Coran est un texte abstrus et plein d'apparentes contradictions. Il donne lieu à de multiples interprétations qui tiennent à son élaboration progressive dans le contexte mouvementé de la vie du Prophète (guerres et trêves, alliances et ruptures...) ainsi qu'à sa rédaction dans la langue arabe du VIIe siècle que seuls comprennent aujourd'hui une infime minorité d'érudits.

    Les musulmans formalistes (aussi appelés intégristes ou islamistes) prétendent que la piété commande une lecture littérale des textes sacrés et en particulier du Coran. Eux-mêmes portent avec ostentation la barbe et une robe blanche comme le prophète tel qu'ils se l'imaginent ! Ils imposent à leurs femmes de se voiler et ressuscitent les traditions les plus barbares de l'Arabie du temps de Mahomet (lapidation...).

    Les musulmans libéraux revendiquent une adaptation des pratiques religieuses à notre époque. Ce n'est pas parce qu'


    [ltr]Aïsha[/ltr]


     partagea le lit du prophète à 9 ans qu'on devrait, comme dans certains pays, légaliser le mariage des fillettes à cet âge ! Ce n'est pas parce que 


    [ltr]le Coran légitime l'esclavage[/ltr]


     qu'on doit le maintenir au XXIe siècle !

    – Le Coran et les femmes
    À l'égard des femmes, Mahomet a manifesté de la bienveillance au regard des coutumes très archaïques en vigueur chez les Bédouins de son époque : femmes réduites à l'état d'animal domestique, infanticide des fillettes...
    C'est ainsi qu'il offre avec le Coran un statut juridique aux femmes, même si ce statut les maintient dans une infériorité vis-à-vis des mâles et donne à ceux-ci le droit de les battre (


    [ltr]*[/ltr]


    ). Elles acquièrent un droit à l'héritage inférieur de moitié à celui des hommes et, devant les tribunaux, leur témoignage vaut la moitié de celui d'un homme (


    [ltr]*[/ltr]


    ).

    Le Coran permet aux musulmans d'avoir jusqu'à quatre épouses légitimes... À condition d'être capables de traiter les orphelins de façon parfaitement équitable dans le cas où ils viendraient à mourir (


    [ltr]*[/ltr]


    ). Des médisants ayant soupçonné d'adultère Aïsha, l'épouse préférée du Prophète, celui-ci eut peu après une vision qui lui dicta de très sévères sanctions pour ceux qui accuseraient une femme d'adultère sans preuves suffisantes (sourate XXIV, 4).

    A noter que le Coran n'impose pas formellement aux femmes le port du voile. Il leur recommande seulement la pudeur et « la nécessité de rabattre leur voile sur leur poitrine » (sourate II, 31). Encore les érudits ne s'entendent-ils pas sur la définition du voile donnée par le Coran.... Le voile était pratique courante dans l'Orient ancien, y compris chez les non musulmans (Hindous...) mais est resté ignoré jusqu'à nos jours des musulmans d'Europe et des Berbères d'Afrique du nord.
    – Le paradis des hommes




    [ltr]Le Coran décrit le paradis[/ltr]


     et les plaisirs qui attendent les croyants - du moins les hommes - de façon très détaillée. Ainsi chaque bienheureux aura-t-il en récompense 72 « houris / que ni homme ni djinn, / n'a jamais touchées avant eux. » (sourate LV, 74). Les femmes sont également promises au paradis mais le texte sacré ne s'attarde pas à décrire les délices qui les y attendent... Le Coran évoque par ailleurs « le feu de la Géhenne » destiné aux incrédules (sourate XXXV, 36).

    Les symboles traditionnels
    La tradition retient plusieurs symboles qui rappellent le Coran et les enseignements du prophète :
    – L'étoile à cinq branches qui figure sur le drapeau du Maroc évoque les cinq piliers de l'islam.
    – La couleur verte, habituelle sur de nombreux drapeaux de pays à majorité musulmane, évoque le vert du paradis, tel que l'imaginent les croyants.
    – Le croissant de lune, que l'on voit sur de nombreux drapeaux comme celui de la Turquie, vient de ce que l'islam a adopté le cycle lunaire usuel en Arabie pour la mesure du temps.

    L'islam entre obscurantisme et ouverture
    Les obscurités du Coran ont amené au fil des siècles les musulmans à compléter leur instruction en se référant aux faits relatifs à la vie du Prophète : les hadith. Ces hadith, au nombre d'environ 75 000, sont réunis dans un recueil, la suna (tradition). Leur interprétation est à l'origine de nombreux commentaires de la part des imams, les personnes chargées par leur communauté de présider à la prière dans la mosquée.

    Jusqu'aux alentours de l'An Mil, les commentaires autour du Coran sont innombrables, en liaison avec une grande effervescence intellectuelle. Une école réformiste propose en particulier de distinguer le Coran incréé, parole de Dieu, restée près de Dieu, dénuée de toute équivoque, et le Coran créé, celui-là même qui est sorti de la bouche de Mahomet et se doit d'être analysé et interprété.

    En l'an 1019, le calife abasside de Bagdad, Al Qadir, craignant que la libre discussion ne mène à de nouvelles scissions, fait lire au palais et dans les mosquées une épître dite « épître de Qadir » (Risala al-qâdiriya) par laquelle il interdit toute exégèse nouvelle et ferme la porte à l'effort de recherche personnel des musulmans (l'ijithad).

    Cette décision a été d'une importance capitale pour l'islam. Elle a tué l'esprit critique et favorisé l'imitation servile (le taqlid). On en voit les conséquences d'une part chez les intégristes qui réduisent leur foi à l'imitation de leurs lointains devanciers, d'autre part chez les théologiens qui craignent une approche historico-critique du texte sacré comme en mènent de leur côté les théologiens chrétiens ou juifs.

    Au XXe siècle, toutefois, on a pu rêver d'une réinterprétation libérale des prescriptions coraniques. Habib Bourguiba, leader de l'indépendance de la Tunisie, a ainsi interdit la polygamie dans son pays en arguant du fait qu'aucun homme, sauf le Prophète, ne peut montrer une parfaite équité entre ses femmes et les orphelins éventuels. Il n'a cependant pas été suivi sur ce point par les autres pays à majorité musulmane (Turquie mise à part).

    Habib Bourguiba a aussi autorisé ses concitoyens engagés dans le développement du pays à ne pas jeûner pendant le Ramadan, estimant que leur travail était une forme de jihad et justifiait une dispense. Lui-même a donné l'exemple en buvant publiquement un verre d'eau devant les députés en plein Ramadan. Geste courageux qui occasionna un grand scandale.
    Alban Dignat
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    Message  Arlitto Mer 18 Nov 2020 - 17:54

    Société islamique, société chrétienne

    Survol de deux religions et de deux cultures, christianisme et islam, que l'actualité et l'Histoire mettent régulièrement en opposition.

    Le penseur 


    [ltr]Alexis de Tocqueville[/ltr]


     (1805-1859) écrit dans La démocratie en Amérique : « Mahomet a fait descendre du ciel, et a placé dans le Coran, non seulement des doctrines religieuses, mais des maximes politiques, des lois civiles et criminelles, des théories scientifiques. L'Évangile ne parle, au contraire, que des rapports généraux des hommes avec Dieu et entre eux. Hors de là, il n'enseigne rien et n'oblige à rien croire. Cela seul, entre mille autres raisons, suffit pour montrer que la première de ces deux religions ne saurait dominer longtemps dans des temps de lumières et de démocratie, tandis que la seconde est destinée à régner dans ces siècles comme dans tous les autres ».

    Ce jugement vieux de 170 ans semble paradoxal en ce début de XXIe siècle qui voit les adeptes de l'islam progresser en nombre cependant que le christianisme semble se rétrécir comme peau de chagrin, en Europe du moins. Il n'en est pas moins pertinent. On le retrouve dans cette phrase du théologien iranien Abdolkarim Soroush, contemporain de Khomeyni : « Une des plus grandes plaies du monde islamique est que les gens en sont venus à comprendre l'islam comme une identité plutôt que comme une vérité » (in Rachid Benzine, Les nouveaux penseurs de l'islam, Albin Michel 2007).

    Les racines de l'islam
    L'


    [ltr]islam[/ltr]


     surgit au VIIe siècle dans la Méditerranée méridionale et le Moyen-Orient, deux régions de grande civilisation vouées depuis plusieurs siècles au christianisme. Mahomet, qui a fréquenté dans sa jeunesse des juifs et des chrétiens, fait d'ailleurs fréquemment allusion dans le Coran aux prophètes de l'Ancien et du Nouveau Testament... mais ce n'est pas pour autant une « religion du Livre », le livre en question étant la Bible (


    [ltr]*[/ltr]


    ).

    Le christianisme ayant combattu et finalement vaincu le polythéisme antique, l'islam s'établit dans le monde méditerranéen avec une relative facilité, d'autant qu'il est d'abord perçu comme une énième variante du monothéisme chrétien.
    La nouvelle religion développe une théologie déiste de type voltairien, fondée sur la croyance en un Dieu transcendant, miséricordieux et bien entendu unique. Mais elle inscrit cette théologie dans un cadre social rigide, avec des codes en bonne partie inspirés par la culture arabe du temps de Mahomet. D'où le fossé qui va se creuser autour de la Méditerranée entre la romanité restée chrétienne et celle devenue musulmane, chacune suivant des routes opposées.

    Christianisme et société
    « On ne naît pas chrétien, on le devient », écrit Tertullien (IIe siècle). Par le baptême, le 


    [ltr]chrétien[/ltr]


     sincère entame un parcours d'obstacles versla sainteté. Le salut (la vie éternelle après la mort) ne lui est en rien garanti. Il est tenu à un dépassement de soi permanent pour monter vers Dieu. Ainsi doit-il témoigner de l'amour non seulement pour ses proches et ses coreligionnaires, ce qui n'a rien d'exceptionnel, mais aussi pour les étrangers, fussent-ils païens, à l'image du Samaritain de l'Évangile.
    Des trois 


    [ltr]vertus théologales[/ltr]


     propres aux religions monothéistes (foi, espérance, amour), le christianisme privilégie la troisième, l'amour. Cet amour se veut fraternel et absolu, orienté verstous les humains sans distinction. Saint Paul a écrit là-dessus des textes sublimes,enparticulier la 


    [ltr]1ère Épître aux Corinthiens[/ltr]


     (« s'il me manque l'amour, je ne suis rien »).

    La quête de la sainteté par le dépassement de soi a conduit le christianisme à valoriser le travail, y compris le travail manuel. 


    [ltr]Saint Benoît[/ltr]


     a fait du travail l'une des bases de sa règle monastique. Le christianisme valorise aussi la chasteté dans le célibat et la fidélité à son conjoint dans le mariage :

    - L'assiduité à l'école et l'épanouissement par le métier sont des principes moraux qui ne vont pas de soi mais doivent à l'Église leur enracinement dans la culture européenne.
    - Le célibat auquel sont astreints les prêtres catholiques depuis l'An Mil (ainsi que les moines orthodoxes) veut être un témoignage de l'engagement total de la personne au service de Dieu.
    L'accès aux fonctions cléricales dans la religion catholique est réservé aux hommes. Malgré cela, le christianisme a pu être qualifié par les historiens de « religion de femmes » car celles-ci bénéficient en son sein d'une place plus importante que dans n'importe quelle autre religion. Depuis l'origine, les femmes sont à l'avant-garde de la transmission de la foi et nombreuses sont dans la chrétienté les grandes figures féminines qui ont secondé les puissants et parfois exercé elles-mêmes le pouvoir (Hélène, Monique, Geneviève, Blanche de Castille, Jeanne d'Arc, Catherine de Sienne...).

    En imposant dès le Moyen Âge l'égalité juridique de l'homme et de la femme, y compris et surtout dans le 


    [ltr]mariage[/ltr]


     (interdiction de la répudiation, consentement obligatoire des deux époux), le christianisme a préparé le terrain aux féministes contemporaines. Soulignons qu'il n'a jamais stigmatisé l'amour charnel, si ce n'est au XIXe siècle, sous l'influence de théories hygiénistes et pseudo-scientifiques d'inspiration laïque (dangers de la masturbation, du gaspillage de sperme etc) !
    Le christianisme met l'accent sur l'unicité de l'espèce humaine et le droit de tous au salut, sans distinction de statut ni de sexe. Au nom de l'amour fraternel, il promeut l'ouverture aux autres cultures et s'honore de grandes figures qui, à l'instar de 


    [ltr]Saint Vincent de Paul[/ltr]


    , de [url=http://www.herodote.net/citations/citations.php?nom=Las Casas][/url]


    [ltr]Las Casas[/ltr]


    [url=http://www.herodote.net/citations/citations.php?nom=Las Casas][/url], de Mère Teresa, du docteur Schweitzer ou encore de l'abbé Perre, se dévouent pour les hommes du bout du monde.

    Réprouvant le meurtre sous toutes ses formes, le christianisme a attendu 


    [ltr]Saint Augustin[/ltr]


    , au Ve siècle, pour que soit formulé le droit de tuer pour se défendre (il va sans dire que les guerriers et les chefs de tout poil ne l'ont pas attendu pour user et abuser de ce droit).

    Le christianisme se montre bienveillant en matière de choix individuels et de rituels. Ainsi n'affiche-t-il aucun interdit alimentaire et, à l'image du Christ lui-même, prône-t-il l'amour raisonné des belles et bonnes choses (vins, parfums, nourritures...).
    L'homme étant créé à l'image de Dieu, la religion encourage la représentation du corps humain, le chant, la musique et les fêtes, expressions de la divinité... L'art occidental exprime cette joie de vivre, des cathédrales à la musique de Bach, de la gastronomie à la haute couture.

    NB : ces principes se reflètent aujourd'hui dans les fonds éthiques d'inspiration chrétienne qui rejettent les placements dans le commerce et la fabrication des armes.
    Islam et société

    L'enseignement de l'islam se fonde sur le 


    [ltr]Coran[/ltr]


     et, pour les points qui prêtent à contestation, sur les hadith (faits et gestes du Prophète). La théologie, simple et accessible à tout un chacun, n'a pas besoin d'être soutenue par un clergé spécialisé. Des guides de prière (les imams) et des savants religieux sans fonction officielle (les oulémas) en tiennent lieu.

    Des trois vertus théologales (foi, espérance,charité), l'islam privilégie et de loin la première. La profession de foi en un seul Dieu et en son prophète Mahomet suffit à se déclarer musulman.
    L'islam prône la soumission des fidèles à Dieu (c'est le sens du mot islam lui-même). Cette soumission s'exprime par l'observance scrupuleuse des rituels coraniques inscrits dans le Coran (profession de foi, accomplissement quotidien des prières, pèlerinage, jeûne annuel, aumône légale...). Elle est une condition nécessaire et suffisante à l'obtention du salut. Les croyants qui contreviennent à ces préceptes peuvent toutefois espérer en la miséricorde divine car Dieu (le Miséricordieux) pardonne qui il veut.

    L'aspect communautaire de l'islam se retrouve dans les recommandations concernant l'attitude à l'égard d'autrui. Quand le Coran requiert d'aimer son prochain, celui-ci est entendu au sens premier : c'est le proche et le coreligionnaire (le croyant). L'aumône prescrite par le Coran, la zakat, résulte du devoir de solidarité entre tous les croyants (et entre eux seulement).

    Le Coran représente l'humanité en cercles concentriques : au centre la communauté des croyants, l'« oumma », puis les adeptes des autres religions monothéistes, enfin les polythéistes. Dieu, dans le 


    [ltr]Coran[/ltr]


    , exalte le combat des croyants pour leur foi. La guerre est, notons-le, un élément permanent de la vie de Mahomet. Le Prophète a combattu ses ennemis pour le triomphe de sa foi. Il a lui-même manié les armes et a été blessé.
    - quelle place pour les femmes ?

    L'islam est une religion d'hommes. Dieu, dans le Coran, déclare sa préférence pour ceux-ci et sa description du paradis et de ses houris est toute à leur avantage (les houris sont des femmes sensées retrouver leur virginité après chaque acte sexuel). La femme n'est pas considérée comme une personne de plein droit, égale de l'homme. Elle est cantonnée dans son double rôle d'outil de reproduction et d'objet sexuel, au service de la sexualité masculine (d'où la formule quelque peu abusive : « l'islam aime l'amour et les femmes ! »).

    En plaçant les femmes dans un statut de subordination, la religion a privé les communautés musulmanes d'une moitié de leur potentiel humain: il est symptomatique qu'aucune figure féminine n'émerge de 13 siècles d'histoire musulmane si l'on met à part les épouses et les filles du Prophète.

    - règles de vie :
    Dieu, à travers le Coran, régit de façon précise la société et la vie quotidienne de chacun. Ainsi interdit-il les jeux de hasard et certaines consommations alimentaires (viande de porc, bête morte et non saignées, vins et alcools...), impose-t-il le jeûne annuel etc. Ainsi encadre-t-il aussi très sévèrement les manifestations artistiques et culturelles (interdiction des représentations humaines, sobriété de la mode...). Ces règles de vie font qu'une communauté musulmane se distingue au premier coup d'oeil de tout autre groupe humain et qu'il est difficile à un individu de s'en abstraire.

    Ces principes islamiques se reflètent aujourd'hui dans les fonds de placement coraniques qui rejettent les placements dans le commerce et la production de charcuterie et d'alcools ainsi que de films érotiques ou considérés comme tels.
    Ils ne sont pas anodins. Les interdits alimentaires dans l'islam procèdent ainsi de la même démarche que les interdits matrimoniaux. Ils établissent une barrière étanche entre les croyants et les autres, en limitant les contacts au minimum. Du fait de ces interdits, même une rencontre à table ou autour d'un verre devient compliquée. Comment un chrétien et un musulman pieux peuvent-ils trinquer ensemble ? Et que de difficultés à concevoir un menu qui convienne à tous !...

    - mixité interdite :
    Il est une règle très importante, propre à l'islam et lui seul, c'est l'obligation pour tout croyant d'ancrer ses enfants dans la foi musulmane. Rien de tel chez les chrétiens comme les juifs, les hindouistes ou encore les bouddhistes : les uns et les autres tolèrent les unions mixtes à défaut de les encenser et supportent l'éventualité que leur descendance s'éloigne de leur foi ou la renie.

    Un croyant peut épouser une infidèle sans difficulté dès lors que leurs enfants seront reconnus comme musulmans : c'est autant de gagné pour la communauté des croyants, l'« oumma ». Par contre, un infidèle qui veut épouser une musulmane doit au préalable se convertir. Et aucune musulmane ne peut épouser un infidèle sauf à se couper de sa famille et courir même le risque d'être tuée (


    [ltr]*[/ltr]


    ). 

    Les sociétés musulmanes apparaissent de ce fait comme cadenassées de l'intérieur et protégées contre les intrusions susceptibles de les pervertir. C'est ce qui fait leur force apparente et a pu séduire certains propagandistes de régimes totalitaires qui, tel le communiste Roger Garaudy, sont allés jusqu'à la conversion. Mais c'est aussi ce qui pourrait faire leur faiblesse dans un avenir où primeraient la liberté individuelle et la confiance en la personne.

    Cette intolérance à l'égard des mariages mixtes est sans doute, dans nos sociétés multiculturelles, le principal facteur de ressentiment à l'égard de l'islam car elle établit une relation asymétrique entre les communautés : on peut entrer dans l'islam mais jamais en sortir (sauf par le conflit).

    Imaginons l'humeur d'un jeune homme de culture chrétienne mais sans religion, obligé de se convertir à une croyance qu'il réprouve s'il veut épouser la femme de sa vie. Considérons aussi le sort des musulmanes diplômées et occidentalisées, massivement condamnées au célibat parce qu'elles peinent à rencontrer quelqu'un qui accepte la conversion. Est-ce ainsi que l'on construit une société ouverte et tolérante ?...

    Sans doute 


    [ltr]la seule réforme qui vaille[/ltr]


     pour débarrasser l'islam de la mauvaise réputation qui l'entache est-elle dans l'acceptation des mariages mixtes, sans conversion obligée pour le conjoint et les enfants. 
    La foi aujourd'hui

    Il est de bon ton aujourd'hui de mettre l'accent sur les dérapages et les crimes commis au nom de la religion, du massacre de la population de 


    [ltr]Jérusalem[/ltr]


     par les croisés (1099) aux 


    [ltr]attentats du 11 septembre 2001[/ltr]


     contre le World Trade Center et le Pentagone en passant par l'


    [ltr]Inquisition[/ltr]


    .

    Chrétiens et musulmans sincères désapprouvent ces excès... Avec une nuance que remarque le journaliste Éric Conan : « Les religions chrétiennes furent sanglantes en s'éloignant de leurs textes tandis que l'islam le fut en se rapprochant des siens. C'est pourquoi les partisans d'un islam pacifique proposent de réformer le Coran en le purgeant de ses versets violents contre les infidèles » (L'Express, 27 avril 2006) (


    [ltr]*[/ltr]


    ).

    En dépit de leurs différences, les deux principales cultures religieuses du monde méditerranéen et occidental demeurent des vecteurs de paix essentiels et sans doute indispensables à l'équilibre spirituel et moral de nos sociétés !
    Contre l'individualisme et la solitude, les musulmans préservent des formes de vie familiales et communautaires apaisantes, mais c'est au prix d'une restriction des libertés. Le plus à craindre est la perte de vitalité du christianisme en Europe. Ses conséquences pourraint être fâcheuses pour l'avenir du Vieux Continent.

    La plupart des évêques catholiques ainsi que beaucoup de curés et de pasteurs tiennent le même discours compassionnel que les élites politiques :

    – Ils réduisent l'appartenance à l'Église au seul fait de signer de temps en temps un chèque pour une œuvre de bienfaisance et de donner un peu de son temps à ces mêmes œuvres.
    – Ils dédaignent les rites qui réchauffent le cœur des fidèles et cachent mal leur agacement à l'égard des manifestations de masse (Journées Mondiales de la Jeunesse, pèlerinages...).
    Orphelins de la foi, beaucoup de jeunes Européens sont désorientés par un environnement matérialiste et vide où la compassion bêlante remplace la justice, où la consommation remplace l'affection, où l'exaltation du plaisir se substitue à l'exigence de l'amour. Ils se mettent en quête d'une spiritualité qui les réconforte et donne du sens à leurs inquiétudes. C'est ainsi que fleurissent les sectes, que prospèrent les Églises évangéliques en marge du christianisme institutionnel, ou que se multiplient les conversions à un islam perçu comme un ultime refuge.

    Joseph Savès

    Guerre et religion
    À l'encontre des lieux communs qui ont cours en Europe, notons que les religions n'ont pas de responsabilité directe dans 


    [ltr]la plupart des grandes tragédies[/ltr]


     qui ont ensanglanté la planète jusqu'à l'aube du IIIe millénaire.
    Quant à l'intégrisme islamiste, qui cristallise aujourd'hui notre attention, il tue principalement des musulmans par centaines de milliers (Algérie, Syrie, Irak...) et n'a encore fait « que » 4 000 morts parmi les Occidentaux. Cette idéologie nauséeuse instrumentalise la religion mais se nourrit principalement des frustrations du 


    [ltr]monde arabe[/ltr]


    , en peine de s'adapter à la modernité.
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    Message  Arlitto Mer 18 Nov 2020 - 17:55

    Naissance de l'Église des Mormons

    Le 6 avril 1830, Joseph Smith (25 ans) fondait avec ses cinq premiers disciples une nouvelle religion.

    D'abord baptisée Église du Christ, elle a pris plus tard le nom d'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (Church of Jesus Christ of latter-day saints) avant de connaître un surprenant succès.
    Alban Dignat

    Des débuts difficiles
    Dix ans plus tôt, Joseph Smith, un garçon originaire des environs de New York, avait raconté à ses camarades comment un ange appelé Moroni lui avait révélé un livre sacré remontant aux Hébreux, le Livre de Mormon.

    Toutes les croyances du monde Wq8d Avec ses premiers disciples, qui se donnèrent le nom de Mormons, il jeta les bases de son Église. Celle-ci revendiqua son attachement à la Bible et à la foi chrétienne tout en s'autorisant une interprétation audacieuse des textes.

    Joseph Smith conféra à chaque homme de sa communauté le droit de célébrer le culte et l'obligation de consacrer plusieurs années de sa vie à la conversion des non-croyants. Il prônait aussi de strictes vertus familiales : chasteté avant le mariage, fidélité, abstinence d'alcool et de tabac...

    Profitant de la


    [ltr]forte religiosité[/ltr]


     qui imprègnait alors les jeunes États-Unis, les Mormons ne tardèrent pas à se compter par milliers tout en suscitant une vive hostilité, en particulier parce qu'ils pratiquaient la polygamie sans entrave !
    En 1844, dans le Missouri, ils furent pris à partie par leurs voisins et emprisonnés. Leurs chefs, dont Joseph Smith, furent même massacrés, sans doute avec la complicité des autorités de l'État.

    Remarquable prosélytisme
    Après cette épreuve, Brigham Young, le nouveau chef des Mormons, décide d'établir la communauté loin à l'Ouest, au pied des montagnes Rocheuses, au bord du Grand Lac Salé.  Au prix d'immenses difficultés, les Mormons fondent une ville prospère, Salt Lake City, capitale de l'État actuel de l'Utah... En 1896, ils renoncent à la polygamie pour complaire aux autorités américaines (mais l'on dénombrerait encore en Utah quelques 30.000 ménages polygames plus ou moins clandestins et relevant de sectes dissidentes).

    Toutes les croyances du monde 7jmy L'Église compte en ce début du XXIe siècle plus de dix millions de fidèles dont une grande partie dans l'Utah... et une majorité hors des États-Unis.

    Elle manifeste un extraordinaire prosélytisme et ses effectifs semblent croître à grande vitesse... tout comme d'ailleurs ceux des églises évangéliques américaines.  C'est ainsi que des jeunes gens et parfois des retraités, reconnaissables à leur costume strict, s'en vont, deux par deux, prêcher la Bonne parole pendant dix-huit mois ou deux ans jusque dans les villages les plus reculés du monde occidental.

    Les Mormons ont aussi bénéficié d'une spectaculaire reconnaissance dans l'espace civique avec la candidature de l'un des leurs, Mitt Romney, à la présidence des États-Unis, en 2012, sous l'étiquette du Parti républicain. 
    La Providence des généalogistes

    En vertu des principes fondateurs de leur Église, les Mormons ont entrepris d'enregistrer sur micro-fiches tous les fichiers d'état civil de la planète afin de baptiser dans leur foi - et sauver - un maximum de défunts des siècles !

    Aux États-Unis comme dans les autres pays occidentaux, les pouvoirs publics les laissent faire, trop heureux que leurs archives soient numérisées sans qu'il leur en coûte rien. En France, la direction des Archives a ouvert ses réserves aux Mormons dès 1987 en échange de la remise d'une version microfilmée ou numérisée de leurs fichiers. Depuis l'arrivée d'internet, le grand public a accès aux bases de données généalogiques de l'Église sur son site 


    [ltr]www.familysearch.org[/ltr]


    .
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    Message  Arlitto Mer 18 Nov 2020 - 17:56

    Fondation de la religion baha'ie

    Le 21 avril 1863 marque la naissance de la Foi baha'ie (aussi appelée bahaïsme ou babisme), l'une des plus jeunes religions du monde actuel. Elle compte aujourd'hui 5 millions de fidèles présents dans les plupart des pays.
    Cette naissance est célébrée du 21 avril au 2 mai par tous les baha'is du monde sous le nom de Ridvan (se prononce «Rezvane»).

    Douloureuse gestation
    Tout commence le 23 mai 1844, en Perse : un jeune homme de 25 ans, Mirza Ali Muhammad, dit el Bâb (la Porte), annonce la venue imminente d'un nouveau prophète. Il est cependant fusillé par le chah quelques années plus tard, le 9 juillet 1850, cependant que 20.000 de ses disciples sont martyrisés et également exécutés.

    Parmi les rescapés du massacre figure Mirza Husayn-Ali, dit Baha'u'llah (la gloire de Dieu). Ce fils d'un dignitaire de la cour du chah est exilé à Bagdad, dans l'empire ottoman.

    Le 21 avril 1863, Baha'u'llah se présente comme le prophète annoncé 19 ans plus tôt par le Bâb et révèle sa mission divine à quelques disciples.
    Le Bâb, à l'origine de la nouvelle religion, sera enseveli en 1899 dans un mausolée, sur le mont Carmel, au-dessus d'Haïfa (aujourd'hui en Israël).

    Les principes de la Foi baha'ie
    Bahá'u'lláh explique que toutes les grandes religions révélées ne diffèrent que par des aspects mineurs de leurs enseignements et qu'elles sont toutes partie intégrante d'un même plan divin pour l'évolution de l'humanité.

    Les fondateurs de ces religions sont les manifestations d'un même Dieu. Leurs messagers (Abraham, Moïse, Krishna, Zoroastre, Bouddha, Jésus, Mahomet, Bahá'u'lláh) reçoivent leur inspiration d'une seule et même source et sont envoyés, d'époque en époque, pour révéler aux hommes les lois et les préceptes nécessaires au progrès du genre humain.

    Leurs enseignements sont limités par les besoins et la compréhension des peuples de leur temps. Chaque Messager confirme et complète la révélation précédente.

    Bahá'u'lláh, plus récent des Messagers divins, accomplit les révélations précédentes et ouvre un nouveau chapitre de la religion de Dieu, « éternelle dans le passé, éternelle dans le futur ».

    La Foi baha'ie, ou bahaïsme, propose rien moins que de favoriser l'épanouissement, l'équilibre et le bonheur des individus en établissant la concorde, la justice et l'unité dans une communauté universelle où sera sauvegardée la liberté de conscience et d'initiative.

    Par sa vision holistique et son ouverture au monde moderne et à la science, la Foi baha'ie a régulièrement suscité l'intérêt et l'admiration des lettrés et des savants, de Renan à Tagore. Mais elle est aujourd'hui encore persécutée dans les pays d'islam et en premier lieu en 

    [ltr]Iran[/ltr]

    , où elle est née (on y recenserait encore 300.000 fidèles).

      La date/heure actuelle est Dim 24 Nov 2024 - 17:45