Des scientifiques pensent à "ressusciter" 4 espèces animales disparues
La façon dont le tigre à dents de sabre, une espèce disparue de félidés, dépeçait ses proies avec ses contraignantes canines supérieures, est probablement élucidée dans une récente étude. Une chose est sûre : si l’espèce était ramenée à la vie, la question serait vite résolue. Et c’est ce que tentent de faire des chercheurs du monde entier, pour cette espèce, mais aussi bien d’autres, avec les interrogations éthiques ou financières que cela pose.
D'après leur morphologie, leur mâchoire et leur impressionnante
dentition étudiées par les biomécaniciens, les trois espèces de tigre
à dents de sabre (Smilodon) étaient des superprédateurs de bisons,
d'équidés et de camélidés. Des recherches sont également en cours
pour tenter de ramener le félidé disparu voici 10.000 ans à la vie.
Wallace63, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0
Le mammouth laineux
Si le premier spécimen complet de mammouth laineux (Mammuthus primigenius) a été découvert en 1799, bien d’autres trouvailles, comme des échantillons de sang, permettent de mieux connaître cette espèce autrefois étendue de la Sibérie à l’Amérique du Nord, avant son extinction il y a environ 11.000 ans. En cause : les changements climatiques et peut-être la surchasse par les hommes ou un virus. Des chercheurs états-uniens espèrent prochainement achever le séquençage du génome de l’espèce, débuté en 2006. En parallèle, ils approfondissent la méthode de conception d’un animal très ressemblant à l’espèce originelle. Des scientifiques japonais travaillent également sur la question : de l’ADN d’individus (il en subsisterait 10.000 sous la banquise sibérienne) est injecté dans des ovules d’éléphantes. Les hybrides obtenus se reproduisent ensuite entre eux et finissent par engendrer de véritables mammouths. Les premiers résultats sont attendus d’ici... 50 ans.
Le tigre de Tasmanie
Encore appelé thylacine, le tigre de Tasmanie (Thylacinus cynocephalus) était un marsupial tigré de la taille d’un loup. Vivant en Tasmanie, mais aussi en Australie et en Nouvelle-Guinée, l’espèce est considérée comme éteinte depuis 1936, du fait de campagnes d’éradication et de l’introduction de chiens sur son territoire. Des chercheurs souhaitent ressusciter l’animal pour plusieurs raisons : il ne s’agit pas d’un canidé, mais d’un marsupial, un groupe de mammifères comprenant les kangourous, koalas, wallabies, wombats et opossums de Virginie, qui plus est, carnivore. Comme tous les marsupiaux, la femelle incubait son petit dans une poche ventrale, mais c’était l’unique espèce chez qui le mâle possédait également une poche qui devait protéger ses organes génitaux. L’animal suscite de la fascination et certains disent l’observer encore. En 2005, un magazine australien offrait 1,25 million de dollars de récompense à quiconque pourrait prouver son existence.
Le tigre de Tasmanie, un mammifère marsupial qui ressemble étonnamment à un chien. Domaine public
La colombe voyageuse
La tourte voyageuse (Ectopistes migratorius), dite aussi pigeon migrateur, était une espèce endémique du continent nord-américain au début du XIXe siècle. Sa population alors estimée à plus de 5 milliards d’individus fut jugée nuisible par les agriculteurs et par conséquent décimée en quelques dizaines d’années seulement. Selon les chercheurs, l’espèce ne peut pas être ramenée à la vie avec la technique du clonage, car l’ADN des quelques spécimens naturalisés dans des musées n’est plus fonctionnel. Il s’agit plutôt de reconstruire certains gènes de la colombe voyageuse, puis de les introduire dans le génome de cellules-souches de pigeon biset, une espèce bien vivante. Elles seraient ensuite transformées en cellules germinales, précurseurs des spermatozoïdes et des ovocytes. Injectées dans des œufs de pigeon biset, elles migreraient vers les organes sexuels des embryons en développement. Les pigeonneaux éclos ressembleraient à des pigeons bisets normaux, mais seraient porteurs de cellules germinales modifiées. En se reproduisant, ils donneraient naissance à une génération dont certains individus auraient des traits de la colombe voyageuse (couleurs, longue queue, longues ailes, etc.). Plusieurs reproductions et croisements achèveraient de produire des oiseaux ressemblant à l’espèce disparue.
La toute dernière colombe voyageuse, aussi appelée tourte voyageuse, une femelle, baptisée Martha, mourut dans sa cage au zoo de Cincinnati dans l’Ohio, aux États-Unis, le 1er septembre 1914. Cent ans plus tard, des scientifiques tentent de reproduire l’espèce. Louis Agassiz Fuertes, Wikimedia Commons
La grenouille à incubation gastrique
Comme son nom l’indique, ce genre de grenouille avalait ses œufs qui se développaient alors dans son estomac, la fonction digestive ne reprenant qu’après la naissance des têtards. Les deux seules espèces connues (Rheobatrachus vitellinus et R. silus) étaient endémiques du Queensland, dans l’est de l’Australie. Elles se sont éteintes au milieu des années 1980, suite à l’introduction humaine de champignons pathogènes dans leur aire de répartition naturelle, entre autres facteurs. Des chercheurs australiens progressent dans la « résurrection » des grenouilles uniques au monde : des embryons vivants ont pu être produits à partir de matériel génétique extrait de spécimens morts par une technique de transfert nucléaire de cellule somatique, mais ils n’ont jusqu’à présent pas survécu. Les expérimentations se poursuivent donc pour donner vie à un têtard, puis peut-être à un premier adulte. En parallèle, les scientifiques améliorent les techniques de préservation par le froid de cellules embryonnaires et de sperme d’espèces menacées d’amphibiens, mais aussi d’autres animaux.
La façon dont le tigre à dents de sabre, une espèce disparue de félidés, dépeçait ses proies avec ses contraignantes canines supérieures, est probablement élucidée dans une récente étude. Une chose est sûre : si l’espèce était ramenée à la vie, la question serait vite résolue. Et c’est ce que tentent de faire des chercheurs du monde entier, pour cette espèce, mais aussi bien d’autres, avec les interrogations éthiques ou financières que cela pose.
D'après leur morphologie, leur mâchoire et leur impressionnante
dentition étudiées par les biomécaniciens, les trois espèces de tigre
à dents de sabre (Smilodon) étaient des superprédateurs de bisons,
d'équidés et de camélidés. Des recherches sont également en cours
pour tenter de ramener le félidé disparu voici 10.000 ans à la vie.
Wallace63, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0
Le mammouth laineux
Si le premier spécimen complet de mammouth laineux (Mammuthus primigenius) a été découvert en 1799, bien d’autres trouvailles, comme des échantillons de sang, permettent de mieux connaître cette espèce autrefois étendue de la Sibérie à l’Amérique du Nord, avant son extinction il y a environ 11.000 ans. En cause : les changements climatiques et peut-être la surchasse par les hommes ou un virus. Des chercheurs états-uniens espèrent prochainement achever le séquençage du génome de l’espèce, débuté en 2006. En parallèle, ils approfondissent la méthode de conception d’un animal très ressemblant à l’espèce originelle. Des scientifiques japonais travaillent également sur la question : de l’ADN d’individus (il en subsisterait 10.000 sous la banquise sibérienne) est injecté dans des ovules d’éléphantes. Les hybrides obtenus se reproduisent ensuite entre eux et finissent par engendrer de véritables mammouths. Les premiers résultats sont attendus d’ici... 50 ans.
Le tigre de Tasmanie
Encore appelé thylacine, le tigre de Tasmanie (Thylacinus cynocephalus) était un marsupial tigré de la taille d’un loup. Vivant en Tasmanie, mais aussi en Australie et en Nouvelle-Guinée, l’espèce est considérée comme éteinte depuis 1936, du fait de campagnes d’éradication et de l’introduction de chiens sur son territoire. Des chercheurs souhaitent ressusciter l’animal pour plusieurs raisons : il ne s’agit pas d’un canidé, mais d’un marsupial, un groupe de mammifères comprenant les kangourous, koalas, wallabies, wombats et opossums de Virginie, qui plus est, carnivore. Comme tous les marsupiaux, la femelle incubait son petit dans une poche ventrale, mais c’était l’unique espèce chez qui le mâle possédait également une poche qui devait protéger ses organes génitaux. L’animal suscite de la fascination et certains disent l’observer encore. En 2005, un magazine australien offrait 1,25 million de dollars de récompense à quiconque pourrait prouver son existence.
Le tigre de Tasmanie, un mammifère marsupial qui ressemble étonnamment à un chien. Domaine public
La colombe voyageuse
La tourte voyageuse (Ectopistes migratorius), dite aussi pigeon migrateur, était une espèce endémique du continent nord-américain au début du XIXe siècle. Sa population alors estimée à plus de 5 milliards d’individus fut jugée nuisible par les agriculteurs et par conséquent décimée en quelques dizaines d’années seulement. Selon les chercheurs, l’espèce ne peut pas être ramenée à la vie avec la technique du clonage, car l’ADN des quelques spécimens naturalisés dans des musées n’est plus fonctionnel. Il s’agit plutôt de reconstruire certains gènes de la colombe voyageuse, puis de les introduire dans le génome de cellules-souches de pigeon biset, une espèce bien vivante. Elles seraient ensuite transformées en cellules germinales, précurseurs des spermatozoïdes et des ovocytes. Injectées dans des œufs de pigeon biset, elles migreraient vers les organes sexuels des embryons en développement. Les pigeonneaux éclos ressembleraient à des pigeons bisets normaux, mais seraient porteurs de cellules germinales modifiées. En se reproduisant, ils donneraient naissance à une génération dont certains individus auraient des traits de la colombe voyageuse (couleurs, longue queue, longues ailes, etc.). Plusieurs reproductions et croisements achèveraient de produire des oiseaux ressemblant à l’espèce disparue.
La toute dernière colombe voyageuse, aussi appelée tourte voyageuse, une femelle, baptisée Martha, mourut dans sa cage au zoo de Cincinnati dans l’Ohio, aux États-Unis, le 1er septembre 1914. Cent ans plus tard, des scientifiques tentent de reproduire l’espèce. Louis Agassiz Fuertes, Wikimedia Commons
La grenouille à incubation gastrique
Comme son nom l’indique, ce genre de grenouille avalait ses œufs qui se développaient alors dans son estomac, la fonction digestive ne reprenant qu’après la naissance des têtards. Les deux seules espèces connues (Rheobatrachus vitellinus et R. silus) étaient endémiques du Queensland, dans l’est de l’Australie. Elles se sont éteintes au milieu des années 1980, suite à l’introduction humaine de champignons pathogènes dans leur aire de répartition naturelle, entre autres facteurs. Des chercheurs australiens progressent dans la « résurrection » des grenouilles uniques au monde : des embryons vivants ont pu être produits à partir de matériel génétique extrait de spécimens morts par une technique de transfert nucléaire de cellule somatique, mais ils n’ont jusqu’à présent pas survécu. Les expérimentations se poursuivent donc pour donner vie à un têtard, puis peut-être à un premier adulte. En parallèle, les scientifiques améliorent les techniques de préservation par le froid de cellules embryonnaires et de sperme d’espèces menacées d’amphibiens, mais aussi d’autres animaux.