Dieu est Esprit
Dieu est un esprit infini, éternel, incompréhensible !
Dieu est un esprit infini, éternel, incompréhensible !
Dieu est un esprit infini, éternel, incompréhensible, qui est partout, qui voit tout, qui peut tout, qui a tout créé par sa puissance et qui gouverne tout par sa sagesse.
Qui dit Dieu, dit l’Etre par excellence, l’Etre proprement dit, l’Etre infiniment parfait. De cette notion incontestable se déduisent, par une chaîne de conséquences évidentes, tous les attributs essentiels de la divinité.
1° L’Eternité.
Puisque Dieu est infiniment parfait, il résulte qu’il n’a aucun principe extérieur de son existence, qu’il est par lui-même et par la nécessite de son être. Dieu ne s’étant pas donné l’être et ne l’ayant pas reçu, il est donc l’Etre même, il est donc éternel, c’est-à-dire qu’il n’a ni commencement ni fin. Il est ; voila son nom : Je suis celui qui suis, définition sublime, incommunicable, qu’il donne de lui-même : Ego Jehovah ; moi Jehovah ; voila mon nom pour l’éternité.
Ici, mes enfants, réfléchissons que nous sommes les images de Dieu, obligés de retracer en nous les perfections de ce divin modèle. Car il est écrit : Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. Pour imiter cette première perfection, répondons à toutes les créatures finies, périssables, qui viendront solliciter l’amour de notre coeur ? Je suis plus grand que vous, et né pour de plus grandes choses ; je suis immortel : et dans tout ce que nous ferons, ayons en vue l’éternité.
2° L’indépendance.
Puisque Dieu est l’Etre par excellence, I’Etre infini, il ne peut avoir ni supérieur ni égal, autrement il serait limité, imparfait, il ne serait pas Dieu. Images de Dieu, soyons nous-mêmes saintement indépendants des hommes, des créatures, de nos passions, en un mot, de tout ce qui n’est pas la volonté de notre unique Maître.
3° L’immensité.
Puisque Dieu est l’Etre infini, il en résulte qu’il ne peut être borné par aucune cause, par aucun temps, par aucun lieu, ni dans aucune de ses perfections ; infini en tous sens, il est donc immense aussi bien qu’éternel. Images de Dieu, imitons notre modèle par l’immensité de notre charité et de nos désirs.
4° L’unité.
Puisque Dieu est l’Etre infini, il en résulte qu’il est Un, qu’il est unique ; hors de I’infini, que peut-il y avoir que le néant ou des images de l’infini ? Images de Dieu, soyons comme lui ; que Dieu soit tout pour nous, comme il est toutpour lui. Que la devise du séraphique saint François soit aussi la nôtre : Mon Dieu et mon tout.
5° L’immutabilité.
Puisque Dieu est l’Etre infini, il ne peut rien perdre, rien acquérir, ni se modifier, ni changer, ni avoir des pensées nouvelles ou des volontés successives, Il est donc immuable. Images de Dieu, notre devoir est d’être immuables dans la vérité, dans la charité et dans la pratique des vertus : malheur aux coeurs inconstants !
6° La liberté.
Puisque Dieu est infini, nulle cause étrangère ne peut gêner ses opérations. II a donc créé librement le monde dans le temps, sans qu’il lui soit arrivé une nouvelle action ni un nouveau dessein ; il l’a voulu de toute éternité, et l’effet s’en est suivi dans le temps. Aussi librement qu’il l’a créé, aussi librement il le gouverne. Images de Dieu, ah ! que jamais les chaines honteuses du péché ne chargent nos mains ou n’entravent nos pieds : être enfants de Dieu et porter le joug de Satan, comment soutenir cette pensée ?
7° La spiritualité.
Puisque Dieu est infini, il en résulte qu’il n’a point de corps, car tout corps est borné, imparfait, sujet au changement et à la dissolution. Dieu est donc un pur esprit. Etre simple, invisible, bien que présent partout, sans mélange et sans forme, il ne peut être vu de nos yeux, ni touché de nos mains, ni tomber sous aucun de nos sens. Ainsi, quand vous entendez parler des mains, des bras, des pieds, des oreilles, des yeux de Dieu ; quand vous lui entendez prêter des sentiments de colère ou de haine, gardez-vous de prendre ces paroles à la lettre et dans une acception matérielle ou humaine, ce n’est là qu’un langage figuré par lequel la majesté divine daigne s’abaisser à la portée de notre faible intelligence.
La même chose a lieu dans le commerce journalier. Toutes les fois que nous nous rencontrons avec des hommes peu civilisés, nous empruntons leur langage pour nous faire entendre d’eux. Lors donc qu’on parle des mains, des bras, des oreilles, des yeux de Dieu, on veut dire par ses mains, qu’il fait tout ; par ses bras, qu’il peut tout; par ses oreilles, qu’Il entend tout ; par ses yeux, qu’il voit tout ; par sa haine et sa colère, qu’il ne peut souffrir le péché et qu’il le punit autant qu’il le mérite. Images de Dieu, soyons comme des anges dans des corps mortels ; que la vie des sens soit toujours dominée en nous par la vie de l’esprit, jusqu’au jour fortuné ou l’une et l’autre seront absorbées par la vie de Dieu même, à qui nous serons devenus semblables.
8° L’intelligence.
Puisque Dieu est infini, il en résulte qu’il connaît tout, le passé, le présent, l’avenir : ou plutôt il n’y a pour Dieu ni passé ni futur, mais tout lui est présent. Le monde est une de ses pensées ; il le comprend, il le pénètre mille fois mieux que nous ne comprenons, que nous ne pénétrons nous-mêmes notre propre pensée.
De ce que Dieu voit tout dans le présent, il en résulte que la connaissance qu’Il a des actions humaines ne blesse en rien notre liberté. En effet, les actions de l’homme ne se font pas parce qu’elles sont vues de Dieu ; au contraire, elles sont vues de Dieu parce qu’elles se font. Soutenir le contraire, serait soutenir une absurdité et un blasphème : une absurdité, puisque ce serait prétendre que Dieu voit ce qui n’est pas ; un blasphème, puisque ce serait anéantir la liberté de l’homme.
Mgr Gaume – Catéchisme de persévérance (1889)