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La Tour de Babel :: l'origine de l'empire mondial des religions

    Bible Critique

    Arlitto
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    Message  Arlitto Jeu 8 Avr 2021 - 10:25

    Bible Critique

    Pourquoi Jésus n’a pas ordonné la lapidation de la femme adultère ?

    Plusieurs chrétiens pensent que comme Jésus n'a pas ordonné la lapidation d'une femme coupable d’adultère, alors il aurait par conséquent abolit cette pratique. Ceci n’est pas vrai pour deux raisons :


    Premièrement: si nous lisons le contexte, nous nous apercevons que si Jésus ne l'a pas fait, c'est parce que les juifs non plus n'appliquaient plus la loi, ils n'appliquaient pas la peine de mort sur eux-même, comment peuvent-ils alors demander à Jésus de lapider une femme? Ils n'appliquaient pas la loi contre eux, mais voulaient l'appliquer aux autres :

    Jean 7:19
    Moïse ne vous a–t–il pas donné la loi ? Et nul de vous n'observe la loi. Pourquoi cherchez–vous à me faire mourir ?

    Le dictionnaire de la Bible Dom Augustin Calmet parle de cette histoire de la femme adultère et de Jésus (voir définition du mot “adultère) est conclu de la sorte :

    On présume avec grande raison: 

    1° que les accusateurs de cette femme étaient eux-mêmes coupables du crime dont ils l'accusaient, de même à peu près que les accusateurs de la chaste Suzanne. Or, il est injuste de recevoir pour accusateurs ceux qui sont coupables du mal qu'ils reprennent dans un autre. 

    2° Il y a lieu de croire que la femme dont il s'agit ici avait souffert quelque violence, et que son crime était fort diminué par les circonstances. Selden et Fagius croient qu'elle était dans le cas qui est marqué par Moïse en ces termes: {#De 22:23} Si une fille fiancée est trouvée dans la ville par un homme qui lui ravisse son honneur, vous ferez sortir de la ville l'homme et la fille adultères, et ils seront lapidés; la fille, parce qu'elle n'a pas crié, quoiqu'elle fût dans la ville; et l'homme, parce qu'il a humilié la femme de son prochain.


    Aussi, un autre passage démontre que Jésus propose à une femme le repentir, mais elle a refusé de se repentir, alors Jésus dit qu'il fera mourir les enfants de sa femme :

    Apocalypse 2
    18 Ecris à l'ange de l'Eglise de Thyatire : Voici ce que dit le Fils de Dieu, celui qui a les yeux comme une flamme de feu, et dont les pieds sont semblables à de l'airain ardent:
    19 Je connais tes œuvres, ton amour, ta foi, ton fidèle service, ta constance, et tes dernières œuvres plus nombreuses que les premières.
    20 Mais ce que j'ai contre toi, c'est que tu laisses la femme Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigner et séduire mes serviteurs, pour qu'ils se livrent à l'impudicité et qu'ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles.
    21 Je lui ai donné du temps, afin qu'elle se repentît, et elle ne veut pas se repentir de son impudicité.
    22 Voici, je vais la jeter sur un lit, et envoyer une grande tribulation à ceux qui commettent adultère avec elle, à moins qu'ils ne se repentent de leurs œuvres.
    23 Je ferai mourir de mort ses enfants ; et toutes les Eglises connaîtront que je suis celui qui sonde les reins et les cœurs, et je vous rendrai à chacun selon vos œuvres.

    Nous voyons bien que Jésus n'est pas contre le châtiment réservé à ceux qui commettent l'adultère. Et que penser du châtiment excessif qu’on subit Ananias et sa femme Saphira par le Saint-Esprit qui les a tué simplement parce qu’ils n’avaient donné QUE la moitié de leurs biens aux apôtres ! Voici comment nous est raconté cette triste histoire :

    Actes 5
    1  Mais un homme nommé Ananias, avec Saphira sa femme, vendit une propriété,
    2  et retint une partie du prix, sa femme le sachant; puis il apporta le reste, et le déposa aux pieds des apôtres.
    3  Pierre lui dit: Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton coeur, au point que tu mentes au Saint-Esprit, et que tu aies retenu une partie du prix du champ?
    4  S'il n'eût pas été vendu, ne te restait-il pas? Et, après qu'il a été vendu, le prix n'était-il pas à ta disposition? Comment as-tu pu mettre en ton coeur un pareil dessein? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.
    5  Ananias, entendant ces paroles, tomba, et expira. Une grande crainte saisit tous les auditeurs.
    6  Les jeunes gens, s'étant levés, l'enveloppèrent, l'emportèrent, et l'ensevelirent.
    7  Environ trois heures plus tard, sa femme entra, sans savoir ce qui était arrivé.
    8  Pierre lui adressa la parole: Dis-moi, est-ce à un tel prix que vous avez vendu le champ? Oui, répondit-elle, c'est à ce prix-là.
    9  Alors Pierre lui dit: Comment vous êtes-vous accordés pour tenter l'Esprit du Seigneur? Voici, ceux qui ont enseveli ton mari sont à la porte, et ils t'emporteront.
    10 Au même instant, elle tomba aux pieds de l'apôtre, et expira. Les jeunes gens, étant entrés, la trouvèrent morte; ils l'emportèrent, et l'ensevelirent auprès de son mari.

    Pourquoi Pierre ne leur a pas pardonné? En quoi le vol est-il un plus grand péché que l'adultère? 
    C'est encore une preuve que l'histoire de la femme adultère est erroné. Même si celle-ci était vrai, on ne peut l'utiliser pour montrer que Jésus était "gentille", puisque c'est lui, qui est Dieu selon les Chrétien, qui a permis à Pierre de tuer ce couple pour avoir volé. Pourquoi ne leur a t-il pas pardonné?


    Deuxièmement: Le passage de la femme adultère constitue un ajout tardif , et ne fait pas parti du texte original de l'Évangile dit de Jean. Voyons les commentaires chrétiens :


    Bible Annotée :

    On trouve une description semblable dans #Lu 21:37,38. -Le dernier verset de #Jn 7 et les deux premiers par lesquels s'ouvre notre #Jn 8 forment une sorte d'introduction à l'histoire de la femme adultère qui va suivre. Ils font partie du fragment dont l'authenticité est contestée. Voici d'abord, à cet égard, l'état des documents sur lesquels s'appuie la critique du texte. 

    1° Un grand nombre de manuscrits, Sin., B, A, C, etc., du quatrième au neuvième siècle, omettent entièrement ce récit, et plusieurs de ceux qui l'ont conservé le marquent de signes de doute. 

    2° Les versions anciennes, sauf quelques manuscrits de l'Itala ne le renferment pas davantage. 

    3° Les Pères de l'Eglise des trois premiers siècles, et même Chrysostome, ne le mentionnent pas comme renfermé dans notre évangile. Origène, qui s'est occupé spécialement de l'état du texte, n'en parle pas.  

    4° Dans plusieurs documents, ce morceau se trouve placé à la fin de l'évangile de Jean; dans quelques autres à la suite de #Lu 21. 

    5° Ces versets abondent en variantes diverses, ce qui est toujours un signe peu favorable à l'authenticité. 

    6° Le style de ce récit n'est pas celui de Jean; il porte tous les caractères des narrations synoptiques. Aussi la plupart des critiques et des exégètes se refusent-ils à considérer ce récit comme faisant partie de l'évangile de Jean. Ainsi Erasme, Calvin, Bèze Lücke, Tholuck, Olshausen, de Wette Reuss, Hengstenberg, Meyer, MM. Weiss, Luthardt, Keil, Godet, et tous les modernes éditeurs du texte

    Rappelons, d'autre part, que sept majusc. (dont D), du sixième au neuvième siècle, et un très grand nombre de minusc., aussi bien que quelques exemplaires de l'Itala, la Vulgate, la version syr. de Jérusalem, contiennent ce récit sans le marquer d'aucun signe de doute. Jérôme, écrivant au quatrième siècle, témoigne (Adv. Pelag. 2, 17) que cette relation se trouvait "en plusieurs manuscrits, tant grecs que latins." Aussi plusieurs interprètes éminents, Augustin, Bengel, Hug, Ebrard, Stier, Lange, soutiennent-ils l'authenticité de ce fragment alléguant avec Augustin qu'il n'a été retranché, à l'origine, que par la crainte de l'influence morale qu'il pouvait exercer à une époque où, d'une part, un grand relâchement des moeurs et, d'autre part, un faux ascétisme s'étaient introduits dans l'Eglise. -Quant à la vérité historique du fait, on peut dire avec Meyer: "Cette histoire porte un tel cachet d'originalité, il est si évident qu'elle n'est imitée d'aucun autre récit de la tradition évangélique, qu'il est impossible d'y voir une légende d'un temps postérieur, sa vérité interne se justifie facilement par l'exégèse, malgré les doutes qu'on a soulevés." Le récit est en tous cas fort ancien, Eusèbe rapporte (Hist. eccl. 3: 39) que l'écrit de Papias sur les évangiles contenait l'histoire d'une femme qui, à cause de ses péchés, fut accusée devant le Seigneur. "Cette histoire, ajoutet-il, se trouve dans l'évangile des Hébreux." Cela prouverait que notre récit appartient à la tradition apostolique. Il a été inséré dans la suite à cette place, parce que le piège tendu à Jésus {#Jn 8:6} paraissait en harmonie avec les dispositions hostiles des autorités à son égard. {#Jn 7:32,45 et suiv.}.



    Bible du Semeur :

    Les versets 7.53 à 8.11 sont absents des manuscrits les plus anciens. Quelques manuscrits les situent ailleurs, à la fin de l'évangile ou après Lc 21.38.



    ACEBAC :

    Le récit de la femme adultère {#Jn 7:53 8:1-11} manque dans les plus anciens manuscrits grecs. Les Pères grecs ne l'ont pas connu ou bien ne l'ont pas regardé comme authentique. Plusieurs traductions anciennes (latine, syriaque, copte...) ne le contenaient pas. On lisait pourtant cette péricope en Occident et dans l'Église de Syrie dès le IIIe siècle. Mais la place de ce récit est instable chez les témoins qui le rapportent: on le retrouve en cinq endroits différents soit dans l'évangile de Jean, soit dans celui de Luc. De plus, ce passage tranche sur le contexte et l'ensemble du texte johannique par son contenu, son style et sa langue, qui rappellent par contre beaucoup le style et la langue de Luc. On admet donc généralement que ce passage n'a pas été rédigé par l'auteur du quatrième évangile et qu'il n'appartenait pas à l'édition originale de cet évangile. Le concile de Trente regarde ce texte comme un écrit canonique; sa définition porte sur la canonicité, non sur l'authenticité johannique du passage.



    TOB :

    La section 7,53-8,11 est omise par les mss les plus anciens et par de nombreuses versions : d'autres la placent soit après les vv. 36 ou 44, soit à la fin de l'évangile ; d'autres encore l'introduisent après Lc 21,38. Les Pères grecs semblent l'ignorer ; le texte lui-même présente de nombreuses variantes et ne possède pas les caractéristique du style Johannique. C'est pourquoi on peut estimer que cette péricope n'appartenait pas primitivement à l'évangile de Jn. Il s'agit d'une tradition indépendante, insérée après coup ; son caractère canonique n'est pas à contester.




    Bible de Jérusalem :

    Cette péricope, 7.53 - 8.11, omise par les plus anciens témoins (mss, versions et Pères), déplacée par d'autres, au style de couleur synoptique, ne peut être de saint Jean lui-même. Elle pourrait être attribuée à saint Luc, cf Luc 21.38. Sa canonicité, son caractère inspiré et sa valeur historique n'en sont pas moins hors contexte.


    Claude Tresmontant :

    A partir de ce verset, nombres de manuscrits anciens—le plus grand nombre—ne comportent pas la page qui suit: l'histoire de la femme qui a été surprise avec un homme qui n'était pas son mari. Deux hypothèses se partagent les critiques. 

    1. Cette histoire a été ajoutée tardivement. 

    2. Ce passage a été retranché très anciennement.


    Augustin, dans un ouvrage précisément consacré au mariage et à l'adultère, De conjugiis adulterinis, II, 6, VII, écrit que certains, dont la foi était faible, ou plus exactement ennemis de la foi véritable, ayant peur que l'on ne tire de cette page une raison d'excuser leurs femmes infidèles, l'ont retirée de leurs manuscrits. Le fait est que l'on ne trouve pas cette page citée par les Pères de langue grecque, Origène, saint Jean Chry-sostome, Théodore de Mopsueste, Cyrille d'Alexandrie, etc.



    Scofield :

    (Joh_7:53-8); (Joh_7:11); is not found in some of the most ancient manuscripts. Augustine declares that it was stricken from many copies of the sacred story because of a prudish fear that it might teach immorality!



    Clarke :

    This verse and the first eleven verses of the following chapter are wanting in several MSS. Some of those which retain the paragraph mark it with obelisks, as a proof of spuriousness. Those which do retain it have it with such a variety of reading as is no where else found in the sacred writings. Professor Griesbach leaves the whole paragraph in the text with notes of doubtfulness. Most of the modern critics consider it as resting on no solid authority.




    VWS :

    This verse, and the portion of Chapter 8, as far as Joh_8:12, are generally pronounced by the best critical authorities not to belong to John's Gospel.




    RWP :

    This verse and through Joh_8:12 (the passage concerning the woman taken in adultery) is certainly not a genuine part of John's Gospel. The oldest and best MSS. (Aleph A B C L W) do not have it. It first appears in Codex Bezae. Some MSS. put it at the close of John's Gospel and some place it in Luke. It is probably a true story for it is like Jesus, but it does not belong to John's Gospel. The Canterbury Version on which we are commenting puts the passage in brackets. Westcott and Hort place it at the end of the Gospel. With this explanation we shall proceed.


    Lisons ces propos du savant Frédéric Godet qui nous explique pourquoi cette histoire ne peut pas être authentique :

    Trois questions s'élèvent au sujet de ce morceau : Appartient-il réellement au texte de notre évangile ? Sinon, comment y a-t-il été introduit ? Que penser de la vérité du fait lui-même? Le témoignage le plus ancien de la présence de ce passage dans le N. T. est l'usage qu'en font les Constitutions apostoliques (I, 2, 24), pour justifier l'emploi des moyens de douceur dans la discipline ecclésiastique envers les poenitentes. Cet écrit apocryphe paraît avoir reçu sa forme définitive vers la fin du IIIe siècle. Si donc ce passage est inauthentique chez Jean, son interpolation doit remonter jusqu'au IIIe ou IIe s.
    Les pères du IVe siècle, Jérôme, Ambroise, Augustin, en admettent l'authenticité et pensent qu'il a été retranché dans une partie des documents par des hommes faibles dans la foi, qui auraient craint « que leurs femmes n'en tirassent des conséquences immorales » (Augustin). Certains Mss. de l'Itala (Veronensis, Colbertinus, etc.), du IVe au XIe s., la Vulgate, la traduction syriaque de Jérusalem, du Ve s., les Mss. D F G H K U G, du VIe au IXe s., et plus de 300 Mnn. (Tischendorf), lisent ce passage et ne le marquent d'aucun signe de doute.
    En échange, il manque dans la Peschitto, la Syr. du Sinaï., celle de Cureton, la Philoxénienne (texte primitif) et Tatien, dans les Vss. sahidique, copte, goth., arménienne, et dans deux des meilleurs Mss. de l'Itala, le Vercellensis, du IVe, et le Brixianus, du VIe s. Tertullien, Cyprien, Origène, Chrysostome n'en parlent pas, A B C L N T X D du IVe au IXe s., et 70 Mnn., l'omettent complètement (L et D en laissant un espace vide) ; E M S L P et 45 Mnn. le marquent de signes de doute. Enfin, dans quelques documents, il se trouve transposé : un Mn. (225) le place après 7.36 ; dix autres, à la fin de l'évangile ; quatre enfin (13, 69, 124, 346)a, dans l'évangile de Luc, à la suite du ch. 21. Euthymius l'envisage comme une addition utile ; Théophylacte le retranche tout à fait.

    Au point de vue de la critique externe, trois faits prouvent l'interpolation : 

    1. Il est impossible d'envisager l'omission de ce morceau, dans les nombreux documents que nous venons d'examiner, comme purement accidentelle. S'il était authentique, il faudrait nécessairement qu'il eût été retranché à dessein et par le motif que supposent quelques Pères. Mais, à compte-là combien d'autres retranchements n'eût-on pas dû faire dans le Nouveau Testament ? Et se serait-on permis une semblable liberté à l'égard d'un texte décidément connu comme apostolique? 

    2. De plus, le texte varie extraordinairement dans les documents qui présentent ce morceau ; on compte plus de quatre-vingts variantes dans ces douze versets. Griesbach a distingué trois textes tout différents : le texte ordinaire celui de D, et un troisième qui résulte d'un certain nombre de Mss. Un vrai texte apostolique n'a jamais subi de telles altérations. 

    3. Comment se fait-il que le morceau tout entier se trouve si diversement placé dans les documents : après 7.36, à la fin de notre évangile, à la fin de Luc ch. 21, enfin entre les chapitres 7 et 8 de notre évangile comme dans le T. R.? Une telle hésitation est également sans exemple à l'égard d'un vrai texte apostolique.

    Au point de vue de la critique interne, trois raisons confirment ce résultat : 

    1. Le style n'a point le cachet johannique ; il a bien plutôt les caractères de la tradition synoptiqueLe oÞn, forme de transition la plus usitée chez Jean, manque complètement ; il est remplacé par dè (11 fois). Les expressions îrjrou (Jean dit prwò), pc å laìc, kajÐsac âdÐ-dasken, oÉ grammateØc kaÈ oÉ farisaØoi, sont sans analogie chez Jean et rappellent les formes synoptiques. D'où proviendrait cette
    différence, si le morceau était authentique?

    2. Le préambule 7.53 ne présente, comme nous le verrons, aucun sens précis. Il est d'une amphibologie suspecte. 

    3. Enfin il y a disharmonie complète entre l'esprit de ce récit et celui de toute la narration johannique. Celle-ci nous présente dans cette partie le témoignage que Jésus se rend à lui-même et la position de foi ou d'incrédulité que prennent à cette occasion ses auditeurs. 

    A ce point de vue, le récit de la femme adultère ne peut être envisagé dans notre évangile que comme un hors-d'oeuvre. Comme le dit très bien Reuss : « Des anecdotes de ce genre, aboutissant à un enseignement essentiellement moral, sont étrangères au IVe évangile. » Aussitôt qu'on retranche ce passage, la liaison entre le témoignage qui précède et celui qui suit, saute aux yeux. Elle est expressément marquée par le p?lin, de nouveau, 8.12, qui rattache la nouvelle déclaration, 8.12-20, à celle du grand jour de la fête, 7.37 et suiv. Aussi l'authenticité de ce morceau n'est-elle plus admise que par un petit nombre d'exégètes protestants (Lange, Ebrard, Wieseler), par les interprètes catholiques (Hug, Scholz, Maier) et par quelques adversaires de l'authenticité de l'évangile qui se font une arme des invraisemblances internes du récit (Bretschneider, Strauss, B. Bauer, Hilgenfeld). Dès le temps de la Réformation, il a été jugé inauthentique par Erasme, Calvin, Bèze ; plus tard, il a été également éliminé par Grotius, Wetstein, Semler Lücke, Tholuck, Olshausen, de Wette, Baur, Reuss, Luthardt, Ewald, Hengstenberg, Lachmann, Tischendorf, Westcott et Hort, Meyer, Weiss, Keil, Jülicher, Zahn, etc. Selon Hilgenfeld, ce morceau aurait en sa faveur des témoignages prépondérants ; il nous placerait dans le vrai milieu des jours qui suivaient le grand jour de fête ; enfin il serait exigé par la parole 8.15 a. Ces raisons n'ont pas besoin d'être réfutées.
    Frédéric GODET, docteur en théologie, professeur à la faculté de l'Église indépendante de Neuchâte, Commentaire sur l'Évangile de Saint Jean, Deuxième partie : le développement de l'incrédulité en Israël. Premier cycle, troisième section : la lutte à son plus haut degré d'intensité à Jérusalem. III : Dans et après le grand jour de la fête, Le récit de la femme adultère, 1902, pages 921-923.


    Conclusion


    Le passage de “la femme adultère” est omis dans les manuscrits suivants :

    Papyrus 66 (env. 200) et 75 (3ème siècle); Codex Sinaiticus et Vaticanus (4ème siècle), Alexandrinus et Ephraemi (5ème siècle), Codex Washingtonianus et Borgianus, Regius du 8ème siècle, Athous Lavrensis (env. 800), Petropolitanus Purpureus, Macedoniensis, Sangallensis et Koridethi du 9ème siècle et Monacensis du 10ème; Uncials 0141 et 0211; Minuscules 3, 12, 15, 21, 22, 32, 33, 36, 39, 44, 49, 63, 72, 87, 96, 97, 106, 108, 124, 131, 134, 139, 151, 157, 169, 209, 213, 228, 297, 388, 391, 401, 416, 445, 488, 496, 499, 501, 523, 537, 542, 554, 565, 578, 584, 703, 719, 723,730, 731, 736, 741, 742, 768, 770, 772, 773, 776, 777, 780, 799, 800, 817, 827, 828, 843, 896, 989, 1077, 1100, 1178, 1230, 1241, 1242, 1253, 1333, 2193 et 2768; la majorité des lectionnaires; quelques manuscrits de la vieille latine, la majorité des manuscrits Syriaques, la version Sahidique, la version Gothique, quelques manuscrits Arméniens, et la version Georgienne ; Diatessaron (2ème siècle); Clement of Alexandria (died 215), des autres Pères de l'Église comme Tertullian, Origène, Cyprien, Cyril d’Alexandrie. 


    Manuscrits excluant une part de la péricope 
    Minuscule 759 contient Jean 7:53-8:2 mais exclus 8:3-11.


    Petite partie de la péricope inclue
    (8:3-11)

    Les lectionnaires : 4676970717581899098101107125126139146185211217229267280282287376,381386390396398402405409417422430431435 (8:2-11), 462464465520 (8:2-11).

    Manuscrits qui incluent la péricope
    Codex Bezae (5èem siècle), Codex Basilensis, les Codex suivants du 9ème siècle Boreelianus, Seidelianus I, Seidelianus II, Cyprius, Campianus, Nanianus, ainsi que Tischendorfianus IV du 10ème siècle, Codex Petropolitanus; Minuscule 28, 318, 700, 892, 1009, 1010, 1071, 1079, 1195, 1216, 1344, 1365, 1546, 1646, 2148, 2174; le texte Majoritaire dit texte Byzantin; 79100 (Jean 8:1-11), 118130 (8:1-11), 221274281411421429 (8:1-11), 442 (8:1-11), 445 (8:1-11), 459; la majorité des manuscrits de la veille Latine, la Vulgate par le Codex Fuldensis du 6ème siècle, quelques manuscrits Syriaque, la version Bohairique, quelques manuscrits Arménien, et la version Ethiopienne ; la Didascalie (3ème siècle), Didyme l’aveugle (4ème siècle), l’Ambrosiaster (4ème siècle), Ambroise (au 4ème siècle), Jean Chrysostome (4-5ème siècle), Jérome (4-5ème siècle), Saint-Augustain (4-5ème siècle).

    Péricope inclue, mais avec une astérisque(*) ou (÷)
    Codex Vaticanus 354 
    (à ne pas confondre avec le Codex Vaticanus) et les Minuscules 4, 8, 14, 18, 24, 35, 83, 95, 109, 125, 141, 148, 156, 161, 164, 165, 166, 167, 178, 179, 200, 202, 285, 338, 348, 363, 367, 376, 386,407, 443, 478, 479, 510, 532, 547, 553, 645, 655, 656, 661, 662, 685, 757, 758, 763, 769, 781, 797, 801, 824, 825, 829, 844, 845, 867, 873, 897, 922, 1073, 1077, 1092 (par une main ultérieure), 1099, 1187, 1189, 1443 et 1445 ; Codex Basilensis (E) inclus de 8:2 à 11; Codex Tischendorfianus III (Λ) et Petropolitanus (П) ainsi que les Lectionnaires suivants 862111579 et 1761 inclus 8,3-11. 


    Petite péricope inclue de(8:3-11) mais indiquée avec une astérisque (*) ou (÷) 
    Le Minuscule 707

    Péricope inclue à d’autres endroits que Jean 7,53-8,11
    Famille 1, Minuscules 20, 37, 135, 207, 301, 347, et les manuscrits Arméniens place la péricope après Jean 21:25 ; Famille 13 la place après Luc 24:53; un correcteur du Minuscule 1333 ajouta Jean 8:3–11 après Luc 24:53 ; et le Minuscule 225 l’inclue après Jean 7:36. Les Minuscules 129, 135, 259, 470, 564, 831, 1076, 1078, et 1356 placent Jean 8:3-11 après Jean 21:25. Le Minuscule 788 et le Minuscule 826 place cette péricope après Luc 21:38.

    Péricope ajoutée par une main ultérieure
    Codex Ebnerianus, les Minuscules 284, 431, 461, 470, 578, 2174.


    Nous voyons que la chose n’est pas simple déjà dans les Manuscrits. Les plus anciens ne l’ont pas de tout manière...

    Voyons aussi ce que dit 
    Bruce Metzger dans son « Commentaire du Greek New Testament », dont il est l’un des membres actifs du collectif qui le mit par écrit et en fit sa critique textuel :


    « L’évidence pour l’origine non Johannique de la péricope de la femme adultère est dominant. Il est absent des manuscrits (la liste est déjà cité au-dessus)…En orient, il est absent des plus anciennes formes de la version Syriaque, bohaïrique, Sahidique, sub-Achmimique. Quelques manuscrits Arménien et la vieille version géorgienne l’omettent aussi. En occident, le passage est absent de la version Gothique et de plusieurs anciens manuscrits Latin…Le Comité est UNANIME pour dire que la péricope de la femme adultère ne fait pas parti originellement des 4 évangiles… »
    « Commentaire de Bruce Metzger du Greek New Testament » 2ème édition, p.188-189


    Pour les Catholiques, voyons ce que dit le Père M.E. Boismard avec la participation de A. Lamouille et P. Sandevoir, ainsi que la préface faite par P. BenoitDans l’introduction « avertissement aux lecteurs » de leur Synopse des 4 évangiles, Tome 2, il est écrit :

    « Le lecteur non averti sera peut être surpris de constater combien les textes évangéliques ont évolué durant leur transmission. Cette évolution est intéressante par elle-même, puisqu’elle nous donne de précieuses indications sur la mentalité des églises primitives, sur les problèmes auxquels les premières générations chrétiennes se sont trouvées confrontées, sur la façon dont elles ont approfondie le mystère de la personne de Jésus. (…) »

    Et plus loin, on lit dans leur étude qu’ils ont négligé la finale de Marc, ainsi que l’épisode de la femme adultère, car ils sont inauthentiques:

    « Nous avons omis de compter : pour Marc, les mots contenus dans la finale (16, 9-20) qui, bien que canonique, n’est par marcienne ; pour Jean, les mots contenus dans l’épisode de la femme adultère (7,53 – 8,11). »       

    Concluons par les propos de Bart Ehrman :

    « L’auteur du quatrième Evangile a-t-il écrit la fameuse histoire de la femme adultère, ou s’agit-il de l’ajout d’un scribe bien intentionné ? L’histoire se trouve dans nombre de nos manuscrits plus récents entre les chapitres 7 et 8, mais pas dans les plus anciens ; de plus, le style d’écriture est significativement différent du reste de l’Evangile. Presque tous les spécialistes s’accordent à juger que l’histoire fut rajoutée au manuscrit de l’Evangile de Jean après qu’il eut commencé à circuler.»
    Bart Ehrman, Les christianismes disparus – la bataille pour les Ecritures : apocryphes, faux et censures, éditions Bayard, 2007, p.339-340

       
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    Message  Arlitto Jeu 8 Avr 2021 - 10:26

    Tentative de réponse chrétienne


    Répondons maintenant aux justifications de certains chrétiens qui tentent de montrer par des preuves que ce passage est très anciens tout de même.

    Par exemple, ce site chrétien arabe (http://holy-bible-1.com/articles/display/10097), dont l’auteur est très connu dans les pays orientaux, apporte ses arguments. Voyons la teneur en véracité de ceux-ci :



    1/ Le Codex de Khabouris (ou Khaboris)

    L’auteur tente de montrer que c’est un témoignage datant l’an 160 qui prouverait l’attestation de l’histoire de la femme adultère à une date très ancienne. 

    Voici l’image qu’il utilise :


    Bible Critique 96emraa-omsekat-fe-zena_html_m1d73f4f9


    Problème : ce Codex est du 12ème siècle selon le Carbone 14 et la paléographie. Il représente le texte de la Peshitta, la Bible Syriaque avec ses 22 livres seulement pour le Nouveau Testament et non 27 comme le NT actuel. Argument noyé ! Voir ce lien pour l’explication de ce qu’est ce manuscrit : http://en.wikipedia.org/wiki/Khaboris_Codex



    2/ Les points dans les Manuscrits anciens à la place du passage de la femme adultère

    C’est un argument fallacieux qui nécessite une analyse que certains ne pourraient pas faire et donc ne pourrait pas voir la tromperie qui se trame là-dessous. 
    En effet, il y a des petits points dans les manuscrits comme le P66 ou encore le codex Sinaïticus comme nous le montrent les photos suivantes que l'auteur chrétien a lui-même posté. Nous allons juste reprendre ses photos et les analyser :

    Bible Critique 96emraa-omsekat-fe-zena_html_1edce371

    Bible Critique 96emraa-omsekat-fe-zena_html_6b7769c3


    Bible Critique 96emraa-omsekat-fe-zena_html_50fdd3ae



    Mais, nous pouvons répondre à cet argument en carton par les mêmes photos. Ces points sont présents partout dans les manuscrits et représentent soit la fin d’une phrase soit la fin d’un verset ou le passage d’un chapitre à un autre. Là, pour notre cas, c’était la fin de la phrase du chapitre 7,52, mais aussi la fin du chapitre pour passer ensuite au chapitre 8 ; Ce point est donc nécessaire. Nous avons vérifier à l'intérieur du codex Sinaïticus même :

    Voir ici le Codex en live  

    http://codexsinaiticus.org/en/manuscript.aspx?book=36&chapter=8&lid=en&side=r&zoomSlider=0

    Le résultat est consternant, il y a des points partout dans le texte. Même chose dans les photos que ce site nous propose, regardons les autres points dans le Manuscrits que l’auteur de ce site à sagement omit pour accréditer sa thèse mensongère :

    Bible Critique Edce371




    Question : Marque-t-il un manque de verset à chaque point ? Argument refuté ! 



    3/ Le Témoignage de Papias

    Il est vrai que son témoignage serait très anciens puisque Papias à vécu de l’an 70 à 155. Problème, C’est Eusèbe qui rapporte ce fait au 4ème siècle dans son Histoire Ecclésiastique en disant que Papias aurait écrit dans un son livre le passage d’une femme accusé de pleins de péchés. 
    Autre problème, il s’agit d’une autre version que le passage de la femme “adultère” connue et qui est aussi citée par l'évangile aux Hébreux, un texte reconnu comme apocryphe. Mais ce texte ne parle pas d’un cas d’adultère dans le témoignage rapporté, il ne s’agit que d’une femme accusé de beaucoup de péchés, rien d’autre. C’est donc Eusèbe qui rapporte cette information au 4ème siècle, information qui ne parle pas d’une femme adultère. Argument rejeté !



    4/ Tertullien ferait référence à ce passage

    Tertullien aussi serait très ancien comme témoin puisqu’il vécu de 160 à 220. Problème sa soit disante attestation parle d’un livre considéré comme apocryphe “le Pasteur d’Hermas” que lui considérait comme authentique et comme faisant parti des écritures sacrées. Mais là n’est pas le souci, la vraie falsification se trouve dans le contenu de ce que dit ce livre. Le Pasteur d’Hermas parle seulement du pardon des personnes adultères au pluriel. Rien à voir avec ce quelconque passage de la femme adultère. Il parle  de la vision et du jugement des personnes adultères et rien d’autre. Argument rejeté !



    5/ Le témoignage de Clément de Rome et de “la Constitution des Apôtres”

    Il ne s’agit pas d’un écrit de Clément de Rome, mais d’un Pseudo-Clément écrit au 3ème siècle. Pis encore, le livre numéro 2 (où se trouve la pseudo attestation, au chapitre 24) de cet écrit est une interpolation ajoutée à la fin du 3ème siècle selon les spécialistes de la critique comme Von Drey, Krabbe, Bunsen ou encore Funk (“The Early church Fathers”, Philip Schaff, tome 7, p. 388-390, 408). De plus, ici aussi, il ne s’agit pas d’adultère, mais d’une femme accusé de plusieurs péchés. Argument rejeté !

    Pour conclure, rien donc n’est en faveur de ce passage qui semble être un ajout de texte qui fut au fil des siècles étoffé à partir d’une base qui devait exister avant d’être finalisée comme nous la connaissons actuellement dans le texte de l’évangile selon Jean.



    6/ Le témoignage du Papyrus Egerton 2

    C’est l’argument le plus probant pour les défenseurs de ce passage, mais qui reste tout aussi bancal que les autres au final. Ce papyrus fut écrit au 2-3ème siècle (au même moment que le Papyrus Bodmer, le P66), même si certains ont tenté de le faire remonter dans les années 50. Cette thèse fut réfutée par la suite grâce à la paléographie et à la critique textuelle interne (ponctuation etc.).
    L’auteur de ce Papyrus utilisa une “Apostrophe” dans l’un des versets (ligne 45), or nous savons que les apostrophes ne seront vraiment utilisés qu’au 3ème siècle. C’est ce qui poussa à repousser la date de ce Manuscrit à l’an 200 environ (3ème siècle) :


    Bible Critique Apostrophe



    Il faut noter aussi que le manuscrit à subi des corrections et que selon les spécialistes, 2 scribes auraient retouché le texte (ligne 23 et 46).

    Nous en avons 4 fragments à l’heure actuelle dont voici le contenu :

    - Le fragment 1 contient 14 versets. Il est en écho à l'évangile selon Jean avec l'histoire de la guérison d'un lépreux.
    - Le fragment 2 est plus court. Sur une face, il se rapproche à la fois de l'évangile selon Marc et de celui de Jean. Mais l'autre face semble indépendant de toutes les autres traditions.
    - Le fragment 3 ne comporte que quelques mots.
    - Le fragment 4 ne comporte qu'une lettre partiellement illisible.

    Le texte rapporte un morceau qui serait apparenté au dernier verset de la péricope de la femme adultère de Jean, et les défenseurs de ce passage disent que dans toute la Bible, c’est le seul endroit où ces mots sont identifiables.

    Le souci majeur est que dans l’Egerton il est question d’un lépreux et non d’une femme. Certains dissimulateurs ont vu l’expression “etne pèche plus”, alors ils ont dit que c’était de l’évangile selon Jean (8,11 précisément).
    Or, le contexte des versets qui précèdent ces mots est clair, il s’agit d’un lépreux. Le passage dans ce Papyrus est un mélange entre Luc 5,14 et Jean 5,14 en terme scripturaire. Il y a le fait que Jésus renvoi le lépreux guérit devant le sacrificateur et le fait qu’il lui dise “ne pèche plus”. Certains ont affirmé que c’est seulement en Jean 8,11 que nous trouvons les mots “ne pèche plus”, or ceci est totalement faux puisqu’en Jean 5,14, les mêmes mots sont utilisés. 


    Et pour ceux qui voudraient aller encore plus loin et dire qu’il n’est pas dit “ET ne pèche plus”, alors la simple réponse à leur donner est de leur dire qu’avant cette conjonction de coordination “ET” il y a des autres mots utilisés et que le “ET” est l’accord entre le fait d’aller voir le sacrificateur et de ne plus pécher. C’est pourtant clair ! De toute façon, il s’agit de la guérison d’un lépreux et non du jugement d’une quelconque femme adultère.

    Dernier point : le texte de Nestle-Aland édition 27 qui représente les témoins Manuscrits, ne met pas pour Jean 8,11 le Papyrus Egerton 2.


    L’histoire de la femme adultère remonte au 4-5ème siècle après J-C. Cette histoire semble montée de toute pièce afin d’appuyer un point théologique.
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    Message  Arlitto Jeu 8 Avr 2021 - 10:27

    "Sainte Marie mère de ... Jésus !"
    par Karim al-Firanci
    Création : 04/2010
    Modification : 05/12/2010




    1. Introduction


    Qui est-elle réellement ? La pensée chrétienne Catholique, dont la vision diffère largement de celle des Protestants, rend à Marie (as) un culte qui atteint l'idolâtrie. La question centrale de cette étude est de savoir d'où vient cette adoration, comment a-t-elle été soutenue à travers l'histoire chrétienne, et de savoir enfin si celle-ci se retrouve dans l'Ecriture. En effet, la logique veut qu'un dogme sorte des textes dits inspirés de Dieu et non de l'esprit de l'homme, d'où le "Sola Scriptura(l'Ecriture Seule comme base) qui est le plus noble des comportements en matière de fondement religieux. 


    2. Mère de Dieu ?


    Les Catholiques invoquent Marie (as) en temps que "Théotokos(Mère de Dieu). Cette dénomination apparaît plus d'une dizaine de fois dans le "Catéchisme de l'Eglise Catholique". Pourtant le texte Biblique ne le mentionne jamais ainsi, mais plutôt comme notre titre, à savoir "Mère de Jésus(as)". Comment peuvent-ils utiliser ce groupe de mot qui d'ailleurs n'a aucun sens pour la raison humaine puisque le Créateur N'est issu de nulle part, Il est seulement ! Si Ce Créateur Parfait aurait une mère, alors il faudrait comprendre qu'il y a un père au-dessus de Lui ou alors que la mère est l'unique source de départ. Mais non, en bonne doctrine Païenne, le Catholique l'interpelle ainsi en lui vouant une vénération digne d'une Déesse. 

    L'expression "
    Mère de Dieu" suggère à l'esprit humain qu'elle a donné naissance à Dieu (sic !), bien que le fait que Dieu Le Créateur ait une mère est un pur non-sens évident. Mais nous pouvons nous référer aussi aux paroles du Pape Jean Paul II qui dit : "Marie est vraiment 'Mère de Dieu' puisqu'elle est la mère du Fils éternel de Dieu fait homme, qui est Dieu lui-même"(Jean-Paul II, "Catéchisme de l'Eglise Catholique", article 509.) Jean Damascène à pousser encore plus loin les limites de la raison avec cette déclaration : "En vérité, elle est devenue Celle qui régit toutes les créatures puisqu'elle est Mère du Créateur(sic !)


    Ce charabia incompréhensible qui dépasse les possibilités humaines, trouve une logique chez ceux qui ont le coeur qui penchent vers le polythéisme. Un commentaire illuminé de Lorraine Boettner, dans son livre "Roman Catholicism", p.135, vient montrer le côté risible d'une telle croyance et de tels propos du Pape Jean-Paul II et de Jean Damascène. Elle dit :"Si la terminologie romaine était correcte et que Marie pouvait être appelée "Mère de Dieu', alors Joseph serait le Beau-Père de Dieu, Jacques, José, Simon et Jude seraient les Frères de Dieu, Elisabeth sa Tante, Jean-Baptiste son Cousin, Héli son Grand-Père et Adam son Arrière Grand-Père au 59ème degré". Ceci est totalement véridique et chaque chrétien devrait y réfléchir profondément ! 


    Il y a plusieurs interprétation possible pour "tenter" de comprendre le Dogme Catholique du Théotokos :



    1/ Marie (as) l'humaine est la mère de Jésus(as) qui est Dieu selon la plupart des chrétiens de ce monde. En accouchant, le Dieu fait homme vient sur la terre et ouvre son premier oeil devant-elle. Dans ce cas elle est la mère humaine du corps humain du Dieu Jésus. Cette idée fut combattue au Concile d'Ephèse en 431 et au Concile de Chalcédoine en 451, puisqu'ils dirent que Marie est la Mère de Dieu au sens littéral.


    2/ Marie (as) est métaphoriquement la mère de Dieu, puisqu'elle a enfanté un Fils qui vient de Dieu. Elle est donc la mère de celui-ci sur la terre. Idem que cas précédent.


    3/ Marie (as) est la mère de Dieu étant elle même Divine et de condition humaine, elle est la mère du Fils sur la terre et au ciel.


    Il n'y a pas d'autre alternative. Dans tous les cas, elle est l'interprétation du Paganisme dans le plus fort de ses égarements. Nous sommes en présence de croyances gréco-romaines où les dieux avaient des enfants avec des femmes humaines, donnant des Fils de Dieu sur la terre, moitié homme, moitié Dieu. Nous vérifierons cette croyance déviée pour savoir si elle se retrouve dans les 70 versets que contient le Nouveau testament sur Marie (as). Comme nous l'avons dit au-dessus, c'est au Concile d'Ephèse puis de Chalcédoine que fut décidé cette idée de Theotokos, qui ne se retrouvent pas dans la Bible ni dans les premiers siècles du Christianisme, ni dans les premiers Conciles et ni chez les Apôtres. Un siècle après Ephèse, l'on institua la célébration de la naissance (8 septembre) et de la conception (8 décembre) de Marie (as).


    Lors de l'annonce de la naissance de Jésus(as) par l'ange Gabriel (as) à Marie (as), celle-ci, elle qui est la mère de Dieu, n'avait pas l'air d'être au courant du pouvoir Divin et de ses possibilités illimitées. Elle dira qu'elle n'a pas eut de relation sexuelle avec un homme, alors comment pourrait-elle être enceinte ? L'ange (as) lui répondra que Dieu accomplira Sa Volonté sur elle, puis il lui montra l'exemple d'Elisabeth (as) qui était enceinte malgré son âge avancé, alors qu'elle ne devrait pas l'être. 

    La discussion se conclue par un cinglant "Rien n'est impossible à Dieu" en Luc 1,37, qui renvoie à la citation de Genèse 18,14 où il est dit "Y a-t-il rien qui soit étonnant de la part de l'Éternel ?", qui concerne l'histoire de Sarah (as) qui est une copie conforme de l'histoire d'Elisabeth à cause de leur vieillesse respective et de leur accouchement. A ce moment précis, Marie (as) n'était pas au courant qu'elle allait mettre au monde humain son propre Dieu, ou bien son Fils si on va dans un autre sens chrétien qui ne serait que Sa Parole incarnée en homme, mais qui serait et resterait tout de même le véritable Dieu. Imaginez le choc, si on disait à une femme que Son Créateur est entrain de se nourrir de ce qu'elle ingurgite comme nourriture durant sa periode de gestation. Ne courrait-elle pas pour lui fournir la meilleure des nourritures ?Et comment réagirait-elle ? Répétons la question pour réveiller les esprits égarés: comment réagirait une femme si on lui disait que Son Dieu, Son Créateur se retrouverait dans son ventre ? Cela dépasse l'entendement et la logique universelle se voit bafouée, parce que l'Infini se retouve dans un corps finit, tandis que Dieu disait en Malachie 3,6"Je suis l'Eternel, je ne change pas"

    Mais l'ignorance de Marie (as) ne s'arrête pas là, car tout au long des évangiles, elle n'a pas l'air d'être au courant qu'elle est la mère du véritable Dieu selon les chrétiens. Elle qui s'est soumis à La Volonté de Dieu dans ce verset "Marie dit : Je suis la servante du Seigneur(Luc 1,38), c'est le contraire que nous trouvons dans les quelques autres versets où elle est citée. C'est ce même contraire que l'on retrouve entre la déclaration de Marie (as) qui venait d'apprendre par l'ange Gabriel (as) qu'elle allait accoucher du Messie, du Sauveur d'Israël, et entre le comportement qu'elle aura envers Jésus(as) durant sa vie. Regardons les différences claires qui existent entre les versets où Marie (as) parle de Dieu et ceux où elle parle de Jésus(as) :

    "Marie ditJe suis la servante du Seigneur" (Luc 1,38)


    "Marie ditMon âme exalte le Seigneur, Et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur, Parce qu'il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante. Car voici, désormais toutes les générations me diront bienheureuse, Parce que le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses. Son nom est saint, Et sa miséricorde s'étend d'âge en âge Sur ceux qui le craignent." (Luc 1,46-50)



    VS


    "Quand ses parents le virent, ils furent saisis d'étonnement, et sa mère lui dit: Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous? Voici, ton père et moi, nous te cherchions avec angoisse. Il leur dit: Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas qu'il faut que je m'occupe des affaires de mon Père? Mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait. Puis il descendit avec eux pour aller à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait toutes ces choses dans son cœur." (Luc 2,48-51)


    "Les parents de Jésus, ayant appris ce qui se passait, vinrent pour se saisir de lui; car ils disaient: Il est hors de sens." (Marc 3,21)



    Un petit commentaire est nécessaire afin de dévoiler la vérité. Marie (as), selon les 2 premiers versets, est censée rester soumise à Dieu, elle agit en totale musulmane et emploie même le mot "Muslima" qui signifie justement en français "musulmane" qui n'est autre que la définition de "soumise à Dieu et à Sa Volonté". 

    Mais, selon sa vie avec l'enfant qui est issu d'elle-même, son comportement n'est pas le même, puisque dans le premier verset, elle fut saisi d'étonnement devant le savoir de son fils (alors qu'elle est censé savoir que c'est Dieu (sic !)), elle lui fait un reproche sur son attitude et par dessus tout, elle s'inquiétait pour lui, Dieu (sic !). Dans le second verset, là c'est pire que tout, puisque sa mère et ses frères le prenait pour un fou, lui, le Dieu Unique(sic !). Marie (as) aurait-elle perdu la raison entre temps ? Relation étroite avec le verset de Jean 7,5 où il est clairement dit : "Car ses frères non plus ne croyaient pas en lui". En cela, ils n'ont pas appliqué le premier commandement qui est "tu aimeras le Seigneur Ton Dieu de tout ton coeur...(sic !). Le texte biblique est trop étrange en ce sens que l'interprétation chrétienne se heurte ici à un challenge qu'elle a perdu d'avance ; elle doit sortir vainqueur d'une défaite ! En effet, si Jésus (as) est Dieu alors comment la mère de Dieu n'est-elle pas au courant ? comment peut-elle le considèrer comme fou ? comment peut-elle lui demander ce qu'il est entrain de faire lorsqu'il prêcha à Jérusalem ? comment peut-elle s'inquiéter pour lui ? et comment Dieu peut-Il lui être soumis "et il leur était soumis"tandis que le texte biblique et la déclaration de cette même Marie (as) dit au contraire que c'est elle qui est soumise à Dieu (sic !) ? Ce problème très corsé doit faire réfléchir tout chercheur de vérité.

    En définitive sur ce point, Marie (as) ne savait pas qu'elle avait accouché de Dieu et les contradictions entre ses déclarations et son comportement avec Jésus(as), montrent qu'elle-même n'a jamais, au grand jamais, considéré Jésus(as), son fils, comme étant Dieu Tout Puissant, ni même le Fils de Dieu. Sinon, elle n'aurait pas réagit contre lui en se posant des questions à son sujet et sur son ministère. 

    Ce point là aussi pourrait être débattu, car au début de l'annonce de l'ange Gabriel (as) de la naissance d'un futur fils, elle remerciait Dieu qui l'avait élue par le don du Messie, du Sauveur de son peuple Israël, duquel l'ange (as) expliqua le devenir à Marie (as). On se demande avec ces renseignements d'un ange de Dieu (as), comment a-t-elle pu oublier en route, la mission de son fils au point de le prendre pour un insensé, une personne hors de sens. En parlant de sens, au vu de toutes ces contradictions internes du texte biblique, il n'y en a aucun ! 

    A noter que pour ce récit de la nativité du Christ (as), les mages en Mathieu 2,11 viennent adorer Jésus (as) le nouveau né, ainsi que lui offrir des cadeaux à lui et non à sa mère.

    Nous allons voir que l'histoire du dogme de Theotokos n'est pas issu du texte biblique comme nous venons de le démontrer, mais bien plutôt de la tradition de l'Eglise Catholique Romaine qui, par une interprétation et un contexte culturel et religieux païen, a analysé le texte biblique à sa convenance en l'adaptant justement à ce milieu. Il aura fallut attendre l'an 431 pour que soit proclamé le dogme de "la mère de Dieu" soit 400 ans après le départ de Jésus-Christ ('aleyhi Salam), ce qui prouve qu'il s'agit d'une vision ultérieure, une vision qui ne pouvait être émise ou même penser en milieu Juif ou encore Judéo-chrétien. 

    D'ailleurs, Marie (as) n'existe plus par après jusqu'au milieu du 2nd siècle. Elle n'apparait pas dans les livres attribués aux apôtres comme Pierre, Jacques ou autre. elle n'apparaît dans aucun verset des épîtres de Paul sauf une allusion en Galates 4,4 et une fois dans le livre de son disciple Luc (Actes des apôtres 1,13-14). Elle n'est pas non plus cité dans les confessions de foi ni dans les premiers Conciles hormis la trinité "Père, Mère, Fils" de Nicée par les Melchites. Aucuns écrits chrétiens ne la mentionnent jusqu'au milieu du deuxième siècle, c'est dire l'invention future de ce dogme. G. Miegge dans son Livre "La vierge Marie" à la page 33, énumère 13 des plus grands auteurs de ce temps qui ne citent pas une seule parole sur Marie (as). 

    Le premier témoignage d'une prière à Marie (as) date du 3ème siècle. Le texte du Papyrus est mutilé mais nous pouvons lire ceci: "Sous la tutelle de ta miséricorde, nous nous réfugions, oh Mère de Dieu. N'oublie pas nos prières dans nos difficultés. Mais délivre nous du danger. Toi seule pure, Toi seule bénit.G.Miegge la commente ainsi "cette prière est entrée assez tôt dans la liturgie Byzantine et dans celle d'Ambroise. Mais elle ne se généralisera en occident qu'à l'époque carolingienne("La Vierge Marie", p.147)

    Sainte Justine vers l'an 350 est recensée comme l'une des plus anciennes invocations envers Marie (as). La forme actuelle de la prière envers Marie (as) ne fut élaborée définitivement qu'en 1568 (William Clayton "Marie selon la bible et selon l'Eglise Catholique", éditions Le Bon Livre 2009, p .5) 
    Le verset clé qui a servit à décréter ce dogme, est la déclaration d'Elisabeth (as) lorsque Marie (as) entra chez elle alors qu'elles étaient toutes deux enceintes, Marie (as) de Jésus(as) et Elisabeth (as) de Jean le Baptiste (as), qui s'exprima envers Marie (as) "La mère de mon Seigneur". Mais qu'entendait cette juive lors de cette déclaration en utilisant le mot "Seigneur" ? Là, est la différence entre le monde issu du Paganisme et converti au Christianisme, et le monde Juif ou Judeo-chrétien qui interprètent les mots de l'Ecriture non de la même manière. Les juifs avaient l'habitude de lire dans leur texte de l'A.T. des mots tels que "Seigneur, Dieu, Fils de Dieu" sans les interpréter littéralement comme le firent les chrétiens ultérieurs à Jésus(as).


    3. Histoire du Dogme


    Nous ne savons pas grand chose d'elle à l'instar de son fils. La plupart des données la concernant proviennent de sources apocryphes. Même pour sa mort, les plus anciens textes disponibles remontent au 6ème siècle où il est question de "la Dormition de Marie" et non de son "Assomption", dogme qui fut validé par le Pape Pie XII le 1er novembre 1950. Certaines appellations commencent à faire partie du vocabulaire des chrétiens telles que "Reine des cieux, glorieuse génitrice de Dieu, Vierge immaculée, digne de grâce et de louanges..." Tous ces qualificatifs sont indécelables dans le N.T. Même les plus grands Réformateurs, les Pères du Protestantisme gardèrent cette vison de Marie (as) (Luther, Jean Calvin, Zwingli). Tout ce que nous venons de voir n'a aucun appui biblique, alors comment parler de Dogme révélé ou digne de foi tandis que la Bible censée être la Parole de Dieu selon les chrétiens n'en fait aucunement mention ? C'est aberrant ! Mais les dogmes furent augmentés et agréés grâce à la nouvelle Théorie de l'Evolution Dogmatique de J.A. Mohler et le Cardinal Newman qui instituèrent "le développement du germe qui justifie l'évolution du dogme". 

    Même si une erreur se faufile dans la pensée des dogmes, par ce germe qui développe, elle peut aboutir à une pseudo-vérité qui n'a pas d'appui textuel et qui peut devenir l'opposé de ce qu'il était au départ. Ce sont les hommes qui définissent les dogmes dans le Christianisme et c'est ce qui causa leur perte. Le Pape (dans le Catholicisme) à tout pouvoir de décision, Pie IX n'a t-il pas répondu à un Cardinal qui refusait d'admettre l'infaillibilité du Pape, le souverain Pontife, en lui disant "la Tradition c'est moi" ? 

    Cet exemple montre la base du soucis chrétien qui a mis sa religion entre les mains des hommes et non sur l'Ecriture dite inspirée de Dieu. Luther disait : "Le Pape prétend que tous les droits sont dans le coffret de son coeur...et tout ce qu'il ordonne et décide dans son Eglise doit être tenu pour juste, même si cela est contraire à l'Ecriture ou à la Parole orale." ("Livres symboliques" Paris 1946, p.274 cité dans le livre d'Alfred Kuen, Editions Emmaüs 2009, p.45)

    Si l'on jette un coup d'oeil à l'année Ecclésiastique, pas moins d'une quinzaine de fêtes environ lui sont consacrées:


    - Purification de la très Sainte Vierge
    - Annonciation
    - Notre Dame médiatrice de toute grâce
    - Visitation à Sainte Elisabeth
    - Assomption
    - Nativité de Marie
    - Mère de Dieu
    - Fête du très Saint nom de Marie
    - Fête des sept douleurs de la très Sainte Vierge
    - Très Saint Rosaire
    - Fête de la maternité de la bienheureuse Vierge Marie
    - Présentation de la très Sainte Vierge au Temple
    - Immaculée Conception

    Certaine de ces fêtes sont à l'origine de l'introduction de nouveaux Dogmes puisque des églises les pratiquaient déjà. Il ne restait plus qu'au Pape de les mettre sur un pied d'estale pour qu'un dogme voit le jour, nous dit Alfred Kuen dans on livre "Marie dans l'Evangile et dans l'Histoire" aux pages 46-47. La place qu'elle a dans la dévotion que lui accordent les Catholiques est sans communes mesures avec le texte Biblique. 
    En effet, à y regarder les nombreuses fêtes qui lui sont allouées, le nombre impressionnant de statues à son effigie, les nombreux lieux existants la concernant et le nombre de prière qui lui sont adressées, nous voyons que l'Idolâtrie est présente dans chaque coin du coeur de l'Eglise Catholique envers cette simple femme juive. Souvent les chrétiens reprochent au Coran d'avoir dit que les chrétiens ont déifié Marie (as) en lui vouant un culte qui ne revient qu'à Dieu Seul. Se trompe t-il véritablement comme ils le prétendent sciemment ? 

    Au fur et à mesure que nous avancerons dans cette étude, la conclusion donnera la réponse à ce point important. Et qu'en est-il des gens qui ne la prennent pas comme médiatrice ou qui ne lui voue pas un culte divin ? Sont-ils égarés ? Si la réponse est oui, alors il faudra y inclure les apôtres de Jésus(as), Paul, et les premiers chrétiens primitifs ainsi que les Protestants qui ne voient que par Jésus(as). Si la réponse est non, alors tous ces ajouts sont bons à être rejetés. Jésus(as) n'a-t-il pas dit: "Je suis la porte", "Personne ne va au Père si ce n'est par moi". Et Pierre n'a-t-il pas du au Christ ('aleyhi Salam) "Seigneur à qui irions nous, tu as les paroles de la vie éternelle" ? Celui qui a comprit cela, à tout comprit. L'exagération dont à fait preuve le Catholicisme se retrouve même jusqu'au pied de la croix de Jésus(as) qui était entouré de plusieurs personnes qui le connaissaient et qui étaient ses disciples. Nous voyons Jésus(as) dire au disciple qu'il aimait "Voici ta mère", mais pourquoi n'a-t-il pas dit "Voici votre mère" si elle devait être digne d'adoration et de vénération comme les catholiques le prétendent ? Cette preuve est déjà une contre-argumentation énorme contre tous ces dogmes païens.


    4. Différences majeures entre Catholiques et Protestants sur le cas de Marie (as)


    Il en existe 4 principales:


    A/ La virginité perpétuelle de Marie et du sens à donner sur l'expression "frères et soeurs de Jésus" dans le N.T.
    B/ La coopération de Marie dans le salut
    C/ 'Immaculée conception
    D/ L'invocation de Marie (que nous ne traiterons pas, mais qui se fond dans les 3 premiers points)


    A. Virginité perpétuelle 



    Les Catholiques soutiennent que Marie (as) est restée vierge pendant sa grossesse mais aussi après l'accouchement et ce jusqu'à la fin de sa vie. Celui qui a défendu cette théorie fumeuse n'est autre que Jérôme dans sa controverse avec Helvidius
    Il est celui qui a lancé l'idée que les "frères de Jésusne sont que ses cousins en fait. Etant donné que le mot "frère" en araméen englobe aussi les cousins, l'Eglise ancienne a pensé que ce terme voulait parler de "cousin" et non de "frère". C'est le même problème qui s'est posé lorsqu'il à fallut traduire "serviteur" de l'hébreu en grec. C'est le mot "Païs" qui renvoie à celui-ci, mais ce même mot grec signifie à la fois "serviteur" et "fils" d'où la confusion entre les termes "serviteur de Dieu" et "Fils de Dieu". N'oublions pas aussi qu'en Luc 2,7, Jésus(as) est appelé le "premier-né" de Marie (as), ce qui sous entend des autres enfants et qu'en Mathieu 1,25, il est dit que Joseph, son mari "n'a pas connut Mari (sexuellement) JUSQU'A ce qu'elle eut enfanté un fils". Le texte est clair et contredit cette doctrine.


    Daniel Marguerat écrivit un article sur "Jésus, ses frères et ses soeurs" qui parut dans le N° Hors Série du "Monde de la Bible" printemps 2009, p.54, où il dit: "La démonstration de Jérôme est très, très fragile. Je cite l'exégète Catholique américain John P.Meier : "Il est tout simplement faux de dire que la version grecque de l'A.T emploie régulièrement "adelphos" pour signifier "cousin" ("Un certain juif, Jésus" Tome 1, 2004, p.196). Cet exégète ajoute que dans la bible grecque des Septantes; un seul texte peut être invoqué à l'appui de la proposition de Jérôme (1 Chroniques 23,22). Il faut ajouter qu'en grec, jamais "adelphos" (frère) n'est affecté à un champ de signification allant jusqu'au cousinage. L'adelphos est un frère, de sang ou de droit".


    H.Gras, dans son livre "Marie, servante du Seigneur" à la page 51, nous dit concernant les termes "frères et soeurs": "On ne peut emettre aucun doute sur les termes "frères et soeurs" employés dans le texte évangélique (Matthieu 13-53-58). En effet, le mot grec correspondant utilisé dans les manuscrits originaux, est "adelphos" qui traduit une parenté humaine au sens strict. Si les personnes en question n'avaient été que des cousins, on trouverait, pour les désigner, le mot "anepsios". Aucune confusion n'est possible."



    P.Bourguet, dans son livre "la Vierge Marie" aux pages 20-21, déclare: "Le mot grec "adelphos" dérive de "delphus": la matrice. Il a donc un sens très précis : ceux qui sont nés de la même matrice. Luc connaissait le sens des mots puisque le grec était sa langue maternelle. Il était, de plus, inspiré par le Saint-Esperit. Ce n'est que par le jeu des traductions de l'hébreu en grec que "adelphos" a désigné aussi des parents éloignés. Pour "cousin, cousine", le grec a le mot "sungenès" que Luc emploie pour Elisabeth, la parente de Marie; et "anepsios" que Paul utilise pour Marc, le cousin de Barnabas (Colossiens 4,10). Le mot "adelphos" est employé pour de vrais frères : Simon, frère d'André (Mathieu 4,18), Jean, frère de Jacques (Mathieu 4,21). "Ce mot prendrait-il un autre sens dès qu'il s'agit des frères de Jésus ?..."

    Les Pères de la Réforme croyaient eux aussi en la virginité perpétuelle de Marie (as). M Thurian, dans son livre "Marie, mère du Seigneur" à la page 56-57, nous rapportent ceci: "Vierge avant la conception et l'enfantement, elle l'est aussi restée à l'enfantement et après l'enfantement(Luther). "J'en appelle à la pieuse Eglise de Zurich et à tous mes écrits : je reconnais Marie comme toujours vierge et sainte.(Zwingli)Calvin s'oppose comme Jérôme à Helvidius en affirmant que Marie n'a pas eu d'autres enfants après Jésus. Les "frères et soeurs" étaient des parents."

    Regardons quelques dates importantes de ce Dogme tirées du livre d'Alfred Kuen "Marie dans l'Evangile et dans l'Histoire":


    374Epiphane, evèque de Salamine parlait de "Sainte Marie, la toujours vierge" Pourtant en 392Bonose enseignait toujours que Marie (as) eut d'autres enfants après Jésus(as).
    449Le Pape Léon 1er dit que "la Vierge mère enfanta sans perdre sa virginité, comme elle avait conçu sans perdre sa virginité".
    534Le Pape Jean II dit dans une lettre : "Nous enseignons qu'il est juste que Marie, glorieuse, sainte et toujours vierge...soit appelée Mère de Dieu"
    553: Première mention officielle de la virginité perpétuelle de Marie au Concile de Constantinople II : "La sainte, glorieuse et toujours vierge Marie."
    649Le Concile de Latran condamne ceux qui ne confessent pas que "Marie, sainte, toujours vierge et immaculée, est mère de Dieu...sa virginité demeurant non moins altérée après l'enfantement."
    20ème siècleLe Concile Vatican II confirme que "les fidèles...doivent vénérer la mémoire en premier lieu de la glorieuse Marie toujours vierge..."


    Pourtant Tertulienun des Père de l'Eglise mort en 220, déclarait que Marie (as) et Joseph, après la naissance de Jésus(as) vécurent comme un couple normal ayant des relations sexuelles saines: "Marie est vierge par rapport à l'homme, mais elle n'est pas vierge quant à l'enfantement. C'est pourquoi on doit la dire non vierge plutôt que vierge, puisqu'elle a été, par une sorte d'inversion de l'ordre naturel, mère avant d'être épouse." (De Carne Christi, chapitre 23, II, 914).

    La vérité se trouve plutôt ici, mais pourquoi ? Tout simplement parce que lorsque la mère et les frères de Jésus(as) viennent le trouver et que celui-ci répond: "Qui est ma mère, et qui sont mes frères? Puis, jetant les regards sur ceux qui étaient assis tout autour de lui: Voici, dit-il, ma mère et mes frères. Car, quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma soeur, et ma mère." (Marc 3,31-35), cela aurait-il eut un sens qu'il dise "quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon cousin, ma cousine, et ma mère." Non, Jésus(as) parle de son cocon familial, c'est l'interprétation poussée de l'Eglise Catholique qui a causé cet égarement. Jésus(as) avait des frères, que cela heurte leur vision de Jésus, Marie, Joseph, n'est pas notre problème ni celui de l'Ecriture. Plusieurs passages de la Bible mentionnent les "frères" de Jésus(as). On ne peut pas remplacer pour suivre nos propres passions ou interprétations, les mots "frères" par "cousins" alors que le texte ne le sous-entend même pas.


    B. Culte envers Marie (as)


    - "Au cours des 5 premiers siècles, on n'aperçoit dans les peintures ou les fresques du temps aucun indice montrant que Marie était en quoi que ce soit élevée au-dessus des fidèles... Il faut arriver au 6ème siècle pour rencontrer des indices d'une dignité prééminente accordée par Marie. Il s'agit d'une peinture représentant l'ascension du Sauveur et contenue dans un manuscrit syriaque daté de l'an 586. Marie est placée au centre des apôtres. Là, elle a le nimbe, de même que Jésus et les anges ; les apôtres ne l'ont pas." (A. Antomarchi "Rome face à l'Evangile" citant le Dictionnaire de Hastings, p.223, cité dans le livre d'Alfred Kuen "Marie dans l'Evangile et dans l'Histoire", p.66) 

    Au 4ème siècle, en Arabie, des femmes se disent "prêtresses de la Vierge" et instituent une fête en l'honneur de Marie. Elles lui offrent en sacrifice des petits gâteaux - comme le faisaient les femmes de Juda à "la Reine du ciel", attirant sur elles et sur le pays la malédiction de Dieu, comme le déclare le Prophète Jérémie (Jérémie 7,16-20). Ces femmes arabes formaient une secte combattue par Epiphane qui leur reprochait d'être insiprées par le diable pour rendre des honneurs divin à la nature humaine(C'est assez drôle puisque les chrétiens en général ont fait ce même choix envers Jésus(as), un homme.) C'est au 5ème siècle que le véritable culte de la Vierge va faire son apparition sous l'influence des cultes païens. En 606le Panthéon de Rome (temple contenant les statues de tous les dieux) lui est consacré. A partir de là, le culte de la vierge se répand partout sans obstacles. Ses images et ses reliques se multiplient dans les eglises, alors que Jésus, petit enfant dans les bras de sa mère, passe dans l'ombre." (Alfred Kuen "Marie dans l'Evangile et dans l'Histoire", p.66) 

    - "On peut admettre comme un fait établi, que le culte de Marie s'est substitué à celui des divinités-mères du monde méditerranéen" (G.Miegge "La vierge Marie", p.13, cité dans le livre d'Alfred Kuen "Marie dans l'Evangile et dans l'Histoire", p.66)

    En 787au second Concile de Nicée, la vénération due aux saints (appelée "Dulie") et l'adoration donné à Dieu (appellée "Latrie") s'écartent d'une 3ème catégorie appelée "Hyperdulie" qui revient à Marie (as) et qui montre déjà une distinction. Une question assez drôle fut posée par Alfred Kuen aux Catholiques (p.82): "Lorsqu'un Catholique invoque "Jésus, Marie et Joseph", fera-t-il la différence entre la Latrie, due au premier, l'Hyperdulie à la deuxième et à la Dulie au troisième ? 


    En 430Cyrille évêque d'Alexandrie anathématise, excommunie et maudit toute personne qui ne reconnait pas Marie comme étant la Mère de Dieu.


    Le Concile de Vatican II 1964à placé sa direction sous la bonne volonté de la Vierge Marie (as), car le Pape Jean XXIII la pria pour qu'elle veuille "diriger toutes choses en vue d'une fin bonne et prospère". Dans le texte du Concile de Vatican II, session V (21/11/1964) qui parut dans l'Encyclique Lumen Gentium, il est dit que "Marie, exaltée par la grâce de Dieu, au-dessous de son Fils, au-dessus des anges et des hommes, en sa qualité de Sainte Mère de Dieu..." (n°66) "Elle est bien au-dessus de toutes les autres créatures célestes et terrestres. Elle occupe, après le Christ, la place la plus élevée dans la Sainte Eglise" (n°53)


    Le Pape Benoit XVI21ème siècle, dit  ce qui suit "Toute la grandeur des saints s'évanouit devant la grandeur de Marie. Marie dépasse aussi les créatures célestes : toute la grandeur des anges n'est pas comparable à la grandeur de Marie. Voilà la raison qui nous pousse à avoir une confiance illimitée en Marie...Le culte, le simple culte ne suffit pas. Le culte doit devenir imitation de Marie."


    Ceci montre à quel point le statut de Marie (as) a changé au cour de l'histoire chrétienne et sort de nulle part où plutôt d'autres croyances païennes existantes en même temps ou auparavant et qui a laissé des traces dans le Christianisme Catholique. Vint ensuite le problème des statues de la vierge (et des autres aussi). Ce problème est d'une gravité extrême puisqu'il va à contre sens du 2ème Commandement de Dieu répertorié dans le Décalogue : "Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre...Tu ne te prosternera pas devant elle...(Exode 20,4-5). Pourtant nous trouvons dans les Egilses Catholiques des tas de statues de la vierge Marie (as) devant lesquelles les fidèles se prosternent et font leurs demandes. Ceci n'est issu que du Paganisme et comme dirait M.Leplay dans son livre "le Protestantisme et Marie" à la page 31, "Il n'y a pas de "Notre Dame" dans l'Evangile, il n'y a que "Notre Père"." (sic !), c'est la prière qu'enseignera Jésus(as) d'ailleurs. Marie (as) n'est pas non plus appelée "Notre Mère" dans la Bible...



    C. Titres Honorifiques
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    Message  Arlitto Jeu 8 Avr 2021 - 10:28

    Alfred Kuen nous fournit une petite liste non-exhaustive de titres attribués à Marie (as), la mère de Jésus(as), qui pourtant ne sont assimilables à aucun verset de la Bible.

    - Reine du ciel
    - Etoile du matin
    - Bienfaisante Mère de Dieu toujours vierge
    - Etoile de la mer
    - Heureuse porte du ciel
    - Mère de la grâce Divine
    - Mère du Créateur (sic !)
    - Miroir de justice
    - Trône de la sagesse
    - Refuge des pécheurs
    - Consolatrice des affligés
    - Reine des Anges
    - Reine de tous les Saints
    - Reine de la paix
    - Avocate
    - Secourable
    - Auxiliaire
    - Co-rédemptrice
    - etc...

    Nous défions quiconque de nous apporter un seul verset du N.T qui accorderait l'un de ces titres à Marie (as) ! Plusieurs de ces titres sont donnés à Jésus(as) justement dans la Bible, mais aucun de ceux-ci à Marie (as). A titre d'exemple, pour "la Reine du ciel" Jérémie reprochait au peuple de Judée d'accomplir ce culte (Jérémie 7,18-19) envers la divinité Astarté. Mais les choses se sont compliquées à force de persévérer dans le mauvais chemin et Dieu intervint contre ces gens. Ceci nous est conté en Jérémie 44,16-25 :


    "(Les femmes dirent à Jérémie) Quant à la parole que tu nous as dite au nom de l'Éternel, nous ne t'écouterons point ; mais nous ne manquerons pas de faire tout ce qui est sorti de notre bouche, en offrant de l'encens à la Reine des cieux, en lui versant des libations, comme nous avons fait, nous et nos pères, nos rois et nos chefs, dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem, et alors nous avions assez de pain ; nous étions bien, et nous ne voyions pas le malheur. Mais depuis que nous avons cessé d'offrir de l'encens à la Reine des cieux et de lui verser des libations, nous avons manqué de tout et nous avons été consumés par l'épée et par la famine. Quand nous offrions de l'encens à la Reine des cieux et que nous lui versions des libations, est-ce à l'insu de nos maris que nous lui avons fait des gâteaux pour la représenter et que nous lui avons versé des libations. Alors Jérémie parla à tout le peuple contre les hommes, contre les femmes et contre tout le peuple qui avait ainsi répondu, et il leur dit : Ne sont-ce pas les encensements que vous avez faits dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem, vous et vos pères, vos rois et vos chefs et le peuple du pays, n'est-ce pas cela que l'Éternel s'est rappelé et qui lui est monté au cœur ? Et l'Éternel n'a pu se contenir plus longtemps à cause de la méchanceté de vos actions et des abominations que vous avez commises ; et votre pays est devenu un lieu désert, dévasté et maudit, où personne n'habite, comme cela se voit aujourd'hui ; parce que vous avez offert de l'encens et que vous avez péché contre l'Éternel, que vous n'avez point obéi à la voix de l'Éternel et n'avez point marché dans sa loi, ses statuts et ses témoignages ; aussi ce malheur vous est arrivé, comme cela se voit aujourd'hui. Puis Jérémie dit à tout le peuple et à toutes les femmes : Vous tous de Juda qui êtes dans le pays d'Egypte, écoutez la parole de l'Éternel : Ainsi parle l'Éternel des armées, Dieu d'Israël ; il dit : Vous et vos femmes, car vous, femmes, vous avez parlé, et vous, hommes, avez exécuté, vous dites : Nous ne manquerons pas d'accomplir les vœux que nous avons faits en offrant l'encens à la Reine des cieux et en lui versant des libations. Vous acquitterez vos vœux, vous accomplirez certainement vos vœux !"


    L'Evolution du culte de Marie (as) tient racine dans ce genre de croyance méditerranéenne qui changea brusquement vers le 5ème siècle de l'ère chrétienne. Isis portait ce nom de "Reine du ciel", ajouter à cela la définition de "Mère de Dieu" qui s'est insérée dans le Catholicisme, en sont les bases du culte rendu à la Vierge. Le Concile de Vatican II n'a-t-il pas déclaré que Marie (as) fut "exaltée par le Seigneur comme Reine de l'Univers(Lumen Gentium 59). Mais ce n'est pas tout, la représentation de Marie (as) ayant Jésus(as) enfant sur ses genoux n'est qu'une copie d'une image d'Isis portant son fils Horus selon la même posture. Marie (as) porte une couronne avec des tours, comme Cybèle et d'autres détails se retrouvent chez Athèna aussi etc. N'oublions pas aussi les nombreuses églises battit sur d'anciens sanctuaires païens pour compliquer les choses. Le Pape Grégoire le Grand donnait les directives suivantes à ses missionnaires: "Si vous trouvez un temple dédié à un dieu, consacrez-le à Jésus ; s'il s'agit d'une déesse, vouez-le à Marie.(sic !)
    Tous ces noms renvoient à des fausses divinités ! Il y a là des signes pour tous ceux qui réfléchissent. Si nous ajoutions à la Trinité ce culte divin, nous parlerions alors de "Sainte Quaternité", ceci serait tout à fait logique au vue de tout ce raisonnement (Catholique) illogique !

    Monseigneur J.Malou
     annonca ce qui suit "selon les Pères" dans son livre "L'immaculée conceptionde 1857, que Marie (as) est "une personne Divine" ou encore "la quatrième personne de la Sainte Trinité(Cité par le Groupes des Dombes, "Marie", p.145)."Il y a même une secte au 6ème siècle qui considéraient la Trinité comme constituée de Dieu le Père, Marie la Mère et Jésus le Fils." (William Clayton "Marie selon la Bible et selon l'Eglise Catholique", p.18). Jean Leduc nous ramène de précieux témoignages qu'à l'époque du Concile de Nicée, donc en 325, cette Trinité (qui se retrouve réfutée dans le Coran) existait déjà et était défendue lors de cette réunion œcuménique:



    "...Au Concile de Nicée, dit l'auteur de "Nemrod", le parti des "Melchites", c'est-à-dire les représentants de la soi-disant chrétienté en Égypte, affirmaient -qu'il y a trois personnes dans la Trinité, le Père, la Vierge Marie, et le Messie leur fils". Dans le Dictionnaire de Daniel G. Reid (Dictionary of Christianity in America), nous trouvons que les Melchites surgirent des Patriarches d'Alexandrie, et que le mot "Melchites" signifie "Roi ou Empereur" dans le Syriaque et l'Arabique.  Ceci nous indique que le parti des Melchites, au Concile de Nicée, supportait les notions de l'Empereur Constantin d'introduire une Trinité issue du Paganisme qui satisfaisait tant bien aux païens qu'aux chrétiens nominatifs.  Or, puisque toutes les Trinités du Paganisme incorporait une Déesse, il convenait qu'il en fut ainsi dans cette forme de christianisme mondanisée afin de maintenir l'ordre et l'unité dans l'Empire, et d'établir l'Église Impériale Universelle ou Catholique comme seule autorité, et qui serait secrètement par duplicité "l'Église Mithraique Universelle" vouée au Culte du Soleil. Hislop, dans son livre remarquable «Les Deux Babylones», nous révèle des faits intéressants sur ce sujet de la Maldonne Romaine:  "Dans la doctrine ésotérique de la Grèce et de Rome, il n'y avait qu'une seule Déesse, le Saint-Esprit, représenté comme femelle.  Ceci fut fait par une perversion de la grande idée scripturaire que tous les enfants de Dieu sont enfantés par le Père et nés de l'Esprit; et avec cette idée, l'Esprit de Dieu comme Mère était représenté sous la forme d'une colombe, et était reconnue comme la Reine du ciel et Médiatrice entre Dieu et les hommes".  Ceci est confirmé par la Parole de Dieu qui nous dit:  "Les fils amassent le bois, et les pères allument le feu, et les femmes pétrissent la pâte pour faire des gâteaux à la reine du ciel, et pour faire des aspersions aux dieux étrangers, afin de m'irriter... " (Jéré. 7: 18). Or nous avons l'évidence qu'Athanase, qui après le Concile de Nicée devint Patriarche d'Alexandrie, fut celui qui influença la section Melchite du Concile, et qui aurait proposé que les trois personnes de la Trinité soient le Père, la Mère, et le Fils; le terme "Mère" désignant le Saint-Esprit. K.R. Hagenbach, dans son Histoire des Doctrines (History of Doctrines, 1847), nous dit: "La notion fut avancée par l'orthodoxe Athanase, que la Vierge avait demeuré libre de la corruption générale; et que seulement elle, qui fut élevée au-dessus de toute l'humanité par une profusion d'adoration, devait partager le privilège avec son Fils, d'apparaître sans péché sur les pages de l'histoire. Selon Athanase, considéré le champion de la Foi Orthodoxe, Marie demeura toujours une vierge par la grâce perpétuelle, et il la déclara Mère de Dieu".  Ceci ouvrit le chemin à la Co-rédemption de Marie, et aussi à l'utilisation de l'hostie (les gâteaux solaires) dans le sacrifice non-sanglant de la Messe.  Or, ceci est en plein accord avec le caractère de la déesse égyptienne "ISIS"; car n'oublions pas qu'Athanase venait de la ville d'Alexandrie, Capitale de l'Égypte, mais aussi Capitale du Paganisme de l'antiquité. Ainsi nous dit Hislop:  "Quant au caractère païen du sacrifice non-sanglant de la Messe, nous l'avons suffisamment établi.  Mais il y a encore à considérer un point qui montre encore mieux l'oeuvre du mystère d'iniquité.  Il y a sur l'hostie des lettres qu'il vaut la peine de lire. Ces lettres sont I. H. S.  Pour un chrétien, ces lettres signifient "Jésus Sauveur des Hommes".  Mais qu'un adorateur Romain de la déesse Isis jette les yeux sur ces lettres, il les expliquera d'après son propre système d'idolâtrie et lira:  ISIS, HORUS, SEB, c'est-à-dire:  la mère, l'enfant, et le père des dieux; en d'autres termes, la Trinité Égyptienne".

    On ne peut s'étonner de cette perversion subtile qui cherche à renverser la Foi chrétienne authentique, lorsque nous considérons ce que nous dit M.S. Guilon sur Athanase:  "Athanase fut armé de toutes les subtilités de la dialectique et de la puissance des empereurs.  Il n'ignorait pas les sciences profanes, mais il évitait d'en faire parade.  Il fut un admirateur d'Origène et de Tertullien à cause de leur vigueur de la dislectique et de l'érudition.  Il croyait que par le signe de la croix, tous les prestiges des démons sont dissipés. Il disait que Jésus prit un corps dans le sein de Marie sa mère, demeurée toujours vierge.  Il enseignait que tant que nous sommes sur la terre, nous ne pouvons dire avec assurance:  Me voilà sauvé. Pour lui le baptême d'eau occasionna la nouvelle naissance, et le prêtre fut seul capable de donner la rémission des péchés; et que les morts recevaient quelques bienfaits de la Messe". Animé d'un esprit d'arrogance et de duplicité inouï, Athanase dit dans sa "Lettre à Sérapion":  "La foi de l'Église Catholique est celle que Jésus-Christ a donnée, que les apôtres ont publiée, que les Pères ont conservés.  L'Église est fondée sur cette foi, et celui qui s'en éloigne n'est plus chrétien". Voilà donc la base réelle de la Trinité ontologique maintenue par le Catholicisme, le Protestantisme, et les sectes dites Évangéliques. 
    Un amalgame de la Trinité Druidique et de la Trinité Égyptienne est celle qui fut adoptée, modifiée subtilement, enrobée d'un langage biblique, et proclamée par le Concile de Nicée comme étant une vérité absolue d'un seul Dieu en trois personnes distinctes, dogme obligatoire qu'il faut croire sans lequel personne ne peut être sauvé. Voilà le Dieu avec lequel on a aveuglé le monde depuis tellement longtemps sous prétentions qu'il est le Dieu de la Bible."..."Or d'après le Rev. R.W. Morgan (St. Paul in Britain), la religion Druide avait certaines similarités avec une forme de Christianisme qui se rapprochaient beaucoup du Mithraïsme. Le point crucial ici est que la religion Druidique, dans laquelle Constantin fut instruit dans sa jeunesse, avait une Trinité d'une essence divine créatrice, conservatrice, et rénovatrice, connu comme "Beli, Taran, et Yesu", le dernier nom étant le même que celui de Jésus:  Beli, le Père; Taran, la Mère, et Yesu, le Fils."



    ("CONTRADICTIONS ET ABERRATIONS TRINITAIRES, Historique du dogme de la Trinité Ontologique", Jean Leduc, 2007)


    Pour le titre "Médiatrice", rappelons que Saint-Augustin disait en commentaire de 1 Timothée 2,5 à propos du seul médiateur existant qu'est Jésus(as), (pour les chrétiens), que tout autre médiateur est un démon. Il y consacra 4 longs paragraphes tout de même (Livre IX, tome 2, paragraphes 15-18)

    C'est principalement au 11ème siècle que cette idée de Médiatrice se généralisa grâce à l'appui de Anselme de Canterbury et de Saint-Bernard (devrions nous dire plutôt "malsain" ?)Le Pape Léon XIII dit aussi : "Comme personne peut seulement s'approcher du divin Père par sa Mère, ainsi elle est la Médiatrice pour s'approcher du Médiateur(Denzigner p.488). Le Concile de Vatican II dit de Marie qu'elle est la Médiatrice et affirme que "par sa coopération dans l'oeuvre du Salut des hommes", il y avait "une union de la Mère et du Fils dans pour le Salut." (DV II, 84)Jean XXIII disait aussi cette magnifique déclaration qui laisse tout simplement bouche bée "Aux yeux de Dieu, Marie est le centre de toutes choses...Elle est le centre et la lumière de toute Théologie. Sans la lumière de Marie, la théologie est dans les ténèbres, dans l'hérésie. Sans Marie, et si cela n'avait été pour Marie, Dieu n'aurait pas créé le monde.("The communion of Saints : Sanctity though the centuries", Still River MA 1967, p.63)


    5. Qu'en est-il des Apparitions de Marie (as) ?


    Nous allons citer quelques uns des canulars du diable qui se joue des chrétiens ignorants. Voici plusieurs cas répértoriés d'apparitions qui sont d'un non-sens absolu pour tout croyant fort dans sa foi:

    Le 13 mai 1917, elle "serait" apparut à Fatima (nom d'une ville) au Portugal à 3 enfants, en leur promettant des prodiges. Mais par après, Luzia, la seule des 3 enfants qui survécu, entra au couvent. Elle commença à prophétiser selon "la Dame", mais malheureusement ses Prophèties étaient toutes fausses (sic !) "fin de la guerre le 13 octobre 1917, alors qu'elle dura un an de plus, une guerre civile au Portugal, qui n'eut jamais lieu, le début de la seconde guerre mondiale sous Pie XI, il eut lieu sous Pie XII etc...". (Le Pape Jean-Paul II est venu se prosterner devant la statue de Marie (as) à Fatima pour la remercier de l'avoir sauver de l'attentat qui fut perpétré à son encontre (sic !))


    Le 8 décembre 1947, à l'Ile Bouchard, elle fait demander au curé de construire une grotte le plus tôt possible et d'y placer une statue d'elle-même et celle de l'ange Gabriel (as) juste à côtéC'est à se demander si Marie (as) a déjà lu Exode 20,4(sic !) qui interdit la création de statues ?


    En 1830, à Paris, dans son apparition, elle avait demandé de faire frapper une médaille avec sa silhouette. Les personnes qui la porteront "jouiront d'une protection toute spéciale de la Mère de Dieu" - "...Le 26 juillet 1897le Cardinal Richard, archevêque de Paris, au nom du Pape Léon XIII, couronna la Vierge du sanctuaire des appartitions. Lors de son premier voyage en Francele 31 mai 1980le Pape Jean-Paul II est venu se recueillir et prier à la chapelle de la rue du Bac(B.Prunneaux "1998-2003", p.63-64). Lorsque Sainte Catherine Labouré mourra en 1876, plus d'UN MILLIARD de médailles seront répandues dans le monde. En 1894, on instaura la fête liturgique de l'apparition de la médaille miraculeuse (sic !).


    Le 16 juillet 1251, elle apparut à Simon Stock, un ermite, en lui disant : "Quiconque meurt revêtu de cet habit (un scapulaire, vêtement à capuchon couvrant les épaules) sera préservé des flammes éternelles" (sic !). Elle apparut peu de temps après au Pape Jean XXII et lui rappela ce qu'elle avait dit à Simon Stock et ajouta la promesse de la délivrance du Purgatoire le samedi suivant la mort, à tous ceux qui porteraient le scapulaire. Jean-Paul II à révélé qu'il portait lui aussi un scapulaire de Notre Dame du Mont Carmel (B.Prunneaux, "Satan lui-même se déguise en ange de lumière", p.16)Le Pape Pie IX a aprouvé ce scapulaire vert. 


    Nous pourrions continuer les exemples, mais ceux-là suffisent amplement déjà. Que dire ? Demande de prière adressée à autre que Dieu, incitation à croire en un vêtement qui te sauve de l'Enfer, incitation à commettre l'idolâtrie en confectionnant des statues donc entrave aux commandements de Dieu (quoi qu'étant Sa Mère, elle peut abroger Sa Parole par la Sienne, selon le triste enseignement Catholique), annonce de fausses prophéties, demande de création de médaille (sorte d'amulette) qui est interdit par la Loi de Dieu dans la Bible etc. Bref, il ne s'agit que du Diable qui s'amuse comme un petit fou envers un public toujours demandeur et malheureusement, bien crédule. 


    6. Le Dogme de l'Immaculée conception


    Nous savons déjà que Tertullien s'est élevé contre cette légende attribuée à Marie (as). C'est sous Saint-Augustin que le Dogme du Péché Originel a été sacrement incrusté à la foi chrétienne. Ils se demandaient à l'époque, si Marie (as) était sous l'emprise de cette "MST" (maladie sexuellement transmissible) ou pas. Autrement dit, Marie (as) était-elle née sous le péché originel. Pélage, qui était l'adversaire d'Augustin, dit quant à lui que Marie (as) n'était pas sous ce péché, car elle serait exempte de péché tout simplement, tandis qu'Augustin, disait qu'elle était sous le péché originel. Voici quelques noms de personnes importantes dans le Christianisme qui étaient contre ce Dogme de l'Immaculée conception :


    - Tertullien
    - Saint-Augustin
    - Chrysostome
    - Eusèbe
    - Ambroise
    - Anselme de Canterbury (qui dit que Marie (as) a non seulement été conçue dans le péché, mais qu'elle y est née comme tous les fils d'Adam (as)) et la plupart des Théologiens du moyen-âge, y compris Saint-Thomas d'Aquin, Sainte-Bonaventure ainsi que les Papes Grégoire le Grand et Innocent III.


    Pourtant cette doctrine est censée être basée sur "le consentement unanime des Pères de l'Eglise(cf. Alfred Kuen, p.101). (sic !)


    C'est un moine Bénédictin qui est à la base de ce Dogme ; il s'appelle EadmerAnselme, Pierre Lombart, Thomas d'Aquin, Bonaventure et Bernard de Clairvaux s'opposèrent farouchement à cette innovation. Ensuite, c'est Duns Scot qui élabora la Théorie complète et au 19 siècle elle obtint le fameux certificat : le sceau PapaleEn 1140quelques chanoines de Lyon avaient institué une fête en l'honneur de l'Immaculée conception. C'est là qu'intervint Bernard de Clairvaux qui les repris ardemment et à juste titre puisqu'il déclara que si nous exemptions Marie (as) du péché originel, alors ils devraient exempté ses parents puis ses grand parents et ainsi de suite. (E. Saillens "Nos Vierges Noires, leurs origines", Paris 1945, p.246, cité dans le livre d'Alfred Kuen p.101-102).

    En 1477le Pape Sixte IV évoque l'Immaculée conception dans sa Constitution. En 1661le Pape Alexandre VII confirme et officialise ce Dogme sur la demande de Philippe IV, Roi d'Espagne. Thomas d'Aquin, lui, exprime son objection dans sa "Somme Théologique". Les Franciscains et les Dominicains se battaient sur ce point pendant des siècles, chacun accusant l'autre d'hérésie. Les visions de Sainte Brigitte appuyaient les Franciscains, tandis que les visions de Sainte Catherine de Sienne appuyaient les Dominicains. Forcément l'un des deux à tord et l'un des deux est dans l'hérésie donc l'un des deux est en Enfer selon la logique. Cette doctrine se répandait grâce à l'appui d'Alexandre VII et de Clément XIBenoit XIV chercha la conciliation en conjecturant sur ce dogme. En 1854le Pape Pie IX définit le Dogme de l'Immaculée conception dans son "Ineffabilis Deus(ce dogme sera promulguée définitivement au Concile Vatican I en 1870) :
    "Nous déclarons, prononçons et définissons que la doctrine de la bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa conception, par une grâce et une faveur du Dieu Tout Puissant. En vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, préservé intact de toute souillure du péché originel, est une doctrine révélée de Dieu et qu'ainsi elle doit être crue fermement et constamment par tous les fidèles." - "S'ils en étaient, ce qu'à Dieu ne plaise, qui aura la présomption d'avoir des sentiments contraires à ce que nous venons de définir, qu'ils sachent très clairement qu'ils se condamnent eux-mêmes par leurs propres jugements, qu'ils ont fait naufrage dans la foi et se sont séparés de l'unité de l'Église, et que, de plus, par le fait même, ils encourent les peines portées par le Droit s'ils osent manifesté par la parole, par écrit ou par quelques signes extérieur, ce qu'ils pensent intérieurement."

    Pour ce Pape, l'Infaillible, selon le Dogme Catholique de l'infaillibilité Papale définit en 1870au Concile de Vatican I, celui qui n'y croit pas est un hérétique qui a perdu le Salut (naufrage dans la foi)Avant 1854, il était sauvé en n'y croyant pas, après 1854 il ne l'était plus ! (sic !)

    Qu'en dit l'Ecriture ? En référence à Lévitique 12,6, Marie (as) a offert un sacrifice pour le péché après la naissance de Jésus(as). Pourquoi avait-elle besoin de celui-ci si elle était impeccable et sans péché ? Ce seul point suffit à démonter ce Dogme proclamé récemment. Il y a aussi Luc 1,47 où Marie (as) appela Dieu "son Sauveur", c'est qu'elle-même en avait besoin...


    Pour conclure sur ce point, rapportons les paroles de G.Miegge, dans "La Vierge Marie" aux pages 138-139, où il conclut notre sujet admirablement: "Dans la définition du Pape, la doctrine de l'Immaculée conception est dite : Vérité Révélée. Affirmation grave et risquée, en présence du silence totale des Saintes Ecritures et de la plus ancienne Tradition...On doit donc dire que le critère de révélation n'est pas ce qui est effectivement contenu dans l'Ecriture, mais ce que l'Eglise décrète comme devant y être contenu, parce que c'est conforme à sa propre foi. Il est clair que n'importe quelle innovation pourra, dans ce cercle vicieux, être définie comme vérité révélée."


    7. Le Dogme de l'Assomption



    Son origine vient d'une légende apocryphe écrit par Grégoire de Tours en France au 6ème siècle, contenue dans le livre Gloria Martyrum. Jésus(as) est présenté apparaissant avec ses anges aux côtés de Marie (as) qui est mourante et entourée par les apôtres. Jésus(as) remit l'âme de Marie (as) à l'ange Gabriel (as) et fit disparaître son corps dans un nuage. Aucun document sûr ne rapporte ce fait, pas même les Actes des Apôtres qui pourtant parlent de la vie de la communauté chrétienne après Jésus(as). Cet événement n'aurait pas pu passer sous-silence. Ce n'est pas mieux chez les Pères de l'Eglise qui sont les  successeurs des apôtres du Christianisme, silence complet. 
    Selon Eusèbe, elle mourut en 48 après J.-C. soit environ 15 ans après la pseudo crucifixion de Jésus(as). Alfred Kuen nous renseigne sur la provenance de cette théorie : "Vers le milieu du 5ème siècle commencèrent à circuler des récits apocryphes sur le Transitus de la Vierge Marie. Ces récits se sont éttofés jusque vers le 9ème siècle d'une multitude de détails fantaisistes et se sont partagés entre deux versions : soit le corps et l'âme de Marie ont été transportés ensemble vers le ciel, soit l'âme seule est élevée à la gloire céleste, le corps restant incorruptible sur terre. Pendant tout le moyen âge, la discussion a oscillé entre ces deux options."


    Il faudra attendrele 19ème siècle pour que ce Dogme voit enfin le bout du tunnel et soit proclamé véridique par la Papauté. C'est la Reine Isabelle d'Espagne qui demanda au Pape de clarifier ce Dogme en 1863. La réponse du Pape fut : "le moment n'est pas encore venu(sic !). En 20 ans, soit de 1920 à 1940, une pétition de plus de 8 millions de signataires pour définir le Dogme fut établie. Mais, il faudra attendre le 1er novembre 1950 pour que ce Dogme soit révélé (celui qui dit que la Vierge Marie à subit l'Assomption avec son corps et son âme dans la gloire céleste)
    Le Pape Pie XII 
    dit avoir reçu la Révélation de l'Assomption de Marie (as) dans sa Constitution apostolique "Munificentissimus Deus" en déclarant que "Si quelqu'un osait volontairement mettre en doute ce qui a été défini par nous, qu'il sache qu'il a totalement abandonné la foi Divine et Catholique" (H.Gras, "Marie la servante du Seigneur", p.90-92). 

    Ensuite, Jean-Paul II clarifiera toute la croyance Catholique envers Marie (as) qui traversa les siècles chrétiens : "La Vierge Immaculée, préservée par Dieu de toute atteinte de la faute originelle, ayant accompli le cour de sa vie terrestre, fut enlevée corps et âme à la gloire du ciel, et exalté par le Seigneur comme la Reine de l'Univers, pour être ainsi plus conforme à son fils, Seigneur des seigneurs, victorieux du péché et de la mort. L'assomption de la Sainte Vierge est une participation singulière à la Résurrection de son Fils et une anticipation de la résurrection des autres chrétiens." (Jean-Paul II, "Catéchisme de l'Église Catholique", article 966.)

    Si nous devions conclure, nous dirions juste que ce Dogme tient sur la base du néant, puisque ni l'Écriture, ni les Apôtres, ni les Pères de l'Église de la première, de la seconde et du reste des autres Générations n'ont parlé de cela. Il aura fallut attendrele 6ème siècle pour qu'un Apocryphe en parle. Il faudra attendre 1950pour que soit proclamé comme révélé ce Dogme fantaisiste Païen.


    8. Marie (as) serait-elle co-rédemptrice dans le Salut ?


    Il faut tout d'abord savoir qu'aucun des auteurs biblique n'a émit cette idée, ni Paul, ni Pierre, ni Jacques (pour ne citer qu'eux), ne parlent une seule fois de Marie (as), sauf Paul en Galates 4,4 qui dit de Jésus(as) qu'il est né d'une femme et une petite citation de Luc en Actes des Apôtres 1,13-14.

    Certains ont commencé à dire que Marie (as), près de la croix, participerait à la rédemption. Comme d'habitude ceci est extra-biblique. Le premier à avoir émis l'idée d'une valeur méritoire de la compassion de Marie (as) fut Denis de Chartre (moren 1471).

    Aux 17 ème et 18ème siècle, on commence à parler de coopération dans le Salut (en mentionnant que seul Christ (as) rachète le monde). Plusieurs Papes ont parlé en ce sens. Au 19ème et 20ème siècle, on parla ouvertement de cette coopération rédemptrice de Jésus(as) et Marie (as). Plusieurs citations en font état :


    -Pie X déclaraen 1904 : "Marie est la très digne Réparatrice du genre humain et, par conséquent, la dispensatrice de toutes les grâces que le Sauveur nous a méritées par sa mort."

    -Benoit XV en 1918 dit : "On peut dire à bon droit qu'elle a, avec le Christ, racheté le genre humain...Lorsque son Fils souffrait et mourrait, elle a souffert et elle est morte pour ainsi dire avec lui, renonçant alors, afin de sauver les hommes et d'apaiser la justice Divine, aux droits maternels qu'elle avait sur son Fils, immolant ce fils pour autant qu'il était en elle, et dans ce sens, on pourrait dire à bon droit qu'elle a, avec le Christ, racheté le genre humain.Wells ajoute que le Pape Benoit XV à dit qu'au Calvaire, Marie avait offert le Christ et ainsi, avec le Christ, elle a racheté la race humaine. (Denzinger, p.502). Ce Pape dit aussi en "Acta ap. Sedis 1918" que Marie "abdiqua ses droits maternels sur son Fils afin de procurer le salut aux hommes...Autant qu'il était en son pouvoir, elle immola son Fils, de sorte qu'on peut affirmer avec raison qu'elle-même, avec le Fils, racheta le genre humain."


    -Pie XI en 1923 a proclamé : "La Vierge douloureuse a participé avec le Christ à l'oeuvre de la rédemption."


    -Pie XII concluait son Encyclique "Mystici Corporis Christile 29 juin 1943 par ces mots: "Ce fut elle qui obtint par ses prières très puissantes que l'Esprit du Divin Rédempteur, déjà donné sur la croix, fut communiqué le jour de la Pentecôte en dons miraculeux à l'Église qui venait de naître... Ce fut elle qui, en supportant ses immenses douleurs, vraie Reine des martyrs, compléta ce qui manquait aux souffrances du Christ pour son corps qui est l'Église (Colossiens 1,24). Supplions donc la très sainte Mère de tous les membres de Christ, au cœur immaculée..."


    -Le Catéchisme de l'Eglise Catholique enseigne dans l'article 969 : "Après son Asssomption au ciel, son rôle dans le salut ne s'interrompt pas : par son intercession, elle continue à nous obtenir des dons qui assurent notre salut éternel."


    Le parallèle entre Jésus(as) et Marie (as) est fait depuis longtemps. Les points suivants sont identiques entre les 2:


    - Conception miraculeuse et sans péché
    - Naissance annoncée par des anges
    - Humanité parfaite
    - Seconde Eve et Second Adam
    - Source de vie et de pardon
    - Réconciliation avec Dieu
    - Souffrances rédemptrices
    - Victoire sur la mort
    - Ascension au ciel
    - Règne dans les cieux
    - Intercession pour les hommes
    - Exaucement des prières
    - Etc...

    On se demande si l'Eglise n'a pas fait tout son possible pour rapprocher ces deux personnes distinctes. Pourtant aucun des versets de la Bible ne vient appuyer ces différents Dogmes qui apparurent au fil des siècles.


    9. Saint Alphonse de Liguori


    Il fut le grand apologète des "Gloires de Marie". Ce livre fut publié en 1750. Il reste encore aujourd'hui LE texte de la mariologie moderne. Le Pape Pie VII déclara que "tous les écrits de Saint Alphonse de Liguori, tant imprimés qu'inédits, avaient été soigneusement éxaminés conformément à la discipline du Siège apostolique et qu'il n'y avait été trouvé aucun mot susceptible de censure." (Dublin, cal. 184 p.167). Cet homme fut canonisé en 1839 et déclaré par Pie IX "Docteur de l'Église". Voici ce qu'il dit pourtant:


    "La Vierge a, auprès du Fils, ce privilège d'être très puissante pour demander ce qu'elle veut. La vierge peut tout ce qu'elle veut au ciel comme sur la terre. Jésus veut honorer cette Mère très chère qui l'a tant honoré dans sa vie, en lui accordant immédiatement ce qu'elle demande et désire. Saint Germain dit à la vierge : "Vous êtes Mère de Dieu, toute puissante pour sauver les pécheurs." Saint Bernardin de Sienne ne craint pas de dire que tous obéissent aux ordres de la vierge, même Dieu (sic !). 
    Cela veut dire, en vérité, 
    que Dieu, exauce ses prières comme si elles étaient des ordres. Par sa faveur, vous pouvez obtenir toutes les grâces possibles. Le Fils et la Mère du Tout Puissant sont une même puissance. Dieu a mis l'Église non seulement sous le patronage, mais aussi sous la domination de Marie. Il n'y a pas de pécheur aussi grand soit-il, qui puisse se perdre, si Marie le protège. L'intercession de Marie s'exerce aussi après la mort. Elle est l'assurance du pardon, la protectrice des damnés. Notre salut est entre ses mains. Elle est ce trône de grâce auquel l'apôtre nous exhorte de recourir avec confiance (Hébreux 4,16) afin d'obtenir la Miséricorde Divine. L'intercession de Marie est nécéssaire puisque Dieu veut que toutes les grâces qu'il nous dispense passent par Marie. Jésus dit de sa mère : "Nul ne vient à moi si ma mère ne l'a d'abord attiré par ses prières" et si Marie est pour nous, qui sera contre nous ? Si Marie ne prie pas pour nous, aucun des saints n'osera prier. Mais si elle prie avec nous, tout le paradis priera avec elle."

    "On peut dire de Marie : "elle nous a tant aimés qu'elle nous a donné son Fils unique". (Saint Alphonse de Liguori citant Ste Bonaventure et plagiant Jean 3,16)


    Tout ceci n'est qu'une reprise des versets bibliques, travestit par cet homme, pour accréditer sa thèse diabolique. Nino tirelli expliquera, en confirmation de ce culte rendu à Marie (as) par Alphonse et compagnie, qu'il avait été prêtre et moine. Voici ses propos : "Par ma propre expérience de prêtre, je sais que tout ce que la Bible dit de Jésus, l'Église Romaine le répète en l'appliquant à Marie. Quand j'étais au couvent, je possédais un "Psautier Marial" de S.Bonaventure (Docteur de l'Église) dans lequel il y avait 150 Psaumes de la Bible, mais où le nom de l'Éternel est remplacé par celui de Marie. C'est ainsi qu'au lieu de lire "l'eternel est mon berger", on y lit "Marie est mon berger". Je possède une "Imitation de Marie" en opposition à la classique "Imitation de Jésus-Christ"...En somme, non seulement, Marie est au premier plan, mais dirais-je, elle est au plan supérieur." (Cité par L.Shigo "Christ est-il divisé ?", p.6, cité dans le livre d'Alfred Kuen p.92)

    Liguori a rassemblé toutes sortes de légendes qui lui passait sous la main, par exemple:


    "Un chevalier allait toutes les nuits faire ses dévotions à la Vierge dans une chapelle. Sa femme le soupçonnait de lui être infidèle et elle se donna la mort. Par l'intercession de la Vierge, elle ressuscita."


    "Un oiseau avait été dressé à répéter les mots "AVE MARIA". Un épervier survint, se préparant à l'emporter. "Ave Maria" dit l'oiseau effrayé. Et l'épervier tomba mort." 

    Liguori 
    ajoute que le Seigneur a voulu nous faire comprendre par là que si un oiseau sans raison est délivré par l'invocation du Nom de Marie, combien plus serons-nous délivrés des assauts de Satan par cette invocation. (Vol.1, p.58)



    "Il suffit d'un Ave Maria récité chaque jour - même machinalement et sans y penser - pour assurer la protection contre les ruses du diable. Une femme vivant dans le péché avec un homme adultère récitait chaque jour un ave maria". 

    La Vierge protégeait les deux qui l'honorait et refusait les protestations de l'épouse trahie.


    Il dit aussi:


    "Nous serons exaucés plus promptement en invoquant le saint nom de Marie qu'en invoquant celui de Jésus-Christ, parce que Jésus est un juge auquel il appartient de punir, tandis que Marie est une patronne pleine de miséricorde...Marie est plus clémente que Jésus-Christ, plus familière avec les pécheurs."

    "Au moyen-âge, le Christ était représenté comme un homme dont la colère était sévère, un juge inexorable, alors que Marie était revêtu de toutes les vertus de la bonté et de la Miséricorde. Si le Christ demandait l'application de la justice, Marie interviendrait en demandant que l'on fasse grâce au pécheur. Dieu le Juge était toujours prêt à envoyer le pécheur en Enfer ; le simple croyant se réfugiait sous la protection de Marie, pleine d'amour et de pitié. Alphonse de Liguori dit : "Si Dieu est en colère contre un pécheur et qu Marie le prend sous sa protection, elle retient le bras vengeur de son Fils et sauve le pécheur. ("Les Gloires de Marie", p.124). "Oh Vierge Immaculée, empêche ton Fils aimé, qui est irrité par nos péchés, de nous abandonner au pouvoir du diable." (Idem p.248) Liguori imagine une scène dans laquelle deux échelles pendent au ciel. Le pécheur essaie d'escalader celle qui vient du Christ, mais lorsqu'il aperçoit sa face irritée, il tombe en arrière par terre. Alors il entend une voix douce : "Essaie l'autre échelle !". Il le fait et, à son étonnement, il avance aisément et, au sommet, il est accueilli par la Vierge Marie qui l'introduit au ciel et le présente au Christ - qui ne peut rien refuser à sa Mère." (Alfred Kuen, "Marie dans l'Evangile et dans l'Histoire", p.123)


    Ce Alphonse a condensé l'enseignement de l'Église Romaine sur Marie (as) dans son Livre "Les Gloires de Marie". Cet homme a largement contribué à la Mariolatrie des Catholiques et par son hérésie, il aurait du tout simplement être banni et déclaré apostat. Malheureusement pour les Catholiques, il fut canonisé et son livre fut souvent réimprimé avec la permission des autorités Catholiques. Pour montrer son égarement manifeste, rapportons encore quelques passages de son "Saint" livre canonisé:

    - "(Marie) est vraiment une médiatrice de paix entre les pécheurs et Dieu. Les pécheurs reçoivent le pardon par Marie seule" (p.82) 
    - "Marie est notre vie...En obtenant cette grâce pour les pécheurs par son intercession, elle les restaure à la vie" (p.80)
    - "Celui qui ne recourt pas à Marie est perdu" (p.94)
    - "La Sainte Eglise commande un culte particulier à Marie" (p.130)
    - "Beaucoup de choses sont demandées à Dieu et ne sont pas obtenues. Si elles sont demandées à Marie, elles sont obtenues car elle est même la Reine de l'Enfer et la maîtresse souveraine des démons." (p.127, 141, 143)
    - "Marie est appelée la porte du ciel car personne ne peut entrer dans ce royaume béni sans passer par elle." (p.100)
    - "Le chemin du salut n'est ouvert qu'à ceux qui passent par Marie...Celui qui est protégé par Marie sera sauvé, celui qui n'est pas protégé par elle sera perdu" (p.169 et suivantes)
    - "Tout pouvoir t'es donné dans le ciel et sur la terre" de sorte qu'au commandement de Marie tous obéissent - même Dieu, et ainsi Dieu a placé l'Eglise sous la domination de Marie" (p.180 et suivantes)
    - "Marie est l'avocate de toute la race humaine...car elle peut faire avec Dieu ce qu'elle veut" (p.193)
    - "Marie est celle qui fait la paix entre les pécheurs et Dieu." (p.197)
    - "Souvent nous obtenons plus rapidement ce que nous demandons en appelant le nom de Marie plutôt qu'en invoquant celui de Jésus" ... "Elle est notre salut, notre vie, notre espérance, notre conseil, notre refuge, notre aide" (p.254, 257)
    - "
    Toute la Trinité, oh Marie, t'a donné un nom...au-dessus de tout nom, afin qu'à ton nom, tous les êtres dans les cieux, sur la terre et sous la terre s'agenouillent" (p.260)

    Etc...


    10. Conclusion



    Après cette démonstration de l'innovation Catholique en ce qui concerne Marie (as), imaginez ce qu'ils ont fait avec Jésus(as). Nous ne plaçons aucune confiance en ce genre d'inepties car "la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu'une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu'à partager âme et esprit, jointures et moelles; elle juge les sentiments et les pensées du coeur.(Hébreux 4,12)
    C'est l'Écriture seule qui doit tranchée, c'est elle qui définit le Dogme et non la tradition ultérieure qui n'a eu pour que le Paganisme. Terminons par ce petit florilège de citations de Grands Noms chrétiens pour établir que c'est sur la base de l'Écriture seule que doit être établit la croyance: (Les citations suivantes sont issues du livre d'Alfred Kuen "Je bâtirai mon Eglise", p.23-24 ; 34-35)


    Athanase : "Ce qui est écrit, crois-le ; ce qui n'est pas écrit, ne le cherche pas"
    Cyrille de Jérusalem : "Lorsqu'il s'agit des divins et saints mystères de la foi, il ne faut rien avancer sans l'autorité des Écritures Divines...La sécurité de notre foi dépend...du témoignage des Écritures Divines"
    Chrysostome : "Je vous prie et vous supplie que, fermant les oreilles à toute autre voix, nous suivons pour règle le Canon de la Sainte Écriture."
    Saint-Augustin : "On doit mettre la Sainte Écriture au-dessus de toute lettre qui ont pu être écrites plus tard par les évêques. Car, quant à l'Écriture, il ne saurait y avoir de doute, ni discussion possible sur la vérité ou sur la justice de ce qui s'y trouve incontestablement écrit." - "Je ne veux pas que l'on prouve quoi que ce soit par des documents humains, mais par des oracles de Dieu...Il ne faut pas penser comme les évêques Catholiques s'ils pensent quelques chose qui soit contraire aux Écritures Canoniques de Dieu.
    Jérôme : "C'est la doctrine de l'Esprit qui nous est transmise dans les livres canoniques ; si les Conciles établissent quelques chose qui lui soit contraire, je l'estime une impiété." - "Tout ce qui n'a pas pour soit l'autorité des Écritures peut être méprisé aussi facilement que prouvé." - "Ce n'est point l'autorité des parents ni des ancêtres qu'il faut suivre, mais bien l'autorité des Écritures et la Volonté du Maître qui est Dieu."
    Luther : "Tous les articles de foi sont suffisamment établis dans la Sainte Écriture afin qu'on n'en établisse aucun de plus."
    Calvin : "Tout accord qui se fait hors de la Parole de Dieu est une faction d'infidèles et non point consentement de fidèles."
    Confession de foi des Églises Réformées de France en 1559 : "Nous croyons que la Parole de Dieu qui est contenue dans ce livres a Dieu pour origine et qu'elle détient son autorité de Dieu seul et non des hommes. Cette parole est la règle de toute vérité et contient tout ce qui est nécessaire au service de Dieu et à notre Salut. Il n'est pas permis aux hommes, ni même aux anges, d'y rien ajouter, retrancher ou changer...toutes choses doivent être examinées, réglées et réformées d'après elle." 

    Et Jésus(as) conclu et interpelle le Catholique sur le fait de préférer la Tradition de l'Église sur la Parole de Dieu: "Pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu au nom de votre tradition ?" (Mathieu 15,3) / "Vous avez annulé la parole de Dieu au nom de votre tradition" (Mathieu 15,6) "Vain est le culte qu'ils me rendent : les doctrines qu'ils enseignent ne sont que préceptes humains" (Mathieu 15,9) / "Ce sont des aveugles qui guident des aveugles ! Or si un aveugle guide un aveugle, tous les deux tomberont dans un trou" (Mathieu 15,14).


    Terminons par ce rappel Biblique adressé à tous les Catholiques pour qu'ils méditent : "Un peuple ne consultera-t-il pas son Dieu ? S'adressera-t-il aux morts en faveur des vivants ?" (Esaïe 8,19)


    Marie n'est qu'une femme juive ayant engendré un fils qui sera le Messie de Dieu, voilà ce qu'il faut retenir face à toutes ces innovations chrétiennes.
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    Message  Arlitto Jeu 8 Avr 2021 - 10:29

    "Pas de contrainte en religion" Version Chrétienne


    La majorité des chrétiens et des non-chrétiens pensent que le Christianisme est une religion d'amour et de tranquillité qui interdit la violence, que les Chrétiens doivent patienter devant les souffrances qu'ils endurent et que jamais un chrétien ne saurait user de violence pour convertir quelqu'un à Jésus.

    Et pourtant, ce ne sont là que des paroles sans fondements. Qui pourrait croire qu'un Dieu qui a ordonné tant de massacre dans l'Ancien Testament modifierait son comportant de façon à changer complément? Si Dieu le veut, nous allons démontrer que le Christianisme, le NOUVEAU TESTAMENT, ordonne aux chrétiens de convertir par la force et les châtiment ceux qui ne veulent pas devenir chrétiens.

    Voici une parabole dans laquelle Jésus ordonne à ce qu'on force les gens à se convertir au Christianisme :

    Luc 14
    16 Et Jésus lui répondit: Un homme donna un grand souper, et il invita beaucoup de gens.
    17 A l'heure du souper, il envoya son serviteur dire aux conviés: Venez, car tout est déjà prêt.
    18 Mais tous unanimement se mirent à s'excuser. Le premier lui dit: J'ai acheté un champ, et je suis obligé d'aller le voir; excuse-moi, je te prie.
    19 Un autre dit: J'ai acheté cinq paires de boeufs, et je vais les essayer; excuse-moi, je te prie.
    20 Un autre dit: Je viens de me marier, et c'est pourquoi je ne puis aller.
    21 Le serviteur, de retour, rapporta ces choses à son maître. Alors le maître de la maison irrité dit à son serviteur: Va promptement dans les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux.
    22 Le serviteur dit: Maître, ce que tu as ordonné a été fait, et il y a encore de la place.
    23 Et le maître dit au serviteur: Va dans les chemins et le long des haies, et ceux que tu trouveras, contrains-les d'entrer, afin que ma maison soit remplie.


    Pour nous assurer de la bonne traduction du verset 23, en voici d'autres : 

    Bible ACEBACforce les gens à entrer, pour que ma maison soit remplie.
    Bible ChouraquiOblige–les à entrer, pour qu'ils remplissent ma maison.
    Bible Cramponet contrains (les gens) à entrer, afin que ma maison soit remplie.
    Bible l'Epéeet contrains d'entrer ceux qui y sont, afin que ma maison soit remplie.
    Bible Fillionet contrains les gens d'entrer, afin que ma maison soit remplie.
    Bible Geneveet contrains d'entrer ceux que tu trouveras, afin que ma maison soit remplie.
    Bible Jérusalemet fais entrer les gens de force, afin que ma maison se remplisse.
    Bible Lienartet fais entrer de force, afin que ma maison soit pleine.
    Bible Martinceux que tu trouveras, contrains-les d'entrer, afin que ma maison soit remplie.
    Bible Clameret fais entrer de force, afin que ma maison soit pleine.
    Bible Saciet forcez les gens d'entrer, afin que ma maison soit remplie
    TOBet force les gens à entrer, afin que ma maison soit remplie.
    Tresmontantet force les gens à entrer afin qu'elle soit remplie ma maison
    Bible Ostervaldet contrains d'entrer ceux qui y sont, afin que ma maison soit remplie.
    Bible Darbyet contrains les gens d'entrer, afin que ma maison soit remplie

    Après lecture de ces différentes traductions, nous voyons bien que cette parabole enseigne qu'il faut forcer les gens à devenir chrétiens. Mais de quelle contrainte doivent user les Chrétiens pour convertir les infidèles?

    Pour avoir la réponse, nous avons regardé ce que disent les commentateurs sur cette parabole, en particulier sur le verset 23. La réponse fut évidente, il faut utiliser la force de l'Evangile, l'amour nous disent-ils. Aussi, le mot contrainte qui est anagkazo a été utilisé dans Matthieu 14.22 lorsque Jésus a contraint les disciples à monter dans une barque. Il n'est donc pas question d'utiliser la force, selon ces plusieurs commentateurs classiques.

    Mais qu'en est-il réellement? En fait, nous avons du mal à croire que le sens véritable est qu'il faut convertir les païens en les contraignant par la lecture des Evangiles. Le contexte de cette parabole veut plutôt qu'il s'agisse d'une conversion par la force, afin que la maison de Dieu soit remplie. C'est là la signification du mot contrainte. Un dictionnaire Biblique dit sur le mot contrainte :

    Obliger quelqu'un par force à faire quelque chose contre son gré[/color], #Ex 3:19. Dictionnaire Biblique Evolutif (vers.2).


    En fait, le mot anagkazo a aussi été utilisé dans le sens de forcer quelqu'un physiquement, regardons par exemple comment Paul avait forcé les Chrétiens à blasphémer

    Actes 26.11 
    je les ai souvent châtiés dans toutes les synagogues, et je les forçais (anagkazo) à blasphémer. Dans mes excès de fureur contre eux, je les persécutais même jusque dans les villes étrangères.


    De même, Paul a été contraint de faire appel à César pour ne pas demeurer en prison :

    Actes 28
    17 Au bout de trois jours, Paul convoqua les principaux des Juifs; et, quand ils furent réunis, il leur adressa ces paroles: Hommes frères, sans avoir rien fait contre le peuple ni contre les coutumes de nos pères, j'ai été mis en prison à Jérusalem et livré de là entre les mains des Romains.
    18 Après m'avoir interrogé, ils voulaient me relâcher, parce qu'il n'y avait en moi rien qui méritât la mort.
    19 Mais les Juifs s'y opposèrent, et j'ai été forcé (anagkazo) d'en appeler à César, n'ayant du reste aucun dessein d'accuser ma nation.

    Nous voyons bien que la signification du mot anagkazo peut très bien s'appliquer à une réelle contrainte.

    Ce que beaucoup de gens ne savent pas, c'est que "Saint" Augustin d'Hippone, l'un des plus grands savant de la Chrétienté, et qui est connu pour avoir dit "aime et fais ce que tu veux", a dit que le verset 23 de cette parabole, ainsi que d'autres passages de l'Ecriture, ordonnent aux chrétiens d'utiliser la force physique pour convertir tout le monde au Christianisme. Regardons en détails ce qu'il dit :

    Comme au temps des Apôtres, les rois ne servaient pas le Seigneur, mais au contraire, selon. les prophéties, méditaient des choses vaines contre le Seigneur et contre son Christ, les lois ne pouvaient pas empêcher les impiétés : bien plus, les impiétés étaient leur œuvre. Il était dans l'ordre des temps que les Juifs, d'après la prédiction du Sauveur, tuassent les prédicateurs du Christ, croyant remplir un devoir envers Dieu (Jean 16.2), et que les nations frémissent contre les chrétiens, et que la patience des martyrs triomphât de tous. Mais lorsqu'ensuite on a commencé à voir s'accomplir la parole qui annonçait que tous les rois de la terre adoreraient Dieu et que toutes les nations le serviraient (Psaumes 71.11), quel homme sensé dirait aux rois.
    Ne vous occupez pas de savoir, dans votre royaume, qui défend ou qui attaque l'Eglise de votre Seigneur; qu'on veuille être religieux ou sacrilège dans votre royaume, cela ne vous regarde pas? Mais nul n'oserait leur dire : Que vous importe qu'on veuille être pudique ou impudique? Et puisque Dieu ayant donné à l'homme le libre arbitre, pourquoi la loi permettra-t-elle le sacrilège et punira-t-elle l'adultère ? Est-ce une moindre faute pour une âme de ne pas rester fidèle à Dieu que pour une femme de ne pas rester fidèle à son mari? Ou bien si les péchés commis, non point par le mépris mais par l'ignorance de la religion, doivent être punis moins sévèrement, faut-il pour cela ne pas du tout s'en mettre en peine ?

    Il vaut mieux (qui en doute?) amener par l'instruction les hommes au culte de Dieu que de les y pousser par la crainte de la punition ou par la douleur; mais, parce qu'il y a des hommes plus accessibles à la vérité, il ne faut pas négliger ceux qui ne sont pas tels. L'expérience nous a prouvé, nous prouve encore que la crainte et la douleur ont été profitables à plusieurs pour se faire instruire ou pour pratiquer ce qu'ils avaient appris déjà. On nous objecte cette sentence d'un auteur profane : « Il vaut mieux, je crois, retenir les enfants par la honte et l'honnêteté que par la crainte (Térence, Adelph., acte I, scène 1). » Cela est vrai; les meilleurs sont ceux qu'on mène avec le sentiment, mais c'est la crainte qui corrige le plus grand nombre.

    Car, pour répondre par le même auteur, c'est lui aussi qui a dit : « Tu ne sais rien faire de bien si on ne t'y force. » L'Ecriture divine dit à cause des meilleurs : « La crainte n'est pas dans la charité; mais la charité parfaite met la crainte dehors (1Jean 4.18); » et, à cause de ceux qui valent moins et sont en plus grand nombre : « Ce n'est pas avec des paroles que le mauvais serviteur sera corrigé; car lorsqu'il comprendra, il n'obéira point (Proverbes 29.19). » En disant que des paroles ne le corrigeront point, l'Ecriture n'ordonne pas qu'on le délaisse, mais nous fait entendre ce qu'il faut faire : autrement elle ne dirait pas : « des paroles ne le corrigeront point, » mais seulement : « il ne se corrigera pas. » Aussi elle nous apprend, dans un autre endroit, que non-seulement le serviteur, mais encore le mauvais fils, doit être châtié et avec grand profit; car, dit-elle, « tu le frappes de la verge, mais tu délivres son âme de la mort (Proverbes 23.14), » et ailleurs : « Epargner le châtiment, c'est haïr son fils (proverbes 13.24). »Donnez-moi quelqu'un qui, avec foi et intelligence, dise de toutes ses forces : « Mon âme a soif du Dieu vivant; quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu (Psaumes 41.3) ? » Celui pour qui l'union avec Dieu est un bien si désirable n'a pas besoin d'être poussé par la crainte des peines temporelles ou des luis impériales, ni même par la crainte de l'enfer; il regarderait comme un grand supplice d'être privé de cette félicité, et s'afflige même du retard qui l'en sépare. Mais cependant, avant de devenir de bons fils et de désirer d'être dégagés des liens du corps pour être avec le Christ (Philippiens 1.23), plusieurs, comme de mauvais serviteurs et en quelque sorte de méchants fugitifs, sont ramenés à leur Seigneur par le fouet des douleurs temporelles.

    Qui peut nous aimer plus que le Christ qui a donné sa vie pour ses brebis (Jean 10.15) ? Et cependant, après avoir appelé de sa parole seule Pierre et les autres apôtres, il ne se borna pas à arrêter de la voix, il renversa par terre Paul, auparavant Saul, qui devait être un grand édificateur de son Eglise, mais qui jusque-là en avait été un affreux ravageur, et pour forcer cet ennemi à désirer la lumière du coeur au milieu des ténèbres de son infidélité, le Christ le frappa d'abord de cécité corporelle. Si ce n'eût pas été une punition, Paul n'eût pas été ensuite guéri; et quand les yeux ouverts, il ne voyait rien, s'il les avait eus sains, l'Ecriture ne dirait pas que, pour que ses yeux s'ouvrissent, il en tomba , par l'imposition de la
    main d'Avanie, comme des écailles par lesquelles ils étaient fermés (Actes 9.1-48). Que devient donc la plainte accoutumée de ces gens-là qui crient : On est libre de croire ou de ne pas croire ? A qui le Christ a-t-il fait violence ? qui a-t-il forcé ? Qu'ils considèrent l'apôtre Paul : le Christ le force, puis l'instruit, il le frappe, et puis le console. Mais il faut admirer comment celui qu'une punition corporelle a contraint d'entrer dans l'Evangile a fait plus pour l'Evangile que tous ceux qui ont été appelés par la parole seule du Sauveur (1corinthiens 15.10) : celui qu'une crainte plus grande pousse vers la charité met dehors toute crainte pour la perfection même de cette charité.

    Pourquoi l'Eglise ne forcerait-elle pas au retour les enfants qu'elle a perdus, puisque ces enfants perdus forcent les autres à périr? Si, au moyen de lois terribles, mais salutaires, elle retrouve ceux qui n'ont été que séduits, cette pieuse mère leur réserve de plus doux embrassements et se réjouit de ceux-ci beaucoup plus que de ceux qu'elle n'avait jamais perdus. Le devoir du pasteur n'est-il pas de ramener à la bergerie du maître, non-seulement les brebis violemment arrachées, mais même celles que des mains douces et caressantes ont enlevées au troupeau, et, si elles viennent à résister, ne doit-il pas employer les coups et même les douleurs? Car si ces brebis se multiplient auprès des serviteurs fugitifs et des larrons, le pasteur a plus de droit sur elles, car il y trouve la marque du maître ; cette marque nous la respectons, c'est pourquoi nous ne rebaptisons pas ceux qui nous reviennent. Dans la correction de l'erreur et le retour de la brebis, nous ne devons pas toucher au sceau du Rédempteur. Si quelqu'un recevait d'un déserteur le signe royal, et que tous deux reçussent leur pardon, de façon que l'un revînt à la milice et que l'autre y entrât, on n'effacerait pas ce signe chez les deux soldats, mais on l'y reconnaitrait et on l'y honorerait parce que c'est la marque du roi. Ces gens-là, ne pouvant donc montrer que c'est au mal que nous les contraignons, disent qu'on ne doit pas même être forcé au bien. Mais nous venons de voir Paul forcé parle Christ: c est pourquoi l'Eglise imite son Seigneur; elle avait d'abord attendu et n'avait contraint personne pour que les paroles du prophète sur la foi des rois et des nations s'accomplissent.

    C'est ainsi qu'on peut avec raison entendre ce passage du bienheureux Paul «Résolus à châtier toute désobéissance quand votre obéissance sera complète (1Corinthiens 10.6). » Le Seigneur lui-même commence par ordonner que les conviés soient amenés à son grand festin, ensuite il ordonne qu'ils soient forcés; après que ses serviteurs lui ont répondu: « Seigneur vos ordres sont exécutés et il reste encore de la place ; allez, dit-il, allez le long des chemins et des haies, et forcez d'entrer tous ceux que vous trouverez (LUC 14.22-23). » Ceux qui d'abord sont doucement amenés nous représentent donc la première obéissance dont parle l'Apôtre; mais ceux qui arrivent forcés nous représentent la désobéissance châtiée : voilà ce que signifient ces mots: « Forcez-les d'entrer, » après qu'il a été dit : « Amenez, » et qu'il a été répondu : « Ce que vous avez commandé a été fait, et il reste encore de la place. » Si on prétend que cette contrainte ne doit s'entendre que des épouvantements causés par les miracles, nous répondrons que les miracles de Dieu ont été opérés en plus grand nombre sous les yeux des premiers qui ont été appelés, surtout sous les yeux des juifs, dont on a dit « qu'ils demandent des prodiges (1Corinthiens 1.22) ; » et devant même les gentils, au temps des apôtres, la divinité de l'Evangile a été prouvée par des miracles tels que ce serait plutôt les premiers convives qui auraient été forcés de croire. C'est pourquoi si, par la puissance qu'elle a reçue de la faveur divine et au temps voulu, au moyen de la piété et de la foi des rois, l'Eglise force d'entrer ceux que l'on rencontre le long des chemins et des haies, c'est-à-dire dans les hérésies et les schismes, ceux-ci ne doivent pas se plaindre d'être contraints, mais ils doivent faire attention à quoi on les contraint. Le festin du Seigneur c'est l'unité du corps du Christ, non-seulement dans le sacrement de l'autel, mais encore dans le lien de la paix. Nous pouvons assurément dire des donatistes en toute vérité qu'ils ne forcent personne au bien, car lorsqu'ils forcent c'est toujours au mal.

    Avant la publication en Afrique de ces lois par lesquelles on force les donatistes d'entrer dans le festin sacré, plusieurs de mes frères et moi-même nous pensions que, malgré la rage de ce parti, il ne fallait pas demander aux empereurs la
    destruction de l'hérésie en prononçant des peines contre les adhérents; il nous semblait qu'il suffisait de protéger contre ses violences ceux qui annonceraient la vérité catholique par des discours ou des lectures. Nous étions d'avis que cela
    pouvait se faire à l'aide de la loi de Théodose, de très-pieuse mémoire, contre tous les hérétiques; cette loi condamne tout évêque ou clerc non catholique, en quelque lieu qu'on le trouve, à une amende de dix livres d'or ; nous désirions qu'on l'appliquât plus expressément aux donatistes qui prétendaient n'être pas hérétiques ; et toutefois nous ne voulions pas les soumettre tous à cette peine; seulement dans chaque pays où l'Eglise catholique aurait eu à souffrir de la part de leurs clercs, de leurs circoncellions ou de leurs peuples, les évêques ou d'autres ministres de ce parti, sur la plainte des catholiques, auraient été condamnés par les magistrats au paiement de l'amende. Cette menace les aurait empêchés de rien
    entreprendre; il nous paraissait qu'on pourrait ainsi prêcher et pratiquer librement la vérité catholique; chacun aurait été libre de la suivre sans obéir à aucun sentiment de crainte et nous n'aurions pas eu des catholiques faux et simulés. D'autres de mes frères, avancés en âge, pensaient autrement; ils voyaient beaucoup de villes et de lieux où la bonté de Dieu avait solidement établi notre foi par le moyen des précédentes lois impériales qui forçaient à rentrer dans l'unité; nous obtînmes cependant qu'on ne demanderait aux empereurs que ce que j'ai dit tout à l'heure ; ce fut décrété dans notre concile (Concile de Carthage, le 26 juin 404), et des députés furent envoyés à la cour. Mais la miséricorde de Dieu qui savait que la crainte et le poids de ces lois étaient nécessaires à beaucoup d'âmes perverses et froides, cette miséricorde qui savait qu'un peu de sévérité triomphe de ce qui résiste à la parole toute seule, permit que nos députés ne réussissent point dans leur mission. Nous avions été devancés par des plaintes graves de quelques évêques d'autres contrées de l'Afrique, qui avaient eu beaucoup à souffrir de la part des donatistes et avaient été même expulsés de leurs sièges; l'horrible et incroyable meurtre de Maximien, évêque catholique de Bagaïe, rendit surtout impossible le succès de notre députation. Car déjà une loi avait été publiée, ne se bornant pas à réprimer les horribles violences de l'hérésie donatiste, mais ne la laissant pas subsister impunément; on se serait cru bien plus cruel en l'épargnant qu'elle n'était cruelle elle-même. Toutefois, pour garder même vis-à-vis d'indignes gens la mansuétude chrétienne, on ne les punissait pas du dernier supplice ; on prononçait seulement des amendes, et leurs évêques et leurs ministres étaient punis de l'exil. [...]

    Mais encore une fois, je ne m'arrête pas à cela. Voici ce que je dis : Si la véritable Eglise est celle qui souffre persécution et non pas celle qui fait souffrir, que les donatistes demandent à l'Apôtre de quelle Eglise Sara était la figure lorsqu'elle persécutait sa servante. II répondra que cette femme qui affligeait sa servante représentait notre mère qui est libre, la Jérusalem céleste, c'est-à-dire la Jérusalem de Dieu (Galates 4.22-31). Si nous allons plus avant, nous trouverons qu'Agar persécutait bien plus Sara par son orgueil que celle-ci ne persécutait l'autre par ses sévérités: Agar faisait injure à sa maîtresse, Sara réprimait une orgueilleuse. Ensuite si ceux qui sont bons et saints ne persécutent personne mais se résignent seulement à la souffrance, pourquoi, je vous prie, ces paroles du Psalmiste: «Je poursuivrai mes ennemis, je les atteindrai et je ne reviendrai qu'après les avoir vus défaillir (Psaumes 17.38)? » Si nous voulons nous en tenir à la vérité, nous reconnaîtrons que la persécution injuste est celle des impies contre l'Église du Christ, et que la persécution juste est celle de l'Église du Christ contre les impies. Elle est donc bienheureuse de souffrir persécution pour la justice, et ceux-ci sont misérables de souffrir persécution pour l'iniquité. 

    L'Église persécute par l'amour, les autres par la haine; elle veut ramener, les autres veulent détruire; elle veut tirer de l'erreur, et les autres y précipitent[/color]L'Église poursuit ses ennemis et ne les lâche pas jusqu'à ce que le mensonge périsse en eux et que la vérité y triomphe; quant aux donatistes, ils rendent le mal pour le bien; pendant que nous travaillons à leur procurer le salut éternel, ils s'efforcent de nous ôter le salut même temporel; ils ont un si grand goût pour les homicides, qu'ils se tuent eux-mêmes lorsqu'ils ne peuvent tuer les autres. Tandis que la charité de l'Église met tout en oeuvre pour les délivrer de cette perdition afin que nul d'entre eux ne périsse, leur fureur cherche à nous tuer pour assouvir leur passion de meurtre, ou à se tuer eux-mêmes, de peur de paraître se dessaisir du droit qu'ils s'arrogent de tuer des hommes. [...]

    Combien avouent que depuis longtemps ils auraient voulu être catholiques, mais qu'ils ne l'osaient pas au milieu de gens dont ils redoutaient la fureur ! Si donc vous pouviez avoir sous les yeux comme en un seul tableau tous ces peuples délivrés au milieu des diverses régions de l'Afrique, alors vous diriez que ç'eût été trop cruel d'abandonner à une perte irrémédiable et d'exposer aux flammes éternelles une innombrable multitude d'hommes , sous prétexte d'empêcher une poignée de misérables de se brûler volontairement.Si deux hommes étaient dans une maison que nous sussions avec certitude devoir bientôt tomber en ruines et d'où ils ne voulussent pas sortir malgré nos avertissements; s'ils nous était possible de les tirer de là malgré eux, pour les convaincre ensuite de la ruine imminente de la maison, et leur ôter la volonté d'y rentrer, ne mériterions-nous point le reproche de cruauté en ne le faisant pas? Or, si l'un d'eux nous disait : Quand vous entrerez pour nous arracher de la maison, je me tuerai, et si l'autre ne voulait ni sortir, ni être emporté de là, mais qu'il n'osât pas se tuer, que devrions-nous faire?
    Faudrait-il les laisser périr tous deux, ou bien en sauver au moins un par notre oeuvre de miséricorde en laissant mourir l'autre, non par notre faute, mais par la sienne? Personne n'est assez malheureux pour ne pas comprendre aisément ce qu'il faut faire. en des cas pareils. Je me suis servi de la comparaison de deux hommes, dont l'un est perdu, l'autre sauvé; que sera-ce quand il s'agit de la perte de quelques-uns et de la délivrance d'une multitude innombrable de peuples? Il n'y a pas autant d'hommes périssant de leur propre volonté, qu'il y a de bourgades, de villages, de bourgs, de municipes et de cités délivrés de ce cruel et éternel malheur par les lois impériales. [...]

    Ceux qui ne veulent pas que des lois justes soient établies contre leurs impiétés, nous disent que les apôtres ne demandèrent rien de pareil aux rois de la terre ; ils ne font pas attention que c'était alors un autre temps que celui où nous sommes, et que tout vient en son temps. Quel empereur croyait alors en Jésus-Christ et aurait servi sa cause en faisant des lois pour la piété contre l'impiété ? Alors s'accomplissait cette parole du prophète : « Pourquoi les nations ont-elles frémi ? pourquoi les peuples ont-ils médité des choses vaines ? Les rois de la terre se sont levés, et les princes se sont réunis contre le Seigneur et contre son Christ : » le temps n'était pas encore venu où devait s'accomplir ce qui est dit un peu plus loin dans le même psaume : « Et «maintenant, ô rois, comprenez : instruisez-vous, juges de la terre. Servez le Seigneur a avec crainte, et réjouissez-vous en lui avec tremblement (Psaumes 2.1,2,10,11). » Comment donc les rois servent-ils le Seigneur avec crainte, si ce n'est en empêchant ou en punissant, par une sévérité religieuse, ce qui se fait contre les commandements du Seigneur? On ne sert pas Dieu de la même manière comme homme, et de la même manière comme roi; comme homme, on sert Dieu par une vie fidèle; mais, comme roi, on le sert en faisant des lois, avec une vigueur convenable, pour ordonner ce qui est juste et empêcher ce qui ne l'est pas. Ce fut ainsi qu'Ezéchias servit Dieu en détruisant les bois sacrés, les temples des idoles et les hauts lieux (2Rois 18.4); Josias, en faisant ainsi lui-même (2Rois 23.4,5) ; le roi des Ninivites, en forçant toute la ville à apaiser le Seigneur (Jonas 3.6-9); Darius, en donnant à Daniel l'idole à briser et en livrant aux lions les ennemis de ce prophète (Daniel 14.21,41) ; Nabuchodonosor, dont nous avons déjà parlé, en défendant, sous des peines terribles, dans tout son royaume, de blasphémer Dieu (Daniel 3). Les rois servent donc le Seigneur, en tant que rois, lorsqu'ils font pour son service ce qu'ils ne pourraient pas faire s'ils n'étaient rois.

    LETTRES DE SAINT AUGUSTIN traduit M. POUJOULAT. TROISIÈME SÉRIE. LETTRES CXXIV - CCXXXI LETTRES ÉCRITES DEPUIS L'ANNÉE DE LA CONFÉRENCE DE CARTHAGE, EN 411, JUSQU'À SA MORT, EN 450. DU CHATIMENT DES DONATISTES. LIVRE ou LETTRE CLXXXV (1). (Année 415.) 
    SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/lettres/s003/l185.htm



    Nous aurions rendu le mal pour le mal à ces hommes autrefois nos ennemis acharnés et qui troublaient notre paix et notre repos par toutes sortes de violences et d'embûches, si, à force de mépris et de patience, nous n'avions rien imaginé, rien
    fait qui pût leur inspirer de la crainte et les corriger. Supposez quelqu'un qui verrait son ennemi, devenu frénétique dans un accès d'horrible fièvre, courir à la mort : si, au lieu de le saisir et de le lier, il lui permettait de courir jusqu'au bout, ne lui rendrait-il pas le mal pour le mal? Il lui paraîtrait cependant bien désagréable et bien dur, pendant qu'en réalité il lui serait très-utile par sa compatissance; mais revenu à la santé, celui-ci rendrait à son libérateur des grâces d'autant plus abondantes qu'il sentirait qu'il a été moins ménagé. Oh ! si je pouvais vous montrer combien déjà nous comptons même de circoncellions devenus catholiques déclarés, condamnant leur ancienne vie et l'erreur misérable par laquelle ils croyaient pour l'Eglise de Dieu tout ce que leur inspiraient leur audace inquiète ! Ils ne seraient point arrivés à cette santé de l'âme, si les lois qui nous déplaisent ne les avaient pas liés comme on lie des frénétiques. Il se rencontrait une autre sorte de malades gravement atteints qui n'avaient pas cette audace turbulente, mais qui, sous le poids d'une ancienne indolence, nous disaient : Vous avez raison, il n'y a rien à répondre; mais il nous est pénible d'abandonner la tradition des parents;n'était-il pas salutaire de secouer ces hommes-là par la crainte des peines temporelles, afin de les tirer d'un sommeil léthargique et de les réveiller pour les sauver dans l'unité ? Combien en est-il parmi eux qui se réjouissent maintenant avec nous, se reprochent l'ancien poids de leurs mauvaises œuvres, et avouent que nous avons bien fait de les molester, parce qu'ils auraient péri dans le mal d'une coutume assoupissante comme dans un sommeil de mort. Il en est quelques-uns, me direz-vous, à qui ces peines ne profitent pas. Mais faut-il abandonner la médecine parce qu'il y a des malades incurables? Vous ne songez qu'à ceux qui sont si durs qu'ils n'ont pas même accepté le châtiment ; c'est de tels hommes qu'il a été écrit : « J'ai flagellé en vain vos fils; ils n'ont pas accepté le châtiment (Jérémie 2.30). » Je crois néanmoins que c'est par amour et non par haine qu'ils ont été affligés. Mais vous devriez bien aussi faire attention au nombre si grand de ceux dont le salut nous réjouit. Si on les effrayait sans les instruire, ce ne serait qu'une méchante tyrannie ; et si la menace n'accompagnait pas l'instruction, endurcis par les vieilles habitudes, ils n'entreraient que nonchalamment dans la voie du salut; car plusieurs, que nous connaissons bien, après avoir reconnu la vérité parles divins témoignages, nous répondaient qu'ils désiraient passer à la communion de l'Eglise catholique, mais qu'ils redoutaient les violentes inimitiés d'hommes pervers ; ils ont dû les braver pour la justice et pour l'éternelle vie; mais en attendant qu'ils se fortifient, il faut soutenir leur faiblesse et non la désespérer. On ne doit pas oublier ce que le Seigneur lui-même a dit à Pierre encore faible : « Vous ne pouvez pas maintenant me suivre, mais vous me suivrez plus tard (Jean 13.36).»

    Mais quand le bon enseignement et la crainte utile marchent ensemble, quand la lumière de la vérité chasse les ténèbres de l'erreur, et que la force de la crainte brise les liens de la mauvaise coutume, nous avons alors à nous réjouir du salut de plusieurs, comme je l'ai dit; ils bénissent Dieu avec nous et lui rendent grâce d'avoir ainsi guéri les malades et ranimé les faibles, au moyen des rois de la terre qui, selon les divines promesses, devaient servir le Christ. Tous ceux qui nous épargnent ne sont pas nos amis, ni tous ceux qui nous frappent, nos ennemis. Les blessures d'un ami sont meilleures que les baisers d'un ennemi (Proverbes 27.6). Mieux vaut aimer avec sévérité que tromper avec douceur. [...]

    J'ai donc cédé aux exemples que mes collègues ont opposés à mes raisonnements ; car mon premier sentiment était de ne contraindre personne à l'unité du christianisme, mais d'agir par la parole, de combattre par la discussion, de vaincre par la raison, de peur de changer en catholiques dissimulés ceux qu'auparavant nous savions être ouvertement hérétiques. Ce ne sont pas des. paroles de contradiction, mais des exemples de démonstration qui ont triomphé de cette première opinion que j'avais. On m'opposait d'abord ma propre ville qui appartenait tout entière au parti de Donat, et s'est convertie à l'unité catholique par la crainte des lois impériales; nous la voyons aujourd'hui détester si fortement votre funeste opiniâtreté qu'on croirait qu'il n'y en a jamais eu dans son sein. Il en a été ainsi de beaucoup d'autres villes dont on me citait les noms, et je reconnais qu'ici encore pouvaient fort bien s'appliquer ces paroles : « Donnez au sage l'occasion et il sera plus sage (Proverbes 9.9), » Combien en effet, nous en avons les preuves certaines, frappés depuis longtemps de l'évidence de la vérité, voulaient être catholiques, et différaient de jour en jour parce qu'ils redoutaient les violences de ceux de leur parti ! Combien demeuraient enchaînés non point dans les liens de la vérité, car il n'y a jamais eu présomption de la vérité au milieu de vous, mais dans les liens pesants d'une coutume endurcie, en sorte que cette divine parole s'accomplissait en eux: « On ne corrigera pas avec des paroles le mauvais serviteur; même quand il comprendra, il n'obéira pas (Proverbes 29.19) ! » Combien croyaient que le parti de Donat était la véritable Eglise, parce que la sécurité où ils vivaient les rendait engourdis, dédaigneux et paresseux pour l'étude de la vérité catholique ! A combien de gens fermaient l'entrée de la vraie Eglise les mensonges de ceux qui s'en allaient répétant que nous offrions je ne sais quoi de différent sur l'autel de Dieu !

    Combien de gens pensaient qu'il importait peu dans quel parti fût un chrétien, et demeuraient dans le parti de Donat, par la seule raison qu'ils y étaient nés, et que personne ne les poussait à sortir de là et à passer à l'Eglise catholique ! La terreur de ces lois, par la publication desquelles les rois servent le Seigneur avec crainte, a profité à tous ceux dont je viens d'indiquer les états divers; et maintenant, parmi eux, les uns disent : Depuis longtemps nous voulions cela; mais rendons grâces à Dieu qui nous a fourni l'occasion de le faire à présent, et a coupé court à tout retard. D'autres disent Nous savions depuis longtemps que là était la vérité, mais je ne sais quelle coutume nous retenait : rendons grâces au Seigneur qui a brisé nos liens et nous a fait passer dans le lien de la paix. D'autres disent: Nous ne savions pas que là se trouvait la vérité, et nous ne voulions pas l'apprendre; mais la crainte nous a rendus attentifs pour la connaître, et nous avons eu peur de perdre nos biens temporels sans profit pour les choses éternelles: rendons grâces au Seigneur qui a excité notre indolence par l'aiguillon de la crainte et nous a poussés ,à chercher dans l'inquiétude ce que nous n'avons jamais désiré connaître dans la sécurité. D'autres encore : De fausses rumeurs nous faisaient redouter d'entrer; nous n'en aurions pas connu la fausseté si nous ne fussions entrés; nous n'aurions jamais franchi le seuil sans la contrainte : nous rendons grâces au Seigneur de ce châtiment qui nous a fait triompher de vaines alarmes et nous a appris par l'expérience tout ce qu'il y a d'imaginaire et de menteur dans les bruits répandus contre son Eglise : nous concluons que les auteurs du schisme n'ont débité que des faussetés, en voyant leurs descendants en débiter de pires. Enfin d'autres disaient: Nous pensions que peu importait où l'on observât la foi du Christ; mais nous rendons grâces au Seigneur qui nous a retirés du schisme, et nous a montré qu'il convenait à son unité divine d'être adorée dans l'unité.

    Devais-je donc, pour arrêter ces conquêtes du Seigneur, me mettre en opposition avec mes collègues? Fallait-il empêcher que les brebis du Christ, errantes sur vos montagnes et vos collines, c'est-à-dire sur les hauteurs. de votre orgueil, fussent
    réunies dans le bercail de la paix, où il n'y a qu'un seul troupeau et un seul pasteur (jean 10.16)? Fallait-il m'opposer à ces heureux défenseurs, pour que vous ne perdissiez pas ce que vous nommez vos biens et que vous continuassiez à proscrire tranquillement le Christ? Pour qu'on vous laissât faire, d'après le droit romain, des testaments, et que vous déchirassiez, par vos calomnieuses accusations, le Testament fait à nos pères de droit divin, ce Testament où il est écrit : « Toutes les nations seront bénies en votre race (Genèse 26.4) ? » Pour qu'on vous laissât libres d'acheter et de vendre, pendant que vous auriez osé diviser entre vous ce que le Christ a acheté en se laissant vendre lui-même ? Pour que les donations faites par chacun de vous demeurassent valables, tandis que la donation faite par le Dieu des dieux à ses fils, de l'aurore au couchant, ne serait pas valable à vos yeux? Pour que vous ne fussiez pas exilés de la terre où votre corps a pris naissance, pendant que vous exiliez le Christ du royaume conquis au prix de son sang, d'une mer à l'autre, et « depuis le fleuve jusqu'aux extrémités du monde (Psaumes 71.8) ? » Ah ! plutôt que les rois du monde servent le Christ, même en donnant des lois pour le Christ !

    LETTRES DE SAINT AUGUSTIN traduit M. POUJOULAT. DEUXIÈME SÉRIE. LETTRES XXXI-CXXIII. LETTRES ÉCRITES PAR SAINT AUGUSTIN DEPUIS SA PROMOTION A L'ÉPISCOPAT, EN 396, JUSQU'A LA CONFÉRENCE DE CARTHAGE, EN 410. LETTRE XCIII. (Année 408.) AUGUSTIN A SON BIEN-AIMÉ FRÈRE VINCENT.
    SOURCE : ]http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/lettres/s002/l093.htm



    Ainsi, selon Saint-Augustin, il faut contraindre ceux qui ne veulent pas devenir chrétien, la conversion par la force est nettement meilleure, car plus productive. Il a d'ailleurs expliqué que le verset Luc 14.23 n'avait pas d'autres explication que celle qui ordonne la conversion forcé.

    En fait, ces paroles d'Augustin sont connues, elles sont résumées sur Wikipédia :

    Une guerre sainte est une guerre lancée au nom d'un Dieu ou approuvée par une religion. Le concept apparaît chez Augustin d'Hippone dans son célèbre ouvrage La cité de Dieu contre les païens où il expose que, si les païens ne veulent pas comprendre les beautés et vérités du christianisme dès qu'on leur expose, il faudra se résoudre à leur faire la guerre. Il commente cette parole de Luc XIV.23 contrains-les d'entrer. Compte tenu du caractère structurant pour les hommes et les peuples de leur foi, cette idée fit fortune et de telles guerres sont particulièrement longues et dures. 
    SOURCE : http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_sainte


    Ainsi, nous comprenons maintenant sur quoi se basaient les chrétiens qui faisaient la guerre au nom de Dieu, et ils n'étaient donc pas des "mauvais chrétiens".

    Intéressant, il semble même que Saint Augustin ne fut pas le seul à avoir légiféré la conversion forcé, puisque David Guzi dit dans son commentaire sur l'Evangile selon Luc que c'était aussi le cas d'autres personnes :

    "Oblige les à entrer, que ma maison puisse être remplie" : Augustin et d'autres ont utilisé l'expression "Oblige les à entrer" comme justification de contraindre les gens à entrer dans le Christianisme, parfois en utilisant la persécution et la torture. 
    David Guzik's Commentary on Luke. C. The guests of the Messiah's Banquet. 2. (16-24) Jesus' parable about the great feast. 
    SOURCE : http://www3.calvarychapel.com/ccbcgermany/commentaries/4214.htm



    Regardons maintenant ce que dit l'un des plus grands savant protestant, Jean Calvin. Voici ce qu'il dit à propos de Luc 14.23 :

    [/color]Luc. Contrain-les d'entrer. Ceste façon de parler emporte autant comme si le Père de famille commandait qu'on fasse entrer quasi à force d'injures les mendians, et qu'on n'en oubliat aucuns jusques aux plus pauvres et abjets. Par lesquels mots Christ signifie que plustôt Dieu ramassera toutes les ballieures du monde, que de recevoir d'oresenavant à sa table ces ingrats. Toutesfois il semble qu'il fait une allusion à la manière du conviement ou semonce qui est en l'Evangile. Car la grâce de Dieu ne nous y esl pas simplement proposée, mais quant et quant avec la doctrine sont adjoustées les exhortations, pour nous picquer et inciter. En quoi se monstre une merveilleuse bonté de Dieu : lequel après nous avoir appelez de sa grâce, voyant que nous demeurons toujours en un poinct endormis, il use comme d'importunilé pour reveiller notre paresse : et non-seulement nous picque par exhortations, mais aussi nous contraint par menaces d'approcher de lui. Cependant je ne trouve pas mauvais que saint Augustin ait souvent usé de ce temoignage contre les Donatistes, pour prouver qu'il est permis aux princes fidèles de contraindre les obstinez et rebelles, et faire des édits pour les ranger au service du vrai Dieu, et à l'unité de la foi. Car combien que, la foi soit volontaire, nous voyons néanmoins que ces moyens proutitent pour douter l'obstination de ceux qui n'obéiront jamais, s'il n'y avait contrainte.
    Jean CALVIN, Commentaires sur le Nouveau Testament. TOME 1 : Sur la concordance ou Harmonie composée de trois évangélistes S. Matthieu, S. Marc et S. Luc. Edition française imprimée à Genève par Conrad Badius en 1561. Pages 368. 
    SOURCE : http://www.ccel.org/ccel/calvin/calcom32.ii.xxxii.html#ii.xxxii-p32.1



    Jean Calvin, confirme ce que dit Saint Augustin, à savoir que le verset Luc 14.23 ordonne de convertir les non-chrétiens par la force physique.


    Terminons maintenant avec ces paroles de Saint Thomas d'Aquin, reconnues par les Catholiques comme étant l'un des plus grand savant :


    Faut-il contraindre les infidèles à la foi?



    Objections

    1. Aucunement, semble-t-il. On lit en effet en S. Matthieu (13, 28) que les serviteurs du père de famille dans le champ duquel avait été semée l'ivraie, lui demandèrent: " Veux-tu que nous allions la ramasser? " et il répondit: " Non, de peur qu'en ramassant l'ivraie vous n'arrachiez en même temps le froment. " S. Jean Chrysostome commente ainsi: " Le Seigneur a voulu par là défendre de tuer. Car il ne faut pas tuer les hérétiques, pour cette raison que, si on les tuait, il serait fatal que beaucoup de saints soient détruits en même temps. " Il semble donc, pour la même raison, qu'on ne doit pas contraindre à la foi certains infidèles.

    2. On dit dans les Décrétales: " Pour ce qui est des Juifs, le saint synode a prescrit de n'en forcer aucun à croire désormais. " Pour la même raison, on ne doit pas non plus contraindre les autres infidèles à la foi.

    3. S. Augustin dit " L'on peut tout faire sans le vouloir, mais croire, seulement si on le veut. " Mais la volonté ne peut pas être forcée. Il semble donc que les infidèles ne doivent pas être contraints à la foi.

    4. Dieu dit dans Ézéchiel (18, 23): " je ne veux pas la mort du pécheur. " Mais nous devons conformer notre volonté à la volonté divine, nous l'avons déjà dit. Nous ne devons donc plus vouloir le meurtre des infidèles.

    Réponse de Thomas d'Aquin



    Cependant, il est dit en S. Luc (14, 23): " Va sur les routes et les sentiers, et force à entrer pour que ma maison soit pleine. Mais c'est par la foi que les hommes entrent dans la maison de Dieu, c'est-à-dire dans l'Église. Il y a donc des gens qu'on doit contraindre à la foi.

    Conclusion
    Parmi les infidèles il y en a, comme les païens et les Juifs, qui n'ont jamais reçu la foi. De tels infidèles ne doivent pas être poussés à croire, parce que croire est un acte de volonté. Cependant, ils doivent être contraints par les fidèles, s'il y a moyen, pour qu'ils ne s'opposent pas à la foi par des blasphèmes, par des suggestions mauvaises, ou encore par des persécutions ouvertes. C'est pour cela que souvent les fidèles du Christ font la guerre aux infidèles; ce n'est pas pour les forcer à croire puisque, même si après les avoir vaincus ils les tenaient prisonniers, ils leur laisseraient la liberté de croire; ce qu'on veut, c'est les contraindre à ne pas entraver foi chrétienne. Mais il y a d'autres infidèles qui ont un jour embrassé la foi et qui la professent, comme les hérétiques et certains apostats. Ceux-là, il faut les contraindre même physiquement à accomplir ce qu'ils ont promis et à garder la foi qu'ils ont embrassée une fois pour toutes.


    Solutions

    1. Certains ont compris que cette autorité patristique interdisait non l'excommunication des hérétiques, mais leur mise à mort: c'est clair dans ce texte de S. Jean Chrysostome. Et S. Augustin parle ainsi de lui-même: " Mon avis était d'abord qu'on ne doit forcer personne à l'unité du Christ, qu'il fallait agir par la parole, combattre par la discussion. Mais ce qui était mon opinion est vaincu non par les paroles de contradicteurs, mais par la démonstration des faits. Car la crainte des lois a été si utile que beaucoup disent: "Rendons grâce au Seigneur qui a brisé nos liens !" ". Si le Seigneur dit: " Laissez-les croître ensemble jusqu'à la moisson ", nous voyons comment il faut le prendre, grâce à ce qui suit: " de peur qu'en ramassant l'ivraie vous n'arrachiez en même temps le froment ". Cela le montre suffisamment, dit S. Augustin: " Lorsqu'il n'y a pas cette crainte, c'est-à-dire quand le crime de chacun est assez connu de tous et apparaît abominable au point de n'avoir plus aucun défenseur, ou de ne plus en avoir qui soient capables de susciter un schisme, la sévérité de la discipline ne doit pas s'endormir. "

    2. Les Juifs, s'ils n'ont nullement reçu la foi, ne doivent nullement y être forcés. Mais, s'ils ont reçu la foi, " il faut qu'on les mette de force dans la nécessité de la garder ", dit le même chapitre des Décrétales.

    3. " Faire un vœu, dit-on, est laissé à la volonté, mais le tenir est une nécessité. " De même, embrasser la foi est affaire de volonté, mais la garder quand on l'a embrassée est une nécessité. C'est pourquoi les hérétiques doivent être contraints à garder la foi. S. Augustin écrit en effet au comte Boniface: " Là où retentit la clameur accoutumée de ceux qui disent: "On est libre de croire ou de ne pas croire; à qui le Christ a-t-il fait violence?" - qu'ils découvrent chez Paul le Christ qui commence par le forcer et qui dans la suite l'instruit. "

    4. Comme dit S. Augustin dans la même lettre: "Personne d'entre nous ne veut la perte d'un hérétique, mais David n'aurait pas eu la paix dans sa maison si son fils Absalon n'était mort à la guerre qu'il lui faisait. De même l'Église catholique: lorsque par la ruine de quelques-uns elle rassemble tout le reste de ses enfants, la délivrance de tant de peuples guérit la douleur de son cœur maternel. "

    Saint Thomas d'Aquin, Somme théologique IIa IIae Pars, la morale prise par le particulier, question 10: L'infidélité en général, article 8: Faut-il contraindre les infidèles à la foi? 
    SOURCE : http://catholiquedu.free.fr/somme/4sommetheologiqueIIa-IIae.htm#_Toc79331865



    Nous voyons donc bien que le verset Luc 14.23 ordonne aux chrétiens de convertir par la force les non-chrétiens.

    A ceci la question que nous nous posons est: est-ce vraiment cela une religion pacifique et merveilleuse? Nous pensons, en tout cas espérons, que la réponse évidente de chacun de sensé, est négative.

    Notre conclusion, est que le Christianisme n'est pas une religion pacifique, plutôt cette conception est un mythe, le Christianisme, est une religion qui appelle à la guerre contre ceux qui ne sont pas Chrétiens, et qui pratique la conversion forcée
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    Message  Arlitto Jeu 8 Avr 2021 - 10:30

    Les modifications accidentelles 
     
    Nous n’allons pas trop développer cette partie car notre objectif est plutôt de montrer les modifications volontaires qui nous permettent de parler avec preuve de falsification du Nouveau Testament. Cependant, pour plus de transparence il convient de présenter quelques exemples de modifications accidentelles et involontaires du Nouveau Testament de la part des scribes car elles aussi ont endommagé le texte du Nouveau Testament.
    Les premiers manuscrits du Nouveau Testament étaient écrit en majuscule et sans espace entre les mots ce qui rendait la tâche des scribes très compliquée.
    Bart Ehrman dit :


    « …le fait que les manuscrits grecs s’écrivaient en  Scriptio Continua, sans ponctuation et sans espace entre les mots, a augmenté les erreurs accidentelles commises par les scribes » (Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman  Chapitre 3)
     
    Les fautes accidentelles sont de plusieurs types, Bruce Metzger les classe en quatre groupe (cf. « The text of the new testament » pages 186-195) :
     
    1-      Erreurs résultant d’une vision défectueuse
    2-      Erreurs résultant d’une audition défectueuse
    3-      erreurs de mémoire
    4-      erreurs de jugement

    Nous verrons ici quelques exemples des deux premiers types, c’est-à-dire les « erreurs résultant d’une vision défectueuse » ainsi que les « erreurs résultant d’une audition défectueuse ».





    1-Erreurs résultant d’une vision défectueuse 



    « Les scribes qui souffraient  d‘astigmatisme avaient des difficultés à distinguer des lettres grecques qui ressemblaient les unes aux autres, particulièrement quand les copies antérieures n’avaient pas été écrite avec soin. » (Bruce M. Metzger, « The text of the New Testament, pp186.)
     
    Exemples :
     
    1Corinthiens 5 :8
    «  Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, non avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité. »
     
     
    « … non avec un levain de malice et de méchanceté. Ce dernier mot « méchanceté » s’écrit en grec PONÉRAS, ce qui le rend très ressemblant au mot PORNEIAS, qui signifie « immoralité sexuelle »… dans certains manuscrits conservés , Paul averti explicitement les chrétiens non contre la méchanceté en général mais contre les vices sexuels en particulier »(Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman  Chapitre 3)
     
    Romains 12 :11
    «  Ayez du zèle, et non de la paresse. Soyez fervents d'esprit. Servez le Seigneur. »

    « En Romain 12 :11, Paul exhorte le lecteur à « servir le Seigneur ». Mais le mot « Seigneur », KURIW, est habituellement abrégé en KW (avec un trait sur la partie supérieure), lettres que certains des premiers scribes ont interprété de façon erronée comme abréviation de KAIRW qui signifie « temps ». Par conséquent dans leur manuscrit Paul exhorte les lecteurs à « servir le temps ». »(Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman  Chapitre 3)

    La Bible annotée de Neûchatel :
     
    « - Une variante de D, etc. qui donne la leçon reçue en Occident jusqu'à Jérôme, porte : servant le temps.
    Luther a suivi cette variante dans sa traduction. Meyer, Godet, Zahn et d'autres considèrent cette leçon comme le texte primitif ils estiment que la formule courante : servant le Seigneur, a été substituée à l'expression : servant le temps, qui ne se trouve pas ailleurs.
    Temps et Seigneur ne diffèrent en grec que par une lettre.
     
    Si temps, occasion, est le mot employé par l'apôtre, il a voulu dire : saisissez les occasions qui vous sont offertes de vous employer avec ferveur au service de vos frères, ou encore : sachez vous soumettre aux circonstances favorables ou défavorables, quand vous voulez faire du bien au prochain.”
     
    Note: Remarquons qu’ici nous ne pouvons plus connaitre le vrai sens utilisé par Paul. Le sens original est perdu. La Bible de Neûchatel donne les deux interprétations au cas où!
     
    1Corinthiens 12:13
    « Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d'un seul Esprit. »
     
    « ...en 1Corienthiens 12:13: Paul affirme qu’en Christ “Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, et qu’également « nous avons tous été abreuvés d'un seul Esprit. ». Le mot « Esprit » (PNEUMA) s’abrégeait dans plusieurs manuscrits en PMA, une formule qui pouvait se confondre, et qui fut confondue, avec le mot grec « boisson » (POMA) ; ce qui fait que dans certains manuscrits Paul affirme que tous ont « été abreuvé d’une seule boisson ». »(Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman  Chapitre 3)

    Luc 12 :8-9
    « Je vous le dis, quiconque me confessera devant les hommes, le Fils de l'homme le confessera aussi devant les anges de Dieu; mais celui qui me reniera devant les hommes sera renié devant les anges de Dieu. »
     
    « Le manuscrit en papyrus le plus ancien conservé de ce passage omet complètement le verset 9, et ce n’est pas difficile d’apprécier comment l’erreur a été commise. Le scribe a copié les mots  « devant les anges de Dieu » du verset 8, Après il reposa ses yeux sur la page qui lui servait de modèle, il trouva les mêmes mots au verset 9 et supposa que c’était ceux qu’il venait de copier ; par conséquent, il continua au verset 10  et il élimina tous le verset 9 du manuscrit. »(Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman  Chapitre 3)
     
    Jean 17 :15
    « Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal. »
     
    « Dans l’un des meilleurs manuscrits conservés (Le Codex Vaticanus du IV siècle) il y a une omission des mots « monde…du » ce qui fait que Jésus prononce une étrange prière : « Je ne te prie pas de les ôter du mal. » »(Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman  Chapitre 3)
     
    Luc 10 :32
    « Un Lévite, qui arriva aussi dans ce lieu, l'ayant vu, passa outre. »
     
    « L’ensemble du verset Luc 10 :32 est manquant en « N » parce que la phrase finie avec le même verbe que la phrase précédente (verset 31). »  (Bruce M. Metzger, The Text Of  The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968  pp189 )
     
    1Corinthiens 9 :2
     « Si pour d'autres je ne suis pas apôtre, je le suis au moins pour vous; car vous êtes le sceau de mon apostolat dans le Seigneur. »
     
    « Le Codex Alexandrinus omet en entier le verset 1Cor 9 :2 qui fini par les mêmes quatre mots que le précèdent verset. »(Bruce M. Metzger, The Text Of  The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968  pp189 )
     
    Luc 14 :26-27
     « Si quelqu'un vient à moi, et s'il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suis pas, ne peut être mon disciple. »
     
    « Les cinq derniers mots en Luc 14 :26 et 27 sont exactement les mêmes, il est facile de se rendre compte des omissions accidentelles du verset 27 dans plus d’une douzaine de manuscrits. »(Bruce M. Metzger, The Text Of  The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968  pp189 )
     

    2-Erreurs résultant d’une audition défectueuse 
     
    « Quand les scribes réalisaient des copies en dictant, ou même lorsqu’un scribe solitaire dans son coin prononçait lui-même les mots qu’il transcrivait, la confusion pouvait arriver parfois entre les mots qui ont la même prononciation que d’autres, mais qui différent dans l’orthographe (comme les mot anglais « there » et « their » ou « grate » et greate ») »  (Bruce M. Metzger, The Text Of  The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968  pp190 )
     
    Exemples :
     
    Apocalypse 1 :5
    « et de la part de Jésus Christ, le témoin fidèle, le premier-né des morts, et le prince des rois de la terre! A celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang »
     
    « …en Apocalypse 1 :5 ou l’auteur  parle de « celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés ». Le mot « Délivrés » (LUSANTI) a exactement le même son que le mot qui signifie « Lavés » (LOUSANTI), et, par conséquent, on ne doit pas être surpris du fait que dans bon nombre de manuscrits médiévaux, l’auteur se réfère à « celui qui nous aime, qui nous a LAVÉS de nos péchés par son sang »   (Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman  Chapitre 3)
     
    Romains 5 :1
    « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ »
     
    « Nous trouvons un autre exemple dans l’épître aux Romains dans laquelle Paul déclare que ‘Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu’ (Romains 5 :39) Mais a-t-il vraiment dit cela ? En grec, ce qui se traduit par « nous avons la paix » une affirmation, a exactement le même son que ce qui se traduit par « soyons en paix », une exhortation. Et il se trouve que dans bon nombre de manuscrits, parmi les plus anciens, Paul ne soutient pas avec assurance que lui et ceux qui le suivent « ont la paix avec Dieu » mais plutôt il les exhorte tous à avoir cette paix. Ceci est un passage ou les spécialistes en critique textuel considèrent qu’il est difficile de décider laquelle des lectures est la correcte. »  (Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman  Chapitre 3)
     
    La Bible annotée de Neuchatêl :
     
    - Nous avons la paix...la plupart des majuscules, et en particulier les plus anciens, portent : ayons la paix.


    Note: Ici encore le sens original est perdu. Nous ne pouvons pas savoir avec certitude laquelle des lectures est l’originale utilisée par Paul.
     
     
    Jean 5:39
     « Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle: ce sont elles qui rendent témoignage de moi. »
     
    On peut voir un autre exemple de ça en Jean 5 :39, ou Jésus dit à ses adversaires Vous sondez les Écritures,…ce sont elles qui rendent témoignage de moi. Dans un ancien manuscrit le dernier verbe fut changé par un autre dont le son été similaire, mais qui dans ce contexte n’avait aucun sens. Dans ce manuscrit Jésus dit : Vous sondez les Écritures,…ce sont elles qui pèchent contre moi. »  (Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman  Chapitre 3)
     


    Luc chapitre 3
     
    « Parmi les milliers d’erreurs accidentelles introduites dans les manuscrits du Nouveau Testament, il est probable que la plus grotesque soit celle qui se trouve dans un manuscrit cursive des quatre évangiles produit au XIV siècle et officiellement classifié comme le nº109. Son erreur particulière se trouve en Luc 3, dans la section sur la généalogie de Jésus. Le scribe qui copiait le texte a dû utiliser comme modèle un manuscrit ou la généalogie se présentait en deux colonnes. Pour une quelconque raison, au lieu de copier une colonne puis celle d’après, ce qu’il (le scribe) a fait c’est de les copier comme s’il s’agissait d’un seul paragraphe, ainsi les noms de la généalogie se présentent complètement en désordre et la majorité des personnes mentionnées finissaient par être le fils d’un autre père... Dieu Lui-même apparaît comme étant le fils d’un homme appelé Aram ! »   (Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman  Chapitre 3)
     
    Nous venons de voir ici quelques exemples des modifications involontaires dont ont souffert certains manuscrits du Nouveau Testament. Dans la partie suivante nous allons nous intéresser cette fois-ci aux modifications volontaires, soit à la falsification des manuscrits du Nouveau Testament par des scribes chrétiens.
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    Message  Arlitto Jeu 8 Avr 2021 - 10:31

    Les modifications intentionnelles : La falsification !
     
    Les scribes chrétiens n’ont pas hésité à falsifier le texte du Nouveau Testament qu’ils copiaient. Cette falsification pouvait avoir plusieurs raisons. Nous allons citer les différentes raisons qui ont poussé les scribes chrétiens a falsifié le texte du Nouveau Testament en donnant des exemples précis de chacune d’elles.
    Les modifications intentionnelles (falsification) sont les plus difficiles a identifiées car souvent elles semblent cohérentes contrairement aux modifications accidentelles.
    « Les changements intentionnels de leur coté, ont tendance à être plus difficiles à identifier. Précisément parce que, étant réalisés de façon délibérée, ils peuvent paraître cohérents. Et vu qu’ils sont cohérents, il y aura toujours des critiques qui soutiennent qu’ils sont l’option la plus cohérente, c'est-à-dire qu’ils ne sont pas des modifications mais bien les mots originaux. Ceci n’est pas un débat entre des chercheurs qui croient que le texte fut modifié et ceux qui croient qu’il ne le fut pas. Tous les experts savent que le texte a été modifié, la seule chose à débattre et de savoir quelle option constitue une modification et laquelle au contraire peut être considérée la forme la plus ancienne du texte à notre disposition. À cet égard, il y a des moments où les opinions des chercheurs ne coïncident pas. » (Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman  Chapitre 3)
      
    1- Falsification pour harmoniser
     
    Certains scribes ont falsifié certains passages du Nouveau Testament pour les harmoniser.
    « Depuis que les moines connaissent par cœur de grande portion des Saintes Écritures, la tentation d’harmoniser les citations parallèles et discordantes fut grande, proportionnellement au degré de familiarité du copiste avec d’autres passages de la Bible. »  (Bruce M. Metzger, The Text Of  The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968  pp197 )
     
    Jean 19 :20
    « Beaucoup de Juifs lurent cette inscription, parce que le lieu où Jésus fut crucifié était près de la ville: elle était en hébreu, en grec et en latin. 

    « “elle était en hébreu, en grec et en latin, a été introduite dans le texte de nombreux manuscrits dans Luc 23 :38 » »  (Bruce M. Metzger, The Text Of  The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968  pp197 )
     
    Luc 11 :2-4
    « Il leur dit: Quand vous priez, dites: Père! Que ton nom soit sanctifié; que ton règne vienne. Donne-nous chaque jour notre pain quotidien; pardonne-nous nos péchés, car nous aussi nous pardonnons à quiconque nous offense; et ne nous induis pas en tentation. »
     
    « La forme, plus courte, de la prière du Seigneur (Notre Père) dans Luc 11 :2-4 (Père! Que ton nom soit sanctifié; que ton règne vienne. Donne-nous chaque jour notre pain quotidien; pardonne-nous nos péchés, car nous aussi nous pardonnons à quiconque nous offense; et ne nous induis pas en tentation) a été retouchée dans de nombreux exemplaires de Luc pour la mettre en accord avec la forme de Matthieu 11 :9-13, plus familière et plus longue »  (Bruce M. Metzger, The Text Of  The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968  pp197 )
     
     
    Actes 9 :5-6
     « Il répondit: Qui es-tu, Seigneur? Et le Seigneur dit: Je suis Jésus que tu persécutes. Il te serait dur de regimber contre les aiguillons. Tremblant et saisi d'effroi, il dit: Seigneur, que veux-tu que je fasse? Et le Seigneur lui dit: Lève-toi, entre dans la ville, et on te dira ce que tu dois faire. »
     
    « Dans Actes 9 :5-6, les paroles prononcées par Paul à sa conversion ont été retouchés dans certains manuscrits pour les mettre en accord avec le récit parallèle dans Actes 26 :14-15 »  (Bruce M. Metzger, The Text Of  The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968  pp197 )
     
    Matthieu 15 :8
    « Ce peuple m'honore des lèvres, Mais son cœur est éloigné de moi. »
     
    « La citation dans la version du Roi James (Texte Reçu)  " Ce peuple, s'approche de moi de sa bouche,"_citation qui ne se trouve pas dans les plus anciens manuscrits de Matthieu_ a été introduite dans des manuscrits tardifs par des scribes avertis qui ont comparé la citation avec sa forme complète dans la Septante en Esaïe 29 :13 » (Bruce M. Metzger, The Text Of  The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968  pp198 )
     
    Bible annotée de Neûchatel :
    Le texte reçu, avec C et les majuscules, ajoute les mots : "s'approche de moi de sa bouche," qui sont bien dans Esaïe, mais que Jésus omet dans sa citation. Il en est de même dans Marc 7.6
     
    Romain 13 :9
    « En effet, les commandements: Tu ne commettras point d'adultère, tu ne tueras point, tu ne déroberas point, tu ne convoiteras point, et ceux qu'il peut encore y avoir, se résument dans cette parole: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
     
    « Dans Romains 13 :9, la référence de Paul à quatre des dix commandements a été élargie dans certains manuscrits par l’adition d’un autre : Tu ne porteras point de faux témoignage. »(Bruce M. Metzger, The Text Of  The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968  pp198 )
     
    Hébreux 12 :20
    « car ils ne supportaient pas cette déclaration: Si même une bête touche la montagne, elle sera lapidée. »
     
     
    « Dans Hébreux 12 :20, quelques témoignages élargissent la citation qui provient d’Exode 19 :13 : On ne mettra pas la main sur lui, mais on le lapidera, en ajoutant les mots qui suivent dans Exode : ou on le percera de flèches. (Comme on la trouve dans la version du Roi James) »(Bruce M. Metzger, The Text Of  The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968  pp198 )
     
    2- Corriger des erreurs et des difficultés historiques et géographiques
     
    Les scribes chrétiens ont tenté à maintes reprises de corriger des passages qui contenaient des erreurs ou des difficultés historiques ou géographiques.
     
    Marc 1 :2-3
    « Selon ce qui est écrit dans Ésaïe, le prophète: Voici, j'envoie devant toi mon messager, Qui préparera ton chemin; C'est la voix de celui qui crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, Aplanissez ses sentiers. »
     
    « Le problème est que le début de la citation n’est pas du tout d’Esaïe, mais d’un mélange entre un passage d’Exode 23 :20 et un autre de Malachie 3 :1. Il y avait des scribes qui ont reconnu que ceci posait un problème et ont choisi de changer le texte de façon qu’ils disent : Selon ce qui est écrit dans les prophètes. De cette façon, le problème de l’attribution erronée de la citation disparaissait. Cependant, de nos jours, il y a peu de doutes sur ce que l’auteur de Marc a réellement écrit : l’attribution à Esaïe apparaît dans les témoignages les plus anciens et ceux de meilleure qualité qui ont été conservés. » » (Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman  Chapitre 3)

    Bible Annotée de Neûchatel sur Marc 1.2
     
    Le texte reçu, avec A et des majusc., porte ici dans les prophètes, contrairement aux témoignages les plus décisifs. C'est une correction très ancienne (Irénée l'a déjà), jugée nécessaire parce que l'évangéliste va citer deux prophètes. {#Mr 1:2,3} Faut-il, pour cela, lui attribuer un défaut de mémoire? Ne peut-on pas admettre que, ayant l'intention de citer la prophétie si connue d'Esaïe, il écrive d'abord le nom de ce prophète, puis que, se souvenant d'une autre prédiction qui convient également à son but, il cite cette dernière en premier lieu?
     
     
    Marc 2 :20
    « Les jours viendront où l'époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront en ce jour-là. »
     
     
      Bible Annotée de Neûchatel sur Marc 2.20 :
     
    Mais il faut remarquer ce dernier mot de Marc: en ce jour-là.
    Le texte reçu dit: en ces jours-là.
    C'est la correction d'un copiste qui a voulu mettre ces mots en harmonie avec ceux qui précédent: les jours viendront.
    Le vrai texte, en indiquant un jour précis, rappelle le tragique événement que Jésus vient d'annoncer: l'époux leur sera ôté.
    "Il ne faut qu'un jour pour ôter l'époux; mais ils seront nombreux les jours où il sera ôté et absent." Bengel
     
    Matthieu 27 :9
    « Alors s'accomplit ce qui avait été annoncé par Jérémie, le prophète: Ils ont pris les trente pièces d'argent, la valeur de celui qui a été estimé, qu'on a estimé de la part des enfants d'Israël »
     
    « Les citations qu’attribue Matthieu au prophète Jérémie proviennent en faite de Zacharie. Il n’est pas surprenant que quelques scribes aient cherché à réparer l’erreur, soit en substituant par le nom correct ou en omettant carrément le nom (Jérémie) »  (Bruce M. Metzger, The Text Of  The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968  pp199 )
     
    Bible Annotée de Neûchatel sur Matthieu 27.9 :
     
    La citation qui suit ne se trouve point dans Jérémie, mais dans #Za 11:12,13.
    Quelques minuscules ont corrigé cette faute en mettant le nom de Zacharie; d'autres portent simplement: le prophète; mais le nom de Jérémie est indubitablement authentique. Pour aplanir la difficulté, on a eu recours à diverses hypothèses sans valeur.
    Il faut y voir une inadvertance, à laquelle un passage de Jérémie {#Jer 18:2} pouvait facilement donner lieu.
    « Je confesse que je ne sais comment le nom de Jérémie s'est ici rencontré, et ne m'en tourmente pas fort. Certes la chose montre d'elle-même qu'on s'est abusé en mettant le nom de Jérémie pour Zacharie; car en Jérémie, on ne trouve point ce propos, ni chose qui en approche » (Calvin, cité en La Bible de Neûchatel sur Matthieu 27 :9)
     
    Actes 13 :20
    « Après cela, durant quatre cent cinquante ans environ, il leur donna des juges, jusqu'au prophète Samuel. »
     
    Bible Annotée de Neûchatel sur Actes 13.20 :
     
    Puis, en comptant environ quatre cent cinquante ans depuis l'établissement du peuple en Canaan jusqu'à Samuel inclusivement, il suit une chronologie généralement admise de son temps, car il est d'accord avec l'historien Josèphe. (Ant. VIII, 3, 1.) Selon l'auteur du livre des Rois, {#1Ro 6:1} quatre cent quatre-vingts ans s'étaient écoulés depuis la sortie d'Egypte jusqu'à la construction du temple par Salomon. Il y a dans ces évaluations un écart d'à peu près un siècle. Inutile de rapporter les divers calculs qui ont été faits pour rétablir l'harmonie. C'est probablement aussi le désir d'obvier à cette difficulté qui a donné lieu à une variante selon laquelle il faudrait construire ainsi #Ac 13:19,20 "Il leur donna le pays en héritage, environ quatre cent cinquante ans. Après cela, il leur donna des Juges." De cette manière, les quatre cent cinquante ans ne désigneraient pas la période des Juges, mais au contraire toute la période antérieure, pendant laquelle Dieu prépara l'établissement d'Israël en Canaan, période qui comprend les quatre cents ans de servitude en Egypte, {#Ac 7:6} les quarante ans de séjour dans le désert et une dizaine d'années qui furent employées à la conquête de Canaan. Bien que cette leçon se trouve dans Sin., B, A, C, versions, son authenticité est douteuse.
     

    Jean 19 :14
    « C'était la préparation de la Pâque, et environ la sixième heure. Pilate dit aux Juifs: Voici votre roi. »
     
    « Quelque scribes ont tenté d’harmoniser le récit johannique de la chronologique de la Passion avec celui de Marc en changeant la sixième heure de Jean 19 :14 par la troisième heure (qui apparaît en Marc 15 :25) »  (Bruce M. Metzger, The Text Of  The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968  pp199 )
     
    Marc 8 :31
    « Alors il commença à leur apprendre qu'il fallait que le Fils de l'homme souffrît beaucoup, qu'il fût rejeté par les anciens, par les principaux sacrificateurs et par les scribes, qu'il fût mis à mort, et qu'il ressuscitât trois jours après. »
     
    « La déclaration de Marc 8 :31, que le Fils de l'homme souffrît beaucoup…qu'il fût mis à mort, et qu'il ressuscitât trois jours après semble impliquer une difficulté chronologique, certains copistes ont changé cette phrase par l’expression plus familière le troisième jour. »  (Bruce M. Metzger, The Text Of  The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968  pp199 )
     
    Hébreux 9 :2-4
    « Un tabernacle fut, en effet, construit. Dans la partie antérieure, appelée le lieu saint, étaient le chandelier, la table, et les pains de proposition. Derrière le second voile se trouvait la partie du tabernacle appelée le saint des saints, renfermant l'autel d'or pour les parfums, et l'arche de l'alliance, entièrement recouverte d'or. Il y avait dans l'arche un vase d'or contenant la manne, la verge d'Aaron, qui avait fleuri, et les tables de l'alliance.»
     
    « L’auteur de l’Epître aux hébreux place l’autel d’or pour les parfums dans le Saint des Saint, ce qui contredit la description du Tabernacle de l’Ancien Testament (Exode 30 :1-6). Les scribes du Codex Vaticanus et les traducteurs de la version éthiopienne ont corrigé ce récit ont transférant les mots vers 9 :2, ou le mobilier du lieu saint est détaillé. » (Bruce M. Metzger, The Text Of  The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968  pp200 )
     
     
    3- Amalgamer les lectures (Conflation of readings)
     
    Quand les scribes avaient deux manuscrits qui portaient deux variantes de lecture sur un même verset, ils n’hésitaient pas à les amalgamer, c'est-à-dire à copier les deux variantes dans le même manuscrit. En voici des exemples :
     
    Luc 24 :53
    « et ils étaient continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu. »
     
    « Par exemple, dans certains manuscrits anciens l’évangile selon Luc conclu en déclarant que les disciples ‘’…étaient continuellement dans le temple bénissant Dieu’’, tandis que d’autres manuscrits portent ‘’…étaient continuellement dans le temple louant Dieu’’. Plutôt que de discriminer entre les deux, des scribes tardifs ont décidé qu’il est plus sûr de copier les deux ensembles,  et ainsi, ils ont inventé la variante ‘’ étaient continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu.’’ »(Bruce M. Metzger, The Text Of  The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968  pp200 )
     
    Bible annotée de Neuchâtel :
    - Ici encore, les critiques préfèrent la leçon de D et de l'Itala : louant ; car ce terme, comme le remarque M. Godet, "est un terme favori de Luc."
    Sin. ; B, C lui ont substitué : bénissant. Le texte reçu, avec A, majuscules, combine les deux leçons : louant et bénissant.
     
    Note : Ici encore nous ne pouvons plus connaître avec certitude le texte original : les disciples étaient-ils dans le temple en « Louant », en « Bénissant » ou en « Louant et bénissant » en même temps ? Que disait le texte original ?
     
    Marc 13 :11
    « Quand on vous emmènera pour vous livrer, ne vous inquiétez pas d'avance de ce que vous aurez à dire, mais dites ce qui vous sera donné à l'heure même; car ce n'est pas vous qui parlerez, mais l'Esprit Saint. »
     
    « Dans des manuscrits anciens de Marc 13 :11 Jésus conseil à ses disciples de ne pas être ‘inquiets à l’avance’ (προμεριμντε) de ce qu’ils auront à dire quand ils seront persécutés. D’autres manuscrits de Marc portent ‘ne préméditez pas à l’avance’ (προμελεττε), qui est l’expression utilisée dans le passage parallèle de Luc 21 :14. Plutôt que de choisir entre ces deux verbes, plusieurs bons copistes de Marc donnent à leurs lecteurs le bénéfice des deux. » (Bruce M. Metzger, The Text Of  The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968  pp200 )
     
    Actes 20 :28
     « Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint Esprit vous a établis évêques, pour paître l'Église du Seigneur, qu'il s'est acquise par son propre sang. »
     
    « Dans Actes 20 :28, les deux anciennes variantes  ‘l’Église de Dieu’ et ‘l’Église du Seigneur’ ont été amalgamés dans des manuscrits tardifs, en écrivant ‘l’Église du Seigneur et de Dieu’. »  (Bruce M. Metzger, The Text Of  The New Testament : Its Transmission, Corruption, and Restoration , Seconde Edition, Oxford 1968  pp200 )
     
    Bible annotée de Neuchâtel :
    - Ici se présente l'une des variantes les plus célèbres de tout le Nouveau Testament. Le texte reçu dit : l'Eglise de Dieu. Cette leçon a pour elle les deux plus anciens manuscrits, celui du Vatican et celui du Sinaï, onze minusc., plusieurs versions et plusieurs Pères de l'Eglise.
    Bengel, qui admet cette variante, fait aussi observer que Paul n'écrit jamais l'Eglise du Seigneur, mais toujours (onze fois) l'Eglise de Dieu. Ce texte est adopté par Westcott et Mort, Weiss, Nestle. D'autre part, A, C, D et un autre majuscules, quatorze minusc., plusieurs versions orientales et de nombreux Pères portent l'Eglise du Seigneur, leçon admise par les critiques modernes Griesbach, Lachmann, Tischendorf, Blass. Enfin, quatre majuscules et une centaine de minusc. ont réuni les deux termes : du Seigneur et de Dieu, ce qui paraît n'être qu'une correction.
     
    4- Falsifications pour des raisons théologiques
     
    Au début du christianisme, il y avait plusieurs groupes chrétiens dont les croyances étaient opposées. L’historien et théologien Bart Ehrman nous dit par exemple :
     
    « Quelques groupes chrétiens affirmaient que c’est Dieu qui a crée ce monde, d’autres affirmaient que le vrai Dieu ne l’avait pas créé : le monde selon eux était un lieu maléfique, résultat d’un désastre cosmique. Certains groupes affirmaient que les Écritures juives avaient été révélées par l’unique vrai Dieu, d’autres affirmaient que les Ecritures juives étaient l’œuvre du Dieu inférieur adoré par les juifs et que celui là n’était pas l’unique vrai Dieu. Certains groupes affirmaient que Jésus-Christ était le Fils de Dieu, complètement divin et complètement humain en même temps, d’autres croyaient qu’il était complètement divin mais pas du tout humain, d’autres affirmaient même que Jésus-Christ était deux : un être divin (Christ) et un être humain (Jésus). Certains groupes pensaient que la mort du Christ avait apporté le Salut au monde, d’autres que la mort de Jésus n’avait aucune relation avec le Salut de ce monde, et d’autres que Christ n’avait jamais été tué. »(Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman  Chapitre 6)
     
    La concurrence entre ces groupes chrétiens était grande, ceci a poussé certains scribes chrétiens à falsifier le texte du Nouveau Testament pour favoriser leurs dogmes. Nous pouvons prendre pleins d’exemples pour illustrer ce fait, mais pour simplifier nous allons nous baser uniquement sur les falsifications anti-adoptianistes. Mais d’abord qui sont les adoptianistes ?  
    Les adoptianistes étaient des chrétiens qui ne croyaient pas en la divinité du Christ, pour eux Jésus n’était qu’un humain, un prophète de Dieu comme les autres prophètes qui l’ont précédé.   
    Certains scribes chrétiens, qui croyaient que Jésus était divin, étaient souvent frustrés de ne pas trouver de passages clairs dans le Nouveau Testament qui confirmeraient cette croyance. Ceci les a donc poussé à falsifier le texte du Nouveau Testament pour que la divinité du Christ y soit clairement affirmée.
     
    Bart Ehrman nous dit dans son livre « Misquoting Jesus »:
     
     « Le premier aspect du débat que nous examinerons est la croyance, défendue par certains chrétiens, selon laquelle Jésus était tellement et pleinement humain qu’il ne pouvait être divin. Ceci était le point de vue d’un groupe de croyants que les chercheurs contemporains appellent ‘les adoptianistes’.  Mon argument est que les scribes chrétiens qui s’opposaient à la vision adoptianiste de Jésus ont modifié leur texte pour souligner le fait que celui là n’était pas simplement humain mais aussi divinLe résultat de cela a été ce qu’on peut appeler les falsifications anti-adoptianistes des Écritures. »(Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman  Chapitre 6)
     
    Voici des exemples de falsifications anti-adoptianistes :
     

     
    Matthieu 24.36
    « Pour ce qui est du jour et de l'heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul. »
     

    La Bible Annotée de Naûchatel : 
    La plupart des critiques admettent dans notre texte les mots: ni le Fils, qui se lisent dans Sin., B, D, l'Itala et quelques Pères. Cette expression, par laquelle le Fils s'exclut lui-même de la connaissance du jour et de l'heure du jugement dernier, se trouve incontestée dans Marc. {#Mr 13:32, voir la note.} On objecte à son authenticité dans Matthieu, qu'elle aurait été ajoutée pour rendre le texte de celui-ci conforme au texte de Marc, mais on peut supposer avec autant de vraisemblance, qu'elle a été retranchée dans un intérêt dogmatique, il faut reconnaître du reste que l'idée se trouve implicitement dans ces termes: le Père seul.
     
    La Bible de Jérusalem : 
    k) Om (Vulg.) : "ni le Fils", sans doute par scrupule théologique
    Notes de la Bible de Jérusalem sur Matthieu 24.36, page 1720.
     
     
    1 Timothée 3 :16
    « Et, sans contredit, le mystère de la piété est grand: celui qui a été manifesté en chair, justifié par l'Esprit, vu des anges, prêché aux Gentils, cru dans le monde, élevé dans la gloire. »
     
    « …dans un Timothée 3 :16, ou plusieurs manuscrit tardives se réfèrent au Christ comme ‘Dieu qui a été manifesté en chair’, cet ancien manuscrit (Codex Alexandrinus : actuellement dans la bibliothèque britannique) parlait par contre du Christ comme ‘celui qui a été manifesté en chair’. En grec ce changement est minime, il s’agit en faite de la différence entre un Zêta et un omicron, deux lettres très ressemblantes. 
    Un scribe avait falsifié le texte original pour qu’il dise ‘Dieu’ au lieu de ‘celui’ (qui a été manifesté en chair) »(Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman  Chapitre 6)
     
    La Bible annotée de Neuchâtel :
     
    « Avant d'expliquer ce passage important (voir la note suivante), il faut remarquer qu'il présente trois variantes qui ont beaucoup occupé la critique : la première, celle du texte reçu, porte : "Dieu manifesté en chair ;" la seconde s'exprime ainsi : "Celui qui a été manifesté en chair..."…
    … Enfin, la troisième variante donnerait cette construction à la phrase entière : "Grand est le mystère de piété qui a été manifesté en chair." Cette dernière leçon, bien qu'elle soit adoptée par la Vulgate, n'a pas pour elle les témoignages des manuscrits et des Pères. Elle ne facilite pas l'explication du passage ; elle l'obscurcit au contraire.
    Les deux premières variantes, qui seules méritent considération, se partagent les témoignages d'une manière à peu près égale. Les critiques les plus célèbres, Wettstein, Griesbach, Lachmann, Tischendorf se déclarent pour la seconde.
    Après tous les travaux de la critique sur ce passage, la question reste forcément indécise.
    Pour comprendre comment ces deux leçons, Dieu et Celui, ont pu surgir, il suffit de rappeler qu'en grec Dieu (Theos) s'écrit ainsi "0ç" en abrégé et que le pronom Celui s'écrit "Oç," deux signes extrêmement sembalbles. » (Bible annotée sur 1 Timothée 3 :16)  
     
    Jean 1:18
     « Personne n'a jamais vu Dieu; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l'a fait connaître. »
     
    « Une corruption comparable apparaît dans le prologue du quatrième évangile, bien que la question est ici beaucoup plus complexe et a suscité considérablement plus de débat et d’indécision. Je ne donnerais pas une étude exhaustive de toutes les questions qui tournent autour du texte de Jean 1 :18, ces dernières ont été largement traitées dans les commentaires et dans plusieurs études récentes. Je vais plutôt développer les raisons qui me fond penser que la majorité des manuscrits ont raison en concluant le prologue avec les mots ‘Personne n'a jamais vu Dieu; le Fils unique (ό μονογενής υίός), qui est dans le sein du Père, est celui qui l'a fait connaître.’ La variante de lecture de la tradition alexandrine, qui substitue ‘Dieu’ à la place de ‘Fils’, représente une corruption orthodoxe du texte dans lequel la complète divinité du Christ a été affirmée : le Dieu Unique’  [(ό) μονογενής 0εός] qui est dans le sein du Père, est celui qui l'a fait connaître. » (Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp78)
     
    La Bible annotée de Neuchâtel :
     
    - Sin., B, C portent : "le Dieu Fils unique qui est dans le sein du Père." Cette variante a donné lieu à de savantes discussions, desquelles il résulte que les deux leçons existaient déjà au deuxième siècle.
    La leçon : le Dieu Fils unique, est attestée par les Pères alexandrins à peu près exclusivement. Elle ne trouve son analogue dans aucun texte du Nouveau Testament.
     
     
    Jean 19 :40
    « Ils prirent donc le corps de Jésus, et l'enveloppèrent de bandes, avec les aromates, comme c'est la coutume d'ensevelir chez les Juifs. »
     
    « Les autres exemples qui proviennent du corpus johannique comprennent l’exemple curieux de Jean 19 :40, ou Joseph d'Arimathée et Nicodème préparent le corps de Jésus pour l’enterrement : ‘Ils prirent donc le corps de Jésus (τό σωμα του Ίησου), et l'enveloppèrent de bandes. Le scribe du codex Alexandrinus, peut être par inadvertance, mais pas sans conséquence, substitue  θεου par Ίησου (as nomina sacra, ΘΥ for ΙΥ) le résultat de ce changement et qu’ils (Joseph et Nicodème) ‘prirent donc le corps de Dieu, et l'enveloppèrent de bandes’. » (Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp83)
     
     
    Luc 9 :20
    « Et vous, leur demanda-t-il, qui dites-vous que je suis? Pierre répondit: Le Christ de Dieu. »
     
    « Quand Pierre formule sa fameuse confession dans Luc 9 :20, plutôt que de reconnaître Jésus comme le Christ de Dieu’ (τόν χριστόν του θεου), dans certains manuscrits coptes il (Pierre) prétend qu’il est Christ, Dieu’ (= τόν χριστόν τόν θεόν). »  (Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp85)
     
     
    Marc 3 :11
     « Les esprits impurs, quand ils le voyaient, se prosternaient devant lui, et s'écriaient: Tu es le Fils de Dieu. »
     
    « Dans Marc 3 :11, ou les esprits impurs proclament l’identité de Jésus, ‘Tu es le Fils de Dieu’, un important manuscrit parmi les minuscules dit ‘Tu es Dieu, le Fils de Dieu’  (σύ εί ό θεός, ό υίός του θεου, MS 69). » (Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp85)
      
     
    Luc 7 :9
    « Lorsque Jésus entendit ces paroles, il admira le centenier, et, se tournant vers la foule qui le suivait, il dit: Je vous le dis, même en Israël je n'ai pas trouvé une aussi grande foi. »
     
    «La déclaration de Luc 7 :9, ‘Lorsque Jésus entendit ces paroles’ a été changée dans un minuscule pour dire ‘Lorsque Dieu entendit ces paroles’ » (Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp85)
     
     
    Luc 8 :28
    « Ayant vu Jésus, il poussa un cri, se jeta à ses pieds, et dit d'une voix forte: Qu'y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très Haut? Je t'en supplie, ne me tourmente pas. »
     
    « De la même façon, le manuscrit 2766 change les mots du possédé dans Luc 8 :28 de ‘Jésus, Fils du Dieu Très Haut’ en ‘Jésus, le Dieu Très Haut’ » (Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp85)
     
     
    Luc 8 :40
    « A son retour, Jésus fut reçu par la foule, car tous l'attendaient. »
     
    « Dans Luc 8 :40, ou la foule reçoit Jésus après l’avoir attendu, la première main du Codex Sinaïticus dit ‘ Ils le reçurent parce qu’ils attendaient tous Dieu’ (τόν θεόν for αύτόν). » (Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp85)
     
     
    Luc 20 : 42
    « David lui-même dit dans le livre des Psaumes: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite »
     
    « Dans la citation du Psaume 110 dans Luc 20 :42, le texte du Diatessaron Perse a été changé pour qu’il ne dise pas ‘Le Seigneur a dit à mon Seigneur’  mais plutôt ‘ Dieu a dit à mon Dieu’. » (Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp85)
     
      
    2 Pierre 1 :2
    « que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur! »
     
    « Un exemple surprenant se produit dans la salutation de 2 Pierre 1 :2 : ‘que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur!’. P72 omet la conjonction ‘et’ (καί), conduisant à l’identification de Jésus comme Dieu : ‘par la connaissance de Dieu, Jésus notre Seigneur!’. Le fait que cette omission ne soit pas un accident est confirmé par les modifications similaires qui se trouvent dans d’autres manuscrits. » (Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp85)
     
     
    Jude 1 :5
    « Je veux vous rappeler, à vous qui savez fort bien toutes ces choses, que le Seigneur, après avoir sauvé le peuple et l'avoir tiré du pays d'Égypte, fit ensuite périr les incrédules »
     
     « De même, dans Jude 1 :5, les manuscrits varient quant à savoir si c’est le ‘Seigneur’ (la majorité des manuscrits),  ‘Jésus’ (A B 33 81 1241 1739 1881) ou ‘Dieu’ (C2 623 vgms) qui sauve le peuple et le tire du pays d’Égypte. » (Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp85-86)
     
    La Bible annotée de Neuchâtel :
     
    « … B. A, minusc., versions ont Jésus, au lieu de le Seigneur. » (Bible annotée de Neuchâtel sur Jude 1 :5)
     
     
    Gallates 2 :20
    « J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. »
     
     
    « Dans le corpus Paulien nous trouvons une variation de ce genre qui est particulièrement intéressante et qui mérite une discussion plus approfondie. Dans Gallates 2 :20 Paul formule sa fameuse déclaration : ‘je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi.’  Cependant, dans un nombre important d’anciens et significatifs témoins textuels (manuscrits),  la phrase a été changée de ‘au Fils de Dieu’  à  ‘au Dieu (et/même) Christ’ (τη του Θεου καί Χριστου; MSS p46 B D F G)». (Bart Ehrman, The Orthodoxe Corruption of Scripture, pp86)
                 

     
    Tous ces exemples que nous venons de citer prouvent de façon incontestable que les scribes chrétiens ont bien falsifié volontairement le texte du Nouveau Testament. Défendre des positions théologiques, corriger des erreurs historiques ou géographiques, harmoniser des contradictions, etc. Il y a beaucoup de facteurs qui les ont poussés à agir ainsi.

    Dans certains passages, nous ne pouvons plus connaître avec exactitude que disait le texte original.
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    Message  Arlitto Jeu 8 Avr 2021 - 10:31

    Les interpolations

    Les passages non authentiques du Nouveau Testament (interpolations)


    Après avoir présenté quelques exemples des différents types de falsification du Nouveau Testament, nous allons nous intéresser à un autre problème similaire: celui des interpolations. Le fait d’interpoler signifie introduire dans un texte, par erreur ou par fraude, des passages qui ne se trouvent pas dans l'original. 

    En effet les scribes chrétiens n'ont pas eu de mal à fabriquer et insérer des versets voir même des récits entiers qui ne se trouvaient pas dans le texte qu'ils copiaient. Certaines de ces interpolations sont facilement détectables, d'autres ont été considérées pendants des siècles comme authentiques mais elles ont été retranchées vers le XIX siècle grâce à la découverte de nouveaux manuscrits. Enfin, d'autres interpolations existent toujours dans le Nouveau Testament même si les spécialistes, qu'ils soient chrétiens ou pas, n'ont plus aucun doute sur leur inauthenticité. 

    Nous allons à présent illustrer ce fait avec quelques exemples.



    Exemple 1: 1Jean 5:7
    "Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel : le Père, la Parole et le Saint-Esprit, et ces trois-là sont un. Et il y en a trois qui rendent témoignage sur la terre :l'Esprit, l'eau et le sang, et ces trois se rapportent à un."

     


    La Bible de Neuchatel:

    "- Dans le texte reçu la teneur de versets 7,8 est accrue par une interpolation célèbre dans l'histoire du texte du Nouveau Testament : "Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel : le Père, la Parole et le Saint-Esprit, et ces trois-là sont un. Et il y en a trois qui rendent témoignage sur la terre : l'Esprit, l'eau et le sang, et ces trois se rapportent à un."

    Les mots en italiquesont inauthentiques. Ils ont leur origine dans une fausse interprétation de versets 6,7 (début du verset).

    Quelques écrivains anciens (Cyprien) ont vu dans les trois qui rendent témoignage, une allusion à la Trinité. Cette interprétation, d'abord écrite en marge d'un manuscrit, aura été admise dans le texte par un copiste ignorant.

    Ces paroles ne se trouvent dans aucun manuscrit grec, excepté dans un qui date du seizième siècle, et dans un gréco-latin du quinzième siècle. Elles manquent également dans presque toutes les versions anciennes, dans tous les Pères de l'Eglise grecque, qui auraient eu tant d'intérêt à les produire dans les controverses ariennes, et chez beaucoup d'écrivains de l'Eglise latine, tels que Tertullien, Hilaire, Ambroise, Augustin, Jérôme.

    Elles apparaissent pour la première fois vers la fin du cinquième siècle dans des versions latines en Afrique, puis, dès le dixième siècle dans les manuscrits de la Vulgate.

    Dans le Nouveau Testament grec imprimé par Erasme, elles ne furent point admises pour les éditions de 1516 et 1519 ; elles ne jouirent de cette faveur que dans l'édition de 1622, d'où elles passèrent dans les éditions de Robert Etienne, de Bèze et des Elzévir, c'est-à-dire dans le texte reçu dès lors.

    Luther ne les a jamais acceptéesdans sa version allemande et ce ne fut que longtemps après sa mort, en 1581, qu'elles y furent introduites.

    Calvin adopte cette leçon tout en reconnaissant combien elle est contestable, mais le commentaire qu'il en donne montre assez combien elle est peu en harmonie avec la pensée de l'apôtre.Elle l'interrompt, en effet, et cela pour y ajouter une idée dogmatique qui, ici, n'a aucun sens. Enfin, on sait que jamais la doctrine de la Trinité n'a été formulée de cette manière pendant l'ère apostolique. C'est par ces raisons historiques et exégétiques que tous les critiques de nos jours rejettent du texte la glose qui nous occupe."  (Bible de Neuchâtel sur 1Jean5 :7)

     

    Ici, nous avons un bel exemple d'une interpolation. Un scribe frustré par le fait incontestable de ne trouver aucun passage clair et précis sur la Trinité, n’a pas hésité à interpoler ces quelques mots pour donner une base scripturaire incontestable à cette doctrine. 

    Aujourd'hui, la grande majorité des bibles modernes ont retranché cette interpolation. On ne trouve plus ce verset dans la : 

    • bible Louis Segond, 

    • bible Nouvelle bible Segond, 

    • bible TOB, 

    • bible Osty
    • bible du Semeur
    • bible Crampon, 

    • bible de Chouraqui
    • bible du nouveau monde, 

    • bible de Jérusalem
    • bible Scofield
    • bible Darby, etc.



    Les autres bibles citent ce verset soit en le mettant entre crochets, soit en indiquant en note de bas de page les problèmes qu'il pose. Mais le plus grave, c'est que des millions de chrétiens sont mort en pensant que ce verset faisait parti de la Parole inspirée par Dieu, des millions de chrétiens sont morts en pensant que la Trinité était explicitement et textuellement formulée dans la Bible. Il a fallu attendre la découverte de nouveaux manuscrits au XIX siècle pour constater et détecter cette falsification.


    Exemple 2 : Jean 7: 53 á 8: 11 (épisode de la femme adultère)
    8.1 Jésus se rendit à la montagne des oliviers. 8.2 Mais, dès le matin, il alla de nouveau dans le temple, et tout le peuple vint à lui. S'étant assis, il les enseignait. 8.3 Alors les scribes et les pharisiens amenèrent une femme surprise en adultère; 8.4 et, la plaçant au milieu du peuple, ils dirent à Jésus: Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère. 8.5 Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes: toi donc, que dis-tu? 8.6 Ils disaient cela pour l'éprouver, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus, s'étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. 8.7 Comme ils continuaient à l'interroger, il se releva et leur dit: Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. 8.8 Et s'étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre. 8.9 Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, ils se retirèrent un à un, depuis les plus âgés jusqu'aux derniers; et Jésus resta seul avec la femme qui était là au milieu. 8.10 Alors s'étant relevé, et ne voyant plus que la femme, Jésus lui dit: Femme, où sont ceux qui t'accusaient? Personne ne t'a-t-il condamnée? 8.11 Elle répondit: Non, Seigneur. Et Jésus lui dit: Je ne te condamne pas non plus: va, et ne pèche plus.

     

    Cette histoire très célèbre n'est, hélas pour les chrétiens, pas authentique, c'est ce que disent tous les spécialistes du Nouveaux Testament qu'ils soient chrétiens ou pas. Bart Ehrman nous dit:

    "L'histoire de Jésus et de la femme adultère est probablement l'une des histoires les plus populaires des évangiles et sans le moindre doutes, l'une des préférées des versions de sa vie réalisées par Hollywood... L'histoire est brillante, elle est pleine de dramatisme, et elle contient un renversement de situation très intelligent lorsque Jésus utilise son gémie pour sauver la pauvre femme. Cependant, pour un lecteur attentifle récit soulèveplusieurs questions. 

    Par exemple, si la femme était surprise durant l'acte d'adultère, ou est l'homme avec lequel elle fût surprise? Selon la Loi de Moïse les deux devaient être lapidés (voir Lévitique 20:10)... Malgré son côté brillant, sa capacité á captiver et son intrigue inhérente, l'histoire soulève un problème additionnel énorme car il s'avère qu'elle ne se trouvait pas originellement dans l'évangile de Jean. D’ailleurs, à l'origine, elle ne faisait partie d'aucuns des évangiles canoniques, mais elle fût rajouter par un scribe postérieur.

    Comment sait-on que se fût ainsi? Sur ce cas en particulier, les chercheurs qui travaillent avec la tradition manuscrite n'ont aucun doute sur la véracité de cette conclusion... Pour le moment je vais me limiter à citer quelques faits basiques que pratiquement tous les spécialistes, indépendamment de leur croyances religieuses, considèrent convaincants: Le récit n'apparaît pas dans le manuscrit le plus ancien et le mieux conservé de l'évangile de Jean, son style est très différent au reste de l'évangile, il emploi un grand nombre de mots et d'expressions étrangères au reste du texte. La conclusion est inévitable: cette épisode ne faisait pas parti de la version original de l'évangile.

    ... la majorité des experts pensent qu'il s’agissait probablement d'un récit populaire qui circulait dans les traditions orales sur Jésus et qu'à un moment il fût transcrit à la marge d'un manuscrit. Ensuite, un scribe ou un lecteur pensât que la note à la marge faisait partie du texte et l'insérât immédiatement après la fin de l'épisode rapporté en jean 7:52.

    Il est important de signaler que d'autres scribes ont inséré le récit dans différentes parties du Nouveau Testament, certains après Jean 21:25 par exemple, et d'autres, ce qui est très intéressant, après Luc 21:38.En tous cas, peu importe qui a écrit ce récit, le fait est que ce n'était pas l'auteur de l'évangile de Jean." (Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. EhrmanChapitre 2)

     

    Frédéric Godet, protestant et docteur en théologie a fait une bonne analyse de ce sujet:

     

    « Trois questions s'élèvent au sujet de ce morceau : Appartient-il réellement au texte de notre évangile ? Sinon, comment y a-t-il été introduit ? Que penser de la vérité du fait lui-même? Le témoignage le plus ancien de la présence de ce passage dans le N. T. est l'usage qu'en font les Constitutions apostoliques (I, 2, 24), pour justifier l'emploi des moyens de douceur dans la discipline ecclésiastique envers les poenitentes. Cet écrit apocryphe paraît avoir reçu sa forme définitive vers la fin du IIIe siècle. Si donc ce passage est inauthentique chez Jean, son interpolation doit remonter jusqu'au IIIe ou IIe s.

    Les pères du IVe siècle, Jérôme, Ambroise, Augustin, en admettent l'authenticité et pensent qu'il a été retranché dans une partie des documents par des hommes faibles dans la foi, qui auraient craint « que leurs femmes n'en tirassent des conséquences immorales » (Augustin). Certains Mss. de l'Itala (Veronensis, Colbertinus, etc.), du IVe au XIe s., la Vulgate, la traduction syriaque de Jérusalem, du Ve s., les Mss. D F G H K U G, du VIe au IXe s., et plus de 300 Mnn. (Tischendorf), lisent ce passage et ne le marquent d'aucun signe de doute.

    En échange, il manque dans la Peschitto, la Syr. du Sinaï., celle de Cureton, la Philoxénienne (texte primitif) et Tatien, dans les Vss. sahidique, copte, goth., arménienne, et dans deux des meilleurs Mss. de l'Itala, le Vercellensis, du IVe, et le Brixianus, du VIe s. Tertullien, Cyprien, Origène, Chrysostome n'en parlent pas, A B C L N T X D du IVe au IXe s., et 70 Mnn., l'omettent complètement (L et D en laissant un espace vide) ; E M S L P et 45 Mnn. le marquent de signes de doute. Enfin, dans quelques documents, il se trouve transposé : un Mn. (225) le place après 7.36 ; dix autres, à la fin de l'évangile ; quatre enfin (13, 69, 124, 346)a, dans l'évangile de Luc, à la suite du ch. 21. Euthymius l'envisage comme une addition utile ; Théophylacte le retranche tout à fait.


     Au point de vue de la critique externe, trois faits prouvent l'interpolation :

    1. Il est impossible d'envisager l'omission de ce morceau, dans les nombreux documents que nous venons d'examiner, comme purement accidentelle. S'il était authentique, il faudrait nécessairement qu'il eût été retranché à dessein et par le motif que supposent quelques Pères. Mais, à compte-là combien d'autres retranchements n'eût-on pas dû faire dans le Nouveau Testament ? Et se serait-on permis une semblable liberté à l'égard d'un texte décidément connu comme apostolique?

    2. De plus, le texte varie extraordinairement dans les documents qui présentent ce morceau ; on compte plus de quatre-vingts variantes dans ces douze versets. Griesbach a distingué trois textes tout différents : le texte ordinaire celui de D, et un troisième qui résulte d'un certain nombre de Mss. Un vrai texte apostolique n'a jamais subi de telles altérations.


    3. Comment se fait-il que le morceau tout entier se trouve si diversement placé dans les documents : après 7.36, à la fin de notre évangile, à la fin de Luc ch. 21, enfin entre les chapitres 7 et 8 de notre évangile comme dans le T. R.? Une telle hésitation est également sans exemple à l'égard d'un vrai texte apostolique.



     Au point de vue de la critique interne, trois raisons confirment ce résultat :


     1. Le style n'a point le cachet johannique ; il a bien plutôt les caractères de la tradition synoptiqueLe oÞn, forme de transition la plus usitée chez Jean, manque complètement ; il est remplacé par dè (11 fois). Les expressions îrjrou (Jean dit prwò), p c å laìc, kajÐsac âdÐ-dasken, oÉ grammateØc kaÈ oÉ farisaØoi, sont sans analogie chez Jean et rappellent les formes synoptiques. D'où proviendrait cette différence, si le morceau était authentique? 

    2. Le préambule 7.53 ne présente, comme nous le verrons, aucun sens précis. Il est d'une amphibologie suspecte.


    3. Enfin il y a disharmonie complète entre l'esprit de ce récit et celui de toute la narration johannique. Celle-ci nous présente dans cette partie le témoignage que Jésus se rend à lui-même et la position de foi ou d'incrédulité que prennent à cette occasion ses auditeurs.



     A ce point de vue, le récit de la femme adultère ne peut être envisagé dans notre évangile que comme un hors-d'oeuvre. Comme le dit très bien Reuss : « Des anecdotes de ce genre, aboutissant à un enseignement essentiellement moral, sont étrangères au IVe évangile. » Aussitôt qu'on retranche ce passage, la liaison entre le témoignage qui précède et celui qui suit, saute aux yeux. Elle est expressément marquée par le p?lin, de nouveau, 8.12, qui rattache la nouvelle déclaration, 8.12-20, à celle du grand jour de la fête, 7.37 et suiv. Aussi l'authenticité de ce morceau n'est-elle plus admise que par un petit nombre d'exégètes protestants (Lange, Ebrard, Wieseler), par les interprètes catholiques (Hug, Scholz, Maier) et par quelques adversaires de l'authenticité de l'évangile qui se font une arme des invraisemblances internes du récit (Bretschneider, Strauss, B. Bauer, Hilgenfeld). Dès le temps de la Réformation, il a été jugé inauthentique par Erasme, Calvin, Bèze ; plus tard, il a été également éliminé par Grotius, Wetstein, Semler Lücke, Tholuck, Olshausen, de Wette, Baur, Reuss, Luthardt, Ewald, Hengstenberg, Lachmann, Tischendorf, Westcott et Hort, Meyer, Weiss, Keil, Jülicher, Zahn, etc. Selon Hilgenfeld, ce morceau aurait en sa faveur des témoignages prépondérants ; il nous placerait dans le vrai milieu des jours qui suivaient le grand jour de fête ; enfin il serait exigé par la parole 8.15 a. Ces raisons n'ont pas besoin d'être réfutées. »
     (Frédéric GODET, docteur en théologie, professeur à la faculté de l'Église indépendante de Neuchâtel, Commentaire sur l'Évangile de Saint Jean, Deuxième partie : le développement de l'incrédulité en Israël. Premier cycle, troisième section : la lutte à son plus haut degré d'intensité à Jérusalem. III : Dans et après le grand jour de la fête, Le récit de la femme adultère, 1902, pages 921-923.)

     

    Le grand théologien protestant, Bruce Metzger dit dans son  commentaire du « Greek New Testament », dont il est l’un des membres actifs du comité qui le mit par écrit et en fit sa critique textuel :

     

    « L’évidence pour l’origine non Johannique de la péricope de la femme adultère est dominant. Il est absent des manuscrits (la liste est déjà cité au-dessus)…En orient, il est absent des plus anciennes formes de la version Syriaque, bohaïrique, Sahidique, sub-Achmimique. Quelques manuscrits Arménien et la vieille version géorgienne l’omettent aussi. En occident, le passage est absent de la version Gothique et de plusieurs anciens manuscrits Latin…Le Comité est UNANIME pour dire que la péricope de la femme adultère ne fait pas parti originellement des 4 évangiles… »  « Commentaire de Bruce Metzger du Greek New Testament » 2ème édition, p.188-189

     

    Nous pouvons citer également le grand théologien catholique Raymond Brown qui nous dit:

    « Le passage de 7:53_8:11 sur le jugement de la femme adultère manque dans les meilleurs manuscrits grecs. Si pour beaucoup (dont les catholiques) ce récit est canonique, inspire, l’histoire est presque certaine ici hors de son contexte, en dépit d’une posible ralation avec 8, 15.46a. Quelques manuscrits placent cet épisode après Lc 21 :38 comme la continuation des questions posées à Jésus avant son arrestation (Lc 20 :20-40). Peut être s’agit-il d’un récit ancien sur la miséricorde de Jésus envers les pécheurs (voir Papias en HE 3, 39, 17), qui aurait voyagé indépendamment des quatre évangiles et n’aurait pu y figurer qu’après un changement dans la répugnance de l’Eglise à pardonner l’adultère (Le Pasteur d’Hermas, Mandat 4,1)… » (Raymond E.Brown, ‘Que sait-on du Nouveaux Testament’, Bayard 2011, p419)  

    Nous rajouterons que toutes les bibles comportant des notes explicatives informent leur lecteurs des problèmes d'authenticité de ce récit:

     

    Bible de Neuchâtel :

    On trouve une description semblable dans #Lu 21:37,38. -Le dernier verset de #Jn 7 et les deux premiers par lesquels s'ouvre notre #Jn 8 forment une sorte d'introduction à l'histoire de la femme adultère qui va suivre. Ils font partie du fragment dont l'authenticité est contestée. Voici d'abord, à cet égard, l'état des documents sur lesquels s'appuie la critique du texte.

    1° Un grand nombre de manuscrits, Sin., B, A, C, etc., du quatrième au neuvième siècle, omettent entièrement ce récit, et plusieurs de ceux qui l'ont conservé le marquent de signes de doute.

    2° Les versions anciennes, sauf quelques manuscrits de l'Itala ne le renferment pas davantage.


    3° Les Pères de l'Eglise des trois premiers siècles, et même Chrysostome, ne le mentionnent pas comme renfermé dans notre évangile. Origène, qui s'est occupé spécialement de l'état du texte, n'en parle pas.  


    4° Dans plusieurs documents, ce morceau se trouve placé à la fin de l'évangile de Jean; dans quelques autres à la suite de #Lu 21.


    5° Ces versets abondent en variantes diverses, ce qui est toujours un signe peu favorable à l'authenticité.


    6° Le style de ce récit n'est pas celui de Jean; il porte tous les caractères des narrations synoptiques. Aussi la plupart des critiques et des exégètes se refusent-ils à considérer ce récit comme faisant partie de l'évangile de Jean. Ainsi Erasme, Calvin, Bèze Lücke, Tholuck, Olshausen, de Wette Reuss, Hengstenberg, Meyer, MM. Weiss, Luthardt, Keil, Godet, et tous les modernes éditeurs du texte
    .

    Rappelons, d'autre part, que sept majusc. (dont D), du sixième au neuvième siècle, et un très grand nombre de minusc., aussi bien que quelques exemplaires de l'Itala, la Vulgate, la version syr. de Jérusalem, contiennent ce récit sans le marquer d'aucun signe de doute. Jérôme, écrivant au quatrième siècle, témoigne (Adv. Pelag. 2, 17) que cette relation se trouvait "en plusieurs manuscrits, tant grecs que latins." Aussi plusieurs interprètes éminents, Augustin, Bengel, Hug, Ebrard, Stier, Lange, soutiennent-ils l'authenticité de ce fragment alléguant avec Augustin qu'il n'a été retranché, à l'origine, que par la crainte de l'influence morale qu'il pouvait exercer à une époque où, d'une part, un grand relâchement des moeurs et, d'autre part, un faux ascétisme s'étaient introduits dans l'Eglise. -Quant à la vérité historique du fait, on peut dire avec Meyer: "Cette histoire porte un tel cachet d'originalité, il est si évident qu'elle n'est imitée d'aucun autre récit de la tradition évangélique, qu'il est impossible d'y voir une légende d'un temps postérieur, sa vérité interne se justifie facilement par l'exégèse, malgré les doutes qu'on a soulevés." Le récit est en tous cas fort ancien, Eusèbe rapporte (Hist. eccl. 3: 39) que l'écrit de Papias sur les évangiles contenait l'histoire d'une femme qui, à cause de ses péchés, fut accusée devant le Seigneur. "Cette histoire, ajoutet-il, se trouve dans l'évangile des Hébreux." Cela prouverait que notre récit appartient à la tradition apostolique. Il a été inséré dans la suite à cette place, parce que le piège tendu à Jésus {#Jn 8:6} paraissait en harmonie avec les dispositions hostiles des autorités à son égard. {#Jn 7:32,45 et suiv.}.

     

    Bible du Semeur:

    Les versets 7.53 à 8.11 sont absents des manuscrits les plus anciens. Quelques manuscrits les situent ailleurs, à la fin de l'évangile ou après Lc 21.38.

     

    TOB:

    La section 7,53-8,11 est omise par les mss les plus anciens et par de nombreuses versions : d'autres la placent soit après les vv. 36 ou 44, soit à la fin de l'évangile ; d'autres encore l'introduisent après Lc 21,38. Les Pères grecs semblent l'ignorer; le texte lui-même présente de nombreuses variantes et ne possède pas les caractéristiques du style Johannique. C'est pourquoi on peut estimer que cette péricope n'appartenait pas primitivement à l'évangile de Jn. Il s'agit d'une tradition indépendante, insérée après coup ; son caractère canonique n'est pas à contester.

     

    Bible de Jérusalem :

    Cette péricope, 7.53 - 8.11, omise par les plus anciens témoins (mss, versions et Pères), déplacée par d'autres, au style de couleur synoptique, ne peut être de saint Jean lui-même. Elle pourrait être attribuée à saint Luc, cf Luc 21.38. Sa canonicité, son caractère inspiré et sa valeur historique n'en sont pas moins hors contexte.

     

    ACEBAC :

    Le récit de la femme adultère {#Jn 7:53 8:1-11} manque dans les plus anciens manuscrits grecs. Les Pères grecs ne l'ont pas connu ou bien ne l'ont pas regardé comme authentique. Plusieurs traductions anciennes (latine, syriaque, copte...) ne le contenaient pas. On lisait pourtant cette péricope en Occident et dans l'Église de Syrie dès le IIIe siècle. Mais la place de ce récit est instable chez les témoins qui le rapportent: on le retrouve en cinq endroits différents soit dans l'évangile de Jean, soit dans celui de Luc. De plus, ce passage tranche sur le contexte et l'ensemble du texte johannique par son contenu, son style et sa langue, qui rappellent par contre beaucoup le style et la langue de Luc. On admet donc généralement que ce passage n'a pas été rédigé par l'auteur du quatrième évangile et qu'il n'appartenait pas à l'édition originale de cet évangile. Le concile de Trente regarde ce texte comme un écrit canonique; sa définition porte sur la canonicité, non sur l'authenticité johannique du passage.

     

     

    Pour résumer :

    - Le passage de la femme adultère ne se trouve pas dans les plus anciens manuscrits et les mieux conservés.

    - Dans d’autres manuscrits, ce récit se trouve placé ailleurs, par exemple après Jean 7 :36 ou à la fin de l’évangile de Jean. Ou encore à la fin de Luc 21, après le verset 31.

    -Dans d’autres manuscrits tardives, le texte bien que cité est mis entre crochets pour montrer qu’il ne faisait pas partie de l’original.

    - Le style est très différent du reste de l’évangile.

    - Après des recherches minutieuses, tous les spécialistes chrétiens ou pas sont d’accord sur la non authenticité de ce récit.


    Exemple 3 : La fin de l'évangile de Marc (16: 9 à 20)

    16.9 Jésus, étant ressuscité le matin du premier jour de la semaine, apparut d'abord à Marie de Magdala, de laquelle il avait chassé sept démons. 16.10 Elle alla en porter la nouvelle à ceux qui avaient été avec lui, et qui s'affligeaient et pleuraient. 16.11 Quand ils entendirent qu'il vivait, et qu'elle l'avait vu, ils ne le crurent point. 16.12 Après cela, il apparut, sous une autre forme, à deux d'entre eux qui étaient en chemin pour aller à la campagne. 16.13 Ils revinrent l'annoncer aux autres, qui ne les crurent pas non plus. 16.14 Enfin, il apparut aux onze, pendant qu'ils étaient à table; et il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur cœur, parce qu'ils n'avaient pas cru ceux qui l'avaient vu ressuscité. 16.15 Puis il leur dit: Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. 16.16 Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. 16.17 Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom, ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues; 16.18 ils saisiront des serpents; s'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur feront point de mal; ils imposeront les mains aux malades, et les malades, seront guéris. 16.19 Le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel, et il s'assit à la droite de Dieu. 16.20 Et ils s'en allèrent prêcher partout. Le Seigneur travaillait avec eux, et confirmait la parole par les miracles qui l'accompagnaient.

     
    Les 12 versets à la fin de l'évangile de Marc que nous trouvons dans les bibles modernes sont une célèbre interpolation selon les spécialistes. Qu’ils soient chrétiens ou pas, tous les spécialistes s'accordent pour dire que ces 12 versets n'ont pas été rédigés par l'auteur de l'évangile de Marc:

    « Les spécialistes sont d'accord sur le fait que les versets 9-20 de l'évangile canonique de Marc n'ont pas été écrit par l'auteur de l'évangile mais qu'ils ont été rajouté à l'évangile au deuxième siècle. » (Timothy R. Carmody, "Gospel of Marc Question By Question", Question by Question Bible Study Commentary, pp 57.)

     

    Bart Ehrman nous dit:

    « ... les preuves que ce récit n'appartient pas au texte original de Marc sont similaires à celles mentionnées dans le cas du récit de la femme adultère. Je ne crois pas qu'il soit nécessaire d'exposer ici tous les détailles de cette affaire. Ces versets sont absents dans deux manuscrits des plus anciens et mieux conservés de l'évangile de Marc, le style est différent au reste de l'évangile, la transition entre ce passage et le précédent est difficile à comprendre (par exemple le verset 9 présent Marie de Magdala comme si elle n'avait pas encore été mentionnée alors que les versets précédent se référent à elle. En grec il y a un problème suplémentaire qui rend la transition mal à droite), et le passage inclut un grand nombre de mots et d'expressions qu'on ne trouve pas ailleurs dans l'évangile. »(Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman Chapitre2)

     

    Le Docteur en théologie, Frédéric Godet nous dit également:

    « Avec 16.8, se termine le second évangile dans les deux plus anciens manuscrits, le Vaticanus et le Sinaïticus, dans la plupart des Mss. de l’ancienne traduction latine et d’autres documents encore. Mais il est bien évident que ce ne peut avoir été là la fin du récit, dans l’intention de l’auteur. Il avait annoncé une apparition de Jésus aux femmes et aux disciples, et il ne pouvait raisonnablement terminer sans l’avoir racontée ou mentionnée,ou du moins sans avoir expliqué pourquoi elle n’aurait pas eu lieu.Cependant il est clair aussi que l’emploi public de notre évangile dans les églises ne permettait pas de laisser le récit ainsi suspendu, et c’est pourquoide très bonne heure, dès le commencement du second siècle, une fin de notre évangile aurait été ajoutée. »  (Frédéric Godet, Introduction aux Nouveau Testament: Les évangiles synoptiques, Théotex, pp 315)

     

    Le théologien catholique Raymond Brown dit également:

    « Une finale décrivant les apparitions du ressuscité ajouté par un copiste postérieur : ce que je viens de dire est l’opinion de la majorité : l’évangile de Marc se termine avec Mc 16 :8. Mais quelques exégètes soutiennent vigoureusement l’hypothèse d’une fin perdue (une page finale du codex qui sait détachée ?), affirmant que Mc aurait certainement raconté l’apparition en Galilée promise en 16 :7 (comme le fait Mt 28 :16-20)… Le problème fut remarqué dès l’Antiquité, car certains manuscrits de Mathieu témoignent de trois conclusions différentes ajoutées par des copistes, probablement pour tenter de corriger le coté abrupt de 16 :8. »  (Raymond E.Brown, ‘Que sait-on du Nouveaux Testament’, Bayard 2011, p 190)  

     

    De même, les bibles comportant des notes explicatives ou des commentaires mentionnent la non-authenticité de ce passage.

     

    La Bible de Neuchâtel:

     

    Les versets qui suivent (versets 9-20) ne paraissent pas avoir fait partie de l'évangile de Marc qui, à l'origine, s'arrêtait inachevé à la fin du verset 8.

    Les critiques les plus dignes de confiance n'en admettent pas l'authenticité. Leurs raisons, dont voici les principales, sont du plus grand poids.

    1° Cette fin de l'évangile manque dans Sin. et dans B, ainsi que dans quelques versions.

    2° Un manuscrit du huitième siècle et plusieurs versions latines ont une courte conclusion de l'évangile, tout autre que celle qui nous a été conservée ici.

    3° Dans une trentaine de manuscrits de l'évangile de Marc, en lettres cursives, se trouvent des remarques indiquant que les plus anciens documents s'arrêtaient à notre verset 8.

    4° Plusieurs Pères de l’Église, entre autres Eusèbe et Jérôme, déclarent positivement que cette fin de notre évangile n'était pas renfermée dans les plus anciennes copies.

    "Les manuscrits exacts,dit Eusèbe, terminent le récit de Marc aux paroles du jeune homme qui apparut aux femmes et leur dit : Ne vous effrayez point, jusqu'aux mots : car elles avaient peur. Ce qui suit se trouve dans quelques rares copies."

    "La fin de l'évangile de Marc se trouve dans fort peu de manuscrits; presque tous les exemplaires grecs ne la contiennent pas."Ainsi parle Jérôme.

    Outre ces témoignages si convaincants, un examen attentif de notre fragment conduit à la même conclusion. On n'y retrouve ni le style de Marc ni sa manière pittoresque et détaillée de raconter. Il ne renferme que quelques faits isolés, à peine indiqués et évidemment empruntes aux autres évangiles, ainsi que nous le ferons remarquer dans les notes.

    - Cependant, si ce morceau n'est pas de Marc, il est certain qu'il remonte à une haute antiquité ; car le plus grand nombre des versions et des manuscrits le renferment, et il était déjà connu d'Irénée, qui en cite un passage. Par ces raisons, plusieurs théologiens de nos jours persistent à attribuer à Marc cette de son évangile. Il est plus probable que, peu après le temps des apôtres, une main pieuse voulut achever le récit de Marc et pour cela, consigner ici les principales apparitions de Jésus-Christ ressuscité et son ascension. (Voir les notes critiques de Tischendorf et le Nouveau Testament de Rilliet, à la fin de Marc.)

    La simple lecture de ce verset fait sentir que c'est ici le commencement d'un écrit nouveau, et non la continuation du récit de Marc par Marc lui-même. Celui-ci aurait-il répété ainsi l'indication du jour et du moment de la résurrection de Jésus après l'avoir racontée ? (Comparer versets 1,2) Puis n'aurait-il pas rapporté l'apparition de Jésus à Marie, de manière à faire suite au verset 8, ce qui n'est point le cas ici ?

    ...

    Puis notre fragment se termine par cette remarque que le Seigneur opérait avec eux, par son Saint-Esprit de lumière et de vie et par les signes ou miracles qui accompagnaient leur parole.

    - Ce fragment peut donc se lire à la suite de l'évangile de Marc resté inachevé, comme un résumé antique et précieux de faits rapportés en détail par les autres récits évangéliques.

     

     La Bible de Jerusalem:


    « La finale de Marc vv. 9-20 fait partie des Écritures Inspirée, elle est tenue pour canonique. Cela ne signifie pas nécessairement qu’elle est été rédigée par Marc. En faite, son appartenance à la rédaction du second évangile est mise en question. Les difficultés proviennent d’abord de la tradition manuscrite. 

    Plusieurs mss. Dont Vat. Et Sin. Omettent la finale actuelle. Au lieu de la finale ordinaire, un manuscrit donne une finale plus courte qui continue le verset 8 : « Elles racontèrent brièvement aux compagnons de Pierre ce qui leur avait été annoncé. Ensuite Jésus lui-même fit porter par eux, de l’orient jusqu’au couchant, le message sacré et incorruptible du salut éternel. ». Quatre manuscrits donnent à la suite les deux finales, la courte et la langue. Enfin, un des manuscrit qui donne la finale longue intercale entre le v14 et le v15 le morceau suivant : « Et ceux-ci alléguèrent pour leur défense :’Ce siècle d’iniquité et d’incrédulité est sous la domination de Satan, qui ne permet pas que ce qui est sous le joug des esprits impurs conçoive la vérité et la puissance de Dieu. Révèle donc des maintenant ta justice.’. C’est ce qu’il disait au Christ, et le Christ leur répondis : ‘Le terme des années de pouvoir de Satan est comble, et cependant d’autres choses terribles sont proches, et j’ai été livré à la mort pour ceux qui ont péché, afin qu’ils se convertissent à la vérité et qu’ils ne pèchent plus, afin qu’ils héritent de la gloire de justice spirituelle et incorruptible qui est dans le ciel…’ .

    […]

    Par ailleurs on a peine à admettre que le second évangile dans sa première rédaction s’arrêtait brusquement au v8. D’où la supposition que la finale primitive a disparue pour une cause inconnue de nous et que la finale actuelle a été rédigée pour combler la lacune. Elle se présente comme un résumé sommaire des apparitions du Christ ressuscité, dont la rédaction est sensiblement différente de la manière habituelle de marc, concrète et pittoresque… »

     

    La Traduction Oecuménique de la Bible (Bible TOB):

     

    « La tradition manuscrite est très incertaine pour les vv 9-20 qui terminent ici l’évangile de Marc :

    -  Cette finale n’est pas attesté par un certains nombre de témoins. Quelques copistes ont même précisait que le verset 8 marquait la fin de l’évangile.

    -  Il existe à coté de la version longue la plus courante dont nous donnons la traduction, une version courte : « Elles racontèrent brièvement aux compagnons de Pierre ce qui leur avait été annoncé. Ensuite Jésus lui-même fit porter par eux, de l’orient jusqu’au couchant, le message sacré et incorruptible du salut éternel. »

    -  Quelques témoins donnent à la fois la version longue et la version courte.

    - Un témoin intercale entre les vv 14 et 15 de la version longue une objection des disciples et une réponse du christ, ainsi rédigées : « Et ceux-ci alléguèrent pour leur défense :’Ce siècle d’iniquité et d’incrédulité est sous la domination de Satan, qui ne permet pas que ce qui est sous le joug des esprits impurs conçoive la vérité et la puissance de Dieu. Révèle donc des maintenant ta justice.’. C’est ce qu’il disait au Christ, et le Christ leur répondis : ‘Le terme des années de pouvoir de Satan est comble, et cependant d’autres choses terribles sont proches, et j’ai été livré à la mort pour ceux qui ont péché, afin qu’ils se convertissent à la vérité et qu’ils ne pèchent plus, afin qu’ils héritent de la gloire de justice spirituelle et incorruptible qui est dans le ciel…’ »

     

    Pour résumer :


    -  Les vv 9-20 de Marc ne se trouvent pas dans les plus anciens manuscrits et les mieux conservés.  Dans certains manuscrits, il est même clairement annoncé après le v.8 : « Fin de l’évangile. »

    -  Plusieurs Pères de l'Eglise, entre autres Eusèbe et Jérôme, ont explicitement reconnu la non authenticité des vv 9-20.

    -  Il existe jusqu’à trois finales différentes de l’évangile de Marc, les plus connus sont la version longue, celle qui se trouve actuellement dans la majorité des bibles. Ainsi que la version courte qui se trouve dans un grand nombre de manuscrits et que voici : « Elles racontèrent brièvement aux compagnons de Pierre ce qui leur avait été annoncé. Ensuite Jésus lui-même fit porter par eux, de l’orient jusqu’au couchant, le message sacré et incorruptible du salut éternel. » 


    -  Certains scribes ont tellement hésité entre les deux finales qu’ils ont choisi de copier les deux à la fois.

    -  Le style des vv 9-20 diffère du style de Marc.

    -  Tous ces éléments on conduit tous les spécialistes qu’ils soient chrétiens ou pas, après plusieurs recherches minutieuses, à admettre que les versets 9-20 du chapitre 16 de l’évangile de Marc ne sont pas authentiques.

     

    Nous venons de présenter plus haut trois exemples des plus célèbres interpolations dont a souffert le Nouveaux Testament. Les exemples d’interpolation sont beaucoup plus nombreux.

    La majorité de ces interpolations sont détectables, cependant d’autres ont réussi à être considérées comme authentiques durant des siècles avant d’être repérées, et enfin, quelques interpolations existent toujours dans le texte du nouveau Testament même si tous les spécialistes les considèrent comme non authentiques. Il ne faudrait donc pas s’étonner de les voir retranchées dans quelques années…
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    Message  Arlitto Jeu 8 Avr 2021 - 10:34

    La Bible: Est-Elle Fiable? Ou a-t-elle été corrompu?

    Dans l’âge scientifique et moderne dans laquelle vous et moi vivons nous remettons en question la plupart des points de vue non-scientifiques que les générations précédentes croyaient. Ce scepticisme est particulièrement axé vers les croyances religieuses en général, et la Bible en particulier. Beaucoup d’entre nous doute la fiabilité de la Bible. Ceci découle d’une perception que nous avons de la Bible. Après tout, ce livre a été écrit il y a plus de deux mille ans.

    À cette époque, il n’y avait pas d’imprimeries, pas de photocopieurs, ni de maisons d’édition. Les manuscrits originaux étaient tous copiés à la main de génération en génération pendant que des langues disparaissaient et que d’autres faisaient leur apparition, pendant que des empires s’effondraient et que d’autres puissances s’élevaient. Puisque les originaux ont disparu depuis longtemps, comment pouvons-nous savoir si ce que nous lisons aujourd’hui dans la Bible est conforme à ce qui a été écrit initialement par les auteurs?

    Souvent les enfants jouent à un jeu qui s’appelle le « téléphone arabe », dans lequel un message est murmuré à l’oreille d’une personne qui à son tour, le murmure à l’oreille de son voisin jusqu’à ce que le message ait fait le tour de tous les participants. Enfin, la dernière personne répète le message à haute voix. Tous les joueurs remarquent la modification du message depuis son début jusqu’à la fin de la chaîne humaine.

    Peut-on comparer ce jeu au passage de la Bible à travers les époques, en sorte que ce que nous lisons aujourd’hui soit considérablement différent des écrits originaux?

    Principes de la critique textuelle
    Naturellement, cette question s’applique à n’importe quel document ancien. Le schéma suivant démontre comment certains écrits sont conservés.


    Bible Critique Exemple-des-differentes-etapes-dun-document-ancien


    Ce graphique simplifié nous donne l’exemple d’un document ancien écrit en 500 av. J.-C. La copie originale n’est toutefois pas conservée indéfiniment : elle doit donc être recopiée avant qu’elle ne se détériore ou ne soit perdue ou détruite (1re copie). Des professionnels, appelés scribes, faisaient la transcription. Au fil des ans, des copies étaient faites de la copie (2e et 3e copies). À un certain moment, une copie est con-servée, devenant une copie existante encore au-jourd’hui (3e copie). Dans l’exemple du graphique précédent, la copie encore existante aujourd’hui a été faite en 500 apr. J.-C. Ceci veut dire que nous ne connaissons l’état de ce document qu’à partir de 500 apr. J.-C. En conséquence, la période entre 500 av. J.-C. et 500 apr. J.-C. (représenté par un « X » dans le schéma) est une période où nous ne pouvons pas vérifier les copies puisque tous les manuscrits de cette période ont disparu.

    Par exemple, si des erreurs de transcription ont été faites (intentionnellement ou non) quand la 2e copie a été faite de la 1re, nous serions incapables de le savoir puisque nous ne pouvons pas les comparer. Cette période de temps (la période « X ») antérieure aux copies existantes en est donc une d’incertitude quant aux textes. Par conséquent, nous pouvons donc formuler le principe suivant : plus la période de temps «X» est courte plus nous pouvons être confiants de l’exactitude de la copie conservée puisque cette période d’incertitude est réduite.

    Bien entendu, nous avons habituellement plus d’une copie existante encore de nos jours. Supposons que nous ayons deux de ces copies et que dans la même section de chacune d’elle nous retrouvions la traduction de la phrase suivante :


    Bible Critique Lapin-vs-sapin-2-manuscrits


    L’auteur écrivait soit à propos d’un beau lapin ou d’un beau sapin. Un manuscrit contient donc une erreur de transcription, mais lequel des deux? Selon ce que nous possédons, il est très difficile de le déterminer.


    Supposons maintenant que nous ayons deux autres manuscrits de la même œuvre, comme le montre l’illustration suivante.


    Bible Critique Lapin-vs-sapin-4-manuscrits


    Il est maintenant plus facile de déduire lequel des manuscrits contient l’erreur. Il est plus probable que l’erreur se soit produite une fois plutôt que trois. Il est fort probable que ce soit le manuscrit no 2 qui contienne l’erreur, et que l’auteur décrivait un beau lapin et non un beau sapin. Cet exemple fort simple illustre un 2e principe que nous pouvons appliquer pour vérifier l’intégrité d’un manuscrit – plus il y a de manuscrits disponibles, plus il est facile de déceler et de corriger les erreurs et d’établir le contenu de la copie originale.
    *
    Nous avons maintenant deux indicateurs que nous pouvons utiliser pour déterminer la fiabilité textuelle de la Bible :



    • Établir le nombre d’années séparant le document original et le plus ancien manuscrit existant,

    • Compter le nombre de copies existantes.


    Manuscrits de la Bible par rapport à ceux du littérature classique gréco-romaine
    Puisque ces principes s’appliquent aussi bien à n’importe quel document ancien, nous pouvons aller de l’avant et les appliquer non seulement à la Bible, mais également à d’autres œuvres anciennes, comme l’illustre le tableau suivant : 

    Bible Critique Anciens-auteur-classique

    Ces auteurs représentent les principaux écrivains classiques de l’Antiquité – leurs écrits ont influencé le développement de la civilisation occidentale. Les copies conservées nous fournissent en moyenne de 10 à 100 manuscrits, environ 1000 ans après la rédaction de l’original.
    Le tableau suivant compare les écrits bibliques (en particulier le Nouveau Testament) selon les mêmes points d’intérêts : 

    [ltr]Bible Critique Anciens-manuscrits-biblique[/ltr]

    La quantité de manuscrits du Nouveau Testament est tellement élevée qu’il est impossible de les énumérer tous dans un tableau. Comme le déclare un érudit qui a passé des années à étudier le sujet :

    « Nous avons plus de 24 000 copies de portions du N.T. conservées à ce jour […] ce qui dépasse de beaucoup en nombre tout autre document ancien en plus d’être attestées. En comparaison, l’Iliade de Homère arrive au deuxième rang avec 643 manuscrits toujours existants. »

    Un savant du British Museum le confirme :

    « Les érudits sont convaincus qu’ils possèdent essentiellement les vrais textes des principaux auteurs grecs et romains…pourtant notre connaissance de leurs écrits dépend d’une poignée de manuscrits, tandis que les manuscrits du N.T. se comptent par… milliers. »

    Et un nombre significatif de ces manuscrits sont extrêmement ancienne. Je possède un livre des premiers documents du Nouveau Testament. Il commence avec,

    Ce livre fournit des transcriptions de 69 manuscrits du Nouveau Testament les plus tôt …daté d’à partir du début du 2ème siècle jusqu’au début du 4ème … (100-300 après JC) et ils contiennent 2/3 du texte du Nouveau Testament (P. Comfort, “The Text of the Earliest New Testament Greek Manuscripts”. p. 17. 2001)

    L’empereur Constantin et la fiabilité de la Bible
    C’est significatif puisque ces manuscrits datent avant l’Empereur romain Constantine (autour de 325 après JC) qui est souvent accusé de changer le texte biblique. S’il avait fait ainsi nous pourrions le vérifier en observant les modifications des textes avant lui (nous les avons) en les comparants aux textes qui viennent après lui. Mais le message des textes à partir de 200 après JC est le même que ceux d’un mille ans plus tard. Les plus réputés d’entre eux sont le Manuscrit Sinaiticus (autour de 350 après JC) et le Manuscrit Vaticanus (autour de 325 après JC). L’idée que des Chrétiens (ou Constantine et l’église catholique) ont changé ces textes n’a aucun sens du tout. Ce n’aurait pas été possible pour eux, dispersé partout, d’être en accord sur les changements à être faits. Même si ceux en Arabie par exemple avaient fait ça, la différence entre leur livre et ceux de Syrie ou Europe etc., aurait été évidente. Ni l’Eglise catholique, ni Constantin a changé la Bible. Ce n’est pas une déclaration religieuse, il est fondé uniquement sur des données scientifiques.


    La figure ci-dessous illustre la chronologie des manuscrits à partir de laquelle le Nouveau Testament de la Bible est fondée.


    Bible Critique Icon_reimg_zoom_inBible Critique NT-manuscripts-time-francais


    Chronologie historique des manuscrits de Nouveau Testament
    Quelles conclusions pouvons-nous tirer de ceci? Au moins dans ce que nous pouvons objectivement mesurer en temps (selon les mss existants et la durée de temps entre l’original et les plus vieux manuscrits) les preuves appuyant le N.T. surpassent n’importe quelle oeuvre classique de l’Antiquité. Le verdict vers lequel pointe l’évidence est le mieux résumé dans la citation suivante :

    « Le scepticisme à l’égard des textes que nous avons du N.T. fait sombrer tous les classiques dans l’obscurité, car aucun autre document de l’Antiquité est authentifié bibliographiquement autant que ne l’est le Nouveau Testament. »

    Autrement dit, pour être logique, si nous décidons de douter de la fiabilité de la conservation de la Bible, il vaut mieux rejeter également tout ce que nous savons de l’histoire classique en général – aucun historien averti ne l’a fait. Nous savons que les époques, les langues et les empires se sont succédées à travers les ans, mais les textes bibliques eux n’ont pas été modifiés puisque les plus vieux mss que nous possédons sont antérieurs à ces événements. Par exemple, nous savons qu’aucun moine un peu trop zélé du Moyen Âge ne peut avoir ajouté aux miracles attribués à Jésus dans les écrits bibliques puisque tous les manuscrits précédant cette période les contenaient déjà.


    Questions de traductions de la Bible
    Mais qu’en est-il des erreurs de traduction, et le fait qu’il existe tellement de versions de la Bible aujourd’hui? Cela ne démontre-t-il pas qu’il est impossible de déterminer avec précision ce que les auteurs d’origine ont vraiment écrit? Parce que la majorité de la littérature classique a été écrite en grec (la langue originale du Nouveau Testament) il est possible de traduire avec précision les pensées et les mots des auteurs d’origine. À vrai dire, les différentes versions modernes l’attestent. Par exemple, lisez le verset bien connu Jean 3.16 dans les versions les plus répandues, remarquez la petite différence entre les mots, mais l’uniformité dans l’idée et la signification :

    « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, l’Unique–Engendré, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle. » Bible de Jérusalem
    « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. » Version Louis Segond
    « Dieu, en effet, a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle. » Traduction œcuménique de la Bible


    Vous pouvez constater que ces traductions ne se contredisent pas – elles se répètent, mais avec des mots légèrement différents.


    Pour récapituler, ni le temps ni la traduction n’ont modifié les idées et les pensées originales telles qu’exprimées dans les manuscrits bibliques originaux qui sont perdus. Mais nous pouvons savoir avec précision que la Bible d’aujourd’hui est telle que les auteurs l’ont écrite.


    Il est important de prendre conscience de ce que cette étude prouve et ne prouve pas. Elle ne prouve pas que la Bible est nécessairement la Parole de Dieu, ni qu’elle est véridique. On peut débattre (du moins selon les preuves présentées dans ce dépliant) que malgré le fait que les idées originales des auteurs bibliques aient été transmises avec exactitude, cela ne prouve pas ou n’indique pas que ces idées étaient justes (ou encore qu’elles venaient de Dieu). C’est vrai en soi.


    Mais en commençant par comprendre la fiabilité du texte biblique, cela nous donne un bon point de départ pour débuter une sérieuse investigation à savoir si on peut répondre aux autres questions soulevées et voir quel est le thème de la Bible. La Bible affirme que son message porte une bénédiction de Dieu. Que faire si il y a une chance que c’est vrai? Prenez le temps d’apprendre quelques-uns des événements importants de la Bible que j’explique ici sur ce site. Vous pourriez être surpris. Un bon point de départ est le signe d’Abraham.




    • McDowell, J. Evidence That Demands a Verdict. 1979. p. 42-48

    • Comfort, P.W. The Origin of the Bible, 1992. p. 193

    • McDowell, J. Evidence That Demands a Verdict. 1979. p. 40

    • Kenyon, F.G. (former director of British Museum) Our Bible and the Ancient Manuscripts. 1941 p.23

    • Comfort, P.W. “The Text of the Earliest New Testament Greek Manuscripts”. p. 17. 2001

    • Montgomery, History and Christianity. 1971. p.29

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    Message  Arlitto Jeu 8 Avr 2021 - 10:35

    Pourquoi y a-t-il deux récits de la Création ?

    Il y a deux récits de la création au chapitre 1 et 2 de la Genèse ? Laquelle est la vraie création selon vous ? Réponses du Père Jacques Nieuviarts, exégète et d'Anne Soupa, bibliste. 

    Bible Critique Pourquoi-deux-recits-de-Creation_image_article

    "Avez-vous déjà réfléchi sur la création selon Genèse 1 face à la création selon Genèse 2 ? Laquelle est la vraie création selon vous ? La 1ère, spirituelle, parfaite où l'homme est à l'image de Dieu ? ou la seconde où l'homme est charnel, mortel, périssable et mauvais ?

    La Bible parle magnifiquement de l'homme, mais les femmes et les hommes de la Bible sont comme nous, du même bois… ou de la même argile. Et s'il fallait ne pas choisir entre ces deux magnifiques récits de la Bible, comme l'être humain assume dans la complexité que nous connaissons tous, l'image de Dieu que nous portons ? 

    Grandes ouvertures
    Les deux récits bibliques du début de la Genèse (Gn 1 et Gn 2) sont deux textes primitivement indépendants. La Bible s'ouvre sur un récit en sept jours qui représente comme une grande liturgie de la création (Gn 1). Il existe dans la Bible tout un courant, qui remonte en particulier au temps de l'Exil (587-538 av. JC), et qui affectionne le chiffre sept, dont il fait le chiffre de Dieu. Ainsi, dire que le monde est créé en sept jours, c'est dire qu'il est tout entier oeuvre de Dieu. De même ceux qui font le tour de Jéricho avant d'entrer dans la ville au livre de Josué, sonnent la trompette pendant sept jours. Cette entrée extraordinaire dans la ville, qui leur ouvre la terre promise, est ainsi intégralement l'oeuvre de Dieu. C'est ce que chantent ces textes.

    Au moment où Israël perdit tout : sa terre, son roi, et même peut-être Dieu, puisque le temple était parti en fumée, le chiffre sept, le chiffre du sabbat, marquait le temps comme cet espace qui assure l'homme dans la présence de Dieu, au moment où toute trace de Dieu et de sa promesse semblaient perdues. Epoque aussi où la circoncision marqua la chair de l'homme comme signe d'appartenance. La frontière perdue sur la terre était ainsi comme gravée sur l'homme lui-même, et comme signe d'appartenance à Dieu.

    Ainsi le sabbat, c'est cela : le septième jour qui ponctue l'oeuvre de Dieu. Et dans cette immense fresque, l'homme est effectivement au centre de la création, il en est le coeur (cf. le Psaume 8), image de Dieu, créé homme et femme et ainsi ensemble image de Dieu. 

    D'argile et de souffle
    Le second récit est plus ancien, et il a une poésie plus concrète. Peut-être date-t-il du 10 ou 9ème siècle av. JC. Il place l'homme en Eden, entre quatre fleuves quasi-mythiques qui ressembleraient bien à une géographie très humaine et réelle. On dit en langage un peu technique qu'il est très anthropomorphique : il parle de Dieu sous des traits très humains (anthropos en grec).
    Dire que la femme est tirée de la côte de l'homme dit la proximité et la ressemblance étroite en l'homme et la femme : "celle-ci est l'os de mes os, la chair de ma chair" s'écrie Adam, dont le nom signifie seulement "argile" ou "glaise". Il s'appelle ainsi parce que Dieu l'a modelé à partir du sol.

    Voilà l'homme, façonné d'argile mais insufflé du souffle de Dieu. Comme on se sent proche du pays des hommes dans ce texte. Il faut à peine décoder les images : notre friabilité et notre beauté y éclatent aux yeux. Et nous relisons ces textes à l'infini, justement en raison de leur discrétion et de leur beauté. 
     
    L'explication d'Anne Soupa, bibliste[ltr] (pour lire l'explication, cliquez ici)[/ltr]

    Dans l'émission Mille questions à la foi de Sophie de Villeneuve.  

    [ltr]]http://dai.ly/x3ima8s[/ltr]

    Refuser de choisir !

    Surprenant ! En général on dit : "il faut choisir". Ici, peut-être ne faut-il pas choisir, mais se reconnaître dans l'un et l'autre texte. Pleinement image de Dieu, sans ombre aucune, l'homme est aussi ou se sait pétri d'argile, divinement insufflée de Dieu.

    Qu'on lise l'un ou l'autre texte, c'est le même chant de Dieu qui semble marquer l'homme, comme sa nature profonde : l'homme est fragile, mais dans cette fragilité il porte la trace, la présence même de Dieu.
    Il faut relire ces textes, s'en étonner, s'en émerveiller. Et devenir de ces êtres qui défendront dès lors toute vie menacée, toute vie défigurée, toute existence marquée de fragilité. Qui se portent, comme le dit la règle de vie des religieux de l'Assomption en un paragraphe décisif, là où Dieu est menacé dans l'homme et l'homme menacé comme image de Dieu. 

    Un trésor porté dans des vases d'argile
    Paul parle en ces termes de l'Evangile porté par le disciple ou l'apôtre, exposé aux vents violents de l'histoire (2 Co 4,7). C'est ainsi qu'est porté l'évangile depuis deux mille ans, par des femmes et des hommes pauvres et lumineux, comme nous le sommes nous-mêmes. Et cela représente un véritable geyser d'espérance, inépuisable !
    Comme Jésus, prenant les traits du "serviteur souffrant" chanté par Isaïe (Is 53), est allé au plus loin de la défiguration, pour porter jusqu'à ce point extrême la guérison de l'homme, désormais ouvert au petit jour de Dieu.
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    Message  Arlitto Jeu 8 Avr 2021 - 10:36

    La doctrine du péché originel est-elle conforme à la Bible ?


    En bref : Si le terme de péché originel n’apparaît pas dans la Bible, cette doctrine explicite avec fidélité ce que la Bible dit par ailleurs explicitement : le péché d’Adam a eu des conséquences concrètes dont sa descendance a hérité.

    Beaucoup pensent que la doctrine du péché originel est une doctrine inventée au mieux par saint Paul, au pire par les chrétiens des IV et Ve siècles (Saint Augustin), et qu’elle ne se trouve pas dans la Bible. En réalité, une lecture - même superficielle - permet de retrouver cette doctrine dans la Bible. Il suffit pour cela de relire ce que la Bible dit du péché originel et de la malédiction liée à ce péché :

    Bible Critique Masolino_masac2e-9ebc4-50b79Le péché originelLe Péché originel, Masolino
    Adam et Ève chassés du Paradis terrestre, Masaccio

    Dieu dit à la femme : J’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi. Dieu dit à l’homme : Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé de l’arbre au sujet duquel je t’avais donné cet ordre : Tu n’en mangeras point ! le sol sera maudit à cause de toi. C’est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie, il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l’herbe des champs. C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière.

    Il ne fait nul doute ici que la malédiction d’Adam et d’Ève s’étend à tous leurs descendants : Adam et Ève sont ici compris comme les initiateurs de la race humaine. Ève, en tant que première femme, représente le prototype de la femme, de même qu’Adam, en tant que premier homme, représente le prototype de tout homme. Mieux (car nous avons dit qu’il ne fallait pas trop mettre l’accent sur la différence genrée), Adam et Eve représentent à la fois l’intégralité de l’humanité dans sa dimension psychologique, biologique et sociale. Nous renvoyons à ce que nous avons déjà dit sur l’interprétation et l’explication de cette malédiction. Toujours est-il que le péché d’Adam a eu des conséquences concrètes dont la Bible affirme qu’elles ne sont pas l’exclusivité d’Adam lui-même, mais qu’elles se retrouvent en tout homme.

    Bible Critique Pecheoriginel4-20927-038a6
    Adam et Eve chassés du paradisDi Paolo

    Cette malédiction représente précisément le traumatisme moral que l’humanité a subi à cause du péché d’Adam et Ève. Ce traumatisme se transmettant de génération en génération (sensualité désordonné, haine du travail et stérilité du labeur, fragilité psychique), traumatisme que Dieu inflige moins comme punition que comme conséquence inévitable lié au péché, c’est précisément cela le péché originel, à savoir un défaut d’ordre moral que nous héritons de nos parents. Nous sommes en effet liés biologiquement et culturellement à nos parents.
    Saint Paul reprendra plus tard ce passage de la genèse pour jeter les bases du péché originel : « de même que par un seul homme le péché est entré dans le monde et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort a atteint tous les hommes parce que tous les hommes ont péché » (Lettre aux Romains 5,12). Mais saint Paul n’a rien inventé : il n’a fait que lire la Bible.



    Le Péché Originel
    Interview Epistheo 
    Alexis Masson



    En réalité, si certains se refusent à voir dans la doctrine du péché originel une doctrine biblique, c’est qu’ils interprètent (à tort) la doctrine du péché originel comme une culpabilisation indue, comme si le péché originel affirmait qu’en naissant, le bébé avait déjà commis une faute personnelle. Rien n’est plus faux : le péché originel ne signifie pas une faute personnelle, mais l’imperfection psychologique et morale dans laquelle naît tout homme (défaut que nous avons interprété comme étant la conséquence d’un traumatisme transgénérationnel). A vrai dire, il n’y a rien de choquant dans cette doctrine qui, bien comprise, paraît pleine de bon sens. Il n’y a rien de dégradant à ce que la Bible en ait jeté les fondements.
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    Message  Arlitto Jeu 8 Avr 2021 - 10:37

    La Bible est-elle falsifiée ou modifiée ?

    Voici la réponse de Nahed Mahmoud Metwalli :

    Certains de nos frères et sœurs musulmans affirment que la Bible a été falsifiée. Je leur pose alors la question suivante : Quand la Bible a-t-elle été falsifiée ? Avant ou après la formation du Coran ? S'ils me répondent : avant, je leur demanderai alors pourquoi le Coran renvoie à l'autorité de la Bible et la désigne maintes fois comme le Livre de Dieu ? Et s'ils me disent : après, pourquoi la Bible aurait-elle été falsifiée après le Coran ? Et pourquoi le Coran n'a-t-il pas mis en garde les musulmans contre cette falsification future ? Nous trouvons, au contraire, dans le Coran, la recommandation faite à Muhammad, le fondateur de l'islam, de se renseigner, en cas de doute, auprès de ceux qui lisent le Livre révélé avant lui, c'est-à-dire la Bible. En d'autres termes, si la Bible avait été falsifiée avant le Coran, celui-ci n'aurait pas dû s'y référer, et si elle devait être falsifiée après le Coran, celui-ci aurait dû mettre en garde contre elle. Il ne faut donc pas répéter, au sujet de la Bible, des accusations dépourvues de tout fondement. D'ailleurs, comment des êtres humains auraient-ils pu corrompre une révélation donnée par Dieu ? Dieu serait-Il impuissant à préserver Sa Parole ? L'accusation de falsification est très grave et il ne faut jamais plus la formuler. Le Coran affirme que la Bible - la Torah et l'Évangile - est révélée par Dieu et, à la fin de la sourate 2 ("La vache"), il dit: "L'Envoyé a cru en ce qu'on a fait descendre vers lui venant de son Seigneur, et aussi les croyants : tous ont cru en Allah, en Ses anges, à Ses livres et en Ses Messagers ; Nous ne faisons aucune distinction entre Ses messagers" (verset 285). Il est donc irrecevable que des musulman affirment le contraire.
     
    Authenticité de la Bible

    De tous les livres et documents à travers l'histoire, la Bible est le livre qui a été le plus critiqué, le plus persecuté et le plus malmené mais c'est le seul livre qui a su résister à tous ses attaquants réfutant tous leurs arguments et continue toujours à le faire. Ceci constitue pour nous l'argument le plus puissant de l'authenticité de Bible, qu'en fait elle tire son pouvoir non des hommes mais de Dieu lui-même. 
    L'object de cet article n'est pas de démontrer l'authenticité de la Bible, bien que son titre le laisse entendre; son véritable but est de stimuler son lecteur pour qu'il fasse ses propres recherches. Dieu aide ceux qui le cherchent de tout leur cœur car la Bible dit: 


    "Connaissons, cherchons à connaître l'Eternel;"
    Osée 6:3, La Bible et aussi:" …Car tu n'abandonnes pas ceux qui te cherchent ,ô Eternel "Psaume 9:11, La Bible.

    Tout document historique doit subir des testes pour être jugé historiquement fiable. Il en va de même pour la Bible quant à son historicité, elle doit subir des testes exactement identiques. 


    1. Teste bibliographique:
    En l'absence des copies originales, ce teste vient pour vérifier la conformité des copies que nous avons aux originales. 

    Concernant l'Ancien Testament, les trois sources les plus importantes que nous avons sont: 
    1.   Le Septuagint, qui est la traduction grècque et qui date du second siècle avant Jésus Christ.

    2.   
    Les Parchemins de la Mer Morte qui appartenaient à une communauté juive vivant dans les grottes de Qumran à proximité de la Mer Morte, et qui datent du premier siècle avant Jésus Christ.

    3.   
    Le Texte Masorétique qui est la copie la plus ancienne de l'Ancien Testament en hébreux, et qui date de l'an 800 après Jésus Christ.
    Une comparaison de ces trois sources montre qu'elles sont identiques à 95% avec des différences mineures sans aucune influence doctrinale, dues pour la plupart à l'inclusion de quelques commentaires aux textes originaux. 

    Pour ce qui est du Nouveau Testament, nous avons des dizaines de milliers de manuscripts datant entre le premier et le quinzième siècle (avant l'invention de l'imprimerie) trouvés dans les trois continents. Nous pouvons aussi regrouper tous les livres du Nouveau Testament rien qu'en considèrant les versets cités dans les premières écritures chrétiennes (Ex: Epître de Clément 95, lettres d'Ignatius 115…) Une comparaison de toutes ces sources nous montre qu'elles sont identiques à plus de 99,5%; et ce durant plus de 14 siècles de recopiement dans trois continents avec des erreurs très insignifiantes dues essentiellement à des fautes d'orthographe ou à l'ordre des mots. 


    2. Teste de critique interne: 
    "Ce teste concerne la crédibilité du contenu des livres de la Bible; en d'autres termes on doit d'abord écouter ce que le document a à dire, et de ne le rejeter que si son auteur se contredit ou contredit les autres livres de la Bible. 

    Le livre qui relève le plus de polémique à ce sujet étant le Nouveau Testament, on peut noter que les récits des évènements de la vie de Jésus Christ sont rapportés soit par des témoins oculaires soit sur les témoignages de témoins oculaires:
    "Plusieurs ayant entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, suivant ce que nous ont transmis ceux qui ont été des témoins oculaires dès le commencement et sont devenus des ministres de la parole, il m`a aussi semblé bon, après avoir fait des recherches exactes sur toutes ces choses depuis leur origine, de te les exposer par écrit d`une manière suivie, excellent Théophile"
    Luc 1:1-3, La Bible et aussi:"Celui qui l`a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai; et il sait qu`il dit vrai, afin que vous croyiez aussi."
    Jean 19:35, La Bible
    De plus, ces mêmes témoins pouvaient certainement réfuter les récits du Nouveau Testament puisque ces documents circulaient durant leur vie:
    "...écoutez ces paroles! Jésus de Nazareth, cet homme à qui Dieu a rendu témoignage devant vous par les miracles, les prodiges et les signes qu`il a opérés par lui au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes;"
    Actes 2:22, La Bible.

    3. Teste de critique éxterne: 
    Ce teste concerne l'éxamination d'autres sources historiques datant des mêmes époques que les livres de la Bible et de vérifier la véracité des évènements rapportés par la Bible. 

    Pour l'Ancien comme pour le Nouveau Testament, l'archéologie reste l'argument le plus puissant. Là où les critiques ont affirmé qu'au temps de Moïse l'écriture ne pouvait éxister, ou qu'il ne pouvait y avoir de déluge comme celui rapporté par la Bible au temps de Noé ou encore que les coutumes des gens au temps d'Abraham ne pouvaient être similaires à ceux dans la Bible, l'archéologie était venue pour les faire changer d'avis, comme c'est le cas pour d'innombrables passages de la Bible jugés par eux et à tort comme étant non-historiques ou contradictoires aux faits connus. 


    Conclusion: 
    Tous ces arguments sont bien sûr des arguments logiques et scientifiques, mais les meilleurs arguments sont ceux trouvés dans la Bible elle-même car la Bible dit:,"Consultez le livre de l'Eternel et lisez! Aucun d'eux ne fera défaut, ni l'un ni l'autre ne manqueront; car sa bouche l'a ordonné. C'est son Esprit qui les rassemblera."
    Esaïe 34:16, La Bible.
     
    Dieu nous avait invité à lire et à mettre au défi son livre il y'a plus de 2500 ans, et jusqu'à présent personne n'a réussi à réfuter la parole de Dieu, au contraire :"Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu'une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu'à partager âme et esprit, jointures et moelles; elle juge les sentiments et les pensées du coeur."
    Hébreux 4:12, La Bible.

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