Forum des Religions - Les Origines

La Tour de Babel :: l'origine de l'empire mondial des religions

    Le Dhammapada

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    Message  Arlitto Jeu 15 Oct 2020 - 12:20

    Bouddhisme



    Le Dhammapada
    Vers accouplés

    Le Dhammapada - Chapitre 1


    Verse
    1.1

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    Dans la nature propre des êtres, le sens interne tient la première place, le sens interne est ce qu’il y a de plus éminent, le sens interne les fait ce qu’ils sont. Quiconque parle ou agit avec un sens interne corrompu, — celui-là, la douleur le suit, comme la roue suit le pied de l’animal qui traîne (le chariot).

    mano-pubbangamaa dhammaa mano-seTThaa mano-mayaa
    manasaa che paduTThena bhaasati vaa karoti vaa
    tato naM dukkham anveti chakkaM va vahato padaM.


    Verse
    1.2

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    Dans la nature propre des êtres, le sens interne tient la première place, le sens interne est ce qu’il y a de plus éminent, le sens interne les fait ce qu’ils sont. Quiconque parle ou agit avec un sens interne purifié, — celui-là, le bonheur le suit, ainsi qu’une ombre inséparable.

    mano-pubbangamaa dhammaa mano-seTThaa mano-mayaa
    manasaa che pasannena bhaasati vaa karoti vaa
    tato naM sukham anveti chhayaa va anapaayinii.


    Verse
    1.3

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    « On m’a injurié, on m’a frappé, on m’a terrassé, on m’a dépouillé ! » — Ceux qui se laissent aller à parler ainsi ne cessent point de haïr.

    akkochchhi maM avadhi maM ajini maM ahaasi me
    ye cha taM upanayhanti veraM tesaM na sammati.


    Verse
    1.4

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    « On m’a injurié, on m’a frappé, on m’a terrassé, on m’a dépouillé ! » — Ceux qui ne se laissent pas aller à parler ainsi, cessent de haïr.

    akkochchhi maM avadhi maM ajini maM ahaasi me
    ye cha taM n'upanayhanti veraM tes'uupasammati.


    Verse
    1.5

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    « Ce qui fait cesser ici-bas les haines, ce n’est aucunement la haine, mais bien l’absence de haine. » — Voilà un axiome vieux comme le monde.

    na hi verena veraani sammant'iidha kudaachanaM
    averena cha sammanti esa dhammo sanantano.


    Verse
    1.6

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    Les uns ne connaissent point ce précepte : « Contenons-nous ici-bas. » — Ceux qui le connaissent n’ont plus alors de différends (avec personne).

    pare cha na vijaananti mayaM ettha yamaamase
    ye cha tattha vijaananti tato sammanti medhagaa.


    Verse
    1.7

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    Celui qui a seulement le plaisir en vue, qui vit dans l’incontinence des sens, qui jouit sans mesure, ce lâche dépourvu de toute énergie, Mâra vient à bout de lui, aussi facilement que le vent d’un arbre fragile.

    subh'aanupassiM viharantaM indriyesu asaMvutaM
    bhojanamhi ch'aamattaññuM kusiitaM hiina-viiriyaM
    taM ve pasahati maaro vaato rukkhaM va dubbalaM.


    Verse
    1.8

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    Celui qui n’a pas seulement le plaisir en vue, qui vit dans la continence des sens, qui jouit avec mesure, ce croyant zélé et énergique, Mâra ne vient pas plus à bout de lui que le vent d’une montagne rocheuse.

    asubh'aanupassiM viharantaM indriyesu susaMvutaM
    bhojanamhi cha mattaññuM saddhaM aaraddha-viiriyaM
    taM ve na'ppasahati maaro vaato selaM va pabbataM.


    Verse
    1.9

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    Celui qui, sans s’être purifié, revêtira le vêtement de pureté jaune orangé[1], — celui-là, étranger à la continence et à la vérité, n’est pas digne du vêtement jaune orangé.

    Le manteau jaune du Bhixu.

    anikkasaavo kaasaavaM yo vatthaM paridahissati
    apeto dama-sachchena na so kaasaavaM arahati.


    Verse
    1.10

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    Celui qui s’est purifié, qui est doué de toutes les vertus, et familier avec la continence et la vérité, — celui-là est digne du vêtement jaune orangé.

    yo cha vanta-kasaav'assa siilesu susamaahito
    upeto dama-sachchena sa ve kaasaavam arahati.


    Verse
    1.11

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    Ceux qui, dans ce qui n’est pas l’essence, voient l’essence, et, dans ce qui est l’essence, ne voient pas l’essence, — ceux-là s’abandonnent à d’illégitimes aspirations et n’atteignent point à l’essence.

    asaare saara-matino saare ch'aasaara-dassino
    te saaraM n'aadhigachchhanti michchhaa-sankappa-gocharaa.


    Verse
    1.12

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    Ceux qui, dans ce qui est l’essence, voient l’essence, et, dans ce qui n’est pas l’essence, ne voient pas l’essence, — ceux-là s’abandonnent à de légitimes aspirations et atteignent à l’essence.

    saarañ cha saarato ñatvaa asaarañ cha asaarato
    te saaram adhigachchhanti sammaa-sankappa-gocharaa.


    Verse
    1.13

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    De même que, dans une maison dont la couverture est mauvaise, pénètre la pluie, de même dans un esprit où la méditation n’habite point, pénètre la passion.

    yathaa agaaraM duchchhannaM vuTThi samativijjhati
    evaM abhaavitaM chittaM raago samativijjhati.


    Verse
    1.14

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    De même que, dans une maison dont la couverture est bonne, ne pénètre point la pluie, de même dans un esprit où la méditation habite, ne pénètre point la passion.

    yathaa agaaraM suchchhannaM vuTThi na samativijjhati
    evaM subhaavitaM chittaM raago na samativijjhati.


    Verse
    1.15

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    Ici-bas, comme après sa mort, dans les deux cas, le méchant s’afflige. Il s’afflige, il est tourmenté à la vue de la perversité de ses actions.

    idha sochati pechcha sochati paapa-kaarii abhay'attha sochati
    so sochati so vihaññati disvaa kamma-kiliTTham attano.


    Verse
    1.16

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    Ici-bas, comme après sa mort, dans les deux cas, l’homme de bien se réjouit. Il se réjouit, il est heureux, à la vue de la pureté de ses actions.

    idha modati pechcha modati kata-puñño abhay'attha modati
    so modati so pamodati disvaa kamma-visuddhim attano.


    Verse
    1.17

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    Ici-bas, comme après sa mort, dans les deux cas, le méchant se désole. « J’ai fait le mal, » dit-il en se désolant. Plus grande encore est sa désolation, à mesure qu’il avance dans la voie mauvaise.

    idha tappati pechcha tappati paapa-kaarii ubhay'attha tappati
    paapaM me katan ti tappati bhiyyo tappati duggatiM gato.


    Verse
    1.18

    [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

    Ici-bas, comme après sa mort, dans les deux cas, l’homme de bien se réjouit. « J’ai fait le bien, » dit-il en se réjouissant. Plus grande encore est sa joie, à mesure qu’il avance dans la bonne voie.

    idha nandati pachcha nandati kata-puñño ubhay'attha nandati
    puññaM me katan ti nandati bhiyyo nandati suggatiM gato.


    Verse
    1.19

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    Quand même il serait en état de réciter nombre de textes sacrés, l’étourdi, qui n’agit point conformément à ces textes, ressemble au vacher comptant les vaches d’autrui, et ne fait point partie de la Communauté.

    bahum pi che saMhitaM bhaasamaano na takkaro hoti naro pamatto
    gopo va gaavo gaNayaM paresaM na bhaagavaa saamaññassa hoti.


    Verse
    1.20

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    Quand même il ne serait en état de réciter que peu de textes sacrés, celui qui agit conformément à la loi, qui s’est débarrassé de la passion, de la haine et de l’agitation de l’esprit, qui, pourvu de la vraie science, la pensée complétement affranchie, est détaché de tout en ce monde et dans l’autre, — celui-là fait partie de la Communauté.
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    Message  Arlitto Jeu 15 Oct 2020 - 12:20

    La Vigilance

    Le Dhammapada - Chapitre 2 


    Verse
    2.21  
    La vigilance est le chemin qui mène à l’affranchissement de la mort, la négligence celui qui mène à la mort[1]. Les hommes vigilants ne meurent pas, les négligents sont déjà comme des morts.



    Verse
    2.22  
    Ceux qui savent parfaitement cela, et qui ont appris à être vigilants, — ceux-là se réjouissent de leur vigilance, en marchant avec bonheur sur les traces des Aryas[2].



    Verse
    2.23  
    À l’aide de la méditation, de la persévérance et d’une infatigable énergie, les sages atteignent le Nirvâna, la béatitude suprême.



    Verse
    2.24  
    L’homme actif, instruit, se conduisant avec pureté et réflexion, continent, vivant selon la Loi, et vigilant, répand un éclat de plus en plus vif.  



    Verse
    2.25  
    Au moyen du zèle, de la vigilance, de la paix de l’âme et de l’empire sur soi-même, le sage peut se faire une île que les flots n’inondent pas.



    Verse
    2.26  
    Les sots, étourdis comme ils le sont, se laissent aller à la négligence. Le sage, au contraire, conserve la vigilance comme le plus précieux des trésors.



    Verse
    2.27  
    Ne vous abandonnez point à la négligence, ni à un commerce quelconque avec l’amour et le plaisir. La vigilance et la méditation procurent une grande félicité.



    Verse
    2.28  
    Lorsque, grâce à la vigilance, le savant a cessé d’être négligent, il s’élève alors jusqu’au séjour de la Science ; et, de là, joyeux et sage, du même œil que celui qui est sur une montagne regarde ceux qui sont dans la plaine, il regarde la foule affligée et sotte.



    Verse
    2.29  
    Vigilant au milieu des négligents, éveillé au milieu des endormis, l’homme intelligent marche, laissant les autres aussi loin derrière lui qu’un rapide coursier laisse un cheval déb....



    Verse
    2.30  
    C’est grâce à la vigilance que Maghavan (Indra[3]) est arrivé au rang suprême parmi les dieux. La vigilance est préconisée, la négligence condamnée éternellement.



    Verse
    2.31  
    Le Bhixu, qui se complait dans la vigilance, qui voit le danger de la négligence, s’avance pareil au feu, brûlant ses liens, faibles ou forts.



    Verse
    2.32  
    Le Bhixu, qui se complait dans la vigilance, qui voit le danger de la négligence, n’est pas capable de manquer jamais à la sainteté, mais est près d’atteindre le Nirvâna.
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    Message  Arlitto Jeu 15 Oct 2020 - 12:21

    La Pensée La Fleur Flowers

    Chapitre 3


    Verse
    3.33
    À sa pensée vacillante, mobile, difficile à contenir, difficile à maîtriser, l’homme intelligent impose la même rectitude qu’un faiseur de flèches à une flèche.



    Verse
    3.34
    Ainsi que le poisson jeté sur le sol, loin de son séjour habituel, cette pensée s’agite convulsivement pour se soustraire à la domination de Mâra[1].



    Verse
    3.35
    La pensée est difficile à contenir, légère, courant où il lui plaît. La dompter est chose salutaire ; domptée, elle procure le bonheur.



    Verse
    3.36
    La pensée est difficile à découvrir, très-adroite, courant où il lui plaît. Que le sage la surveille ; surveillée, elle procure le bonheur.



    Verse
    3.37
    Vagabonde, solitaire et incorporelle, la pensée habite les replis de l’être. Ceux qui la contiendront seront délivrés des liens de Mâra.



    Verse
    3.38
    Celui dont la pensée n’a pas de fixité, qui ignore la vraie Loi, dont la sérénité est troublée, — celui-là n’arrive pas à la plénitude de la science.



    Verse
    3.39
    Celui dont la pensée ne se répand point de côté et d’autre, dont l’esprit n’est point tourmenté, qui se soucie aussi peu du bien que du mal, — pour celui-là, il n’y a point de crainte à avoir, car il veille.



    Verse
    3.40
    Celui qui sait que ce corps est semblable à un vase d’argile, qui a fait de sa pensée une citadelle, — que celui-là, à l’aide des armes fournies par la science, soumette au joug Mâra. Qu’une fois sous le joug, il l’y maintienne, et qu’il n’ait plus désormais de domicile fixe[2].



    Verse
    3.41
    Avant longtemps, ah ! ce corps sera gisant sur la terre, vil, inconscient, semblable à un morceau de bois qui n’est bon à rien.



    Verse
    3.42
    Quelque mal réciproque qu’on puisse se faire entre gens qui se haïssent, entre ennemis, une pensée mal dirigée en ferait plus encore.



    Verse
    3.43
    Quelque bien que puissent se faire soit un père, soit une mère, soit d’autres parents, une pensée bien dirigée en ferait plus encore.
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    Message  Arlitto Jeu 15 Oct 2020 - 12:21

    La Fleur

    Chapitre 4


    Verse
    4.44
    Qui triomphera de cette terre, du monde de Yama[1], et de celui des dieux ? Qui, par une explication convenable, développera les vers de la Loi, comme on développe adroitement une fleur ?



    Verse
    4.45
    C’est le disciple qui triomphera de cette terre du monde de Yama, et de celui des dieux. C’est lui qui, par une explication convenable, développera les vers de la Loi, comme on développe adroitement une fleur.



    Verse
    4.46
    Celui qui sait que ce corps est semblable à une écume légère, et qu’il a la consistance d’un rayon lumineux, qui a brisé les flèches à pointes de fleurs de Mâra, — celui-là est capable d’arriver à ne plus voir le royaume de la mort.



    Verse
    4.47
    L’homme qui ne fait ici-bas que développer des fleurs, dont l’esprit est uniquement attaché aux objets sensibles, la mort l’entraîne avec elle, comme un torrent impétueux entraînant un village endormi.



    Verse
    4.48
    L’homme qui ne fait ici-bas que développer des fleurs, dont l’esprit est uniquement attaché aux objets sensibles, qui est insatiable de jouissances, la mort le soumet à son empire.



    Verse
    4.49
    Telle l’abeille, respectant les couleurs et le parfum des fleurs, emporte seulement leur suc. Tel doit être le muni[2] au milieu du village.



    Verse
    4.50
    Ce n’est point sur les transgressions des autres, sur les actions ou les omissions des autres, qu’il doit fixer son attention, mais sur ce qu’il a fait ou omis de faire lui-même.



    Verse
    4.51
    Telle une fleur aux couleurs brillantes, mais sans parfum, tel le langage élégant, mais sans profit pour personne, de l’homme qui n’agit point (comme il parle).



    Verse
    4.52
    Telle une fleur aux couleurs brillantes, et parfumée, tel le langage élégant et profitable à tous de celui qui agit (comme il parle).




    Verse
    4.53
    De même qu’un monceau de fleurs ferait de nombreuses guirlandes, de même, une fois né, un mortel doit faire beaucoup de bien.



    Verse
    4.54
    Le parfum des fleurs ne va point contre le vent, ni celui du sandal, ni celui du tagara[4] ou de la mallikâ[5]. Mais il va contre le vent, le parfum de la vertu. L’homme de bien embaume toutes les régions de l’univers.



    Verse
    4.55
    Que ce soit le sandal, le tagara, le lotus ou l’aloès, le parfum de la vertu surpasse le parfum de ces arbres odorants.



    Verse
    4.56
    Peu de chose est ce parfum du sandal et du tagara. Le plus délicieux parfum est celui qu’exhalent les hommes de bien. Il embaume jusqu’aux dieux.



    Verse
    4.57
    Ces hommes de bien, dont la vigilance ne se dément pas, et que la Science Parfaite a affranchis, Mâra ne trouve point leur voie.



    Verse
    4.58
    De même qu’au milieu d’un tas d’immondices jetées sur la grande route peut naître un lotus ravissant, à la pure odeur,



    Verse
    4.59
    De même, au milieu des immondices de l’humanité, au milieu de cette tourbe aveuglée, resplendit, grâce à la Science Parfaite, le disciple de Celui qui est complétement éveillé (Buddha).
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    Message  Arlitto Jeu 15 Oct 2020 - 12:21

    Le Sot

    Chapitre 5


    Verse
    5.60
    Longue est la nuit pour qui veille ! longue l’étape pour qui est fatigué ! longue la succession des existences pour les sots qui ne connaissent point la vraie Loi !



    Verse
    5.61
    En voyageant, si l’on ne rencontrait meilleur que soi, ou du moins son égal, mieux vaudrait persister à voyager seul. Un sot n’est point une société.



    Verse
    5.62
    « Ces enfants sont à moi, à moi sont ces richesses » : ainsi se tourmente le sot. Son propre moi n’est pas à lui, à plus forte raison ses enfants, à plus forte raison ses richesses.



    Verse
    5.63
    Le sot qui sait qu’il est un sot, en cela du moins est un savant. Mais le sot qui se croit un savant, — de celui-là on dit : « c’est un sot. »



    Verse
    5.64
    Un sot a beau s’asseoir tout le temps de sa vie auprès d’un savant : il ne connaît pas plus la Loi que la cuiller le goût de la sauce.



    Verse
    5.65
    Un homme sensé a beau ne s’asseoir qu’un seul instant auprès d’un savant : il connaît aussi vite la Loi que la langue le goût de la sauce.



    Verse
    5.66
    Les sots vivent dans l’irréflexion, ennemis d’eux-mêmes, et faisant le mal qui ne produit que des fruits amers[1].




    Verse
    5.67
    L’action qu’on a faite n’est point bonne, lorsque, en la faisant, on est tourmenté, lorsque c’est le visage baigné de larmes, et en se lamentant, qu’on en récolte les fruits.



    Verse
    5.68
    L’action qu’on a faite est bonne, lorsque, en la faisant, on n’est point tourmenté, lorsque c’est le visage réjoui, et la gaieté dans l’âme, qu’on en récolte les fruits.



    Verse
    5.69
    C’est un vrai miel pour le sot, tant que sa mauvaise action n’est point venue à maturité. Dès qu’elle y est venue, l’amertume commence pour lui.



    Verse
    5.70
    Pendant des mois et des mois, le sot aurait beau faire sa nourriture de l’extrémité des brins du Kuça[2] : il n’arriverait pas à valoir la seizième partie de ceux qui connaissent la Loi parfaite.



    Verse
    5.71
    Une fois commise, la mauvaise action est comme le lait nouvellement tiré, qui ne tourne pas de sitôt. C’est en le brûlant peu à peu, comme un feu couvert de cendres, qu’elle poursuit le sot.



    Verse
    5.72
    Quand enfin, mais inutilement, la conscience du sot s’éveille, elle détruit sa part de bonheur, et lui brise la tête.



    Verse
    5.73
    Il est capable de désirer une réputation imméritée, le premier rang parmi les Bhixus, la dignité suprême dans les couvents, les honneurs dans les familles des autres !



    Verse
    5.74
    « Que les laïques, aussi bien que les religieux, ne s’occupent que de mes actes ! Qu’à moi seul ils obéissent relativement aux choses qu’ils ont à faire, et à celles qu’ils ont à éviter, quelles qu’elles soient ! » Ainsi parle le sot ; et ses désirs, comme son orgueil, croissent sans cesse.



    Verse
    5.75
    « Autre chose est la recherche de la richesse, autre chose la marche vers le Nirvâna. » Ainsi pense le Bhixu, le disciple de Buddha. Et, ne courant plus après les honneurs, il n’aspire qu’à la retraite.
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    Message  Arlitto Jeu 15 Oct 2020 - 12:22

    Le Savant

    Chapitre 6



    Verse
    6.76
    Si l’on voit un homme ayant l’œil de la foudre, comme un trouveur de trésors, exhortant à la continence, et plongé dans la méditation, qu’on honore ce savant-là. Celui qui l’honore s’en trouve plutôt bien que mal.



    Verse
    6.77
    Qu’il reprenne, qu’il commande, qu’il détourne de ce qui n’est pas bien ! Les bons l’aiment, les méchants le haïssent.



    Verse
    6.78
    Pour amis, ne prenez point des méchants, ne prenez point les derniers des hommes. Pour amis, prenez des hommes de bien, prenez les plus éminents des hommes.



    Verse
    6.79
    S’abreuvant de la Loi, le savant vit heureux dans la sérénité de son âme. Dans la doctrine enseignée par les Aryas, il se complaît éternellement.



    Verse
    6.80
    À leur guise, les constructeurs d’aqueducs dirigent l’eau, les faiseurs de flèches plient l’arc, les charpentiers courbent le bois : c’est d’eux-mêmes que viennent à bout les savants.



    Verse
    6.81
    De même qu’un rocher d’un seul bloc n’est point ébranlé par le vent, de même ni le blâme, ni la louange n’ont de prise sur les savants.



    Verse
    6.82
    Semblables à une pièce d’eau profonde, calme et limpide, n’ayant d’oreilles que pour les préceptes de la Loi, les savants vivent dans une sérénité complète.



    Verse
    6.83
    Partout où ils vont, les hommes de bien sont ce qu’ils sont. Le désir des jouissances n’arrache point une parole aux gens vertueux. En possession du bonheur, ou bien en proie au malheur, les savants ne laissent voir ni orgueil, ni abattement.



    Verse
    6.84
    Celui qui, soit pour lui, soit pour les autres, ne désirerait ni un fils, ni des richesses, ni la royauté, qui ne préférerait point son intérêt propre à la justice, celui-là serait vertueux, savant et juste.



    Verse
    6.85
    Bien peu, parmi les hommes, atteignent l’autre rive[1]. Le commun des mortels ne fait que courir le long de cette rive-ci.



    Verse
    6.86
    Après avoir abandonné la fausse doctrine, que le savant médite la vraie. Après avoir quitté sa demeure pour errer à l’aventure, dans un isolement pénible,



    Verse
    6.87
    Qu’il cherche son bonheur dans cet isolement, désormais insensible aux jouissances, et ne possédant rien au monde ! Il mettrait ainsi sa pensée à l’abri de toute agitation.



    Verse
    6.88
    Ceux qui, après que la Loi leur a été convenablement enseignée, vivent en s’y conformant, — ceux-là atteindront l’autre rive. Difficile à traverser est le domaine de la mort.



    Verse
    6.89
    Ceux dont la pensée a médité complètement les différentes parties de la Science Parfaite, qui, délivrés de tout lien, se complaisent dans cette délivrance, qui, ayant détruit en eux le péché, brillent d’un grand éclat, — ceux-là sont affranchis dès ce monde.
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    Message  Arlitto Jeu 15 Oct 2020 - 12:22

    L’Arhat

    Chapitre 7


    Verse
    7.90
    Pour celui qui est arrivé au but, qui, à l’abri de l’affliction, est complètement et définitivement affranchi, qui est débarrassé de tous ses liens, la douleur n’existe pas.



    Verse
    7.91
    Les hommes instruits se plongent dans la méditation, et ne se plaisent point dans une maison. Semblables à l’oie quittant son marais, ils quittent leur propre demeure.



    Verse
    7.92
    Ceux qui n’entassent point de richesses, qui mangent les aliments prescrits, dont la grande affaire est l’affranchissement pur et simple de toute cause ultérieure d’existence, — la marche de ceux-là, comme celle des oiseaux dans l’air, est difficile à suivre.



    Verse
    7.93
    Celui qui a détruit en lui la concupiscence, qui ne s’abandonne point à la bonne chère, dont la grande affaire est l’affranchissement pur et simple de toute cause ultérieure d’existence, — la marche de celui-là, comme celle des oiseaux dans l’air, est difficile à suivre.



    Verse
    7.94
    Celui dont les sens sont devenus aussi calmes que des coursiers parfaitement domptés par un cocher, qui s’est défait de l’orgueil et de la concupiscence, les Dieux eux-mêmes envient son sort.



    Verse
    7.95
    Il est impassible comme la terre, inébranlable comme un verrou, dans sa fidélité à ses vœux. Semblable à une pièce d’eau dont le limon s’est déposé, il n’existe plus de succession d’existences pour un tel homme.



    Verse
    7.96
    Calme est son esprit, calme son langage, calme sa manière d’agir, à celui qui est affranchi par la Science Parfaite, qui vit dans la quiétude absolue.



    Verse
    7.97
    Quand un homme, qui n’est point crédule, mais qui connait l’Incréé[2], a brisé ses liens, et, sans donner désormais prise au péché, a dit adieu aux désirs, il est le plus éminent des mortels.



    Verse
    7.98
    Au milieu du village ou dans la forêt, sur l’Océan ou sur la terre ferme, partout où se trouvent des Arhats, — plein de charmes est cet endroit-là.



    Verse
    7.99
    Pleins de charmes sont les bois. Là, où le vulgaire, ne se complait pas, se complaisent ceux qui sont exempts de passion, qui ne courent point après les plaisirs.
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    Message  Arlitto Jeu 15 Oct 2020 - 12:22

    Le Mille

    Chapitre 8


    Verse
    8.100
    Mieux vaut un seul mot ayant un sens, que mille mots dépourvus de sens, s’il amène la quiétude chez celui qui l’entend.



    Verse
    8.101
    Mieux vaut un seul vers d’une pièce de vers, que mille pièces de vers dépourvues de sens, s’il amène la quiétude chez celui qui l’entend.



    Verse
    8.102
    Mieux vaut un seul vers de la Loi que la récitation de cent pièces de vers dépourvues de sens, s’il amène la quiétude chez celui qui l’entend.



    Verse
    8.103
    On aurait beau, dans une rencontre, vaincre des milliers et des milliers d’hommes : se vaincre soi tout seul est la plus glorieuse des victoires.



    Verse
    8.104
    Mieux vaut se vaincre soi-même que vaincre le reste du monde. L’homme qui s’est dompté lui-même, qui vit dans la continence, —



    Verse
    8.105
    Celui-là, ni Dieu, ni Gandharva,[1] ni Mâra avec Brahmâ lui-même ne pourraient changer sa victoire en défaite.



    Verse
    8.106
    Si tous les mois, pendant cent années, on offrait des sacrifices par milliers, et si, un instant seulement, on rendait hommage à un sage plongé dans la méditation, mieux vaudrait ce seul hommage que ces cent années de sacrifices.



    Verse
    8.107
    Si, pendant cent années, on entretenait le feu sacré dans la forêt, et si, un instant seulement, on rendait hommage à un sage plongé dans la méditation, mieux vaudrait cet hommage que cent années de sacrifices.



    Verse
    8.108
    Quelques offrandes, quelques sacrifices qu’on puisse faire ici-bas durant une année entière, tout cela n’est pas le quart (de ce qu’on peut faire). Bien plus méritant est le respect témoigné aux contemplatifs.



    Verse
    8.109
    Chez celui qui est toujours plein de respect et de considération pour les vieillards, quatre choses croissent : le nombre des années, la beauté physique, le bonheur et la force.



    Verse
    8.110
    Cent années d’une vie passée dans l’inconduite et la dissipation ne valent pas un seul jour d’une vie consacrée à la méditation et à la pratique du bien.



    Verse
    8.111
    Cent années d’une vie passée dans l’ignorance et la dissipation ne valent pas un seul jour d’une vie consacrée à la science et à la méditation.



    Verse
    8.112
    Cent années d’une vie passée dans la nonchalance et le manque d’énergie, ne valent pas un seul jour d’une vie vécue avec virilité et énergie.



    Verse
    8.113
    Cent années d’une vie passée sans voir de ses yeux l’origine et la fin des choses, ne valent pas un seul jour d’une vie consacrée à voir de ses yeux cette origine et cette fin.



    Verse
    8.114
    Cent années d’une vie passée sans voir de ses yeux le chemin qui mène à l’affranchissement de la mort, ne valent pas un seul jour d’une vie consacrée à voir de ses yeux ce chemin.



    Verse
    8.115
    Cent années d’une vie passée sans voir de ses yeux la Loi suprême, ne valent pas un seul jour d’une vie consacrée à voir de ses yeux cette Loi suprême.
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    Message  Arlitto Jeu 15 Oct 2020 - 12:23

    Le Mal

    Chapitre 9


    Verse
    9.116
    Qu’on se hâte vers le bien ! Qu’on détourne sa pensée du mal ! Si l’on fait le bien paresseusement, c’est que l’esprit se complait dans le mal.


    Verse
    9.117
    Si l’on faisait une fois le mal, on ne devrait point y retomber, ni s’y complaire. La douleur est fille du mal.


    Verse
    9.118
    Si l’on faisait une fois le bien, on devrait recommencer et s’y complaire. Le bonheur est fils du bien.


    Verse
    9.119
    Le méchant même goûte le bonheur, tant que le mal qu’il a fait n’est point arrivé à maturité. Dès qu’il y est arrivé, le malheur alors fond sur lui.


    Verse
    9.120
    L’homme de bien même voit le malheur fondre sur lui, tant que le bien qu’il a fait n’est point arrivé à maturité. Dès qu’il y est arrivé, il goûte alors le bonheur,


    Verse
    9.121
    Qu’on ne fasse point peu de cas du mal, en disant : « il ne retombera pas sur moi ! » L’eau, tombant même goutte à goutte, finit par remplir la cruche. Le mal, fait même petit à petit, finit par remplir l’âme de l’insensé.


    Verse
    9.122
    Qu’on ne fasse point peu de cas du bien, en disant : « Il ne m’en reviendra rien ». L’eau, tombant même goutte à goutte, finit par remplir la cruche. Le bien, fait même petit à petit, finit par remplir l’âme du sage.


    Verse
    9.123
    De même qu’un marchand accompagné de peu de monde, et porteur de grandes richesses, évite une route périlleuse, de même que celui qui tient à la vie évite le poison, — évitez de même le mal.


    Verse
    9.124
    Si l’on n’a point de blessure à la main, avec la main on peut prendre le poison. Il est sans action quand il n’y a point de blessure. De même le mal n’a point de prise sur celui qui ne le fait pas.


    Verse
    9.125
    Celui qui fait du mal à qui ne lui en fait pas, à un homme pur et sans péché, le mal retombe sur celui-là comme une poussière légère jetée contre le vent.


    Verse
    9.126
    Les uns retournent dans le sein (d’une mère). Les autres vont dans l’enfer, s’ils ont fait le mal, dans le ciel, s’ils ont fait le bien. Ceux-là entrent dans le Nirvâna, qui ont détruit en eux la concupiscence.


    Verse
    9.127
    Il n’existe point en ce monde, ni dans l’air, au milieu de l’océan, ni dans les profondeurs des montagnes, d’endroit où l’on puisse se débarrasser du mal qu’on a fait[1].


    Verse
    9.128
    II n’existe point en ce monde, ni dans l’air, ni au milieu de l’Océan, ni dans les profondeurs des montagnes, d’endroit où l’on soit à l’abri des atteintes de la mort.
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    Message  Arlitto Jeu 15 Oct 2020 - 12:23

    La Violence

    Chapitre 10


    Verse
    10.129
    Tout le monde tremble devant la violence, tout le monde tremble devant la mort. Qu’on fasse ce qu’on voudrait que fît autrui ; qu’on ne tue point ; qu’on ne fasse point tuer.


    Verse
    10.130
    Tout le monde tremble devant la violence, à tout le monde la vie est chère. Qu’on fasse ce qu’on voudrait que fît autrui ; qu’on ne tue point, qu’on ne fasse point tuer[1].


    Verse
    10.131
    Les êtres aspirent après le bonheur. Celui dont la violence les maltraite, quelque désireux qu’il soit de bonheur pour lui-même, n’en goûte point après sa mort.


    Verse
    10.132
    Les êtres aspirent après le bonheur. Celui dont la violence ne les maltraite pas, goûte, après sa mort, le bonheur dont il était désireux pour lui-même !


    Verse
    10.133
    Ne dis d’injures à personne : tes interlocuteurs te répondraient sur le même ton. Douloureux pour toi serait cet échange d’injures, car on te rendrait coup pour coup.


    Verse
    10.134
    Si tu es devenu insensible comme une trompette brisée, tu as atteint le Nirvâna. Les altercations n’existent plus pour toi.


    Verse
    10.135
    De même qu’avec son bâton le bouvier pousse les bœufs vers l’étable, de même la vieillesse et la mort poussent devant elles la vie des hommes.


    Verse
    10.136
    En faisant le mal, le sot ne s’éveille point. L’insensé est consumé par ses propres actions, comme un homme brûlé par le feu.


    Verse
    10.137
    Celui qui, usant de violence à l’égard de ceux qui n’en usent pas, fait du mal à ceux qui n’en font pas, — celui-là arrive fatalement et bien vite à l’un des dix états suivants :


    Verse
    10.138
    Une cruelle douleur, une perte, une mutilation corporelle, un tourment plus dur encore, ou la dissipation de sa pensée, voilà ce qui peut lui arriver ;


    Verse
    10.139
    Ou l’intervention du roi, ou une accusation terrible, ou la mort de ses parents, ou l’anéantissement de ses richesses.


    Verse
    10.140
    Ou bien le feu, qui purifie tout, consume ses maisons. Après la désagrégation des éléments qui constituent son corps, l’insensé tombe dans l’enfer ;


    Verse
    10.141
    Ce ne sont ni la nudité[2], ni les cheveux tressés, ni la saleté, ni le jeûne, ni l’habitude de coucher sur la dure, ni un enduit de poussière, ni une posture immobile, qui purifient le mortel qui n’a point triomphé de la concupiscence.


    Verse
    10.142
    Même paré avec luxe, si l’on vit dans la quiétude, calme, dompté, maîtrisé, chaste, ne faisant de mal à aucun être, on est un Brâhmana, un Çramana, un Bhixu.


    Verse
    10.143
    Y a-t-il en ce monde un homme assez timide et assez retenu pour connaître aussi peu l’injure que le coursier vigoureux connaît le fouet ? Comme un coursier vigoureux au contact du fouet, soyez ardents et rapides.


    Verse
    10.144
    C’est par la foi, par la vertu, par l’énergie, par la méditation, par la certitude que donne la Loi, par la perfection dans la science et dans la conduite, par la persévérance, que vous vous soustrairez à cette grande douleur.


    Verse
    10.145
    À leur guise, les constructeurs d’aqueducs dirigent l’eau, les faiseurs d’arcs plient l’arc, les charpentiers courbent le bois : c’est d’eux-mêmes que viennent à bout ceux qui sont fidèles à leurs vœux.
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    Message  Arlitto Jeu 15 Oct 2020 - 12:23

    La Vieillesse

    Chapitre 11

    Verse
    11.146
    Quel sujet de rire, quelle joie y a-t-il dans ce monde éternellement enflammé par la passion ? Enveloppés de ténèbres, ne chercherez-vous pas une lampe ?


    Verse
    11.147
    Regarde cette masse multicolore, ce corps couvert de maux, contracté, souffrant, nourrissant des projets sans fin, quoiqu’il ne soit plus ni ferme ni droit.


    Verse
    11.148
    Fragile est cette forme extérieure, soumise à la vieillesse, vrai nid de maladies. La corruption désagrége le corps, et la mort est sa vie.


    Verse
    11.149
    Ces os blanchâtres, semblables à des citrouilles jetées en automne, quel plaisir y a-t-il à les regarder ?


    Verse
    11.150
    Les os forment le massif intérieur, la chair et le sang le revêtement extérieur de la citadelle dans laquelle habitent la vieillesse et la mort, l’orgueil et l’hypocrisie.


    Verse
    11.151
    « Ils vieillissent, les chars diversement ornés des rois, il vieillit aussi, le corps de l’homme. Seule, la vertu des justes ne vieillit pas. » Ainsi parlent aux justes les justes.


    Verse
    11.152
    L’homme qui n’apprend rien vieillit comme un bœuf ; ses chairs croissent, mais non sa science.


    Verse
    11.153
    J’ai parcouru, sans rien trouver, un cycle de renaissances nombreuses, à la recherche du Constructeur de l’édifice[1]… Douloureuse est une continuelle reviviscence !


    Verse
    11.154
    Mais, Constructeur de l’édifice, je te connais à présent ! tu ne le construiras plus. Brisées sont toutes les attaches (de tes chevrons), rompu aussi ton faîtage ! En même temps qu’à la désagrégation définitive, ma pensée est arrivée à la totale extinction du désir.


    Verse
    11.155
    Ceux qui n’ont point vécu dans la chasteté, qui, étant jeunes, n’ont point acquis de trésor, — ceux-là périssent comme de vieux hérons sur le bord d’un lac vide de poisson.


    Verse
    11.156
    Ceux qui n’ont point vécu dans la chasteté, qui, étant jeunes, n’ont point acquis de trésor[2], — ceux-là gisent comme des arcs brisés, pleurant le passé !
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    Message  Arlitto Jeu 15 Oct 2020 - 12:24

    Le moi

    Chapitre 12


    Verse
    12.157
    Si l’on se tient pour cher à soi-même, soigneusement on doit veiller sur soi-même. Des trois veilles, que le sage veille au moins une[1] !


    Verse
    12.158
    Si, après s’être cantonné soi-même dans l’observance de la loi, le sage instruisait son prochain, il ne serait plus tourmenté.


    Verse
    12.159
    S’il mettait en pratique sur lui-même ce qu’il enseigne à son prochain, après s’être convenablement dompté lui-même, il dompterait celui-ci facilement. Ce qui est difficile, c’est de se dompter soi-même.


    Verse
    12.160
    Le moi est le maître du moi. Quel autre maître y aurait-il ? Un moi bien dompté est un maître qu’on se procure difficilement.


    Verse
    12.161
    L’action mauvaise, faite par le moi, fille du moi, produite par le moi, broie l’insensé, comme le diamant l’enveloppe de la pierre précieuse.


    Verse
    12.162
    Celui qui fait le mal sans relâche, celui-là, semblable à la liane qui a renversé l’arbre, se met lui-même dans l’état où son ennemi désire le voir.


    Verse
    12.163
    Facile à faire est ce qui est mal, et nuisible au moi. Mais ce qui est salutaire et bien est difficile à faire.


    Verse
    12.164
    Celui qui fait fi des préceptes des Arhats, des Aryas, des justes, est un insensé qui suit un enseignement funeste, et qui amène, pour sa propre destruction, des fruits semblables à ceux du kâshthaka[2].


    Verse
    12.165
    On souffrira soi-même d’une mauvaise action qu’on aura faite. En ne la faisant point, on se purifiera soi-même. Pur ou impur, c’est par soi-même que chacun l’est ; on ne se purifie point l’un l’autre.


    Verse
    12.166
    Nul ne doit sacrifier son propre intérêt (l’intérêt de son salut) à l’intérêt d’autrui, quelque considérable qu’il puisse être. Une fois bien pénétré de son intérêt propre, on doit s’y appliquer sans relâche.

      La date/heure actuelle est Jeu 21 Nov 2024 - 19:45