Claude Sinké, l’homme derrière l’attaque de la mosquée de BayonneAgé de 84 ans, le suspect, un ancien candidat du Front national connu pour ses « excès verbaux », a été interpellé après les faits à son domicile de Saint-Martin-de-Seignanx.
Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 05h18, mis à jour à 11h31
La mosquée de Bayonne, ville présentée par ses élus comme
« paisible », a été lundi 28 octobre la cible de tirs de la part d’un octogénaire, un ancien candidat du Front national. Après avoir blessé deux personnes qui sont à présent dans un état stable, Claude Sinké, un agent de l’Etat à la retraite, a été interpellé dans l’après-midi à son domicile de Saint-Martin-de-Seignanx, une ville-dortoir dans le département voisin des Landes. Selon la préfecture, il est détenteur de trois armes de catégorie B, qu’il avait déclarées.
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Dans la commune depuis de nombreuses années, personne ne se dit proche de l’octogénaire, sculpteur à ses heures. Il y est connu, et certains conviennent qu’il est à tout le moins
« atypique », voire qu’il
« donnait l’apparence de quelqu’un pyschologiquement perturbé ».
« C’est quelqu’un qui avait des obsessions, explique à l’Agence France-Presse (AFP) Francis Giraudie, premier adjoint de Saint-Martin-de-Seignanx.
Il considérait qu’il n’était pas écouté. Il venait parfois à la mairie, ou appelait, pour se plaindre de diverses choses. » « Une fois, il avait agressé verbalement la maire, j’ai dû intervenir pour le calmer », se souvient Bertrand Lagarde, un autre élu.
Il y a quelques années, l’homme avait évoqué sur le réseau social Facebook son admiration pour le polémiste Eric Zemmour. L’ancien maire Lionel Causse, cité dans
Sud Ouest, se souvient de prises de position xénophobes et homophobes.
Quelqu’un de « psychologiquement perturbé »
Interrogé par l’AFP, Mike Bresson, adjoint à la mairie de la commune landaise, a précisé que l’homme de 84 ans «
donnait l’apparence de quelqu’un de psychologiquement perturbé (…). Il n’aimait pas les gens de gauche, du centre et peu ceux de droite ».
Claude Sinké avait été candidat du Front national (FN) en 2015 aux élections départementales des Landes, canton de Seignanx, mais selon Jacques Leclercq, délégué adjoint landais du Rassemblement national (RN) à l’AFP, il avait été
« écarté du parti » après ces élections, sans plus de précisions.
Selon
Sud Ouest, il avait adressé la semaine dernière une lettre
« rageuse » au bâtonnier de Bayonne et au procureur de Dax pour
« porter plainte contre Emmanuel Macron », avec copie au quotidien, qui ne l’a pas publiée en raison de son caractère
« discriminatoire et xénophobe ». La lecture du courrier
« laissait penser à quelque chose de pas très équilibré. On n’a pas perçu de menace, et sans ces faits-là [l’attaque de Bayonne]
, ce genre de courrier, c’est complètement anecdotique », a déclaré à l’AFP le bâtonnier de Bayonne, M
e Teddy Vermote.
Mais cet homme, versé dans l’art à la retraite, et dont les sculptures (sur bois notamment) ont aussi un aspect inclassable, a déjà eu les honneurs de la presse locale. Il est en effet l’auteur d’un ouvrage paru il y a cinq ans,
La France à cœur ouvert ou la Misère humaine, dans lequel il expliquait
« traiter des rapports entre les dominants et les dominés ».
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/10/29/claude-sinke-l-homme-derriere-l-attaque-de-la-mosquee-de-bayonne_6017270_3224.html