Une rivalité familiale amère
Pour comprendre le conflit actuel au Moyen-Orient, il nous faut comprendre l’histoire des protagonistes de ce conflit – les Juifs et les Arabes. Souvent, les historiens font mention de relations « familiales » entre ces deux peuples, certains d’entre eux les qualifient même de « cousins » parce que leurs racines remontent au grand patriarche Abraham.
Le judaïsme, le christianisme et l’islam respectent communément Abraham en tant que patriarche commun. En le surnommant de « super star de la religion », un article de la revue « Time » pose la question suivante : « Abraham changea le cours de l’histoire en adhérant à la croyance d’un Dieu unique, et il est considéré comme un saint par les musulmans, les juifs et les chrétiens. Ce héros biblique commun pourrait-il aider à la guérison du monde ? » (Edition du 30 septembre 2002, page 5).
La réponse est négative, aujourd’hui ! Mais Abraham – en tant « qu’héritier du monde » comme les autres saints dans le Royaume de Dieu, sous Jésus-Christ, dans le Monde de Demain – participera à l’enseignement de la voie qui mène à la paix, lorsque toutes les nations se rendront à Jérusalem (voir Esaïe 2 :2-4).
Au 19ème siècle av. J.-C., le Dieu Créateur commença à œuvrer avec Abraham (précédemment appelé “Abram”). Dieu testa à maintes reprises sa foi, en lui promettant même un fils, malgré son âge très avancé – une promesse dont l’accomplissement semblait tarder. Sara, la femme d’Abram, ne pouvant pas enfanter, encouragea son mari à avoir un enfant avec Agar, sa servante égyptienne. Lorsqu’il eut quatre-vingt-six ans, Abram eut un fils avec Agar, et il l’appela Ismaël (Genèse 16 :15-16). La majorité des Arabes d’aujourd’hui sont de la descendance d’Ismaël et d’Abraham.
Abram avait quatre-vingt-dix-neuf ans lorsque Dieu établit une alliance avec lui, pour qu’il devienne le « père de beaucoup de nations ». Ensuite, Dieu changea le nom d’Abram en Abraham, qui signifie « père d’une multitude ». Dieu fit la promesse à Abraham et à Sara qu’ils auraient un fils du nom d’Isaac. Il dit à Abraham : « J’établirai mon alliance avec lui [Isaac] comme une alliance perpétuelle pour sa postérité après lui » (Genèse 17 :19). Juda, l’un des petits-fils d’Isaac, devait devenir l’ancêtre des Juifs, ceux-là même qui occupent, aujourd’hui, l’Etat moderne d’Israël.
Après la naissance d’Isaac, Sara poussa Abraham à chasser Agar et Ismaël : « Elle dit à Abraham : Chasse cette servante et son fils, car le fils de cette servante n’héritera pas avec mon fils, avec Isaac » (Genèse 21 :10). Cette requête déplut fort à Abraham, mais Dieu lui dit : « Que cela ne déplaise pas à tes yeux, à cause de l’enfant et de ta servante. Accorde à Sara tout ce qu’elle te demandera ; car c’est d’Isaac que sortira une postérité qui te sera propre. Je ferai aussi une nation du fils de ta servante ; car il est ta postérité » (Genèse 21 :12-13).
La jalousie et la rivalité entre ces deux peuples perdurent aujourd’hui. Il y a encore une autre dimension dont il faut tenir compte, pour comprendre le conflit actuel. Il s’agit de la rivalité entre Jacob et Esaü, les enfants jumeaux d’Isaac. Esaü était l’aîné, et l’héritier du droit d’aînesse. Un jour, de retour d’une chasse et ayant une grande faim, Esaü vendit son droit d’aînesse à Jacob pour un bol de potage. Plus tard, Jacob se fit passer pour Esaü et trompa son père âgé, Isaac, afin de recevoir de lui la bénédiction réservée au détenteur du droit d’aînesse (lire à ce sujet Genèse 25 et 27). Quelle fut la réaction d’Esaü ? « Esaü conçut de la haine contre Jacob, à cause de la bénédiction dont son père l’avait béni ; et Esaü disait en son cœur : Les jours du deuil de mon père vont approcher, et je tuerai Jacob, mon frère » (Genèse 27 :41).
Cette rivalité amère devait se perpétuer dans l’histoire. Esaü est également appelé Edom (voir Genèse 36). Les Edomites contractèrent des mariages avec les Ismaélites, à commencer par Esaü lui-même (voir Genèse 28 :9). Les descendants de ces peuples continuèrent à entretenir des conflits avec Israël. La tribu dominante d’Edom, les Amalécites, ne cessa de harceler Israël (voir Exode 17). Dieu avait dit : « Parce que la main a été levée sur le trône de l’Eternel, il y aura guerre de l’Eternel contre Amalek, de génération en génération » (Exode 17 :16).
L’un des Psaumes confirme également, historiquement et prophétiquement, qu’Edom, Ismaël et Amalek sont ligués contre Israël : « Venez, disent-ils, exterminons-les du milieu des nations, et qu’on ne se souvienne plus du nom d’Israël ! Ils se concertent tous d’un même cœur, ils font une alliance contre toi ; les tentes d’Edom et les Ismaélites, Moab et les Hagaréniens, Guebal, Ammon, Amalek, les Philistins avec les habitants de Tyr ; l’Assyrie aussi se joint à eux, elle prête son bras aux enfants de Lot » (Psaume 83 :5-9).
Quelles sont les nations qui n’ont cessé de tenter de faire disparaître le nom d’Israël ? En juillet 1968, les dirigeants palestiniens ont signé la « Charte nationale de la Palestine », qui appelait à la destruction de l’Etat hébreu. En 1993, peu avant la signature de la « Déclaration de principes » avec Israël, Yasser Arafat, le porte-parole de l’OLP, signa un accord renonçant à cette revendication et accepta de changer les termes de la Charte, mais cela reste de nos jours un sujet de chaudes disputes. En outre, comme l’indique le Psaume 83, l’Assyrie (l’Allemagne moderne) se joindra aux nations arabes dans une « confédération » des temps de la fin. Examinez une carte de l’époque biblique pour localiser les anciens sites de Moab, d’Ammon et d’Edom mentionnés dans le Psaume 83 – des nations qui sont souvent mentionnées dans les prophéties de Daniel, aux temps de la fin. Il s’agit des peuples musulmans du Moyen-Orient !
Lorsque l’on comprend cette rivalité familiale qui a commencé avec Jacob et Esaü, cela nous donne une meilleure compréhension des conflits et des guerres perpétrés de nos jours par leurs descendants, en particulier au Moyen-Orient.
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