Arlitto Jeu 19 Nov 2020 - 16:04
Tradition et révélation
La gnose, comme connaissance révélatrice, et par conséquent comme connaissance salvatrice, est le processus intime par lequel la volonté du divin, qui habite en chacun de nous comme pneuma transcendantal, fait pression sur la psyché humaine dans un but très précis : la réussite de son auto réalisation.
C’est grâce à diverses « révélations ésotériques » que la Monade, non seulement, persuade son âme mais en plus qu’elle exerce sur celle-ci, de plein droit, un contrôle absolu.
Lorsque, par l’intermédiaire de ces révélations, l’âme arrive à savoir qui elle était, ce qu’elle est venue faire, où elle était, où elle a été précipitée, de quoi elle doit se libéré, ce qu’est naître, ce qu’est renaître, elle se trouve alors à un moment crucial car, se sachant perdue, elle coopérera avec le plan divin de son propre Être.
Le V.M. Samael Aun Weor nous expose ce qui suit : L’Être va de l’avant illuminant le chemin ; l’âme honteuse et repentie réagit selon sa compréhension tandis que l’Être, dans son aspect transcendant qui correspond à l’Éternel Féminin, élimine et crée un nouvel univers psychologique spécialement individualisé.
Ce processus révélateur est individuel et collectif car il touche non seulement une âme mais aussi toutes celles qui sont liées entre elles par les processus récurrents ou karmiques, bien que toutes ne trouveront pas ce chemin de retour à la lumière. Mais d’une certaine manière toutes ces âmes collaboreront, directement ou indirectement, sur cette scène si nécessaire au chemin de la réalisation intime.
Au fil du temps, toutes ces révélations ésotériques et tous les travaux accomplis par l’âme se transforment en doctrines philosophiques par le fait qu’elles sont transmises et absorbées dans une culture ou dans un endroit. Ce sont les pensées, les sentiments et les actions qui, bien qu’organisés avec grande logistique, n’auront plus rien à voir – par la suite – avec leur nature originelle. Car la révélation de la vérité gnostique se fait toujours de manière particulière dans un lieu et un temps déterminé selon les processus karmiques et causals entre l’âme et le monde. Cela explique sa nature élitiste.
Cela dit, il vaut vraiment la peine que nous définissions ce qu’est une « tradition gnostique » et combien il est facile de confondre celle-ci avec les spéculations philosophiques.
L’effet d’une révélation de ce qui est divin dans l’homme est – comme nous l’avons dit – individuel et collectif, graduel et progressif, centrifuge et centripète. Mais pour comprendre cela nous devons prendre en considération ce qui suit : depuis l’aube d’un jour cosmique, tous les principes intelligents, êtres divins ou Monades créèrent consciemment cet univers suivant un accord intelligent car ce serait impossible autrement. Par conséquent, lorsqu’il faut alors se libérer de ce même univers et de ses lois, l’opération est, d’une certaine façon, collective. Car bien que la révélation gnostique émane d’une Monade, sa portée et son effet interne agissent sur les autres Monades. Telle action ou opération exécutée dans le plus intime de l’esprit – l’Armée du Christ, Sabaoth ou Chokmah – est appelée « tradition » ou transmission d’un enseignement ésotérique par révélation. En définitive, là où il y a une révélation, il existe aussi une tradition, la révélation et la tradition ésotérique gnostique sont co-essentielles et co-existentielles. Extérieurement – il est facile de confondre la tradition ésotérique avec la spéculation philosophique à laquelle sont sujettes les révélations des grands maîtres gnostiques et de leurs disciples. Les voies orales et écrites, bien qu’elles soient dans un premier temps un moyen pour tendre un lien ou un pont de relations entre les Monades, seront par après – dans un deuxième temps – un mode exclusif de consultation nécessaire sur le travail à réaliser. Mais finalement ce qui compte véritablement, c’est la révélation graduelle et permanente en chaque individu et par conséquent en ceux qui participent aussi, de cette manière, par leurs propres processus intimes. Cette extension de l’enseignement est « tradition gnostique ».
Celui qui participe de la « révélation – tradition » née de l’Être est sans aucun doute un étudiant gnostique ; les autres étant des aspirants – une possibilité entre mille – ou dans le pire des cas des personnes sincères fourvoyées qui sont inconsciemment des ennemis en puissance. Mais toutes ces personnes sont nécessaires dans les processus vécus par l’initié, les uns étant un moyen pour se sacrifier pour l’humanité et les autres représentant la tentation qui sera toujours nécessaire sur le sentier probatoire à qui a reçu du Père le don de le connaître.
Nous offrons tous à l’authentique étudiant gnostique, consciemment ou inconsciemment, une scène en accord avec ses besoins spirituels. C’est pour cela que les institutions gnostiques sont si nécessaires. Le V.M. Samael Aun Weor et l’ensemble de ses étudiants gnostiques ont permis l’existence aujourd’hui, en cette fin de millénaire, d’un Mouvement Gnostique.
Mais une institution juridiquement légale n’est pas seulement un moyen de représentation d’un Mouvement Gnostique ; elle n’est pas non plus exclusivement un moyen de diffusion doctrinaire. Une institution est gnostique quand elle possède l’esprit de la « révélation – tradition » ; elle est alors essentiellement habilitée pour offrir l’aide véritable à l’étudiant élu par le Père.
La diffusion orale et écrite de l’œuvre du V.M. Samael Aun Weor est en marche depuis que celui-ci est passé par ses premiers processus initiatiques. Grâce à cela, il a été possible d’organiser et d’internationaliser ce Mouvement Gnostique contemporain. En plus de quatre décennies, les institutions gnostiques ont offert tout ce qui existe en matière d’information ésotérique en rapport avec le chemin initiatique. Ce labeur titanesque augmentera en rapport avec la demande et il se terminera le jour où les âmes appelées sur le chemin de la régénération cesseront leur quête intérieure. C’est ainsi qu’une « tradition » peut subitement disparaître de la scène publique.
Les associations gnostiques voient le jour en même temps que la diffusion doctrinaire, elles ont à la fois des écoles et des sanctuaires. C’est avec joie que les missionnaires gnostiques étudient et enseignent la sainte doctrine, ce qui est la tâche la moins difficile car elle gratifie au plus haut point l’esprit serviable qui a été appelé pour parcourir la voie initiatique.
Le maintien matériel des divers centres est indiscutablement la plus grande difficulté de ce chemin institutionnellement ésotérique car dans quasi toutes les occasions, il a conditionné le nommé « travail ésotérique » dans les différentes communautés.
Le chemin initiatique étant par nature exigeant, direct et révolutionnaire, il n’est pas possible d’en tirer une capitalisation économique. Pour être plus clair et plus direct, nous disons que la doctrine gnostique n’est pas rentable. C’est une crue réalité qui ne surprend personne car la Gnose n’est pas ni de ce monde, ni pour ce monde, bien qu’elle nous permette de comprendre la raison d’être de l’Être.
Il n’est pas normal que les missionnaires et communautés gnostiques, en essayant de résoudre une question existentielle, se penchent vers des systèmes philosophiques ou des méthodes pseudo ésotériques, ou dans le pire des cas qu’ils amputent ou qu’ils ajoutent des éléments externes qui ne font pas partie des fondements gnostiques originels de la « tradition – révélation ». N’est-ce pourtant pas ce qui s’est toujours passé dès l’origine des grandes religions où lamentablement, la balance finit par pencher en faveur de la subsistance matérielle de l’organisation ?
En s’établissant dans le monde tridimensionnel des formes, la « révélation – tradition » doit se suffire à elle-même intelligemment, cela tant que perdure la tradition et toujours avec austérité car, avant tout, la priorité est le chemin initiatique.
Les associations gnostiques – ou le Mouvement Gnostique – ne peuvent offrir à « l’étudiant » tout ce qu’il souhaite ésotériquement parlant car l’autoréalisation n’est pas un don de ce monde. Mais ce qui est concédé à « l’étudiant » est un des seuls moyens pour atteindre son but transcendantal : le former comme missionnaire gnostique. Ce qui suit est très important : Comment se forme un étudiant gnostique missionnaire à mener cette « tradition » née de la « révélation » ?
Le profil de « l’étudiant gnostique » est potentiellement celui de quelqu’un qui va dédier sa vie au sacrifice pour l’humanité c’est-à-dire celui d’un « missionnaire ». Le gnostique – missionnaire est fort et il porte en lui la tradition gnostique qui attend d’être correctement développée à travers la révélation intime de l’Être.
Rappelons que un « gnostique » est fondamentalement quelqu’un qui possède la Gnose. Nous avons dit que la Gnose est la « révélation – tradition » des vérités éternelles de l’Être. C’est cela même qui définit l’authentique gnosticisme universel de tous les temps.
Un gnostique est par excellence un « missionnaire » et sa mission est de maintenir la « tradition » gnostique vivante. Par la pratique des trois facteurs de la révolution de la conscience (la mort psychologique, la naissance alchimique et le sacrifice pour l’humanité), il maintien la « tradition » gnostique vivante pour lui et pour autrui.
L’adjectif gnostique découle du vocable grec « gnosis ». La« Gnosis/Gnose » représente tout ce qui est connu et inconnu. La raison en est très simple : la Gnose comme « révélation » et « tradition » est intemporelle, universelle et cette essence de l’Être du tout est profondément inconnue ou méconnue – connaissance absolue – dans son infinitude. Sa profondeur est sans limite. Rien ne définit mieux le but d’être du gnostique qui « connaît » qu’il n’y a pas de limites dans l’Être ou pneuma. Nous pouvons dire à la manière socratique : « Je sais seulement que je ne sais pas ». Car seul celui qui connaît son ignorance devant Agnotos Theos (du grec : le Dieu inconnu) peut être appelé « gnostique ».
L’ignorance de celui qui « ignore qu’il ne sait pas » est différente en comparaison à celle de celui qui sait ou qui a conscience « qu’il ne sait pas ». Ce dernier est véritablement un authentique étudiant de la Gnose qui oriente ses pas à la diffusion de ce merveilleux enseignement envers tous les êtres,.
Une fois défini ce que signifient la « tradition » et la « révélation » pour le véritable gnostique et la manière dont la « tradition – révélation » se transmet éternellement à travers les âges, nous approfondirons ensuite ce qui est appelé la Gnose classique par rapport à quelques dits « fondements gnostiques » qui constituent le « mythe gnostique ». Dans toutes les cultures ou la « tradition –révélation » a fleuri, le mythe se retrouve sous forme d’allégories, de récits, d’œuvres d’art royal et de traditions orales et écrites. Ces enseignements se submergent à nouveau dans le rêve profond de l’inconscience à cause de la dégénération de l’humanité actuelle.
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