Conversion ou apostasie ?
Comment, à l'époque moderne, les Églises voyaient ceux qui les quittaient pour l''Église adverse
Un rappel préalable est nécessaire pour éviter toute ambiguïté : le terme "conversion" n'est pas utilisé prioritairement, dans la France du XVIIe siècle, pour désigner un changement d'Église ou de religion, mais plutôt un "retournement" du cœur, provoquant un changement de vie à l'intérieur de son Église d'origine, le passage d'un christianisme de naissance ou d'habitude à une pratique réellement évangélique.
Quand le mot est utilisé pour désigner un changement de confession, il l'est de façon positive pour évoquer le cas de personnes qui "viennent" dans l'Église dont on fait soi-même partie.
Dans le cas de ceux qui l'abandonnent, on a recours à des expressions à connotations péjoratives telles que : « ceux qui abandonnent la foi », « ceux qui ont quitté notre Église », «qui ont passé de la nôtre à la religion adverse».
Les protestants alsaciens vont jusqu'à l'assimiler à « un blasphème contre les pères et mères ».
Le mot apostasie se rencontre dans ce sens, surtout dans la polémique, mais il est généralement réservé au chrétien qui abandonne la "vraie religion" (Furetière, 1690) pour une religion non-chrétienne : judaïsme ou "mahométisme".
Parmi les sermons catholiques des XVIIe ou XVIIIe siècle "sur la conversion des hérétiques" dans ce corpus exceptionnel que constituent les 99 volumes de la Collection des Orateurs sacrés, publiés par l'abbé Migne au milieu du XIXe siècle, on n'en trouve qu'un seul sur les 82 traitant de la conversion, plus deux discours ou avertissements pour des abjurations.
Certes, on pourrait craindre que l'éditeur ait choisi arbitrairement dans la production de l'époque classique, mais il n'a pu détourner complètement des flux qui auraient existé en abondance, ni en créer qui auraient été totalement absents. En outre, au moment où Migne publie, l'espérance d'une conversion des protestants n'avait pas été abandonnée, comme le montre la prolifération d'ouvrages apologétiques et particulièrement de récits de conversion, et il n'avait donc aucune raison d'oblitérer des sermons de controverse anti-huguenote.
Comment, à l'époque moderne, les Églises voyaient ceux qui les quittaient pour l''Église adverse
Un rappel préalable est nécessaire pour éviter toute ambiguïté : le terme "conversion" n'est pas utilisé prioritairement, dans la France du XVIIe siècle, pour désigner un changement d'Église ou de religion, mais plutôt un "retournement" du cœur, provoquant un changement de vie à l'intérieur de son Église d'origine, le passage d'un christianisme de naissance ou d'habitude à une pratique réellement évangélique.
Quand le mot est utilisé pour désigner un changement de confession, il l'est de façon positive pour évoquer le cas de personnes qui "viennent" dans l'Église dont on fait soi-même partie.
Dans le cas de ceux qui l'abandonnent, on a recours à des expressions à connotations péjoratives telles que : « ceux qui abandonnent la foi », « ceux qui ont quitté notre Église », «qui ont passé de la nôtre à la religion adverse».
Les protestants alsaciens vont jusqu'à l'assimiler à « un blasphème contre les pères et mères ».
Le mot apostasie se rencontre dans ce sens, surtout dans la polémique, mais il est généralement réservé au chrétien qui abandonne la "vraie religion" (Furetière, 1690) pour une religion non-chrétienne : judaïsme ou "mahométisme".
Parmi les sermons catholiques des XVIIe ou XVIIIe siècle "sur la conversion des hérétiques" dans ce corpus exceptionnel que constituent les 99 volumes de la Collection des Orateurs sacrés, publiés par l'abbé Migne au milieu du XIXe siècle, on n'en trouve qu'un seul sur les 82 traitant de la conversion, plus deux discours ou avertissements pour des abjurations.
Certes, on pourrait craindre que l'éditeur ait choisi arbitrairement dans la production de l'époque classique, mais il n'a pu détourner complètement des flux qui auraient existé en abondance, ni en créer qui auraient été totalement absents. En outre, au moment où Migne publie, l'espérance d'une conversion des protestants n'avait pas été abandonnée, comme le montre la prolifération d'ouvrages apologétiques et particulièrement de récits de conversion, et il n'avait donc aucune raison d'oblitérer des sermons de controverse anti-huguenote.