Hommage à notre Dieu ANẒAR, par Azal Belkadi lors de son concert au Théâtre de la Reine Blanche, à Paris le 29 décembre 2013. Texte d'Ameziane Kezzar ;
Je tombe des nues, je viens d'apprendre que ce dieu "Anzar" était une divinité que mes ancêtres berbères adoraient, et que, apparemment, un culte lui est encore rendu aujourd'hui par certains Kabyles d'Algérie.
D'ailleurs, quand j'étais petit je connaissais une chanson, "anzar anzar" que Yacoub doit aussi connaître et que je fredonnais naïvement
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Dernière édition par Arlitto le Sam 6 Avr 2024 - 7:12, édité 3 fois
On raconte que jadis, à l'époque où les animaux parlaient et où les dieux avaient une apparence humaine, Anzar, apparaissait après la pluie sous la forme d'un arc-en-ciel..Le rite se présente comme une mise en scène de la légende d'Anzar. Une jeune fille joue le rôle de "tislit bb-wanzar" : toilette et parure dues à une mariée, cortége nuptiale. Elle tient en main "a&enja" une louche et la procession chante des invocations a Anzar, le roi de la pluie, tout en quétant de porte à porte. On recoit ainsi semoule, viande, graisse, oignons etc...Arrivé dans un sanctuaire, le cortège s'arrête et les femmes préparent un repas cérémonial avec ce qui a été rassemblé. Tous les accompagnateurs y prennent part. Puis la "qibla", la voyante guérisseuse du village, dénude la fiancée, l'enveloppe dans un filet à fourrage, puis lui fait faire sept fois le tour du sanctuaire tenant la louche en main de façon à avoir la tête de la louche en avant comme si elle demandait de l'eau, tout en répétant : "ay at aman awit-d aman, nefka tarwiht i i t yev&an" Ô gens de l'eau, donnez de l'eau, nous donnons la vie a qui la veut. Entres autres chants, la fiancée répéte une incantation qui commence par le vers suivant : "nekk d tmurt ttakniwin" "Moi et la terre sommes co-épouses".
Anzar
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Dernière édition par Arlitto le Sam 6 Avr 2024 - 7:15, édité 2 fois
Anzar le dieu de la pluie revêt une importance particulière dans les croyances des peuples Berbères de l'antiquité. La tradition est néanmoins parvenue jusqu'à nous grâce aux anciens rites de "Tislit n Anzar" ou la fiancée d'Anzar. C'est un rituel de fertilité qui est toujours pratiqué dans certains villages amazighs. Nous présenterons d'abord la légende de la rencontre entre Anzar et sa fiancée et nous décrirons le rituel tell qu'il est pratiqué depuis les temps anciens.
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Dernière édition par Arlitto le Sam 6 Avr 2024 - 7:18, édité 2 fois
Tislit n w Anzar - Rituel Berber La fiancée de la pluie معتقدات أمازيغية- عروس المطر
Tislit n w Anzar La fiancée de la pluie عروس المطر
On raconte que jadis, à l'époque où les animaux parlaient et où les Dieux avaient une apparence humaine, Anzar, apparaissait après la pluie sous la forme d'un arc-en-ciel..Le rite se présente comme une mise en scène de la légende d'Anzar. Une jeune fille joue le rôle de "tislit bb-wanzar" :
toilette et parure dues à une mariée, cortége nuptiale. Elle tient en main "a&enja" une louche et la procession chante des invocations a Anzar, le roi de la pluie, tout en quétant de porte à porte. On recoit ainsi semoule, viande, graisse, oignons etc...Arrivé dans un sanctuaire, le cortège s'arrête et les femmes préparent un repas cérémonial avec ce qui a été rassemblé. Tous les accompagnateurs y prennent part. Puis la "qibla", la voyante guérisseuse du village, dénude la fiancée, l'enveloppe dans un filet à fourrage, puis lui fait faire sept fois le tour du sanctuaire tenant la louche en main de façon à avoir la tête de la louche en avant comme si elle demandait de l'eau, tout en répétant :
"ay at aman awit-d aman, nefka tarwiht i i t yev&an" Ô gens de l'eau, donnez de l'eau, nous donnons la vie a qui la veut. Entres autres chants, la fiancée répéte une incantation qui commence par le vers suivant : "nekk d tmurt ttakniwin" "Moi et la terre sommes co-épouses"
Tislit n w Anzar - La fiancée de la pluie - عروس المطر Traditions Amazighes Séculaires
Anzar fait partie de la nomenclature des prénoms amazighs masculins, adoptée en Algérie en 2013. Il s’agit d’un mot berbère qui signifie “pluie” et que l’on relève dans quelques dialectes : anzar, dans les parlers de Néfousa en Libye et Siouah en Égypte ; amzar à Ouargla ; anzar en chaoui et dans quelques parlers marocain : chleuh, rifain, Maroc central… En kabyle, anzar désigne les rogations de la pluie ou les invocations pour faire pleuvoir.
Selon la légende recueillie en Kabylie, Anzar, le génie de la pluie (ou dieu), habitait dans le ciel, commandant aux nuages, contrôlant les points et les cours d’eau de la terre. Un jour, alors qu’il descend sur terre, Anzar remarque une jeune fille qui se baignait toute nue dans l’eau d’une rivière. Il s’éprend aussitôt d’elle et veut l’emmener avec lui, dans le ciel. Comme elle refuse, il s’emporte et fait disparaître les eaux. La soif et la misère s’installent : il faut que la jeune fille accepte de le rejoindre pour que le cycle de l’eau soit rétabli.
Depuis, dit la légende, lorsque la sécheresse menace, on procède aux rogations d’Anzar : on choisit la plus belle fille du pays, on l’habille comme une fiancée, et on la promène, l’offrant à Anzar qui, en souvenir de son amour terrestre, ne manque pas de réagir, en envoyant la pluie.
En Kabylie, où la légende d’Anzar a été recueillie, et dans certaines régions du Maroc, les rogations de la pluie sont appelées tislit nw anzar, la fiancée de la pluie, terme par lequel on désigne aussi l’arc-en-ciel. Le rite d’Anzar est le fait exclusif des femmes. Dès que le spectre de la sécheresse se confirme, elles se réunissent et, sous la direction d’une matrone, choisissent une jeune fille, l’habillent en mariée et la font monter sur un âne.
Le cortège, suivi par les enfants, part quêter de la nourriture, et la procession grossissant de village en village, on se rend dans une mosquée ou dans un sanctuaire où on prépare à manger. La fiancée est dénudée et revêtue d’un filet à fourrage. Une louche à la main, elle supplie Anzar de donner la pluie. Les enfants chantent le couplet suivant : “Anzar, Anzar, Dieu abreuve la terre jusqu’aux racines !” Dans certaines régions, la fiancée de la pluie est battue par les enfants avec des branches d’ortie. L’objectif est de la faire pleurer pour que le ciel s’attendrisse et accorde la pluie.
Dernière édition par Arlitto le Ven 5 Avr 2024 - 19:54, édité 3 fois
Le 'Dieu Anzar' des Berbères veut des chants, des danses et de la joie et non pas d'Oulémas incultes.
Anzar dieu berbère de la pluie
Les berbères avaient une cosmogonie très particulière, qui repose sur des principes fondamentaux comme Le Temps du rêve, et qui débouche sur une sorte d'animisme très respectueux de la nature.
Un héritage, un patrimoine et legs culturel et social plurimillénaire que partagent les habitants de l’Afrique du nord et du pourtour méditerranéen (Maroc, Tunisie, Libye et même l’Égypte et les îles Canaries).
Anzar est un dieu Berbère (n Imaziɣen) d'Afrique du nord, dieu de la pluie et de l'eau, qui tenait un rôle prépondérant dans la mythologie et la religion des Berbères, comme c'était le cas de tous les dieux de la pluie dans les religions Mésoamérique, Mythologie grecque, Romains, et Égypte antique...
Anzar : Coutume Berbère. Un rite ancien de Kabylie afin que la pluie tombe du ciel pour arroser la nature et les plantes...Il était un temps où l'absence de pluie était bien plus dramatique. Les occupants des hameaux de la montagne de Sidi Ali Bounab, vivaient exclusivement d'agriculture et d'élevage. Dès que la pluie tardait à venir, c'était la panique. Les sources risquaient de se tarir et les récoltes compromises. Il n'y avait ni barrages ni retenues collinaires. La vie dans ses hameaux perchés, était rythmée et n'était possible que par la pluie.
On raconte que jadis, à l'époque où les animaux parlaient et où les Dieux avaient une apparence humaine, Anzar, apparaissait après la pluie sous la forme d'un arc-en-ciel.
Le rite se présente comme une mise en scène de la légende d'Anzar. Une jeune fille joue le rôle de "tislit bb-wanzar" : toilette et parure dues à une mariée, cortège nuptial. Elle tient en main "a&enja" une louche et la procession chante des invocations a Anzar, le roi de la pluie, tout en quétant de porte à porte. On reçoit ainsi semoule, viande, graisse, oignons etc...Arrivé dans un sanctuaire, le cortège s'arrête et les femmes préparent un repas cérémonial avec ce qui a été rassemblé. Tous les accompagnateurs y prennent part. Puis la "qibla", la voyante guérisseuse du village, dénude la fiancée, l'enveloppe dans un filet à fourrage, puis lui fait faire sept fois le tour du sanctuaire tenant la louche en main de façon à avoir la tête de la louche en avant comme si elle demandait de l'eau, tout en répétant : "ay at aman awit-d aman, nefka tarwiht i i t yev&an" Ô gens de l'eau, donnez de l'eau, nous donnons la vie a qui la veut. Entres autres chants, la fiancée répète une incantation qui commence par le vers suivant : "nekk d tmurt ttakniwin" "Moi et la terre sommes co-épouses".
Anzar-La fiancée de la pluie-Tradition Kabyle
Le rite
À l’époque où se durcit la terre, et que se présente ce que l’on nomme ‘sécheresse’, les vieilles se réunissent pour fixer le jour où elles célébreront Anzar. Au jour dit, toutes (les femmes), jeunes et vieilles, sortent, accompagnées des jeunes garçons, et elles chantent :
''Anzar ! Anzar ! Ô Roi, fais cesser la sécheresse, et que le blé mûrisse sur la montagne comme aussi dans la plaine..''
Autrefois on escortait processionnellement une jeune fille pubère et de plus gracieuse. On lui mettait le henné et on la parait des plus beaux bijoux : bref, on en faisait une ‘fiancée’. La matrone du village, femme aimée de tous et de conduite irréprochable, devait procéder elle-même à la toilette de ‘la fiancée d’Anzar’. Ce faisant, elle ne devait pas pleurer, sinon on aurait pu penser qu’elle ne donnait pas de bon cœur à Anzar sa fiancée. Elle remet à la jeune fille une cuiller à pot (aghenja) sans aucun ornement qu’elle tiendra à la main. Puis la matrone charge ‘la fiancée d’Anzar’ sur son dos.
Celle-ci, la louche en main, ne cesse de redire : ''Ô Anzar, la louche est sèche, toute verdure a disparu. Le vieillard est voûté par les ans, la tombe l’appelle à elle. Mon ventre est stérile et ne connaît pas de progéniture. Ta fiancée t’implore, ô Anzar, car elle te désire.''
Un immense cortège les accompagne composé des gens accourus du village qui les suivent par derrière. À chaque seuil devant lequel passe le cortège, de nouveaux membres se joignent à lui et chantent eux aussi :
''Anzar ! Anzar ! Ô Roi, fais cesser la sécheresse, et que le blé mûrisse sur la montagne comme aussi dans la plaine…''
Sur le trajet de la procession on offre semoule, viande fraîche ou séchée, graisse, oignons, sel… Et les familles ainsi visitées jettent de l’eau sur les têtes, s’efforçant surtout d’atteindre la fiancée que le cortège emmène avec lui.
Une fois arrivées à la mosquée ou à l’un des sanctuaires (du village), les femmes déposent la fiancée. Puis elles se mettent à faire cuire ce qu’elles ont recueilli de porte en porte : huile, oignons… Et tous les accompagnateurs prennent part à ce repas. Celui-ci terminé, on lave sur place les ustensiles et on jette l’eau dans la rigole.
Après quoi, la matrone enlève ses habits à la fiancée, et la laisse nue comme au jour de sa naissance. La jeune fille s’enveloppe d’un filet à fourrage – et ceci signifie qu’il n’y a plus ni verdure ni rien de ce que produit la terre ; bref, que les gens en sont réduits à manger de l’herbe. Puis elle fait sept fois le tour du sanctuaire, tenant la louche en main de façon à avoir la tête de la louche en avant comme si elle demandait de l’eau. Tout en tournant, elle répète :
''Ô vous, Maîtres des eaux, donnez-nous de l’eau… J’offre ma vie à qui veut la prendre.'' C’est pour cette raison qu’on la nomme ‘la fiancée d’Anzar’. Quand la jeune fille ainsi offerte à Anzar a terminé sa giration autour ou du sanctuaire, elle dit : ''Je regarde la terre : la face en est dure et sèche. Pas une goutte d’eau dans le ruisseau. L’arbrisseau des vergers s’étiole. Anzar, viens à notre secours, tu ne peux nous abandonner, ô Noble. J’entends le gémissement de la terre pareil à celui du prisonnier plein d’ennui. Pas une goutte ne suinte des outres, le limon est rempli de crevasses. Je me plie à ta volonté ô Anzar, car devant toi je ne suis rien. L’étang se vide et s’évapore, il devient le tombeau des poissons. Le berger reste tout triste maintenant que l’herbe est flétrie. Le filet à fourrage est vide, il a faim… il m’étreint comme ferait une hydre.''
Après quoi les femmes réunies dans le sanctuaire entonnent le chant que voici :
'''Ô Anzar au cœur généreux, le fleuve n’est plus que sable desséché. La clef, c’est toi qui la possèdes, de grâce, libère la source. La terre agonise injecte son sang jusqu’en ses racines. Ô Roi, ô Anzar, notre Mère la terre est sans force Elle patiente, elle compte sur toi, comme elle a accepté de toi le manque de nourriture. Remplis la rivière de ta sueur et la vie triomphera de la mort. ÔAnzar, ô puissant, Toi qui donnes la vie aux hommes, délivre-les de leurs liens, Toi le remède des blessures. La terre attend, livrée comme une jument, toute à la joie de ta venue. Ô Anzar, fils du (ou de) géant, Toi qui vis parmi les étoiles. Notre gratitude te sera acquise évidemment si tu nous donnes de l’eau. Ô Anzar, ô Roi, Toi dont le charme est sans égal, tu as épousé une jeune fille, perle précieuse, à la chevelure souple et lisse. La voici, donne-lui des ailes, et foncez vers le ciel : allez, À cause d’elle, parée de fine étoffe, tu peux dire aux assoiffés : buvez !'''
Cependant, quelques jeunes filles en âge d’être mariées, s’assemblent auprès de la fiancée toujours nue, pour le jeu dit ‘zerzari’ qui se pratique avec une balle de liège. Elles se groupent dans un endroit plat, non loin du sanctuaire. Munies chacune d’un bâton, elles se disputent la balle, jusqu’à ce que cette balle tombe dans le trou préparé pour la recevoir. Pendant ce temps là fiancée répète :
''La terre et moi, nous sommes co-épouses, nous avons épousé un homme sans l’avoir vu. Nous ne sommes ni infirmes, ni stériles, mais la clef est bloquée dans la serrure. Nos seins ne donnent pas de lait : comment du reste le pourraient-ils ?'' Lorsque la balle a pénétré dans le trou, elle dit :
''Je tends la main devant moi, je ne trouve que le vide. Ma main cherche derrière moi, et ne trouve que moi-même. Rien ne me retient que moi-même… ô Anzar, ô Roi très bon, ma vie m’est précieuse… mais s’il la veut qu’il la prenne !''
Les jeunes filles qui ont pris part au jeu avec elle, répondent :
''Nous avons atteint notre but : la balle est à sa place. Le Roi est descendu sur la terre : la fiancée s’est soumise et l’a accepté. Ô Roi, donne-nous de la pluie, tu le vois, notre terre est assoiffée. Alors elle nous donnera bonne récolte, comme vous-même avez donné progéniture.''
La balle est enterrée dans le trou creusé pour elle avant le jeu. Toutes les femmes regagnent le village avant le coucher du soleil. On peut être assuré que peu de jours après la célébration d’Anzar, la pluie se met à tomber.
Mais de nos jours, ce n’est plus une vraie mariée, parce qu’un chef l’a refusé autrefois : il a en effet refusé qu’une jeune fille se retrouve nue au cours du rite. Depuis on pare une louche que l’on appelle « la fiancée d’Anzar » [paragraphe traduit du kabyle par Fatiha Lasri].
À l’époque où les familles des At-Qasi et des At-Djennad se battaient contre les Turcs, les Marabouts mirent fin à l’ancienne procession (telle qu’elle vient d’être décrite). Ainsi nous l’ont racontée nos aïeules. Malgré cela, certains villages continuèrent la procession ‘ancienne manière’ ; d’autres la cessèrent immédiatement par peur de la malédiction des Marabouts. Dans ce dernier cas ils se contentent de transporter processionnellement la seule cuiller à pot, magnifiquement ornée au préalable comme une fiancée. Le rituel est à peu près le même, hormis bien sûr la dénudation qui n’est pas nécessaire. Le repas terminé, ce sont les jeunes filles qui se livrent au jeu de ‘zerzari’.
La célébration terminée, la louche sera reprise par son propriétaire qui la mettra de côté pour une prochaine célébration.
Les Berbères avaient leurs propres divinités, mais comme ils ont toujours en contact avec les autres peuples méditerranéens, ils ont aussi connu des influences des croyances Egyptienne, Grecques, Phéniciennes, Romaines. ils ont aussi exercé leur influence sur ces croyances. N’oublions pas que la terre berbère est associée depuis la plus haute antiquité à la Grèce, puisque Platon y situe l’Atlantide. C’est là que le titan Atlas fut condamné à porter la charge du monde, que c’est là qu’Hercule vainquit le géant Antée, etc. C’est aussi là que selon les Grecs, est née Athéna la fille de Zeus, sur les rives du fleuve Triton. Nombreux sont les auteurs grecs de l’antiquité qui ont évoqué ne serait-ce que dans une ligne, cette partie occidentale de ce qu’ils appelaient alors la Lybie.
(À la découverte du dieu Bélier dans la mythologie Berbère, Amon !).Les Berbères (Imazighen/Amazigh) - D'où viennent-ils ?
Les Juifs Berbères
L’histoire des Juifs Berbères se confond et se croise avec celle des Berbères, pour de multiples raisons que nous allons tenter de vous exposer d’après de nombreux travaux de recherche effectués par des spécialistes éminents. Les bases de cette étude passionnante repose essentiellement sur « Les Berbères » de Jean Servier, éditions PUF Que sais-je ? et sur l’admirable « Histoire des Juifs en Afrique du Nord » de André Chouraqui, éditions Hachette.
Tout ce qui touche à l’origine et à l’histoire des Berbères concerne aussi l’origine des populations juives d’Afrique du Nord, que nous sachions que des tribus berbères juives eurent existé en nombre, ne nous donne encore pas toutes les clés de compréhension de l’origine de leur existence, ni surtout de leur conversion hypothétiquement massive. Ce dont nous sommes assurés c’est qu’elles ont existé, résisté farouchement, parfois régné, et persisté sur toute l’Afrique du Nord, de la mer aux confins de l’Afrique, certains nomades, d’autres sédentaires, mais tous berbères.
« Maintenant le fait réel, fait qui nous dispense de toute hypothèse, est ceci : les Berbères sont les enfants de Canaan fils de Cham, fils de Noé...ils reçurent leur judaïsme de leurs puissants voisins, les Israélites de Syrie. Ainsi que nous l’avons déjà énoncé en traitant des grandes divisions de l’espèce humaine. Leur aïeul se nommait Mazigh, leurs frères étaient les Gergéséens (Agrikech) ; les Philistins, enfants de Casluhim, fils de Misraim, fils de Cham, leur était apparentés. Le roi chez eux, portait le titre de Goliath (Djalout). Il y eut en Syrie, entre les Philistins et les Israélites, des guerres rapportées par l’histoire, et pendant lesquelles les descendants de Canaan et les Gergéséens soutinrent les Philistins contre les enfants d’Israël. Cette dernière circonstance aura probablement induit en erreur celui qui a fait de Goliath un Berbère, alors qu’il faisait partie des Philistins, apparentés aux Berbères . On ne doit admettre aucune autre opinion que la nôtre ; elle est la seule qui soit vraie et de laquelle on ne peut s’écarter."
Agurzil, appelé aussi Gurzil est dans la mythologie berbère le dieu de la guerre, une divinité symbolisé par la tête du taureau, fils d'Ammon.
Son symbole a été pris par la reine berbère Dihya (Kahina) dans ses batailles contre les arabes.
ici, un lien plus complet sur la mythologie berbère et les croyances berbères : Croyances berbères En Libye se trouve un temple qui est peut-être dédié à Gurzil — d'où pourrait provenir le nom de la cité.
Les divinités guerrières des Berbères étaient Gurzil et Ifri. Lors de chaque événement majeur, la reine Dihya faisait venir, en guise de représentation de son dieu, une statue géante avec une tête de taureau. Pour ses nombreux combats, une simple tête de taureau, emportée par des hommes de foi (et d’épée !), suffisait à rappeler sa suprématie à ses troupes. Cet emblème royal concourait à affirmer la majesté de son règne sur un grand pays et témoignait de l’ampleur de sa puissance face à l’ennemi. Ce qui équivalait à une couronne aux armoiries sacrées rattachées aux desseins divins de Gurzil.
Plus près de chez-nous, cette croyance parait s’être pareillement développée dans l’actuel Maroc. Les rares informations existant à ce sujet révèlent, en effet que Gurzil a trôné sur un certain nombre de tribus du royaume d’Antée. Cette hypothèse est plus que vraisemblable chez nos cousins Louatas (Levathes) entre autres.
Jérin, roi de ces rudes Nomades, était un chef de guerre de qualité bien que l’Histoire des Hommes l’ait très peu retenu. Il régnait sur un territoire semi désertique qui était l’objet de multiples agressions. Tout comme la Kahina, à plusieurs milliers de kilomètres pourtant, le roi Jérin ne se déplaçait jamais sans son diadème divin : une tête de taureau représentant le dieu Gurzil. Le vieux nomade a très rapidement bénéficié de la consécration absolue de la part des religieux Louatas : il était devenu prêtre, un représentant de dieu sur terre, le lieutenant de Gurzil. Il était ainsi le plus haut personnage après le tout puissant. Jérin fut tué dans une bataille contre les Byzantins car il s’obstinait à défendre la statue de Gurzil. Il ne subsistait plus aucun intermédiaire entre le prince du désert et le bienfaiteur. A l’image de la reine Chawie (des Aurès), il était investi de la bénédiction et de l’infinie puissance céleste.
Dernière édition par Arlitto le Mer 14 Fév 2024 - 11:23, édité 3 fois
Le "Dieu" de la pluie issue des croyances et des traditions Berbères.
Anzar : le dieu de la pluie : Anzar, une tradition ancestrale berbère. «Autrefois, il y a bien longtemps, aux temps où les dieux prenaient la forme des hommes, vivait dans un village perché une belle jeune femme pubère qui brillait de sa beauté sur terre comme brille la lune dans une nuit palpitant d’étoiles.
La belle fille avait l’habitude de se baigner dans la rivière à l’extérieur du village comme elle était née. Elle devenait encore plus belle grâce à l’eau qui coulait sur ses rondeurs. Elle était tellement belle qu’Anzar, le dieu des eaux, tout en haut, dans son trône, ne pouvait plus se retenir; il se métamorphosa en un beau jeune homme.
Des envies indomptables étaient nées dans son cœur. Un jour, n’en pouvant plus d’ainsi se dissimuler toujours au lointain dans un immense arc-en-ciel dont le premier pied est dans la montagne lointaine et le deuxième plongé à l’endroit où s’embrassent l’horizon avec la mer, il chuchota ses plus beaux friselis dans l’oreille de la pubère, fit couler une mousse soyeuse sur son corps voluptueux, s’ébattit comme jamais de ses eaux frissonnantes au contact de son corps, mais en vain, la pubère ne pouvait savoir ni n’y prêtait une quelque attention.
Alors, le lendemain, Anzar, en maitre incontesté des eaux, prenant la forme d’un homme, apparut à la fille qui, surprise et épouvantée, enfouit son corps sous l’eau. Anzar s’excusa de l’intrusion mais ne put s’empêcher de lui dire :
Anzar lorsqu'il apparut à la nubile. Que n’ai-je effrangé comme nuages. Que n’ai-je arpenté comme univers. Que n’ai-je fendu comme cieux. Pour venir enfin quémander ta fortune. Ou alors de la terre des hommes.
Je retirerai mes perles et mes eaux. Comme on retire le jour de la nuit. Me reconnais-tu enfin ma déesse? Je suis Anzar le dieu de la pluie. »
«La jeune nubile, intimidée et confuse, répondit en éludant le regard d’Anzar où baignait un arc en ciel et brillait une bruine dorée :
Ô maitre et dieu qui règne sur les eaux,Toi qui fais le beau et le mauvais temps. Je ne puis que succomber à ton désir. Mais, sais-tu, j’ai peur des «Qu’en dira-t-on! »Et puis, je ne puis avoir le ciel comme demeure »
«Sur ce, penaud, interdit, chagriné, Anzar, le dieu des eaux, fondit dans les eaux; il venait de se retirer dans son trône, là haut, tout en haut, dans un quelque ciel inatteignable. La jeune fille était loin de savoir que c’était en effet l’ultime manifestation du dieu des eaux. Elle a pourtant prié pour qu’il revienne sur sa décision; elle le supplia tant et tant de fois, mais en vain… Avant même qu’elle ne se rhabille, la rivière où il se baignait n’était déjà que galets et poussières.»
«Le lendemain, les hommes se réveillèrent sur les fontaines qui tarirent, les rivières qui n’émirent plus un murmure; il n’en restait plus que des galets qui on dirait n’avaient jamais bu une goutte de pluie; une sécheresse jaune vint de ses crocs à bout des prairies verdoyantes et des forêts luxuriantes; les arbres s’échinèrent, le blé fana, les maisons n’abritèrent plus que des mines sombres qui auguraient de pires temps à venir. Bientôt, il ne resta plus rien dans le silo pour le mettre sous la dent. La malédiction rôdait partout de son visage émacié, de ses loques noires et haillonneuses. C’est ainsi que la jeune nubile, n’en pouvant plus de taire le pesant secret, alla tout raconter à sa mère qui fit vite à son tour de raconter à son époux la visite d’Anzar pour sa fille.
La nouvelle se répandit dans tout le pays. Dès le lendemain arrivèrent de tous les villages des processions d’hommes et de femmes chargés de biens et de présents pour supplier la belle jeune femme d’accéder à la demande d’Anzar afin que coule la vie à nouveau et que ne rôdaille plus la terrible malédiction. »
«La jeune fille fut parée par la matrone du village, une vieille dame chaste et respectée. Elle l’habilla d’une robe de soie chatoyante, la parfuma de l’eau de fleurs rares et lui apprit la prière d’Anzar. » Ô Anzar, ¸Ô Anzar dieux de la pluie. Fruits mûrs es-tu sur notre olivier. Printemps exubérant dans la branche de notre figuier. Ne peux-tu à nouveau faire chanter le ruisseau. Qu’en ta bénédiction les rivières hurlent.
Les fontaines glougloutent les forêts ululent. Viens à présent que je te dédie ma jeunesse!
« La jeune femme suivie d’un grand cortège, où l’on entendait les rires des enfants, des youyous, des chants nuptiaux, le sourire rayonnant sur sa son visage, fut élevée sur la crête d’où l’on pouvait surplomber l’arc-en-ciel. Soudain, quand la jeune femme finit de réciter la prière, un magnifique arc-en-ciel se dessina au lointain et la happa soudainement. On sut alors qu’Anzar, ainsi que dû, était revenu prendre sa fiancée qui habitait désormais dans sa demeure au ciel. Aussitôt après, les nuages s’assombrirent, les rivières firent couler leurs serpents repus qui chatoient en dévalant la montagne, la verdure habilla à nouveau les collines, le duvet escalada les arbres d’où émanèrent bientôt de doux ramages et de tendres gazouillis; la malédiction fut chassée loin de la terre des hommes et des bêtes.»