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VLS - Volume de la Loi Sacrée
L'une des trois grandes lumières de la Franc-Maçonnerie, la Bible dans la plupart des cas.
Introduction : En cours d’initiation le futur Apprenti va être amené à prêter serment sur les Trois Grandes Lumières de la Franc Maçonnerie que sont l’Equerre, le Compas et le Volume de la Loi Sacrée ; après les trois voyages c’est là l’un des premiers devoirs à accomplir et le futur Apprenti s’en souviendra toujours outre la grande et riche quantité d’informations qu’il essaie de retenir de cette mémorable journée. De ces Trois Grandes Lumières il m’est demandé de m’intéresser plus particulièrement au Volume de la Loi Sacrée, Grande Lumière sur laquelle sont posées d’ailleurs les deux autres.Les Livres de Loi Sacrée dans le Monde : La notion de Loi Sacrée est immémoriale et l’on retrouve ainsi des volumes de Loi Sacrée très anciens, vrais ou mythologiques, sous forme, d’abord de tables (de pierre ou d’argile), puis de volumen (rouleau de papyrus, puis de parchemin) puis de codex avec :
En Crête : Minos qui gravit le mont Dikta où Zeus lui donna les lois Sacrées
En Egypte : Mises qui porte les tables sur lesquelles sont gravées les Lois de Dieu
En Judaïsme et Chrétienté : Moïse qui gravit le mont Sinaï où Dieu lui dicta les Tables de la Loi (les Dix commandements), mais aussi le Livre de la Sagesse (ou Sagesse de Salomon), la Septante (version du Tanakh, Bible hébraïque en langue grecque) - ces deux derniers livres ayant été rédigés en Egypte, vraisemblablement à Alexandrie.
En Inde : Les Lois de Manou (repris par les Vedas)
En Grèce : il y a eu les Lois Sacrées des cités grecques.
En Australie : La Loi Sacrée Anangu
Chez les Kabbalistes : La Torah qui est l’ancien Testament est un livre de Loi Sacrée, commenté par le Sefer Ha Zohar (Livre de la Splendeur).
Bien d’autres livres de lois Sacrées existent et la Franc-Maçonnerie ne les ignore d’ailleurs pas et c’est pourquoi le terme maçonnique « Volume de la Loi Sacrée » « Volume of the Sacred Law » naquit aux Indes au milieu du XIXème siècle, quand les juridictions anglo-saxonnes commencèrent à recevoir des musulmans, des hindous, des parsis, des sikhs, et que l’on dut faire prêter serment à ces nouveaux membres non sur la Bible, mais sur les Livres Saints de leurs religions respectives.
C’est ainsi que la Franc-Maçonnerie admit, en plus de la Bible, d’autres Livres Traditionnels qui sont : les Védas de l'Hindouisme, le Tripitaka du Bouddhisme, le Coran des musulmans, le Tao Te King des Taoïstes, les Quatre Livres de la doctrine de Koung-Fou-Tseu (latinisé Confucius), le Zend Avesta du Zoroastrisme.Histoire du volume de la loi sacré : L’histoire des relations de la Bible et de la Franc-maçonnerie au cours de ces derniers siècles a été très mouvementée.C’est à l’occasion du serment que la Bible, les Ecritures, voire les Evangiles, peut-être l’Evangile de Saint Jean, furent d’abord présents en Loge, bien qu’il faille attendre plusieurs siècles avant que cela soit clairement attesté par un manuscrit.Vers 1268 : manuscrit du Livre des Métiers d’Etienne Boileau, prévôt de Paris : « Le maître qui garde le métier doit faire jurer à l’apprenti sur les Saints Évangiles, qu’il se conformera aux usages et coutumes du métier ».En 1370 : le serment, le Livre, et la loge apparaissent ensemble dans l’ordonnance de la Cathédrale d’York ; rien n’indique expressément que le Livre sur lequel le maçon d’York prête serment soit la Bible, mais à cette époque, dans l’Europe chrétienne, le Livre désigne le plus souvent les Saintes Ecritures.En 1390 : le quatorzième point du manuscrit Regius étend l’obligation de serment à tous les maçons du royaume Outre Manche.En 1455 : Impression de la Bible à quarante deux lignes.En 1583 : dans un manuscrit d’origine anglaise Grand Lodge 1, on commence à trouver plus de précisions sur la prestation du serment. Il s’agit d’une phrase en latin, que l’on retrouvera pendant plusieurs siècles dans de nombreux manuscrits d’origine anglaise : « Alors l’un des anciens tient le livre, et ils poseront la main sur le livre, et alors on doit lire les devoirs ».
La prière finale, « votre salut éternel est en votre pouvoir par ce livre qui est en votre main. Amen, ainsi-soit-il ». Laisse à penser que ce livre ne peut être que la Bible. En 1696 : Un manuscrit écossais des archives d’Edinburgh apporte la première confirmation précise de l’utilisation de la Bible en Loge. Ce document, qui porte le titre « Quelques questions à propos du mot de maçon – 1696 » décrit la manière de donner le mot de maçon : « Tout d’abord vous devez faire agenouiller la personne qui va recevoir le mot…vous lui faites prendre la Bible et, posant sa main droite dessus, vous devez l’exhorter au secret… » C’est là, la confirmation du serment sur la Bible, et on pourrait même se demander si elle n’est pas ouverte à l’évangile de Saint Jean en lisant la manière dont ce manuscrit décrit l’entrée du nouvel apprenti : « Me voici, moi le plus jeune et le dernier apprenti entré, qui viens de jurer par Dieu et par Saint Jean ». On retrouve également cette même phrase dans le manuscrit Sloane de même que dans le manuscrit Chetwood Crawley, deux autres manuscrits écossais.
Entre 1724 et 1730 : Les manuscrits et divulgations maçonniques comme le manuscrit Wilkinson précisent et fixent les modalités du serment et confirment la présence de la Bible en Loge : « Quels sont les meubles de la Loge ? La Bible, le compas et l’équerre ».
En 1726 : Dans le manuscrit Graham « Je reconnais que vous êtes entré, maintenant je vous demande si vous avez été élevé ? Oui je l’ai été. Dans quoi avez-vous été élevé ? J’ai été élevé dans la science de nos originels tant par la tradition que par l’Ecriture… » En 1711 : Dans la manuscrit Dumfries les « meubles » de la Loge deviennent « les trois colonnes ».
En 1760 : Dans les Trois Coups Distincts (The Three Distincts Knocks ) quiest l'une des plus grandes divulgations de la tradition maçonnique anglaise. (Une divulgation est un texte destiné au grand public) les « Trois Colonnes » deviennent les « Trois Grandes Lumières » pour la première fois, avec cette précision : « La Bible pour diriger et gouverner notre foi ; l’équerre pour mettre nos actions d’équerre ; le compas pour nous maintenir dans de justes bornes envers tous les hommes, particulièrement envers un frère ». Le XIXème siècle trouvera ces rituels inchangés à un détail près : la Bible ne gouverne plus notre « foi », elle « règle et gouverne notre loi » on se rapproche alors du vocable « Volume de la Loi Sacrée ».
En 1829 : La Bible a disparu du Rituel, sous l’égide du Suprême Conseil de France elle est remplacée sur l’autel des serments par les Statuts Généraux de l’Ordre.En 1875 : Le Convent de Lausanne du Rite Ecossais Ancien et Accepté exprime au monde sa vision spirituelle dans une proclamation, rédigée de la main d’Adolphe Crémieux, dans un discours ultérieur le Grand Commandeur et Grand Maître du Rite Écossais Adolphe CREMIEUX développe cette vision « La religion maçonnique n’est pas ce qu’on appelle une religion. La franc-maçonnerie les admet toutes, elle n’en repousse aucune… Soyez catholiques, protestants, juifs, mahométans, la Maçonnerie ne vous le demande pas… Le spiritualisme est donc le fond réel de la Maçonnerie ». La Bible n’est plus ouverte en loge, mais le franc-maçon du REAA acquiert une spiritualité.
Le 18 Septembre 1953 : sous le titre La Maçonnerie universelle et la Grande Loge de France, le convent de la grande Loge décidait d’inclure dans ses constitutions la présence sur l’autel des serments du Volume de la Loi Sacrée. Le Frère rapporteur, Etienne GOUT, argumentait ainsi : « cette réforme ne sera qu’un simple retour à la tradition autrefois observée par l’écossisme français, et la présence sur l’autel du Volume de la Loi Sacrée n’implique, pour les Maçonneries qui l’admettent, aucune obligation de croyance à un principe religieux déterminé ».
C’est ainsi que les rituels successifs imprimés depuis par la Grande Loge de France, jusque et y compris le rituel de 1984, encore en vigueur dans les années 90, consacrent le serment de l’apprenti « sur les trois grandes lumières de la franc-maçonnerie : le Volume de la Loi Sacrée, le Compas et l'Equerre » et précisent que « Le Volume de la Loi Sacrée peut-être ouvert à tout endroit. Si ce volume est la Bible on l'ouvre de préférence à II Chroniques 2-5 ou à I Rois 6-7 où il est question de la construction du Temple de Salomon… »
Enfin c’est seulement au tournant du XXIème siècle que le rituel de la Grande Loge de France précisera : « Les Trois Grandes Lumières sont constituées par : le Volume de la Loi Sacrée (à la Grande Loge de France c’est la Bible), le Compas et l’Equerre… Le Volume de la Loi Sacrée sera obligatoirement ouvert pendant les Travaux au Prologue de l’Evangile de Saint-Jean ». Sens symbolique du Volume de la Loi Sacré : Le Volume de la Loi Sacrée est placé sous l’équerre et le compas. Il représente la loi écrite que l’on respecte, car elle est sacrée. Lors du rituel d’ouverture des travaux, le frère expert dispose les Trois Grandes Lumières sur l’autel des serments ; notamment il ouvre le Volume de la Loi Sacrée au Prologue de l’Evangile de Saint Jean. Ce faisant il « ouvre » le V\ L\ S\ ce qui veut aussi dire que ce qui est dans le livre peut être scruté, observé et non plus caché comme lorsqu’il était fermé. Il n’est que le symbole de la Loi et n’est pas la Loi universelle, car son contenu peut changer lorsque l’on change de volume. Il n’est donc Loi Sacrée que parce que celui qui y fait référence le considère comme telle. Cette croyance ou cette certitude est personnelle et ne peut être imposée.
Je ne vais pas écrire les 18 versets que contient le prologue de l’Evangile selon Jean mais la lecture de celui-ci incite l’apprenti à méditer sur ce raccourci : Il y a la Parole que l’on peut nommer le Verbe, le Verbe donne la Lumière et la Lumière donne la Vie mais le Verbe est Dieu. Le Volume de la loi sacrée est un symbole fort. Il est support de la liaison entre l’homme et Dieu. Il dicte les règles de bonnes conduites. Il normalise les règles sociales. Il est la mémoire des ancêtres et des valeurs du passé. Il est le rituel des pratiques religieuses. Il est la mémoire du monde au travers de ses mythes. Ceci est vrai quel que soit le Livre Traditionnel retenu. Le Volume de la Loi Sacrée et moi : J’ai été élevé dans un environnement chrétien et la présence de la Bible comme Volume de Loi Sacrée ne m’a évidemment pas choqué. Toutefois je m’étais décrit devant vous, lorsque j’étais encore profane, comme un agnostique.
Mon apprentissage au sein de cette Loge de St Jean m’a permis de me resituer de façon plus précise dans le vaste domaine de la spiritualité et je crois pouvoir affirmer aujourd’hui que je suis adogmatique terme qui me convient mieux qu’agnostique. En effet ce qui m’a toujours gêné pour ne pas dire choqué en religion est cette prédominance d’un dogme, d’une vérité absolue propre à chaque religion comme si celle d’à côté n’avait pas de valeur, n’était qu’hérésie. Je n’ai jamais compris pourquoi on pouvait se battre au nom d’une religion alors que toute religion ne devrait prôner que l’amour de son prochain, toute ethnie confondue. Je n’ai jamais compris que l’on puisse se dire fervent croyant et accomplir des actes qui ne respectent pas les plus élémentaires règles de droiture. Les exemples historiques en matière de guerres de religion ne manquent pas et ce n’est pas le sujet mais très tôt, pour moi, il était évident que si Dieu existe (là c’est encore mon côté agnostique qui ressort mais je devais être un APP : Agnostique Provisoire en Pratique) ce devait être le même pour tous. Mon apprentissage en Franc-Maçonnerie m’a permis de découvrir le Grand Architecte de l’Univers, et, pour la première fois je me suis rendu compte que l’on pouvait effectivement parler d’un Créateur de toute chose sans être obligé de passer sous les Fourches Caudines de quelque religion que ce soit. Au contraire cette approche permet à chacun de se positionner en fonction de ses convictions sans jamais entrer en conflit avec quelque frère que ce soit. Cela me convient parfaitement car au-delà de toute croyance je me suis toujours dit que la matière et la notion d’espace-temps relevait bien d’un Créateur. En effet même si la théorie du Big Bang et de l’expansion de l’univers est actuellement ce qu’il y a de plus acceptable dans le domaine de la création de l’Univers il n’y a pas de théorie solide quant à l’existence même de la matière primordiale concentrée en un point de masse infinie (même en tenant compte de l’existence potentielle de l’antimatière).
Dès lors qui dit Créateur dit règles à suivre, car rien ne peut être créé sans but, et c’est ainsi que l’on peut opposer le Cosmos au Chaos. Mais qui dit règles à suivre dans une approche transcendante dit aussi Lois Sacrées et la transmission de celles-ci de générations en générations d’où les livres de Lois Sacrées. Le Volume de la Loi Sacrée, que ce soit la Bible ou tout autre Livre accepté en franc-maçonnerie au Rite Ecossais Ancien et Accepté, est donc ce pilier qui symbolise la rectitude, la droiture dont doit faire preuve l’initié dans la construction de son temple intérieur avec l’appui de ses frères.
J’ai dit, V\ M\
VLS - Volume de la Loi Sacrée
L'une des trois grandes lumières de la Franc-Maçonnerie, la Bible dans la plupart des cas.
[b][b][b][b]Collection "La Quintessence"[/b][/b][/b][/b] | ||
Le Volume de la Loi Sacrée- L'Edifice Edition - Code du Fichier : R758-1Recueil de 5 planches représentant une Quintessence du sujet ... |
Le Volume de la Loi Sacrée
Le Volume de la Loi SacréeIntroduction : En cours d’initiation le futur Apprenti va être amené à prêter serment sur les Trois Grandes Lumières de la Franc Maçonnerie que sont l’Equerre, le Compas et le Volume de la Loi Sacrée ; après les trois voyages c’est là l’un des premiers devoirs à accomplir et le futur Apprenti s’en souviendra toujours outre la grande et riche quantité d’informations qu’il essaie de retenir de cette mémorable journée. De ces Trois Grandes Lumières il m’est demandé de m’intéresser plus particulièrement au Volume de la Loi Sacrée, Grande Lumière sur laquelle sont posées d’ailleurs les deux autres.Les Livres de Loi Sacrée dans le Monde : La notion de Loi Sacrée est immémoriale et l’on retrouve ainsi des volumes de Loi Sacrée très anciens, vrais ou mythologiques, sous forme, d’abord de tables (de pierre ou d’argile), puis de volumen (rouleau de papyrus, puis de parchemin) puis de codex avec :
En Crête : Minos qui gravit le mont Dikta où Zeus lui donna les lois Sacrées
En Egypte : Mises qui porte les tables sur lesquelles sont gravées les Lois de Dieu
En Judaïsme et Chrétienté : Moïse qui gravit le mont Sinaï où Dieu lui dicta les Tables de la Loi (les Dix commandements), mais aussi le Livre de la Sagesse (ou Sagesse de Salomon), la Septante (version du Tanakh, Bible hébraïque en langue grecque) - ces deux derniers livres ayant été rédigés en Egypte, vraisemblablement à Alexandrie.
En Inde : Les Lois de Manou (repris par les Vedas)
En Grèce : il y a eu les Lois Sacrées des cités grecques.
En Australie : La Loi Sacrée Anangu
Chez les Kabbalistes : La Torah qui est l’ancien Testament est un livre de Loi Sacrée, commenté par le Sefer Ha Zohar (Livre de la Splendeur).
Bien d’autres livres de lois Sacrées existent et la Franc-Maçonnerie ne les ignore d’ailleurs pas et c’est pourquoi le terme maçonnique « Volume de la Loi Sacrée » « Volume of the Sacred Law » naquit aux Indes au milieu du XIXème siècle, quand les juridictions anglo-saxonnes commencèrent à recevoir des musulmans, des hindous, des parsis, des sikhs, et que l’on dut faire prêter serment à ces nouveaux membres non sur la Bible, mais sur les Livres Saints de leurs religions respectives.
C’est ainsi que la Franc-Maçonnerie admit, en plus de la Bible, d’autres Livres Traditionnels qui sont : les Védas de l'Hindouisme, le Tripitaka du Bouddhisme, le Coran des musulmans, le Tao Te King des Taoïstes, les Quatre Livres de la doctrine de Koung-Fou-Tseu (latinisé Confucius), le Zend Avesta du Zoroastrisme.Histoire du volume de la loi sacré : L’histoire des relations de la Bible et de la Franc-maçonnerie au cours de ces derniers siècles a été très mouvementée.C’est à l’occasion du serment que la Bible, les Ecritures, voire les Evangiles, peut-être l’Evangile de Saint Jean, furent d’abord présents en Loge, bien qu’il faille attendre plusieurs siècles avant que cela soit clairement attesté par un manuscrit.Vers 1268 : manuscrit du Livre des Métiers d’Etienne Boileau, prévôt de Paris : « Le maître qui garde le métier doit faire jurer à l’apprenti sur les Saints Évangiles, qu’il se conformera aux usages et coutumes du métier ».En 1370 : le serment, le Livre, et la loge apparaissent ensemble dans l’ordonnance de la Cathédrale d’York ; rien n’indique expressément que le Livre sur lequel le maçon d’York prête serment soit la Bible, mais à cette époque, dans l’Europe chrétienne, le Livre désigne le plus souvent les Saintes Ecritures.En 1390 : le quatorzième point du manuscrit Regius étend l’obligation de serment à tous les maçons du royaume Outre Manche.En 1455 : Impression de la Bible à quarante deux lignes.En 1583 : dans un manuscrit d’origine anglaise Grand Lodge 1, on commence à trouver plus de précisions sur la prestation du serment. Il s’agit d’une phrase en latin, que l’on retrouvera pendant plusieurs siècles dans de nombreux manuscrits d’origine anglaise : « Alors l’un des anciens tient le livre, et ils poseront la main sur le livre, et alors on doit lire les devoirs ».
La prière finale, « votre salut éternel est en votre pouvoir par ce livre qui est en votre main. Amen, ainsi-soit-il ». Laisse à penser que ce livre ne peut être que la Bible. En 1696 : Un manuscrit écossais des archives d’Edinburgh apporte la première confirmation précise de l’utilisation de la Bible en Loge. Ce document, qui porte le titre « Quelques questions à propos du mot de maçon – 1696 » décrit la manière de donner le mot de maçon : « Tout d’abord vous devez faire agenouiller la personne qui va recevoir le mot…vous lui faites prendre la Bible et, posant sa main droite dessus, vous devez l’exhorter au secret… » C’est là, la confirmation du serment sur la Bible, et on pourrait même se demander si elle n’est pas ouverte à l’évangile de Saint Jean en lisant la manière dont ce manuscrit décrit l’entrée du nouvel apprenti : « Me voici, moi le plus jeune et le dernier apprenti entré, qui viens de jurer par Dieu et par Saint Jean ». On retrouve également cette même phrase dans le manuscrit Sloane de même que dans le manuscrit Chetwood Crawley, deux autres manuscrits écossais.
Entre 1724 et 1730 : Les manuscrits et divulgations maçonniques comme le manuscrit Wilkinson précisent et fixent les modalités du serment et confirment la présence de la Bible en Loge : « Quels sont les meubles de la Loge ? La Bible, le compas et l’équerre ».
En 1726 : Dans le manuscrit Graham « Je reconnais que vous êtes entré, maintenant je vous demande si vous avez été élevé ? Oui je l’ai été. Dans quoi avez-vous été élevé ? J’ai été élevé dans la science de nos originels tant par la tradition que par l’Ecriture… » En 1711 : Dans la manuscrit Dumfries les « meubles » de la Loge deviennent « les trois colonnes ».
En 1760 : Dans les Trois Coups Distincts (The Three Distincts Knocks ) quiest l'une des plus grandes divulgations de la tradition maçonnique anglaise. (Une divulgation est un texte destiné au grand public) les « Trois Colonnes » deviennent les « Trois Grandes Lumières » pour la première fois, avec cette précision : « La Bible pour diriger et gouverner notre foi ; l’équerre pour mettre nos actions d’équerre ; le compas pour nous maintenir dans de justes bornes envers tous les hommes, particulièrement envers un frère ». Le XIXème siècle trouvera ces rituels inchangés à un détail près : la Bible ne gouverne plus notre « foi », elle « règle et gouverne notre loi » on se rapproche alors du vocable « Volume de la Loi Sacrée ».
En 1829 : La Bible a disparu du Rituel, sous l’égide du Suprême Conseil de France elle est remplacée sur l’autel des serments par les Statuts Généraux de l’Ordre.En 1875 : Le Convent de Lausanne du Rite Ecossais Ancien et Accepté exprime au monde sa vision spirituelle dans une proclamation, rédigée de la main d’Adolphe Crémieux, dans un discours ultérieur le Grand Commandeur et Grand Maître du Rite Écossais Adolphe CREMIEUX développe cette vision « La religion maçonnique n’est pas ce qu’on appelle une religion. La franc-maçonnerie les admet toutes, elle n’en repousse aucune… Soyez catholiques, protestants, juifs, mahométans, la Maçonnerie ne vous le demande pas… Le spiritualisme est donc le fond réel de la Maçonnerie ». La Bible n’est plus ouverte en loge, mais le franc-maçon du REAA acquiert une spiritualité.
Le 18 Septembre 1953 : sous le titre La Maçonnerie universelle et la Grande Loge de France, le convent de la grande Loge décidait d’inclure dans ses constitutions la présence sur l’autel des serments du Volume de la Loi Sacrée. Le Frère rapporteur, Etienne GOUT, argumentait ainsi : « cette réforme ne sera qu’un simple retour à la tradition autrefois observée par l’écossisme français, et la présence sur l’autel du Volume de la Loi Sacrée n’implique, pour les Maçonneries qui l’admettent, aucune obligation de croyance à un principe religieux déterminé ».
C’est ainsi que les rituels successifs imprimés depuis par la Grande Loge de France, jusque et y compris le rituel de 1984, encore en vigueur dans les années 90, consacrent le serment de l’apprenti « sur les trois grandes lumières de la franc-maçonnerie : le Volume de la Loi Sacrée, le Compas et l'Equerre » et précisent que « Le Volume de la Loi Sacrée peut-être ouvert à tout endroit. Si ce volume est la Bible on l'ouvre de préférence à II Chroniques 2-5 ou à I Rois 6-7 où il est question de la construction du Temple de Salomon… »
Enfin c’est seulement au tournant du XXIème siècle que le rituel de la Grande Loge de France précisera : « Les Trois Grandes Lumières sont constituées par : le Volume de la Loi Sacrée (à la Grande Loge de France c’est la Bible), le Compas et l’Equerre… Le Volume de la Loi Sacrée sera obligatoirement ouvert pendant les Travaux au Prologue de l’Evangile de Saint-Jean ». Sens symbolique du Volume de la Loi Sacré : Le Volume de la Loi Sacrée est placé sous l’équerre et le compas. Il représente la loi écrite que l’on respecte, car elle est sacrée. Lors du rituel d’ouverture des travaux, le frère expert dispose les Trois Grandes Lumières sur l’autel des serments ; notamment il ouvre le Volume de la Loi Sacrée au Prologue de l’Evangile de Saint Jean. Ce faisant il « ouvre » le V\ L\ S\ ce qui veut aussi dire que ce qui est dans le livre peut être scruté, observé et non plus caché comme lorsqu’il était fermé. Il n’est que le symbole de la Loi et n’est pas la Loi universelle, car son contenu peut changer lorsque l’on change de volume. Il n’est donc Loi Sacrée que parce que celui qui y fait référence le considère comme telle. Cette croyance ou cette certitude est personnelle et ne peut être imposée.
Je ne vais pas écrire les 18 versets que contient le prologue de l’Evangile selon Jean mais la lecture de celui-ci incite l’apprenti à méditer sur ce raccourci : Il y a la Parole que l’on peut nommer le Verbe, le Verbe donne la Lumière et la Lumière donne la Vie mais le Verbe est Dieu. Le Volume de la loi sacrée est un symbole fort. Il est support de la liaison entre l’homme et Dieu. Il dicte les règles de bonnes conduites. Il normalise les règles sociales. Il est la mémoire des ancêtres et des valeurs du passé. Il est le rituel des pratiques religieuses. Il est la mémoire du monde au travers de ses mythes. Ceci est vrai quel que soit le Livre Traditionnel retenu. Le Volume de la Loi Sacrée et moi : J’ai été élevé dans un environnement chrétien et la présence de la Bible comme Volume de Loi Sacrée ne m’a évidemment pas choqué. Toutefois je m’étais décrit devant vous, lorsque j’étais encore profane, comme un agnostique.
Mon apprentissage au sein de cette Loge de St Jean m’a permis de me resituer de façon plus précise dans le vaste domaine de la spiritualité et je crois pouvoir affirmer aujourd’hui que je suis adogmatique terme qui me convient mieux qu’agnostique. En effet ce qui m’a toujours gêné pour ne pas dire choqué en religion est cette prédominance d’un dogme, d’une vérité absolue propre à chaque religion comme si celle d’à côté n’avait pas de valeur, n’était qu’hérésie. Je n’ai jamais compris pourquoi on pouvait se battre au nom d’une religion alors que toute religion ne devrait prôner que l’amour de son prochain, toute ethnie confondue. Je n’ai jamais compris que l’on puisse se dire fervent croyant et accomplir des actes qui ne respectent pas les plus élémentaires règles de droiture. Les exemples historiques en matière de guerres de religion ne manquent pas et ce n’est pas le sujet mais très tôt, pour moi, il était évident que si Dieu existe (là c’est encore mon côté agnostique qui ressort mais je devais être un APP : Agnostique Provisoire en Pratique) ce devait être le même pour tous. Mon apprentissage en Franc-Maçonnerie m’a permis de découvrir le Grand Architecte de l’Univers, et, pour la première fois je me suis rendu compte que l’on pouvait effectivement parler d’un Créateur de toute chose sans être obligé de passer sous les Fourches Caudines de quelque religion que ce soit. Au contraire cette approche permet à chacun de se positionner en fonction de ses convictions sans jamais entrer en conflit avec quelque frère que ce soit. Cela me convient parfaitement car au-delà de toute croyance je me suis toujours dit que la matière et la notion d’espace-temps relevait bien d’un Créateur. En effet même si la théorie du Big Bang et de l’expansion de l’univers est actuellement ce qu’il y a de plus acceptable dans le domaine de la création de l’Univers il n’y a pas de théorie solide quant à l’existence même de la matière primordiale concentrée en un point de masse infinie (même en tenant compte de l’existence potentielle de l’antimatière).
Dès lors qui dit Créateur dit règles à suivre, car rien ne peut être créé sans but, et c’est ainsi que l’on peut opposer le Cosmos au Chaos. Mais qui dit règles à suivre dans une approche transcendante dit aussi Lois Sacrées et la transmission de celles-ci de générations en générations d’où les livres de Lois Sacrées. Le Volume de la Loi Sacrée, que ce soit la Bible ou tout autre Livre accepté en franc-maçonnerie au Rite Ecossais Ancien et Accepté, est donc ce pilier qui symbolise la rectitude, la droiture dont doit faire preuve l’initié dans la construction de son temple intérieur avec l’appui de ses frères.
J’ai dit, V\ M\