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La Tour de Babel :: l'origine de l'empire mondial des religions

    "Dieu - Histoire"

    Arlitto
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    Message  Arlitto Lun 4 Mar 2024 - 9:19

    "Qui a crée l'univers"



    "Dieu - Histoire"

    Elohïm = Dieu ?
    "Dieu - Histoire" Dieu

    Nous allons entrer dans un surprenant postulat : "Dieu n'est pas le créateur des cieux et de la terre".

    Quinze principales lectures françaises de la Bible, c'est beaucoup ! S'il faut en sélectionner une, il y a l'embarras du choix. S'il faut les comparer et en faire la synthèse, pour qu'elles se complètent au lieu de se contredire, c'est un travail de Bénédictin ! Travail ingrat, qui s'avère pourtant indispensable à une saine approche, et travail irritant, qui montre comment l'hébreu (pour l'Ancien Testament) et le grec (pour le Nouveau Testament), langues très spécifiques des textes bibliques originaux, résistent aux traductions et autorisent de redoutables fantaisies. La lecture de la Bible transcrite en français est donc plus ou moins flottante et incertaine. Elle oblige au jeu aléatoire qui consiste à s'approcher de la vérité en traquant l'erreur. Bon courage !
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    Le livre entier : <<ICI>>
    Dès le départ, on est confronté à ce problème-là, précisément à propos du “ Dieu créateur “. La Bible entre directement dans le vif de son sujet. Son troisième mot est le nom de l'entité centrale et capitale dont elle va abondamment relater les manifestations. Treize versions françaises sont d'accord pour dire que ce nom primordial est : DIEU. Mais la vraie Bible est écrite en hébreu, et c'est en hébreu qu'elle délivre son véritable message. A commencer par le nom autour duquel tout son message gravite et s'articule. Ce nom n'est pas DIEU. C'est ELOHIM

    Examinons le premier verset de la Bible. Pour l'intégrer, sans l'altérer, dans nos structures mentales, qui ne correspondent pas à celles de la culture hébraïque, il faut lui faire subir deux opérations simultanées : transcrire, en lettres latines, sa lecture phonétique, et inverser le sens de lecture droite-gauche en gauche-droite. Voilà ce que cela donne : « Bereshit bara Elohim et ha shamaïm vé et ha éretz » C'est encore de l'hébreu, mais il est occidentalisé dans la forme. En voici la traduction, par Dhorme : « Au commencement Elohim créa les cieux et la terre », et par Chouraqui : « Entête Elohîm créait les ciels et la terre »“. 

    Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le mot DIEU, que l'on trouve ici dans les autres versions, n'est pas la traduction du mot ELOHIM. Un nom propre ne se traduit d'ailleurs jamais. Enlever ELOHIM et le remplacer par DIEU n'est pas innocent. C'est un acte de désinformation ! 

    En Droit, le nom est une appellation propre, un attribut incessible, imprescriptible et protégé, de la personnalité qu'il désigne et identifie. Dans Treize versions françaises sur quinze, l'entité agissante de la Bible est privée du droit, élémentaire et fondamental, d'être identifiée sous son véritable nom. Ce n'est pas correct. Mais ce qui l'est encore moins, c'est que le lecteur de l'une ou l'autre de ces treize versions est privé du droit, lui aussi élémentaire et fondamental, de connaître le véritable nom de l'entité à laquelle il s'intéresse. Il y a tromperie ! 

    Est-ce vraiment si important et si grave ? Après tout, l'entité nommée ELOHIM par les rédacteurs hébreux de la Bible ne peut elle être valablement appelée DIEU par la grosse majorité des traducteurs français de cette même Bible ? Cela ne revient-il pas au même ? Sûrement pas ! 

    On observe avec étonnement que le nom ELOHIM, qui est le plus important de la Bible, est le seul à être radicalement éjecté de la majorité des traductions françaises, alors que la multitude des autres personnages y gardent chacun son nom propre, à peine occidentalisé, dans certains cas, pour en faciliter la prononciation. 

    Découvrons-nous, en cela, une manipulation dont l'énormité ne se justifierait que par un enjeu non moins considérable ? 

    En attendant, voilà qui éclaire notre provocant postulat : « Dieu n'est pas le créateur des cieux et de la terre ».. Un postulat étant un principe premier indémontrable et non démontré, le nôtre cesse d'en être un, puisqu'il est démontré, du haut de son ancestrale autorité, par la vraie Bible. En effet, Dieu ne peut pas être le créateur, puisque ce créateur est Elohim. Cette fois, on sort du trou noir : le postulat initial de la Bible est correctement exprimé. Et, s'il reste un scandale, c'est de faire dire, à la Bible, autre chose que ce qu'elle dit. 


    DIEU : un héritage de bric et de broc 

    Le mot DIEU s'est glissé dans la langue française, au IX~ siècle, après avoir fait ses classes en latin. Il était issu d'une famille nombreuse dont le lointain ancêtre, DEI, remontait à une souche indo-européenne. De tout temps, l'ancêtre DEI a exprimé la lumière du soleil et les phénomènes naturels qui s'observent dans et sous le ciel. 

    L'aîné de cette famille très ancienne est notre mot JOUR. Il s'est modelé pour un usage courant en partant du latin DIURNUS, par l'érosion phonétique de ce mot : DI-OURNOUS, I-OURNOUS, I-OUR, JOUR. L'usage distingué a gardé la forme DIURNE. Dans le même temps, la contraction du mot DIURNUS à sa première syllabe DI, engendrait le latin DIES, qui se traduit aussi par JOUR, et que l'on retrouve dans LUN-DI (jour de la Lune), MAR-DI (jour de Mars), et ainsi de suite pour toute la semaine, comme dans Ml-Dl, QUOTI-DI-EN, MERI-DI-ONAL. 

    Le second fils de la famille DEI a bénéficié d'une belle promotion. C'est JUPITER, formé de I-OUR et de PATER, le JOUR PERE, autrement dit le JOUR qui, par la lumière du soleil, engendre tout ce qui existe. Plus tard, par une interversion de sens et une extrapolation, le JOUR PERE deviendra le PERE DU JOUR... 

    Les Romains ont adopté, sous le nom de JUPITER, le ZEUS des Grecs. Dans la foulée, le ZEUS grec, qui se prononçait ZE-OUS, a glissé jusqu'au DEUS latin, prononcé DE-OUS. Et c'est ainsi que, recentré en français sur la racine DI, déjà relevée dans DI-URNUS et Dl-ES, le vocable DIEU a pris naissance du latin DEUS. La racine DI subsiste encore dans le latin DI VUS, qui a donné deux branches françaises : d'une part DEVIN, DEVINER, et d'autre part DIVIN, DIVINITE, avec un retour en boucle sur DIVINATION. 

    Le DEUS latin est cousin du THEOS grec qui s'est conservé, en français, dans ENTHOUSIASME, PANTHEON, ATHEE, POLYTHEISME, MONOTHEISME, PANTHEISME, APOTHEOSE, THEOLOGIE, THEOCRATIE, THEOSOPHIE... Or, le THEOS grec, qui se veut plus savant que le banal DEUS latin, mais qui a le même sens, se rapporte lui aussi à ZEUS, avec un rappel de la racine grecque THAW, qui signifie CONTEMPLER. Cette racine THAW prolifère dans des mots tels que THEORIE, THEATRE, etc. On peut aisément vérifier tout cela par l'étymologie, une science précieuse qui permet de connaître le sens premier des mots, au moment de leur naissance. En employant le mot THEOS, à l'époque d'Archimède, puis le mot DEUS, à l'époque de Jules César, le Grec et le Romain ne parlaient pas du même sujet que nous, lorsque nous utilisons le mot DIEU. Ils évoquaient la figure allégorique ZEUS-JUPITER qui, par la mythologie, synthétisait les données de l'astronomie de leur temps (tournées plutôt vers l'astrologie) celles des forces de la nature, des saisons et des climats, celles des phénomènes atmosphériques, météorologiques dirions-nous aujourd'hui, le tout localisé globalement dans le CIEL, c'est-à-dire, très prosaïquement, au-dessus de la terre et des hommes. 

    Mais les anciens ne s'en tenaient pas au niveau des pâquerettes. Leur ZEUS-JUPITER-THEOS-DEUS les amenait à des spéculations intellectuelles et philosophiques. Au IV~ siècle avant Jésus-christ, Aristote, pour ne citer que lui, en a tiré un concept qui a fait fortune. On sait qu'un concept est une abstraction qui n'a pas, en soi, de réalité objective. C'est le pur produit d'un raisonnement. Aristote a pu, ainsi, élaborer la théorie de l'unité de l'univers, et d'un” moteur “, lui aussi unique, de ce grand tout. Mais le brave Aristote a balancé entre la transcendance et l'immanence. Dans le cas de figure de la transcendance, il plaçait son ZEUS-moteur hors de toute compréhension et de toute atteinte, dans l'immuable perfection de l'astronomie et de la géométrie combinées. Dans le cas de l'immanence, il insérait son ZEUS-moteur dans la nature, intrinsèquement, en le confondant avec les lois physiques qui la régissent d'une manière rigoureuse et invariable. Dans les deux cas, le ZEUS idéal d'Aristote restait le grand inconnu. 

    L'imagination, s'étant mise de la partie sur le vieux fonds Zeus-Jupiter amélioré par le concept d'Aristote puis remodelé par une assimilation mythologique du judaïsme puis du christianisme, a bientôt fait, de l'ancienne figure gréco-latine, le DIEU syncrétique dont nous avons hérité. Un Dieu fourre-tout issu du mélange de plusieurs systèmes idéologiques ou religieux. Un héritage de bric et de broc. Ce Dieu-là est devenu un auguste vieillard à barbe blanche, assis, non plus sur l'Olympe, mais sur quelque strato-cumulus, pour l'éternité, un Père Noël, omniprésent, omniscient, omnipotent, paré de toutes les qualités et de toutes les vertus, incomparable (et par conséquent unique), immatériel et insaisissable (et donc pur esprit), père, créateur et maître d'un monde qu'il administre par les lois physiques naturelles et par les lois morales, bref, l'Etre suprême par excellence. 

    Cette image s'est infiltrée dans les théologies et les philosophies. Elle s'est même implantée dans la Bible ! Elle s'y est introduite par le biais des traductions. Le vocabulaire gréco-latin, qui a supplanté l'hébreu, portait ce Dieu-là dans ses structures intimes, ses gènes qui (on l'a vu) proviennent d'expressions liées aux éléments... élémentaires. La Bible en est défigurée ! Ou, plus exactement, on lui a donné une figure qui n'est pas la sienne. 

    Les ornières du langage sont si profondes, que nous ne pouvons, aujourd'hui, évoquer le mystère des causes premières et des fins dernières, sans employer notamment en français, ce vocabulaire d'origine gréco-latine si chargé de significations particulières. Pour échapper à cette imprégnation culturelle, souvent doublée d'un asservissement cultuel, il faudrait renoncer à ce vocabulaire, ou, à défaut, en vérifier systématiquement l'étymologie. Et c'est toute la difficulté des traductions, la Bible tenant, en hébreu, un langage radicalement différent de celui des Grecs et des Romains, et, maintenant, du nôtre. Un langage différent pour raconter une histoire et délivrer un message totalement étrangers à la culture gréco-latine. 

    Deux siècles avant Jésus-Christ, quand les Septante ont traduit l'Ancien Testament en grec, puis, quatre siècles après Jésus-Christ, quand Jérôme a traduit la Bible en latin, après que le Nouveau Testament fût passé de l'hébreu au grec, le contenu de la Bible a été transvasé dans des langues qui ne correspondaient pas à son génie propre. 

    Le premier verset de la Bible se lit ainsi dans la Vulgate (traduction latine de Jérôme qui, au xvie siècle, a été réaffirmée texte canonique de l'Eglise catholique): « In principio creavit Deus caelum et terram ».Nous nous éloignons du « Bereshit bara Elohim... » hébreu. 

    Le latin s'est répandu en Gaule par le moyen de la Vulgate, celle-ci prenant une part déterminante à la formation de la langue française. Ainsi donc nos ancêtres les Gaulois ont-ils appris, du latin de la Vulgate, que Dieu est le créateur. Avec leur nouvelle langue (le français naissant) c'est entré dans leurs structures mentales. Et c'est encore profondément enraciné dans les nôtres. 

    Dès le départ, Elohim, l'entité essentielle de la vraie Bible, a été, si l'on ose dire, défroquée. On l'a déguisée avec les oripeaux de Zeus-Jupiter-Dieu. C'était la rendre méconnaissable. 


    ELOHIM un pluriel.., singulier 

    Le mot hébreu qui nomme l'entité première de la Bible est composé de cinq lettres: aleph, lamed, hé, yod, mem. Après interversion du sens de lecture et transcription en caractères latins, cela donne: ALHIM. 

    Du Ve au Xe siècle après Jésus-Christ, les Massorètes (des rabbins dépositaires de la tradition ancestrale) ont ajouté, au texte hébreu de la Bible, qui est dépourvu de voyelles, les ponctuations qui en permettent, depuis lors, la vocalisation standard. C'est ainsi que, dans le système massorétique, ALHIM se prononce ELOHIM. Cette prononciation-là est retenue par la langue française tant écrite que parlée. Elle colle parfaitement à l'hébreu. 

    Le mot ALHIM est formé du radical ALH et du suffixe IM. Le radical ALH se prononce ELOHA, et se contracte dans la forme EL. En hébreu, le suffixe IM marque toujours le pluriel. Le mot ELOHIM est très précisément le pluriel du mot ELOHA, simplifié dans le mot EL. Structurellement ELOHIM signifie donc “les ELOHA” ou “les EL “. Mais, en hébreu, on ne dit ni “les ELOHA” ni “les EL “, on dit tout simplement ELOHIM. C'est si vrai que si l'on dit, en français, “les ELOHIM “, on s'offre un pléonasme... qui a au moins le mérite de souligner le sens que le mot possède en lui-même. 

    Nous voici donc en présence d'un pluriel qui est incontournable. Ce pluriel n'est pas le fruit de quelque divagation ésotérique plus ou moins sulfureuse. Il est rigoureusement exact, en pleine pâte de l'hébreu, et il est ouvertement connu. Le” Dictionnaire Larousse” (édition de 1965 en trois volumes), pour ne citer que Cet ouvrage tout à fait impartial, mentionne clairement:” Elohim, mot hébreu (...) pluriel de el ou eloha... “Ce pluriel est connu, depuis toujours, par tous ceux qui ont bien voulu prendre l'hébreu en considération. Mais ce pluriel n'est pas accepté. 

    Il dérange. Il entraîne trop loin au goût de certains. Il est écarté, dans la grosse majorité des traductions, parce qu'il est incompatible avec le concept de monothéisme que l'on prétend tirer de la Bible. ELOHA, EL et ELOHIM sont évacués ensemble au profit de DIEU. On se débarrasse du problème en feignant de l'ignorer, et on conduit les lecteurs des traductions ainsi édulcorées dans l'ignorance. Le problème, c'est qu'on ne voit pas comment la Bible pourrait inventer le monothéisme en présentant, en son centre, une entité composée de plusieurs individualités, et même d'une multitude d'individualités. Cherchez l'erreur ! Il y a, là, vraiment, un gros écueil... 

    Essayons, posément, d'aborder la question, en traçant un schéma, qui résulte d'une étude serrée de la Bible, et qui se confirme dans celle-ci, comme nous le constaterons. ELOHIM est un système complexe. Ce système est un groupe d'individualités. Chacune de ces individualités, prise séparément, se nomme ELOHA ou EL. L'ensemble nommé ELOHIM constitue, lui-même, une unité caractérisée (une personne morale) dont les actes se conjuguent au singulier, comme on le voit souvent dans la Bible, à commencer par le Elohim créa... “du début de la Genèse. Chaque individualité (ELOHA ou EL) est étroitement solidaire de chacune des autres en particulier, et de toutes les autres ensemble (ELOHIM). Il y a connivence totale, à tous les niveaux. Au sein d'ELOHIM, chaque ELOHA-EL a une origine, une nature, des moyens, des buts, une destinée identiques à ceux de l'ensemble. Il exprime, représente et engage l'ensemble, au point d'être souvent identifié à lui. C'est l'unité dans la multiplicité, et la démultiplication de l'unité. Toutes proportions gardées, c'est la France et les 
    Français. A cette différence que, dans le système ELOHA-EL-ELOHIM, la cohésion semble sans failles... 

    Un ELOHA, un EL, dit le choeur des idées reçues, c'est un “dieu “(avec une minuscule), et ELOHIM, c'est” Dieu” (avec une majuscule). Dans son assimilation hâtive du contenu de la Bible abaissé au niveau de la mythologie, le choeur des idées reçues veut se tirer d'embarras. Mais il omet de préciser ce qui distingue un (petit) dieu du (grand) Dieu. Il ne dit pas davantage comment il passe, des (petits) dieux pris dans leur ensemble, au (grand) Dieu unique... Allons ! Il faut chercher ailleurs. 

    Les étymologistes ont observé que, dans le creuset indo-européen des langues, où l'hébreu a puisé une part de sa substance, une voyelle suivie de la lettre “ L “indiquait l'objet éloigné ou l'être situé à l'écart, voire à distance. Sur cette base, bien plus tard, le latin ILLE devint notre pronom de la troisième personne IL, et dévia, par le latin ALTER vers AUTRE, et par ULTRA vers OUTRE. Cette troisième personne - qui est L'AUTRE - se confronte au MOI, qui s'affirme par le JE, et au TOI que l'on aborde par le TU. 

    Le MOI et le TOI ont des relations directes. Ils distinguent, et excluent presque, l'AUTRE, qui ne se situe pas d'emblée dans le cercle de ces relations, parce qu'il est lointain ou/et différent. Si l'on remonte cette piste, ELOHA-EL, c'est L'AUTRE, et, par conséquent, intrinsèquement, ELOHIM, c'est LES AUTRES. Autrement dit, à une époque extrêmement reculée, les hommes ont constaté la présence, sur la Terre, d'une espèce d'êtres qui, pour eux, étaient LES AUTRES. Et c'est alors que les Hébreux ont commencé d'élaborer la Bible, récit de l'expérience privilégiée qu'ils ont eue avec LES AUTRES. Avec ELOHIM... C'est une première réponse à la question: d'où vient la Bible? 


    IHVH le passé, présent dans le futur 

    Elohim est donc le nom, d'abord générique, par lequel les premiers Hébreux désignent l'entité complexe qui les prend à parti, et dont ils vont noter les manifestations, pour en transmettre la mémoire. Un jour - et c'est précisément l'une de ces manifestations -cette entité leur fait connaître son nom spécifique. C'est une mise au point: - Vous m'appelez Elohim. Soit. Mais sachez que, moi, je me nomme IHVH, et que ce nom indique mieux ma nature. 

    La révélation du nom IHVH intervient assez tard dans la chronologie biblique. douze à treize siècles avant Jésus-Christ, croit-on. Elle est relatée (au chapitre III du Livre de l'Exode) dans l'épisode célèbre du buisson ardent, au cours duquel Moïse reçoit la mission de retourner en Egypte, pour délivrer le peuple hébreu, et le mettre en marche vers la terre qui lui est promise. La scène se passe en plein désert. Lisons-là dans la version Chouraqui, qui serre le texte original hébreu au plus près. Moïse garde un troupeau “au mont de l'Elohîm, au Horeb “. Notons que cet endroit où, d'après la Bible, rien ne s'est encore produit, est déjà connu, on ne sait pourquoi, comme étant” le mont de l'Elohîm “... Tout à coup, Moïse voit un “roncier “qui brûle sans se consumer. Moïse ne connaît pas d'autre éclairage que celui du feu, et pas d'autre feu que celui qui brûle. Intrigué par le “prodige “, il s'approche. Et, du sein de la lumière aveuglante, il entend une voix qui l'interpelle, qui lui interdit d'approcher davantage, et qui se présente : “Moi-même, l'Elohîm de ton père, l'Elohîm d'Abraham, l'Elohîm d'ls'hac, l'Elohîm de Ia'acob! “, avant de l'envoyer affronter la redoutable puissance de Pharaon. Moïse est perplexe. Voyons : cet Elohim dont les Hébreux ont gardé le souvenir ne leur a plus donné signe de vie depuis quatre cents ans, depuis les événements relatés, pour nous, à la fin du Livre de la Genèse. Comment savoir si la voix qui sort du roncier est bien celle de l'ancien Elohim ? Moïse demande, à son mystérieux interlocuteur, de s'identifier d'une façon plus précise, afin que les Hébreux, qu'il devra convaincre de le suivre, reconnaissent celui qui l'envoie. Et c'est là (Exode III - 14, 15) que s'inscrit la révélation déterminante: 

    “Elohîm dit à Moshè : Ehiè asher èhiè ! - Je serai qui je serai. Il dit: “Ainsi diras-tu aux Bénéi Israël: ‘Je serai, Ehiè, m ‘a envoyé vers vous ‘. “Elohîm dit encore à Moshè: “Tu diras ainsi aux Bénéi Israël: ‘IHVH (surchargé Adonaï), l'Elohîm de vos pères, l'Elohîm d'Abrahâm, l'Elohîm d'ls‘hac et l'Elohîm de Ia‘acob, m ‘a envoyé vers vous ‘. Voilà mon nom en pérennité, voilà ma mémoration de cycle en cycle. “. 

    Treize versions françaises se livrent, sur le nom révélé, à un festival de lapalissades surréalistes ou existentielles: “Je suis celui qui suis “(Crampon, Jérusalem, Scofield), la même chose, mais en capitales (Ostervald, Darby, Maredsous), “Je suis qui je suis! 

    (Osty, Dhorme), “Je suis celui qui dit:JE SUIS “(Synodale), “Je suis celui qui est “(Segond), “Je me révélerai être ce que je me révélerai être “(Monde nouveau - En capitales), “Je suis qui je serai “(T.O.B.), “Je suis l'Etre invariable “(Kahn). 

    On doute que Moïse, et les Hébreux après lui, se soient contentés d'une réponse désinvolte, et on doute que l'entité Elohim s'y soit abaissée. En réalité, le nom que se donne Elohim est notre verbe ETRE, en hébreu HAYAH, conjugué au futur : EHIE, je serai, puis IHVH, il sera. Cette forme de projection dans le futur peut surprendre. Mais il faut savoir que la pensée hébraïque ne fonctionne pas comme la nôtre. Pour décomposer le temps, nous avons hérité, des grecs et des latins, la formule linéaire passé-présent-avenir. La pensée hébraïque ne distingue que ce qui est terminé, achevé, et ce qui reste à faire ou à finir, le tout étant simultanément PRESENT. Ainsi, lorsque Elohim dit “Je serai “signifie-t-il à Moïse que, tel il était pour Abraham, Isaac et Jacob des centaines d'années auparavant, tel il est resté maintenant, et tel il demeurera dans l'avenir. C'est l'affirmation d'une reprise dans la continuité : l'aventure déjà ancienne des Hébreux avec Elohim va se poursuivre. 

    La version Kahn dit, fort pertinemment, que le nom que se donne Elohim sera son “attribut dans tous les âges “. L'attribut complète le nom. Le tétragramme IHVH (yod, hé, vav, hé) ne peut être dissocié du nom Elohim, même s'il est cité seul. C'est son principal qualificatif. Il en découle, incidemment, que tout ce qui concerne et caractérise Elohim, notamment la pluralité, appartient à IHVH” continuité d'Elohim.

    Le tétragramme IHVH situe donc Elohim dans l'invariabilité, la permanence et, dit-on, l'éternité. Le mot ETERNITE est entré dans la langue française au XIIe siècle, et l'adjectif ETERNEL au XVIe siècle seulement (c'est une invention très tardive), par le latin AEVUS, durée, AETAS, durée de la vie, AETERNUS et AETERNITAS, qui dure toute la vie. Leur sens s'est étendu, par la suite, à un concept absolu : ce qui n'a ni commencement ni fin. Un défi à la pensée ! Moyennant quoi, depuis le mouvement de la Réforme, certains traducteurs ont fait, de l'adjectif ETERNEL, un substantif qui, se substituant à IHVH, désigne, dans leur esprit, DIEU. La Bible, pour sa part, ignore, dans son texte original, les mots ETERNITE et ETERNEL. Elle a des formulations, AD OLAM, la durée qui vient, et AHAR, ce qui vient après, que Kahn traduit par “tous les âges “, et Chouraqui par “pérennité “. Or, PERENNITE vient du latin ANNUS, année, et de PERENNIS, qui dure toute l'année. Le sens de ce mot s'est plus tard étendu à “ qui dure longtemps, ou toujours “, TOUJOURS, c'est-à-dire tous les jours. La discussion sur une différence entre PERENNITE et ETERNITE est-elle une vaine finasserie ? Voire... Et l'adjectif ETERNEL, devenu substantif, peut-il valablement prendre la place de IHVH ? Là-dessus les traducteurs sont partagés. Il y a ceux, en majorité d'inspiration protestante, qui font de l'ETERNITE et de l'ETERNEL une forteresse linguistique, conceptuelle et religieuse dans laquelle se barricadent la pensée, la raison et la foi ; et il y a les autres, aussi nombreux, qui restent ouverts à l'aventure de l'esprit que leur propose la vraie Bible. 


    Interférences et confusions 

    Dans le Livre de l'Exode (VI- 2,3), où l'on voit, en Egypte, commencer la libération des Hébreux, on découvre que IHVH, le nom-attribut d'Elohim, a bien été révélé à Moïse, mais qu'il a été précédé par un autre nom-attribut: EL SHADDAI. Lisons la version Dhorme: “Elohim parla à Moïse et lui dit: “Je suis Iahvé ! Je suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob comme El Shaddaï et par mon nom de Iahvé je n ‘ai pas été connu d'eux “. Lisons aussi Chouraqui: “Elohîm parle (...) Moi, IHVH (surchargé Adonaï) je me suis fait voir (. ..) en El Shaddaï. Mais sous mon nom de IHVH (surchargé Adonaï) je ne me suis pas fait connaître d'eux “. Les versions Osty et de Jérusalem font parler Dieu à la place d'Elohim, mais comme les précédentes, elles respectent le nom “El Shaddaï “qui figure bien dans le texte hébreu. 

    Ce nom est constitué du radical EL, qui forme par ailleurs ELOHIM, et de l'épithète SHADDAI qui signifie “ montagnes “(au pluriel). Que viennent faire, ici, ces montagnes associées à Elohim? N'est-ce pas une métaphore pour dire qu'Elohim-Montagnes est difficile d'accès, parce qu'il se tient de préférence dans les lieux abrupts et élevés, au propre comme au figuré ? Dans la réalité du texte hébreu non déformé par les traductions, le nom ELOHIM est connoté par la notion de “ lieux élevés “ apportée par l'attribut SHADDAI. Il prend alors un sens élargi : “les Autres, ceux des lieux élevés “. Dix versions françaises ignorent cela en traduisant El Shaddaï par “Dieu tout-puissant “(Maredsous, Darby, Crampon, Synodale, Monde nouveau, Segond, Scofield), “Dieu fort, tout puissant “ (Ostervald), “Dieu puissant “ (T.O.B.), “Divinité souveraine “(Kahn). La version de Jérusalem (une des quatre qui restituent El Shaddaï sans s'autoriser à le traduire) écrit, en note, que “la traduction commune Dieu tout-puissant est inexacte “. 

    Dans le texte hébreu, la première mention de El Shaddaï figure au Livre de la Genèse (XVII- 1):”... Iahvé apparut à Abram et lui dit: “Je suis El Shaddaï” (version Dhorme). Là-dessus, il transforme le nom d'Abram en Abraham et il établit avec lui et sa future descendance “une alliance perpétuelle “, un des actes fondateurs majeurs parmi les événements que raconte la Bible. 

    Là, on ne comprend plus ! Normalement, pour ne pas semer la confusion dans le cours du récit, le Bible devrait dire que c'est Elohim qui s'adresse à Abram pour lui déclarer “Je suis El Shaddaï “, comme elle le fait d'ailleurs en Genèse XXXV - 11 où c'est bien Elohim qui dit à Jacob: “Je suis El Shaddaï “. C'est simple : il y a, d'abord, Elohim. Puis, à l'usage d'Abraham Isaac et Jacob, il y a Elohim - El Shaddaï. Enfin, pour Moïse et la suite, il y a Elohim -IHVH. C'est un étalement chronologique progressif de la révélation. Mais la Bible défie notre logique. Elle mélange allègrement les trois noms de son entité centrale. Veut-on une démonstration formelle de ce genre de manipulation ? Elle est dans le Livre de la Genèse (IV - 26) : Adam et Eve viennent d'être expulsés de l'Eden, et ils procréent. Abel étant mort, Seth prend sa place, et il a un fils, Enosh. “Alors on commença d'invoquer le nom de Iahvé “(version Dhorme). La version de Jérusalem précise que cet Enosh “fut le premier à invoquer le nom de Iahvé “ et la version Chouraqui : "Alors, le nom de IHVH-Adonaï commençait à être crié." 

    De deux choses l'une : ou bien le nom IHVH était invoqué (et donc connu) dès l'époque adamique, puis au temps d'Abraham, ou bien il n'était pas connu avant d'être révélé, bien des siècles plus tard, à Moïse. La Bible se met ici en contradiction avec ses propres affirmations ("Je me suis fait voir à Abrahâm, à Is'hac et à Ia'acob, en Él Shadaï. Mais sous mon nom, IHVH (surchargé Adonaï), je ne me suis pas fait connaître d'eux."Exode VI - 3 et on peut voir 'Dieu" qui parle à abrahâm dans Genèse XVIII - 14 :"Une parole est-elle singulière pour IHVH (surchargé Adonaï)?"), 

    . . On ne risque pas de s'en apercevoir si l'on se fie aux traductions, dans lesquelles Elohim, El Shaddaï et IHVH, sont nivelés sous les vocables DIEU, TOUT-PUISSANT, ETERNEL, SEIGNEUR. Enjouant sur ce clavier, les traducteurs portent la confusion à son comble. Ils gomment les interférences très complexes de la Bible. C'est une manière, assez banale, d'éviter les questions embarrassantes. 

    IHVH est cité (par Dhorme) 149 fois dans l'Ancien Testament AVANT que ce nom soit révélé à Moïse. Il y a manifestement utilisation rétroactive de ce nom dans la rédaction ultime du canon hébreu. On le devrait à une lutte d'influence entre factions Elohiste, Iaviste, Sacerdotale, les trois sources mises en évidence, en 1753, par Jean Astruc, médecin de Louis XV, dans son ouvrage: “Conjectures sur les mémoires originaux dont il paraît que Moïse s'est servi pour composer le livre de la Genèse “. Les rédacteurs de la Bible auraient donc, eux aussi, tenté d'infléchir le message qu'ils entendaient transmettre. Cela ne simplifie rien.
     Ce texte est tiré du merveilleux livre de Roger VIGNERON intitulé "Elohim"
    Le livre entier : <<ICI>>
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    Psaumes 33:13 Du haut des cieux Yahweh regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions
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    Message  Arlitto Lun 4 Mar 2024 - 9:22

    Genèse

    "Dieu - Histoire" Eve_adam

    Nous allons juste regarder avec d'autres paramètres, avec un autre paradigme, les Ecrits. Et vous verrez qu'il est possible de le faire.

    ]Il y a une quinzaine de traductions francophones de la Bible. Parmi celles-ci deux sont traduites avec les mots originels hébraïques. Les autres ont traduit tous ces mots ou noms par "Dieu" et quelques autres qualificatifs comme "l'Eternel"... Ces mots ou noms sont Elohim (cité2.312 fois), YHWH (Yahvé) (6.499 fois), Eloha, el, Adon, Adonaï, El-Shaddaï, El-Elyon, El-Roi, El-Bethel, etc.

    Ces deux Bibles traduites avec les mots d'origine, et non le mot Dieu qui a remplacé tous ces mots quelques siècles après JC, sont celles d'André Chouraqui et d'Edouard D'horme. Je n'ai pas encore trouvé celle d'Edouard D'horme sur le Net mais celle de Chouraqui est sur un site Chrétien.

    Sur ce site Chrétien, il y a 3 traductions de la Bible Mentionnées par "LSG" pour Louis Segond, "DBY" pour John Nelson Darby et "CHU" pour André Chouraki. Franchement, je leur tire mon chapeau pour tout ce travail, c'est énorme.

    Mon souhait le plus cher, mon souhait primordial, est que, sans quitter vos convictions, sans quitter votre point de vue, vous puissiez vous dire au plus profond de vous-même : ..."En effet, suivant les textes, on pourrait voir les choses de cette manière là".
    "Dieu - Histoire" DaliVoltaire
    Voltaire, dans son "Dictionnaire philosophique", au chapitre "Genèse" a écrit :
    « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. » 

    C'est ainsi qu'on a traduit; mais la traduction n'est pas exacte. Il n y a pas d'homme un peu instruit qui ne sache que le texte porte : « Au commencement, les dieux firent ou les dieux fit le ciel et la terre. »
    Procurez-vous le livre ICI
     
    Je vous invite à ce que nous voyons ensemble la Genèse de la Bible :

    "Elohîms dit : "Nous ferons Adâm ­ le Glébeux (Le Terrien, de la glèbe : terre) ­ à notre réplique, selon notre ressemblance."
    (Bible, Genèse I - 26)

    En lisant la Genèse de la Bible et aussi le Coran vous rencontrerez souvent ce "NOUS"
    Ce "Nous" est souvent considéré comme étant un signe de majesté à l'exemple des rois qui parlaient d'eux-même à la première personne du pluriel mais il n'en est rien comme nous le constaterons dans ce verset :

    "IHVH-Adonaï Elohîms dit : « Voici, le glébeux est comme l'un de nous pour connaître le bien et le mal. Maintenant, qu'il ne lance pas sa main, ne prenne aussi de l'arbre de vie, ne mange et vive en pérennité » !"

    (Bible, Genèse III - 22 )
    Que voyons nous ici ? IHVH, qu'on prononce en général Yahvé, le Dieu de la Bible qui va sortir les hébreux d'Egypte, qui contacte à peu près tous les prophètes de la Bible, Yahvé dit : "Comme l'un d'entre Nous".

    Ce "Nous" est tout simplement un pluriel. Et ce n'est pas fini puisqu'on pourrait se dire " Oui mais Dieu parle aux Anges ou à la Trinité "... Alors nous allons voir un peu plus loin dans la Bible :
     
    "Voix d'une foule dans les monts, l'image d'un peuple multiple; voix d'un tumulte, les royaumes des nations se réunissent; IHVH-Adonaï Sebaot inspecte l'armée de la guerre. 

    Ils viennent d'une terre lointaine, des confins des ciels; IHVH-Adonaï avec les engins de son exaspération, pour saboter toute la terre."

    (Bible, Isaïe XIII - 4, 5)
    Une terre lointaine ??? Il est dit : " Yahvé, Dieu, ce Dieu, vient d'une terre lointaine, Il vient avec d'autres qui est son armée. Ne riez pas, c'est marqué dans la bible. 

    Ceci est entièrement en corrélation avec tous les anciens textes qui sont sur ce site.
     

    Mais encore :
    "Et c'est quand le glébeux (le terrien, l'être humain) commence à se multiplier sur les faces de la glèbe (terre), des filles leur sont enfantées. 
    Les fils des Elohîms voient les filles du glébeux : oui, elles sont bien. Ils se prennent des femmes parmi toutes celles qu'ils ont choisies."
    (Bible, Genèse VI - 1)

    et

    "Les Nephilîm (les chutés) sont sur terre en ces jours et même après : quand les fils des Elohîms viennent vers les filles du glébeux, elles enfantent pour eux. Ce sont les héros de la pérennité, les hommes du Nom." 
    (Bible, Genèse VI - 4)"

    (Un Israélite s'interroge, ici : Raphael Cohen)
    Dans un texte apochryphe, nous retrouvons cette hiestoire mais plus détaillée. En voici un extrait :

    "Quand les enfants des hommes se furent multipliés dans ces jours, il arriva que des filles leur naquirent élégantes et belles."

    "Et lorsque les anges, les enfants des cieux, les eurent vues, ils en devinrent amoureux ; et ils se dirent les uns aux autres : choisissons-nous des femmes de la race des hommes, et ayons des enfants avec elles."

    "Et ces femmes conçurent et elles enfantèrent des géants."

    (Le livre d'Enoch , Texte apocryphe rejeté de la Bible. Chapitre VII - 1, 2, 11)


    Comme les exemples dans le Lien "Filiations ", les célestes ont des enfants avec les femmes de la terre, comme dans toutes les mythologies, y compris la grecque. Rendez-vous bien compte que quand on commence à chercher, on s'aperçois qu'on est très loin de ce qu'on nous a enseigné. Pourtant, tout cela est depuis le début dans les Ecrits.

    Moise et son peuple le voient dans l'Exode.
    "IHVH-Adonaï parle à Moshè, faces à faces comme l'homme parle à son compagnon."

    (Bible, Exode XXXIII - 11)
    "(...) et qu'ils soient prêts pour le troisième jour; car le troisième jour l'Éternel descendra, aux yeux de tout le peuple, sur la montagne de Sinaï.

    (Bible, Exode IXX - 11) 
    "Et il arriva, le troisième jour, quand le matin fut venu, qu'il y eut des tonnerres et des éclairs, et une épaisse nuée sur la montagne, et un son de trompette très-fort; et tout le peuple qui était dans le camp trembla." 
    (Bible, Exode IXX - 16) 

    "Et Moïse dit à l'Éternel : Le peuple ne pourra pas monter sur la montagne de Sinaï, car tu nous as solennellement avertis, en disant : Mets des bornes autour de la montagne, et sanctifie-la. 

    Et l'Éternel lui dit : Va, descends; puis tu monteras, toi, et Aaron avec toi; mais que les sacrificateurs et le peuple ne rompent point les barrières pour monter vers l'Éternel, de peur qu'il ne se jette sur eux."

    (Bible, Exode IXX - 23, 24)
    (Il a besoin de barrières qui ceignent la montagne)

    Michée aussi :
    "Il dit : "Aussi, entends la parole de IHVH-Adonaï ! J'ai vu IHVH-Adonaï siégeant sur son trône. Toute la milice des ciels se tenait contre lui, à sa droite et à sa gauche."

    (Bible, 2ème livre des Chroniques XVIII - 18) et (Bible, 1 Rois XXII - 19)
     
    Un Homme ?...
    "Et c'est quand Iehoshoua' (Josué) est à Ieriho (Jéricho), il lève ses yeux et voit. Et voici un homme se tient contre lui, une épée dégainée dans sa main. Iehoshoua' va vers lui et lui dit : "Es-tu pour nous, toi, ou pour nos oppresseurs ? 

    Il dit : "Oui, je suis le chef de la milice de IHVH-Adonaï. Je suis venu, maintenant". Iehoshoua' tombe sur ses faces, contre terre. Il se prosterne et dit : "Que parle mon Adôn à son serviteur ?"
    (Bible, Josué V - 13, 14)
     
    Des femmes ?...

    "Je lève mes yeux, je vois, et voici : deux femmes sortent, le souffle dans leurs ailes. Elles ont des ailes comme les ailes d une cigogne. Elles soulèvent l épha entre terre et ciels." 
    (Bible, Zacharie V - 9)
     
    Elie enlevé au ciel :
    "Et c'est quand IHVH-Adonaï fait monter aux ciels Élyahou dans la tempête, Élyahou va avec Èlisha' de Guilgal." 

    (Bible, II Rois II - 1)
    "... Et voici, un char de feu, des chevaux de feu, séparent les deux. Élyahou monte, dans la tempête, aux ciels." 
    (Bible, II Rois II - 11)
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    Psaumes 33:13 Du haut des cieux Yahweh regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions
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    Message  Arlitto Lun 4 Mar 2024 - 9:27

    La Prononciation du Nom par Nehemia Gordon

    "Dieu - Histoire" Hebrew-Yahveh
     
    L'un des résultats de l'interdiction de prononcer le nom de Dieu, c'est que sa prononciation en a été obscurcie. Pour près de mille ans, le nom de Dieu ne fut pas utilisé quotidiennement pour le culte, et aujourd'hui, la question se pose de savoir comment le prononcer. Parmi les suggestions les plus fréquentes, nous retrouvons Yahvé ou Jéhovah. Mais pourquoi donc cette confusion, et quelle est la vrai prononciation du nom?
     
    Le problème avec la prononciation du nom est inhérent à l'hébreu, langue dans laquelle les voyelles et les consonnes sont retranscrites avec deux ensembles distincts et séparés de symboles. Les consonnes sont retranscrites par des lettres et les voyelles par des points et des tirets. Par exemple, le mot yeled יֶלֶד, « enfant » s'écrit avec les consonnes yldילד  et les voyelles e e ֶֶ . Lorsque l'on parle du nom de Dieu, l’on croit généralement que les voyelles en furent remplacées systématiquement par les voyelles du mot Adonaï (Seigneur). 


    Ainsi, les érudits contemporains ignorent délibérément les voyelles d’YHVH qui se trouve de fait dans le texte hébreu des Écritures et tentent, par toutes sortes de spéculations et d'arguments externes au texte, d'en retrouver les voyelles « originales ». En conséquence, ces érudits en viennent à des conclusions différentes en ce qui concerne la prononciation originale du nom. L'une des théories les plus populaires est celle selon laquelle le nom se serait prononcé Yahvé. Il y a virtuellement un consensus académique autour de cette proposition. 


    Néanmoins, ce consensus ne se base pas sur des preuves définitives. L’Anchor Bible Dictionnary explique: « La prononciation de yhwh comme Yahvé est une conjecture académique. »1 Si « Yahvé » est une supposition hasardeuse, que sait-on vraiment de la manière dont se prononce le nom? Et qu'en est-il de l'argument selon lequel les voyelles d’YHVH dans le texte hébreu sont en réalité les voyelles d'Adonaï comme de nombreux érudits le prétendent? 
     
    Contrairement à ce qui est communément cru à ce sujet, le nom YHVH lui-même n'a pas été supprimé des Écritures. En fait, les consonnes qui composent YHVH apparaissent quelques 6828 fois dans le texte hébreu des Écritures. Qu'en est-il des voyelles? S'agit-il réellement des voyelles d'Adonaï? Pour comprendre ce problème, nous devons considérer une ancienne pratique des scribes hébreux qui se nomme Kere-Qetiv, « ce que l'on lit (Qere) et ce que l'on écrit (Ketiv) ». Un Qere-Ketiv advient lorsqu'un mot est retranscris dans les Écritures d'une certaine manière (Ketiv), mais qu'une note marginal au texte biblique indique qu'il devrait être lu comme s'il était écrit d'une autre façon (Qere). Par exemple, enGenèse 8:17, nous trouvons le mot הוצא hotsie (« emporter »). 


    Dans les manuscrits bibliques, ce mot est marqué au dessus d'un petit cercle indiquant au lecteur qu'il doit se référer à une note marginale. Cette note en marge du texte indique « היצאקרי »  « lire comme haytze ». Ainsi, הוצא hotsie est retranscris dans les Écritures comme comportant un Vav, mais la note marginale indique que ce mot devrait se lire comme היצא haytze avec un Yod. Comme cela est vrai dans la plupart des cas de Qere-Ketiv, la note marginale ne change pas le sens du verset puisque hotsie et haytse signifie tous les deux « emporter, retirer ». Pourquoi donc lire un mot d'une manière différente à la façon dont il fut retranscris si cela ne change pas le sens du texte? Apparemment de nombreux Qere-Ketivs trouvent leur origine dans les comparaisons qu’établirent les scribes du Temple entre deux ou trois anciens manuscrits des Écritures. 


    Les scribes trouvèrent de légères différences entre ces manuscrits et décidèrent de conserver une forme du mot dans le texte même des Écritures et d'inscrire l'autre forme de ce même mot en marge du texte. La signification du Qere-Ketiv, lorsque l'on en vient à la question du nom divin, c'est que le Ketiv, la forme écrite dans le texte même des Écritures, est toujours écrite avec les voyelles du Qere, la manière dont devrait être lu le mot. Dans l'exemple précédant, le mot est écrit הַוְצֵא avec les consonnes de hotsie הוצא mais les voyelles de haytse2היצא  ! L'argument fréquent, concernant la prononciation du nom de Dieu, consiste à affirmer qu’YHVH possède les consonnes du nom mais les voyelles d'Adonaï. Ceci est présenté comme un fait établi dans tout cours d'introduction à l'hébreu biblique et dans toute discussion académique autour du nom.
     
    Il y a deux problèmes avec le consensus académique. Le premier problème est que dans tous les autres cas de Qere-Ketiv, le mot lu différemment qu'il n'est écrit dans le texte est marqué d’un cercle dans les manuscrits bibliques. Ce cercle indique au lecteur qu'il doit se référer à une note marginale affirmant pour ce mot qu’il faudrait le « lire de telle ou telle manière ». Ainsi dans le cas du nom divin, nous pourrions espérer qu'il se trouve un cercle au dessus du mot YHVH avec une note marginal indiquant « lire comme Adonaï ». 


    Mais une telle note n'existe pas! YHVH apparaît 6828 fois dans le texte hébreu des Écritures mais n'est jamais identifié comme un Qere-Ketiv, que ce soit par un cercle ou une annotation marginale d’un scribe. En réponse à cela, les spécialistes concernés insistent pour affirmer que dans le cas d’YHVH il s'agit d'un soi-disant Qere Perpetuum. Ils affirment que lorsqu'un mot est toujours lu différemment de la manière dont il est écrit, alors les scribes omettent de le notifier. Il est vrai que dans certains cas, le scribe omettra la note mentionnant le changement. Mais dans ces autres cas de Qere Perpetuum, la remarque du scribe apparaîtra parfois et sera omise dans d'autre cas afin de ne pas surcharger le texte. Cependant, nul part dans les Écritures ne trouve-t-on de cas de Qere Perpetuum pour lequel un mot écrit d'une certaine manière et devant être lu d'une autre façon se trouvera toujours sans note d'un scribe. Si nous devions appliquer la règle du Qere Perpetuum à YHVH, il s'agirait d'un cas unique de Qere-Ketiv puisque que l'on ne trouve jamais de note affirmant « lire comme Adonaï » ; pas une seule fois sur les 6828 fois qu'apparaît le mot une telle note ne peut être trouvée.
     
    Le deuxième problème avec l'affirmation selon laquelle YHVH possède les voyelles d'Adonaï, c'est qu'en réalité ce n'est pas le cas! Les voyelles d'Adonaï אֲדׁנָי sont A-O-A (hataf patach - cholam - kamats). Le nom YHVH est au contraire écrit יְהוָה avec les voyelles e---A (sheva - no vowels - kamats). Maintenant, dans tous les autres cas de Qere-Ketiv, le Ketiv, écrit dans le texte même des Écritures, possède précisément les voyelles du Qere, alors que le Qere lui-même est écrit sans voyelles en marge du manuscrit biblique. Mais les voyelles d’YHVH sont clairement différentes des voyelles d'Adonaï! YHVH est écrit YeHVaH יְהוָה, avec les voyelles d'Adonai cela aurait cependant dû être Yahovah יֲהוָֹה!
     
    Comment se fait-il que le consensus académique ignore cette preuve factuelle! Jusqu'à très récemment les imprimeurs du texte des Écritures ont librement modifié le nom YHVH. Dans de nombreuses impressions des Écritures hébraïques, YHVH est écrit avec absolument aucune voyelle, tandis que dans d'autres impressions il est en fait écrit comme Yahovah avec les voyelles d'Adonaï. Néanmoins, lorsque l'on vérifie dans les plus anciens manuscrits des Écritures, nous constatons qu’YHVH est écrit YeHVaH. C'est de cette façon qu'est écrit YHVH dans les manuscrits de Ben Asher (Codex d’Alep et Codex de Léningrad) qui présente le texte complet le plus précis des Écritures. Les impressions modernes qui reproduisent de manière la plus exacte ces manuscrits anciens, tels que la Biblia Hebraica Stutgartensia (BHS), et que l’Hebrew University Bible Edition (HUB) contiennent également la forme YeHVaH. 


    Aujourd'hui nous n'avons plus nécessairement besoin de nous référer à ces impressions puisque les manuscrits bibliques importants ont été publiés sous la forme d'éditions lithographique avec des photographies reproduisant réellement les pages des manuscrits eux-mêmes. Sur ces photographies, il est clairement visible que le nom YHVH est écrit à plusieurs reprises comme YeHVaH et non pas avec les voyelles d'Adonaï, ce qui donnerait alors YaHoVaH.
     
    Avant de considérer ce qu'il en est des voyelles de YeHVaH tels qu'elles se trouvent dans le texte des Écritures, nous devons brièvement considérer le consensus académique concernant Yahvé. Comme cela a été déjà mentionné, les spécialistes bibliques ne tiennent pas compte des voyelles d’YHVH telles qu'elles se trouvent dans les manuscrits bibliques et s'intéressent à des sources extérieures au texte afin d'essayer de reproduire la prononciation original du nom. La source principale utilisée pour cela est celle des écrits de Théodoret de Cyr, un soi-disant Père de l'Église qui vécut au 5ème siècle de notre ère. Concernant le nom YHVH, Théodoret écrit:
     
    « Les Samaritains l'appelle IABE alors que les Juifs l'appelle AIA. »
     
    La forme AIA (prononcé A-Yah) indique que les Juifs appelaient Dieu par la forme abrégé de Son nom יָהּ Yah telle qu’elle apparaît de nombreuses fois dans les Écritures. La forme Yahsuit l'ancienne pratique qui consiste à prendre la première et la dernière lettre d'un mot pour en faire une abréviation. Ainsi, la première et la dernière lettre d’YHVH nous donnent l'abréviation Yah.5 Mais comment les Juifs ont-ils obtenu AIA à partir de Yah? L’une des caractéristiques de l’hébreu tardif consiste en l’usage intensifié de l’Aleph prothétique


    L’Aleph prothétique est un aleph ajouté au début des mots afin d’en faciliter la prononciation. Par exemple en hébreu postbiblique, le mot biblique communément utilisé תְמוֹל t’mol devientetmol אֶתְמוֹל avec un Aleph prothétique.6 Le e- de etmol facilite tout simplement la prononciation du mot. L’Aleph prothétique existait au temps biblique et ainsi les formes *rba(quatre) et *tsba (doigt) étaient prononcées arba et etsba à l’époque même de la Bible. Mais à l’époque postbiblique, l’Aleph prothétique est devenu une pratique courante et pouvait être ajouté à n’importe quel mot. Ainsi AIA est tout simplement Yah auquel s’ajoute l’Aleph prothétique en début de mot afin d’en faciliter la prononciation. Théodoret de Cyr nous apprend que les Juifs de son temps appelaient Dieu par le nom A-Yah.  
     
    À l’époque de Théodoret, la prononciation du nom avait supposément été bannie parmi les Juifs à la suite d’un décret d’Abba Saül. À cause de cela, les érudits bibliques donnent un poids supplémentaire à la prononciation du nom par les Samaritains telle que rapportée par Théodoret. Celui-ci affirme que les Samaritains prononçaient le nom de YHVH comme IABE (prononcé Ya-bi). Maintenant, si nous devions traduire cela de nouveau en hébreu nous obtiendrons quelque chose de similaire à יֲבֶּה Yabeh. Cet exemple démontre quels sont quelques-uns des problèmes qu'il y a à vouloir utiliser des transcriptions grecques afin de reconstruire une prononciation hébraïque. Premièrement, nous devons prêter attention au fait que le grec ancien n'a pas de son H au milieu des mots. 


    Ainsi, le premier H dans YHVH, quelque soit la voyelle qui lui soit attachée, serait supprimer en grec. Deuxièmement, le grec ne possède pas un son similaire au W ou au V. Ainsi donc, la troisième lettre du nom divin serait supprimée ou distordue en grec. Finalement, les voyelles du grec ancien étaient très différentes des voyelles du système d'écriture hébraïque. L'hébreu biblique possède neuf voyelles qui n'ont pas de correspondance exacte en grec. Par exemple, le Sheva vocal en hébreu (prononcé comme un i court dans « vite ») n'a pas d'équivalent en grec ancien. Ainsi, quoique qu'ait entendu Théodoret de Cyr de la part des Samaritains, son intention de transcrire ce nom en grec était sans espoir.
     
    Qu'en est-il de la forme IABE? La plupart des érudits bibliques affirment que le B dans IABE est une distorsion de l'hébreu Vav et que le premier He de YHVH a disparu puisque le grec n'a pas de son tel que le H au milieu d'un mot. En conséquence, la plupart des érudits traduisent alors en retour le Samaritain IABE en hébreu par Yahvé יֲהְוֶה. Il s'agit de la « conjecture académique » dont parle l’Anchor Bible Dictionnary. La raison pour laquelle il est donné autant de crédit à cette prononciation, c'est parce que l'on assume que les Samaritains n'étaient pas encore sous le coup du décret des rabbins et savaient encore comment prononcer le nom du temps de Théodoret. Mais s'agit-il de la meilleure explication pour le mot samaritain IABE? Il se trouve que les anciens Samaritains appelaient Dieu יָפֶה Yafeh, signifiant celui qui est magnifique. Maintenant, en hébreu samaritain, la lettre Pe est souvent remplacée par un B. Ainsi, ce qui arriva probablement, c'est que les Samaritains racontèrent à Théodoret que Dieu est appelé Yafeh, « celui qui est magnifique », mais, avec leur prononciation altérée de l'hébreu, il lui a semblé qu'ils disaient Yabe


    Cette hypothèse semble être supportée par le fait que les Samaritains ont de fait adopté le décret interdisant de prononcer le nom, peut-être même avant les Juifs. Au lieu de prononcer le nom YHVH, les Samaritains appellent Dieu שְׁמָא shema. Maintenant, concernant shema, il est habituellement compris qu'il s'agit d'une forme araméenne d'hashem signifiant « le nom », mais nous ne pouvons pourtant que constater la similarité existante entre le samaritain shema et l'ashemades païens, qui selon 2 Rois 17:30 était l'un des dieux adorés par les Samaritains lorsqu'ils s'installèrent tout d'abord en terre d'Israël au 8ème siècle avant notre ère.7 Ainsi, dès 700 avant notre ère, les Samaritains en appelait à Ashema et non pas à YHVH.
     
    Le consensus académique s'appuie sur une deuxième preuve pour supporter la supposée prononciation de Yahvé/ IABE. Ils font remarquer le lien existant entre le nom YHVH et la racine HYH « être ». Ce lien est explicitement exprimé en Exode 3:13-14, passage dans lequel nous lisons:
     
    « (13) Et Moïse dit à Dieu: Voici, j'irai vers les enfants d'Israël, et je leur dirai: Le Dieu de vos pères m'a envoyé vers vous; mais s'ils me disent: Quel est son nom? Que leur dirais-je? (14) Alors Dieu dit à Moïse: Ehyeh Asher Ehyeh (Je suis ce que je suis). Puis il dit: Tu diras ainsi aux enfants d'Israël: Ehyeh m'a envoyé vers vous » (Exode 3:13-14).
     
    Ainsi, Moïse demande à YHVH quel nom il doit donner aux Israélites lorsqu'ils vont s'enquérir de Dieu. YHVH répond à Moïse qu'il devra leur dire qu'il fut envoyé par Ehyeh, qui est un verbe issu de la racine verbale HYH, être, signifiant « je suis ». Immédiatement après avoir déclaré de Lui-même qu'il est Ehyeh Asher Ehyeh, YHVH va plus loin expliquant que Son nom éternel est YHVH:

    « (15) Dieu dit encore à Moïse: Tu diras ainsi aux enfants d'Israël: YHVH, le Dieu de vos pères, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob m'a envoyé vers vous. C'est là mon nom éternellement; c'est là ma commémoration dans tous les âges » (Exode 3:15).
     
    Mais comment le nom YHVH peut-il être connecté au verbe HVH, être? En hébreu les lettres Vav ו et Yod י sont des lettres faibles qui sont parfois interchangeable. Par exemple, le motyeled יֶלֶד (enfant) est une variante de valad וָלָד dans laquelle le Yod habituel est remplacé par un Vav. Nous trouvons un remplacement similaire dans la racine HYH être. Le temps présent du verbe HYH être est הׂוֶה hoveh (Ecclésiastes 2:22) avec le Yod remplacé par un Vav. Ce type de remplacement semble advenir tout spécialement dans les noms. Ainsi en hébreu Èveest appelé חַוָּה Chavah, « parce qu'elle fut la mère de tous les vivants (חָי chay) » (Genèse 3:20). 


    Dans le nom d'Ève, le Yod de chay חָי est donc remplacé par le Vav de Chavah חַוָּה. Nous ne devrions pas en conclure que Vav et Yod sont toujours interchangeable, mais plutôt que lorsqu'une racine hébraïque possède un V/Y, parfois l'autre lettre peut apparaître et prendre sa place. Ce n’est donc pas un problème d’un point de vue linguistique pour le nom YHVH d’être dérivé du verbe HYH être. Ainsi YHVH se présente Lui-même à Moïse comme Elyeh Asher Elyeh (Je suis ce que je suis), une allusion voilée à Son nom YHVH tel qu'il est présent dans le verset suivant.
     
    Utilisant Exode 3:14-15, les spécialistes modernes de l'hébreu soutiennent que le nom YHVH doit être le piel ou une autre forme du verbe HYH, être. En d'autres termes, ils comprennent YHVH comme un simple verbe signifiant « celui qui fit être toutes choses ». Maintenant, ces érudits affirment que la forme piel ou hifil d’YHVH est Yahvé יֲהְוֶה. Néanmoins, cette explication est extrêmement problématique. La raison en est liée au système verbal hébreu. L'hébreu possède sept modèles verbaux, appelés conjugaisons. Chaque conjugaison utilise une racine verbale donnée et la change légèrement, donnant ainsi à cette racine verbale une nouvelle nuance de sens. Certaines racines peuvent être déclinées selon les sept conjugaisons, alors que certaines autres ne peuvent se décliner que selon quelques-unes de ces conjugaisons. De fait, la plupart des racines verbales ne peuvent se décliner qu’avec trois ou quatre conjugaisons, alors qu'il est rare d'en trouver une qui se décline avec les sept conjugaisons. Cela peut sembler arbitraire, mais il s'agit de la réalité grammaticale de l'hébreu. 


    Par exemple, la racine Sh.B.R signifie « briser » avec la conjugaison Qal et « fracasser » avec la conjugaison piel, etc... Au total, la racine Sh.B.R peut être conjuguée dans six des sept conjugaisons. Mais cette racine n'existe pas et ne peut pas exister avec la septième forme conjuguée (hitpael). Pour ce qui est du verbe HYH, être, duquel dérive le nom YHVH, il existe seulement avec les première (qal) et seconde (nifal) conjugaisons en hébreu biblique. Ceci signifie que l'hypothèse académique selon laquelle YHVH est la forme piel ou hifil du verbe HYH être est impossible puisque ce verbe n'existe pas dans ces conjugaisons. En d’autres termes, Yahvé est une forme verbale inexistante en hébreu biblique. Pourquoi donc les spécialistes modernes identifie-t-il universellement le nom YHVH comme étant un verbe fictif quelconque défiant les règles de la grammaire hébraïque? Il y a deux raisons à cela. Premièrement, cette forme pi'el ou hif'il inexistante permettrait de donner à YHVH le sens de « celui qui fit être toutes choses », ce qui correspond parfaitement aux préconceptions théologiques de ces spécialistes modernes de l'hébreu. Deuxièmement, la forme piel ou hifil Yahvé correspond au témoignage de Théodoret concernant la prononciation samaritaine du nom.
     
    La tentative pour reconstituer les voyelles de YHVH en l'identifiant de manière forcée à un impossible verbe pi'el ou hif'il est sans validité aucune pour une autre raison. La plupart des noms hébreux contiennent en eux des verbes. Néanmoins, l'une des caractéristiques des noms, c'est que les verbes formant une partie des noms ne suivent pas des modèles verbaux standards. Par exemple, le nom Nehemiah – Néhémie, en hébreu Nechemyah (« YHVH console »), contient deux éléments: le verbe "Nechem" (il console) et le nom « yah » (abréviation d’YHVH). Mais la forme verbal du nom Nehemiah, « Nechem », ne suit pas une forme standard du verbe qui alors serait « Nichem ». 


    Il s'agit d'une règle de l'hébreu biblique qui veut que, lorsqu'un verbe est incorporé à un nom, ses voyelles soient alors librement modifiables. Un autre exemple de ceci est le nom Joshua/Josué, en hébreuYehoshu'a, signifiant « YHVH sauve ». De nouveau, ce nom contient deux éléments: le verbe yoshi'a signifiant יׂושִׁיע « il sauve » et le nom de Dieu Yeho- (forme raccourci de YHVH). Le verbe yoshi'a (il sauve) est raccourci et les voyelles sont complètement modifiée créant ainsi la forme -shua. La forme -shua ne peut exister seulement que dans le nom d'une personne tandis que la forme verbale yoshi'a serait inhabituelle dans un nom. De fait, YHVH peut facilement contenir la racine verbale HYH sans que cela n'influe sur les voyelles qu'il contient. La tentative d'imposer une forme grammaticale verbale à un nom va à l'encontre des règles de la langue hébraïque.
     
    Nous avons vu que ce consensus académique concernant Yahvé n'est en réalité qu'une supposition hasardeuse. Dans le même temps, nous avons constaté que le « fait » généralement admis selon lequel YHVH contient les voyelles d'Adonaï est en réalité inexacte. La vocalisation réelle du nom YHVH dans les anciens manuscrits hébreu est YeHVaH. Très clairement, YeHVaH ne possède pas les voyelles d'Adonaï. Mais s'agit-il réellement des voyelles du nom divin? La première chose que nous remarquons concernant les voyelles de YeHVaH, c'est que la voyelle suivant le premier he ה est manquante. L’une des règles fondamentales de la langue hébraïque veut qu'une consonante au milieu d'un mot soit suivi soit par une voyelle ou un sheva silencieux. 


    Maintenant, il existe parfois des lettres silencieuses au milieu d'un nom qui ne possède ni voyelle ni sheva (p.ex. l'Aleph dans bereshit בְּדֵאשִׁית). Mais ce n'est jamais le cas avec un he ה au milieu d'un mot. En hébreu biblique, il est commun pour un H d'être silencieux à la fin d'un mot, mais il n'existe rien de tel qu'un he ה silencieux au milieu d'un mot. Cela signifie que selon les règles de l'hébreu, le premier he ה dans YHVH doit avoir une voyelle quelconque. Qu'est-il donc advenu de cette voyelle manquante? Peut-être la réponse se trouve dans une autre pratique des scribes médiévaux. Lorsque les scribes bibliques voulaient omettre un mot, ils en retiraient les voyelles. Le lecteur médiéval savait alors que lorsqu'il arrivait au mot sans voyelles il ne devait donc pas le lire. Il est possible que les scribes médiévaux aient omis la voyelle du premier he ה de YeHVaH afin d'éviter que les lecteurs ne lisent le nom à voix haute.
     
    Un autre point qu'il est important de souligner, c'est que dans le Codex d’Alep, le plus précis de tous les manuscrits du texte biblique, il est donné au nom YHVH les voyelles Yehovih lorsque le nom est juxtaposé à Adonaï. Il semble que le « i » (chiriq) est un rappel au lecteur qu’il doit lire le nom comme Elohim (Dieu), puisque s’il le lisait commeAdonaï, cela reviendrait à lire Adonaï deux fois de suite. Néanmoins, il ne s’agit pas d’un authentique Qere-Ketiv dans lequel la forme « écrite » comporte toutes les voyelles de la forme « lue ». S’il s’agissait d’un Qere-Ketiv, nous espérerions les voyelles d’YHVH être changées pour Yehowih יֱהוִֹה (chataf segol - cholam - chiriq). 


    Au lieu de cela les voyelles sont Yehowih יְהוִֹה (sheva - cholam - chiriq). Il semble s’agir d’une pratique unique adoptée par les scribes et qui consiste à changer une seule voyelle afin de rappeler au lecteur comment lire le nom YHVH. Maintenant, lorsque YHVH se trouve seul dans le texte, il possède les voyelles Yeh?vah, le seul changement aux voyelles étant que la voyelle après le he ה est omise après le He. Cela empêche le lecteur de lire accidentellement le nom tel qu’il est écrit. Par contraste, lorsqu’YHVH se trouve à côté d’Adonaï, le « a » (kamats) est changé pour un « i » (chiriq) afin de rappeler au lecteur de lire le nom comme Elohim.
     
    Ce qui est significatif au sujet de la forme Yehovih, c’est que rien n’est fait pour empêcher le lecteur de lire accidentellement le nom comme Yehovih. Cette forme du nom comporte l’intégralité des voyelles et peut être lue comme n’importe quel autre mot en hébreu. Maintenant, pour certaines raisons, les scribes « massorétiques » qui copièrent les Écritures au Moyen-âge s’inquiétaient que l’on puisse prononcer le mot Yeh?vah, mais n’étaient pas du tout inquiet que l’on prononce accidentellement le nom Yehovih. Cela doit être considéré en lieu avec le décret interdisant la prononciation du nom qu’acceptaient pleinement les scribes massorétiques. La seule raison pour laquelle les scribes massorétiques auraient laissé la forme Yehovih sans omettre la voyelle après le he ה, c’est parce qu’ils savaient que ce n’était pas la véritable prononciation du nom divin. À l’inverse, lorsqu’ils voyaient Yeh?vah, ils savaient qu’il s’agissait de la véritable prononciation du nom et ils ont donc supprimé la voyelle centrale.
     
    Mais quelle est donc la voyelle centrale manquante de Yehvah יְהוָה? Lorsque l’on compare les deux formes Yeh?vah et Yehowih, il semblerait que la voyelle manquante soit « o » (cholam). Cela signifie que les scribes massorétiques savaient que le nom est Yehovah et ont décidé d’empêcher sa prononciation en omettant le « o ». Ceci est confirmé par le fait que les scribes oublièrent en fait de supprimer le « o » dans un certain nombre de cas. Les scribes copiaient des documents anciens soit en lisant les mots à voix haute ou soit en les murmurant. Le scribe faisait parfois des erreurs et écrivait ce qu’il s’entendait prononcer, même si cela différait de ce qu’il lisait devant lui. Il s’agit d’une erreur courante en anglais également. Lorsque des anglophones écrivent rapidement ou au clavier, ils écrivent souvent « know » au lieu de « no » ou « their » au lieu de « there ». Cela n’est pas dû à leur méconnaissance de la langue, puisque la plupart des personnes faisant ce genre d’erreur savent très bien la différence entre ces homonymes. 


    Il s’agit plutôt d’un type d’erreur découlant de la manière dont les mots se prononcent. Dans le cas du nom divin, le scribe savait que le mot YHVH se prononçait Yehovah, et même s’il était supposé supprimer la voyelle « o », il l’a laissé dans quelques douzaines de cas. Dans le manuscrit massorétique LenB19a, le plus ancien des manuscrits massorétiques complets, qui fut utilisé comme base pour l’édition renommée BHS,8 le nom est écrit Yehovah 50 fois sur un total de 6828 occurrences du nom. Il est significatif qu’aucune autre voyelle en dehors du « o » ne fût « accidentellement » inséré dans le nom divin.
     
    Il existe une autre preuve qui indique que la voyelle manquante dans Yeh?vah est un « o ». De nombreux noms hébreux incorporent une partie du nom divin comme partie intégrante d’un nom composé. Par exemple, Yehoshua (Joshua - Josué) signifie « YHVH sauve », tandis que Yeshayahu (Isaïe - Ésaïe) signifie également « YHVH sauve ». Nous constatons donc que lorsque le nom divin est incorporé à d’autres noms, il apparaît sous la forme Yeho- au début des noms et sous la forme -yahu à la fin des noms. Les partisans du nom sous la forme Yahvé citent souvent la forme finale -yahu comme preuve attestant de leur prononciation du nom. Il y a deux problèmes avec cette affirmation.


    Premièrement, la terminaison divine -yahu est inconsistante avec la prononciation Yahvé. Au lieu de cela, cette terminaison suggèrerait qu’il faille prononcer le nom comme Yahuvah et non Yahvé. En hébreu, il y encore moins de similarités entre Yahvé יֲהְוֶה et –yahu יָהוּ. Yahvé יֲהְוֶה est épelé avec une voyelle hébraïque appelé chataf patach tandis que –yahu יָהוּ possède la voyelle kamats. Il s’agit de deux voyelles totalement différentes. La différence entre ces deux voyelles est la même qui existe entre le « a » de father (chataf patach) et le « a » de brawl(plus au moins kamats en hébreu ancien). Il s’agit d’une erreur que seul un anglophone ou un germanophone pourrait faire! Deuxièmement, dans le nom YHVH, les lettres YHW- sont en fait au commencement du nom et non pas à la fin. 


    Ainsi, si nous prêtons attention à des noms tels que Josué/Ésaïe comme étant des modèles permettant de reproduire la prononciation du nom divin, nous devrions choisir la forme Yeho- qui se trouve au début des noms composés, et non pas la forme qui se trouve à la fin des noms. Si nous combinons cette information avec la forme Yeh?vah telle qu’elle est documentée dans le texte biblique, nous obtenons la forme Yehovah.
     
    Il est intéressant de remarquer que l’anglais Jehovah est simplement une forme anglicisée de Yehovah. La principale différence est que la lettre J s’est glissée dans le nom divin. Bien sûr, l’hébreu ne possède pas de son J et la lettre hébraïque est Yod se prononçant comme l’anglais « Y ». Une autre différence est que dans le texte massorétique l’accentuation est placée en fin de mot. Ainsi, le nom devrait réellement se prononcer Yehovah avec l’emphase sur le « vah ». Prononcé le nom Yehovah avec l’emphase placée sur le « ho » (comme dans l’anglais Jehovah) serait tout simplement une erreur.
     
    Une question que nous devons considérer maintenant, est celle de savoir comment les massorètes, les scribes médiévaux qui copièrent le texte des Écritures et ont supprimé le « o » de Yehovah, ont-ils pu connaître la véritable prononciation du nom. Après tout, le décret interdisant la prononciation du nom était supposé être pleinement appliqué depuis l’époque d’Abba Saül au 2ème siècle de notre ère. L’une des choses que l’on sait au sujet des scribes massorétiques, c’est qu’ils étaient Karaïtes. Nous savons également qu’il existait deux groupes de Karaïtes, ceux qui requerraient la prononciation du nom et ceux qui l’interdisaient. Il est évident que les massorètes appartenaient à la catégorie de ceux qui interdisaient la prononciation du nom, et c’est la raison pour laquelle ils ont supprimé la voyelle centrale de Yehovah. 


    Dans le même temps, ils entendirent la manière dont les autres Karaïtes prononçaient le nom et donc ils connaissaient la manière appropriée dont le nom devait être prononcé. Le sage Kirkisani, un Karaïte du 10ème siècle, rapporte que les Karaïtes qui prononçaient le nom étaient situés en Perse (Khorasan). La Perse avait été un centre majeur du Judaïsme depuis que les dix tribus y furent exilés dans les « villes des Mèdes » (2 Rois 17:6) et l’est resté jusqu’à l’invasion mongole du 13ème siècle. Puisque la Perse se trouvait si éloignée des centres rabbiniques situés en Galilée et à Babylone, les Juifs en Perse restèrent protégés des innovations rabbinique de la Mishna et du Talmud jusqu’au 7ème siècle. Ce fut seulement lorsque les rabbins tentèrent d’imposer leurs innovations aux Juifs de Perse entre le 7ème et le 8ème siècle, que le mouvement Karaïte a débuté afin de permettre que soient préservées que les pratiques anciennes. 


    Ainsi, il n’est pas surprenant que les Karaïtes de Perse aient préservés le nom tel qu’il se prononçait aux temps anciens. Il semblerait que les massorètes aient supprimé la voyelle « o » du nom divin afin d’empêcher leurs confrères Karaïtes de tout simplement lire le nom tel qu’il aurait dû être écrit. Désormais, lorsque ces Karaïtes lisaient le texte biblique, ils devaient eux-mêmes fournir la voyelle manquante au nom.
     
    1 « Yahweh », Anchor Bible Dictionnary, D.N. Freedman, et al, (eds), New York 1992, vol.6, p. 1011
    2 Il est intéressant de noter que dans les impressions modernes des Écritures, le mot est écrit dans le corps même du texte des Écritures sans voyelles, alors que le Qere est écrit en marge avec ses propres voyelles. Cette méthode moderne est une entorse délibérée à l’ancienne pratique des scribes.
    3 Le Leningrad Codex est aussi connu comme le LB19a, et il est maintenant disponible sous la forme, The Leningrad Codex; A Facsimile Edition, D.N. Freedman (éditeur), Wm B. Eerdmans Publishing Co. 1998.
    4 Théodoret de Cyr, Question 15 sur Exode 7
    5 Cette forme d’abréviation est très courante en grec. Par exemple, KE est une abréviation courante pour Kourie, Seigneur.
    6 La forme אֶתְמוֹל apparaît même occasionnellement dans le Tanakh mais devient la norme dans l’hébreu postbiblique.
    7 Nous ne pouvons nous empêcher de suspecter que l’origine d’hashem est l'ashema  אֲׂשִימָא des païens, l’un des dieux originellement adorés par les samaritains et mentionné en 2 Rois 17:30.
    8 Les initiales BHS représentent la Biblia Hebraica Stuttgartensia (édité par K. Elliger et W. Rudolph, et al, Deutsche Bibelgesellschaft Stuttgart 1967/77, 1983). Jusqu’à présent, la BHS est la plus précise de toutes les impressions des Écritures hébraïques et dévie seulement rarement du Codex de Léningrad. Le Codex de Léningrad est aussi à la base de la Biblia Hebraica Leningraddensia (édité par A. Dotan, Hendrickson Publishers 2001) et est utilisé dans de nombreuses autres éditions afin de remplir les portions manquantes au Codex d’Alep (p.ex. Keter Yerushalayim, édité par Y. Ofer et M. Broyer, N. Ben-Zvi Printing Enterprises 2001).

    .


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    Message  Arlitto Lun 4 Mar 2024 - 9:29

    L'éternel Nom divin ?

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    “ ‘ Notre Père dans les cieux, que ton nom soit sanctifié. "
    Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi Jésus a commencé cette prière en évoquant la ‘sanctification’ du nom de Dieu? 
     
    Il attachait visiblement une importance toute particulière à ce nom, car il en parlait souvent dans ses propres prières. 
    Ainsi, un jour qu’il s’adressait publiquement au Créateur il a déclaré: "Père, glorifie ton nom. ” Une voix vint donc du ciel : “ Et je [l’]ai glorifié, et je [le] glorifierai de nouveau. ” (Jean 12:28)
     
    Pourquoi le nom divin comptait-il tant aux yeux de Jésus? 
    Pourquoi celui-ci tenait-il à ce que nous le révérions également, comme il l’a montré en nous encourageant à prier pour sa sanctification?
     
    Dans cette article, nous allons examiner pourquoi ce Nom si sacré a cessé d'être prononcé, et aussi, si les vrais chrétiens devraient le prononcé de nos jours ou non.
     
    Le Nom aux temps bibliques
    Aucun doute possible, Dieu a un nom.


    En hébreu, il s’orthographie יהוה. Ce mot revient près de 7 000 fois dans le texte de base des Écritures hébraïques (l’“Ancien Testament”).
     
    L'emploi de noms aux temps bibliques est largement prouvé par la Bible, et c'est là un fait indiscutable.


    Ainsi, la première activité d'Adam fut de nommer les animaux (Genèse 2:19, 20).


    Ensuite, quand Dieu créa Eve, Adam, pleins de joie, s'exclama en termes poétiques : “ Celle-ci est enfin l’os de mes os et la chair de ma chair. Celle-ci sera appelée Femme, parce que de l’homme celle-ci a été prise. ” (Genèse 2:23).
     
    Genèse 4:1 nous prouve qu'Adam et Eve connaissaient le Nom divin. Et, d'après Genèse 4:26, l'usage du Nom a été courant parmi les serviteurs de Dieu de l'époque.
    Non contents d'employer couramment le nom divin, les Hébreux l'incluaient dans de nombreux noms propres (dits noms théophores), tels Jean (יוחנן, Yohanan), Jérémie (ירמיהו, Yirmeyahou), Isaïe (ישעיהו, Yeshayahou), etc.


    Aussi, les serments étaient prononcés via l'expression חי־יהוה, qui signifie littéralement "vie de YHWH", "aussi vrai que YHWH est vivant" (cf. par ex. Juges 8:19 ; voir aussi Matthieu 26:63) . C'est tout à fait comparable aux expressions modernes "sur la tête de..." !
     
    André Chouraqui écrivit un commentaire plutôt intéressant a propos de l'usage des noms aux temps bibliques : " Pour le Sémite, le Nom s'identifie a l'être qu'il désigne. Le connaître équivaut à posséder un pouvoir sur celui ou ce qu'il désigne. " (Chouraqui, Moïse : 143, Pour le nom divin (voir aussi Psaumes 91:14).)
     
    Par ailleurs la Bible encourageait à employer le nom (Deutéronome 6:13, 10:20) et condamnait ceux qui ne le faisaient pas (Jérémie 10:25).
     
    Quel nom ?
    Quoique certains préfèrent Yahweh (qui est -j'aimerais signaler- une translittération, et non une traduction), ce n'est pas l'avis de tous.
    Voici quelques exemples :


    "On n'a pas la preuve que cette forme soit la véritable. " (Alexandre Westphal, Dictionnaire encyclopédique de la Bible, 1932-1935, Tome I : 295.
    "Dans nos traductions, au lieu de la forme (hypothétique) Yahweh, nous avons emloyé la forme Jéhovah (...) qui est la forme littéraire et usuelle du français." (Paul Joüon, Grammaire de l'hébreu biblique : 49 (note).)
     
    D'après Théodoret, le nom divin était prononcé soit 'Iabe', soit 'Ia' selon les communautés.


    C'est essentiellement sur son témoignage que s'appuie les défenseurs de la forme Yahweh.


    Mais il faut quand même préciser que Théodoret évoque la pratique samaritaine (Iabe), tout en précisant que la prononciation chez les Juifs est bien la forme Yah.
     
    D'ailleurs, les noms théophores (les composés de n.pr (yahoo)) n'appuient pas du tout la vocalisation Yahweh.


    Gerard Gertoux, érudit ayant une connaissance fort profonde de l'hébreu ancien, dit que Yah est un nom propre à part entière, non une forme contracte du nom divin (Psaumes 68:4). En revanche Yahoo, non présent dans la Bible, n'est pas un nom mais un hypocoristique qui signifie 'Yah Lui', i.e. 'Yah Lui-même'. Enfin la forme Yeho, et sa forme abrégée Yo, entrent dans la formation de certains noms propres à l'initiale uniquement. 
     
    Ces considérations faites, force est de constater qu'il n'existe que quatre possibilités d'insertion d'une forme du Nom dans un nom propre :


    A l'initiale :
    - YôNathan
    - YehôNathan
    A la finale :
    - NathanYah
    - NathanYahoo

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    Message  Arlitto Lun 4 Mar 2024 - 9:34

    Preuve scientifique de l'existence de Dieu 

    par François Brooks
    Peut-on démontrer « scientifiquement » l'existence de Dieu ? Essayons. Définissons d'abord ce que l'on entend par « scientifique ». Sommes-nous d'accord pour les trois critères suivants ? :

    • Observable

    • Mesurable

    • Reproductible


    OK ? ... Bon.
    C'est bien connu, ceux qui ont la foi en Dieu, statistiquement, vivent plus vieux et en meilleure santé que les non-croyants. Ce fait, on l'a observémesuré statistiquement et on peut répéter l'observation dans une variété de cultures différentes.


    Mais j'entends déjà les objections. Comment peut-on conclure à l'existence de Dieu avec cette observation ? Comment affirmer que c'est vraiment Dieu qui cause cet effet ? Je répondrai par une autre question : On a démontré scientifiquement l'existence de l'atome (la plus petite partie insécable de la matière), et pourtant, n'a-t-on jamais vu un atome ? Si on considère « scientifique » l'existence des atomes sur la seule observation des effets que la théorie atomique avait prévu, pourquoi devrions-nous réfuter l'existence de Dieu alors que l'on peut parfaitement observer les effets de la foi sur les humains ?

    Mais, me direz-vous, comment pouvons-nous prétendre que c'est Dieu, tel que défini dans la Bible qui en est la cause ? Je répondrai encore par une question analogue. L'atome, tel que défini étymologiquement, devrait être la plus petite partie insécable de la matière. Chacun sait pourtant que l'atome se divise en sous-composants dont la fission provoque la libération d'une immense quantité d'énergie. Les accélérateurs de particules nous ont d'ailleurs permis d'observer des phénomènes dans l'infiniment petit dont nous ne savons plus trop si les particules subatomiques sont une onde ou de la matière. En définitive, on ne sait plus vraiment ce qu'est la matière. De plus, l'atome n'est plus l'atome puisqu'il est composé de particules qui rendent donc son appellation erronée. 


    De quoi est donc composée la matière ? Peut-on véritablement dire que l'atome, tel que défini, existe scientifiquement ? Mais à cette échelle, on ne sait plus trop ce que l'on observe, même si on prétend que nos observations sont « scientifiques ». Pourquoi ne pourrait-il pas en être de même pour Dieu et la foi ? Ne pourrions-nous pas reconnaître que la science et la foi nous mènent toutes deux à explorer des mystères qui s'approfondissent graduellement à mesure que progressent nos recherches, mais que ni Dieu (symbole suprême de l'esprit) ni l'atome (symbole suprême de la matière) ne peuvent véritablement être observés parce que l'un et l'autre sont des concepts. C'est-à-dire que l'on pense qu'ils existent, par la foi, et que nous produisons des recherches scientifiques pour essayer de les comprendre tout en sachant à l'avance que des concepts aussi épurés ne pourront jamais être observés directement puisqu'ils indiquent une direction et non une chose en soi.

    Nous tendons vers Dieu ou l'atome (le spirituel et le matériel) par la foi en ces concepts. (La foi est à la religion ce que l'hypothèse est à la science.) Et nous utilisons une méthode scientifique pour évaluer, mesurer, de combien on s'en approche. Les progrès obtenus témoignent scientifiquement de l'avancement de notre marche, mais prétendre que l'on a touché au but serait une hérésie de la même manière qu'une preuve scientifique n'apporte jamais une certitude plus absolue que la faiblesse de l'hypothèse qui la supporte. Une preuve scientifique n'a pas plus de valeur hors du contexte de l'hypothèse qui la commande que la foi dans un concept erroné.


    Qu'y a-t-il donc alors de sacrilège à faire une démonstration scientifique de l'existence de Dieu ? En fait, on sait que la science procède d'hypothèses et de certitudes relatives, et on refuse carrément l'incertitude sur Dieu, on refuse la position d'agnostique, il faut savoir. Les croyants assurent que Dieu existe et les athées nous assurent de son inexistence. Religieux et scientifiques sont aussi croyants l'un que l'autre. Le sacrilège relève d'une indignation ressentie comme légitime dès que quelqu'un contrarie notre croyance, et sur ce terrain, religieux et scientifiques logent à la même enseigne.

    C'est ici que KantGödël et Karl Popper peuvent nous être d'une aide précieuse pour éclaircir ce débat.


    Kant a établi en quoi la science véritable relève d'un domaine que nous ne pouvons confondre avec la foi. Il démontre dans sa « Critique de la preuve ontologique de Dieu » et dans « [url=http://www.philo5.com/Les philosophes Textes/Kant_Criticisme.htm#_L'id%C3%A9e_de_Dieu]L'idée de Dieu : Idéal suprême de la raison[/url] » que la réalité objective de Dieu ne peut être ni démontrée ni réfutée.

    Gödel, pour sa part, nous a donné un Théorème d'incomplétude qui démontre que, d'aussi loin que l'on puisse approfondir nos connaissances tout système relève nécessairement d'au moins un élément sur lequel il va falloir parier, un indécidable. C'est-à-dire que la science relève en quelque sorte d'une foi, aussi minime soit-elle et que donc, le scientifique qui pense détenir une vérité empirique absolue oublie qu'il fait lui-même partie d'un système qu'il influence en l'étudiant. Il doit décider d'au moins un élément incertain pour que la magie de sa science opère.


    Enfin, Karl Popper nous a démontré par sa Théorie de la réfutation que l'essence même de ce qui est scientifique implique la falsifiabilité. Autrement dit, si une théorie ne permet pas d'être réfutée, c'est qu'elle ne relève pas de la science.


    Si nous devons alors démontrer « scientifiquement » l'existence de Dieu, nous devrons alors le faire passer du camp de la foi au camp de la science. Dieu serait donc désormais une théorie ainsi que sa création. Comment l'Église chrétienne pourrait-elle accepter une telle régression ?
    * * *
    Dans le Wedge Document, l'administration George Bush nous annonce son projet de démontrer « scientifiquement » le créationnisme. Aussi louable que puisse être ce projet sur le plan moral, il est clair que le chemin poursuivi n'est qu'un subterfuge pour contourner la Constitution états-unienne qui statue que ce pays est laïque et reconnaît la liberté de culte. Si cette entreprise réussissait, la science dans ce pays deviendrait alors la foi dominante. Ceci consacrerait un état de fait qui est à mon sens assez général : la science est une religion parmi d'autres. Mais comment alors la science véritable pourra-t-elle progresser si elle devient un dogme statuant une Vérité révélée ?

    Notre rationalité n'a cessé depuis Nietzsche de trouver des arguments qui réfutent l'existence de Dieu, hochet métaphysique avec lequel j'aime bien jouer quand je le considère sous son seul aspect philosophique. Comme toute la rationalité française semble actuellement dévouée à désavouer l'existence de Dieu, il m'a paru un défi intéressant de trouver des arguments rationnels pour en démontrer l'existence et ainsi démontrer une fois de plus que dans le cas « Dieu », il est impossible de trancher, puisque les arguments des autres valent bien les miens. N'est-ce pas ?


    L'atome est aussi un jouet métaphysique. Personne n'en a jamais vu un seul sinon que par déduction logique d'observations d'expériences de laboratoire. Pour commencer, comme vous l'évoquez, porte-t-il bien son nom ? Ce que nous appelons l'atome aujourd'hui est-il véritablement la plus petite partie insécable de la matière ? Comme nous n'en savons rien, les spéculations sont ouvertes. Du plus profond que nous sommes allés dans la matière en terme de « zoom in », la plus petite partie insécable nous apparaît tantôt comme une onde (énergie) tantôt comme de la matière (une particule), selon le point de vue où l'on se place pour l'observer, mais jamais les deux à la fois (voir Heisenberg et La relation d'incertitude). Ceci ne vous rappelle-t-il pas la sempiternelle question philosophique à savoir si l'humain est corps ou esprit ?

    Ce que j'en pense ? C'est que l'existence de Dieu n'a pas besoin d'être démontrée puisqu'Il est une entité nécessaire. Dieu n'existe pas par quelque démonstration rationnelle qui pourrait d'ailleurs voler facilement en éclat. Il existe parce que nous ne pouvons philosophiquement pas nous en passer. C'est, dans de nombreux domaines, l'autorité (peut-être illusoire, mais là n'est pas la question) suprême à laquelle il est commode de référer parce que nous n'avons jamais trouvé rien de mieux pour boucler l'univers. Par exemple, dans notre monde humain où chacun y va de son propre point de vue, quelle est la référence ultime ? Si vous étudiez auprès d'un maître, qui lui a donc enseigné ? Et à ce maître de votre maître, qui encore ? Et ainsi de suite... jusqu'à l'Être suprême, référence floue, mais toutefois nécessaire. Quand vous jurez à la cour, si vous refusez de le faire sur la Bible, vous le ferez sur votre honneur. Mais quelle est la définition de l'honneur ? Qui nous garantit cet honneur ? Et qui nous garantit l'honneur de cet honneur ? Et ainsi de suite ? Du plus loin que notre réflexion soit capable d'aller, on se rend vite compte qu'on a besoin d'un appui. En philosophie, l'appui ultime, le « premier moteur immobile », comme le nomme Aristote, c'est Dieu. Non pas un Dieu rempli des humeurs d'Homère ou d'Abraham, mais un Dieu qui garantit l'univers. L'incertitude chronique universelle dans laquelle baigne l'humain en général l'a amené à forger un concept de garantie de l'Univers qu'il appelle Dieu. C'est la référence ultime.

    Mais encore là, cette construction philosophique rationnelle a ses limites. La Perfection, l'Infini, la Vérité ne peuvent qu'être évoqués et seul un Dieu infini (et donc indéfinissable) peut les garantir. Mais, me direz-vous, à quoi sert une référence absolue inaccessible ? Je vous répondrai par la science de Socrate. Comme il savait qu'il était ignorant, ceci en faisait le plus sage des hommes. Ainsi donc, comme nous savons que Dieu est indéfinissable nous savons donc que celui qui ose en parler est très loin de ce qu'on pourrait désigner comme le véritable Dieu. Autrement dit, quoi que l'on puisse dire sur Dieu on se trompe. Lao-Tseu avait dit quelque chose de semblable sur le Tao, et l'enseignement biblique nous enseigne qu'il est interdit de nommer Dieu. Ainsi, le Livre le désigne donc par ses attributs et le nomme l'Innommable, l'Éternel et tant d'autres qui illustrent notre fondamentale incapacité à le saisir, à l'enfermer dans un petit vocable de quatre lettres. Cette sagesse, le philosophe doit la retrouver sinon toute sa philosophie n'est que vaines argumentations. Mais ces vaines argumentations sont parfois amusantes et ce texte a été écrit pour m'amuser. Et pour vous aussi peut-être qui avez eu l'audace d'essayer d'aller un peu plus loin, d'essayer de comprendre.

    « Peu de science éloigne de Dieu, beaucoup de science en rapproche », disait Pascal. Et plus proche encore est celui qui sait qu'il en est infiniment loin, disait en substance Nicolas de Cues.
    Voilà où se rencontrent toutes les sagesses et les plus grandes philosophies : un lieu où sagesse orientale, occidentale et théologique s'entendent sur le même point, à savoir qu'il faut approcher Dieu et les notions qui l'entourent avec la plus grande circonspection. De là peut-être vient  le besoin de respect pour Dieu ; devant l'inconnaissable, il est bon d'être méfiant de soi et des tergiversations intellectuelles qui nous entraînent dans des chausse-trapes amusantes. C'est pourquoi l'orient rigole beaucoup en philosophie ; pensons au bouddha rieur bon vivant et insouciant. Un philosophe qui est austère sévère et sentencieux, comme c'est trop souvent le cas en occident, n'est pas sérieux. «Si on ne rit pas, ce n'est pas de la philosophie », nous dit mon ami Guy Tétreault qui a passé 20 ans en Inde à l'étudier et qui tente de l'enseigner aujourd'hui au Québec. Bien sûr, il ne s'agit pas d'un rire sardonique, sarcastique, cynique ou ironique. C'est le rire de l'illumination, celui de l'humain qui a compris soudainement dans sa méditation qu'il n'y avait rien à comprendre et qu'il s'était imaginé vainement que son esprit limité pouvait faire le tour de l'univers et l'enfermer dans sa petite boîte crânienne y compris Dieu.

    Ayant été formé à l'école de la rationalisation occidentale, pour m'en guérir, j'essaie désormais de  trouver la faille dans le raisonnement. Cette logique peut d'ailleurs s'appliquer dans de nombreux domaines. Quand un discoureur trouve des formules bien roulées pour enchanter votre esprit, nous parle-t-il de la Vérité ou bien ne cherche-t-il pas à se convaincre lui-même de la validité de son raisonnement en l'exposant à votre jugement ? Et plus vous vous y opposerez, plus il enchérira d'arguments pour se convaincre lui-même. Du coup, un échange de vues enrichissant se transforme en monologue à deux. Ainsi donc, pour ne pas me prendre au piège de mon propre discours, vous me feriez grand plaisir de m'expliquer ce qui vous intéresse chez Dieu. En quoi vous intéresse-t-il personnellement ?


    .


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    Psaumes 33:13 Du haut des cieux Yahweh regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions
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    Message  Arlitto Lun 4 Mar 2024 - 9:35

    Dieu
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    Dieu est un concept philosophique ou religieux décrivant un être ou une force suprême dirigeant l'univers. 

    Principe fondateur dans les religions monothéistes, Dieu est l'être suprême, unique, transcendant, universel, créateur de toutes choses, doté d'une perfection absolue, constituant le principe de salut pour l'humanité et qui se révèle dans le déroulement de l'histoire

    Comme entité philosophique, Dieu est le principe d'explication et d'unité de l'univers.

    L'existence réelle d'un être suprême et les implications politiques, philosophiques, scientifiques, sociales et psychologiques qui en découlent font l'objet de nombreux débats à travers l'Histoire, les croyants monothéistes appelant à la foi, tandis qu'elle est contestée sur les terrains philosophiques et religieux par les libres-penseurs, agnostiques, athées ou croyants sans Dieu.

    La notion de Dieu revêt un considérable impact culturel, notamment dans la musique, la littérature, le cinéma, la peinture, et plus généralement dans les arts. La représentation de Dieu et la façon de nommer Dieu varient en fonction des époques et systèmes de croyances.

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    Message  Arlitto Lun 4 Mar 2024 - 9:37

    Étymologies et désignations



    Articles détaillés : Noms de Dieu dans le judaïsme et Noms de Dieu en islam.

    Le mot « dieu » vient du latin deus, lui-même issu de la racine indo-européenne dei- « briller » qui, élargie en deiwo- et 'en dyew-, sert à désigner le ciel lumineux en tant que divinité ainsi que les êtres célestes par opposition aux êtres terrestres, les hommes. Étroitement liée à cette notion de lumière, c'est la plus ancienne dénomination indo-européenne de la divinité qui se retrouve dans le nom du dieu grec Zeus dont le génitif est Dios. De la même racine est issue la désignation de la lumière du jour (diurne) et du jour, lui-même (dies en latin).

    Dans la langue française, le mot est attesté dès le tout premier texte français, les Serments de Strasbourg, en 842 sous les formes Deo au cas régime et Deus au cas sujet. Dans ce texte, le terme désigne avec une majuscule la divinité du monothéisme chrétien


    On trouve ensuite Deu et Dieu aux XIe et XIIe siècles. 

    Il indique également une divinité du polythéisme à partir du XIIe siècle. Considéré comme un nom propre, le nom « Dieu » prend alors une majuscule ainsi que les métonymies ou les pronoms qui s'y substituent.

    Les termes qui désignent Dieu dans les langues germaniques (Guþ en gotique, Gott en allemand, God en anglais et en néerlandais, Gud dans les langues scandinaves, Guð en islandais)ont une autre origine, elle aussi indo-européenne, liée à la notion d'« appel » ou d'« invocation ». Sa plus ancienne mention écrite se trouve dans le Codex Argenteus, au VIe siècle. Ce Codex est une copie de la traduction de la Bible effectuée selon l'alphabet inventé par l'évêque Wulfila deux siècles plus tôt.

    Les termes qui désignent Dieu dans les langues slaves (Бог en biélorusse, bulgare, macédonien russe, serbe, ukrainien, Bog en croate, Bóg en polonais, Bůh en tchèque) sont issus du proto-slave bogъ lui-même issu de l'indo-européen bhag-.

    Dans le Tanakh (la Bible hébraïque), le Nom sacré par excellence s'écrit YHWH et ne se prononce pas.

    Le nom de « Dieu » en arabe est « Allah » (الله) issu de l'arabe préislamique ʾilāh-.

    Dans le calendrier, le nom dimanche vient du titre « Seigneur » donné dans la plupart des religions chrétiennes aussi bien à Dieu qu'à Jésus. Il est aussi donné indirectement, dans plusieurs langues romanes, au jeudi, jadis consacré à Jupiter


    Difficulté de définition

    Le concept de Dieu possède des aspects religieux et métaphysiques très divers, ce qui rend particulièrement difficile sa définition. Certains auteurs estiment même que Dieu est si grand qu'il échappe à toute tentative de définition par des mots humainsC'est en particulier le cas de ceux qui s'inscrivent dans une approche apophatique. Ainsi, par exemple, Jean Scot Erigène a pu écrire :

    « Nous ne savons pas ce qu'est Dieu. Dieu lui-même ignore ce qu'il est parce qu'il n'est pas quelque chose. Littéralement Dieu n'est pas, parce qu'il transcende l'être. »

    Et le Pseudo-Denys l'Aréopagite :

    « Là, dans la théologie affirmative, notre discours descendait du supérieur à l'inférieur puis il allait s'élargissant au fur et à mesure de sa descente; mais maintenant que nous remontons de l'inférieur jusqu'au Transcendant, notre discours se réduit à proportion de notre montée. Arrivés au terme nous serons totalement muets et entièrement unis à l'Indicible. »

    — Pseudo-Denys l'Aréopagite, De la théologie mystique.


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    Message  Arlitto Lun 4 Mar 2024 - 9:38

    Les noms de Dieu, dans les religions abrahamiques, sont variables selon les religions mais aussi selon les origines linguistiques des termes qu'elles emploient.

    Bible hébraïque

    Le Tétragramme

    Le nom du Dieu d'Israël et de Juda apparaît plus de 7 000 fois dans la Bible hébraïque sous la forme du Tétragramme יהוה, c'est-à-dire YHWH. Ce nom est aussi attesté, sous une forme incomplète (Jah), dans un grand nombre d'anthroponymes. Il provient de la racine hébraïque HWH/HYH, verbe qui signifie « être » ou "devenir". La tradition de la Kabbale lui associe 72 noms d'anges pour obtenir le vrai nom de Dieu, le Schem-hamephorash.

    Dans le judaïsme, le Tétragramme ne doit pas être prononcé, par respect pour le Nom divin. Pour le christianisme, la question de la transcription s'est posée. 

    En effet, l'écriture sémitique est, à l'origine, purement consonantique et plusieurs hypothèses ont été proposées pour reconstituer les voyelles du Tétragramme. Une prononciation du Tétragramme reconstituée à partir des transcriptions grecques de Gesenius a conduit à lire Yahwêh. Cette transcription a été abandonnée en 2008 par l'Église catholique, à la fois par respect envers le judaïsme, par souci des règles philologiques et par conformité à la tradition instaurée par la Vulgate, où Jérôme de Stridon traduit « YHWH » par une périphrase : « le Seigneur » (Dominus).

    Une autre hypothèse, jusqu'au XIXe siècle, a donné le nom Jéhovah. Elle n'a plus cours aujourd'hui, pour des raisons philologiques, et n'est plus utilisée que par les Témoins de Jéhovah. ou plus rarement chez les mormons.

    Autres noms

    Le Dieu de la Bible hébraïque porte différents titres. Les deux plus connus sont « Adonaï » et « Elohim ». « Adonaï » est un pluriel de Adon, avec un suffixe possessif de la 1er personne du singulier : « mon Seigneur ». « Elohim », cité plus de 2 500 fois, est un pluriel de majesté du nom « Eloah », qui vient lui-même du nom « El ». Celui-ci correspond au « nom donné par l'ensemble des Sémites à la divinité en général et au Dieu suprême en particulier ». Dieu est aussi appelé El Shaddai, et ce terme semble signifier « de la montagne ». Il est également « le Saint », « le Rocher », « l'Éternel »...

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    Message  Arlitto Lun 4 Mar 2024 - 9:52

    YHWH
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    Le tétragramme YHWH (יהוה) est un nom hébraïque se composant des quatre lettres yōḏ (י), hē (ה), wāw (ו), hē (ה). Le terme de « tétragramme » vient du grec et signifie « mot de quatre lettres ».

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    Présenté comme le « nom propre » de Dieu dans le judaïsme, « YHWH » est désigné comme « le Tétragramme », avec une majuscule. Ses quatre lettres sont issues de la racine trilittère היה (HYH) du verbe « être ». Le Tanakh (la Bible hébraïque) rapporte que ce nom fut entendu par Moïse au sommet du mont Horeb dans le désert du Sinaï, lors de l'épisode du Buisson ardent.

    Dans son ouvrage Mishné Torah, Maïmonide explique que seuls les prêtres du Temple de Jérusalem étaient habilités à prononcer le Tétragramme, lors de la bénédiction sacerdotale quotidienne des fidèles. Après la mort du grand-prêtre Shimon HaTzadik au IIIe siècle av. J.-C., les prêtres ont cessé de réciter cette bénédiction qui accompagnait le Nom.

    La prononciation originelle du Tétragramme demeure imprécise depuis cette époque. En outre, comme seules les consonnes étaient écrites, il est impossible de reconstituer le Nom avec certitude.

    "Dieu - Histoire" 137px-Tetragrammaton_scripts.svg
    Le Tétragramme
     en phénicien, 
    en araméen ancien
     et en hébreu carré.

    Le Talmud énonce l'interdiction de le prononcer, en vertu du Troisième Commandement: « Tu ne prononceras pas le nom de YHWH en vain… » 

    Dans leurs prières ou pendant la lecture de la Torah, les Juifs le remplacent par « Adonaï », dont la traduction courante est « mon Seigneur », et « Adonaï » est remplacé par « HaShem », « Le Nom », dans la vie de tous les jours. L'écriture du tétragramme dans la Bible s'est standardisée dans le contexte de l'évolution d'un polythéisme vers le monothéisme et de la sacralisation du nom, probablement pour le distinguer de l'élément divin yahu dans des noms propres théophores.

    Certaines traductions bibliques l’ont parfois transcrit par « Yahvé », « Yahweh » ou « Jéhovah ». 

    Depuis le pontificat de Benoît XVI, l’Église catholique préconise, entre autres par respect pour les Juifs, de ne plus prononcer « Yahvé » mais d'employer à la place l'expression « le Seigneur ». Du reste, la Vulgate (suivant en cela la Septante, qui transcrit Κυρίος) écrit "Dominus", et la traduction liturgique porte "Seigneur".


    Les quatre consonnes

    La forme YHWH correspond à une flexion verbale atypique de la racine trilittère היה, HYH (« être, devenir, arriver, il fait devenir»). Tel était déjà l’avis des grammairiens juifs du Moyen Âge, conforté par celui de Baruch Spinoza.

    La plus ancienne mention épigraphique connue du Tétragramme est un nom théophore, c'est-à-dire « portant [le nom de] Dieu », daté de 820 av. J.-C. sur la stèle de Tel Dan. Une inscription plus explicite, datée de 810 av. J.-C., a été trouvée sur la stèle de Mesha.

    "Dieu - Histoire" 5pjw

    Selon la Jewish Encyclopedia (1906), le Tétragramme apparaît 5 410 fois dans le Tanakh. Ces occurrences se répartissent ainsi : 1 419 dans la Torah, 2 696 dans les Prophètes (Nevi'im) et 1 295 dans les Écrits (Ketouvim). Pour Douglas Knight (2011), le Tétragramme est écrit 6 828 fois dans les éditions de Kittel et de Stuttgart. Le dictionnaire BDB indique quant à lui un total de 6 518 occurrences.

    Dans les Ecritures Hébraïques, le nom personnel divin apparaît près de 7000 fois.


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    Message  Arlitto Lun 4 Mar 2024 - 9:58

    Interdit de prononciation dans le judaïsme

    Les Juifs s’imposent une interdiction de prononcer le Tétragramme, fondée sur le Troisième Commandement : « Tu n’invoqueras pas le Nom de YHWH ton Dieu en vain » (Ex 20:7). 

    Le grand-rabbin Lazare Wogue, traducteur de la Torah, précise : « Quant au saint Tétragramme, on sait que le judaïsme, de temps immémorial et dans toutes ses sectes sans exception, s’est abstenu de le prononcer selon sa forme véritable : les rabbanites ou pharisiens disaient Adônaï, les Samaritains Schimâ. » 

    Lorsque le Tétragramme est inscrit dans les Écritures hébraïques, d’autres mots lui sont substitués à l’oral, le plus souvent Adonaï (אדני, « mon Seigneur ») et de temps en temps Elohim (« Puissances »). 

    Cette substitution explique les points-voyelles utilisés dans plusieurs transcriptions du Pentateuque selon qu'il faut lire Adonaï ou Elohim. Dans la conversation, on utilise de préférence HaShem (« le Nom », cf. Lv 24:11). À l’école, on dit aussi « Eloqim ». Lors des bénédictions, à la synagogue ou à la table familiale, les participants saluent la prononciation d’« Adonaï » par la formule « Baroukh Hou ou Baroukh Shemo » (« Béni [soit]-Il et Béni [soit] Son Nom »).

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    Feuille d'argent (c. 600 AEC) comportant la bénédiction sacerdotale (Nb 6:24-26) : « Que YHWH te bénisse et te garde. » 


    La prononciation exacte du Tétragramme, à supposer qu’elle soit possible, demeure incertaine. Le doute ne porte pas sur les consonnes, qui sont fixes, mais sur la place et le type des voyelles.



    L'incertitude a trait à l’existence même de cette prononciation. 

    Joel M. Hoffman, par exemple, soutient que le Tétragramme n’a jamais été prononcé. Néanmoins, la plupart des hébraïsants sont d’un avis contraire. Ils s’appuient entre autres sur les noms théophores et sur les chapitres du Pentateuque contenant le Tétragramme. En particulier un passage couramment appelé « Le songe d’Isaïe », dont la prosodie et les assonances en « O » et « OU » suggèrent une prononciation usitée à l’époque de la rédaction du texte, c’est-à-dire avant l’interdiction comme le signalent nombre de nom théophores composés avec le tétragramme généralement considéré comme l’un des plus anciens du corpus biblique, rédigé vers le VIIIe siècle avant l’ère commune.


    L'interdit va si loin qu'il modifie la numération hébraïque. 

    Celle-ci est de type décimal ; la lettre yud (י) représente le chiffre 10. De 11 à 19 inclus, les chiffres sont écrits sur le modèle « 10 + n » : 11 = 10 + 1, 12 = 10 + 2, et ainsi de suite. Or, en suivant ce schéma, les nombres 15 et 16 seraient formés l'un et l'autre par deux des lettres du Tétragramme : le yod (י) et le hé (ה) pour 15 (10+5), et le yod (י) et le waw (ו) pour 16 (10+6). La numération est donc modifiée : la lettre thet (ט), qui ne fait pas partie du Tétragramme et a pour valeur 9, est substituée au yod (10). Le chiffre 15 s'écrit (9+6) טו , et 16 s'écrit (9+7) טז. C'est pourquoi on emploie la numération avec le thet en désignant par Tou Bichvat et Tou Beav les fêtes du 15 Chevat et du 15 Av.


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    Message  Arlitto Lun 4 Mar 2024 - 9:59

    Prononciations dans le christianisme
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    Le Tétragramme dans une sacristie, en Suède, avec les voyelles de « Jéhovah » 


    L’interdiction de prononcer le nom propre de Dieu ne concerne pas seulement les Juifs, mais aussi les premiers chrétiens, qui peut-être n’ont jamais connu sa prononciation. Dans la liturgie chrétienne comme dans les copies tardives de la Septante et ensuite dans la Vulgate, le Tétragramme est remplacé par les mots Kurios (Kûριος en grec), et Dominus (en latin), c’est-à-dire « Seigneur ». 

    Toutefois, dans son Prologus Galeatus, préface aux livres de Samuel et des Rois, Jérôme de Stridon dit avoir rencontré le Nom en caractères archaïques dans des rouleaux grecs. Jérôme évoque aussi des Grecs ignorants qui ont entrepris de transcrire le Nom divin.

    Au Moyen Âge, « certains chrétiens qui lisaient la Bible dans sa version originale ont lu YHWH en lui appliquant la vocalisation du terme Adonaï, c’est-à-dire en intercalant ses trois voyelles « ĕ », « ō » et « ā », et obtenu ainsi le nom Jéhovah ». 

    Cette hypothèse refait surface dans l'ésotérisme de la Renaissance, lorsque Johannes Reuchlin émet une théorie sur le rapport entre le Tétragramme et le nom de Jésus. 

    Dans son De verbo mirifico, il affirme que le nom de Jésus, retranscrit vers l'hébreu, donne le pentagramme YHSVH ou IHSUH, c'est-à-dire les quatre lettres du Tétragramme YHVH ou IHUH, au cœur duquel il en a inséré une cinquième, le Sh : ש (shin).

    Selon cette hypothèse, cette consonne supplémentaire rendrait le nom prononçable. Celui-ci se lirait alors Yehoshuah, c'est-à-dire Jésus. Cette théorie n'est pas retenue par les spécialistes de la langue hébraïque. Luther, lui-même traducteur de la Bible, l'avait déjà disqualifiée en expliquant que la prétendue similitude entre Jéhovah et Jéhoshuah aurait nécessité non seulement l'ajout d'une consonne (le shin) à Jéhovah mais aussi la suppression d'une autre (le ayin de Jéhoshuah).

    Le mot « Jéhovah », d’apparence scientifique, est contestable sur les plans historique et théologique. Pour André-Marie Gerard, cette version « n’appartient à aucune langue… si ce n’est celle de Racine et de Victor Hugo ! ». Longtemps tombée dans l’oubli, la transcription Jéhovah est abandonnée au début du XIXe siècle par les spécialistes après les travaux du linguiste allemand Wilhelm Gesenius, qui la remplace par la transcription « Yahweh ». Cependant, l'hypothèse Jéhovah reste populaire au cours du XIXe siècle dans la littérature française, parallèlement à la traduction de la Bible par John Nelson Darby et par les Témoins de Jéhovah. Au début du XXe siècle, le philologue Paul Joüon se réfère à l’édition de 1894 de la traduction Crampon, qui emploie le mot « Jéhovah ». Il adopte à son tour cette solution, préférant cette « forme littéraire et usuelle en français » à l’« hypothétique » forme Yahweh.

    Cependant, à la suite de Gesenius, le catholicisme a utilisé de préférence la transcription Yahweh (ou « Yahvé » par francisation) durant tout le XXe siècle. Cette forme a été appliquée dans les éditions non liturgiques de la Bible, par exemple la Bible de Jérusalem. Ainsi le philologue André Lemaire a-t-il pu remarquer en 2001 : « On hésite généralement aujourd'hui entre deux vocalisations : Yahwoh et Yahwéh. Avec la plupart des traductions, nous adopterons ici la vocalisation conventionnelle Yahwéh. »

    Or, à la fin du XXe siècle, l’Église catholique est devenue plus réticente à l’égard de cette formulation. En 2001, « par directive du Saint-Père », la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements a déclaré : « En se conformant à une tradition immémoriale, évidente déjà dans la Septante, le nom de Dieu tout-puissant, exprimé en hébreu dans le Tétragramme, et traduit en latin par le mot Dominus, doit être rendu dans chaque langue vernaculaire par un mot de la même signification. » Cette directive a été rappelée le 29 juin 2008 par une lettre aux conférences épiscopales et mise en pratique en octobre 2008 par le Synode des évêques sur la parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église.


    Le Tétragramme est donc traduit par « le Seigneur ».

    La plupart des Bibles des protestants francophones rendent le Tétragramme par « l’Éternel » à l'instar de Pierre Robert Olivétan (1509-1538), cousin de Jean Calvin, et qui fut le premier à traduire la Bible en français à partir des textes originaux hébreux, araméens et grecs ; cette version est dite « Olivétan-Synodale ».

    Dans la Traduction œcuménique de la Bible (TOB), qui combine l’effort de spécialistes principalement catholiques et protestants, mais aussi orthodoxes (en particulier pour l’Ancien Testament), le Tétragramme est traduit par « le SEIGNEUR », en lettres capitales.


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    Message  Arlitto Lun 4 Mar 2024 - 10:00

    Le verbe « être »

    La révélation du Buisson ardent

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    Le Tétragramme sur l'un des ostraca de Lakish 


    L’explication du Tétragramme est fournie par la Bible en Ex 3:13-14, lors de l'épisode du Buisson ardent, lorsque Moïse demande à Dieu de se nommer. La réponse est donnée en deux temps. Tout d'abord, Dieu répond : « Eyeh Asher Eyeh », jeu de mots théologique pour lequel il existe plusieurs traductions mais qui contient deux fois le verbe « être ». Puis, devant l'insistance de Moïse, Dieu prononce lui-même le Tétragramme : « YHWH », qui provient du même verbe être.

    Le récit biblique est traduit en ces termes par la Bible de Jérusalem :
    [13] « Moïse dit à Dieu : '"Voici, je vais trouver les Israélites et je leur dis : “Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous.” Mais s’ils me disent : “Quel est son nom ?”, que leur dirai-je ?" Dieu dit à Moïse : "Je suis celui qui est [Ehyeh Asher Ehyeh אֶֽהְיֶה אֲשֶׁר אֶֽהְיֶה]". Et il dit : "Voici ce que tu diras aux Israélites : Je suis m’a envoyé vers vous." »

    C'est au verset suivant (Ex 3:15) que Dieu prononce le Tétragramme devant Moïse.

    Selon la tradition juive, il s'agit plutôt d'un refus de révélation, dans une conception apophatique. Ce passage biblique prépare le tabou du nom tout en « spéculant » dessus.

    Approche philosophique

    L’expression Ehyeh Asher Ehyeh peut être rendue en français par Je suis celui qui est, ou par Je suis celui qui suis (dans la traduction due à Louis Segond, qui traduit aussi par l'Éternel) ou encore par Je suis qui je serai dans la TOB. La Bible du Rabbinat traduit par Être invariable, ce que regrette Henri Meschonnic, qui y détecte une contamination du « Theos » grec de la Septante.

    L'emploi répétitif du verbe « être » dans cette formule et sa réapparition dans le Tétragramme, ainsi que la diversité des traductions qui en découlent, ne vont pas sans « aimanter » la philosophie elle-même selon Xavier Tilliette. Le Eyeh Asher Eyeh peut être perçu comme « l'étonnante déclaration d'où procède le Nom par excellence, le Nom imprononçable ». C'est ici, dans la révélation sur le mont Horeb, que le Dieu d'Abraham rejoint le Dieu des philosophes.

    La question de Ex 3:14 se pose depuis le christianisme médiéval jusqu'à la « métaphysique de l'Exode » étudiée par Étienne Gilson et à la « souveraine liberté » divine définie par Luigi Pareyson.

    Le thomisme perçoit dans le Eyeh Asher Eyeh une expression de l'« acte d'être » et traduit par Je suis Celui qui est, ce qui infléchit la formule vers l'ontologie. Étienne Gilson, faisant sienne cette traduction, écrit : « Il n'y a qu'un seul Dieu, et ce Dieu est l'Être, telle est la pierre d'angle de toute la philosophie chrétienne, et ce n'est pas Platon, pas même Aristote, mais c'est Moïse qui l'a posée. » À l'inverse, Ernst Bloch, favorable à la traduction Je suis Celui qui sera, propose la vision « utopique » d'une sorte de « Dieu-Exode » cheminant sans cesse, en perpétuel devenir, « coextensif à l'humanité ».

    Traditions et œuvres liées au Tétragramme

    Selon la gematria, la valeur du tétragramme est 26: 10 (yōḏ) + 5 (hē) + 6 (wāw) + 5 (hē) = 26

    La supputation d’une prononciation exacte du Tétragramme, et de ses effets de puissance — voire de ses effets « magiques » — a beaucoup alimenté la production littéraire. Le mythe du Golem créé par le Maharal de Prague en est une des nombreuses variantes, popularisée à l’époque moderne par le roman de Gustav Meyrink, Le Golem.

    L’Adversaire, roman policier d’Ellery Queen, offre la « lecture » de quatre crimes sur le modèle de la « lecture » du Tétragramme. Dans un registre comparable, « La mort et la boussole », nouvelle de Jorge Luis Borges dans le recueil Fictions, met en scène une série de meurtres conçus en fonction du Tétragramme et ponctués par « La première lettre du Nom a été articulée », « La deuxième lettre du Nom a été articulée »... Chacune des lettres du Tétragramme est assimilée à l'un des quatre points cardinaux. L'Aleph, du même auteur, reprend indirectement les thématiques de la « puissance » du nom divin.

    Yah Mo B There (en) est une chanson R&B de James Ingram et Michael McDonald. Elle a été écrite par Ingram, McDonald, Rod Temperton et produit par Quincy Jones. Selon Michael McDonald, le titre original était Yahweh be there.


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