Les évangiles apocryphes
La composition de la Bible est le résultat d'un travail effectué au sein de l'Église naissante, et le canon biblique s'est formé à partir de nombreux textes qui circulaient à l'origine mais qui ne furent pas tous retenus. Certains de ces textes furent éliminés, et de ce fait ils sont dits "apocryphes", c'est-à-dire cachés. La plupart d'entre eux tombèrent dans l'oubli et le restèrent jusqu'à la fin du XXème siècle, lorsqu'une succession de découvertes archéologiques remit en lumière quelques-uns de ces textes oubliés. Leur réapparition s'est faite au hasard des recherches de terrain, et c'est curieusement encore en Égypte que l'on trouva le plus de documents de ce type, dans des circonstances qui méritent d'être évoquées.
Les premières trouvailles eurent lieu en 1896 dans l'ancienne ville égyptienne d'Oxyrhynque, au sud du Caire. Les archéologues anglais Bernard Grenfeld et Arthur Hunt, de l'Université d'Oxford, y entreprirent des fouilles et c'est en excavant des remblais formés par d'anciennes décharges, qu'ils tombèrent sur une masse volumineuse de fragments de papyrus antiques enfouis à-même le sable. Ces manuscrits comprenaient des documents administratifs, des textes de la littérature grecque classique, des extraits du Nouveau Testament et des évangiles apocryphes. Datant d'entre 250 avant et 700 après J.-C., les papyrus découverts à Oxyrhynque sont aujourd'hui au nombre de 40 000 et leur contenu est encore à l'étude.
Un vieux pilier, rare vestige de la ville d'Oxyrhynque.... Le site de Nag Hammadi
En Égypte également, à Nag Hammadi au nord-ouest de Louqsor, la découverte de plusieurs documents eut lieu en 1945 de manière fortuite et clandestine. Le cultivateur Mohammed Ali Samman, parti à la recherche de terre fertile, creusa au pied de la montagne Gebel el Tarif. Il y déterra une vieille jarre scellée, dans laquelle étaient enfermés treize papyrus manuscrits. Le découvreur la rapporta chez lui sans réaliser la valeur de son trophée, et l'utilisa quotidiennement pour allumer du feu.
Mais l'homme avait mauvaise conscience, car il était impliqué par ailleurs dans une affaire de meurtre. Craignant une perquisition de la police, il confia ses manuscrits à un religieux musulman, Al Qummus Basilius Abd el Masih, qui à son tour les montra à un historien du nom de Rahib. Peu à peu les papyrus furent vendus au marché noir, jusqu'à ce que les autorités s'en aperçoivent et tentent de remonter la filière. Une partie de la collection fut ainsi récupérée et se trouve désormais réunie au musée du Caire. Les documents de Nag Hammadi, qui datent du milieu du IVème siècle, contiennent plusieurs textes apocryphes du Nouveau Testament.
A l'ouest de Louxor, le village d'Al-Gournah est installé tout près de la célèbre nécropole pharaonique de la "vallée des rois". Au VIème siècle, un ermitage chrétien s'était installé dans une ancienne tombe royale. Il fut fouillé en 2005 par l'équipe d'archéologues polonais de Thomaz Gorecki ; d'un tas de décombres qui occupait la cour du monastère, ils sortirent trois livres entiers de papyrus manuscrits. Chacun de ces livres était relié dans une couverture recouverte de cuir richement ornementée, et contenait environ 50 feuillets écrits en langue copte. Ces textes datent des VIIème-VIIIème siècles de notre ère, et ont été confiés à des experts polonais en vue de leur restauration.
Carte de l'Egypte mentionnant les sites.............. L'un des livres manuscrits trouvés à Al-Gournah d'Oxyrhynque et de Nag Hammadi
L'examen de tous de ces documents nous révèle à côté des textes religieux et philosophiques, des évangiles apocryphes désignés par des noms de personnages du Nouveau Testament. Citons notamment "l'évangile de Thomas", présenté comme un recueil des paroles du Christ ; "l'évangile de Marie-Madeleine", un ensemble de dialogues entre Marie de Magdala et les apôtres ; le "protévangile de Jacques", un texte sur l'enfance de Jésus ; "l'évangile de Pierre", un récit de la Passion et de la Résurrection ; "l'évangile de Philippe", qui aborde le thème du mariage religieux ... Plus étonnant encore, un "évangile de Nicodème" fait référence à de supposées archives romaines nommées "Actes de Pilate", qui seraient un compte-rendu du procès de Jésus adressé à l'empereur Tibère. On a enfin trouvé un "évangile de Judas" qui est rapidement devenu célèbre et qui a suscité des débats animés.
Plusieurs de ces textes étaient déjà connus dans l'Antiquité, car ils sont cités par des auteurs anciens. Mais leur contenu était perdu depuis des siècles. Leur redécouverte à partir de la fin du XIXème siècle explique l'actuel regain d'intérêt du public pour ce sujet.
La publication récente de leurs traductions a provoqué sur la scène médiatique contemporaine deux sortes d'attitudes. La première tendance a été d'accuser les instances religieuses (l'église catholique en particulier) d'avoir volontairement caché la réalité historique qu'ils pouvaient contenir, à des fins de manipulation intellectuelle de la société. L'autre attitude, moins polémique, a consisté à voir simplement dans ces textes le reflet d'une diversité de pensée qui existait au temps du christianisme naissant
Évangile de Thomas, trouvé à Nag Hammadi.
Évangile de Marie-Madeleine, trouvé à Oxyrhynque.
Pour mieux appréhender les implications théologiques du phénomène, il faut se pencher sur les circonstances qui ont présidé à la sélection des textes du canon biblique. Comment le choix des quatre évangiles s'est-il fait ? Pourquoi les textes apocryphes n'ont-ils pas été retenus ? Les historiens nous informent que ce travail fut réalisé à partir du IIème siècle, de manière progressive au sein des diverses communautés chrétiennes, bien avant la décision d'un concile ou d'une autorité centrale. L'officialisation définitive du contenu de la Bible par le Saint-Siège ne s'est faite qu'à la fin du IVème siècle, au concile de Carthage. Durant les premiers siècles, le critère essentiel n'était pas tant la crédibilité historique que la question de savoir si ces textes étaient inspirés par Dieu. La majorité des apocryphes sont plutôt des écrits tardifs, ayant moins de valeur spirituelle que les textes canoniques écrits au cours des premiers siècles. Ainsi, les textes jugés trop éloignés de la spiritualité de Jésus ne furent pas retenus, voire considérés comme hérétiques.
C'est le cas du fameux "évangile de Judas", découvert en 1978 par un paysan dans une grotte près d'El Minya, en plein désert égyptien. Ce manuscrit du IIIème siècle a été traduit par le philologue suisse Rodolphe Kasser, travail qui fut publié en 2006 dans le magazine National Geographic. L'existence de cet évangile était connue depuis le IIème siècle, mais il avait été rejeté par l'évêque Irénée de Lyon et oublié depuis.
L'idée principale qui ressort du manuscrit est que Judas a fait arrêter Jésus à la demande de Jésus lui-même. Le texte de cet "évangile" servit de référence à un mouvement marginal de l'époque, le caïnisme. Il s'agit d'une sorte de secte, rattachée au courant du gnosticisme et fondée sur une forme de connaissance spirituelle révélée. Le théologien Epiphane de Salamine (315-403) a fait du caïnisme un portrait très négatif, décrivant ses adeptes comme les adorateurs d'un dieu du mal, vénérant les meurtriers Caïn et Judas et encourageant toutes sortes d'infâmies.
Si le portrait dressé par Epiphane est juste, on conçoit mieux que les premiers chrétiens n'aient pas intégré cet évangile dans leurs Bibles. Le seul intérêt de l'évangile de Judas est qu'il nous renseigne sur ce mouvement ésotérique aux valeurs diamétralement opposées à celles du christianisme.
L'exemple extrême de l'évangile de Judas et du gnosticisme illustre le sort de certains textes et groupes marginaux qui disparurent au profit du courant de pensée majoritaire du christianisme. Toutefois d'autres textes apocryphes moins excentriques ont continué à circuler en s'adaptant à l'évolution de la pensée chrétienne. Leur contenu fut même utilisé par des historiens médiévaux pour retracer les évènements qui ont suivi la Résurrection de Jésus.
Évangile attribué à Pierre, trouvé à Oxyrhynque.
Le papyrus Egerton, un évangile datant des années 100 à 150
Références :
[1] - Bernard-Marie (fr.) : "Le cinquième Evangile, d'après les agrapha et quelques mystiques". Presses de la Renaissance, Paris 1998. Imprimatur 1997.
[2] - J. Dunn : "Christian Oxyrhynchus (modern al-Bahnasa) and its Environs" (touregypt.net).
[3] - N. El-Aref : "Coptic Trove". Al-Ahram, 17-23 February 2005, Issue No. 730 (weekly.ahram.org.eg).
[4] - "Initiation à la gnose et à la tradition chrétienne à la lumière des textes de Nag Hammadi" (nag-hammadi.com).
[5] - J.M. Robinson : "The Discovery of the Nag Hammadi Codices". The Biblical Archaeologist, Vol 42, No 4, The Nag Hammadi Library and Its archaeological Context (autumn 1979), pp. 206-224.
[6] - J. Owen : "Papyrus reveals New Clues to Ancient World". National Geographic News, April 25, 2005 (news.nationalgeographic.com).
[7] - R. Pearse : "The Coptic Ps. Gospel of Judas (Iscarioth)". The Tertullian Project, 30th March 2011 (tertullian.org).
[8] - F.W. Filson : "New Greek and Coptic Gospel Manuscripts". The Biblical Archaeologist Vol. 24, No 1 (feb. 1961), pp. 2-18.
La composition de la Bible est le résultat d'un travail effectué au sein de l'Église naissante, et le canon biblique s'est formé à partir de nombreux textes qui circulaient à l'origine mais qui ne furent pas tous retenus. Certains de ces textes furent éliminés, et de ce fait ils sont dits "apocryphes", c'est-à-dire cachés. La plupart d'entre eux tombèrent dans l'oubli et le restèrent jusqu'à la fin du XXème siècle, lorsqu'une succession de découvertes archéologiques remit en lumière quelques-uns de ces textes oubliés. Leur réapparition s'est faite au hasard des recherches de terrain, et c'est curieusement encore en Égypte que l'on trouva le plus de documents de ce type, dans des circonstances qui méritent d'être évoquées.
Les premières trouvailles eurent lieu en 1896 dans l'ancienne ville égyptienne d'Oxyrhynque, au sud du Caire. Les archéologues anglais Bernard Grenfeld et Arthur Hunt, de l'Université d'Oxford, y entreprirent des fouilles et c'est en excavant des remblais formés par d'anciennes décharges, qu'ils tombèrent sur une masse volumineuse de fragments de papyrus antiques enfouis à-même le sable. Ces manuscrits comprenaient des documents administratifs, des textes de la littérature grecque classique, des extraits du Nouveau Testament et des évangiles apocryphes. Datant d'entre 250 avant et 700 après J.-C., les papyrus découverts à Oxyrhynque sont aujourd'hui au nombre de 40 000 et leur contenu est encore à l'étude.
Un vieux pilier, rare vestige de la ville d'Oxyrhynque.... Le site de Nag Hammadi
En Égypte également, à Nag Hammadi au nord-ouest de Louqsor, la découverte de plusieurs documents eut lieu en 1945 de manière fortuite et clandestine. Le cultivateur Mohammed Ali Samman, parti à la recherche de terre fertile, creusa au pied de la montagne Gebel el Tarif. Il y déterra une vieille jarre scellée, dans laquelle étaient enfermés treize papyrus manuscrits. Le découvreur la rapporta chez lui sans réaliser la valeur de son trophée, et l'utilisa quotidiennement pour allumer du feu.
Mais l'homme avait mauvaise conscience, car il était impliqué par ailleurs dans une affaire de meurtre. Craignant une perquisition de la police, il confia ses manuscrits à un religieux musulman, Al Qummus Basilius Abd el Masih, qui à son tour les montra à un historien du nom de Rahib. Peu à peu les papyrus furent vendus au marché noir, jusqu'à ce que les autorités s'en aperçoivent et tentent de remonter la filière. Une partie de la collection fut ainsi récupérée et se trouve désormais réunie au musée du Caire. Les documents de Nag Hammadi, qui datent du milieu du IVème siècle, contiennent plusieurs textes apocryphes du Nouveau Testament.
A l'ouest de Louxor, le village d'Al-Gournah est installé tout près de la célèbre nécropole pharaonique de la "vallée des rois". Au VIème siècle, un ermitage chrétien s'était installé dans une ancienne tombe royale. Il fut fouillé en 2005 par l'équipe d'archéologues polonais de Thomaz Gorecki ; d'un tas de décombres qui occupait la cour du monastère, ils sortirent trois livres entiers de papyrus manuscrits. Chacun de ces livres était relié dans une couverture recouverte de cuir richement ornementée, et contenait environ 50 feuillets écrits en langue copte. Ces textes datent des VIIème-VIIIème siècles de notre ère, et ont été confiés à des experts polonais en vue de leur restauration.
Carte de l'Egypte mentionnant les sites.............. L'un des livres manuscrits trouvés à Al-Gournah d'Oxyrhynque et de Nag Hammadi
L'examen de tous de ces documents nous révèle à côté des textes religieux et philosophiques, des évangiles apocryphes désignés par des noms de personnages du Nouveau Testament. Citons notamment "l'évangile de Thomas", présenté comme un recueil des paroles du Christ ; "l'évangile de Marie-Madeleine", un ensemble de dialogues entre Marie de Magdala et les apôtres ; le "protévangile de Jacques", un texte sur l'enfance de Jésus ; "l'évangile de Pierre", un récit de la Passion et de la Résurrection ; "l'évangile de Philippe", qui aborde le thème du mariage religieux ... Plus étonnant encore, un "évangile de Nicodème" fait référence à de supposées archives romaines nommées "Actes de Pilate", qui seraient un compte-rendu du procès de Jésus adressé à l'empereur Tibère. On a enfin trouvé un "évangile de Judas" qui est rapidement devenu célèbre et qui a suscité des débats animés.
Plusieurs de ces textes étaient déjà connus dans l'Antiquité, car ils sont cités par des auteurs anciens. Mais leur contenu était perdu depuis des siècles. Leur redécouverte à partir de la fin du XIXème siècle explique l'actuel regain d'intérêt du public pour ce sujet.
La publication récente de leurs traductions a provoqué sur la scène médiatique contemporaine deux sortes d'attitudes. La première tendance a été d'accuser les instances religieuses (l'église catholique en particulier) d'avoir volontairement caché la réalité historique qu'ils pouvaient contenir, à des fins de manipulation intellectuelle de la société. L'autre attitude, moins polémique, a consisté à voir simplement dans ces textes le reflet d'une diversité de pensée qui existait au temps du christianisme naissant
Évangile de Thomas, trouvé à Nag Hammadi.
Évangile de Marie-Madeleine, trouvé à Oxyrhynque.
Pour mieux appréhender les implications théologiques du phénomène, il faut se pencher sur les circonstances qui ont présidé à la sélection des textes du canon biblique. Comment le choix des quatre évangiles s'est-il fait ? Pourquoi les textes apocryphes n'ont-ils pas été retenus ? Les historiens nous informent que ce travail fut réalisé à partir du IIème siècle, de manière progressive au sein des diverses communautés chrétiennes, bien avant la décision d'un concile ou d'une autorité centrale. L'officialisation définitive du contenu de la Bible par le Saint-Siège ne s'est faite qu'à la fin du IVème siècle, au concile de Carthage. Durant les premiers siècles, le critère essentiel n'était pas tant la crédibilité historique que la question de savoir si ces textes étaient inspirés par Dieu. La majorité des apocryphes sont plutôt des écrits tardifs, ayant moins de valeur spirituelle que les textes canoniques écrits au cours des premiers siècles. Ainsi, les textes jugés trop éloignés de la spiritualité de Jésus ne furent pas retenus, voire considérés comme hérétiques.
C'est le cas du fameux "évangile de Judas", découvert en 1978 par un paysan dans une grotte près d'El Minya, en plein désert égyptien. Ce manuscrit du IIIème siècle a été traduit par le philologue suisse Rodolphe Kasser, travail qui fut publié en 2006 dans le magazine National Geographic. L'existence de cet évangile était connue depuis le IIème siècle, mais il avait été rejeté par l'évêque Irénée de Lyon et oublié depuis.
L'idée principale qui ressort du manuscrit est que Judas a fait arrêter Jésus à la demande de Jésus lui-même. Le texte de cet "évangile" servit de référence à un mouvement marginal de l'époque, le caïnisme. Il s'agit d'une sorte de secte, rattachée au courant du gnosticisme et fondée sur une forme de connaissance spirituelle révélée. Le théologien Epiphane de Salamine (315-403) a fait du caïnisme un portrait très négatif, décrivant ses adeptes comme les adorateurs d'un dieu du mal, vénérant les meurtriers Caïn et Judas et encourageant toutes sortes d'infâmies.
Si le portrait dressé par Epiphane est juste, on conçoit mieux que les premiers chrétiens n'aient pas intégré cet évangile dans leurs Bibles. Le seul intérêt de l'évangile de Judas est qu'il nous renseigne sur ce mouvement ésotérique aux valeurs diamétralement opposées à celles du christianisme.
L'exemple extrême de l'évangile de Judas et du gnosticisme illustre le sort de certains textes et groupes marginaux qui disparurent au profit du courant de pensée majoritaire du christianisme. Toutefois d'autres textes apocryphes moins excentriques ont continué à circuler en s'adaptant à l'évolution de la pensée chrétienne. Leur contenu fut même utilisé par des historiens médiévaux pour retracer les évènements qui ont suivi la Résurrection de Jésus.
Évangile attribué à Pierre, trouvé à Oxyrhynque.
Le papyrus Egerton, un évangile datant des années 100 à 150
Références :
[1] - Bernard-Marie (fr.) : "Le cinquième Evangile, d'après les agrapha et quelques mystiques". Presses de la Renaissance, Paris 1998. Imprimatur 1997.
[2] - J. Dunn : "Christian Oxyrhynchus (modern al-Bahnasa) and its Environs" (touregypt.net).
[3] - N. El-Aref : "Coptic Trove". Al-Ahram, 17-23 February 2005, Issue No. 730 (weekly.ahram.org.eg).
[4] - "Initiation à la gnose et à la tradition chrétienne à la lumière des textes de Nag Hammadi" (nag-hammadi.com).
[5] - J.M. Robinson : "The Discovery of the Nag Hammadi Codices". The Biblical Archaeologist, Vol 42, No 4, The Nag Hammadi Library and Its archaeological Context (autumn 1979), pp. 206-224.
[6] - J. Owen : "Papyrus reveals New Clues to Ancient World". National Geographic News, April 25, 2005 (news.nationalgeographic.com).
[7] - R. Pearse : "The Coptic Ps. Gospel of Judas (Iscarioth)". The Tertullian Project, 30th March 2011 (tertullian.org).
[8] - F.W. Filson : "New Greek and Coptic Gospel Manuscripts". The Biblical Archaeologist Vol. 24, No 1 (feb. 1961), pp. 2-18.