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La Tour de Babel :: l'origine de l'empire mondial des religions

    Les premières traductions de la Bible

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    Message  Arlitto Lun 26 Oct 2020 - 10:07

    Les premières traductions de la Bible

    Les premières traductions de la Bible Cuem

    Au fur et à mesure que l'Évangile se répand, la Bible est traduite et recopiée à la main par les missionnaires chrétiens dans la langue courante de chaque peuple.

    Au Proche-Orient

    Le syriaque est un dialecte de l'araméen oriental parlé à l'origine dans la région d'Edesse, en Mésopotamie, dès le Ier siècle de notre ère. Devenu la langue des chrétiens de Syrie et de Mésopotamie, il se répartit en syriaque oriental, parlé par les nestoriens des Empires sassanide, omeyyade et abbasside, et en syriaque occidental, langue des jacobites - disciples de Jacob Baradée, évêque d'Antioche au VIe siècle - de l'Empire byzantin.

    La vieille version syriaque de l'Ancien Testament paraît avoir été traduite directement de l'hébreu au Ier siècle de notre ère. Mais ce texte ancien a été révisé au cours des âges à l'aide de la Septante pour aboutir à ce que l'on appelle la Peshitta ou Peshitto, la version « simple » ou « courante ».

    L'Arménie fut la première nation à adopter le christianisme comme religion officielle, en 301, lorsque le roi Tiridate III fut baptisé par Grégoire l'Illuminateur. Au début du Ve siècle, le prêtre et moine Mesrob Machtotz mit au point l'écriture arménienne, permettant ainsi à l'arménien de devenir une langue écrite, le grabar. La Bible fut le premier texte à être traduit en grabar par Mesrob Machtotz lui-même.

    La Géorgie fut christianisée après l'Arménie. La traduction de la Bible y fut entreprise à partir du Ve siècle et ne fut achevée que tardivement. Ainsi les livres des Maccabées ne furent traduits qu'au XVIIIe siècle, à partir de la version slave. La version géorgienne est traduite non à partir de la Septante, mais de la version arménienne. Dès le VIIe siècle, elle a fait l'objet de révisions successives effectuées d'après le texte grec de la Septante.

    La plus ancienne version arabe de la Bible, traduite à partir de la Septante, était celle de Hunayn ibn Ishaq (808-873). Rien, malheureusement, n'en a été conservé. La plus ancienne version connue est celle de Saadiah Gaon (882-942), un juif égyptien, chef (gaon) de l'école rabbinique de Babylone. Elle a été effectuée à partir de l'hébreu.

    En Occident

    C'est essentiellement en latin que l'Occident a d'abord traduit la Bible. La traduction « vieille version latine » (vetus latina ou itala) en usage à partir du IIIe siècle finira par être supplantée par la nouvelle traduction latine de Jérôme (347-419 ou 420), la Vulgate (ce nom apparaît seulement au XIIIe siècle), qui nourrira la foi chrétienne de l'Occident pendant plus de mille ans.

    Au Moyen Age, la plupart des chrétiens étaient analphabètes. Les sculptures, les peintures et les vitraux des cathédrales - ces « Bibles de pierre » - ont cherché à rendre le message biblique accessible à tous.

    En Europe orientale

    Vers 350, Ulfila, évêque des Goths de Mésie (région recouvrant la Yougoslavie et la Bulgarie d'aujourd'hui) et disciple d'Arius (qui niait la divinité de Jésus), traduit la Bible à partir du grec. Cette version gothique demeure le plus ancien témoignage littéraire daté dans une langue germanique.

    Cyrille (mort en 869), évangélisateur de la Moravie, et son frère Méthode (mort en 885) créent l'écriture cyrillique pour fixer leur traduction de la Bible en vieux slavon effectuée à partir de la Septante. Le slavon, langue littéraire issue d'un dialecte oriental, devient la langue liturgique de la chrétienté slave. Au temps de la Russie kiévienne, elle est encore très proche de la langue parlée. La version en vieux slavon reste la Bible officielle des Eglises orthodoxes de langue slave.

    En Afrique

    En Égypte, dans les années 150-200, la langue copte, dérivée de l'ancien égyptien, a conservé malgré l'expansion du grec une position suffisamment importante parmi les populations paysannes pour mériter des traductions de la Bible. On peut distinguer au moins six versions dialectales : les versions sahidique (de Haute-Égypte), achmimîque (dans la région de Thèbes), subachmimique (Lycopolîs en Moyenne-Egypte), oxyrhynchique (Moyenne-Égypte), fayoumique et bohairique (dans le Delta). Effectuées à partir de la Septante, pour l'Ancien Testament, elles se réfèrent cependant à des états différents du texte grec.

    Le christianisme fut introduit en Éthiopie vers 320-330, à la suite de la conversion du roi d'Axoum. A la fin du Ve siècle, des moines syriens introduisirent le monachisme et la doctrine monophysite (dans la personne du Christ, le divin et l'humain ne formeraient qu'une seule nature). La traduction de la Bible fut entreprise à partir des années 500 et fut réalisée en langue guèze ou éthiopien classique, langue parlée dans le royaume d'Axoum. Au cours des siècles suivants cette version a subi des révisions à partir de l'hébreu ou de l'arabe. Assez vite le guèze est devenu langue morte réservée à l'usage liturgique. Ce n'est qu'à une date récente que la Bible fut traduite en amharique. La version guèze est restée la version officielle de l'Église d'Ethiopie. L'Ancien Testament de cette traduction est également utilisée par les Juifs d'Ethiopie, les Falashas.

    En Extrême-Orient

    Pour la première fois, l'Évangile est proclamé en Chine par des missionnaires membres de l'Église nestorienne (fondée par Nestorius, patriarche de Constantinople de 428 à 431). La Bible a été partiellement traduite en chinois dès le VIIe siècle. On a ainsi retrouvé un hymne à la Trinité dans une des célèbres grottes de Dunhuang (Monastère bouddhique, N.O. de la province du Gansu).
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    Message  Arlitto Lun 26 Oct 2020 - 10:08

    La Bible en français du XVe au milieu du XXe siècle.


    Il faut bien le reconnaître, la Bible n’a jamais eu, dans le paysage littéraire français, une place aussi centrale qu’elle en a eu en Allemagne ou en Angleterre. La Bible de Luther ou la King James Version ont imprimé profondément leur marque dans la culture qui les a portées. Une multitude de citations, d’allusions ou d’imitations stylistiques dans de très nombreuses œuvres littéraires classiques ou contemporaines témoignent d’une profonde influence de ces versions prestigieuses de la Bible. Rien de tel pour ce qui concerne la culture française. Blaise Pascal ou Paul Claudel lisent encore la version latine de la Bible pour que se produise en eux cette émotion profonde qui féconde le génie littéraire. La Vulgate affleure dans leur œuvre, plus que toute traduction française.

    Les premières traductions de la Bible Gaw5
    Frontispice de la Bible d'Olivétan, 4 juin 1535, fonds Société biblique Française.

    Les traductions françaises étaient-elles donc de si mauvaise qualité ? 

    Il faut remonter au XVIe siècle et à l’apparition de la Réforme pour comprendre que l’absence de référence majeure en matière de traduction biblique en français tient plus à la sociologie religieuse qu’à l’absence de talent des traducteurs. 

    En Allemagne et en Angleterre, le mouvement réformiste conduisit à rejeter l’Église catholique mais à conserver la Bible. En France, souvent avec l’appui du pouvoir politique, l’Église catholique conserva son influence prédominante, mais c’est la Bible qui fut bâillonnée. 


    À partir de là, la France s’est singularisée dans son rapport à la Bible. Alors que dans la culture allemande, russe ou anglo-américaine on apprend à lire avec la Bible, et même très souvent dans la Bible, l’enfant français apprend à lire une langue rationalisée, épurée de toute référence biblique.

    La Bible n’a pas modelé la langue et la culture françaises, autant qu’elle a pu le faire dans d’autres cultures européennes. Pour qu’une telle fécondation puisse avoir lieu, il faut la rencontre d’une traduction de qualité avec une majorité de la population ou en tout cas avec une large part de la classe intellectuelle. 

    L’histoire de la traduction de la Bible en langue française montre bien que la Bible est restée confinée soit parmi les seuls esprits éclairés du catholicisme français, soit parmi les protestants, trop minoritaires pour influencer profondément la culture de leur pays.


    Les premières traductions de la Bible Bruv

    I. La Bible au XIVe et XVe siècle. Premières traductions en langue courante



    Le premier livre imprimé selon la technique des caractères mobiles mise au point par Gutenberg en 1443 est une Bible latine qui a été tirée à 150 exemplaires. À cette époque dans le monde occidental, lorsqu’on parle d’Écriture sainte, on comprend ce corpus de textes traduits en langue latine et attribués à saint Jérôme. Le contenu du livre est encore sujet à variations : quelques flottements subsistent sur la liste des livres de la version grecque qui ont été exclus du canon hébreu au Ier siècle de notre ère par le judaïsme rabbinique.

    Entre 1453 et 1500, on recense 80 éditions de la Bible latine dans toute l’Europe, mais encore aucune édition dans une langue populaire. C’est que l’Église officielle n’encourage pas l’usage des traductions : elle y voit un risque d’hérésie, si chacun se met à interpréter la Bible à sa manière en se coupant de la tradition développée depuis les Pères de l’Église. Pourtant, certains mouvements qui aspiraient à une prédication plus fidèle aux Écritures ont tenté au cours des siècles précédents de diffuser de façon plus ou moins clandestine des traductions de la Bible. On peut citer pour mémoire les disciples de Pierre Valdo qui traduisent des passages des évangiles en langue romane (XIIe siècle), et Wyclif et les lollards qui le font en langue anglaise (XIVe siècle).

    En français, la première traduction date seulement du début du XIVe siècle. Il s’agit d’une Bible historiale, c'est à dire que l’épopée biblique est réécrite sous la forme d’une histoire sainte qui reprend de façon linéaire les principaux événements décrits dans la Bible, depuis la création du monde, jusqu’à la venue du Christ et la naissance de l’Église. L’auteur est un certain Guyard des Moulins. À la même époque, se diffusent des petits livrets manuscrits ou xylographiés contenant un résumé de quelques passages bibliques, assortis de conseils de piété, d’où le nom de « Bibles moralisées » que l’on a donné à ces livrets.

    Il faut attendre 1498 pour que soit imprimée la première Bible en français, mais c’est encore une Bible historiale, révisée par Jean de Rély, confesseur du roi Charles VIII, et abondamment illustrée de gravures sur bois. 

    Les premières traductions de la Bible Rwcl

    II. Le XVIe siècle. Une renaissance pour la Bible

    Le XVIe siècle marque un tournant décisif dans l’histoire de la Bible. Depuis la chute de Constantinople en 1453, sont arrivés en Europe des manuscrits, jusque-là inconnus, des chefs-d’œuvre de l’Antiquité grecque. Les universitaires se penchent sur ces textes anciens et acquièrent de nouvelles méthodes de traduction et d’édition, mettant à profit la technologie de l’imprimerie.


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    Hans Holbein, Érasme écrivant, 1523, Huile sur panneau, 
    42 × 32 cm, Musée du Louvre, Paris.

    Certains de ces spécialistes en « humanités » (étude des textes anciens) vont tout naturellement étendre à la Bible leur savoir-faire et renouveler l’approche du texte en s’affranchissant du monopole exercé par les théologiens patentés de l’Église catholique. Jacques Lefèvre d’Étaples (1460-1536) est un prêtre catholique, bibliothécaire de l’abbaye de Saint Germain-des-Près, à Paris. Il publie en 1512 un commentaire des épîtres de Paul dans lequel il place côte à côte la version latine de Saint Jérôme et sa propre traduction latine réalisée à partir des manuscrits grecs

    Érasme (1469-1536)

    « Je souhaite que toutes les femmes lisent l’Évangile, qu’elles lisent les épîtres de Paul et que ces textes soient traduits dans toutes les langues des hommes »

    Érasme réside à Rotterdam, mais voyage fréquemment à travers toute l’Europe. Il publie à Bâle, en 1516, un Nouveau Testament avec le texte grec et une nouvelle traduction latine de son cru. Cette édition servira de base à toutes les traductions en langue vernaculaire en Europe. Un dominicain italien, Sanctes Panignus (1470-1536) se livre à un travail analogue sur l’Ancien Testament en retraduisant en latin le texte hébreu. Son ouvrage paraît en 1528 à Lyon.
    Tous font preuve d’une réelle préoccupation pour rendre la Bible compréhensible pour des personnes non spécialistes. « Je souhaite que toutes les femmes lisent l’Évangile, qu’elles lisent les épîtres de Paul et que ces textes soient traduits dans toutes les langues des hommes » dit Érasme dans l’introduction de son Nouveau Testament.

    Les premières traductions de la Bible Hff0
    Bible de Lefèvre d'Étaples, 1534 Anvers, Fonds Société biblique française.

    Lefèvre d’Etaples (1530)

    C’est pour aider les prédicateurs dans son diocèse de Meaux que Lefèvre d’Étaples traduit le Nouveau Testament en français, à partir de la Vulgate mais avec quelques modifications effectuées d’après le grec. Il y ajoute des canevas de prédication pour les 52 dimanches de l’année et publie l’ouvrage en 1525. Son audace théologique n’est pas du goût de la Faculté de Paris qui exerce alors le pouvoir intellectuel.

    En 1526, le Parlement de Paris interdit toute traduction de l’Écriture en français. Néanmoins Lefèvre d’Étaples se remet à la traduction de l’Ancien Testament et en 1530, il publie à Anvers la première traduction complète de la Bible en français. Ce sont les docteurs de l’Université de Louvain qui donnent leur approbation et cette Bible est publiée avec le privilège de l’empereur Charles Quint.

    Olivétan (1535)

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    Frontispice de la Bible d'Olivétan, 4 juin 1535, fonds SBF

    Après le développement de la Réforme en France et en Suisse, les protestants souhaitent disposer eux-aussi d’une traduction de la Bible, mais traduite à partir des langues originales. En 1532, un synode des Églises vaudoises vote l’adhésion à la réforme et prend la décision de traduire la Bible. Ce projet sera mené en commun avec les protestants de Suisse. Il reste à trouver un traducteur compétent et les regards se tournent vers Robert Olivétan, un cousin éloigné du réformateur Jean Calvin. Par humilité, Olivétan commence par refuser plusieurs fois ce travail avant de l’accepter en 1533. S’il parvient à achever le travail, seul, dans un délai de deux années, c’est qu’il avait déjà traduit un certain nombre de passages de l’Ancien Testament et qu’il lui a suffi de compléter les textes manquants. Pour la traduction des livres canoniques de l’Ancien Testament, Olivétan utilise une abondante documentation et produit une œuvre originale. Sa traduction des livres apocryphes et du Nouveau Testament reste assez dépendante de celle de Lefèvre d’Étaples. On notera que, comme dans la traduction réalisée par Martin Luther (1534), la version d’Olivétan comporte les livres tardifs du judaïsme présents dans la version grecque de l’Ancien Testament, mais qui n’appartiennent pas au canon de la Bible hébraïque. Ces livres sont placés à la fin de l’Ancien Testament canonique et précédés d’un avertissement pour prévenir le lecteur de leur statut particulier.
    Olivétan a réalisé un travail de précurseur en se confrontant, pour la première fois en français, aux textes originaux mais sa traduction comporte encore certaines maladresses. Elle sera de plus desservie par le choix du caractère gothique dans la première édition de 1535 qui, sans accentuation et avec une ponctuation sommaire, rend la lecture malaisée.

    Bible de Genève (1546) – Bible de Louvain (1550)

    Les premières traductions de la Bible I130
    Bible de Genève, 1540, l'épéede la page de titre, fonds SBF

    La version d’Olivétan a rapidement été révisée à Genève, et notamment par Jean Calvin qui ajoute à la Bible publiée en 1546 une préface maintes fois reprise dans la suite de l’édition biblique. La version de Lefèvre d’Étaples, quant à elle, a été révisée par les docteurs de l’Université de Louvain qui en publient une nouvelle version dès 1550, puis à nouveau en 1578 dans une révision qui connaît un succès durable.

    Castellion (1555)

    Sébastien Castellion (1515-1563), un érudit qui évolue dans l’entourage de Rabelais, Ronsard et du Bellay souhaite mettre la Bible à la portée des gens sans culture classique. Ce fin connaisseur des langues bibliques, réalise une traduction de la Bible très compréhensible en faisant preuve d’une certaine audace. Il invente des néologismes pour rendre certaines expressions idiomatiques des langues originales dans le français de son temps. Cette traduction que l’on peut qualifier de populaire, et qui se démarque donc des précédentes, est publiée pour la première fois en 1555.

    Benoist (1566)

    Il faut attendre le règne de Charles IX, en 1566 pour que paraisse la première Bible en français imprimée à Paris. Elle est l’œuvre de René Benoist (1521-1608), le régent de la Faculté de Paris qui répond à une sollicitation des imprimeurs désireux de ne pas rester à l’écart du marché de la Bible qui prend une certaine ampleur. Benoist ne réalise pas une traduction entièrement nouvelle, mais se contente de corriger ici et là quelques expressions dans la Bible de Genève qui sonnent un peu trop calvinistes. Conscient de la témérité de sa démarche, Benoist estime que l’hérésie protestante ne peut être combattue que par le contrepoison d’une véritable « Bible catholique ».
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    Message  Arlitto Lun 26 Oct 2020 - 10:09

    .

    III. La Bible au XVIIe siècle. Place à la belle langue


    Jusqu’au début du règne de Louis XIV (1661), la traduction de la Bible en français n’a pas connu de grande nouveauté. Des catholiques comme François Véron ou Michel de Marolles proposent des traductions du Nouveau Testament réalisée à partir du texte grec d’Érasme, car tous deux insistent sur la nécessité de lire la Bible en langue « vulgaire » et non pas dans les langues savantes. Leur démarche novatrice suscite de fortes réactions de la part de l’autorité ecclésiastique, ce qui limite la portée de leurs travaux.
    Les protestants, quant à eux, continuent à utiliser la Bible de Genève dans sa version de 1588.

    Nouveau Testament de Denis Amelotte (1666-1670)

    En 1655, une assemblée générale du clergé exprime le désir d’une nouvelle traduction de l’Écriture sainte capable de répondre aux besoins de l’Église catholique. C’est à Denis Amelotte (1609-1678), un oratorien féru de grec et de latin, qu’est confiée cette tâche. Amelotte travaille avec la version latine comme texte de base, mais il la corrige ici ou là lorsque les différences avec le grec sont flagrantes. Le t. I (évangiles et Actes) est publié en 1666, le t. II (épîtres de Paul) en 1667 et le t. III en 1670. Il semble qu’Amelotte ait eu connaissance du manuscrit du Nouveau Testament de Port Royal publié en 1667 car, bien qu’il ait combattu la doctrine des jansénistes dans plusieurs de ses écrits, son travail est largement inspiré de cette traduction. Le Nouveau Testament d’Amelotte a connu une très grande diffusion, car les catholiques le considèrent comme leur traduction officielle et Louis XIV en fait distribuer 150000 exemplaires aux protestants qui rejoignent l’Église catholique après la révocation de l’édit de Nantes (1685).

    Nouveau Testament de Mons (1667)

    Les premières traductions de la Bible 40dy Les premières traductions de la Bible El0z
    Isaac Lemaître de Sacy, 1667, page de titre, Imprimé à Amsterdam par Daniel Elzevier, fonds Société biblique française.

    Autour de l’abbaye de Port-Royal se cristallise un profond intérêt pour la Bible de la part de catholiques réformistes, fortement marqués par la pensée d’Augustin. Le rôle primordial de la Bible se manifeste autant dans la spiritualité de ces hommes et de ces femmes que dans leur volonté d’apporter à tous les humains cette Écriture « qui n’a que Jésus-Christ pour objet » (Blaise Pascal). Dans le cercle de Port Royal, on pratique non seulement le latin, mais aussi le grec et les langues orientales. La lecture des Pères de l’Église n’exclut pas celle des commentaires contemporains, y compris les travaux entrepris dans les milieux calvinistes.
    En 1653, Antoine le Maître, un des Solitaires de Port Royal, achève de traduire à partir de la Vulgate les quatre évangiles et l’Apocalypse. Un petit cercle d’érudits parmi lesquels Blaise Pascal et le frère d’Antoine le Maître, Isaac Lemaître de Sacy, se met au travail en 1657 pour reprendre cette traduction et la confronter au texte grec et pour la compléter. Après la mort de son frère Antoine en 1658, Sacy coordonne le travail de l’équipe, il rédige et corrige la traduction. Mais en raison des menaces qui pèsent sur Port-Royal, le manuscrit reste au placard. Prenant conscience que des copies commencent à circuler sans contrôle, Sacy décide de publier l’ouvrage. La chancellerie royale refuse d’accorder le privilège permettant l’édition, il faut donc se tourner une fois de plus vers l’étranger pour que le texte soit publié. L’ouvrage paraît en 1667, sous le titre Nouveau Testament de nostre Seigneur Jesus Christ, Traduit en François Selon l’édition Vulgate, sans nom d’auteur, et avec un éditeur fictif : Gaspard Migeot à Mons.
    Ce Nouveau Testament dit « de Mons » connaît un succès exceptionnel pour l’époque : près de cinq mille exemplaires sont vendus en six mois. En 1668, il est encore réimprimé quatre fois. Dans sa préface de la première édition, Sacy argumente ainsi la nécessité pour les chrétiens d’être nourris par les Écritures saintes : « Nous sommes les enfants et les disciples de Jésus-Christ. Si nous aimons donc véritablement ces deux admirables qualités et que nous les regardons comme faisant toute notre dignité et notre gloire, combien ce Livre sacré nous doit-il être précieux, puisqu’il est tout ensemble le recueil des divins enseignements de notre Maître et le Testament qui nous assure l’héritage de Notre Père. »

    La Bible de Sacy-Port Royal (1672-1693)

    Pour contrer l’autorité du Nouveau Testament de Mons, plusieurs évêques en interdisent la lecture dans leur diocèse, et même le pape Clément IX menace d’excommunication celui qui en ferait usage. Malgré tout, Sacy s’attaque à la traduction de l’Ancien Testament avec le même désir de produire un texte facilitant l’accès aux Écritures sans rien céder à la rigueur de la traduction. Incarcéré en 1666, en raison de ses liens avec le mouvement janséniste et l’abbaye de Port-Royal, il poursuit son travail même pendant les deux ans qu’il passe à la Bastille. Sa Bible est publiée en livres séparés entre 1672 et 1693. Beaucoup apprécient cette exceptionnelle traduction des Écritures qui ne se fige pas dans le littéralisme, mais ne tombe pas pour autant dans le travers d’une littérature précieuse. À cause de cet équilibre intelligent, la Bible de Sacy s’inscrit parmi les chefs-d’œuvre littéraires classiques. Réimprimée à maintes reprises, et pour la première fois à Paris en 1701, elle est encore disponible aujourd’hui dans les éditions d’œuvres classiques du patrimoine littéraire français.


    IV. Le XVIIIe siècle. Un travail biblique hors de France


    Le siècle des Lumières voit se creuser le fossé entre d’une part ceux qui s’ouvrent à la dimension de la raison et de l’importance de l’individu et d’autre part ceux qui combattent cette nouvelle vision du monde au nom de la persistance des valeurs chrétiennes. L’Église catholique reste très liée au pouvoir royal qui utilise toutes les ressources juridiques et militaires pour faire disparaître l’hérésie protestante. Plusieurs initiatives catholiques cherchent cependant à élargir au peuple la connaissance du Nouveau Testament reconnu comme l’enseignement même du Christ. La Bible de Sacy publiée sous le nom de son auteur ou assortie de commentaires additionnels reste la référence durant tout le siècle.
    Les protestants, privés de toute liberté, et notamment celle de publier la Bible, doivent se contenter des Bibles de famille pieusement conservées depuis le XVIe et XVIIe siècle ou d’attendre de l’étranger des bibles qui entrent clandestinement et au compte-gouttes. Pendant cette période, c’est encore la Bible de Genève qui reste la plus utilisée dans le protestantisme français. Les nouvelles traductions réalisées dans les pays où les huguenots ont trouvé refuge n’ont eu qu’une assez faible diffusion en France.

    Les premières traductions de la Bible Gus2
    Nouveau Testament en quatre volumes, traduit et annoté par Richard Simon et publié à Trévoux en 1702. Bossuet a déployé
    beaucoup d’énergie pour que ce Nouveau Testament ne soit pas diffusé à Paris. Page de titre, fonds SBF.

    Le Nouveau Testament de Richard Simon (1702)

    L’oratorien Richard Simon (1638-1712) a consacré sa vie à de nombreux travaux d’exégèse et de recherche critique sur le texte de la Bible. Ses études s’appuyaient sur une solide connaissance de manuscrits et de versions du texte biblique. Il pratiquait le grec, l’hébreu, l’araméen, connaissait les méthodes d’exégèse traditionnelle du judaïsme. Un siècle après la renaissance humaniste, Simon n’est plus aussi convaincu que l’étude des langues anciennes suffise à retourner aux sources des Écritures. Pour lui, les massorètes qui affirmaient n’avoir suivi que la tradition de leurs pères ont pu se tromper: « On n’est pas obligé d’ajouter foi au texte hébreu d’aujourd’hui, comme à un premier et véritable original. On le considèrera donc comme un excellent exemplaire. » Simon s’attache à analyser et à comparer toutes les traditions à travers lesquelles le texte biblique nous est parvenu, afin d’en dégager la richesse. Pour cette raison, il n’est pas satisfait par les récentes traductions catholiques, y compris celle de Port-Royal, car il estime qu’elles manquent de base critique. Il entreprend donc une nouvelle traduction du Nouveau Testament, mais sachant que ses travaux font déjà l’objet d’une grande suspicion de la part des autorités catholiques, il fait le choix de conserver la Vulgate latine comme texte de base. Néanmoins, il donne en marge de sa traduction les variantes du texte grec et il s’attache à traduire de l’hébreu toutes les citations de l’Ancien Testament. Simon a ainsi le sentiment de mettre entre les mains de chrétiens une copie des Écritures fidèle aux originaux. Son Nouveau Testament est publié à Trévoux, dans les Dombes, c'est à dire loin de Paris. Bossuet reproche à cette traduction de Richard Simon de ne pas reproduire le vocabulaire consacré par la liturgie de l’Église et il obtient du cardinal de Paris l’interdiction de lire cette traduction sous peine d’excommunication.

    La Bible de David Martin (1707)

    Obligé de quitter la France après la révocation de l’édit de Nantes, le pasteur David Martin (1639-1721) trouve refuge dans les Provinces-Unies (actuels Pays-Bas). Le synode des Églises wallonnes lui demande de mettre au point une bible francophone. Avec beaucoup de sérieux, Martin serre le texte hébreu et grec au plus près, mais il reste malgré tout assez dépendant de la version de Genève. En note, Martin explique certaines difficultés du texte et donne quelques commentaires dans la ligne doctrinale des Églises calvinistes. Le Nouveau Testament paraît d’abord en 1696, puis la Bible complète en 1707 à Amsterdam. Plus que la nouveauté intrinsèque de ce travail, c’est surtout l’approbation officielle par le synode des Églises wallonnes qui a conféré à la Bible de David Martin un succès durable. En plein XIXe siècle, Victor Hugo avouera préférer la version de David Martin à toute autre.

    La Bible de Charles de cène (1741)

    Charles de cène (1647-1703) est lui aussi un pasteur réfugié dans les Provinces-Unies. Ce passionné de théologie, estime que les traductions en vigueur « tordent l’Écriture » et « la détournent de son véritable sens ». Comment, dans ces conditions, amener les athées et les libertins à reconnaître et à adorer la majesté de Dieu si on laisse subsister dans la Bible des contradictions qui ébranlent les principes de la logique et de la raison ? Il entreprend donc une nouvelle traduction de la Bible avec l’objectif avoué de mieux communiquer avec son époque. Il s’éloigne radicalement des anciennes traductions tout en essayant de rester fidèle à l’hébreu ou au grec. Dans le célèbre prologue de l’évangile de Jean, un des piliers de la doctrine de la divinité du Christ, de cène traduit : « L’Oracle était dès le commencement, et cet Oracle se rapportait à Dieu. L’Oracle même était Dieu. » Dans sa traduction actualisante, les docteurs de la loi deviennent des « docteurs en droit », les scribes deviennent des « notaires ». Son projet suscite de vives réactions : Charles de cène est démis de ses fonctions pastorales au motif qu’il met en doute par sa traduction certains dogmes chrétiens jugés essentiels. Ce qui met le feu au poudre, c’est le fait que sa Bible signale au lecteur les difficultés textuelles par des passages en italique. De cène signale en note que des textes comme le récit de la femme adultère (Jn 7.53-8.11) ou encore la finale de l’évangile de Marc (16.9-20) ne sont pas attestés dans les manuscrits les plus anciens. Ces indications qui font partie aujourd’hui de toutes les éditions sérieuses de la Bible, créent un véritable scandale à l’époque. On soupçonne de cène de vouloir porter atteinte à l’autorité des Saintes Écritures. Son projet, sans doute trop novateur, est condamné par le synode des Églises wallonnes. Sa Bible est interdite de publication par le pouvoir civil dans deux des Provinces-Unies, et en France, Louis XV refuse aussi de donner son autorisation.
    En 1741, soit trente-huit ans après la mort de Charles de cène, son fils parvient a faire publier l’œuvre de son père à Amsterdam, mais cette Bible ne connaît qu’une très faible audience, tant en raison de son contenu jugé trop libéral que de son prix assez élevé. Elle marque en tout cas le premier essai d’une lecture plus rationaliste de la Bible clairement animée par un souci de mieux communiquer dans les catégories intellectuelles d’une époque.

    La Bible d’Ostervald (1744)
    Les premières traductions de la Bible Vupp

    Version David Martin, assortie des arguments d’Ostervald, 1742, page de titre, fonds SBF

    Pasteur de l’Église protestante de Neuchâtel en Suisse, Jean-Frédéric Ostervald s’efforce de rendre le culte plus profitable pour l’ensemble des fidèles. Il commence par rédiger un argument pour introduire chacun des livres bibliques, puis pour chaque chapitre un sommaire qui en présente les thèmes principaux et enfin une conclusion qui rappelle au lecteur l’essentiel des vérités exprimées dans le chapitre.
    L’archevêque de Cantorbéry obtient d’Ostervald l’autorisation de traduire en anglais le texte de ses Argumens et Reflexions sur l’Ecriture Sainte. L’Ancien Testament paraît en 1716 et le Nouveau Testament en 1718 alors que le texte français n’a pas encore été publié. Devant la menace de voir utiliser une improbable traduction d’anglais vers français, Ostervald accepte que son texte soit publié en 1720 à Neuchâtel. En 1724, paraît une édition de la version David Martin à peine révisée, assortie des Argumens d’Ostervald.
    Même s’il a passé toute sa vie à méditer les Écritures, c’est seulement en 1742 qu’il entreprend une révision complète de la Bible de David Martin. Il travaille rapidement, en deux ans, et sans abandonner pour autant ses activités pastorales. Alors qu’il a quatre-vingt-un ans, il fait paraître à Neuchâtel en 1744 une nouvelle édition revue, corrigée et augmentée. Ostervald précise dans son introduction que sa logique de révision a été « de faire les corrections qui paraissaient nécessaires, de changer des expressions et des manières de parler qui ne sont plus en usage et pourraient causer de l’obscurité ».
    Cette édition propose en outre de nombreuses notes pour faciliter la lecture des Écritures à ceux qui sont peu familiers du monde antique ou pour expliquer telle ou telle traduction littérale qui pourrait décontenancer le lecteur.
    La Bible Ostervald a connu une audience exceptionnelle dans le monde protestant jusqu’à la fin du XIXe siècle, ce que son auteur était loin d’imaginer. On l’a rééditée plus de quarante fois entre 1744 et 1899. Elle présente l’avantage de s’inscrire totalement dans la tradition réformée en corrigeant de façon assez minime la version David Martin qui elle-même reprenait la Bible de Genève. Mais la prédominance de cette version jusqu’au XIXe siècle révèle plutôt la faiblesse endémique du protestantisme francophone, très affaibli par l’opposition à laquelle il a dû faire face de la révocation de l’édit de Nantes en 1685 jusqu’à l’édit de Tolérance en 1797.
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    Message  Arlitto Lun 26 Oct 2020 - 10:10

    V. La Bible au XIXe siècle. Renouveau et compétition


    Le XIXe siècle marque un renouveau dans le travail de traduction de la Bible en direction du public français. Les catholiques produisent quatre traductions nouvelles des évangiles et huit traductions nouvelles pour la Bible complète. Durant une cinquantaine d’années, les protestants qui ont créé en 1818 la Société biblique protestante de Paris pour faciliter la diffusion des Écritures se contentent de réviser la version Ostervald, mais dans la seconde moitié du siècle, ils produisent huit traductions partielles et quatre nouvelles traductions complètes. Mais seules les traductions réalisées par Louis Segond chez les protestants et par Auguste Crampon chez les catholiques connaîtront une notoriété durable.
    Au cours du XIXe siècle, les sciences bibliques progressent considérablement avec les premières fouilles archéologiques dans les pays bibliques, la découverte de nouveaux manuscrits anciens et l’avènement d’une lecture critique des textes dans les milieux universitaires protestants. Dans une encyclique de 1893, le pape Léon XIII autorise les exégètes catholiques à utiliser les méthodes de la science biblique moderne, à condition qu’ils le fassent dans le respect de la tradition de leur Église. C’est ce document qui ouvre à Auguste Crampon la possibilité de publier les travaux qu’il mène déjà depuis déjà plusieurs années.
    La découverte de nouveaux manuscrits de la Bible fait naître un débat au sein du protestantisme. A partir de quel texte faut-il traduire? Les tenants d’une lecture critique de la Bible donnent leur faveur aux manuscrits les plus anciens découverts tout récemment, le courant « piétiste » préfère conserver le Textus receptus, c'est à dire la version du Nouveau Testament grec publiée à Amsterdam en 1633 et utilisée par les grands traducteurs de la Bible jusqu’au XVIIIe siècle.

    1. Les traductions catholiques au XIXe siècle.

    La Bible de Genoud (1821-1824)

    Antoine-Eugène Genoud (1792-1849) formé au grand séminaire a longtemps exercé le métier de journaliste aux côtés de Chateaubriand ou de Joseph de Mestre. Il participe à la réaction catholique qui cherche au lendemain de la Révolution française à lutter contre l’incrédulité héritée du Siècle des lumières. Sa traduction de la Bible traduit un effort certain pour rejoindre les Français et leur proposer un renouveau spirituel, dans ligne du romantisme naissant. Mais cette traduction n’est pas toujours très précise. Chateaubriand lui-même regrette que la langue manque bien souvent de naïveté et d’énergie. L’abbé Glaire, auteur d’une traduction d’après la Vulgate accuse la version de Genoud de ne pas suivre scrupuleusement le texte latin et « de reproduire avec une fidélité scrupuleuse la paraphrase de Sacy ». La Bible de Genoud est publiée pour le première fois en vingt-trois volumes de 1821 à 1824.

    La Sainte Bible de Bourassé et Janvier (1843)

    Jean-Jacques Bourassé et Pierre-Désiré Janvier sont deux chanoines de l’Église de Tours. Passionnés d’archéologie et d’études bibliques, ils réalisent ensemble une traduction de la Bible à partir de la Vulgate. La lecture de leur texte est facile et agréable. Cette version aurait pu devenir beaucoup plus populaire qu’elle ne l’a été si les éditeurs en avaient proposé une déclinaison en petit format. Ils ont fait le choix d’une édition luxueuse en deux volumes, illustrés par H. Giacomelli et G. Doré qui reste une référence dans l’édition de la Bible.

    La Sainte Bible de Glaire (1871-1873)

    Professeur d’hébreu à la Sorbonne, Jean-Baptiste Glaire (1798-1879) est un fin connaisseur des langues anciennes. De nombreux évêques, et le pape Pie IX lui-même, réclament une traduction actualisée du Nouveau Testament. Glaire s’attaque donc à la traduction du Nouveau Testament dans le strict respect des directives pontificales. Prenant comme texte source la version de la Vulgate approuvée en 1856, il s’inspire largement de la version de Sacy, et la modifie quand cela est nécessaire. Glaire refuse toute élégance de style, il s’en tient à une stricte littéralité qui confère à sa traduction une rigueur louable, mais la prive aussi de cette vivacité qui fait l’originalité d’une œuvre. Le Nouveau Testament publié pour la première fois en 1861 reçoit en 1865 l’approbation du pape lui-même. La Bible complète est publiée en trois volumes entre 1871 et 1873. Elle demeure pendant une trentaine d’année la version de référence dans le catholicisme français. Elle a été rééditée en 2002 pour les lecteurs encore attachés à la version latine.

    La Sainte Bible d’Antoine Arnaud (1881)

    Prêtre du diocèse du Var, Antoine Arnaud (1827-1920) poursuit en parallèle avec son activité paroissiale divers travaux de recherche sur la Bible. Auteur d’un commentaire des épîtres de Paul et d’une concordance des Évangiles, il publie en 1881 la Sainte Bible, une traduction réalisée à partir de la Vulgate avec commentaires de bas de page. Arnaud ne fait pas un travail critique ou scientifique, il vise seulement un public éclairé qui cherche à mieux comprendre la Bible. Souvent utilisée par les séminaristes jusqu’à la fin du siècle, sa version a néanmoins souffert de l’insertion provinciale de son auteur pour connaître une large diffusion.

    La Sainte Bible de Fillion (1888-1904)

    Prêtre de la paroisse de Saint-Sulpice à Paris, Louis-Claude Fillon est un disciple du grand théologien catholique F. Vigouroux. Cet érudit est nommé professeur d’exégèse à l’Institut catholique de Paris et devient l’un des premiers consulteurs de la commission biblique pontificale. Sur les conseils de son maître F. Vigouroux, L.-Cl. Fillion commence par commenter et traduire les évangiles, puis se lance dans le reste de la Bible. Sa Sainte Bible est publiée en huit volumes entre 1888 et 1904. Fillion vise nommément, dans le sous-titre qu’il donne à son édition, un public de séminaristes et de prêtres, ce qui n’empêche pas d’autres utilisateurs de tirer profit de ce travail. Sa traduction suit de très près la Vulgate et reste influencée par la version de Sacy et par les diverses éditions du XIXe siècle. Tournant le dos à la critique historique qui s’est développée dans les milieux protestants, notamment en Allemagne, Fillion s’en tient à une lecture traditionnelle des textes bibliques. Il utilise un langage précis et sans ostentation, ce qui constitue un avantage certain.

    La Sainte Bible de Crampon (1894-1904)

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    La Bible du chanoine Auguste Crampon, publiée entre 1894 et1904, est la première traduction 
    catholique de la Bible réalisée à partir des textes originaux en hébreu et grec. Page de titre, fonds SBF

    Avec la traduction du chanoine Augustin Crampon (1826-1894), le catholicisme français dispose enfin d’une traduction réalisée à partir des textes hébreux, araméen et grec qui devient une traduction classique jusqu’au milieu du XXe siècle. Crampon a été l’élève du célèbre exégète catholique Arthur Le Hir avant d’enseigner au séminaire de Saint-Riquier et de devenir ensuite chanoine d’Amiens. Sur les conseils de son maître, il entreprend un important travail sur la Bible, car Crampon est navré de voir que les fidèles de l’Église délaissent l’Évangile. Crampon, qui fait preuve d’une bonne connaissance des langues anciennes, prépare une traduction annotée des évangiles qui est publiée en 1864. Dans un vrai souci linguistique, il traduit à partir du seul texte grec, mais s’attache en plus à préserver le style propre de chaque auteur biblique et non pas de lisser l’ensemble comme jusque-là les traducteurs se sont ingéniés à le faire. Il essaye de préserver « une exactitude savante et minutieuse qui reproduise jusqu’aux nuances », mais en ayant le souci d’une certaine beauté littéraire en français. Le résultat est une traduction concise, souvent assez alerte. On peut regretter un certain manque d’audace de sa part lorsqu’il conserve l’appellation « Jéhovah » pour traduire le nom divin (ce mot provient de la prononciation des consonnes hébraïques du nom divin, YHWH, avec les voyelles du mot ’Adônai, le Seigneur, que les Juifs prononcent lorsqu’ils rencontrent ce mot dans la Bible hébraïque) ou lorsqu’il ne renonce pas au vouvoiement en ce qui concerne Dieu. Les notes bien documentées rédigées par Crampon, donnent au lecteur des renseignements historiques, géographiques ou des conseils spirituels. Elles ne traduisent pas la moindre polémique à l’égard des protestants, ce qui tranche par rapport à d’autres éditions du XIXe siècle. Crampon meurt en 1894 alors que paraît le premier volume de sa Bible qui en comptera sept, publiés entre 1894 et 1904.

    2. Les traductions protestantes de la Bible au XIXe siècle

    L’Ancien Testament de H.-A. Perret-Gentil (1866)

    Depuis sa création en 1818, la Société biblique protestante de Paris n’a publié que des révisions de la Bible d’Ostervald. En 1866, elle publie une traduction de l’Ancien Testament réalisée par H.-A. Perret-Gentil, professeur à la Faculté de Neuchâtel. Perret-Gentil qui suit de très près le texte hébreu, innove dans sa traduction en conservant la forme poétique de certains textes, notamment les Psaumes. En fait, Perret-Gentil s’inspire beaucoup d’un travail réalisé par Guillaume de Wette, un théologien allemand qui a publié une Bible en six volumes entre 1809 et 1812. Si la traduction de Perret-Gentil a une indéniable valeur scientifique, elle porte la trace de certaines lourdeurs ou de formules maladroites qui proviennent d’une traduction trop littérale de l’allemand.

    La Bible de Lausanne (1839, 1854-1872)

    C’est animé par la conviction que l’Écriture sainte communique la pensée même de Dieu qu’un groupe de protestants piétistes se met au travail sous la direction de Louis Gaussen puis Louis Burnier. Le principe de la traduction est celle d’une cohérence poussée à l’extrême : chaque fois qu’on le peut, le même mot grec est rendu par le même mot français. Certains passages peu compréhensibles ne sont pas artificiellement éclairés par une traduction qui viserait à gommer les aspérités du texte original. Certains mots usés par leur passage à travers le latin sont évités : on ne parle plus d’« Évangile » mais de « bonne nouvelle », d’« Église » mais d’« assemblée », d’« apôtre » mais d’« envoyé ». Le vocabulaire s’enrichit ainsi de plusieurs centaines de mots nouveaux. L’équipe corrige d’elle-même certains passages où le littéralisme avait été poussé trop loin. Le Nouveau Testament paraît d’abord en 1839, puis les Psaumes en 1854 et le reste de l’Ancien Testament entre 1861 et 1872. Cette Bible de Lausanne a connu une très large audience parmi les spécialistes. Elle a profondément influencé les travaux de Louis Segond.

    Le Nouveau Testament d’Oltramare (1872)

    C’est la Compagnie des pasteurs de Genève qui prend l’initiative de lancer une nouvelle traduction de la Bible, d’après les textes originaux. Elle confie à Hugues Oltramare (né en 1813) le soin de traduire le Nouveau Testament et elle confiera plus tard à Louis Segond la traduction de l’Ancien Testament. Oltramare n’utilise plus le texte reçu comme texte source mais celui résultant des travaux de son contemporain Tischendorf, découvreur du manuscrit Sinaïticus (daté de la fin du IVe siècle). Sa traduction manifeste une grande liberté de style, ce qui la rend agréable à lire, mais elle pèche quelquefois par un esthétisme qui lui fait perdre la rugosité de l’original.

    La Bible de Louis Segond (1880)
    Les premières traductions de la Bible Ou2z

    Après avoir traduit l’Ancien Testament, publié pour la première fois en 1874, Louis Segond traduit le Nouveau Testament qui paraît en
    1880.. Page de titre, fonds SBF.

    Alors qu’il est professeur de théologie à la Faculté de Genève, Louis Segond (1810-1885), signe un contrat en 1865 avec la Compagnie des pasteurs de Genève pour achever en six ans une traduction de l’Ancien Testament. Segond tient ses engagements puisque près d’un mois et demi avant le terme prévu, il remet le manuscrit de sa traduction.
    Segond reconnaît qu’il doit beaucoup à la version de Perret-Gentil ainsi qu’à la Bible de Lausanne, mais il produit une traduction assez originale, notamment pour ce qui concerne les livres prophétiques. Segond ne tombe pas dans le littéralisme, il s’attache plutôt à produire une traduction précise, dans un français toujours très correct. C’est cette grande clarté dans l’expression qui explique le succès du travail de Louis Segond. L’Ancien Testament est publié en entier en 1874, après quoi Segond, selon les mêmes principes, s’atèle à la traduction du Nouveau Testament qu’il publie en 1880. La Bible complète contenant l’Ancien et le Nouveau Testament traduits par Louis Segond paraît pour la première fois à Oxford en 1880. Peu de traductions de la Bible ont connu un succès aussi fulgurant que celui de la version Segond : éditée simultanément à Oxford, Paris, Lausanne, Neuchâtel et Genève, trois cent mille exemplaires sont produits entre 1880 et 1910. Depuis cette époque et jusqu’à aujourd’hui, la version Segond reste, et de loin, la version française de la Bible la plus répandue et la plus demandée.

    La Bible de Reuss (1874-1881)

    La deuxième moitié du XIXe siècle connaît un renouveau des sciences bibliques en Allemagne. Un professeur à la Faculté de théologie de Strasbourg, Edouard-Guillaume Reuss, entreprend une nouvelle traduction assortie d’introductions abondantes et de notes à caractère scientifique qui reprennent largement les travaux des écoles allemandes. La traduction, très précise, manque cependant d’élégance, elle porte la trace de germanismes qui en alourdissent le style. Publié de 1874 à 1881, ce travail de Reuss est salué par la communauté scientifique, mais ne connaît pas une diffusion très populaire.

    La Sainte Bible de Darby (1885)

    John Nelson Darby est le fondateur d’une nouvelle forme d’Églises chrétiennes, les Églises de Frères, appelées aussi quelquefois « darbystes ». Très attaché à l’Écriture qu’il connaît remarquablement, Darby commence par traduire le Nouveau Testament avec un grand souci de littéralité par rapport au texte original. Dans la première édition de 1859, il se réfère quelquefois au texte reçu, mais au fil des rééditions, il se libère, dit-il lui-même, « de ce texte appelé sans aucune raison valable : Texte reçu ». Darby traduit l’Ancien Testament depuis l’hébreu avec la même méthode que le Nouveau, c'est à dire avec le souci de rendre la langue originale aussi littéralement que le commande « la clarté nécessaire à l’intelligence du texte ».
    C’est en 1885 que la Bible complète traduite par John Darby est publiée pour la première fois. Elle est encore éditée aujourd’hui après avoir bénéficié de menues révisions de vocabulaire. Une révision complète du Nouveau Testament d’après l’original est parue en 2005.

    3. Traductions non chrétiennes de la Bible au XIXe siècle.

    La Bible de Ledrain (1886-1889)

    Eugène Ledrain entreprend une traduction de la Bible « en dehors de toute théorie, qui ne vise qu’à reproduire dans leur vive précision, les phrases et les mots bibliques ». Bien averti des problèmes historiques et exégétiques, il rassemble sa contribution au débat sur l’histoire de la composition de l’Ancien Testament dans un volume séparé, conscient de la grande versatilité des théories dans ce domaine. Pour rendre le nom divin, Ledrain utilise le mot « Yahvéh », c'est à dire la contraction des consonnes hébraïques du tétragramme et des voyelles du mot hašŸm (le Nom). Son choix sera repris au XXe siècle par la Bible de Jérusalem.

    La Bible du rabbinat français (1831-1839 et 1899-1906)

    Une première traduction de la Bible dans le cadre du judaïsme français paraît entre 1831 et 1839. Elle est l’œuvre de Samuel Cahen (1796-1862), directeur de l’école du Consistoire juif à Paris. Si cette traduction ne manque ni de saveur, ni de vigueur, son style n’est pas toujours très élégant, elle porte la trace d’une influence de l’allemand. Assez critique sur le travail de Cahen, Lazare Wogue (1817-1897), grand spécialiste de la Bible hébraïque, publie une traduction du Pentateuque entre 1860 et 1869. Il faut attendre la fin du siècle pour que le Grand Rabbin Zadok Kahn se soucie de produire « une Bible française vraiment populaire, d’un format commode, d’un prix modique et agréable à lire ». Avec plusieurs membres du rabbinat français, il entreprend donc une nouvelle traduction, sans prétention scientifique, mais avec le souci de reproduire aussi fidèlement que possible le texte original reçu de la tradition juive. Cette traduction reste la seule officiellement en usage dans les milieux juifs. Elle ne sera révisée qu’une fois, en 1966.
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    Message  Arlitto Lun 26 Oct 2020 - 10:11

    VI. Les traductions de la Bible dans la première moitié du XXe siècle. La Bible à la base de l’œcuménisme.


    Le fait marquant du XXe siècle est la remarquable évolution de l’Église catholique en ce qui concerne son rapport aux Écritures. Le concile Vatican I (1870) tenait la Bible pour un livre surnaturel dans lequel Dieu « se révèle lui-même au genre humain, ainsi que les décrets éternels de sa volonté » et il rappelait avec force que seul le magistère de l’Église catholique a reçu de Dieu la charge d’interpréter correctement l’Écriture : « Il donne cette interprétation dans des dogmes dont le sens est présenté une fois pour toutes ». Vatican II voit plutôt l’Écriture comme un événement, le lieu d’une rencontre avec Dieu. La Constitution Dei Verbum (1965) s’ouvre sur un passage de la première épître de Jean « ce que nous avons vu et entendu nous vous l’annonçons afin que vous soyez en communion avec nous et que notre communion soit avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ » (1 Jn 1.2-3). D’un point de vue œcuménique, ce nouveau point de départ est capital : non seulement l’Église catholique abandonne toute attitude polémique par rapport aux Églises de la Réforme, mais elle intègre l’expérience de la Parole, si chère à Luther.


    Cette humilité nouvelle face à l’Écriture, que catholiques et protestants redécouvrent en même temps, a été l’élément moteur d’un rapprochement œcuménique autour de la Bible durant le XXe siècle. Pour la première fois, des traductions de la Bible sont réalisées en commun, avec l’objectif avoué de favoriser la rencontre de tous les chrétiens avec le Dieu de Jésus-Christ. Ce regain d’intérêt pour la Bible se vérifie dans l’explosion du nombre de traductions nouvelles et dans l’amélioration qualitative indéniable.

    1. Les traductions catholiques dans la première moitié du XXe siècle

    La Bible de Maredsous (1950)

    En 1943, le pape Pie XII encourage les chrétiens « à la connaissance et à la méditation des Écritures ». Une équipe de moines de l’abbaye de Maredsous en Belgique met en chantier une nouvelle traduction pour rendre le texte plus accessible à l’ensemble des catholiques francophones. Le Nouveau Testament est publié en 1948, la Bible en 1950. L’équipe des traducteurs, dirigée par dom Paul-Georges Passelecq, utilise une langue très claire et veille à ce que les textes puissent être lus à haute voix et restent toujours intelligibles pour les auditeurs. L’ensemble du texte est révisé en 1968, avec notamment l’utilisation de la deuxième personne du singulier pour les adresses à Dieu, puis en 1997. Editeur : Brepols. En savoir plus
     

    2. Les traductions protestantes au XXe siècle

    La version synodale (1910)

    Plusieurs synodes officieux des Églises réformées en France ont réclamé une révision de la Bible Ostervald. À partir de 1844, une centaine de pasteurs et de professeurs appartenant aux diverses Églises francophones issues de la Réforme participent à cet effort qui aboutit en 1910 à une traduction nouvelle pour le sens des textes comme pour le style. Pourtant beaucoup de passages ne modifient que très légèrement des versets consacrés par l’usage. Chaque réédition verra le texte s’améliorer, mais l’instabilité du texte a pénalisé la diffusion de cette version. La huitième et dernière édition révisée date de 1956.

    La Bible du Centenaire (1916-1947)
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    La Bible du Centenaire, n’a jamais fait l’objet d’une publication en un seul volume. D’où le peu de succès de cette traduction pourtant intéressante. Page de titre, fonds SBF.

    La Société biblique protestante de Paris décide en 1911 de publier une nouvelle traduction de la Bible pour le centenaire de la Société, fondée en 1818. De 1911 à 1947, les biblistes les plus qualifiés des Églises de la Réforme apportent leur contribution à la Bible du Centenaire qui paraît en fascicules à partir de 1916. Adolphe Lods dirige les travaux sur l’Ancien Testament et Henri Monnier ceux sur le Nouveau Testament. Avec une attention toute spéciale aux manuscrits utilisés, la Bible du Centenaire tente de traduire en français le style propre de chaque auteur biblique. Des introductions et des notes très développées fournissent tous les éclaircissements sur le texte que la science biblique de l’époque permettait. Cette Bible encyclopédique n’a jamais été éditée intégralement. Sa diffusion est restée confidentielle, mais toutes les Bibles annotées publiées après la Bible du Centenaire ont bénéficié de cette entreprise exceptionnelle.


    C.B.

    Bibliographie :
    J.-R. Armogathe (sous dir.), Le grand siècle de la Bible, 1989
    J.-M. Auwers et al., La Bible en français (guide des traductions courantes), Connaître la Bible n° 11/ 12, 1999, rééd. 2002
    J.-M. Babut, Lire la Bible en traduction, 1997
    Y. Belaval et D. Bourel, Le Siècle des Lumières et la Bible, 1985
    M. de Certeau, L’idée de traduction de la Bible au XVIIe siècle, RSR, t. LXVI, 1978
    F. Delforge, La Bible en France et dans la francophonie, SBF, 1991
    A. Kuen, Une Bible et tant de versions, 1996
    D. Lortsch, mise à jour par J.-M. Nicole, Histoire de la Bible française, 1997
    C. Savat et J.-N. Aletti (sous dir.), Le monde contemporain et la Bible, 1985
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    Message  Arlitto Lun 26 Oct 2020 - 10:12

    .

    La traduction de la Bible en français 


    L'Alliance biblique française propose des traductions adaptées à différents publics : traductions littérales pour ceux qui
    recherchent la précision, traductions dynamiques pour ceux qui veulent avant tout comprendre le sens du texte.


    Les versions récentes de la Bible en français 

    Depuis 1950, date de la parution de la Bible de Maredsous, le public francophone a connu une profusion de traductions nouvelles. Aucune ne pourra devenir l’équivalent d’une Vulgate acceptée et utilisée par tous. Notre époque ne s’y prête plus. Aujourd’hui par contre, chacun, quelle que soit son origine confessionnelle, son âge ou son bagage culturel, peut trouver une traduction de la Bible qui conviendra à l’usage qu’il souhaite en faire : lecture et méditation personnelle, étude textuelle, lecture publique. 


     2010 : La Traduction de la Bible en langue des signes française Luc, Jonas

    Les premières traductions de la Bible 4lw0Les premières traductions de la Bible D46t


      La première traduction en langue des signes française (LSF) d’une partie de la Bible – l’évangile de Luc – a constitué en 2010 un grand événement pour la communauté sourde francophone. Enfin le livre le plus lu au monde devenait accessible aux utilisateurs de la LSF, dans leur propre langue, concernant en France métropolitaine 80 000 personnes sourdes et malentendantes, mais aussi 75 000 personnes entendantes qui utilisent la LSF pour communiquer avec leurs proches. La LSF est une langue à part entière, visuelle et gestuelle, linéaire et non vocale. Et comme les autres langues, elle possède sa propre syntaxe, son lexique et sa stylistique. Pour un chrétien sourd, voir l’évangile de Luc, c’est « entendre parler » Dieu dans sa langue.

    2010 : La Traduction œcuménique de la Bible 

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    Révision, texte et notes, de l'édition de 1975. La TOB 2010 constitue un événement éditorial et oecuménique sans précédent  puisqu’elle contient six livres deutérocanoniques supplémentaires, en usage dans la liturgie des Eglises orthodoxes : 3 et 4 Esdras, 3 et 4 Maccabées, la Prière de Manassé et le Psaume 151.

     2002 : La Nouvelle Bible Segond

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    La  traduction de la Bible par Louis Segond, réalisée à la fin du 19ème siècle, s'est rapidement imposée comme la traduction de référence dans le protestantisme francophone. Déjà révisée en 1978, dans la version "à la colombe", elle avait besoin d'une révision nouvelle. L'évolution de la langue, la facilité d'harmonisation globale apportée par l'outil informatique, l'association d'Eglises et de tendance théologiques différentes ont permis de gagner en cohérence, en solidité et en impartialité. La NBS a fait l'objet d'un travail de révision très minutieux visant à rendre la traduction encore plus fidèle aux textes originaux, en étant encore plus rigoureuse dans son expression. Soucieuse de favoriser l'étude des textes bibliques en profondeur, l'équipe de révision a recherché d'abord la cohérence : les correspondances entre les mots du texte français reflètent autant que possible les correspondances dans les langues originales. Cette traduction littérale s'effoce de rendre non seulement ce qui est dit, mais aussi la façon dont cela est dit. L'ajout de nombreux outils de lecture en font une véritable "Bible d'étude".

     2001 : La Bible, nouvelle traduction

    Les premières traductions de la Bible 3ixv


    En 2001, les éditions Bayard publient La Bible, Nouvelle Traduction, dans laquelle chaque livre de la Bible a été confié à un binôme composé d’un exégète et d’un auteur de la littérature contemporaine. Cette traduction en dialogue avec la culture contemporaine s’efforce d’éviter le vocabulaire typiquement ecclésial pour rejoindre un grand public qui évolue en dehors de toute culture chrétienne. Ainsi, on ne parle plus d’« Évangile » mais d’« Annonce », ni d’« Église » mais d’« Assemblée ». Le choix de rendre la poésie hébraïque par une forme de poésie contemporaine peut surprendre le lecteur habitué à des traductions classiques, mais il produit un texte très neuf, très décapant. Le refus de toute harmonisation dans le vocabulaire ou le style rend néanmoins cette traduction difficile à utiliser pour l’étude intertextuelle. Cette édition a repris l’ordre interconfessionnel inauguré par la TOB. Editeur : Bayard édition.

    2001 : La Bible d'Alexandrie (Pentateuque)

    Les premières traductions de la Bible Sg2e


    Sous la direction de Marguerite Harl, une équipe d'hellénistes traduit la Bible à partir de la Septante. Cette traduction grecque réalisée entre 150 et 250 avant notre ère est le témoin d'un état beaucoup plus ancien du texte biblique que le manuscrit hébraïque du 11e siècle qui sert de base aux autres traductions. Editeur : Le Cerf

     2000 : La Bible Parole de Vie

    Les premières traductions de la Bible 8q5t


    Soucieuse de mettre la Bible à la portée même de ceux qui n’ont pas une parfaite maîtrise du français, l’Alliance biblique universelle entreprend encore dans les années 1980 la traduction de la Bible en français très simple. Ce projet répond à la demande des évêques d’Afrique francophone qui souhaitent une traduction de la Bible parfaitement compréhensible pour un public dont la première langue n’est pas le français. Les traducteurs utilisent pour cela le travail du linguiste Georges Guggenheim qui dans les années 1950 a défini, à la demande de l’Unesco, les limites du « français fondamental ». Cette base linguistique se caractérise par un vocabulaire de 3500 mots environ, des phrases courtes, une conjugaison simple. Loin d’affaiblir le texte biblique, le fait d’être soumis à de telles contraintes linguistiques, lui donne au contraire une vigueur et une actualité que les traductions classiques ne laissent plus soupçonner. Le Nouveau Testament Parole de Vie est achevé en 1993. La Bible complète est éditée en 2000, en trois versions : avec les livres deutérocanoniques (ordre grec ou ordre hébreu) et sans les livres deutérocanoniques. Cette version a reçu l’Imprimatur de la Conférence des évêques d’Afrique de l’Ouest en 2000. Editeur : Alliance biblique universelle.

    1998 : La Bible des peuples

    Les premières traductions de la Bible Zzyl


    Traduction de Bernard et Louis Hureau, deux prêtres catholiques ayant une longue expérience de l’animation biblique. Cette traduction assez littérale, avec des trouvailles visant à rendre le texte plus percutant et actuel est une réédition légèrement amendée de la « Bible des Communautés chrétiennes », retirée du commerce en 1995 à la demande de la communauté juive qui trouvait certaines notes explicatives blessantes pour la sensibilité juive. Editeur : Fayard.

    1992 : La Bible du Semeur

    Les premières traductions de la Bible Wge7


    Dès 1970, dans un travail à l’époque totalement novateur (Lettres pour notre temps) et salué par le futur maître d’œuvre de la Bible en français courant, Jean-Claude Margot (Traduire sans trahir, 1979, p. 139-140), Alfred Kuen avait cherché à transcrire le texte de l’Écriture en un français compréhensible par un large public. Mettant à profit ces travaux préliminaires tout en renonçant à les reprendre tels quels à cause de leur caractère paraphrastique, le comité de traduction de la Bible du Semeur, travaillant sous l’égide de la Société biblique internationale et composé de Jacques Buchhold, André Lovérini, Alfred Kuen et Sylvain Romerowski, a élaboré une traduction nouvelle de l’Écriture selon le principe de l’équivalence dynamique ou fonctionnelle, qui vise à traduire le sens des phrases plutôt qu’à offrir une correspondance entre les mots du texte original et les mots de la traduction (cf. infra). Le comité élargi, chargé de la révision de la Bible du Semeur, qui a paru en 2000, se composait d’une quinzaine de théologiens évangéliques francophones enseignant dans les principales institutions évangéliques francophones d’Europe et d’Afrique (facultés de Vaux-sur-Seine, d’Aix-en-Provence, de Bangui et d’Abidjan, instituts bibliques de Nogent-sur-Marne, d’Emmaüs, et de Bruxelles). En 2001 paraissait La Bible d’étude. Version Semeur 2000, avec introductions générales aux livres bibliques, notes d’information et de compréhension du texte et, innovation à signaler, notes de section cherchant à aider le lecteur à discerner l’intention rédactionnelle des auteurs bibliques. Editeur : Excelsis.

    1985 : La Bible, traductiond'André Chouraqui

    Les premières traductions de la Bible Og98


    L’écrivain juif André Chouraqui souhaite donner au lecteur de la Bible un aperçu du génie de la langue hébraïque et de l’arrière-plan sémitique du Nouveau Testament. Il retranscrit dans sa traduction les subtilités et les jeux de mots présents dans la langue originale et pousse le littéralisme aux limites de la compréhension. Chouraqui traduit un même mot dans l’original par un même mot en français. Ainsi les mots ruah en hébreu ou pneuma en grec sont systématiquement traduits par « souffle », là où les traductions plus traditionnelles parlent d’« esprit ». Pour les lecteurs qui n’ont pas accès aux langues bibliques, la traduction de Chouraqui peut paraître déconcertante à certains moments. Éditeur : Desclée de Brouwer.

     1982 : La Bible en français courant 

    Les premières traductions de la Bible Iw6h


    La Bible en français courant que l’Alliance biblique publie en 1982 inaugure une nouvelle approche scientifique de la traduction. Lorsque l’éloignement culturel avec la Bible risque de provoquer des incompréhensions, la traduction préfère rester fidèle au sens du texte, mais non à sa forme. On appelle « traduction par équivalence dynamique » cette approche qui prend en compte la capacité de compréhension du lecteur moderne de la Bible et qui exprime le sens des textes dans les catégories mentales du lecteur contemporain. Là où les versions traditionnelles traduisaient « Vanité des vanités, tout est vanité » au début du livre de l’Ecclésiaste, la Bible en français courant traduit « De la fumée, tout n’est que fumée » car le mot « vanité » a perdu en français contemporain son sens de « vide, vacuité, futilité ». Ce principe de traduction dynamique permet aussi de rendre le genre littéraire dans l’original par un genre littéraire correspondant en français. La traduction du livre de Job est ainsi réalisée entièrement en alexandrins, pour faire ressentir au lecteur moderne l’impression que le texte hébraïque provoquait chez ses premiers lecteurs. Une équipe interconfessionnelle a travaillé sur cette traduction qui est aujourd’hui abondamment diffusée dans tous les milieux ecclésiaux. Elle a reçu l’Imprimatur de la Conférence des évêques de France en 1995. Révisée en 1997 dans le sens d'une élévation du niveau de langue. Editeur : Alliance biblique universelle. 

    1981 : La Bible Pierre de Beaumont

    Les premières traductions de la Bible 90yi


    Pierre de Beaumont est un diplomate qui a souvent pu vérifier la distance culturelle qui existe entre les populations contemporaines et les textes bibliques. C’est pourquoi, il réalise une traduction dans un français très simple, permettant une lecture aisée par le plus grand nombre. Le vocabulaire de base est volontairement réduit, les phrases sont courtes, tous les verbes sont au présent de l’indicatif. L’ensemble du texte a malgré tout été revu par un professeur de l’Institut pontifical à Rome. Le texte paraît d’abord en 164 fascicules dans la collection « Aujourd’hui la Bible », avant d’être publié en un seul volume en 1981. Traduction assez libre, facile à lire, mais pas toujours très rigoureuse. Editeurs : Fayard/Mame.

     1978 : La Bible à la Colombe

    Les premières traductions de la Bible Ydv1


    Révision approfondie de la Bible de Louis Segond, très prisée chez les protestants de langue française depuis 1910.
    La révision porte essentiellement sur une modernisation du vocabulaire. Editeur : Alliance biblique universelle.

    1975 : Traduction Œcuménique de la Bible (TOB)

    Les premières traductions de la Bible 5trg


    Dès la publication de la Constitution Dei Verbum (1965) autorisant les traductions de la Bible interconfessionnelles, il est décidé de mettre en chantier une traduction œcuménique en français. Plus d’une centaine de spécialistes se mettent au travail avec l’enthousiasme des pionniers. Même si l’idée d’une traduction commune aux deux confessions remonte au XVIIe siècle, exprimée notamment par l’oratorien Richard Simon, c’est la première fois dans l’histoire tumultueuse des relations entre catholiques et protestants qu’une telle entreprise se réalise. Le contexte est favorable, car dans le domaine de l’exégèse et de la recherche biblique, il y a déjà longtemps que les aspects confessionnels sont passés au second plan. Non seulement cette équipe traduit le texte biblique, mais elle prépare aussi des introductions et des notes à caractère scientifique qui s’efforcent de faire un état de la recherche biblique dans les années 60-70. Le premier travail porte sur l’épître aux Romains, pomme de discorde entre catholiques et protestants depuis Luther. L’essai se révélant concluant, le Nouveau Testament paraît en 1972 et l’Ancien Testament en 1975. La TOB innove non seulement par le fait d’avoir vu collaborer des catholiques, des protestants et des orthodoxes, mais aussi par l’ordre des livres tout à fait original qu’elle propose : puisque l’Ancien Testament est traduit à partir de la Bible juive, on en reprend l’ordre en trois parties (Torah, prophètes, autres écrits), puisque les catholiques et les orthodoxes reconnaissent l’inspiration des livres deutérocanoniques, ils sont présents, mais pour ne pas gêner les protestants on reprend leur habitude de ne pas les mélanger aux autres livres de la Bible hébraïque et de les placer à la charnière entre l’Ancien et le Nouveau Testament. La traduction, bien qu’ayant été harmonisée, révèle la pluralité de ses auteurs. Elle n’en demeure pas moins d’une grande fiabilité et précision. On lui a fait le reproche quelquefois de ne pas toujours se prêter à la lecture en public. Editeurs : Société biblique française / Le Cerf.

    1973 : La Bible Osty

    Les premières traductions de la Bible 7m1t


    La remarquable traduction réalisée par le chanoine Émile Osty, représente plus de 25 ans d’un minutieux labeur. En cours de route, Osty a fait appel à Joseph Trinquet, professeur au grand séminaire de Paris. Cette traduction respecte « jusqu’au scrupule » les textes originaux hébreu, araméen et grec étant l’œuvre d’une seule personne, elle se caractérise par sa grande cohérence : une même expression dans la langue originale est rendue par une même expression en français. Très précise, cette traduction s’efforce aussi de respecter les genres littéraires présents dans les livres bibliques. Utilisant toutes les ressources de la langue française, elle cherche à rendre le côté pittoresque de l’original. D’abondantes introductions et notes techniques font de le Bible Osty-Trinquet un remarquable outil pour l’exégèse. Editeur : Seuil.

    1971 : La Biblede la Pléiade

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    Fruit d’un travail collectif, la traduction très littérale de l’Ancien Testament sous la direction d’Édouard Dhorme, offre des solutions intéressantes pour rendre non seulement le sens du texte, mais aussi sa forme. Sans tomber dans un mot-à-mot intolérable, elle navigue dans un juste milieu entre un littéralisme étroit et une interprétation qui s’éloignerait du texte. La traduction du Nouveau Testament sous la direction de Jean Grojean tente de rendre en français la parenté des mots grecs, et cherche à faire disparaître les traductions inadéquates consacrées par l’usage religieux : « le christ » perd sa majuscule, pour faire sentir au lecteur qu’il s’inscrit dans la longue chaîne de tous ceux qui avant lui ont reçu ce signe de consécration. Editeur : Gallimard.

    1956 : La Bible de Jérusalem

    Les premières traductions de la Bible L565Les premières traductions de la Bible Et69


    La Bible de Jérusalem résulte d’une volonté des dominicains, grands spécialistes en Bible et archéologie, de préparer une nouvelle traduction tenant compte des progrès des sciences bibliques. Une équipe de près d’une centaine de personnes, pilotée depuis l’École biblique de Jérusalem se met au travail. Cette diversité des collaborateurs garantit que chacun traduit des livres qu’il connaît particulièrement bien. La contrepartie est que le texte final risque de manquer d’unité et d’homogénéité. Un gros travail d’harmonisation visant à une réduction drastique du champ lexical est donc entrepris avant la première publication en un seul volume en 1956.
    Le titre « Bible de Jérusalem » n’apparaît qu’en 1973 à l’occasion d’une révision de l’Ancien Testament visant à serrer de plus près le texte de la Bible hébraïque. La révision de 1998 n’a que très peu retouché le texte, ce sont surtout les introductions et les notes de bas de pages qui ont été revues pour rendre compte des récentes avancées des sciences bibliques. La version de Jérusalem reste la plus utilisée par les chrétiens catholiques en France. Editeur : Le Cerf.
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    Message  Arlitto Lun 26 Oct 2020 - 10:13

    .
    La Bible de Luther de 1570 Le Livre des Livres

    « … Cette bible, imprimée à seulement 200 exemplaires, fut la première à être destinée et diffusée dans le royaume de Würtemberg. »

    Les premières traductions de la Bible Fssy

     Un splendide exemplaire qui réunit toutes les qualités rares pour un collectionneur exigeant

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    Rarissime Bible de Luther du XVIe siècle. Elle est complète de ses deux volumes. Un exemplaire unique avec réglures, des gravures sur bois COLORIÉES AVEC LUXE DE L'ÉPOQUE et une somptueuse reliure

    Les premières traductions de la Bible Q4me

    LA BIBLE DE LUTHER. L'œuvre fondatrice de la langue allemande moderne actuelle

    UNE BIBLE D'UNE GRANDE FRAÎCHEUR INTÉRIEURE ET BIEN COMPLÈTE DE TOUS SES FEUILLETS. UNE CONDITION D'UNE INSIGNE RARETÉ!

    Biblia. Das ist : Die gantze Heylige Schrifft / Teutsch. D. Mart. Luth.
    Sampt einem Register / Summarien uber alle Capitel / und schönen Figuren.

    Traduction :
    « Bible. Ceci est l’ensemble de la Sainte Écriture, en allemand, par le docteur Martin Luther, comprenant un registre, sommaires de tous les chapitres et de belles figures. 1570 ».

    Très bel exemplaire d’une bible luthérienne, complète, en allemand, imprimée en 1570 en Allemagne, précisément à Francfort-sur-le-Main ; exceptionnelle par sa dédicace au comte Christophe de Wurtemberg, datée de 1564 ; illustrée de trois somptueuses pages frontispices et de 144 gravures, toutes colorées à la main ; en parfait état de conservation ; reliure ancienne. Trois grandes cartes anciennes du XVIIe siècle ont été ajoutées au volume.
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    Message  Arlitto Lun 26 Oct 2020 - 10:14

    .

    Les premières traductions de la Bible F792

    Provenance

    Cette bible imprimée en Allemagne en 1570 ne conserve pas d’indice se rapportant au premier possesseur. En revanche, en fin de volume figurent deux marques d’anciens possesseurs – un ex-libris et une note – qui nous renseignent sur les possesseurs du livre au XIXe siècle :

    - Ex-libris sous forme d’une petite étiquette collée en haut de la contregarde du plat inférieur avec le nom manuscrit : Ernst Wilhelm Möller (première lettre du prénom Ernst masquée par une tache d’encre).

    Un théologien et historien du XIXe siècle est connu sous ce nom. Né à Erfurt le 1er octobre 1827 et mort à Kiel le 8 janvier 1892. Ses écrits portent entre autres sur l’histoire de l’Église, les textes de l’Ancien Testament, la Reforme et la Contre-Réforme.

    - Une autre note manuscrite sur une étiquette plus grande, collée sur la même contregarde indique :

    Dies Buch wurde heuer auf die Bitte des Unterzeichneten Direktors durch Herrn Albert Fusmann aus Rheydt dem hiesigen Seminar geschenkt. Rheydt, den 8. Juni 1897. Kinze Seminar-Direktor.

    Traduction : « Ce livre fut offert, en ce jour, au séminaire de cette ville, à la demande du soussigné directeur, par Monsieur Albert Fusman de Rheydt. Reydt, le 8 juin 1897. Kinze, directeur du Séminaire ».

    Remarque : la localité de Rheydt se situe près de Mönchengladbach (Rhénanie-du-Nord-Westphalie). L’indication « Seminar » pourrait se rapporter à une école protestante, située à Geneiken-Rheydt, inaugurée en 1877 pour former des instituteurs (« Lehrerseminar »).

    http://www.geneicken-bonnenbroich.de/seminar.html).

    Contenu
    Texte imprimé, exclusivement en allemand. Seul le premier mot du titre général – Biblia – est en latin.
    Écriture gothique allemande (appelée aussi Fraktur), très lisible, aux lettres relativement serrées ; les majuscules sont assez ornementées.
    Réclames et signatures.

    Titre courant en haut des feuillets avec le nom du livre biblique et le numéro du chapitre.
    Les textes de l’Ancien Testament, des prophètes et du Nouveau Testament sont ici réunis en un seul volume, contrairement à d’autres exemplaires de cette édition reliés en deux volumes distincts (tome I avec l’Ancien Testament ; t. II avec les livres des Prophètes et le Nouveau Testament).

    Le volume unique conserve toutefois la foliotation originale et distincte des deux parties.


    Collation :
    - Page de titre/page de dédicace [portrait]/16 feuillets non chiffrés […alte Testament-Register]/352 feuillets foliotés* de 1 à 352.
    - 402 feuillets [y compris la page de titre] foliotés de 1 à 402 [verso imprimé : Register]/1 feuillet non chiffré imprimé recto et verso [Register].
    *Foliotation (ou foliotage). Numérotation des feuillets (en général au recto) par opposition à la pagination qui est la numérisation des pages (recto et verso de chaque feuillet).



    -La première partie (début du volume) est introduite par une note « au lecteur chrétien » : An den Christlichen Läser (f. A iii) qui commence par une grande lettrine (W) : Wiewol die Bibel so durch den Ehrwirdigen D. Martin Luther seligen verteuscht nun in wenig jaren daher allhie in Franckfurt und anderswo vielmals gedruckt worden… L’intention de faire perdurer l’œuvre du docteur Martin Luther (mort depuis une vingtaine d’années) grâce à l’imprimerie de Francfort-sur-le-Main et dans d’autres lieux est donc clairement exprimée. Il est fait référence au texte de la bible de Luther de 1545 qui a été reproduit fidèlement dans cette nouvelle édition imprimée. La note explique aussi que de nouvelles et belles « figures » remplacent d’anciennes. Cette adaptation a été nécessaire pour satisfaire également les jeunes pour leur rendre les « histoires » compréhensibles. Ce véritable « éditorial » précise aussi que le duc Christophe de Wurtemberg est le nouveau dédicataire et que ce nouvel exemplaire est destiné aux églises de ses territoires.

    Cette note au lecteur est suivie d’une préface à l’Ancien Testament (Vorrede auff das alte Testament, f. A iii v°) et d’une table de matières avec la liste des livres de l’Ancien Testament (indication des titres en allemand et en latin).

    Les textes bibliques occupent la totalité des pages sur toute la largeur en une seule colonne et sont placés dans l’espace défini par la réglure tracée à l’encre rose. Ils sont accompagnés de commentaires plus ou moins longs, écrits dans les marges extérieures et intérieures des pages. Tout est imprimé en noir à l’exception de quelques éléments dans les titres sur les pages frontispices qui sont imprimés en rouge.

    Titres, sous-titres, début de chapitres et gloses sont dans des caractères de tailles différentes.

    De belles lettrines rythment les séquences du texte, chapitres et paragraphes. Elles sont joliment ornées d’un décor filigrané (spirales, rinceaux, entrelacs, etc.) : initiales au début de chaque chapitre, de tailles différentes (2 à 10 interlignes), les plus grandes au début des livres, 5 ou 6 interlignes au début des chapitres, 2 interlignes à l’intérieur des chapitres et au début des paragraphes.

    Tranches dorées ciselées. Taille réelle : 375 x 240 mm
    Les premières traductions de la Bible S6faLes premières traductions de la Bible Tt9n

    Titre, dédicace et colophon
    1. Pages de titre
    1. 1. Page de titre au début du volume (non foliotée [A i])
    Titre en latin et le sous-titre en allemand.

    Titre, auteur et date écrits au centre de la page. Les différents composants du titre sont alternativement écrits en lettres rouges et noires, et de taille dégressive :


    • Biblia : lettres les plus grandes et en rouge, le B est orné de rinceaux en spirales qui s’étendent sur tout le mot.

    • Das ist : Die gantze Heylige Schrifft / Teutsch. : en noir

    • D. Mart. Luth. : en rouge

    • Sampt einem Register / Summarien uber alle Capitel / und schönen Figuren. : en noir

    • M.D. LXX. : en rouge


    Traduction :
    « Bible. Ceci est l’ensemble de la Sainte Écriture, en allemand, par le docteur Martin Luther, comprenant un registre, sommaires de tous les chapitres et de belles figures. 1570 ».
    Trois noms sont insérés dans les cartouches figurant dans la partie inférieure de la page :


    • Sigmund Feyerabent. Dessous une fama : une figure ailée soufflant dans deux trompettes.

    • Georg Rab. À côté du cartouche : deux corbeaux évoquent le nom (le nom allemand « Rabe » signifie corbeau)

    • Weijgand Hanen Erben. À côté du cartouche : deux coqs évoquent le nom (le nom allemand « Hahn » signifie coq).


    Ces trois personnages sont les imprimeurs/éditeurs du volume (voir plus loin).

    1. 2. Page de titre au début de la deuxième partie [f. 1]
    Les différents éléments du titre sont alternativement écrits en lettres rouges et noires, et de taille dégressive, donnant le titre de la deuxième partie, l’auteur, le lieu et la date de l’édition :

    Die Propheten all Teutsch. D. Mart. Luth. Gedruckt zu Franckfurt am Mayn. M.D.LXX.
    Traduction : « Les prophètes, tous en allemand. Docteur Martin Luther. Imprimé à Francfort-sur-le-Main. 1570 ».

    1. 3. Page de titre pour introduire le Nouveau Testament
    Titre écrit en noir, sur plusieurs lignes de taille dégressive, avec le nom de l’auteur, le lieu et la date de l’édition :
    Das Neuwe Testament Teutsch. D. Mart. Luth. Gedruckt zu Franckfurt am Mayn. M.D.LXX.
    « Le Nouveau Testament. Allemand. Docteur Martin Luther. Imprimé à Francfort-sur-le-Main. 1570 ».

    2. Feuillet comprenant la dédicace au duc Christophe de Wurtemberg (feuillet au début du volume,  folioté en bas  A ii) (décor : 257 x 165 mm ; médaillon au centre : env. 145 x 118 mm)
    En haut de la page figurent le nom et les titres du dédicataire, sur trois lignes de taille dégressive :

    Der Durchleuchtig Hochgeborn
    Fürst und Herr / Herr Christoff / Herzog zu Würtenberg
    und zu Teck / Graffe zu Mümpelgart / etc.

    Traduction de la dédicace :
    «  Le Sérénissime et noble prince et seigneur / Seigneur Christophe / Duc de Wurtemberg et de Teck / Comte de Montbéliard / etc. ».
    Le portrait du duc est placé au centre de la page et s’inscrit dans un grand ovale. Sur tout le pourtour, formant un cadre, se lit une inscription écrite en lettres capitales livrant son nom et son titre principal :
    VON GOTTES GNADEN CHRISTOFF / HERZOG ZU WIRTENBERG ETC.
    Traduction : « Par la grâce de Dieu, Christophe, duc de Wurtemberg, etc. ».

    En haut, près des armoiries, la date : 1564 (écrite en 2 parties : 15 à gauche et 64 à droite).

    3. Feuillet colophon avec le lieu, le nom des imprimeurs et la date d’édition 
    Le colophon se trouve en fin de volume (dernier feuillet, verso) à la fin du sommaire (Register), c’est-à-dire à la fin de la seconde partie. Il donne le nom de la ville où le volume a été imprimé, les noms des imprimeurs et la date : Gedruckt zu Franckfurt am Mayn / durch Georg Raben / Sigmund Feyerabend / und Weygand Hanen Erben. M. D. LXX :

    « Imprimé à Francfort-sur-le-Main par Georg Raben, Sigmund Feyerabend et Weygand Hanen Erben, 1570 ».
    Entre les noms et la date est inséré un petit tableau, coloré et composé de plusieurs éléments. L’ovale central montre une fama (une femme debout, ailée, sonnant dans deux trompettes qui signifient la bonne et la mauvaise renommée), deux corbeaux à gauche et un coq, à plumage noir aussi, à droite, référence aux noms des imprimeurs/éditeurs indiqués dans l’inscription en lettres majuscules qui fait le tour de l’ovale : GEORG RABB . SIGMUND FEIERABENT . WEIGAND HANEN ERBEN. Il s’agit de la marque d’édition de la Cumpanei, l’association des éditeurs cités.

    La date figure aussi à la fin de la première partie, au feuillet 352 : Ende des Hohenlieds Salomo. Gedruckt zu Franckfurt am Mayn. M.D.LXX.
    Traduction : « Fin du Cantique de Salomon. Imprimé à Francfort-sur-le-Main, 1570 ».

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    Message  Arlitto Lun 26 Oct 2020 - 10:15

    Dès 1517, Martin Luther entreprend la traduction des psaumes de la Bible en langue courante allemande à partir des textes originaux en hébreux et en grec. En 1521, alors qu'il est enfermé au château de la Wartburg, il commence la traduction du Nouveau Testament. Cette remarquable entreprise intellectuelle rencontre rapidement un grand succès éditorial, facilité par la maîtrise encore récente de l'imprimerie. Très vite, Martin Luther poursuit la traduction des livres de l'Ancien Testament. La traduction complète de la Bible sera achevée en 1534. Elle est considérée comme l'œuvre fondatrice de la langue allemande moderne actuelle.

    Les premières traductions de la Bible U1iu
    L’Auteur : Martin Luther (1483-1546)

    Religieux, moine augustin, prêtre, prédicateur, universitaire, théologien, professeur et célèbre écrivain. Sa conception de la Bible et ses idées théologiques sont le fondement de la Réforme protestante.
    Le titre du présent exemplaire le nomme docteur faisant référence à son doctorat en théologie qu’il obtient à Wittenberg en 1513. Il quitte les Augustins en 1525 et se marie.

    La traduction de la Bible en langue courante, allemande, basée sur les sources textuelles en hébreux et en grec, connut un grand succès. Luther y travailla dès 1517, l’année où il affiche ses 95 thèses à Wittenberg. En 1534, tous les textes bibliques (Ancien et Nouveau Testament) furent prêts pour l’édition imprimée. La dernière édition du vivant de Luther et de sa main fut celle de 1545. Comme la précédente, elle fut enrichie de gravures sur bois dont le nombre fut augmenté par la suite.

    La présente bible est basée sur cette édition de 1545, mentionnée d’ailleurs dans la note au lecteur.

    Imprimeurs / Libraires / Éditeurs : Allemagne, XVIe siècle.

    Trois noms figurent sur la page de de titre et du colophon de la présente bible :

    • Sigmund Feyerabend (1528-1590)


    Imprimeur, libraire et graveur. Né à Heidelberg et mort à Francfort-sur-le-Main.
    Il fut l’un des plus importants éditeurs du XVIe siècle.

    Dès 1559, il travailla avec les imprimeurs David Zöpfl et Johann Rasch. Ils publièrent notamment, en allemand, l’œuvre de Virgile (1559), une bible illustrée (1560) et une bible luthérienne (1561). Feyerabend créa en 1562 la « Cumpanei », un groupe d’imprimeurs, s’associant avec Georg Rab et Weygand Hanen Erben.

    • Weygand Hanen Erben (??-1562 ou 1563)


    Imprimeur à Francfort-sur-le-Main. Après sa mort, ses héritiers firent alliance avec Georg Rab.
    L’orthographe de son nom peut légèrement varier : Weygand, Weigand ou Weyhgand.

    • Georg Rab (15?? -1580)


    S’installa en 1557 comme imprimeur à Pforzheim. À la fin de l’année 1560, il s’installa à Francfort-sur-le-Main et y acheta la maison et l’imprimerie de Weygand Han en 1561.
    Mort à Francfort en 1580.

    L’orthographe de son nom peut varier : Rab sur la page de titre, Raben dans le colophon et Rabb dans l’emblème des éditeurs sur la page colophon.

    Dédicataire : le duc Christophe de Wurtemberg (1515-1568)
    Le duc Christophe de Wurtemberg est le commanditaire de cette édition. La page de dédicace le désigne, livre ses titres et montre son magnifique portrait.

    Né le 12 mai 1515 à Urach (Bad Urach, Bade-Wurtemberg) ; fils unique du duc Ulrich de Wurtemberg et de sa femme Sabrina de la maison bavaroise de Wittelsbach. Entre 1534 et 1542, Christophe fut au service de François Ier roi de France.

    Il prit le pouvoir en novembre 1550.
    Il fut duc de Wurtemberg et de Teck et comte de Montbéliard*.
    Les ducs de Wurtemberg ont joué un rôle important dans l’établissement de la Réforme luthérienne. Une ordonnance ecclésiastique luthérienne (la Regula) fut appliquée dès 1536 au Wurtemberg et, par la suite, imposée par le duc dans ses territoires. En 1552, Johannes Brenz, compagnon de Luther, rédigea la Confession de Foi du duc Christophe. Le duc Christophe – luthérien convaincu – et son conseiller Brenz voulaient « une paix religieuse solide et durable (Debard, in La Réforme dans l’espace germanique, 2005, p. 58).

    * Montbéliard (département du Doubs) fut principauté germanique de 1397 à 1793, soit pendant presque quatre siècles. Le comté de Montbéliard dépendait de la famille ducale du Wurtemberg devenue luthérienne vers 1530. En 1562, une Église luthérienne fut introduite officiellement dans le comté de Montbéliard par le duc Christophe (Debard, op. cit., p. 58).

    Contexte historique, religieux et artistique
    La création de cette bible se situe dans le contexte protestant du XVIe siècle en Allemagne. Les bibles luthériennes sont richement illustrées de scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament. Ces illustrations rendaient la Sainte Écriture facilement accessible à tout lecteur.

    Par conséquent, le choix des images aide à la compréhension du texte. Luther lui-même, dans les premières éditions de 1534 et 1545 indiqua à quel endroit il fallait insérer une illustration.

    Le présent exemplaire appartient à l’édition imprimée en 1570. Elle est très proche de l’édition initiale pour le duc Christophe de Wurtemberg, imprimée quelques années plus tôt et datée de 1564. Comme celle-ci elle est éditée par Sigmund Feyerabend, Georg Rab et Weygand Hanen Erben et imprimée à Francfort-sur-le-Main.

    Sigmund Feyerabend – célèbre peintre, graveur et imprimeur – a joué un rôle primordial dans la création de cette version de la bible. Originaire de Heidelberg, il s’installa à Francfort-sur-le-Main. Entre 1560 et 1590 il édita 32 bibles luthériennes (voir bibliographie Pelizaeus, 2012, p. 43 et ss.). Pour leur illustration, il fit appel en 1560 au graveur Virgil Solis, puis dès 1563 à Jost Amman, qui réalisa les gravures d’après les dessins de Johann Bocksberger de Salzbourg (voir bibliographie Schmidt, 1962).

    Au début de l’année 1564, il s’adressa au duc Christophe de Wurtemberg pour lui demander de soutenir un projet d’édition d’une bible pour le Wurtemberg. Il cherchait un commanditaire prestigieux et demanda au duc de lui réserver le privilège de l’édition et de la diffusion. En contrepartie, il proposa que la bible montre le portrait et les armoiries du duc. Cet arrangement garantit à Feyerabend un marché rentable pour sa nouvelle édition et assura au prince réformateur la diffusion de ses convictions politico-religieuses. Cette bible, imprimée à seulement 200 exemplaires, fut la première à être destinée et diffusée dans le royaume du Würtemberg. Le duc les acheta pour ses paroisses, et aux frais des fabriques d’églises, au prix de 3 florins (Gulden), par bible. Ce prix conséquent – car il correspond à un salaire annuel d’un graveur (Pelizaeus, 2012, p. 47) – indique que ces exemplaires n’étaient pas seulement des objets destinés à un usage dévotionnel. Ces bibles de luxe, dont le texte s’accompagne de dizaines de gravures de grande qualité, avaient une valeur de prestige et une fonction représentative. D’une part elles mettaient en valeur les lieux et les églises qui les achetèrent, et d’autre part elles témoignaient de la ferveur religieuse du prince et de son goût pour les arts. Les buts de servir Dieu et d’afficher la gloire du prince étaient ainsi réunis.

    Le succès fut immédiat car plusieurs éditions suivirent après celle de 1564, date que la page de dédicace du volume conserve dans la partie supérieure.
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    Illustrations
    Le volume présente un grand nombre de gravures sur bois. Trois pages de titres et une page de dédicace sont richement illustrées de plusieurs scènes figurées et d’ornements très divers. Les pages de titres introduisent les trois grandes parties du texte biblique, soit l’Ancien Testament, les Prophètes et le Nouveau Testament. Quant à la page de dédicace, elle se trouve au début de la première partie. Le texte biblique est enrichi de 144 grandes gravures. En fin de volume s’ajoute encore une illustration du colophon (marque des éditeurs).

    Toutes les gravures – celles des frontispices et celles réparties à l’intérieur du texte biblique – ont été colorées à la main.

    Ces colorations font de cet exemplaire une œuvre unique.
    Seules les cartes – ajoutées – et leurs décors associés ne sont pas colorés.

    Cartes ajoutées du XVIIe siècle :
    Trois cartes anciennes ont été montées sur onglet et ajoutées au volume. Elles sont accompagnées d’un texte explicatif et sont destinées à illustrer les lieux dont il est question dans le récit biblique.
    Elles sont signées et parfois datées.

    - La première est placée au début du volume, entre les feuillets 6 et 7 : le cartouche en bas à droite indique : Iohann et Henric Stern excudebant. Abrah. Goos schul. [sculpt.]
    Abraham Goos (1590-1643) fut cartographe, graveur, éditeur et marchand de cartes au Pays-Bas, attesté à Amsterdam. Johann et Heinrich Stern furent à l’origine de la librairie et de l’atelier de reliure Stern, créé à Lüneburg (Allemagne, Basse-Saxe) en 1614.

    - La deuxième – une double page – figure entre les feuillets 93 et 94. Elle porte la date de 1620.
    - Une troisième carte dans la seconde partie (actes des apôtres), entre les feuillets 304 et 305, sur deux feuillets formant une double page (bords repliés). Inscription dans l’angle inférieur droit : Iohannes et Henricus Stern excudebant. Abraham Goos sculpt. Dix scènes forment un bandeau en haut et en bas de la carte. Dans la dernière scène du bandeau en bas de la carte figure le nom de l’artiste KMandere inventor. Karel van Mander (1548-1606) fut un peintre et graveur attesté en Flandre et aux Pays-Bas (voir bibliographie Van den Berg, 2009).

    Dimensions des gravures :
    La majorité est à mi page et présente un format rectangulaire, de taille légèrement variable, mais toujours dans la largeur du texte : taille de la première gravure (f. 1) 117 x 153 mm ; les autres de taille semblable, variant entre environ 110 mm de hauteur sur 150-155 mm de largeur.

    Trois gravures à pleine page : l’une dans le livre de Moïse (l’Exode), f. 55 (273 x 173mm) et deux dans le livre des Rois, f. 190 et 190 v° (271 x 170 mm).
    Toutes les gravures sont entourées d’un filet noir.

    Répartition des gravures dans le volume :
    Les 144 gravures sont réparties entre les trois parties. L’Ancien Testament en compte un plus grand nombre, soit 76 gravures. S’y ajoutent celles des livres des Prophètes avec 26 gravures. Le Nouveau Testament, moins illustré, comporte 42 gravures.

    La plupart des livres de l’Ancien Testament sont illustrés, soit :


    • les livres de Moïse : Genèse (1er livre), l’Exode (2e livre), Lévitique (3e livre), les Nombres (4e livre)

    • le livre de Josué

    • le livre des Juges

    • le livre de Samuel

    • le livre des Rois

    • le livre des Chroniques

    • le livre de Jérémie

    • le livre d’Esther

    • le livre de Job

    • le livre des Psaumes


    Les livres des prophètes sont dans une partie distincte introduite par une nouvelle page de titre.
    Les images qui illustrent le Nouveau Testament se rapportent aux évangiles, les actes des apôtres et notamment à l’Apocalypse.
    Le plus souvent il y a une image par page, mais certaines séquences ou chapitres sont davantage illustrés. La densité des images est particulièrement augmentée en fin de volume (récit de l’Apocalypse) où certaines pages comportent parfois deux gravures et certaines doubles pages en comptent trois voire quatre (ex. ff. 392 v°-393 ; 393 v°-394).

    En résumé : l’Ancien Testament (qui comprend aussi les livres des prophètes) est davantage illustré que le Nouveau Testament ce qui montre que les éditions de cette bible restent fidèles à la tradition luthérienne. L’accent est notamment mis sur l’illustration des livres de Moïse et les livres des prophètes. Quant au Nouveau Testament, l’illustration de l’Apocalypse de saint Jean prime.

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    Attribution des gravures
    La plupart des gravures n’a pas de signatures. Une dizaine est signée sous forme de monogramme.
    Les différences stylistiques entre les gravures semblent indiquer qu’il s’agit d’une œuvre de collaboration.

    Jost Amman (1539-1591) :
    La première gravure du texte porte les initiales IA, visibles dans l’angle inférieur gauche de l’image (f. 1, scène de la création). Ces initiales sont certainement celles de Jost Amman.
    Cet artiste – dessinateur, graveur et peintre – est né à Zurich en 1539. Son activité est attestée à Zurich, Nuremberg et Heidelberg. Il meurt à Nuremberg en 1591.

    Sa collaboration avec Sigmund Feyerabend est également documentée (voir bibliographie O’Dell, 1993, p. 22 et ss.).Par ailleurs on voit sur huit gravures les lettres SF, qui ont été identifiées comme les initiales de Sigmund Feyerabend.

    Jost Amman est l’auteur du portrait du duc Christophe de Wurtemberg qu’il créa spécifiquement pour l’édition de 1564 (gravures originales de ce frontispice conservées au musée Herzog Anton Ulrich de Brunswick ; voir http://www.zeno.org/nid/20003863085 et à la Herzog August Bibliothek de Wolfenbüttel, inv. I 14771.1 ; voir http://portraits.hab.de/werk/18267/).

    On lui attribue également la page de titre et la marque de la Cumpanei qui illustre le colophon.
    Le monogramme SF se voit sur plusieurs gravures : première partie ff. 23 v°, 25 v°, 50 v°, 140, 191 v° ; deuxième partie 130 v°, 233 v°, 258 et 370. Sur la gravure du feuillet 258 le monogramme est en plus accompagné de la date 1563. L’édition de 1570 utilise donc des bois plus anciens.

    Les lettres SHF figurent sur une gravure de la première partie (f. 192), tandis qu’une autre marque encore se voit sur une image de la seconde partie (f. 124).
    Remarque : Dans l’édition de 1564, le monogramme SF apparaît sur certaines gravures alors qu’il a disparu dans l’édition de 1570 (p. ex. le f. 11 (Loth et ses filles), f. 24 v° (Fuite de Joseph), f. 143 v° (Samson cassant les colonnes).

    Style des gravures
    L’une des caractéristiques des gravures est leur style extrêmement narratif. Plusieurs épisodes successifs relatés dans le récit biblique sont réunis en une seule image. Certaines compositions condensent parfois un nombre important de petites scènes placées sur des plans différents et prenant parfois des dimensions minuscules tout en restant lisibles. Des jeux de profondeur sont créés, jouant sur la taille des personnages, les plaçant judicieusement dans des paysages, à l’intérieur ou à l’extérieur des architectures, ou dans le ciel. Parfois elles sont placées dans les lointains incitant le lecteur de scruter toutes les parties de l’illustration. Les séquences du récit se juxtaposent, s’imbriquent, pour soutenir et accompagner la narration. Le but était de rendre le texte aussi compréhensible que possible à travers des représentations très détaillées, bien organisées dans l’espace imparti et de cette manière faciles à décrypter. Le message de la Sainte Écriture est ainsi délivré au lecteur par des mises en scènes intelligemment construites. La note au lecteur au début du volume insiste bien sur cette démarche.

    La mise en couleurs est un autre moyen pour rendre le récit accessible à tout lecteur. Elle est particulièrement soignée, dans le choix des couleurs comme dans la pose des teintes proprement dite. La variété et la fraîcheur des couleurs rendent les images vivantes. Les contours sont respectés, le dessin gravé est mis en valeur, les zones hachurées – particulières à la gravure – gardent toute leur fonction ; la couleur est parfaitement adaptée aux espaces clairs ou plus sombres de l’image. Les tons sont nuancés pour structurer les paysages et pour donner du volume aux corps, notamment à travers les drapés des costumes. Cette mise en couleurs devient un moyen idéal pour rendre l’image compréhensible. Elle joue sur les différents plans, met en valeur tel ou tel séquence du récit, un objet important ou encore un personnage clé. Par le choix des couleurs, le peintre insiste sur certains détails iconographiques ou attire le regard sur une séquence particulière du récit.

    Cette judicieuse mise en couleurs, parfaitement maîtrisée pour le ou les coloristes, est l’un des principaux attraits du présent volume.
    Malgré le grand nombre des gravures, il n’y a aucune monotonie dans les compositions. Celles-ci sont d’une grande diversité. Tantôt un grand personnage est placé à l’avant-plan (f. 48 v°), un seul objet occupe l’image (f. 191 v°) ou une vaste architecture prend tout l’espace (f. 191), tantôt ce sont de grandes mêlées de personnages ou d’animaux. Les scènes de bataille sont impressionnantes par le nombre d’hommes impliqués. Dans les scènes des visions des prophètes et encore davantage dans les scènes de l’Apocalypse, l’artiste (ou les artistes) fait preuve d’une grande imagination.

    Le style correspond à celui de ce XVIe siècle avancé. Le graphisme est dense et puissant. Les formes sont marquées par des contours noirs, parfois épais. Le modelé des corps est appuyé, certains personnages sont très imposants, par leur taille, leur position et leurs gestes. Les corps nus (par exemple ceux d’Adam et Ève ou de Caïn et d’Abel) sont musclés et vigoureux. Cette force des dessins gravés contribue à l’expressivité des images.
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    Message  Arlitto Lun 26 Oct 2020 - 10:16

    Même si plusieurs graveurs et coloristes ont été à l’œuvre, l’illustration reste d’une parfaite homogénéité.
    Les choix iconographiques et les caractéristiques stylistiques sont judicieusement mis en œuvre pour augmenter l’effet recherché. Ce dernier est basé sur le but même des éditions des bibles luthériennes dans le contexte de la Réforme. Les artistes ont parfaitement compris les enjeux et contribuent largement par la qualité de leurs réalisations à la diffusion des images.

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    Description des illustrations :
    [Remarque : le sujet principal des gravures est donné]
    Page de titre au début du volume :
    Décor gravé et coloré sur toute la hauteur de la page : 320 x 210 mm.
    Cinq scènes bibliques, exclusivement de l’Ancien Testament, entourent le titre, chacune dans un cadre richement orné de volutes, de fleurs et de fruits, de guirlandes, vases, de personnages, anges etc.

    - Dans la partie supérieure : Création du ciel, de la terre et de l’homme par Die le Père dans une large nuée. Le soleil, la lune et les astres, en haut (près de la tête de Dieu) ; arbres et animaux ; Dieu créant Adam et Ève.
    - deux scènes à gauche : l’Arche de Noé et Loth et ses filles
    - deux scènes à droite : Moïse recevant les tables de la loi et construction de la tour de Babel.

    Page de dédicace :
    Décor gravé et coloré, couvrant presque toute la page : 257 x 165 mm ; médaillon au centre : env. 145 x 118 mm. Décor surmonté de la dédicace écrite sur trois lignes.
    Au centre du décor : portrait du duc Christophe de Wurtemberg, attribué à Jost Amman. Son buste est vu de face ; son regard fixe et plutôt sévère, il est barbu et affiche un certain âge. En 1564, il avait presque 50 ans et il mourra quatre ans plus tard. Il porte un somptueux costume serré à la taille par une ceinture noire et par-dessus un manteau rouge fourré, muni d’un haut col. Un chapeau noir décoré d’une plume couvre sa tête. Il porte un collier avec un motif de hibou comme pendentif, mis en évidence sur sa poitrine. Dans la main droite, posée sur un épais coussin de velours, il tient des gants tandis que la main gauche tient le pommeau de son épée.

    Ce portrait s’inscrit dans un médaillon ovale surmonté des armoiries du duc tenues par deux cerfs. De part et d’autre du médaillon, deux figures féminines évoquent les vertus : à gauche, la Foi tenant un calice et une croix ; à droite, la Charité portant un enfant dans ses bras. Tout autour de ces motifs, s’agencent divers ornements qui couvrent toute la page et qui sont de style typiquement Renaissance : deux putti assis, masques, vases, fruits et végétaux. Le cartouche en bas de la page est vide.

    Les armoiries du duc sont :
    Écartelé, au 1, d’or, à trois demi ramures de cerf de sable (Wurtemberg), au 2, fuselé en bande d’or et de sable (Urach), au 3, d’azur au drapeau d’or chargé d’un aigle de sable membré, becqué de gueules et à la hampe de gueules (Dignité de Porte-Bannière de l’Empire), au 4, de gueules aux deux bars adossés d’or (Montbéliard) ; casques ; cimiers : cor de chasse de gueules lié virolé enguiché et pavillonné d’or l’embouchure à dextre (Wurtemberg) et une tête et col de chien fuselé d’or et de sable (Urach, Teck) ; lambrequins.

    Remarque concernant la mise en couleurs de l’écu :
    Le coloriste n’a pas utilisé les bonnes couleurs pour l’écu armorié car les couleurs ne correspondent pas aux armes portées par le duc : au 1, les ramures sont rouges au lieu d’être noires (de sable), la couleur du fond est juste (d’or, donc jaune) ; au 2, du blanc et du bleu au lieu du jaune (d’or) et du noir (de sable) ; au 3, le fond est rouge au lieu d’être bleu (d’azur) ; au 4, les couleurs sont inversées.
    Ces erreurs pourraient s’expliquer par l’absence de modèle mis à disposition du coloriste. Par ailleurs, il faut rappeler qu’en 1570, le duc Christophe était mort depuis deux ans.
    Signalons que l’un des exemplaires de la bible pour Christophe de Wurtemberg, datée de 1564, autrefois dans une collection privée, portait les armes de Wurtemberg sur les plats de la reliure, un probable indice que cet exemplaire appartenait à un membre de cette prestigieuse dynastie (voir bibliographie Goezens, 1777).
    Notons aussi que les armes de Wurtemberg figurent sur une reliure estampée, par Samuel Foillet, 1603, sur le Livre de réception des francs-bougeois (Archives municipales de Montbéliard, BB9 ; voir bibliographie Alexandre, in Vion-Delphin, Bouvard, Fuhrer, 2009, p. 316 et 320).

    Première partie : l’Ancien Testament
    F. 1. Das Erste Buch Mose. I. Cap. Création (117 x 153 mm). Très belle gravure qui regroupe différentes séquences du récit biblique : Dieu dans une nuée (en haut à droite) crée le ciel et la terre ; Dieu crée l’homme (au milieu à gauche) ; Dieu montre à Adam et Ève l’arbre de connaissance (l’arrière-plan gauche). Les animaux sauvages (éléphant, ours, lions, licorne, …) et domestiques (cheval, bœuf, bouc, lapin,…) sont répartis sur toute l’image.
    Le cerf mis en évidence à l’avant-plan gauche présente la même allure que les cerfs représentés de part et d’autres de l’écu du duc sur la page dédicace.
    Monogramme IA dans l’angle inférieur gauche : initiales du graveur Jost Amman.
    F. 2 v°. I. Buch Mose, III. Cap. Paradis terrestre. Tentation d’Adam et Ève : le serpent dans l’arbre ; Ève au centre de l’image prend le fruit et le présente à Adam. À l’arrière-plan, l’ange chasse Adam et Ève du paradis. Nombreux animaux (bœuf, lion, cerf, paon, singe, etc.).
    F. 3. I. Buch Mose, IIII. Cap. Caïn tue son frère Abel à l’aide d’une massue.
    F. 4 v°. I. Buch Mose, VII. Cap. L’arche de Noé : Dieu apparaît à Noé, les animaux se rassemblent pour monter dans l’arche, le déluge. Au loin, à l’horizon, la colombe apporte le rameau.
    F. 5 v°. I. Buch Mose, IX. Cap. L’ivresse de Noé. Dieu apparaît à Noé et à ses fils ; l’arche à l’arrière-plan.
    F. 6 v°. I. Buch Mose, X. Cap. La construction de la Tour de Babel. Toutes les étapes de la construction sont représentées : préparation du mortier, transport des pierres, taille des pierres, construction à l’aide de grues.
    [F. inséré entre le f. 6 et le f. 7 se rapportant au chapitre XI] : Carte (au verso du feuillet) Peregrination der Patriarchen (non colorée). Carte qui indique les pays à travers lesquels les patriarches et les pères ont voyagé. En haut et en bas de la page : scènes de la Genèse (Tentation au paradis en bas, scènes plus petites en haut).
    F. 11. I. Buch Mose, XIX. Cap. Loth et ses filles. À l’arrière-plan, l’embrasement de la ville de Sodome et la femme de Loth pétrifiée.
    F. 12 v°. I. Buch Mose, XXII. Cap. Sacrifice d’Isaac : Abraham lève l’épée pour tuer son fils Isaac accroupi sur un bûcher. L’ange de Dieu apparaît dans le ciel et arrête le geste du père.
    F. 17. I. Buch Mose, XXVIII. Cap. Le songe de Jacob endormi au pied d’un arbre. Les anges montent et descendent sur l’échelle dressée et dont le sommet atteint le ciel où apparaît Dieu.
    F. 18 v°. I. Buch Mose, XXX. Cap. Jacob gardant les troupeaux de son oncle Laban.
    F. 20 v°. I. Buch Mose, XXXII. Cap. Lutte de Jacob avec l’ange.
    F. 23 v°. I. Buch Mose, XXXVII. Cap. Les frères de Joseph après avoir jeté Joseph dans une citerne le retirent pour le vendre à des caravaniers.
    Monogramme SF sur une pierre du puits.
    F. 24 v°. I. Buch Mose, XXXVIX. Cap. Joseph accusé par la femme de Putiphar qui montre le manteau comme pièce à conviction. Fuite de Joseph.
    F. 25 v°. I. Buch Mose, XLI. Cap. Joseph interprète le songe du pharaon.
    Monogramme SF, inscrit dans un médaillon sculpté sur le socle de la colonne au centre de l’image.
    F. 31 v°. I. Buch Mose, L. Cap. Joseph enterre son père Jacob.
    F. 39 v°. II. Buch Mose, XIIII. Cap. L’exode des Israélites guidés par Moïse qui par sa baguette fait engloutir l’armée du Pharaon par les eaux déchaînées.
    F. 41. II. Buch Mose, XVI. Cap. Miracles de Moïse. La pluie des cailles et la récolte de la manne.
    F. 41 v°. II. Buch Mose, XVII. Cap. Bataille entre Israélites et Amalécites au pied du mont Horeb. À l’arrière-plan, Moïse implore le Seigneur et lève les bras au ciel, soutenus par Aaron et Hur, pour obtenir la victoire d’Israël.
    F. 48 v°. II. Buch Mose, XXIX. Cap. Aaron, consacré prêtre, porte le pectoral du jugement.
    F. 50 v°. II. Buch Mose, XXXII. Cap. L’adoration du veau d’or : des hommes et des femmes dansent autour du veau.
    Monogramme SF sur le piédestal qui porte le veau d’or.
    F. 55. II. Buch Mose, XL. Cap. (image à pleine page : 273 x 173 mm). Plan du tabernacle (temple) de Moïse. Nombreuses tentes dressées à l’extérieur de l’enceinte, chacune portant un nom (IUDAMOYSESISSACHAR, etc.).
    F. 69 v°. III. Buch Mose, XXIIII. Cap. Lapidation de l’homme qui a insulté le Seigneur.
    F. 80 v°. IIII. Buch Mose, XIII. Cap. Grappe de Canaan. Deux hommes, Josué et Caleb, portent une lourde grappe de raisins, suspendue à une branche.
    F. 82 v°. IIII. Buch Mose, XV. Cap. Lapidation de l’homme qui avait ramassé du bois le jour du sabbat (même gravure qu’au f. 69 v°)
    F. 86. IIII. Buch Mose, XXI. Cap. L’érection du serpent d’airain.
    Lettres SHF sur une tente au centre de l’image.
    F. 86 v°. IIII. Buch Mose, XXI. Cap. Bataille de Sihôn contre Israël.
    [deux ff. insérés entre f. 93 et f. 94 illustrant le chapitre 33] Carte (double page, non colorée) illustrant les étapes des fils d’Israël
    F. 117. Das Buch Josua, I. Cap. Dieu ordonne à Josué de conduire le peuple. Trois hommes en armure ; sur le bouclier de celui à droite se lit le nom de IOSUE.
    F. 118 v°. Das Buch Josua, III. Cap. Josué transporte l’Arche sainte vers Jéricho ; passage du Jourdain à pieds secs.
    F. 120. Das Buch Josua, VI. Cap. Transport de l’Arche sainte. Au bruit des trompettes, les murailles de Jéricho s’écroulent.
    F. 121. Das Buch Josua, VII. Cap. Devant des tentes dressées, Josué envoie des émissaires. À l’arrière-plan, lapidation d’Acan.
    F. 123. Das Buch Josua, X. Cap. Pendaison des cinq rois amorites.
    F. 124. Das Buch Josua, XI. Cap. Bataille de Mérôm.
    F. 134. Das Buch der Richter, IIII. Cap. Jaël, la femme de Héber, tue Sisera pendant son sommeil, lui enfonçant un piquet dans la tempe.
    F. 136. Das Buch der Richter, VII. Cap. Au bord du Jourdain, Gédéon choisit ses soldats d’après leur manière de boire.
    F. 136 v°. Das Buch der Richter, VII. Cap. Victoire de Gédéon et fuite de ses adversaires.
    F. 140. Das Buch der Richter, XI. Cap. La fille de Jepthé, dansant et jouant de la harpe, vient à la rencontre de son père. D’après le vœu de ce dernier, elle sera sacrifiée.
    Monogramme SF inscrit sur le mur de la porte de la maison.
    F. 141 v°. Das Buch der Richter, XIIII. Cap. Samson ouvrant la gueule d’un lion.
    F. 142. Das Buch der Richter, XV. Cap. Samson frappe mille Philistins avec une mâchoire d’âne.
    F. 143. Das Buch der Richter, XVI. Cap. Trahison de Dalila. Elle fait couper les cheveux de Samson, endormi sur ses genoux et perdant ainsi toute sa force.
    F. 143 v°. Das  Buch der Richter, XVI. Cap. La vengeance de Samson. Après avoir retrouvé sa force, il renverse les deux colonnes du temple. L’édifice s’écroule entraînant la mort des Philistins, hommes et femmes.
    F. 146. Das Buch der Richter, XX. Cap. Bataille contre Benjamin.
    F. 151v. I. Buch Samuel, IIII. Cap. La mort d’Élie qui en tombant se brise la nuque.
    F. 152. I. Buch Samuel, V. Cap. L’arche de Dieu chez les Philistins.
    F. 155. I. Buch Samuel, X. Cap. Samuel oint Saül comme roi d’Israël.
    F. 159. I. Buch Samuel, XVI. Cap. Samuel oint David comme roi d’Israël.
    F. 160 v°. I. Buch Samuel, XVII. Cap. David tuant Goliath
    F. 161 v°. I. Buch Samuel, XIX. Cap. Saül jette sa lance vers David. À l’arrière-plan, évasion de David grâce à l’aide de Michal.
    F. 163. I. Buch Samuel, XXI. Cap. Le prêtre Ahimélek donne l’épée à David.
    F. 166 v°. I. Buch Samuel, XXVI. Cap. David prend la lance et la coupe d’eau de Saül.
    F. 169. I. Buch Samuel, XXXI. Cap. Saül se jette sur son épée. Son écuyer se donne la mort de la même manière.
    F. 175. II. Buch Samuel, XI. Cap. Bain de Bethsabée. David, sous les arcades de son palais, observe Bethsabée, assise près d’une fontaine et entourée de servantes. Luxuriant jardin fleuri.
    F. 180. II. Buch Samuel, XVII. Cap. Mort d’Absalon, transpercé par une lance près d’un arbre où il va se prendre accidentellement par ses cheveux.
    F. 188. I. Buch von den Königen, III. Cap. Jugement de Salomon.
    F. 190. I. Buch von den Königen, VI. Cap. Plan du Temple ; vue plongeante de l’intérieur.
    F. 190 v°. I. Buch von den Königen, VI. Cap. Vue du Temple.
    F. 191. I. Buch von den Königen, VII. Cap. Le Temple de Salomon
    F. 191 v°. I. Buch von den Königen, VII. Cap. Grand récipient en métal (la Mer) reposant sur douze bœufs ; destiné au Temple.
    Monogramme SF sur l’un des carreaux de pavement.
    F. 192. I. Buch von den Königen, VII. Cap. Un chariot (base) en métal, richement orné.
    Lettres SHF sur une pierre à gauche du chariot.
    F. 195. I. Buch von den Königen, X. Cap. La reine de Saba rend visite à Salomon.
    F. 195 v°. I. Buch von den Königen, XI. Cap. Les femmes de Salomon détournent son cœur vers des idoles.
    F. 201 v°. I. Buch von den Königen, XVIII. Cap. Le sacrifice du mont Carmel. Élie devant le taureau sur le bûcher
    F. 204 v°. I. Buch von den Königen, XXII. Cap. Le roi Akhab tué dans son char.
    F. 206. II. Buch von den Königen, II. Cap. Sous les yeux Élisée, Élie monte au ciel sur son char de feu.
    F. 207 v°. II. Buch von den Königen, IIII. Cap. Élisée aide une veuve.
    F. 210. II. Buch von den Königen, VII. Cap. Fuite des Syriens.
    F. 212. II. Buch von den Königen, IX. Cap. Jehu fait tuer la reine Jézahel. Jetée d’une fenêtre, elle devient la proie des chiens.
    F. 217. II. Buch von den Königen, XVII. Cap. Prise de Samarie.
    F. 222 v°. II. Buch von den Königen, XXV. Cap. Prise de Jérusalem.
    F. 229 v°. I. Buch der Chronica, XII. Cap. David s’empare de Jérusalem.
    [même image que f. 222 v°]
    F. 245 v°. II. Buch der Chronica, XIII. Cap. Bataille des Israélites contre Abia.
    F. 246. II. Buch der Chronica, XIIII. Cap. Bataille d’Assa contre Serah.
    F. 266 v°. Das. Buch Nehemia, IIII. Cap. Construction des murs de Jérusalem
    F. 275. Das Buch Esther, V. Cap. Esther devant le roi.
    [même image que f. 195 v°]
    F. 275 v°. Das Buch Esther, VI. Cap. Haman sur sa monture traverse la ville pour plaire au roi.
    F. 278. Das Buch Hiob, I. Cap. Job sur son tas de fumier tourmenté par un diable. Il reçoit la visite de sa femme ; un homme lui présente deux de ses enfants morts.
    F. 293 v°. Der Psalter, I. David jouant de la harpe.

    Deuxième partie :
    Les livres des prophètes
    [F. 1] Page frontispice : Titre au centre de la page dans un espace rectangulaire. Cinq scènes bibliques disposées autour : Adoration des bergers (en haut), Résurrection et Pentecôte (à droite), Christ guérissant le paralytique et Christ au jardin des oliviers (à gauche).
    Sous le titre, un aigle couronné, aux ailes déployées. Il s’agit du symbole de la ville de Francfort-sur-le-Main, lieu d’édition. Cet aigle devrait être blanc (argenté) mais le peintre l’a coloré en noir. Ce motif et les scènes bibliques sont insérés dans des cadres architecturés composés de pilastres, arcs, corniches, etc. Nombreux motifs décoratifs autour, disposés dans un réseau dense de cartouches, de volutes : masques, angelots, putti, cornes d’abondance, végétaux et fruits.
    F. 5 v°. Der Prophet Jesaia, I. Cap. Prophéties. Dieu en haut d’un temple rond, assis sur un trône rayonnant, entouré de nuées et d’anges. L’un d’eux touche la bouche du prophète Isaïe avec un charbon ardent qu’il tient à l’aide d’une petite tenaille.
    F. 35. Der Prophet Jeremia, I. Cap. Mission des prophètes. Le prophète Jérémie avec un joug au cou.
    F. 57. Der Prophet Jeremia, XXXVIII. Cap. Le prophète Jérémie tiré en dehors d’une fosse.
    F. 71 v°. Der Prophet Hesekiel, I. Cap. Apparition de Dieu au prophète Ézéchiel.
    F. 92 v°. Der Prophet Hesekiel,XXXVII. Cap. Le prophète Ézéchiel demande à Dieu de ressusciter les morts.
    F. 110. Der Prophet Daniel, II. Cap. Le songe de Nabuchodonosor.
    F. 111. Der Prophet Daniel, III. Cap. Nabuchodonosor fait jeter Chadrak, Méchak et Abed-Nego dans la fournaise.
    F. 114 v°. Der Prophet Daniel, VII. Cap. Vision de Daniel : quatre animaux sortent de la mer.
    F. 119. Der Prophet Hosea, I. Cap. Osée, obéissant à Dieu, prend une prostituée pour femme.
    F. 124. Der Prophet Joel, I. Cap. Prophétie adressée au peuple d’Israël.
    Monogramme écrit sur le sol près du prophète.
    F. 126 v°. Der Prophet Amos, I. Cap. Le prophète Amos annonçant des punitions.
    F. 130 v°. Der Prophet Obadja, I. Cap. Prophétie d’Obadia.
    Le monogramme SF sur une pierre dans l’angle inférieur gauche de l’image.
    F. 132. Der Prophet Jona, I. Cap. Jonas sortant d’un grand poisson.
    F. 133 v°. Der Prophet Micha, I. Cap. Nativité du Christ et adoration des bergers.
    F. 136 v°. Der Prophet Nahum, I. Cap. Le prophète Nahum prêchant sur Ninive.
    F. 138. Der Prophet Habacuc, I. Cap. Bataille contre les Chaldéens.
    F. 140. Der Prophet Zephanja, I. Cap. Le prophète Sophonie annonçant la punition sur Juda et Jérusalem.
    F. 142. Der Prophet Haggai, I. Cap. Le prophète Aggée ordonne la construction du temple.
    F. 143 v°. Der Prophet Sacharja, I. Cap. Le prophète Zacharie.
    F. 149. Der Prophet Maleachi, I. Cap. Le prophète Malachie.
    F. 156 v°. Das Buch Judith, XIII. Cap. Judith tenant la tête décapitée d’Holopherne.
    F. 168 v°. Das Buch Tobie, II. Cap. Tobie recouvre la vue.
    F. 203 v°. Das I. Buch Maccabeorum, II. Cap. Matthias tue un juif en train d’adorer les idoles.
    F. 205 v°. Das I. Buch Maccabeorum, IIII. Cap. Bataille.
    F. 225 v°. Das II. Buch Maccabeorum, IX. Cap. Mort d’Antiochos.
    F. 233 v°. Historia von Susanna und Daniel. Suzanne et les vieillards.
    Monogramme SF sur une racine dans la partie inférieure droite de l’image.
    Le Nouveau Testament
    [F. 237] Frontispice avec le titre et des scènes bibliques. Celles-ci sont les mêmes que pour la page de titre du livre des prophètes : Adoration des bergers (en haut), Résurrection et Pentecôte (à droite), Christ guérissant le paralytique et Christ au jardin des oliviers (à gauche).
    F. 239. Evangelium S. Matthes. I. Cap. L’évangéliste Matthieu en train d’écrire, accompagné de son symbole l’ange.
    F. 258. Evangelium S. Marcus. I. Cap. L’évangéliste Marc en train d’écrire à son pupitre, accompagné de son symbole le lion.
    Date et monogramme se devinent sur le médaillon du mur derrière le lion : 1563 SF.
    F. 261 v°. Evangelium S. Marcus. VI. Cap. Le banquet d’Hérode et la décollation de saint Jean-Baptiste. Le bourreau donne la tête à Salomé.
    F. 270. Evangelium S. Lucas. I. Cap. L’évangéliste Luc en train d’écrire, accompagné de son symbole, le taureau.
    F. 279 v°. Evangelium S. Lucas. X. Cap. Parabole du bon Samaritain.
    F. 284. Evangelium S. Lucas. XVI. Cap. Parabole du mauvais riche et du pauvre Lazare.
    F. 290 v°. Evangelium S. Johannis. I. Cap. L’évangéliste Jean en train d’écrire sur une tablette, accompagné de son symbole l’aigle.
    F. 297 v°. Evangelium S. Johannis. X. Cap. Jésus, le bon berger.
    [deux ff. insérés entre f. 304 et f. 305 illustrant les actes des apôtres] Carte (double page, non colorée) montrant les pays autour de la Méditerranée pour illustrer les voyages des apôtres et de saint Paul. Bandeau en haut et en bas avec dix scènes. La dernière en bas qui montre saint Paul devant l’empereur Néron comporte la signature de Karel van Mander.
    F. 305 v°. Das II. Theil des Evangelii S. Lucas. I. Cap. L’évangéliste Luc et son symbole le taureau.
    [même gravure que le f. 270].
    F. 311 v°. Apostelgeschichte. IX. Cap. La conversion de Saül. Son cheval se cabre.
    F. 328. Die Epistel S. Pauli an die Römer. I. Cap. Saint Paul envoyant des messagers aux Romains.
    F. 337. Die I. Epistel S. Pauli an die Corinther. I. Cap. Saint Paul envoie un messager.
    F. 350 v°. Die  Epistel S. Pauli an die Galater. I. Cap. Envoi de messagers.
    [même image que f. 328].
    F. 364. Die I. Epistel S. Pauli an Timotheum. I. Cap. Envoi d’un messager.
    [même image que f. 337].
    F. 370. Die I. Epistel S. Peters. I. Cap. Saint Pierre donne une lettre à un messager.
    Monogramme SF sur la lettre.
    F. 374 v°. Die I. Epistel S. Johannis. I. Cap. L’évangéliste Jean et son symbole l’aigle.
    [même image que 290 v°].
    F. 388 v°. Die Offenbarung S. Johannis. I. Cap. Le Christ dans une mandorle. Sept étoiles autour de sa main droite ; sept chandeliers. Saint Jean se prosterne devant lui.
    F. 390. Die Offenbarung S. Johannis. IIII. Cap. Maiestas Domini et les 24 vieillards.
    F. 391 (partie supérieure de la page). Die Offenbarung S. Johannis. VI. Cap. Les quatre cavaliers de l’Apocalypse.
    F. 391 (partie inférieure de la page). Die Offenbarung S. Johannis. VI. Cap. Jean voit sous l’autel les âmes des martyrs représentés sous forme de squelettes. Trois anges leur donnent des robes blanches.
    F. 391 v°. Die Offenbarung S. Johannis. VI. Cap. Le tremblement de terre (ouverture du septième sceau).
    F. 392. Die Offenbarung S. Johannis. VII. Cap. Les anges de la terre et les anges des vents voient un autre ange monter vers la Maiestas Domini.
    F. 392 v°. Die Offenbarung S. Johannis. VIII. Cap. Un ange encensant l’autel pour la prière des saints.
    F. 392 v°. Die Offenbarung S. Johannis. VIII. Cap. Anges avec des trompettes. Foudres et feu tombent sur la terre.
    F. 393. Die Offenbarung S. Johannis. VIII. Cap. Une montagne en feu tombe dans la mer.
    F. 393. Die Offenbarung S. Johannis. VIII. Cap. Une étoile en feu tombe sur la terre.
    F. 393 v°. Die Offenbarung S. Johannis. VIII. Cap. Un ange frappe le soleil et la lune : les paroles WE WE (Wehe, wehe – malheur, malheur), sortent de sa bouche.
    F. 393 v°. Die Offenbarung S. Johannis. IX. Cap. Cinquième ange sonnant de la trompette. Une étoile tombée dans un puits provoque de la fumée d’où sortent des sauterelles. Elles attaquent les hommes qui s’écroulent au sol.
    F. 394. Die Offenbarung S. Johannis. IX. Cap. Une voix céleste ordonne qu’un tiers des hommes soit tué.
    F. 394 v°. Die Offenbarung S. Johannis. X. Cap. Un ange habillé de nuages. Son visage ressemble à un soleil et ses jambes sont des colonnes de feu.
    F. 394 v°. Die Offenbarung S. Johannis. X. Cap. La voix céleste.
    F. 395 v°. Die Offenbarung S. Johannis. XII. Cap. La femme apocalyptique.
    F. 396. Die Offenbarung S. Johannis. XIII. Cap. La bête de l’Apocalypse avec sept têtes, dix cornes et dix couronnes.
    F. 396 v°. Die Offenbarung S. Johannis. XIIII. Cap. Maiestas Domini et l’agneau de Dieu sur le mont de Sion.
    F. 397. Die Offenbarung S. Johannis. XIIII. Cap. Le Fils de l’homme sur une nuée et tenant une faucille.
    F. 398. Die Offenbarung S. Johannis. XVI. Cap. Des esprits impurs sortent de la gueule du dragon sous forme de grenouilles.
    F. 398 v°. Die Offenbarung S. Johannis. XVII. Cap. La grande prostituée.
    F. 399. Die Offenbarung S. Johannis. XVIII. Cap. La chute de Babylone.
    F. 400. Die Offenbarung S. Johannis. XIX. Cap. Le cavalier de la justice sur un cheval blanc.
    F. 400 v°. Die Offenbarung S. Johannis. XX. Cap. L’ange descendu du ciel tient les clés de l’abîme.
    F. 400 v°. Die Offenbarung S. Johannis. XX. Cap. Jugement dernier. Le diable jeté dans l’étang de feu et de soufre.
    F. 401. Die Offenbarung S. Johannis. XXI. Cap. Un ange montre à saint Jean la nouvelle Jérusalem.

    Feuillet de colophon, verso : marque des éditeurs/imprimeurs. Leurs noms entourent leurs symboles, soit une fama sonnant dans deux trompes, deux corbeaux et un coq. De nombreux motifs autour : hommes et femmes nus, masques, fruits et feuillages.

    Remarques sur le programme iconographique :
    Dans plusieurs cas les mêmes images ont été choisies pour illustrer des récits différents :
    - La même scène de lapidation se trouve aux feuillets 69 v° et 82 v°.
    - Salomon et les femmes se trouve sur les feuillets 195 v° et 275.
    - La prise de Jérusalem illustre les feuillets 222 v° et 229 v° ; ces deux images se suivent.
    - Saint Luc écrivant illustre l’évangile de Luc et les actes des apôtres, feuillets 270 et 303 v°.
    - Saint Jean se trouve aux feuillets 290 v° et 374 v° ;
    - Envoi des messagers : ff. 328 et 350 v° ; même sujet aux ff. 337 et 364.

    L’édition de 1570 reste assez fidèle à celle de 1564. La mise en page et les choix iconographiques sont très semblables. Toutefois, on remarque que dans l’édition de 1570 moins d’images sont répétées et que certaines compositions peuvent varier de celle de 1564. En voici quelques exemples de la première partie :
    - F. 2 v° Tentation d’Adam et Ève : la scène est semblable mais diffère dans l’exécution.
    - F. 12 v° Sacrifice d’Isaac : composition assez différente ; personnages inversés.
    - F. 17 Songe de Jacob : parmi les nombreuses différences, la position de Jacob endormi.
    - F. 20 v° : Combat de Jacob et de l’ange : différences dans la composition.
    - F. 31 v° : Enterrement de Jacob : différences dans les architectures et les tombes.
    - F. 41 : Récolte de la Manne : figure de Moïse assez différente
    - F. 41 v° : Scène de bataille : taille des chevaux et des hommes plus importante
    - F. 69 v° : Scène de lapidation : position de l’homme lapidé différente, visages de nombreux personnages différents.
    - F. 80 v° : composition semblable mais nombreux détails diffèrent.
    - F. 143 v° : composition très proche mais différences dans les détails (colonnes taillées, pierres, etc.).
    - F. 195 v° : composition assez différente notamment en ce qui concerne le nombre de personnage et le cadre architectural
    Dans le livre des prophètes, la scène du prophète d’Aggée (f. 142) est assez différente de la version de 1564.

    En ce qui concerne la répétition des images, l’édition de 1564 montre l’image de la construction de la tour de Babel (f. 6) également pour la construction de Jérusalem (f. 266 v°), alors que dans l’édition de 1570 on choisit deux gravures différentes. Dans l’édition de 1564 la même scène de bataille est répétée six fois (première partie : ff. 41 v°, 86 v°, 124, 146, 217 et 246) alors que dans la nouvelle édition, les scènes sont toutes différentes.

    Dans l’édition de 1564, trois images identiques se suivent pour illustrer la prise de Jérusalem (ff. 222 v°, 229 v° et 245 v°), tandis que dans l’édition de 1570 seules les deux premières sont identiques (avec les mêmes couleurs d’ailleurs à l’exception du cheval à l’avant-plan).

    On a donc voulu améliorer cette édition de 1570 en intégrant de nouvelles gravures et en variant les images. C’est un autre atout pour le présent exemplaire.
    Autres exemplaires conservés dans des bibliothèques publiques ou collections privées
    Peu d’exemplaires de l’édition de Feyerabend pour le comte Christophe de Wurtemberg sont conservés. Plusieurs sont incomplets ou dans un mauvais état de conservation. Certains sont colorés d’autres pas. La mise en couleurs varie d’un exemplaire à l’autre ; les coloristes étaient libres pour décider des choix des couleurs. Par conséquent, chaque exemplaire est unique.
    La première édition date de 1564. Elle sera suivie par d’autres (1565, 1567, 1570, 1574, 1580, 1599). Celle de 1570, à qui appartient le présent volume étudié, diffère en quelques points de l’édition originale, par le nombre et le choix des gravures. Toutefois les éditions restent proches des unes des autres.

    La liste (non exhaustive) ci-dessous regroupe un certain nombre d’exemplaires repérés dans diverses institutions (principalement allemandes) ou dans des catalogues de vente.
    Pas d’exemplaire repéré en France.

    A. Première édition de 1564 :
    1. Stuttgart, Landeskirchliches Archiv/Landeskirchliche Zentralbibliothek
    Cote : AF 1/57
    Provenance : paroisse d’Erkenbrechtsweiler (XVIe siècle)
    Gravures colorées.
    Exemplaire incomplet : 24 gravures manquantes, 26 autres endommagées.

    Source :
    http://www.alb-magazin.com/ein-exemplar-der-ersten-lutherbibel-in-erkenbrechtsweiler/
    http://www.archiv.elk-wue.de/ausstellungen/eine-bibel-fuer-wuerttemberg/
    Cet exemplaire a donné lieu à une exposition itinérante intitulée Eine Bibel für Württemberg (« Une bible pour Wurtemberg »), comprenant 20 panneaux sur l’histoire de la bible et son iconographie. L’exposition a été présentée aux archives de Stuttgart vers 2012, à Erkenbrechtsweiler son lieu d’origine en 2013, et au couvent d’Alpirsbach en 2016.
    http://www.archiv.elk-wue.de/ausstellungen/eine-bibel-fuer-wuerttemberg/
    http://www.stadt-alpirsbach.de/de/Aktuell/Veranstaltungen?view=publish&item=eventDate&id=3267
    Exemplaire publié : voir bibliographie Pelizaeus, 2012.

    2. Stuttgart, Württembergische Landesbibliothek
    Cote : Bb deutsch 1556 01 – 1 + 2
    Gravures colorées.
    Source :
    https://wlb.ibs-bw.de/aDISWeb/app?service=direct/0/Home/$DirectLink&sp=S127.0.0.1:23002&sp=SAKSWB-IdNr040564738
    Exemplaire publié : voir bibliographie Pelizaeus, 2012.

    3. Coburg, Landesbibliothek
    Cote : Cas B 107
    Provenance : famille Bechstedt (notes XVIe siècle).
    Source : https://katalog.landesbibliothek-coburg.de

    4. Berlin, Staatsbibliothek
    Cote : 2" Bu 9547
    Source : http://stabikat.de/DB=1/XMLPRS=N/PPN?PPN=350386544

    B. Édition de 1570

    • Augsbourg, Staats- und Stadtbibliothek


    Cote : 2 Th B VII 64
    Gravures non colorées.

    Contact : info@sustb-augsburg.de

    • Braunschweig, Stadtbibliothek


    Cote : III 0-562
    Exemplaire incomplet (feuillets de titre et de dédicace manquants)
    Gravures non colorées.
    Source : http://www.braunschweig.de/kultur/bibliotheken_archive/stadtbibliothek/
    (recherche via OPAC) ;
    Contact : stadtbibliothek@braunschweig.de

    • Dresde, Sächsische Landesbibliothek, Staats- und Universitätsbibliothek


    Cote : K.A.38
    Gravures colorées.
    Source : http://katalogbeta.slub-dresden.de/id/0011393308/#detail
    Exemplaire endommagé par des dégâts d’eau lors de la seconde guerre mondiale et aujourd’hui dans un très mauvais état de conservation (voire perdu d’après le conservateur de la bibliothèque).


    • Frankfurt-sur-le-Main, Goethe-Universität, Universitätsbibliothek


    Cote : Wf 239
    Gravures colorées.
    Ancien possesseur : Hans Hektor zum Jungen (autographe de 1594 et armoiries).
    Tranches dorées et estampées, avec armoiries de la famille Zum Jungen.
    Source : https://hds.hebis.de/ubffm/Record/HEBr829100733
    http://www.ub.uni-frankfurt.de :
    Contact : slg-frankfurt@ub.uni-frankfurt.de

    • Gotha, Forschungsbibliothek


    Cote :
    Exemplaire incomplet (page de titre manquante)
    Source : recherche via http://opac.uni-erfurt.de/
    Contact : bibliothek.gotha@uni-erfurt.de

    • Munich, Bayerische Staatsbibliothek


    Cote : Res/2 B.g.luth. 84 a
    Gravures non colorées.
    Exemplaire numérisé :
    http://daten.digitale-sammlungen.de/0008/bsb00085075/images/index.html?fip=193.174.98.30&id=00085075&seite=1
    urn:nbn:de:bvb:12-bsb00085075-2
    7.  Stuttgart, Württembergische Landesbibliothek

    • Bb deutsch 157001


    Seul le deuxième volume n’est conservé.
    Source :

    • Wolfenbüttel, Herzog August Bibliothek


    Cote : Bibel-S. 2° 41
    Gravures non colorées.
    Ancien possesseur (inscriptions) : Johann Heilmann (de Silésie)
    Exemplaire incomplet (page de dédicace manquante) et en partie (dernier tiers du volume) en mauvais état.
    Source : http://www.hab.de ; via OPAC (https://opac.lbs-braunschweig.gbv.de)

    • États-Unis, collection privée


    Olim : Antiquariat Dr. Jörn Günther : exemplaire en deux volumes présenté dans le catalogue du libraire-antiquaire Dr. Jörn Günther Rare Books AG (Stalden et Basel, Suisse) : A choice of early printed books (1454-1577), Hambourg, 2002, p. 434-437 (n° 115 : BIBLIA GERMANICA) ; voir bibliographie Von Arnim.
    139 gravures sur bois colorées.
    Reliure d’origine de Thomas Drechsler, relieur et marchand de livres à Francfort-sur-le-Main de 1559 à 1579.
    Provenance : Bibliothèque de Büdingen (Hesse), Fürstlich Ysenburg- und Büdingensche Bibliothek (estampilles).
    Marques de trois possesseurs du  XVIIe siècle :
    - H. Peter Engelhardt, recteur à Büdingen (avant 1643)
    - Louisa Albertina, comtesse d’Erbach et de Breuberg (l’acheta à Engelhardt en 1643)
    - Maria Charlotte, comtesse d’Ysenburg et de Büdingen (1654).
    Exemplaire en deux volumes.
    Remarques : la notice du catalogue Günther indique que les deux premiers feuillets du premier volume (page de titre et premier feuillet de l’index) sont absents. La page de dédicace avec le portrait du duc Christophe de Wurtemberg n’est pas mentionnée ce qui laisse supposer que ce feuillet a également été ôté.
    Antiquariat Dr. Jörn Günther : exemplaire de L’ÉDITION ORIGINALE de 1564 en un volume présenté dans le catalogue du libraire-antiquaire Dr. Jörn Günther Rare Books AG (Stalden et Basel, Suisse) : Early printed Bibles (1454-1580), Basel, 2016, p. 132-135 (n° 38 : BIBLIA GERMANICA). 
    10. Non localisé
    Deux parties en un seul volume.
    Gravures colorées et rehaussées d’or (144).
    Reliure d’origine en velours rouge, avec fermoirs et plaques en argent doré ; cinq médaillons en relief décorés d’une Crucifixion au centre et les quatre évangélistes aux angles.
    Provenance : collection d’Estelle Doheny (1875-1958)
    Ventes : New York, Christie’s, 1-2-1988 (lot 351) et Londres, Sotheby’s, 6-12-2000 (lot 47) ; voir bibliographie.
    11. Non localisé
    Deux volumes.
    Gravures colorées (144).
    Reliure d’origine en cuir sur ais de bois.
    Provenance : Sigmund Ludwig Würfftbain, XVIIIe siècle ; John William Burns, Kilmahew ; Jorge Beristayn (1931)
    Vente : New York, Christie’s, 20-11-1992 (lot 161) ; voir bibliographie.

    Remarque : L’exemplaire conservé à Amberg (Staatliche Provinzialbibliothek, cote : 999/Theol. bibl. 149) n’est pas un exemplaire édité par Feyerabend pour Christophe de Wurtemberg comme parfois indiqué (site OPAC) mais il fut édité par Wolff et Zöpfel et contient les portraits de Frédéric, comte palatin du Rhin, et de Ottheinrich (renseignement fourni par la bibliothèque d’Amberg).
    Un exemplaire conservé à la bibliothèque Sainte-Geneviève de Paris appartient à cette même édition (FOL A 216 INV 229 RES).

    Cette bible luthérienne est l’un des rares exemplaires complets de l’édition de 1570. En parfait état de conservation et dans sa reliure d’origine, elle présente de somptueuses pages de titre et de dédicace, très ornées, et 144 grandes gravures réparties sur les quelque 750 feuillets que compte le volume. Elles sont toutes délicatement colorées à la main et principalement dues au célèbre graveur Jost Amman. Issue des presses de Francfort-sur-le-Main – l’un des plus grands centres de l’imprimerie en Allemagne au XVIe siècle – cette bible est directement liée à l’action et à la renommée de ses concepteurs prestigieux comme l’éditeur Sigmund Feyerabend et le duc Christophe de Wurtemberg ; cela dans un contexte politique et religieux précis, marqué essentiellement par l’introduction de la Réforme protestante.

    BIBLIOGRAPHIE (sélection)
    Becker C., Jobst Amman, Zeichner und Formschneider, Kupferätzer und Stecher, Leipzig : R. Weigel, 1854.
    [Bible de 1564 pour Christophe de Wurtemberg : p. 5-9]
    Brulliot François, Dictionnaire de monogrammes, chiffres, lettres initiales et marques figurées sous lesquels les plus célèbres peintres, dessinateurs, et graveurs ont désigné leurs noms tirés de tous les ouvrages parus depuis quelques siècles en Allemagne, en Italie, en France, en Angleterre, en Hollande, et augmentés de quantité de marques ignorées jusqu’à ce jour, Munich, 1817, col. 534-526 (n° 399)
    Goezens Johann Melchior, Verzeichnis seiner Samlung seltener und merkwürdiger Bibeln in verschiedenen Sprachen mit kritischen und literarischen Anmerkungen, Halle : Gebauer, 1777, notamment p. 190-191.

    [publication numérisée par Google]
    Hollstein F.W.H., German engravings, etchings and woodcuts. Ca. 1400-1700, t. 2, Altzenbach-B. Beham, Amsterdam : Hertzberger, 1954, p. 37 ; t. 4, Beischlag-Brosamer, Amsterdam : Hertzberger, 1957, p. 131.
    Kamerau G., « Möller, Ernst Wilhelm », Allgemeine Deutsche Biographie, 52, 1906, p. 443-445 [https://www.deutsche-biographie.de/gnd117083216.html#adbcontent].
    Kelchner Ernst, « Han, Weigand », Allgemeine Deutsche Biographie, 10, 1879, p. 496-497.
    URL: https://www.deutsche-biographie.de/gnd121340767.html#adbcontent
    Klöss Erhard Heinrich Georg, « Der Frankfurter Drucker-Verleger Weigand Han und seine Erben. Ein Beitrag zur Geschichte des Frankfurter Buchgewerbes im 16. Jahrhundert », Archiv für Geschichte des Buchwesens, t. 2, 1960 (Kraus Reprint 1977), p. 309-374.
    Langensteiner Matthias, Für Land und Luthertum. Die Politik Herzog Christophs von Württemberg (1550-1568), Cologne, Weimar, Vienne : Böhlau, 2008.
    Ledderhose Carl Friedrich, Herzog Christoph von Würtemberg. Ein Lebensbild aus der Reformation, Christlicher Verein im nördlichen Deutschland, 1866.
    [ouvrage numérisé par Google]
    O’Dell Ilse, Jost Ammans Buchschmuck-Holzschnitte für Sigmund Feyerabend. Zur Technik der Verwendung von Bild-Holzstöcken in den Drucken von 1563-1599, Wiesbaden : Harrassowitz, 1993.
    Pelizaeus Anette, Eine Bibel für Württemberg. Bibeln als Glaubenszeugnisse im Zeitalter Herzog Christophs (1550-1568), Stuttgart : Landeskirchliches Archiv / Landeskirchliche Zentralbibliiothek, 2012.
    [publication de l’exemplaire de 1564, conservé à Stuttgart]
    Schmidt Ph., Die Illustration der Lutherbibel, 1522-1700. Ein Stück abendländische Kultur- und Kirchengeschichte, Bâle : Reinhardt, 1962.
    Strohm Stefan, avec la collaboration de Amelung Peter, Schauffler Irmgard, Zwink   Eberhard, Die Bibelsammlung der Württembergischen Landesbibliothek Stuttgart, 2e section, t. 1, Deutsche Bibeldrucke. 1466-1600, Stuttgart-Bad Cannstatt : Frommann-Holzboog, 1987, p. 284 (E 468).
    Verzeichnis der im deutschen Sprachbereich erschienenen Drucke des XVI. Jahrhunderts, VD 16. I., t. 2, Verfasser, Körperschaften, Anonyma, t. 2 Ba-Bli, / hrsg. von der Bayerischen Staatsbibliothek in München ; in Verbindung mit der Herzog August Bibliothek in Wolfenbüttel ; [Red. Irmgard Bezzel], Stuttgart : A. Hiersemann, 1984, p. 429 (B 2773).
    Van den Berg Anne-Jaap, « Uitgelezen: bijbeluitgaven in de NBG-bibliotheek (slot). Kaarten in bijbels », Met Andere Woorden, 2009, n° 4, p. 23-34.
    [on line : https://www.bijbelgenootschap.nl/downloads-tijdschrift-maw/
    https://www.bijbelgenootschap.nl/misc/maw/MAW_2009-4.pdf ;
    voir notamment p. 33-34 et fig. 6]

    Vion-Delphin François, Bouvard André, Fuhrer Élisabeth (dir.), La Réforme dans l’espace germanique au XVIe siècle. Images, représentations, diffusion, actes du colloque de Montbéliard, 8-9 octobre 2004, Montbéliard : Société d’Émulation de Montbéliard, 2005 :
    parmi les contributions :
    - Vogler Bernard, « La Réforme dans l’espace germanique (1517-1555) », p. 41-48 ;
    - Debard Jean-Marc, « De Farel à Toussain. Les trois réformes de Montbéliard (1524-1588) », p. 49-67 ;
    - Schukraft Harald, « Le duc Ulrich de Wurtemberg, prince de la Réforme », p. 69-85 ;
    - Lienhard Marc, « Luther et les images », p. 89-102 ;
    - Alexandre Jean-Louis, « Les reliures montbéliardaises autour de Jacques Foillet », p. 307-323.
    Von Arnim Manfred, A choice of early printed books (1454-1577), Hambourg : Dr. Jörn Günther Antiquariat, 2002, p. 434-437 (n° 115).
    Catalogues de vente :
    - New York, Christie’s, 1-2 février 1988 :
    The Estelle Doheny Collection, III, Printed Books and Manuscripts including Western Americana, Camarillo (California), St. John’s Seminary, p. 102-102 (lot 352).
    - New York, Christie’s, 20 novembre 1992 :
    Printed Books and Manuscripts includuing Americana, p. 65 (lot 161)
    - Londres, Sotheby’s, 6 décembre 2000 :
    A selection of printed Books mostly from the fifteenth and sixteenth centuries. The property of Mr J.R. Ritman. Sold for the benefit of the Bibliotheca Philosophica Hermetica, Amsterdam, p. 94-95 (lot 47).
    Notices personnes :
    Sigmund Feyerabend :
    - Notice BNF : data.bnf.fr/12072567/sigmund_feyerabend/
    - Frankfurter Personenlexikon : http://www.frankfurter-personenlexikon.de/node/2172
    Möller (ancien possesseur) : - http://thesaurus.cerl.org/record/cnp00388572
    Héraldique :
    http://www.heraldique-europeenne.org/Regions/Allemagne/Wurtemberg.htm ; https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Armoiries_duch%C3%A9_de_Wurtemberg.svg#filehistory
    Universitätsbibliothek Frankfurt a.M. :
    https://lbsopac.rz.uni-frankfurt.de/DB=30/PPNSET?PPN=400790890
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    Les premières traductions de la Bible Dydn

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