L’Ascension : quand l’archéologie laisse la place à l’exégèse
Les traditions néo-testamentaires concernant l’Ascension ne sont attestées que dans les écrits lucaniens (Lc 24,50-52; Ac 1,9s). Les deux textes ne disent pas la même chose, car ils ont des visées théologiques différentes, celui de l’évangile faisant le lien avec la résurrection, celui des Actes avec le passage de Jésus de sa vie terrestre à sa vie céleste.
Les chrétiens des premiers siècles ne se sont pas montrés trop critiques par rapport à ces textes et ont voulu commémorer ce départ du Christ par une église qu’ils ont construite au sommet du mont des Oliviers. On sait que les Byzantins ont érigé la première église autour de 390, mais il n’en reste rien. Des témoignages anciens parlent d’une sorte d’édifice circulaire à colonnades construit autour du rocher qui aurait vu disparaître le Sauveur, mais archéologiquement parlant, les données sont nulles. La tradition situe cependant dans ces environs la construction de cette église.
Sur cette photo nous voyons le clocher d’une église moderne sur le mont des Oliviers qui rappelle l’Ascension. Au fond, c’est déjà le désert de Juda en direction de Jéricho et du wadi Qelt.
L’édicule de l’Ascension
Il ne reste peut-être rien de l’église byzantine, mais de celle des Croisés il reste encore la section octogonale centrale d’une église qui devait être entourée d’un monastère-forteresse. Les musulmans se sont emparés de l’église et l’ont convertie en mosquée au 12e siècle. C’est pourquoi, encore aujourd’hui, ce sont eux qui ont la garde de ce lieu. Le minaret à l’entrée en fait foi.
Le pied de Jésus
Mais qu’y a-t-il donc dans cet édicule, construit par les musulmans? Un rocher sur lequel l’empreinte du pied de Jésus est censée être visible. Cette empreinte aurait été faite dans la pierre au moment de son élévation! Je dois avouer que la seule empreinte de pied que j’ai vu ici est une sorte de dépression dans la pierre. Si c’est une empreinte de pied, Jésus devait porter des 24!
Quoi qu’il en soit des légendes et traditions qui entourent ce lieu, je crois que l’important est de tenter de comprendre la portée théologique de l’événement relaté et de le mettre en relation avec la foi en la résurrection telle que l’ont proposée les premiers chrétiens, Luc en tête. C’est davantage d’exégèse dont on a besoin ici que d’archéologie...
L’Ascension, 1721
Jean François de Troy (1679-1752)
Huile sur toile, détails
Musée des Beaux-Arts, Rouen, France
Les traditions néo-testamentaires concernant l’Ascension ne sont attestées que dans les écrits lucaniens (Lc 24,50-52; Ac 1,9s). Les deux textes ne disent pas la même chose, car ils ont des visées théologiques différentes, celui de l’évangile faisant le lien avec la résurrection, celui des Actes avec le passage de Jésus de sa vie terrestre à sa vie céleste.
Les chrétiens des premiers siècles ne se sont pas montrés trop critiques par rapport à ces textes et ont voulu commémorer ce départ du Christ par une église qu’ils ont construite au sommet du mont des Oliviers. On sait que les Byzantins ont érigé la première église autour de 390, mais il n’en reste rien. Des témoignages anciens parlent d’une sorte d’édifice circulaire à colonnades construit autour du rocher qui aurait vu disparaître le Sauveur, mais archéologiquement parlant, les données sont nulles. La tradition situe cependant dans ces environs la construction de cette église.
Sur cette photo nous voyons le clocher d’une église moderne sur le mont des Oliviers qui rappelle l’Ascension. Au fond, c’est déjà le désert de Juda en direction de Jéricho et du wadi Qelt.
L’édicule de l’Ascension
Il ne reste peut-être rien de l’église byzantine, mais de celle des Croisés il reste encore la section octogonale centrale d’une église qui devait être entourée d’un monastère-forteresse. Les musulmans se sont emparés de l’église et l’ont convertie en mosquée au 12e siècle. C’est pourquoi, encore aujourd’hui, ce sont eux qui ont la garde de ce lieu. Le minaret à l’entrée en fait foi.
Le pied de Jésus
Mais qu’y a-t-il donc dans cet édicule, construit par les musulmans? Un rocher sur lequel l’empreinte du pied de Jésus est censée être visible. Cette empreinte aurait été faite dans la pierre au moment de son élévation! Je dois avouer que la seule empreinte de pied que j’ai vu ici est une sorte de dépression dans la pierre. Si c’est une empreinte de pied, Jésus devait porter des 24!
(photo : S. Doane)
Quoi qu’il en soit des légendes et traditions qui entourent ce lieu, je crois que l’important est de tenter de comprendre la portée théologique de l’événement relaté et de le mettre en relation avec la foi en la résurrection telle que l’ont proposée les premiers chrétiens, Luc en tête. C’est davantage d’exégèse dont on a besoin ici que d’archéologie...