Le scribe Baruk, fils de Neriah
Le scribe (sofer) interprète de la loi, comme en témoigne le Nouveau Testament, et représente l’aboutissement d’une longue évolution. Au temps des rois d’Israël et de Juda, il exerçait une toute autre fonction.
Nous rencontrons ce personnage dans les listes des grands officiers de David (2 S 8,17; 20,25) et de Salomon (1 R 4,3). Au temps d’Ezéchias, vers 700, c’est le personnage (un certain Shebna), qui participe aux discussions avec les ambassadeurs du roi d’Assyrie, Sennachérib (2 R 18,18ss). Nous le retrouvons chargé de recueillir les dons offerts pour la réparation du temple, au temps de Joas, au début du VIIIe siècle (2 R 12,11); c’est encore ce fonctionnaire nommé Shaphan, qui sera chargé de mener à bien de tels travaux de réparations, sous le roi Josias, en 622; c’est au cours de ces travaux que Shaphan découvrit le code de lois deutéronomiques (2 R 22,8-12). Ce haut dignitaire jouera encore un rôle très actif pendant les dernières années troublées du royaume de Juda; le prophète Jérémie en mentionne deux qui sont très mêlés à la vie politique (Jr 36,12.20; 37,15.20; etc.).
Quelle fonction exacte devait-il exercer? Les historiens et les exégètes sont bien d’accord pour lui attribuer le rôle de secrétaire privé du roi, étant chargé de toute sa correspondance avec les différents ministres de l’intérieur; nous le trouvons aussi mêlé à des problèmes de politique extérieure; il devait donc agir aussi comme une sorte de secrétaire d’État. En un mot, le scribe de la période monarchique est un officier de grande importance et dont l’influence ne peut être négligée. Parfois plusieurs scribes exerçaient leur fonction en même temps.
Si Jérémie a eu de sérieux démêlés avec deux de ces scribes, Elishama et Yehonatan, il a toutefois pu bénéficier de l’appui d’un troisième, un certain Baruk. Celui-ci, en effet, a vu à ce qu’un rouleau (livre) des prophéties de Jérémie soit écrit et transmis au roi Joiaqim; on sait comment le roi lacéra le rouleau, pour le jeter au feu, prophétie par prophétie, mais le fidèle Baruk en écrivit un deuxième, grâce auquel nous pouvons encore lire ce grand prophète (Jr 36,4 ss).
Or ce Baruk est aussi défini comme scribe (36,26), et même on sait que son père s’appelait Neriah (36,22). Une découverte toute récente vient de raviver notre intérêt pour ces deux personnages.
Voilà cinq ans, en un lieu inconnu de Juda, on découvrit une petite motte d’argile qui avait servi à sceller les cordes d’un document officiel : on voit encore très bien l’impression de celles-ci sur une des faces de l’argile. Sur la deuxième face, un sceau a été appliqué, portant une inscription de trois lignes que l’on peut lire en toute certitude : « À Berekyahn, fils de Nereyahu, le scribe (sofer) ». Si nous utilisons des formes plus courtes ou plus familières de ces deux noms propres, nous pouvons dire : « À Baruk, fils de Neriah, le scribe », et nous retrouvons ainsi la formule exacte de l’identification du secrétaire-ami de Jérémie (36,32). D’après la forme des lettres, il faut dater ce sceau de la fin du VIIe ou au début du VIe siècle, donc de la période du prophète Jérémie. Aurions-nous donc le scellé d’un des documents royaux écrits par Baruk? L’hypothèse peut être faite avec beaucoup de sérieux, car ce serait un vrai hasard qu’un autre Neriah ait eu aussi un fils appelé Baruk, qui ait exercé lui aussi la fonction de secrétaire d’État!
Le scribe (sofer) interprète de la loi, comme en témoigne le Nouveau Testament, et représente l’aboutissement d’une longue évolution. Au temps des rois d’Israël et de Juda, il exerçait une toute autre fonction.
Nous rencontrons ce personnage dans les listes des grands officiers de David (2 S 8,17; 20,25) et de Salomon (1 R 4,3). Au temps d’Ezéchias, vers 700, c’est le personnage (un certain Shebna), qui participe aux discussions avec les ambassadeurs du roi d’Assyrie, Sennachérib (2 R 18,18ss). Nous le retrouvons chargé de recueillir les dons offerts pour la réparation du temple, au temps de Joas, au début du VIIIe siècle (2 R 12,11); c’est encore ce fonctionnaire nommé Shaphan, qui sera chargé de mener à bien de tels travaux de réparations, sous le roi Josias, en 622; c’est au cours de ces travaux que Shaphan découvrit le code de lois deutéronomiques (2 R 22,8-12). Ce haut dignitaire jouera encore un rôle très actif pendant les dernières années troublées du royaume de Juda; le prophète Jérémie en mentionne deux qui sont très mêlés à la vie politique (Jr 36,12.20; 37,15.20; etc.).
Quelle fonction exacte devait-il exercer? Les historiens et les exégètes sont bien d’accord pour lui attribuer le rôle de secrétaire privé du roi, étant chargé de toute sa correspondance avec les différents ministres de l’intérieur; nous le trouvons aussi mêlé à des problèmes de politique extérieure; il devait donc agir aussi comme une sorte de secrétaire d’État. En un mot, le scribe de la période monarchique est un officier de grande importance et dont l’influence ne peut être négligée. Parfois plusieurs scribes exerçaient leur fonction en même temps.
Si Jérémie a eu de sérieux démêlés avec deux de ces scribes, Elishama et Yehonatan, il a toutefois pu bénéficier de l’appui d’un troisième, un certain Baruk. Celui-ci, en effet, a vu à ce qu’un rouleau (livre) des prophéties de Jérémie soit écrit et transmis au roi Joiaqim; on sait comment le roi lacéra le rouleau, pour le jeter au feu, prophétie par prophétie, mais le fidèle Baruk en écrivit un deuxième, grâce auquel nous pouvons encore lire ce grand prophète (Jr 36,4 ss).
Or ce Baruk est aussi défini comme scribe (36,26), et même on sait que son père s’appelait Neriah (36,22). Une découverte toute récente vient de raviver notre intérêt pour ces deux personnages.
Figure : Empreinte du sceau de Baruk
Voilà cinq ans, en un lieu inconnu de Juda, on découvrit une petite motte d’argile qui avait servi à sceller les cordes d’un document officiel : on voit encore très bien l’impression de celles-ci sur une des faces de l’argile. Sur la deuxième face, un sceau a été appliqué, portant une inscription de trois lignes que l’on peut lire en toute certitude : « À Berekyahn, fils de Nereyahu, le scribe (sofer) ». Si nous utilisons des formes plus courtes ou plus familières de ces deux noms propres, nous pouvons dire : « À Baruk, fils de Neriah, le scribe », et nous retrouvons ainsi la formule exacte de l’identification du secrétaire-ami de Jérémie (36,32). D’après la forme des lettres, il faut dater ce sceau de la fin du VIIe ou au début du VIe siècle, donc de la période du prophète Jérémie. Aurions-nous donc le scellé d’un des documents royaux écrits par Baruk? L’hypothèse peut être faite avec beaucoup de sérieux, car ce serait un vrai hasard qu’un autre Neriah ait eu aussi un fils appelé Baruk, qui ait exercé lui aussi la fonction de secrétaire d’État!