Évangile des Égyptiens
Texte apocryphe séthien du Nouveau Testament, début IIe s., probablement d'origine égyptienne, discours mythique sur l'origine et la mission du Grand Seth. - Le titre "Évangile des Égyptiens" a été préféré par le premier éditeur mais le titre "Le livre sacré du grand esprit invisible" est plus exact. - Deux versions coptes indépendantes, effectuées à partir d'un même texte copte perdu, lui-même traduit d'un original grec également perdu. - Musée copte, Le Caire (ms 4851, Nag Hammadi codex III, 2, IVe s. ; codex IV, 2)
L'Evangile "Alexandrin"Et "Egyptien"ou de "Salomé"Les Actes des Apôtres chrétiens parlent d'un Jean (Iochannân) dont la mère s'appelait Marie, chez qui se réfugia l'apôtre Pierre après son arrestation à Jérusalem et son évasion. (XII, 12-17), et qui aurait été un cousin de Barnabé. (Act. XV - 35; Col. IV 10). Après la crucifixion en 47 de ce Pierre (lequel ne saurait être autre que le Simon Bariôna) des évangiles) avec Jacques son frère, tous deux fils de Juda de Gamala (1), ce Jean, fils d'une Marie, devint le secrétaire et l'interprête d'un deuxième Pierre, qui portait aussi les noms de Syméon en grec hellénisation de l'hébreu Shiméon), de Kîpha en araméen.
Et Jean et kîpha se rendirent tous deux, peu après à Rome. où Shiméon Kîpha entreprit de catéchiser les juifs de cette ville en les exhortant à suivre les enseignements de Jésus le Nazarénien, qui avait été leur Maître en Galilée. Mais ce Kîpha était un homme fruste et peu instruit, qui avait probablement, avant de suivre Jésus, été un modeste pêcheur; tandis que Jean, qui prit à Rome le surnom de Marcus (que l'on traduit "Marc" en français), paraît avoir été assez cultivé. Pierre prêchait en araméen, la seule langue probablement qu'il sût parler, puis Marc traduisait en grec et en latin, car il paraît bien avoir été capable de pratiquer notamment ce deux langues outre l'araméen et l'hébreu.
Lorsque l'apôtre Paul arriva à Rome à son tour, sous la garde d'un soldat Romain, pour y comparaître comme il l'avait demandé lui-même, devant le tribunal de Néron César, Pierre et Marc doivent être allés le voir dans sa maison, où il était, en résidence surveillée.
Cependant, en 62, Jacques le Juste, frère de Jésus, fut lapidé à Jérusalem sur l'ordre du Sahédrin, présidé alors par le grand-prêtre sadducéen Anne. Selon Hégésippe, un des pères de l'Eglise, les membres de la communauté de Jérusalem convoquèrent alors les survivants des "apôtres" et les proches parents de Jésus le Nazarénien afin d'élire un successeur à Jacques.
Cette assemblée émigra à Pella en 67 afin que ses membres ne soient exposés que le moins possible aux désagréments de la guerre qui venait d'éclater en Palestine en 66 et, dit Hégésippe, c'est Syméon qui fut élu à la tête de la secte., laquelle prendra dans la suite le nom d'ébionite" (de l'hébreu ébiônîm, les pauvres).
Après le départ de Rome de Shiméon Kîpha, les disciples qu'il s'y était faits demandèrent à Jean, dit Marc, resté sur place, de rédiger à leur intention un résumé de ce qu'avait été sa prédication. Marc leur donna satisfaction. Il rédigea donc, probablement en latin, les notes qu'il avait prises lorsqu'il traduisait ce que Pierre prêchait.(4).
C'est à cet écrit que fait allusion Jean le Doyen, d'Ephèse, dans un passage fameux, souvent reproduit, notamment pour la première fois connu par Papias, la citation de ce dernier ayant été rapportée par Eusèbe de Césarée " Marc était l'interprète de Pierre, a transmis avec exactitude, bien que non dans l'ordre, tout ce dont il se souvenait des paroles et des actions du Seigneur. Car il n'avait pas entendu lui-même le Seigneur , ni ne l'avait accompagné, mais plus tard, comme je l'ai dit, il suivit Pierre. Ce dernier donnait son enseignement selon les besoins, sans aucunement se préoccuper de lier entre elles les sentences du Seigneur. Marc n'a donc pas fait d'erreur dans la relation de ses souvenirs."
Évangile des Égyptiens ou de Salomé.
Conversations entre Jésus et Salomé. Entre 130 et 150. Utilisé par les Sabellins.
Ce texte a été considéré comme apocryphe probablement à cause des précisions qu’il apporte sur Salomé et Jésus : Salomé est riche, et concubine de Jésus (comme aussi dans l’évangile des Egyptiens, cité par Clément d’Alexandrie " Stomates 4 66 " et par Clément de Rome " 2ème épître à l’église d’Ephèse " mort en 97 !).
Eusèbe de Césarée, dans son " Histoire Ecclésiastique ", passe sous silence la présence féminine - nombreuse - auprès de Jésus, car ce fait le scandalise, au quatrième siècle, comme il scandalise l’Eglise qui va occulter Salomé en parlant d’Hérodiade, sa mère.
- Le soutien de Salomé est peut-être sentimental, mais aussi politique. Après la mort d’Hérode le Grand, des conflits sévères éclatent parmi ses successeurs. Hérode Philippe I fut dénoncé auprès de Tibère, pour conspiration et dépouillé de ses biens par Hérode Antipas son demi-frère, qui lui prit aussi sa femme Hérodiade, mère de Salomé II. Or, il semble que Tibère voulait donner les terres confisquées au " descendant de David " (qui pouvait donc être Jésus !). Hérode Antipas fit échouer ce projet, qui aurait été au contraire soutenu par Ponce Pilate !
Ceci expliquerait le soutien de Salomé à Jésus, pour se venger d’Hérode Antipas. Et il est possible que Salomé, devenue ensuite femme d’Aristobule III roi d’Arménie, ait introduit le christianisme à Rome, à la cour de l’empereur. Ce christianisme, plus ou moins élaboré, plus ou moins mêlé de croyances orientales, constituait un terrain idéal pour la prédication de Saint-Paul, lui-même petit cousin de Salomé !
Je n'ai pas encore le texte en français de l'évangile.
http://francis.tillemans.free.fr/textes/apocryphes_fichiers/Egyptiens.html