Le Livre Noir des Yézidis
Les Yezidis représentent un groupe religieux qui remonte au XIIe siècle selon certains, mais qui semble en fait bien plus ancien. Leurs croyances sont un mélange d’éléments chrétiens, islamiques, gnostiques et zoroastriens. Le terme « Yezidis » provient du perse « ange » ou « être divin » et l’on doit donc comprendre les Yezidis comme étant les adorateurs de l’Ange plutôt que du démon, même si l’Ange qu’ils adorent est bien Lucifer sous la forme de Melek Taus, le Démiurge issu de l’Inconnaissable et Invisible Un. Melek Taus n’est, cependant, pas l’ange déchu de la tradition chrétienne, mais bien plutôt un Archange (comme nous le lirons dans les textes ci-dessous) directeur du Monde physique…
Les Yezidis révèrent Melek Taus ou l’Ange Paon que certains associent à Lucifer, cependant, il convient de ne pas confondre ce Lucifer avec l’imagerie chrétienne car les Yezidis le considèrent comme le chef des [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et le créateur du monde matériel. Melek Taus est représenté sous la forme du Paon, dont une représentation en bronze est conservée dans le Sanctuaire et dévoilée aux fidèles durant les fêtes sacrées. Il est intéressant de noter d’ailleurs l’utilisation du Paon comme [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] de leur divinité, car cet oiseau est inconnu dans le Moyen-Orient et semble avoir des origines indiennes.Malak Taus, signifie donc Ange Paon, vient de Malik, « roi », et Tauus qui correspond à son homonyme Tauus qui signifie « terre verte ». Si l’on entend Malak au sens où l’entend Ghazali, on peut voir que la prétendue idole des Yezidis n’est qu’une allégorie de deux mots qui remontent au [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ! Car ces deux mots sont également utilisés par les soufis.
Outre la figure du Paon, les Yezidis adorent également la figure du [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] au travers d’une statue qu’ils noircissent de suie, noircissement qui se réfère, selon Idris Shah, au mot FEHM (charbon).
Ce serpent est loin d’être le symbole du mal, comme dans nos traditions, mais se réfère à l’antique doctrine de la régénération par la mue. En arabe, serpent se dit « hayyat » qui se rapproche du mot « hayyat », vie. Le sens du serpent noir serait donc : « Sagesse de la vie ».
L’incompréhension quant à leurs croyances est issue du grand secret que les Yezidis ont projeté sur leur religion et leurs textes sacrés. De plus et malheureusement, le monde occidental connut les Yezidis par des sources étranges, c’est ainsi que l’on doit à Szandor LaVey et à son livre Rituels Sataniques, ce qui est censé être un rituel Yezidis. De là provient l’erreur de nombre d’Occidentaux quant au caractère sataniste des Yezidis.
Les Yezidis prient deux fois par jour en direction du soleil, le mercredi est considéré comme jour saint et le samedi est le jour de repos. Le centre religieux des Yezidis est dans la ville de Lalish, dans le nord de l’Iraq où se trouve la tombe du Sheikh Adi ibn Mustapha qui fut le réformateur de la religion yézidi au XIIe siècle. « On ne connaît rien à son sujet qui ne soit de la plus pure orthodoxie. Cependant c’était un soufi, et les doctrines secrètes du soufisme ont toujours été soupçonnées de panthéisme, de même que les sectes soufies l’étaient d’entretenir d’anciennes croyances » (L’Ange Paon, Lady Drower, 1941, p. 152).
La principale fête Yezidis est la Fête de Lam en octobre, durant laquelle les fidèles se rendent en pèlerinage sur la tombe de sheikh Adi à Lalish. Cette fête est une célébration de la Création et prend place à la même époque que les anciens rites zoroastriens ou [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]ïques. D’ailleurs, l’anniversaire de la naissance de Melek Taus est fêté à la mi-décembre, ce qui rappelle la fête du Sol invictus de Mithra et des autres grandes figures divines solaires, comme le Christ.
La société des Yezidis se répartit en sept classes différentes :
– Le Sheikh qui est le gardien de la tombe de Sheikh Adi et qui descend de l’Imam Hasan-al-Basri. Rien dans la société yezidi ne peut se faire au niveau légal ou administratif sans la signature du Sheikh. Son signe distinctif réside dans une ceinture qu’il porte, ainsi que par des gants blancs.
– L’Émir qui descend de Yezid. La qualité d’Émir repose sur l’existence d’un arbre généalogique qui se transmet de père en fils et qui remonte à Yezid lui-même. Ce sont les Émirs qui sont chargés des affaires mondaines de la société yezidi.
– Le Kawwal qui est chargé de la garde des tambours et des flûtes et chante les hymnes sacrés.
– Le Pîr qui est chargé des fêtes.
– Le Kochack qui enseigne les choses religieuses, qui est chargé des sépultures et de l’interprétation des rêves.
– Le Fakir qui instruit les enfants dans les choses religieuses. Il sert le Sheikh Adi.
– Le Mulla qui instruit les enfants, garde les [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et les mystères de la religion.
Toutefois, cette répartition n’est acceptée par tous et il semble que les fantasmes propagés par les occultistes soient là aussi source d’erreurs. Selon Idris Shah, qui reste une source d’information bien plus fiable, les Yezidis sont répartis en trois classes, calquées sur les classes des groupes soufis : les Pîr, les Fakirs et les Babas.
Ecriture Yezidi