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La Tour de Babel :: l'origine de l'empire mondial des religions

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    Message  Arlitto Ven 20 Nov 2020 - 19:35

    Rappel du premier message :

     Protestant


    Réformateurs: Ulrich ZWINGLI (1484-1531)


    Ulrich ZWINGLI (1484-1531) 
    Un curé suisse a la recherche du pardon du christ 

    Un parcours classique 
    Ulrich ZWINGLI est né en 1484 dans une famille paysanne fortunée et très religieuse. Tout jeune,il est confié à un oncle prêtre qui lui enseigne les rudiments du latin. Il étudie ensuite à Bâle, Berne et Vienne et s'inscrit en 1502 à l'Université de Bâle où il obtient en 1502 le grade de maître es arts. A 22 ans, doté d'une bonne culture scolastique et d'une très bonne formation humaniste, il est nommé curé de Glaris. 

    Un curé présent au monde 
    Contrairement à LUTHER, moine en son couvent, ZWINGLI est très présent au monde. Particulièrement actif dans sa paroisse, il continue à se former et apprend le grec en 1513. Par ailleurs, il s'intéresse également à la vie de sa cité. Il participe en particulier, comme aumônier des Suisses à la solde du pape, aux célèbres batailles de Novare (1512) et de Marignan (1515). 

    Il devient ensuite prédicateur d'un sanctuaire célèbre puis prédicateur et curé de la cathédrale de Zurich. C'est là qu'il devient petit à petit un authentique réformateur. 

    Un chrétien à la recherche du pardon du Christ 
    Durant toute ces années, ZWINGLI doit lutter contre sa nature humaine. Sans véritablement douter de son salut et donc partir à sa recherche comme LUTHER, ce qui marque le plus ZWINGLI c'est sa difficulté à vivre dans la sainteté. Il trouvera la paix dans le pardon du Christ rédempteur, à partir des mêmes textes que LUTHER, mais indépendemment de lui, tout au moins au début. Dès lors, il va pouvoir s'attaquer à sa vocation de réformateur. 

    Un théologien engagé 
    ZWINGLI s'intéresse à la vie publique de la cité dont il est le curé. Il n'hésite pas à intervenir par la prédication ou la plume. Ses écrits, quoique moins nombreux que ceux de LUTHER, sont aussi très intéressants. 

    Il est même élu au grand conseil de la ville de Zurich. On peut considérer qu'il passe définitivement à la Réforme à partir de 1523 avec la rédaction des 67 Thèses qu'il rédige pour pariciper à la première dispute de Zurich qui se tient le 29 Janvier 1523. Dans cet écrit très intéressant on peut repérer les thèmes centraux de la pensée théologique de ZWINGLI : la souveraineté absolue de Dieu d'où découle le salut donné gratuitement à l'être humain d'une part et l'autorité de la Bible d'autre part. 

    Un réformateur en action 
    Son choix étant fait, ZWINGLI va tout faire pour que Zurich devienne une cité réformée selon l'Ecriture Sainte. Toute son action va consister à transformer progressivement les coeurs et les mentalités de sa cité pour atteintre ce noble but. Il n'hésitera pas à participer à plusieurs disputes célèbres ce qui lui vaut d'être - enfin ! - excommunié à la dispute de Baden (Canton d'Argovie) en mai 1526. 

    Un réformateur oecuménique 
    L'un des souhaits de ZWINGLI demeurera toujours de faire l'unité des diverses tendances de la Réforme. Il n'y parvient que partiellement : ainsi, impossible de s'entendre avec les Anabaptistes qui seront chassés de Zurich. 

    Il ne parviendra pas non plus, malgré une évidente bonne volonté réciproque, à se mettre d'accord avec LUTHER sur la doctrine eucharistique. Ils se rencontrent au Colloque de Marbourg en 1529 sous la présidence du Landgrave Philippe de Hesse pour faire le point de leurs accords et désaccords. 

    Un texte comprenant 15 articles est publié à l'issue du Colloque. Sur les 14 premiers concernant les fondements de la Réforme, l'accord entre les Allemands et les Suisses est total. Dans le 15-ième article, concernant la doctrine eucharistique, les deux parties constatent un certain nombre de points d'accord et terminent par un désaccord sur le mode de présence du Christ dans l'Eucharistie. 

    La mort tragique d'un réformateur 
    Un autre souhait de ZWINGLI est de convertir l'ensemble de la Confédération Helvétique à la foi évangélique. Sur ce point, non seulement il ne parvient pas à l'obtenir, mais en plus son action a bien failli entraîner l'éclatement de la Confédération toute entière ! Finalement, les cantons suisses catholiques attaquent les Zurichois et les gagnent à la bataille de Cappel en octobre 1531. ZWINGLI - aumônier des troupes zurichoises - est tué sur ce champ de bataille alors qu'il assiste blessés et mourants.
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    Message  Arlitto Ven 20 Nov 2020 - 19:46

    Célébrations et fêtes importantes 


    Les dates auxquelles on célèbre ces événements peuvent varier d’une année à l’autre selon les différences des calendriers liturgiques. 

    Jours d’observance réguliers 

    Les membres de l’Église méthodiste libre observe les fêtes chrétiennes habituelles. 


      Le dimanche : jour de repos et de culteAvent : préparation pour Noël; commence quatre dimanches avant le jour de NoëlNoël – le 25 décembreÉpiphanie – le 6 janvier; manifestation de Jésus; visite des Rois magesBaptême du Seigneur – troisième dimanche après NoëlTransfiguration du SeigneurMercredi des cendres : début du carêmeCarême : période possible de jeûne de quarante joursDimanche des Rameaux : le dimanche avant Pâques; entrée de Jésus à JérusalemJeudi saint : la dernière CèneVendredi saint : la crucifixion de JésusVeillée pascale ou premier service de PâquesDimanche de Pâques : résurrection de Jésus, le premier dimanche de la première lune après l’équinoxe du printempsJeudi de l’Ascension : ascension de JésusPentecôte : naissance de l’Église chrétienneDimanche de la sainte TrinitéToussaint : (1er novembre)
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    Message  Arlitto Ven 20 Nov 2020 - 19:50

    La Bible chez les (Méthodiste)


    LA BIBLE 

    Nous partageons avec d'autres chrétiens la conviction que la Bible est la principale source et le critère fondamental de la doctrine chrétienne. Par la Bible, le Christ vivant vient à notre rencontre et nous faisons l'expérience de sa grâce rédemptrice. 

    Nous avons la conviction que Jésus-Christ est la Parole vivante de Dieu au milieu de nous; c'est à Lui que va notre confiance dans la vie et dans la mort. Les auteurs de la Bible, éclairés par le Saint-Esprit, témoignent que le monde est réconcilié avec Dieu par le Christ. 

    De son côté, la Bible témoigne de la manifestation de Dieu dans la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ, mais aussi dans l'oeuvre créatrice de Dieu, dans la pérégrination d'Israël, et dans la pérennité de l'action du Saint-Esprit dans l'histoire de l'humanité. 
    En ouvrant nos coeurs et nos esprits à la Parole de Dieu, exprimée sous forme de paroles humaines inspirées par le Saint-Esprit, notre foi naît et grandit, notre compréhension s'approfondit et des possibilités de transformer le monde se révèlent à nous. Pour les chrétiens, la Bible est le canon des Saintes Ecritures, dûment reconnu comme tel par les Conciles Oecuméniques de l'Eglise ancienne. Nos normes doctrinales reconnaissent un canon de 39 livres pour l'Ancien Testament et de 27 livres pour le Nouveau Testament. Elles établissent la Bible comme source de « tout ce qui est nécessaire et suffisant au salut », et « que nous recevons par le Saint-Esprit pour nous guider dans notre foi et dans notre vie. » -Art. 4 de la confession de foi de l'«Evangelische Gemeinschaft». 

    C'est au sein de la communauté des croyants, instruits par la tradition, que nous pouvons comprendre correctement les Ecritures. Nous interprétons des textes isolés en les étudiant à la lumière du témoignage de la Bible pris dans son ensemble. 

    A cet effet, les études des théologiens et nos connaissances personnelles nous aident, sous la conduite du Saint-Esprit. Ainsi, chaque fois que nous travaillons sur un texte nous tenons compte de ce que nous avons appris au sujet du contexte historique et de l'intention originelle du texte. C'est dans cet esprit que nous prenons en considération les études approfondies concernant les recherches historiques, littéraires et textuelles qui se sont manifestées à notre époque. Elles enrichissent notre compréhension de la Bible. 

    Par une lecture aussi consciencieuse des Ecritures, nous pouvons reconnaître la vérité du message biblique et sa portée pour nos propres vies et pour la vie du monde. La Bible n'est pas seulement la source de notre foi mais encore le critère fondamental qui nous permet de juger la vérité et la fidélité de toute affirmation concernant la foi. Même si nous reconnaissons la primauté de la Bible dans notre réflexion théologique, nos efforts pour saisir sa signification incluent toujours la tradition, l'expérience et la raison. Celles-ci peuvent également, comme la Bible, devenir des outils créatifs du Saint-Esprit au sein de l'Eglise. Ils animent notre foi, ouvrent nos yeux au miracle de l'amour de Dieu et éclairent notre compréhension. 

    Etant donné notre héritage wesleyen, marqué par le caractère catholique et réformé de la chrétienté anglaise, c'est consciemment que pour interpréter la Bible nous utilisons ces trois sources: nous les considérons comme indispensables. Au demeurant, l'étroite relation entre tradition, expérience et raison apparaît dans la Bible elle-même. Les Ecritures témoignent d'une diversité de traditions, dont certaines reflètent les conflits d'interprétation au sein de l'héritage judéo-chrétien naissant. Toutefois, dans la Bible, ces traditions sont tellement imbriquées qu'elles laissent apparaître l'unité fondamentale de la révélation de Dieu, telle qu'elle a été reçue et vécue par les hommes, aussi différents soient-ils. De ce fait, les jeunes communautés méthodistes considéraient ces traditions comme le témoignage déterminant de cette révélation. En reconnaissant la corrélation et le caractère indissociable de ces quatre sources fondamentales pour la compréhension théologique, nous ne faisons que suivre un modèle, présent dans le texte biblique lui-même. 

    Article 6: L'Ancien Testament
    L'Ancien Testament n'est pas contraire au Nouveau
    ; dans l'un et l'autre, en effet, la vie éternelle est offerte aux hommes par le Christ, seul médiateur entre Dieu et l'homme, parce qu'il est lui-même Dieu et homme, tout à la fois. Aussi ne faut-il pas suivre ceux qui prétendent que les fidèles de l'ancienne alliance n'espéraient qu'en des promesses passagères. Si la loi de Dieu donnée par Moïse touchant les cérémonies et les rites ne régit pas les chrétiens, si les préceptes de la législation mosaïque ne s'imposent pas aux Etats, il n'en est pas moins vrai qu'aucun chrétien n'a le droit de se soustraire à ceux de ces commandements qui ont une portée morale.
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    Message  Arlitto Ven 20 Nov 2020 - 19:51

    Textes sacrés et doctrines 

    L’Ancien Testament et le Nouveau Testament 

    Le Credo des chrétiens, le Credo des apôtres et le Credo de Nicée 

    La formule de Chalcedon 

    Les Trente-neuf articles de religion de l’Église d’Angleterre 

    Les Vingt-cinq articles de l’Église méthodiste épiscopalienne de 1784 

    Le Manuel de l’Église méthodiste libre du Canada
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    Message  Arlitto Ven 20 Nov 2020 - 19:51

    Evangélisation Prédication (Méthodiste)


    Evangélisation Prédication 

    Le ministère de l'Eglise: annoncer la Bonne Nouvelle 
    Dès son origine, le réveil méthodiste et son expansion furent caractérisés par l'engagement des laïcs. Ceux-ci ne se limitèrent pas à assumer les fonctions qui leur étaient traditionnellement attribuées. Ils se mirent à prêcher, et la Bonne Nouvelle par eux semée porta du fruit. 

    A l'époque même de John Wesley, il y eut aussi quelques femmes qui ont commencé à prêcher publiquement. L'annonce de l'Evangile fut l'un des ministères essentiels des Eglises méthodistes. La structuration de ce ministère a donc bénéficié d'une attention particulière et il a fallu veiller à ce que cette annonce corresponde aux convictions doctrinales. 

    Dans l'Eglise Evangélique Méthodiste, le ministère de la Parole est confié, de nos jours encore, aussi bien aux laïcs qu'aux pasteurs ordonnés. Toutes les dispositions du règlement de l'Eglise sont applicables à des hommes et à des femmes, sans aucune distinction et sous toutes les formes de ce ministère. 


    Le ministère de la parole parmi les laïcs 
    Dans la partie laïque du ministère de la parole, le règlement de l'Eglise distingue entre les aide-prédicateurs et les prédicateurs laïcs. Les premiers reçoivent de la Conférence de Circonscription la recommandation de prêcher. 

    Celle-ci les autorise à prêcher dans la circonscription dont ils sont membres. Cette autorisation est renouvelable d'année en année. Un aide-prédicateur qui est apprécié dans son ministère, peut devenir prédicateur laïc. Il doit recevoir l'approbation de sa circonscription, suivre un cours de formation et, à la fin, être recommandé par les pasteurs-anciens de la Conférence Annuelle à ce ministère.En tant que prédicateur laïc, il peut prêcher dans toutes les circonscripti 

    ons de la Conférence Annuelle et il peut être mandaté par l'évêque pour diriger une Eglise locale, s'il y a un manque de pasteurs ordonnés. 


    Le ministère de la parole parmi les ordonnés 
    Dans la partie ordonnée du ministère de la parole, le règlement de l'Eglise distingue entre les diacres et les anciens. Un diacre est un prédicateur qui a reçu une formation théologique suffisante. Il a été intégré au corps pastoral de la Conférence Annuelle soit à titre probatoire soit à titre de membre extraordinaire. 

    Par son ordination de diacre, l'Eglise lui confie le mandat et le pouvoir d'annoncer et d'enseigner la Parole de Dieu. Dans l'exercice de ses fonctions, un pasteur-diacre reste sous la supervision d'un pasteur-ancien. Un ancien est un diacre qui a prouvé son aptitude à assumer l'ensemble des responsabilités d'un ministère pastoral. Il a été intégré au corps pastoral de la Conférence Annuelle comme membre de plein droit. 

    Dorénavant, il fait partie de la communauté des pasteurs-anciens de la Conférence Annuelle. Dans son ordination d'ancien, l'Eglise lui confie le mandat et le pouvoir d'administrer les sacrements et de diriger l'Eglise. Le terme d'ancien donne souvent lieu à des confusions. Dans la tradition réformée et dans beaucoup d'Eglises évangéliques issues des réveils du 19e et du 20e siècle, le terme d'ancien est utilisé pour les membres du consistoire ou du conseil de l'Eglise locale constitué de laïcs. 

    Dans la tradition méthodiste, le terme d'ancien (en grec: « presbyteros », dont est dérivé le mot français « prêtre » ) est utilisé dans un sens plus traditionnel pour désigner le pasteur qui prêche, administre les sacrements et dirige la paroisse. Cette conception remonte à l'Eglise des premiers siècles et s'est conservée également dans l'Eglise anglicane, Eglise-mère du méthodisme. 

    Les pasteurs-anciens forment ensemble une communauté au sein de le Conférence Annuelle. Ils doivent veiller dans l'amour les uns sur les autres et s'efforcer de mener une vie irréprochable. La Conférence Annuelle a des responsabilités dans le domaine disciplinaire. C'est elle qui veille sur l'application des règlements de discipline et d'arbitrage en cas de besoin.
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    Message  Arlitto Ven 20 Nov 2020 - 19:51

    Textes sacrés et doctrines (de l'Église luthérienne)


    Textes sacrés et doctrines

    Les textes sacrés de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament sont reconnus comme la parole écrite de Dieu. 

    Les Livres symboliques de l’Église évangélique luthérienne (les «Confessions luthériennes») sont également considérés comme la présentation d’une déclaration exacte et conforme de la parole de Dieu. 

    Les luthériens professent trois credos, le Credo des apôtres, le Credo de Nicée et le Credo de Saint Athanase. 



      Le Petit Catéchisme de LutherLe Grand Catéchisme de LutherLa Confession d’Augsburg non modifiéeL’Apologie de la Confession d’AugsburgLes articles de Smalcald et les traitésLa Formule de Concorde
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    Message  Arlitto Ven 20 Nov 2020 - 19:52

    Sacrements de l' église luthérienne 


    La sainte communion 

    On célèbre la communion chaque dimanche, on peut également le faire pendant des événements particuliers tels que les mariages, les funérailles et d’autres occasions appropriées. 

    Baptême – une personne se fait baptiser une fois. Le baptême n’est pas répété. Les chrétiens vivent et confessent leur baptême par la repentance quotidienne, en recevant le pardon et le Saint-Esprit. Le baptême est l’abandon quotidien du péché et le retour à la vie. 

    Au cours de la célébration du baptême, on utilise beaucoup d’eau. On l’utilise de différentes façons, c’est-à-dire le baptême par immersion ou en versant de l’eau sur la personne constituent des symboles représentatifs de la nature du baptême. 

    Bien qu’ils ne soient pas perçus comme des sacrements, on pratique également d’autres rites : 


      o confession privée;o confirmation;o mariage;o ordination;o hommage au mourant;o ensevelissement des morts.
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    Message  Arlitto Ven 20 Nov 2020 - 19:52

    [Protestant] Principes (Baptistes)


    LES PRINCIPES BAPTISTES 
    1. - La Seigneurie de Christ. 
    2. - La suffisance des Ecritures (SOLA SCRIPTURA). 
    3. - La liberté de l'âme. Chaque homme s'approche directement et librement de Dieu par Jésus- Christ, unique médiateur. 
    4. - La liberté religieuse et la séparation de l'Eglise et de l'Etat. 
    5. - Membres d'églises régénérés par la foi, admis par le baptême, celui-ci étant l'immersion des croyants. 
    6. - Gouvernement ecclésiastique congrégationnel. 

    IDENTITE BAPTISTE 
    1. - Nous faisons partie de toute l'Eglise chrétienne mondiale et nous confessons notre foi en Un Dieuen tant que Père, Fils et Saint-Esprit. 
    2. - Nous confirmons le besoin d'une foi personnelle en Jésus-Christ et d'une formation de disciples à Son image. 
    3. - Notre autorité finale en foi et pratique est Jésus-Christ, comme révélé dans les Ecritures et présent parmi Son peuple par le Saint-Esprit. 
    4. - Nous reconnaissons les Ecritures de l'Ancien et du Nouveau Testament en tant qu'autorités primaires dans la connaissance de la révélation de Dieu en Christ. 
    5. - Nous comprenons l'Eglise comme étant une communion de croyants, partageant la table du Seigneur. 
    6. - Nous pratiquons le baptême, des croyants uniquement, dans le Corps de Christ. 
    7. - Nous confirmons la liberté et la responsabilité de chaque église locale de découvrir le but de Christ pour sa propre vie et ministère. 
    8. - Nous confirmons le "Sacerdoce de tous les croyants", dans lequel tous les membres de l'église sont appelés à servir; certains d'entre eux sont appelés à exercer une direction spirituelle, qui est toujours comprise comme service. 
    9. - Nous croyons que l'engagement mutuel exprimé dans le baptême et dans l'adhésion des membres à l'église locale devraient conduire à de plus grands partenariats entre églises dans le maximum de domaines que possible. 
    10. - Nous croyons que chaque disciple chrétien est appelé à témoigner de la Seigneurie de Jésus-Christ et que l'église en tant que partie du Royaume de Dieu doit prendre part à la mission de Dieu dans le monde entier. 
    11. - Nous confirmons le besoin de préserver la liberté de conscience, et acceptons de ce fait des différences parmi nous. 
    12. - Nous sommes pour la séparation de l'Eglise et de l'Etat, enracinée dans l'unique Seigneurie de Christ et le souci de liberté religieuse. 
    13. - En tant que croyants chrétiens, nous vivons dans l'espoir de l'apparition finale de Christ en gloire et de la transformation de toutes créatures. 
    LES BAPTISTES CROIENT A LA VERITE, LA LIBERTE ET L'UNITE. 
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    Message  Arlitto Ven 20 Nov 2020 - 19:53

    [Protestant] jean le prologue


    Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 1,1-18. 
    Au commencement était le Verbe, la Parole de Dieu,et le Verbe était auprès de Dieu,et le Verbe était Dieu. 
    Il était au commencement auprès de Dieu. 
    Par lui, tout s'est fait,et rien de ce qui s'est fait ne s'est fait sans lui. 
    En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; 
    la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont pas arrêtée. 
    Il y eut un homme envoyé par Dieu. Son nom était Jean. 
    Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. 
    Cet homme n'était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage. 
    Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. 
    Il était dans le monde, lui par qui le monde s'était fait, mais le monde ne l'a pas reconnu. 
    Il est venu chez les siens, et les siens ne l'ont pas reçu. 
    Mais tous ceux qui l'ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu. 
    Ils ne sont pas nés de la chair et du sang, ni d'une volonté charnelle, ni d'une volonté d'homme : ils sont nés de Dieu. 
    Et le Verbe s'est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu'il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. 
    Jean Baptiste lui rend témoignage en proclamant : « Voici celui dont j'ai dit : Lui qui vient derrière moi, il a pris place devant moi, car avant moi il était. » 
    Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce :après la Loi communiquée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ. 
    Dieu, personne ne l'a jamais vu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, c'est lui qui a conduit à le connaître. 

    L’évangile des évangiles. 
    Toute la difficulté de l’évangile selon Jean repose dans son ésotérisme qui n’est nullement dissimulation mais quête du Dieu Incarné et Incréé. Le mystère de Dieu n’est pas caché mais offert à l’homme, encore faut-il que celui qui le reçoit l’accepte et fasse l’effort de se l’approprier. 

    En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont pas arrêtée. 

    Une autre traduction donne : « En lui était la vie, et la vie était la lumière des humains. La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point comprise. » 

    Le prologue selon saint Jean est le tout premier grand texte théologique chrétien. Ce n’est pas pour rien que les orthodoxes considèrent Jean comme le plus grand théologien de tous les temps. Nous sommes loin des récits de Matthieu avec ses récits d’oriental en quête de merveilleux ou Luc qui raconte des histoires à dormir debout en n’oubliant pas d’utiliser pour la bonne cause les effets spéciaux ….je cite : « 2.8 Il y avait, dans cette même contrée, des bergers qui passaient dans les champs les veilles de la nuit pour garder leurs troupeaux. 2.9 Et voici, un ange du Seigneur leur apparut, et la gloire du Seigneur resplendit autour d'eux. Ils furent saisis d'une grande frayeur. 2.10 Mais l'ange leur dit: Ne craignez point; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d'une grande joie: 2.11 c'est qu'aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. 2.12 Et voici à quel signe vous le reconnaîtrez: vous trouverez un enfant emmailloté et couché dans une crèche. 2.13 Et soudain il se joignit à l'ange une multitude de l'armée céleste, louant Dieu et disant: 2.14 Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, Et paix sur la terre parmi les hommes qu'il agrée! 2.15 Lorsque les anges les eurent quittés pour retourner au ciel, les bergers se dirent les uns aux autres: Allons jusqu'à Bethléhem, et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître. 2.16 Ils y allèrent en hâte, et ils trouvèrent Marie et Joseph, et le petit enfant couché dans la crèche. 2.17 Après l'avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été dit au sujet de ce petit enfant. 2.18 Tous ceux qui les entendirent furent dans l'étonnement de ce que leur disaient les bergers. 2.19 Marie gardait toutes ces choses, et les repassait dans son coeur. 2.20 Et les bergers s'en retournèrent, glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu'ils avaient entendu et vu, et qui était conforme à ce qui leur avait été annoncé. » 

    Analyse : 

    (1) : Au commencement était le Verbe, la Parole de Dieu,et le Verbe était auprès de Dieu,et le Verbe était Dieu. (Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible) 
    Louis Segond traduit : « 1.1 Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. » 

    Deux traductions s’opposent en utilisant les mots « Verbe » et « Parole » ce qui ne rend guère aisé la compréhension du texte de Jean. Pour comprendre, le prologue de Jean , il importe de le lire non pas de façon globale mais de s’en imprégner pour construire sa propre compréhension de la Lumière. 

    « Parole » ou « Verbe » traduisent le « Logos » qui signifie en fait « révélation divine » ou « Parole de Dieu » adressée aux hommes via le Christ. Ne nous trompons pas, une parole est proférée par un agent dont l’existence prime celle de la parole. Dans notre cas, il s’agit de Parole de Dieu, Parole intelligente, consciente d’Elle-même, indéfinissable dans son Essence, mais active dans ce monde qu’Elle a créée et qui n’existe que par Sa volonté. 

    En fait, il faudrait traduire : « au commencement existait le Logos, et le Logos était en Dieu et le Logos était Dieu ». 

    (2) : Il était au commencement auprès de Dieu. 
    Louis Segond traduit : « Elle était au commencement avec Dieu » 

    En clair , Celui-ci (Verbe, Parole ou Logos) était en Dieu. Jean affirme que bien qu’étant totalement Dieu, le Logos n’est pas tout Dieu, qu’Il n’épuise pas la complexité dans l’unité de la Divinité. Le mystère de la Trinité est en marche ! 

    (3) Par lui, tout s'est fait,et rien de ce qui s'est fait ne s'est fait sans lui. 

    Louis Segond traduit : « 1.3 Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. » 

    Pour les juifs, Dieu crée par Sa Parole, en ordonnant et énonçant (relire la Genèse) . La lecture chrétienne qui est trinitaire et non monothéiste pure. Dieu crée par l’action de son Logos qui est Sa seconde Hypostase. La traduction donnée de Verbe ou Parole veut insister sur les aspects réflexion et action. Le Logos met en œuvre dans sa création une « force informante », la « Loi physique », une « énergie créatrice » qu’Il gouverne et qui s’appliquant à l’univers physique régit son évolution. Teilhard de Chardin en nous parlant de son Christ cosmique avait intégré cette notion. Il avait compris qu’une voie vers Dieu implique une meilleure compréhension des lois physiques qui nous régissent car elles nous mènent vers une meilleure compréhension de Dieu. Il n’a pas été compris et ne l’est toujours guère ! Le succès de Luc est compréhensible. Le mode magique attire les foules et est très intéressant pour une forme de religion avide des masses à manipuler. 

    Nous sommes mus par l’amour de Dieu qui ne nous condamne pas ! 

    (4-5) : « En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ;la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont pas arrêtée. » 

    Louis Segond traduit : « 1.4 En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue. » 

    L’Incarnation par le Christ est une réalité mais « les ténèbres ne l'ont point reçue » . Christ est la Lumière mais sa venue semble avoir été un échec. Certains ont entendu le Christ et ont cru en Lui. En cette année, après plus de vingt siècles de christianisme, il demeure en nous de parts de ténèbres. Le message est clair. Jean nous invite à croire en Lui et à devenir témoin de la Lumière. 

    Jean le Baptiste. 

    (6) la traduction exact de ce verset est : « { égéneto } un homme envoyé de Dieu, nom à lui Jean » Ce égéneto signifie « il naquit » un envoyé de Dieu et son nom est Jean dont la signification est « Dieu a fait grâce » ou « gracié par Dieu » 

    (7) Sa mission est claire. Il est venu annoncer la Lumière pour toute l’humanité à travers les âges afin que cette humanité reçoive la Lumière. 
    (8) afin d’éviter toute équivoque, l’évangéliste affirme que ce Jean n’était pas la Lumière. 

    Cette lumière, ce Logos, l’évangéliste va nous le préciser. Jean-Baptiste doit manifester à Israël la présence de Celui qu’on ne connaît pas encore, mais en plus, Jean-Baptiste a pour mission d’amener toute l’humanité à la foi. Ce qu’il cherche, c’est que « tous croient » 
    L’évangéliste insiste beaucoup sur la mission du Baptiste, car il est un exemple qui doit nous inspirer. Nous devons témoigner, nous aussi, du Christ tel que nous le croyons, tel que nous l’aimons, tel que nous le percevons ! 

    (9-14) : Jean nous introduit dans le mystère de l’Incarnation ! 

    (15-16) : Nous sommes témoins de l’Incarnation. 

    Le Logos s’est incarné pour être la lumière des hommes en se faisant homme. Nous en sommes les témoins, nous qui témoignons comme Jean le Baptiste,les disciples de Jésus et tous nos frères des églises primitives. 

    (17) : « Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce :après la Loi communiquée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ. » 

    Louis Segond traduit : « 1.17 car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ » 

    La grâce et la vérité nous viennent de Jésus-Christ. Contrairement à Paul (Actes des Apôtres 13.38 Sachez donc, hommes frères, que c'est par lui que le pardon des péchés vous est annoncé, et que quiconque croit est justifié par lui de toutes les choses dont vous ne pouviez être justifiés par la loi de Moïse) , Jean ne nous parle pas du péché mais de la miséricorde et de la lumière qui illumine tout homme. 

    (18) : « Dieu, personne ne l'a jamais vu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, c'est lui qui a conduit à le connaître. » 

    Cela nous rappelle : « jean 14.9 Jésus lui dit: Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe! Celui qui m'a vu a vu le Père; comment dis-tu: Montre-nous le Père? » 

    Certes, l’Incarnation n’est plus et les hommes ne peuvent plus voir Jésus de leurs yeux , pourtant il est encore présent parmi nous. Nous pouvons le voir en l’autre, en nos frères humains ! 

    Matthieu 25.34 Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite: Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. 
    Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli; j'étais nu, et vous m'avez vêtu; j'étais malade, et vous m'avez visité; j'étais en prison, et vous êtes venus vers moi. Les justes lui répondront: Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim, et t'avons-nous donné à manger; ou avoir soif, et t'avons-nous donné à boire? Quand t'avons-nous vu étranger, et t'avons-nous recueilli; ou nu, et t'avons-nous vêtu? Quand t'avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés vers toi? Et le roi leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites.
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    Message  Arlitto Ven 20 Nov 2020 - 19:53

    Une Eglise RÉFORMÉE


    Annoncée par le Christ et fruit de l’envoi du Saint-Esprit par le Père et le Fils, l’Eglise est le peuple que Dieu appelle par sa Parole et qui, partout sur la terre, s’assemble autour de Jésus-Christ. Elle est “ la communauté des fidèles qui, d’un commun accord, veulent suivre cette Parole et la pure religion qui en dépend ” (La Rochelle, art. 27). Comme pour Israël jadis, Dieu a fait alliance avec cette communauté d’un genre nouveau. Cheminant ici-bas avec ses forces et ses faiblesses, elle constitue l’Eglise visible qu’il faut distinguer de l’Eglise invisible, le peuple que Dieu s’est acquis de toute éternité et que lui seul connaît. L'Eglise a pour mission de faire retentir l'appel du Seigneur et d'en vivre jusqu’à son retour promis, en vue de la conversion des uns et de l'édification de tous. 

    Par leur enracinement historique et théologique, les Eglises Réformées Evangéliques Indépendantes appartiennent à la branche réformée confessante du protestantisme. Elles se fixent pour objectif d’associer la force des fondements inébranlables de la foi révélée à la dynamique d'une Eglise ouverte et en devenir. 



    I. LA CONCEPTION RÉFORMÉE DE L'EGLISE 


    1. Le peuple de l'alliance 
    C'est sur la solide révélation accordée à ses disciples – “ tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ” – que le Seigneur Jésus a fondé la communauté messianique : “ sur cette pierre je bâtirai mon Eglise ” (Matt 16.16ss). En parlant d’Eglise, il reprend un terme bien connu dans le Judaïsme qui fait référence aux douze tribus d’Israël, notamment lorsque Dieu les a rassemblées au pied du mont Sinaï pour faire alliance avec elles. Au désert, après s’être attaché à un peuple qu’il a choisi et délivré, le Seigneur rappelle sa grâce et l’invite à construire sa vie autour de sa présence et de sa Loi (Ex 19.3-6 ; 25.8). Le peuple de l’alliance – qui “ appartient en propre ” au Seigneur – cheminera vers le pays de la promesse, accompagné et conduit par le Dieu vivant. 

    A la croix, Dieu renouvelle et élargit son alliance.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Désormais, les croyants issus des nations sont greffés au peuple de l’alliance comme les branches de l’olivier sauvage à l’arbre cultivé (Rom 11.16-32 ; Eph 2, 11-22). En Christ, juifs et païens constituent ensemble ce peuple nouveau. 

    L’Eglise n’est donc pas un simple rassemblement de personnes ayant un certain nombre d’aspirations communes ; elle est un peuple appartenant au Seigneur et appelé à vivre pour lui. 

    En tant que peuple de l’alliance, l’Eglise se voit confier une double mission : 

    - elle est appelée à répondre à la grâce de Dieu de façon active et constante par une vie de sainteté, pour refléter l’amour et le salut de son Seigneur[3] ; 

    - elle est placée dans le monde afin de faire entendre la Parole qui la fait vivre. C’est ainsi que Dieu continue de rassembler des hommes et des femmes autour de son Fils (Matt 28.18-20). 

    Ces activités – sainteté et témoignage – sont, en fait, les deux poumons d’une vie d’Eglise équilibrée. Si on a parfois tendance à les limiter aux chrétiens individuels, l’Ecriture nous invite à ne pas les dissocier de la dimension communautaire. 

    2. Un peuple en marche 

    “ … la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera ” (Actes 2.39) 

    Trois principes importants ressortent de cette déclaration par laquelle Pierre conclut sa prédication sur le Christ le jour de la Pentecôte. 

    “ La promesse ” 

    La promesse de Dieu – don de l’Esprit, pardon des péchés et nouvelle vie en Christ (Act 2.38) – fonde l’existence de l’Eglise ; avant qu’aucune action humaine ne soit entreprise, la promesse de Dieu retentit, rassemble et, grâce à l’oeuvre de l’Esprit, suscite la repentance et la foi. Elle est le préalable obligé à toute réponse humaine. Si notre foi en Christ est capitale, elle est donc seconde par rapport à l’annonce de la grâce. Affirmer avec l’Ecriture que le fondement de l’Eglise réside en la promesse implique que Dieu occupe la place centrale dans notre vie ecclésiale et notre piété personnelle. En accordant à notre foi le rôle de fondement, on dévierait facilement vers une vision d’Eglise où l’homme, sa décision et ses actes masqueraient la primauté de la grâce. 

    C’est sur la base de cette promesse de grâce offerte en Christ que Dieu édifie son peuple. Elle concrétise dans le temps et l’espace l’élection éternelle de Dieu, fondement ultime de l’Eglise. Ainsi, selon une très belle expression, l’Eglise est “ la pépinière de l’élection ”. Elle est le peuple au sein duquel Dieu s’engage à réaliser son alliance et ses desseins éternels, le lieu où sa grâce nous rejoint au creuset de notre existence présente. 

    “ Pour vous et pour vos enfants ” 

    L’alliance, ce cadre que Dieu a institué pour régir la vie avec son peuple, comprenait dans l’Ancien Testament les croyants et leurs enfants. Comme le Seigneur le dit à Abraham : “ Je serai ton Dieu et celui de tes descendants après toi ” (Gen 17.7). 

    Dans la nouvelle alliance, Dieu ne restreint pas sa grâce mais la renouvelle et l’élargit. Comme les prophètes le promettaient, l’alliance établie à la croix est pour ceux qui placent leur confiance en Christ et pour leurs enfants (Deut 30.6 ; Es 59.20-21, 44.3-5, 61.8-9 ; Jér 32.39). Ces derniers sont “ saints ”, consacrés à Dieu et appelés à obéir “ selon le Seigneur ” (1 Cor 7.14 ; Eph 6.1). Non pas qu’ils soient automatiquement sauvés ; une démarche de foi est attendue de leur part et nécessaire pour saisir personnellement cette grâce. Mais la promesse de Dieu leur est destinée au même titre qu’à leurs parents ; en grandissant, ils se positionnent à l’égard de Celui qui a déjà pris position pour eux. 

    Le Catéchisme de Heidelberg résume en termes forts cet enseignement et ses conséquences évidentes pour les sacrements : “ Puisqu’ils appartiennent aussi bien que les adultes à l’alliance de Dieu et à son Eglise, et puisque la rémission des péchés par le sang du Christ et par le Saint-Esprit qui produit la foi, ne leur est pas moins promise qu’aux adultes, ils doivent aussi être incorporés à l’Eglise par le Baptême, qui est le signe de l’Alliance ” (Q 74). 

    “ En aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera ” 

    Si l’Eglise a son fondement dans la promesse – la Parole au travers de laquelle Dieu rassemble son peuple –, il s’ensuit que ses membres sont avant tout des appelés. C’est là un terme fréquent pour désigner les membres de l’Eglise dans le Nouveau Testament (Act 15.17 ; Rom 1.6 ; 1 Cor 1.2,9,24 ; Eph 4.1,4 ; 1 Pi 1.15). 

    Cette notion recouvre en fait une variété de sens ; appelé n’est pas toujours synonyme de sauvé.[4] Les appelés dont l’apôtre Pierre fait mention à la Pentecôte sont ceux à qui Dieu s’attachera par des liens d’alliance : Je t’ai appelé par ton nom : tu es à moi ! (Es 42.1). Cet engagement premier du Seigneur ne présuppose pas la foi mais au contraire fonde l’exhortation à une démarche d’obéissance et de confiance en Dieu : Reviens à moi ! (Es 44.22 ; Col 3.15). 

    L’Eglise, constituée des appelés, est donc un rassemblement mélangé[5]. C’est ce qu’indique la parabole de Matthieu 13.47-50 : le royaume de Dieu, annoncé et instauré en Christ, rassemble actuellement, tel un filet de pêcheur, “ des poissons de toute espèce ”. Il contient de vrais croyants, des personnes qui cheminent encore vers la conversion, mais aussi d’autres qui se contentent d’entretenir des apparences de foi. Ce n’est qu’au moment du tri final, au jugement dernier, que les justes seront clairement distingués de ceux qui, tout en faisant partie extérieurement du peuple du Seigneur, n’auront jamais appartenu de coeur à l’alliance. 


    II. UNE EGLISE CONFESSANTE 


    Puisque l'Eglise se constitue tout au long de l'histoire grâce à l'appel de Dieu, il importe bien évidemment que cet appel soit transmis de génération en génération avec la plus grande clarté et la plus grande fidélité possible. C'est là une des responsabilités centrales de l'Eglise : garder intact le message par lequel elle a été édifiée dès les origines. 

    En d'autres termes, sous l'adjectif confessante se trouve résumée cette appropriation collective du dépôt de la foi (2 Tim 1.13-14) qui doit permettre à l'Eglise d'assumer, jusqu'au retour du Seigneur, sa vocation de colonne et d'appui de la vérité (1 Tim 3.15). 

    Des dispositions internes 

    Dans le cadre d'une Eglise en marche dont les membres ne sont pas tous au même niveau de connaissance ou de foi, le maintien de la perspective confessante se traduit par un certain nombre de dispositions internes. Au sein des Eglises Réformées Evangéliques on relève les règles suivantes : 

    - en toute chose, l'application du principe de l'autorité souveraine des Saintes Ecritures en matière de foi ; 

    - le rôle normatif des confessions de foi, ce qui signifie que pasteurs et enseignants doivent y adhérer explicitement ; 

    - une discipline dans la pratique des sacrements de telle sorte, qu'alliés à la Parole, ils soient exhortation et engagement à vivre selon les préceptes de l'alliance ; 

    - le statut de membre électeur impliquant des droits et devoirs envers l'Eglise.[6] 

    Un positionnement au sein du protestantisme 

    Dans l'actualité des Eglises protestantes, la pensée réformée confessante trace aujourd’hui une voie propre que l'on peut situer de cette manière : 

    - elle est proche des Eglises réformées et luthériennes avec lesquelles elle partage une même vision ecclésiologique fondamentale. Elle s'en distingue pourtant par son refus du pluralisme doctrinal[7], la transmission fidèle de la Parole lui paraissant incompatible avec une relativisation de son autorité par des interprétations contradictoires ; 

    - elle est proche des Eglises évangéliques de type professant avec lesquelles elle partage une même conviction au sujet de l’Ecriture : son autorité souveraine en matière de foi et de vie, et la clarté de son message central. Elle s'en distingue pourtant par la conception du peuple de Dieu telle qu'elle est énoncée dans cette fiche. 

    Une source d’interpellation 

    Mais le maintien du bon dépôt, s'il se vit collectivement par la grâce du Christ active dans son Eglise, n'a pas d'autre but que d'être la source d'une interpellation bienfaisante adressée aux hommes et aux femmes d'aujourd'hui. Etre Eglise confessante signifie aussi exhorter les uns et les autres – aussi bien ceux qui sont du dedans que ceux qui sont du dehors – à saisir la grâce promise en Christ et à avancer dans la voie de la sainteté. L'Eglise confessante, telle une mère attentive au développement de ses enfants, a pour mission d'amener le plus grand nombre à devenir des chrétiens confessants. Ainsi, sans brader son enseignement ni renoncer à une recherche de fidélité toujours plus grande au Seigneur, une telle Eglise doit être une communauté ouverte. Elle est appelée à faire place à ceux qui sont en chemin vers la foi, sans pour autant tolérer en son sein des comportements et des prises de position entrant en contradiction délibérée avec les principes évangéliques.[8] 

    Pour conclure 

    En somme, l'ecclésiologie réformée confessante se reconnaît à trois accents particuliers et conjoints : 

    1) L'Eglise est un rassemblement autour du Christ. Pour trouver la vraie Eglise, la question n'est donc pas tant : “ où sont les vrais croyants ? ”, mais plutôt “ où se trouve le Christ ? ” 

    2) Le Christ se rend présent par la Parole et les sacrements. C'est cette forme de présence, moyen de grâce par excellence, qui vivifie, sanctifie et crée la communion.[9] 

    3) Les fidèles sont appelés à entrer pleinement dans le salut : en s'appropriant le Christ au travers de sa Parole, en confessant par l'Esprit la foi de l'Eglise, et en témoignant de l'amour du Père dans le monde. 


    Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les garder du Malin. 

    Sanctifie-les par la vérité : ta parole est la vérité. 

    Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde. 

    Ce n’est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole afin que tous soient un ; comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi, qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé. 

    Jean 17.15,17s,20s. 

     Deut 4.10 ; 9.10 ; 18.16, etc. Le mot ekklêsia (église) vient du verbe "appeler hors de", qui avait une utilisation profane intéressante : le héraut appelait les habitants hors de leurs maisons pour former un rassemblement sur la place publique afin d’écouter un discours des chefs de la cité. 

     En tant que partenaire fidèle de l’alliance, Jésus, vrai Fils et Serviteur souffrant (Ex 4.22 ; Es 42.1, 53.12), est venu accomplir la vocation confiée initialement à Israël (Matt 4.1-11 et Jean 15.1-5). A sa suite, ceux qui lui appartiennent constituent le peuple de Dieu. 

     Pour un développement plus approfondi de cette vie de sainteté et de ses aspects communautaires, prière de se reporter à la fiche n° 10, Notre vie chrétienne, et à la brochure Vivre en Eglise. 

    [4] Selon l’acception la plus large, toute personne qui entend l’Evangile est appelée à y répondre, sans pour autant être membre de l’Eglise (Matt 22.14). Ailleurs, l’Ecriture considère comme appelés ceux que Dieu, dans son conseil éternel, a “ connus d’avance ”, élus pour le salut (Rom 8.29-30). Dans Actes 2, il s’agit d’un sens intermédiaire. 

    [5] C’est en ce sens que la confession de La Rochelle précise : “ nous ne nions pas que, parmi les fidèles, il n’y ait des hypocrites et des réprouvés, dont la malignité ne peut cependant priver l’Eglise de son titre légitime ” (art. 27). 

    [6] Ce statut est issu du droit associatif auquel nous sommes tenus de nous conformer. Il ne doit pas être confondu avec la définition théologique du membre dans le peuple de l'alliance. Etre membre électeur, c'est prendre part au gouvernement légal de l'Eglise. C'est pour cette raison qu'apparaissent ici des conditions particulières comme par exemple l'acceptation des statuts et de la Discipline de l'UNEREI. 

    [7] Voir fiche n°13, page 4 et la note. 

    [8] C'est ce que Calvin appelait le “ jugement de charité ” : à moins d'une vie scandaleuse, on ne peut pas exclure un membre défaillant de la communauté. 

    [9] C’est le sens de la définition de Calvin : “ Partout où nous voyons la Parole de Dieu être purement prêchée et écoutée, les sacrements être administrés selon l'institution de Christ, là il ne faut nullement douter qu'il n'y ait l'Eglise ”. La Confession de Foi des Pays-Bas ajoute : “ si la discipline ecclésiastique est en usage pour corriger les vices ”. 
    source:http://erei.free.fr/referens/11_eglise.htm
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    Message  Arlitto Ven 20 Nov 2020 - 19:54

    Le calvinisme

    On n'entend pas par calvinisme une doctrine ou une ecclésiologie issues directement de la pensée et de la pratique de Jean Calvin, mais, de manière large, ce qui concerne l'histoire, la pensée, la culture et l'influence des Eglises réformées (Réforme). 

    Quoique celles-ci ne soient pas exclusivement tributaires de Calvin, mais également de Martin Bucer, Heinrich Bullinger, voire de Philipp Melanchthon, c'est pourtant le réformateur de Genève qui leur donna son nom, tellement il est rapidement apparu comme la figure dominante du Protestantisme qui ne se rattachait pas à la Réforme de Luther. 

    Calvinisme et luthéranisme 
    Le calvinisme se distingue du luthéranisme dans le domaine de la théologie, des sacrements, de l'ecclésiologie et de l'éthique. En matière de christologie, Luther admettait une certaine communication des propriétés de la nature divine du Christ à sa nature humaine, ce qui l'amenait à reconnaître une présence réelle du corps du Christ lors de la célébration de la cène (consubstantiation), provenant du fait que ce corps était mis au bénéfice de la propriété divine de l'ubiquité. Calvin et les calvinistes refusèrent cette ubiquité: à leurs yeux, la nature humaine du Christ, à la suite de l'Ascension, siégeait à la droite de Dieu et ne pouvait comme telle être présente dans le sacrement, ce qui ne les empêchait pas de confesser une présence réelle du Christ dans la sainte cène, mais spirituelle et non matérielle. 

    Parmi les autres points de divergence, il faut mentionner la doctrine de la prédestination, les luthériens récusant la double prédestination calvinienne, et celle des deux règnes, les calvinistes n'admettant pas qu'il puisse y avoir autonomie du règne temporel et prenant volontiers position dans le domaine politique, notamment en justifiant le droit de Résistance au tyran. En matière d'organisation ecclésiastique, le calvinisme se distingua aussi du luthéranisme. 

    Alors que ce dernier était, à l'origine, une confession liée à des états monarchiques et se trouvait ainsi directement soumis au pouvoir civil, le calvinisme fut plus libre: ses fidèles souvent dispersés (France, futurs Etats-Unis) ou vivant dans des pays à structure républicaine (Suisse, Provinces-Unies), il développa l'idée d'une juridiction ecclésiastique relativement autonome par rapport à la juridiction civile. Elle reposait sur le système presbytéro-synodal, structure représentative où laïcs et pasteurs partageaient les mêmes pouvoirs, composée au niveau local de Consistoires et au niveau régional ou national de Synodes . Enfin, le calvinisme était soucieux de faire respecter la discipline ecclésiastique; les consistoires veillèrent sur les croyances et les moeurs. 

    L'extension du calvinisme 
    Genève et Zurich 
    Dès 1549, un axe théologique entre Genève et Zurich se constitua à partir du Consensus tigurinus par lequel Calvin et Bullinger (le successeur de Zwingli) exprimaient leur accord sur la sainte cène. Les bases théologiques du calvinisme étaient posées et Bullinger lui donna en 1566 sa principale expression symbolique avec la Confession helvétique postérieure ( Confessions helvétiques ). Le successeur de Calvin, Théodore de Bèze, joua un rôle central dans la constitution de l'Europe calviniste qui se développa dans la seconde moitié du XVI e s. Le calvinisme s'étendit en France, où il fut la religion des huguenots auxquels Henri IV accorda une existence légale avec l'édit de Nantes (1598); sa révocation en 1685 par Louis XIV provoqua le refuge de dizaines de milliers de calvinistes en Suisse et dans le reste de l'Europe protestante ( Réfugiés protestants ). 

    Allemagne 
    Le calvinisme se répandit en Allemagne, prit racine dans le Palatinat où fut rédigé le fameux catéchisme de Heidelberg en 1563, et d'où il s'étendit dans les principautés ou villes de Nassau, Brême, Lippe, Hesse-Cassel, Brandebourg et où il finit par être reconnu officiellement par les traités de Westphalie en 1648. 

    Ecosse et Angleterre 
    Il fut introduit en Ecosse sous l'impulsion du disciple de Calvin, John Knox, en Angleterre où il se développa dans le mouvement puritain, courant auquel on peut rattacher Oliver Cromwell, en Amérique du Nord, où débarquèrent en 1620 les Pilgrim's Fathers, porteurs d'une conception presbytérienne de l'Eglise. Le calvinisme s'étendit jusqu'en Hongrie et en Transylvanie. 

    Les Pays-Bas 
    Mais c'est aux Pays-Bas qu'il connut le développement le plus vigoureux et qu'eut lieu son principal conflit doctrinal, autour du problème de la double prédestination. Tranché par le synode de Dordrecht en 1618-1619, l'affrontement déboucha sur l'établissement des normes de l' Orthodoxie protestante pour un siècle (nature humaine totalement corrompue, élection divine inconditionnelle, mort du Christ destinée aux seuls élus, grâce irrésistible, persévérance des élus jusqu'au salut final). C'est pour défendre cette orthodoxie prétendument menacée par l'école théologique de Saumur, un peu plus ouverte en matière de doctrine de la grâce et de critique biblique, que les Eglises suisses imposèrent à leurs pasteurs la signature de la Formula Consensus (1675). 

    Le calvinisme n'en subit pas moins une évolution dès le début du XVIII e s., principalement sous l'impulsion de trois pasteurs et professeurs, le Genevois Jean-Alphonse Turrettini, le Neuchâtelois Jean-Frédéric Ostervald et le Bâlois Samuel Werenfels, plus proches des Lumières que de la théologie de Calvin ou Bullinger. Dès lors, les confessions de foi perdirent de leur caractère normatif, subissant les assauts de la critique historique et des sciences expérimentales. 

    Au XIXe siècle 
    Au XIX e s., le calvinisme fut traversé par des courants contradictoires: le Réveil, d'une part, qui prétendait restaurer les formulations théologiques du XVIe s. dans un cadre marqué par le piétisme et le méthodisme; le libéralisme d'autre part qui, développant la critique rationnelle de la théologie, devait dissoudre le calvinisme dans les théologies protestantes de la conscience, de la culture, du sentiment, etc. 

    En 1875, les calvinistes du monde entier se fédérèrent dans une Alliance presbytérienne mondiale (Alliance réformée mondiale depuis 1921), dont le siège est à Genève et qui réunit plus de 75 millions de chrétiens en 2003, dont 2,6 millions de protestants suisses. Le calvinisme joua un rôle primordial dans le développement de l'Oecuménisme . 

    C'est un pasteur calviniste hollandais, Willem Visser't Hooft, qui fut le premier secrétaire général du Conseil oecuménique des Eglises installé à Genève en 1948. Le plus important des théologiens d'origine calviniste au XX e s. est le Bâlois Karl Barth. Si sa pensée dépasse largement les frontières du calvinisme, elle ne se réclame pas moins de la pensée de Calvin et des autres théologiens qui ont contribué à façonner ce courant au XVI e s. 

    Au XXe siècle 
    Au début du XX e s., le calvinisme se manifesta dans le Monument de la Réformation de Genève, construit entre 1909 et 1919. Ce monument marque l'expansion mondiale du calvinisme et veut exprimer ses aspirations, soit l'héritage de Calvin. Préconisant le développement de l'instruction publique, exigeant la responsabilité personnelle dans l'éthique privée et une rigoureuse moralité dans les affaires publiques, dénonçant la tyrannie religieuse et politique, revendiquant le libre examen dès le XVIII e s. et au siècle suivant, sous l'impulsion d'Alexandre Vinet, la liberté des convictions religieuses, défendant en politique le système représentatif démocratique, demandant l'abolition de l'esclavage et une certaine justice sociale, le calvinisme a contribué à la constitution d'une certaine vision des droits de l'homme. 

    Enfin, légitimant le prêt à intérêt moyennant certaines garanties, il a favorisé de ce fait le développement d'un réseau de banques protestantes dès le XVII e s. (nommé l'Internationale huguenote par Herbert Lüthy). Dans une thèse, souvent réduite à tort à une causalité directe entre Réforme et capitalisme, Max Weber a pensé voir en lui le facteur qui a permis le développement de l'économie dans un sens libéral et capitaliste. 

    source site:http://www.memo.fr/article.asp?ID=THE_REL_019
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    Message  Arlitto Ven 20 Nov 2020 - 19:54

    L’Eglise réformée de France


    L’Eglise Réformée de France (ERF) actuelle est née, en 1938, de la réunion de ses courants libéraux et orthodoxes qui s’étaient organisés en diverses unions à l’occasion de la sparation des Eglises et de l’Etat français en 1905. D’autres communautés d’origine méthodiste et libriste ont aussi rejoint l’ERF à ce moment. 

    Née avec la Réforme au XVIe siècle, maintenue au travers des aléas de l’histoire, membre co-fondateur de la Fédération protestante de France, l’Eglise réformée de France (ERF) est la première Eglise protestante en France. Son noyau actif et engagé est constitué de 52 000 familles. Mais ce sont plus de 350 000 personnes qui participent ou font appel à ses services. Elles sont de moins en moins issues de familles ou de terroirs traditionnellement protestants. 

    Le synode national, annuel, a la charge de gouverner l’Eglise Réformée de France. Le thème 2006 porte sur « Une Eglise qui se réforme pour annoncer l’Evangile aujourd’hui ». Le synode national devra analyser les activités de l’Eglise par rapport aux besoins exprimés aujourd’hui par les 492 Eglises locales (associations cultuelles = structures juridiques ; sinon l’ERF compte 881 lieux de culte). Il devra se prononcer sur les moyens à mettre en œuvre pour « l’annonce de l’Evangile », après avoir une réfléchi sur les engagements humains et financiers actuels. Une réforme structurelle pourrait s’ensuivre. 

    Composé de 92 membres à voix délibérative, élus par les huit synodes régionaux et par des membres à voix consultative représentant les œuvres, mouvements, institutions et équipes liés à l’Eglise Réformée, le synode national comptera environ 200 participants, laïcs et pasteurs, hommes et femmes. Par des résolutions, votées le dernier jour, le synode s’exprime sur des sujets de société 

    L’ERF forme avec l’Eglise Evangélique luthérienne de France et les Eglises luthérienne et réformée d’Alsace et de Moselle un Conseil permanent luthéro-réformé (CPLR) dans le cadre duquel se vit, à l’échelle française, la Communion des Eglises protestantes européennes, dite de Leuenberg (Ces Eglises déclarent qu’elles sont d’accord sur l’essentiel et en tirent les conséquences : reconnaissance des ministères, formation des pasteurs, sujets et projets commun d’Eglise, mutualisation des ressources etc.). 

    L’ERF est membre de la Fédération Protestante de France qui comprend par ailleurs, avec les Eglises du CPLR, diverses Eglises évangéliques et baptistes. La question de l’admission d’Eglises pentecôtistes et adventistes est à l’ordre du jour. 

    Au niveau international, l’Eglise réformée de France fait partie de l’Alliance réformée mondiale et du Conseil Oecuménique des Eglises, qui se trouvent tous les deux à Genève. 

    Quelques éléments statistiques 
    Environ 110 000 "foyers connus" (familles ou individus avec lesquels il y a un lien plus ou moins fort), soit 350 000 à 400 000 personnes : l’ERF a fait le choix d’être une Eglise "ouverte" et de ne pas tenir une liste exhaustive de ses membres. Environ 50 000 foyers participants à sa vie financière (pour une participation annuelle moyenne ordinaire de 429 Euros par foyer). 

    492 associations cultuelles (l’association cultuelle est la base légale de l’Eglise locale), 881 lieux où le culte est célébré plus ou moins régulièrement, 429 postes ERF de pasteurs incomplètement pourvus. 

    368 pasteurs reçoivent leur traitement de l’ERF, parmi lesquels : 305 pasteurs sont en paroisse, et 63 exercent un autre ministère : enseignement (13) hôpitaux (20) gouvernement de l’Eglise (11) Autres : biblistes, communication, diaconie, jeunesse...(19). 

    69 pasteurs de l’ERF sont rémunérés par les Œuvres et Mouvements : aumôneries (prisons, hôpitaux, armées, jeunesse) services d’Entraide, communautés religieuses, Cimade, animation biblique, missions...) 

    28 % des pasteurs sont des femmes. 

    84% des pasteur(e)s sont mariés et ont 3 enfants en moyenne. 

    Environ 35% des conjoints ont une activité professionnelle. 

    Il y a 28 couples de pasteurs 

    La moyenne d’âge des pasteurs en activité est de 46 ans 15% sont de nationalité étrangère.
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    Message  Arlitto Ven 20 Nov 2020 - 19:55

    ÉGLISES, COMMUNAUTÉS ET SECTES, par Dr. Wilbert Kreiss .

    LES EGLISES REFORMEES 


    Le berceau des Eglises réformées est constitué par la Suisse, la France, les Pays-Bas et l'Angleterre. C'est dans ces pays qu'elles naquirent au XVI° siècle, pratiquement à l'époque où Luther exerçait son ministère à Wittenberg. L'étiquette "réformés" fut donnée essentiellement aux adeptes de Zwingli, de Calvin et de quelques autres théologiens moins connus. Depuis la controverse arminienne en 1610, il existe deux branches d'Eglises de confession réformée, les calvinistes et les arminiens. Ces derniers souscrivent au synergisme qui enseigne l'aptitude naturelle de l'homme à apporter sa contribution à son salut personnel, ne serait-ce que par la décision qu'il prend de croire ou de ne pas croire. De ce fait, ils rejettent la doctrine calvinienne de la double prédestination. D'une façon générale, ils se situent traditionnellement dans une mouvance plus ou moins libérale. Cependant l'épithète "réformée" est d'ordinaire réservée aux calvinistes. Dans le monde anglo-saxon, ils portent l'étiquette de presbytériens. 

    Pour l'histoire de la réforme en Suisse, France, Hollande et Angleterre, consulter un manuel d'histoire de l'Eglise ou d'histoire du protestantisme. 

    Quelques chiffres datant de 1989, qui restent cependant approximatifs: Il existe dans le monde environ 47.000.000 de chrétiens réformés, toutes tendances confondues (selon d'autres sources: 65.440.000), qui se répartissent de la façon suivante: U.S.A.: 6.000.000, Canada: 5.000.000, Pays-Bas: 4.000.000, Suisse: 3.000.000, Afrique du Sud: 2.900.000, Grande-Bretagne: 2.200.000, Indonésie: 2.000.000, Hongrie: 2.000.000, Australie: 1.000.000, Corée: 780.000, Roumanie: 700.000, France: 460.000, Zimbabwe: 400.000, Tanzanie: 300.000, Philippines: 300.000, etc. 157 Eglises appartiennent à l'Alliance Réformée Mondiale dont le siège est à Genève. 

    En France, l'Eglise Réformée de France (E.R.F.) compte quelque 350.000 fidèles et 500 pasteurs, l'Eglise Réformée d'Alsace et de Lorraine (E.R.A.L.) 50.000 membres dans 55 paroisses, et l'Union des Eglises Réformées Evangéliques Indépendantes (E.R.E.I.) 10.000 fidèles (selon une autre source, 20.000) et une soixantaine de lieux de culte. 

    Le protestantisme réformé en France était profondément déchiré au début de notre siècle. Après le vote du décret de séparation de l'Eglise et de l'Etat (9 décembre 1905), il mettait face à face l'Union Nationale des Eglises Réformées, l'Union des Eglises Réformées Evangéliques, l'Union des Eglises Evangéliques Libres et l'Union des Eglises Evangéliques Méthodistes, ainsi que quelques groupes plus petits. De profondes dissensions doctrinales empêchèrent ces unions de fusionner. Elles parvinrent cependant à se fédérer, lorsque naquit en 1907 la Fédération Protestante de France. Deux camps s'affrontaient: les Réformés orthodoxes qui avaient pour porte-parole Auguste Lecerf et Pierre Maury, et les libéraux sous la tutelle de Wilfried Monod, Charles Wagner, André-Numa Bertrand. Conscient de son morcellement, le protestantisme réformé français chercha à y mettre fin. Après quelques années de débats, on réalisa l'unité la veille de la Seconde Guerre Mondiale, en 1938. Cette année-là naquit, au prix de bien des compromis, l'Eglise Réformée de France. Certaines Eglises refusèrent de fusionner avec elle. C'est le cas des Eglises Réformées Evangéliques Indépendantes dans le Midi de la France. Constituées en Union Nationale (1944), elles se basent sur la Déclaration de foi de 1872 dont les deux principes fondamentaux sont "l'autorité souveraine de la Bible en matière de foi et le salut par la foi en Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, mort pour nos offenses et ressuscité pour notre justification". Elles comptent une soixantaine de paroisses. D'autres petites communautés réformées constituèrent en 1940 l'une des deux branches des Eglises méthodistes, l'Union des Associations Cultuelles Evangéliques des Eglises Méthodistes de France avec pour siège Nîmes et une quinzaine de lieux de culte. L'autre branche est l'Eglise Méthodiste Episcopale dont le siège est à Strasbourg. Quant à l'Eglise Réformée d'Alsace et de Lorraine (E.R.A.L.), elle vit encore sous le régime concordataire (articles organiques). 

    La foi des chrétiens réformés s'exprime dans un certain nombre de Confessions. A la différence des Eglises luthériennes qui sont censées souscrire toutes aux mêmes Confessions de foi, les Eglises réformées se sont dotées au XVI° siècle de Confessions diverses et variées qui, si toutefois elles ont un caractère normatif, ne l'ont qu'à l'échelon national. Il n'existe donc pas de document représentant l'enseignement officiel des Eglises réformées de tous les temps et de tous les pays. Les Confessions de foi réformées sont aussi loin de jouer dans la vie des Eglises réformées le rôle que jouent leurs homologues dans les Eglises luthériennes, et ne jouissent pas de la même autorité. Parmi les plus connues citons la Ratio Fidei à l'Empereur Charles V de Zwingli (1530), son Expositio Fidei au Roi François I° (1531), la 1° Confession de Bâle (1531), la Tétrapolitaine (adoptée par Constance, Lindau, Memmingen et Strasbourg, représentant un compromis entre luthéranisme et calvinisme), la 1° et la 2° Confessions Helvétiques (1536, 1566, adoptées en Suisse, en France, en Ecosse, en Hongrie et en Pologne), le Consensus de Zurich (1549, doctrine calvinienne de la Sainte Cène exprimée avec le vocabulaire de Zwingli), le Consensus de Genève (1552, exposé par Calvin de sa doctrine de la double prédestination), la Confession de la Rochelle (rédigée par Calvin et adoptée par le Synode de Paris en 1559, puis révisée par Théodore de Bèze et adoptée à La Rochelle en 1571), le Catéchisme de Heidelberg (1562, oeuvre d'Ursinus et Olevianus, destinée à l'enseignement dans les écoles, afin de calviniser le Palatinat luthérien), la Confession des Pays-Bas (Confessio Belgica, 1561) et les Canons du Synode de Dortrecht (1618/19). 

    Le gouvernement des Eglises réformées est généralement de type presbytéro-synodal: chaque Eglise locale est gérée par un collège d'anciens (conseil presbytéral) qui envoie des délégués aux assemblées synodales. Dans les Eglises dites congrétationalistes, l'accent porte sur l'autonomie des paroisses qui restent souveraines dans toutes leurs décisions et se regroupent pour des actions communes. A la tête des Eglises se trouvent des présidents (rarement appelés évêques, comme dans l'Eglise réformée de Hongrie). Les pasteurs sont nommés par les paroisses sous le contrôle de commissions des ministères. La plupart des Eglises réformées ont introduit le ministère pastoral féminin. 

    Nous n'examinerons pas toute la doctrine du protestantisme réformé. Il est indéniable d'ailleurs qu'il consiste, dans la mesure en tout cas où l'Eglise réformée est fidèle à son enseignement traditionnel et opposée au libéralisme, un large consensus entre le luthéranisme et elle. Un consensus sur de nombreuses vérités fondamentales de la foi chrétienne telles que la Trinité, la divinité du Christ, son sacrifice rédempteur sur la croix, la nécessité de la conversion, la justification par la foi seule, le retour du Christ pour le jugement dernier, l'existence d'une condamnation et d'un salut éternels. Les divergences se situent dans les doctrines de la prédestination, du Baptême et de la Sainte Cène. L'arminianisme se distance aussi du luthéranisme dans les doctrines fondamentales du libre-arbitre, de la conversion et de la distinction de la Loi et de l'Evangile. 

    La prédestination: 

    La Bible enseigne à la fois que le salut est un don gratuit de Dieu et qu'il veut sauver tous les hommes. Tous ne sont pas élus pour la vie éternelle, mais personne n'est pour autant prédestiné de toute éternité à la condamnation. Cf. PDL, p. 70 ss. Calvin enseigne la double prédestination. Pour expliquer pourquoi, alors que le salut est gratuit, tous les hommes ne sont pas sauvés, il affirme que de toute éternité Dieu a destiné les uns au salut et les autres à la condamnation éternelle: 

    "Il n'adopte pas indifféremment tout le monde en l'espérance de salut, mais donne aux uns ce qu'il dénie aux autres... Nous appelons prédestination le conseil éternel de Dieu par lequel il a déterminé ce qu'il voulait faire de chaque homme. Car il ne les crée pas tous en pareille condition, mais ordonne les uns à la vie éternelle, les autres à l'éternelle damnation. Ainsi, selon la fin pour laquelle est créé l'homme, nous disons qu'il est prédestiné à la mort ou à la vie... Nous disons donc, comme l'Ecriture le montre évidemment, que Dieu a une fois décrété par son conseil éternel et immuable lesquels il voulait prendre à salut et lesquels il voulait vouer à la perdition" (Institution de la Religion Chrétienne, III, 21, 1.5.7). 
    C'est ce que déclarent aussi certaines des Confessions de foi de l'Eglise réformée: 

    "Nous croyons que de cette corruption et condamnation générale, où tous les hommes sont plongés, Dieu retire ceux que, en son conseil éternel et immuable, il a élus par sa seule bonté et miséricorde, en notre Seigneur Jésus-Christ, sans considération de leurs oeuvres, laissant les autres dans cette même corruption et condamnation, pour démontrer en eux sa justice, comme dans les premiers il fait luire les richesses de sa miséricorde" (Confession de La Rochelle, Article 12). 

    "Dieu a prédestiné dans l'éternité les uns pour la vie et réprouvé les autres pour la mort" (Articles de Lambeth, Article 1). 

    "Dieu, pour manifester sa gloire, a par son décret prédestiné certains hommes et anges à la vie éternelle et préordonné d'autres pour la mort éternelle" (Confession de Westminster, Chapitre III, 3). 
    Qui dit double prédestination soutient que Dieu ne veut pas le salut de tous les hommes et que, par voie de conséquence, le Christ n'est pas mort pour tous les hommes ou que les bienfaits de sa mort ne sont pas censés profiter à tous. Aussi tous les textes de la Bible qui parlent de la grâce universelle de Dieu et du salut que Jésus a acquis à tous les pécheurs sont-ils interprétés comme ne concernant que l'ensemble des élus. 

    Les Canons du Synode de Dortrecht disent des réprouvés: 

    "Dieu par son bon plaisir parfaitement libre, juste, irréprochable et immuable, a décidé de les abandonner dans la commune misère dans laquelle ils sont tombés par leur propre faute, les abandonnant à leurs voies et au juste jugement, de les damner et de les châtier éternellement pour démontrer sa justice. C'est là le décret de réprobation qui ne fait nullement de Dieu l'auteur du péché (ce serait un blasphème que de le penser), mais un juge et un vengeur redoutable, irrépréhensible et juste" (Canon 1, 15). 
    Le Synode de Dordrecht condamne l'arminianisme, ce courant de l'Eglise réformé qui s'est opposé à la doctrine calvinienne de la double prédestination et qui, pour y échapper, a versé dans le synergisme, c'est-à-dire la doctrine qui enseigne que l'homme peut et doit coopérer à son salut par les ressources dont il dispose. Ce synergisme pénètre toute la doctrine du salut de l'arminianisme, depuis la prédestination jusqu'à la sanctification, en passant par la conversion et la justification. Concernant la prédestination, il soutient que si tous les hommes ne sont pas sauvés, c'est que tous ne font pas ce qu'il faut pour cela. Dieu n'a prédestiné personne à la damnation. Par contre, il n'a élu que ceux dont il savait d'avance qu'ils accepteraient l'Evangile et persévéreraient dans la foi. Sur ce point particulier, l'arminianisme est très proche du synergisme de Mélanchthon et de certains autres Luthériens. 

    Les réformés qui souscrivent encore à la doctrine calvinienne de la double prédestination sont de nos jours minoritaires. La Faculté de Théologie Protestante d'Aix-en-Provence le fait et publie assez régulièrement des articles pour le rappeler. 

    Le Baptême: 

    La Bible enseigne que le Baptême est, en vertu des promesses qui y sont liées, le moyen par lequel Dieu offre le pardon et la vie éternelle à tous ceux qui persévèrent dans la grâce qui leur est offerte. Cf. PDL, p. 98 ss. La doctrine professée par Calvin est assez proche de celle de Luther. Le Réformateur de Genève enseigne qu'il est "signe et enseigne" de notre purgation, une 

    "lettre patente et scellée par laquelle il nous mande, confirme et assure que tous nos péchés sont tellement remis, couverts, abolis et effacés qu'ils ne viendront jamais à être regardés de lui, ne seront jamais remis en sa souvenance et ne nous seront jamais de lui imputés" (Institution de la Religion Chrétienne, IV, 15, 1). 
    Cependant il précise que l'eau du Baptême n'a pas pour autant la vertu de purifier, régénérer et renouveler le pécheur. L'eau qui coule dans le sacrement et qui, en temps normal, sert à la toilette du corps, est le signe d'une purification intérieure qui a lieu par l'aspersion du sang du Christ. Dieu offre le pardon dans le Baptême, mais ce pardon n'est pas directement lié à l'eau (o.c., 2). 

    La Confession des Pays-Bas, tout à fait fidèle à la doctrine de Calvin, dit les choses de la façon suivante: 

    "Les ministres nous baillent de leur part le sacrement et ce qui est visible, mais notre Seigneur donne ce qui est signifié par le sacrement, à savoir les dons et grâces invisibles" (Confessio Belgica, Article 34). 
    De même le Catéchisme de Heidelberg: 

    "Ce n'est pas pour rien que Dieu parle ainsi, alors qu'il nous enseigne que de même que les impuretés du corps sont lavées par l'eau, de même nos péchés sont expiés par le sang et l'Esprit du Christ, et que de plus il nous rend certains par ces arrhes et ce sceau divins que nous sommes autant lavés de nos péchés par cette ablution interne que nous le sommes par l'eau extérieure et visible" (Qu. 73). 
    Zwingli, de son côté, dissociait entièrement le Saint-Esprit du Baptême et réduisait ce dernier à un simple symbole, une profession de foi de la part du baptisé dans laquelle l'homme seul agit: 

    "Par le Baptême, l'Eglise reçoit publiquement celui qui a été auparavant reçu par la grâce. Il n'apporte pas la grâce, mais atteste à l'Eglise que la grâce a été accordée à celui à qui il a été donné" (Fidei Ratio, 25). 
    Le Réformateur de Zurich milite donc pour une conception purement symboliste du sacrement. Sa doctrine sera reprise par les arminiens, puis par les anabaptistes et la plupart des "évangéliques" à venir. Il aurait été logique avec lui-même, s'il avait rejeté le Baptême des enfants. D'autres le feront à sa place, et pas seulement dans les milieux évangéliques, mais aussi dans les Eglises réformées, influencées en cela par le théologien Karl Barth. Nombreux sont en effet de nos jours les pasteurs réformés qui refusent de baptiser les nourrissons ou qui laissent en tout cas aux parents le choix entre le Baptême et la présentation des enfants. 

    La Sainte Cène: 

    C'est dans la doctrine de la Sainte Cène que luthériens et réformés divergent le plus. L'Eglise luthérienne est convaincue que le Seigneur Jésus-Christ distribue aux communiants, sous les espèces du pain et du vin, son vrai corps donné et son vrai sang répandu pour la rémission des péchés. Il le fait en vertu des paroles qu'ils a prononcées en instituant le sacrement, et indépendamment de la foi des communiants. Tous ceux qui s'approchent de sa Table reçoivent son corps et son sang. Ceux qui communient dans la repentance et la foi le reçoivent pour leur pardon et leur salut, tandis que les communiants indignes mangent et boivent, selon les paroles de l'apôtre Paul, un jugement contre eux-mêmes. Cf. PDL, p. 103 ss. 

    Selon le dogme réformé, le corps et le sang du Christ sont dans le ciel et ne peuvent donc pas être substantiellement présents dans la Cène. C'est par la foi et non par la bouche qu'ils sont reçus. La manducation du corps et du sang de Jésus est non pas orale, mais spirituelle. Par la foi, le communiant s'élève au ciel et y entre en communion avec eux. 

    Zwingli disait qu'ils sont présents 

    "pour la contemplation de la foi" (Fidei Ratio). 

    "Le corps naturel et substantiel du Christ, qui a souffert et qui est maintenant dans les cieux à la droite du Père, n'est pas mangé dans la Cène du Seigneur de façon naturelle et substantielle, mais seulement spirituelle" (Expositio christianae fidei). 

    Zwingli soutenait que le pain et le vin symbolisent le corps et le sang du Christ, tandis que Calvin préférait dire qu'ils en sont l'image, en insistant sur le fait que, présents et enfermés en un lieu du ciel, ils ne peuvent pas être reçus oralement par les communiants. Parler de l'omniprésence du corps et du sang, c'est leur attribuer une qualité divine qu'ils n'ont pas et ne sauraient avoir, au risque de cesser d'être le corps et le sang d'un homme (Institution de la Religion Chrétienne, IV, 17, 19). 

    "Nos âmes reçoivent nourriture de la chair de Christ, sans qu'elle bouge du ciel" (o.c., 24). 
    Et puisque c'est par la foi qu'on s'élève au ciel pour y devenir participant du corps et du sang de Jésus, il s'ensuit pour Calvin que les communiants indignes ne reçoivent que du pain et du vin: 

    "La chair de Jésus-Christ au mystère de la Cène est chose autant spirituelle que notre salut éternel. Dont je conclus que tous ceux qui sont vidés de l'Esprit de Christ ne peuvent non plus manger sa chair" (o.c., 33). 
    Zwingli et Calvin sont-ils en tout point d'accord ou y a-t-il entre eux des différences? Ils sont d'accord pour nier tous les deux la présence réelle, mais ils divergent sur la question de l'utilité et des bienfaits du sacrement. Calvin reste convaincu qu'il est un moyen de grâce qui nous assure que, de même que le pain est rompu et que le vin coule dans la coupe, le corps du Christ a été brisé et son sang répandu pour notre salut et ils sont tous les deux la nourriture spirituelle dont nous avons besoin. Dieu nous assure dans la Cène de sa grâce et de son pardon et nous fortifie dans la certitude que nous sommes rachetés. Pour Zwingli, par contraire, la Sainte Cène n'est que le mémorial de la mort du Christ, l'acte par lequel la chrétienté commémore son sacrifice à Golgotha et confesse qu'il est le Sauveur du monde. Calvin se situe donc quelque part à mi-chemin entre Zwingli et Luther, tout en niant farouchement avec Zwingli la présence réelle. 

    L'Eglise réformée ne rend pas justice aux paroles d'institution du Christ. Elle leur donne une interprétation symbolique qui leur fait violence. Tout cela, en raison d'un axiome philosophique en vertu duquel le corps et le sang du Christ sont enfermés dans le ciel de façon locale et ne peuvent pas être présents partout où on célèbre l'eucharistie. Il semble que le protestantisme réformé actuel soit plus proche de Zwingli que de Calvin et que le chrétien réformé moyen conçoive le sacrement comme un simple repas communautaire scellant la communion des croyants et commémorant la mort du Christ.

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