TEXTES DES LETTRES D'APOLLONIUS
Par Philostrate, nous connaissons 95 lettres dont l'auteur serait Apollonius. Par souci d'honnêteté, il convient de mentionner que certains historiens mettent leur authenticité en doute.
Ainsi qu'il était coutume dans l'Antiquité, certains témoignages oraux caractéristiques auraient pu être recueillis, sous forme de lettres, afin d'assurer la pérennité d'une pensée.
Ces lettres sont sélectionnées ici en raison de leur rapport avec Pythagore. Elles expriment l'immense sagesse de son enseignement à travers celui qui sut l'enseigner à ses concitoyens.
Après plus de deux mille ans, nous pouvons tirer profit des textes qui suivent ...
A EUPHRATE
Je suis l'ami des philosophes: Mais quant aux sophistes, aux grammairiens, et à tout le reste de cette misérable engeance, je ne me sens, et j'espère ne jamais me sentir pour eux aucune amitié. Cela ne s'adresse pas à vous, à moins que vous ne soyez de ces gens-là. Mais voici qui s'adresse à vous: modérez vos passions, efforcez-vous d'être philosophe et, de n'être pas envieux des philosophes véritables, car déjà vous approchez de la vieillesse et de la mort.
A EUPHRATE
La vertu vient de ta nature, de l'éducation, de l'exercice: trois choses qui, en vue de la vertu, méritent toute espèce de considération. Il faut voir si vous possédez l'une des trois.
Ou bien, vous devez abandonner vos nobles études, ou bien, vous devez en dispenser l'enseignement gratuitement à qui voudra en profiter. Ne vous ont-elles pas déjà valu les richesses d'un Mégabyse?
A EUPHRATE
Vous avez parcouru tous les pays. Depuis la Syrie jusqu'en Italie. Couvert de manteaux magnifiques et comme on dit de manteaux de roi. Autrefois. Vous aviez un manteau de philosophe, une barbe blanche et longue et, c'était tout. Comment se fait-il donc que maintenant vous nous reveniez avec un vaisseau chargé d'or, d'argent, de vases de toute espèce, de riches étoffes, de tous les attributs du luxe, du faste, de la vanité, de la folie ? Quelle est cette cargaison, quel est ce nouveau genre de marchandises? Zénon, lui, était un simple marchand de fruits.
A EUPHRATE
Il faudrait peu de choses à vos enfants s'ils étaient les enfants d'un philosophe. Vous devriez, en conséquence, ne songer à acquérir que le nécessaire et surtout ne pas chercher ce que l'on n'acquiert qu'au prix de la considération. Mais puisqu'il n'est plus temps de revenir sur ce qui est fait, au moins devriez-vous être tout disposé à répandre autour de vous un peu de vos richesses: n'avez-vous pas des concitoyens, des amis ?
A EUPHRATE
La doctrine du plaisir n'a plus besoin de défenseur issu des jardins d'Épicure. ni de son école: ne la voyons-nous pas tout à fait accepter par le Portique? Peut-être allez-vous me contredire et m'opposer tes discours et les sentences de Chrysippe, mais je lis sur les registres de l'empereur: Euphrate a reçu tant et, plus loin: Euphrate a reçu tant. Épicure ne recevait pas ainsi.
A EUPHRATE
J'ai demandé à des riches s'ils n'avaient pas de soucis. "
Comment n'en aurions-nous point", me dirent-ils.
Et "d'où viennent donc vos soucis ?"
"De nos richesses."
Euphrate, je vous plains, car vous venez de vous enrichir.
A EUPHRATE
Quand vous vous serez hâté de venir décharger votre vaisseau à Egées, il vous faudra bien vite repartir pour l'Italie et recommencer de faire la cour aux malades, aux vieillards, aux vieilles femmes, aux orphelins. aux riches. aux voluptueux aux Midas, aux Geta. Il faut tout remuer quand on a de si bonnes marchandises à débiter. Ah ! que ne puis-je percer votre vaisseau dans la demeure de Thémis !
A EUPHRATE
Peut-être allez-vous me mettre en accusation. A la bonne heure ! Enhardissez-vous donc; vous n'avez pas à être embarrassé, vous n'avez qu'à répéter ce qui se dit tous les jours: "Apollonius ne se rend jamais aux bains."C'est qu'il ne sort jamais de sa demeure et garde les pieds purs de toute souillure. "On ne voit jamais bouger une partie de son corps." Mais son âme est toujours en mouvement. "Il porte les cheveux longs. "Il agit en Grec, parce qu'il est Grec et non en Barbare. "Il porte une robe de lin. " Oui et c'est ce qu'il y a de plus pur parmi les substances sacrées.
"Il fait de la divination". C'est que les choses inconnues sont plus nombreuses que les autres et, qu'il n'y a pas moyen de connaître autrement l'avenir. "Mais cela ne convient pas à un philosophe. Cela convient bien à un Dieu. "Il guérit les maladies et apaise les passions. "C'est une accusation qui lui est commune avec Esculape. "Il dit être le seul qui se nourrisse véritablement. "Oui; les autres dévorent. "Ses discours sont brefs et sont tout de suite terminés." C'est qu'il est capable de garder le silence. "Il s'abstient de viandes." C'est par là qu'il est homme.
Si vous dites que tels sont vos chefs d'accusation, Euphrate, peut-être, ajouterez-vous celui-ci: "Si Apollonius avait quelque mérite, il aurait reçu, comme moi, de l'argent, des biens, un rang dans la cité. "Mais, c'est précisément s'il avait du mérite qu'il ne devait pas recevoir". "Ne devait-il pas recevoir tout cela par égard pour sa patrie? "Elle n'est pas sa patrie, la ville qui ne sait pas ce qu'elle possède.
A DION
Si vous voulez charmer les oreilles, mieux vaut jouer de la flûte ou de la lyre que de faire des discours. Voilà quels sont les instruments du plaisir et l'art de donner du plaisir s'appelle la musique. Le discours a pour but de découvrir la vérité. Voilà ce qui doit être l'objet de vos actions, de vos écrits, de vos paroles, si du moins, c'est pour cela que vous êtes philosophe.
A DION
Certaines personnes désirent savoir pour quelles raisons j'ai cessé de parler, de philosopher en public. Que ceux qui s'intéressent à cela apprennent une chose: c'est que tout discours qui ne s'adresse pas à un homme, en particulier, est sans action. Parler dans d'autres conditions, c'est parler par amour de la gloire.
A EUPHRATE
Platon a dit: La vertu ne connaît pas de maître. Quiconque n'honore pas ce précepte et, au lieu d'être heureux d'y conformer sa vie, se laisse corrompre par les richesses, se donne par cela même une foule de maîtres.
A EUPHRATE
Il convient, selon vous, d'appeler mages les philosophes qui procèdent de Pythagore et, aussi ceux qui procèdent d'Orphée. Eh bien! moi, je dis qu'il convient d'appeler mages ceux qui procèdent de Jupiter, s'ils veulent être justes et divins.
A EUPHRATE
Héraclite, le physicien, a dit que l'homme est naturellement déraisonnable. Si cela est vrai, selon moi, cela est vrai, tout homme qui se repaît d'une vaine gloire doit, de honte se voiler la face.
AU SOPHISTE SCOPELIANUS
Il existe en tout cinq genres littéraires en prose: le genre philosophique, le genre historique, le genre judiciaire, le genre épistolaire et le genre des mémoires. Tel est l'ordre dans lequel ils se présentent selon les caractères de chaque genre. Mais, pour chacun, le premier est celui qui est le plus conforme à ses facultés ou à sa nature; le second, pour celui qui en est dépourvu, consiste dans l'imitation des facultés supérieures que donne la nature. Mais, ces facultés sont bien difficiles à atteindre par l'imitation; de sorte que le caractère qui convient le mieux à chacun est son propre caractère, car il est le plus durable.
A LESBONAX
Il faut dans la pauvreté être un homme de cœur et dans la richesse être un homme.
A CRITON
Pythagore a dit que la médecine est le plus divin des arts. Si la médecine est l'art le plus divin, il faut que le médecin s'occupe de l'âme en même temps que du corps. Comment un être serait-il sain, si la partie de lui-même qui est la plus importante était malade ?
AUX HELLANOCIDES ET AUX ELEENS
Vous voulez que j'assiste aux jeux Olympiques et, vous m'avez dépêché à ce sujet des députés. Pour ma part, je n'assisterais pas au spectacle de luttes corporelles si, en négligeant de venir, je ne négligeais la lutte bien plus belle de la vertu.
AUX PELOPONESIENS
Avant l'installation des jeux Olympiques, vous étiez ennemis; depuis, vous n'êtes pas amis.
AUX SACRIFICATEURS D'OLYMPIE
Les Dieux n'ont pas besoin de sacrifices. Que faut-il donc faire pour leur être agréable ? Il faut, si je ne m'abuse, chercher à acquérir la sagesse divine et rendre, autant que faire se peut, des services à ceux qui le méritent. Voilà ce qu'aiment les Dieux. Les impies eux-mêmes peuvent faire des sacrifices.
AUX PRÊTRES DE DELPHES
Les prêtres souillent de sang les autels et, l'on s'étonne parfois de ce que les villes soient malheureuses, lorsqu'elles font tout pour être frappées de grandes calamités, o folie! Héraclite était un sage; mais lui-même ne conseillait pas aux Éphésiens d'effacer avec de la boue les tâches de boue.
AU ROI DES SCYTHES
Zamolxis était un homme vertueux et un philosophe; Pythagore avait été son maître. Si à son époque, les Romains avaient été aussi puissants qu'aujourd'hui, il eût recherché leur amitié. Si vous voulez combattre et lutter pour la liberté, faites-vous philosophe, ce qui signifie homme libre.
A UN LÉGISLATEUR
Les fêtes amènent les maladies. C'est un repos pour les corps fatigués, mais une occasion de se charger le ventre.
A DES PROCONSULS ROMAINS
Vous jouissiez d'un pouvoir souverain. Si vous savez commander, pourquoi, sous votre autorité, les villes déclinent-elles ? Si vous ne savez pas, il eût fallu apprendre avant de commander.
A DES PROCONSULS D'ASIE
Quand des arbres sauvages poussent pour le mal des hommes, à quoi sert de couper les branches, si on laisse subsister les racines ?
AUX SECRÉTAIRES DE LA VILLE D'ÉPHÈSE
Des statues, des peintures, des promenades, des théâtres, tout cela ne sert à rien dans une ville si l'esprit n'y domine et si la loi n'y règne. Toutes ces choses peuvent inspirer l'esprit et la loi, mais elles ne sont ni l'esprit ni la loi.
A HESTIEE
Chez nous, rien n'est plus opposé que la vertu à la richesse et, la richesse à la vertu. Chacune d'elles grandit quand l'autre diminue, et diminue quand l'autre grandit. Comment donc pourraient-elles coexister chez le même homme ? Il n'y a que les insensés pour croire cette union possible, les insensés pour qui, richesse est synonyme de vertu. Faites qu'on ne se trompe pas ainsi autour de vous sur mon compte et, ne me laissez pas donner le titre de riche plutôt que celui de philosophe. Je me sentirais déshonoré si l'on croyait que je voyage pour m'enrichir lorsque certains négligent les richesses pour laisser un nom après eux, et sans même s'attacher à la vertu.
AUX HABITANTS DE SARDES
Les noms mêmes de vos classes sont affreux: les Goddares, les Xyrisituares ! Voilà les titres que, dès leurs naissances, vous donnez à vos enfants, et vous vous estimez heureux d'en être dignes.
AUX HABITANTS DE SARDES
Ne croyez pas que vos serviteurs vous soient dévoués. Comment le seraient-ils ? D'abord ce sont des serviteurs; ensuite, la plupart d'entre eux appartiennent aux classes opposées. Car eux aussi ont leur généalogie.
AUX PLATONICIENS
Si l'on offre de l'argent à Apollonius, et qu'on lui paraisse estimable, il ne fera pas difficulté de l'accepter, pour peu qu'il en ait besoin. Mais un salaire pour ce qu'il enseigne, jamais, même dans le besoin, il ne l'acceptera.
A CEUX QUI SE CROIENT SAGES
Vous dites que vous êtes de mes disciples? Eh bien ! ajoutez que vous vous tenez chez vous, que vous n'allez jamais aux Thermes, que vous ne tuez pas d'animaux, que vous ne mangez pas de viande, que vous êtes libre de toute passion, de l'envie, de la malignité, de la haine, de la calomnie, du ressentiment, qu'enfin, vous êtes du nombre des hommes libres. N'allez pas faire comme ceux qui par des discours mensongers, font croire qu'ils vivent d'une manière, alors qu'ils vivent d'une manière opposée.
A EUPHRATE
Le savant Pythagore était de la race des Dieux, mais vous, vous me semblez bien loin de la philosophie, de la véritable science. Sans cela vous ne diriez pas de mal de Pythagore, et vous ne haïriez pas ceux qui s'efforcent de marcher sur ses traces. Croyez-moi, vous devriez faire autre chose. Car, la philosophie, vous l'avez manquée, et vous ne l'avez pas plus atteinte que Pandore n'atteignît Ménélas lors de la rupture de la trêve.
A EUPHRATE
Qu'on aille trouver un pythagoricien, quels avantages et combien d'avantages en retirera-t-on ? Je vais vous les indiquer: la science du législateur, la géométrie, l'astronomie, l'arithmétique, la science de l'harmonie, la musique, la médecine et tous les divins secrets de la divination.
Ce n'est pas tout, en voici d'autres encore, plus considérables: un grand esprit, un grand cœur, de la majesté, de la constance, une bonne renommée, la connaissance des Dieux, et non des opinions sur les Dieux, la croyance raisonnée et non superstitieuse dans les démons. L'amour des uns comme des autres, le contentement de soi-même, la persévérance, la frugalité, l'art d'avoir peu de besoins, la vigueur des sens, l'agilité, la respiration facile, un bon teint, une bonne santé, un esprit tranquille, enfin l'immortalité! Veuillez maintenant me dire, que reçoivent de vous ceux qui vous ont vu. Serait-ce la vertu que vous possédez ?
Consolations à Valérius
Personne ne meurt, si ce n'est en apparence, de même que personne ne naît si ce n'est en apparence. En effet, le passage de l'essence à la substance, voilà ce que l'on a appelé naître; et ce que l'on a appelé mourir, c'est au contraire, le passage de la substance à l'essence.
Rien ne naît, rien ne meurt en réalité: mais tout paraît d'abord pour devenir ensuite invisible; ce premier effet est produit par la densité de la matière, le second par la subtilité de l'essence qui reste toujours la même, mais qui est tantôt en mouvement, tantôt au repos. Elle a cela de propre dans son changement d'état, que ce changement ne vient pas de l'extérieur: le tout se subdivise en ses parties, ou les parties se réunissent en un tout, l'ensemble est toujours un. Quelqu'un dira peut-être: Qu'est-ce qu'une chose qui est tantôt visible, tantôt invisible, qui se compose des mêmes éléments ou d'éléments différents? On peut répondre: telle est la nature des choses ici-bas que, lorsqu'elles sont massées, elles paraissent en raison de résistance de leur masse; au contraire, lorsqu'elles sont espacées, leur subtilité les rend invisibles; la matière est nécessairement renfermée ou répandue hors du vase éternel qui la contient, mais elle ne naît, ni ne meurt.
Comment donc une erreur aussi grossière que celle-ci a-t-elle subsisté si longtemps? C'est que certaines personnes s'imaginent avoir été actives alors qu'elles ont été passives: elles ne savent pas que les parents sont les moyens et non les causes de ce qu'on appelle la naissance des enfants, comme la terre fait sortir de son sein les plantes, mais ne les produit pas. Ce ne sont pas les individus visibles qui se modifient, mais la substance universelle qui se modifie en chacun d'eux.
Et cette substance, quel autre nom lui donner que celui de substance première? C'est elle seule qui est et devient, dont les modifications sont infinies, c'est le Dieu éternel dont on oublie à tort le nom et le visage pour ne voir que les noms et les visages de chaque individu. Mais ce n'est rien encore. On pleure lorsqu'un individu devient dieu, non par un changement de nature, mais par un changement d'état. Eu égard à la vérité, il ne faut pas déplorer la mort, mais au contraire, l'honorer et la vénérer. Or quelle est la marque d'honneur la plus convenable et la plus digne? C'est de laisser à Dieu ceux qui sont entrés dans son sein et, de commander aux hommes qui vous sont confiés, ainsi que vous le faisiez auparavant.
Ce serait une honte pour vous si, le temps et, non le raisonnement, vous rendait plus ferme: car le temps efface les chagrins, même ceux des moins philosophes.
Ce qu'il y a de plus illustre sur la terre, c'est un grand pouvoir; et, parmi ceux qui jouissent d'un grand pouvoir, le plus recommandable est celui qui se commande à lui-même, en premier est-il conforme au respect qu'on doit à Dieu de se plaindre de la volonté de Dieu ? S'il y a un ordre dans l'univers (or, sans conteste, il y en a un) et si, cet ordre est réglé par Dieu, le juste ne désirera pas les bonheurs qu'il n'a pas: un tel désir découle d'une préoccupation égoïste et contraire à l'ordre; mais il estimera comme un bonheur tout ce qui lui arrivera.
Avancez dans la sagesse et, songez à guérir votre âme: rendez la justice et corrigez les coupables; tout cela vous fera oublier vos larmes.
Vous ne devez pas penser à vous avant de penser au public: c'est le contraire que vous devez faire. Quels sujets de consolation n'avez-vous pas! Tout le peuple a pleuré avec vous votre fils. Ne ferez-vous pas, à votre tour, quelque chose pour le peuple? Ce que vous devez faire pour lui, c'est de ne pas aller plue loin dans votre douleur et, d'y mettre fin avant lui.
Vous dites n'avoir pas d'amis; mais. il vous reste un fils. Et, celui que vous croyez avoir perdu, ne vous reste-t-il pas? Il vous reste dira tout homme sensé.
En effet, ce qui est ne saurait périr; car ce qui est doit être toujours; ou bien il faut croire que le non-être puisse passer à l'être. Comment cela se pourrait-il, alors que l'être ne passe point au non-être.
Ce n'est pas tout. Un autre vous dira que vous manquez au respect de Dieu et, que vous êtes injuste. Oui, vous manquez au respect de Dieu et, vous êtes injuste envers votre fils ou, plutôt vous manquez de respect envers lui.
Voulez-vous savoir ce qu'est la mort? Faites-moi périr aussitôt après le dernier mot que je prononce: à l'instant même privé de mon enveloppe matérielle, je suis plus puissant que vous.
Vous avez pour vous consoler le temps, et une femme sérieuse qui vous aime, vous avez également tous les biens de la vie. C'est à vous de demander le reste à vous-même. Un ancien Romain afin de sauver la loi et le respect du commandement, mit son fils à mort. Il le fit, ayant une couronne sur la tête
Cinq cents villes sont soumises à votre empire, vous êtes le plus illustre des Romains; et pourtant, vous vous mettez dans un état à ne pouvoir bien administrer votre maison, bien loin de pouvoir gouverner des villes et des peuples. Si Apollonius était auprès de vous, il persuaderait Phabulla même de cesser de pleurer.
AUX ÉPHÉSIENS DU TEMPLE DE DIANE
Vous avez conservé tous les rites des sacrifices, tout le faste de la royauté. Comme banqueteurs et joyeux convives, vous êtes irréprochables: mais que de reproches n'a-t-on pas à formuler à votre égard, en tant que voisins de la déesse, nuit et jour ? N'est-ce pas de votre milieu que sortent tous les filous, les brigands, les marchands d'esclaves, tous les hommes injustes et impies? Le temple est un repaire de voleurs.
AUX ÉPHÉSIENS DU TEMPLE DE DIANE
Le temple est ouvert à ceux qui sacrifient, qui prient, qui chantent des hymnes, aux suppliants, aux Grecs, aux Barbares, aux hommes libres, aux esclaves. Voilà une loi merveilleusement divine. J'y reconnais les attributs de Jupiter et de Latone. Plût aux Dieux qu'il n'y en eût pas d'autres !
A HESTIE
Mon père Apollonius avait trois Ménodotes parmi ses ancêtres: vous voulez d'emblée vous nommer Lucretius ou Lupercus, sans que ces noms figurent chez vos ancêtres. Si vous tenez pour honteux le nom de quelqu'un, du moins ne portez pas sur vos traits sa ressemblance.
A IARCHAS ET AUX SAGES INDIENS
J'en jure par l'eau de Tantale, à laquelle vous avez bien voulu m'initier.
A EUPHRATE
Les hommes les plus sages sont les plus brefs dans leurs discours. Si les bavards souffraient ce qu'ils font souffrir aux autres, ils ne parleraient pas tant.
A SES DISCIPLES
Simonide a dit qu'il ne s'était jamais repenti de s'être tu, mais souvent d'avoir parlé.
A SES DISCIPLES
La loquacité fait commettre bien des imprudences, le silence ne compromet jamais.
A ARISTOCLES
La colère est une affection de l'âme qui, si elle n'est pas soignée, dégénère en une maladie du corps.
A SATYRUS
La plupart des hommes sont disposés à s'excuser de leurs fautes et, à se porter accusateurs de celles des autres.
A DENYS
Il est inappréciable, avant les épreuves de l'adversité, de connaître toutes les ressources de la tranquillité d'esprit.
A NUMENIUS
Quand nous perdons des amis, il ne faut pas les pleurer bruyamment, mais nous souvenir que nous avons passé avec eux la plus agréable partie de notre existence.
A UN INCONNU
La vie est courte pour l'homme heureux; pour celui qui vit dans le malheur, elle est bien longue.