Philosophes des Lumières
Pour résumer la philosophie des Lumières, on peut dire qu'elle repose sur les valeurs de liberté, de tolérance et de justice. Ce mouvement de la pensée du XVIIIe siècle trouve ses racines dans la raison et les sciences. Les principes ne doivent pas être établis sur des a priori mais être issus d'une démarche utilisant les méthodes scientifiques. Les philosophes des Lumières avaient donc tous pour but d'éclairer, d'où leur nom, l'esprit humain et la pensée de leurs contemporains par la raison.
Cependant, leurs idées différaient sur certains points.
Dans le domaine social, à travers leurs voyages et leurs relations, les philosophes découvrent des manières de vivre et des modèles sociaux différents (ex : voyages de Voltaire et en Grande Bretagne où règne une monarchie constitutionnelle, correspondances de Denis Diderot avec Catherine II de Russie). Dans ce domaine, le but des philosophes est principalement le bonheur de l'homme, qui nécessite le progrès, par la lutte contre le fanatisme et l'ignorance.
Les philosophes des Lumières veulent effacer les discriminations et les inégalités pour une justice plus équitable et dénoncent les privilèges de la noblesse. Une valeur importante est donc le respect de la personne humaine. Issus pour la plupart de la haute bourgeoisie ou de la noblesse, ils sont favorables à la liberté de commerce pour améliorer la production agricole et l'économie.
En politique, les philosophes dénoncent le pouvoir absolu (par exemple les lettres de cachet grâce auxquelles le roi peut faire embastiller n'importe qui, même sans raison) et la monarchie quand elle est de droit divin (donc l'alliance Trône-Autel). Ils pensent que l'on doit gouverner « par la raison et en vue du bien public ».
Domaine religieux
Dans le domaine religieux, les philosophes critiquent les dogmes et les rites qui, selon eux, vont à l'encontre de la raison. Ils dénoncent le fanatisme et la prétention de la religion de tout expliquer. Ils prônent la tolérance religieuse. Ils stigmatisent également le pouvoir de l'Église et l'accusent de cautionner la guerre.
Leur conception de l'homme est radicalement matérialiste : ils considèrent que l'homme est, comme les autres animaux, une machine, certes complexe, mais dont tous les mécanismes finiront par être expliqués par la science. Ils nient ainsi que l'homme ait une âme. Cette critique de la religion est à l'origine de nombreuses citations de Voltaire, anti-juives, anti-chrétiennes et anti-musulmanes.
Les idées des Lumières et leur conception de l'homme et de la société ont inspiré les bourgeois cultivés qui ont mené la Révolution française. Les régimes politiques qui suivent la Révolution (monarchie constitutionnelle, république) sont issus de leurs réflexions. Ces idées ont permis l'abolition de la torture (par Louis XVI en 1780 et 1788) et une plus grande équité dans la société française puis, à terme, à l'abolition de l'esclavage (1848).
L'application violente des principes des Lumières ont également conduit au régime de la Terreur pendant lequel ont été commises des dizaines de milliers d'exécutions arbitraires, d'hommes, femmes et enfants qui ne partageaient pas l'idéal révolutionnaire. Leurs idées anti-religieuses ont mené à une tentative d’éradiquer l’Église et le christianisme dans son ensemble, au nom d'une conception matérialiste de l'homme.
Les Lumières, pour faire passer leurs idées, ont utilisé tous les genres littéraires, en y ajoutant l'ironie la plupart du temps :
» Le théâtre a été utilisé par Beaumarchais, dans les noces de Figaro, où il critique la liberté d'expression et la société de son époque.
» Le conte philosophique est un des genres préférés de Voltaire. Dans ce genre, l'auteur met en scène un personnage naïf mais doué de bon sens, qui découvre la vie et le monde et dont la pensée évolue. On peut citer Candide mais aussi Micromégas, Zadig, l'Ingénu et Balouc.
» Le dictionnaire a été utilisé par Voltaire (Dictionnaire Philosophique Portatif) et bien sûr Denis Diderot et D'Alembert avec leur Encyclopédie (dictionnaire qui aborde et détaille tous les sujets).
» Dans le genre épistolaire, donc le roman par lettres, Voltaire à écrit son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, Montesquieu les Lettres persanes (roman épistolaire qui critique la société française et son organisation), Denis Diderot sa Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient et Jean-Jacques Rousseau, bien qu'il condamne ce genre, la nouvelle Héloïse, qui propose un idéal de vie naturel.
» L'essai le plus célèbre est celui de Montesquieu, de l'Esprit des lois.
» Le roman sentimental a été adopté par Denis Diderot pour La religieuse, qui est une critique de mœurs.
» En poésie, on peut citer le Poème sur le désastre de Lisbonne, en prose, de Voltaire.
» Le pamphlet De l'horrible danger de la lecture, qui dénonce la censure, a été écrit par Voltaire.
» Les romans de Denis Diderot sont le neveu de Rameau (un roman-dialogue qui parle des problèmes moraux, sociaux et esthétiques de son époque) et Jacques le fataliste (où un valet et son maître racontent leurs différentes aventures : c'est un roman de mœurs).
Les philosophes
Les principaux philosophes des Lumières qui ont écrit en langue française furent :
Et aussi :
Voltaire et Rousseau reposent maintenant au Panthéon, à Paris.
À l'étranger, on peut citer notamment John Locke, David Hume et Adam Smith en Grande Bretagne, Emmanuel Kant et Gotthold Ephraim Lessing en Allemagne.
Anecdote
La célèbre citation de Voltaire :
« Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous puissiez le dire. » est en fait apocryphe : elle est issue du livre The Friends of Voltaire d'Evelyn Beatrice Hall (1906) et où elle est placée improprement entre guillemets.
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Pour résumer la philosophie des Lumières, on peut dire qu'elle repose sur les valeurs de liberté, de tolérance et de justice. Ce mouvement de la pensée du XVIIIe siècle trouve ses racines dans la raison et les sciences. Les principes ne doivent pas être établis sur des a priori mais être issus d'une démarche utilisant les méthodes scientifiques. Les philosophes des Lumières avaient donc tous pour but d'éclairer, d'où leur nom, l'esprit humain et la pensée de leurs contemporains par la raison.
Cependant, leurs idées différaient sur certains points.
Dans le domaine social, à travers leurs voyages et leurs relations, les philosophes découvrent des manières de vivre et des modèles sociaux différents (ex : voyages de Voltaire et en Grande Bretagne où règne une monarchie constitutionnelle, correspondances de Denis Diderot avec Catherine II de Russie). Dans ce domaine, le but des philosophes est principalement le bonheur de l'homme, qui nécessite le progrès, par la lutte contre le fanatisme et l'ignorance.
Les philosophes des Lumières veulent effacer les discriminations et les inégalités pour une justice plus équitable et dénoncent les privilèges de la noblesse. Une valeur importante est donc le respect de la personne humaine. Issus pour la plupart de la haute bourgeoisie ou de la noblesse, ils sont favorables à la liberté de commerce pour améliorer la production agricole et l'économie.
- Voltaire dénonce en particulier la torture, l'esclavage et la peine de mort, dans son Dictionnaire Philosophique. Pour lui, il faut organiser la vie sociale selon les vraies valeurs terrestres, c'est-à-dire la propriété et la liberté humaine qui permettent le progrès. Il combat l'oppression intellectuelle et morale, en particulier la justice expéditive pour raison d'État.
- Pour Denis Diderot, la bourgeoisie doit développer le commerce, source de progrès pour tous. Grâce à l'Encyclopédie, il veut susciter la curiosité et vulgariser les connaissances. L'Encyclopédie est un recueil de 71 818 articles, répartis en 17 volumes. Cette œuvre, vendue à 25 000 exemplaires avant 1789, est un triomphe de la raison et du progrès pour permettre le bonheur humain. Denis Diderot conseille à Catherine II de Russie une conception démocratique de l'instruction et il défend également l'idée de l'égalité devant l'impôt.
- Jean-Jacques Rousseau, quant à lui, est opposé à Voltaire : il méprise la société riche et corrompue. Pour lui, la société de son temps, inégalitaire, dénature l'homme. Il a cependant des idées utopiques : il prône une éducation basée sur la sensibilité naturelle de l'enfant, l'instinct de celui-ci devant le guider dans son évolution affective, intellectuelle et morale.
- Pour Montesquieu, l'ordre social doit être basé sur les lois qui dirigent la nature. Pour lui, la liberté est un droit naturel. Sociologue avant son temps, il utilise une méthode scientifique pour analyser la société. Dans les Lettres persanes, il met en évidence les défauts de la société française.
En politique, les philosophes dénoncent le pouvoir absolu (par exemple les lettres de cachet grâce auxquelles le roi peut faire embastiller n'importe qui, même sans raison) et la monarchie quand elle est de droit divin (donc l'alliance Trône-Autel). Ils pensent que l'on doit gouverner « par la raison et en vue du bien public ».
- Voltaire est favorable à une royauté éclairée, séparée de la religion ; un pouvoir appuyé sur la bourgeoisie et garant du progrès matériel et de l'ordre social.
- Denis Diderot veut un régime royal mais tempéré par un parlement (comme en Grande Bretagne, c'est-à-dire un « despotisme éclairé ». Il s'oppose violemment à toute forme d'absolutisme et de tyrannie.
- Jean-Jacques Rousseau a des idées plus démocratiques : dans Le Contrat social, il exprime ses principes politiques : autorité d'un peuple souverain qui peut changer ses lois et gouvernants. La loi a autorité et doit être l'expression de la volonté générale. Elle n'est acceptable que si elle est unanime et garantit la liberté individuelle. Il rejette le despotisme et toute autorité d'un homme sur les autres.
- Montesquieu, dans l'Esprit des Lois, sépare les trois pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire). Il souhaite qu'un « intermédiaire », c'est-à-dire un parlement, soit le représentant de la nation. Selon lui, « le despotisme repose sur la crainte, la monarchie sur l'honneur, et la République sur la vertu ».
Domaine religieux
Dans le domaine religieux, les philosophes critiquent les dogmes et les rites qui, selon eux, vont à l'encontre de la raison. Ils dénoncent le fanatisme et la prétention de la religion de tout expliquer. Ils prônent la tolérance religieuse. Ils stigmatisent également le pouvoir de l'Église et l'accusent de cautionner la guerre.
Leur conception de l'homme est radicalement matérialiste : ils considèrent que l'homme est, comme les autres animaux, une machine, certes complexe, mais dont tous les mécanismes finiront par être expliqués par la science. Ils nient ainsi que l'homme ait une âme. Cette critique de la religion est à l'origine de nombreuses citations de Voltaire, anti-juives, anti-chrétiennes et anti-musulmanes.
- Voltaire est déiste : pour lui, le salut est dans l'action pour le Bien. Il croit en un Dieu (le « Grand Horloger »), au commencement de toute chose mais dénonce les croisades et la Saint-Barthélémy. Sa pensée est contre la foule des idées oppressives : il ne veut pas que la religion soit un système ou une théorie. Voltaire ne croit pas en une religion qui imposerait des rites, des dogmes ou des prêtres, religion qu'il critique ouvertement dans Candide. Il défend donc une religion de tolérance, « naturelle ». Il prend la défense de Calas, un protestant condamné à mort par intolérance et obtient sa réhabilitation mais ne réussit pas à obtenir celle du chevalier de la Barre, injustement accusé de blasphème (qui n'est pas puni de mort à l'époque). Sa devise est « écrasons l'Infâme », c'est-à-dire la superstition et toutes les formes de fanatisme.
- Jean-Jacques Rousseau, lui, est théiste. Dans le Rêve de D'Alembert, il pense que la croyance en Dieu est inscrite dans le cœur de l'homme et dans sa conscience que l'on doit suivre pour connaître le bien et le mal. Il a donc pour valeurs la providence et la morale du cœur.
- Denis Diderot, à l'inverse, est athée. Sa doctrine est hostile à une révélation ou à la providence. Il se base sur le matérialisme. Pour lui, ce que l'on nomme métaphysique et morale n'est qu'une invention humaine dictée par nos sens. Son Encyclopédie est d'ailleurs une arme contre la foi qu'il critique par des articles cachés, par exemple l'article « Siako » qui ridiculise le Pape et « Ypaini » qui montre la messe comme un rite païen. Dans le Supplément au voyage de Bougainville, les Tahitiens sont des bons sauvages et leur instinct leur permet de vivre dans un bonheur paisible. Ne remplace-t-il pas un mythe par un autre ?
Les idées des Lumières et leur conception de l'homme et de la société ont inspiré les bourgeois cultivés qui ont mené la Révolution française. Les régimes politiques qui suivent la Révolution (monarchie constitutionnelle, république) sont issus de leurs réflexions. Ces idées ont permis l'abolition de la torture (par Louis XVI en 1780 et 1788) et une plus grande équité dans la société française puis, à terme, à l'abolition de l'esclavage (1848).
L'application violente des principes des Lumières ont également conduit au régime de la Terreur pendant lequel ont été commises des dizaines de milliers d'exécutions arbitraires, d'hommes, femmes et enfants qui ne partageaient pas l'idéal révolutionnaire. Leurs idées anti-religieuses ont mené à une tentative d’éradiquer l’Église et le christianisme dans son ensemble, au nom d'une conception matérialiste de l'homme.
Les Lumières, pour faire passer leurs idées, ont utilisé tous les genres littéraires, en y ajoutant l'ironie la plupart du temps :
» Le théâtre a été utilisé par Beaumarchais, dans les noces de Figaro, où il critique la liberté d'expression et la société de son époque.
» Le conte philosophique est un des genres préférés de Voltaire. Dans ce genre, l'auteur met en scène un personnage naïf mais doué de bon sens, qui découvre la vie et le monde et dont la pensée évolue. On peut citer Candide mais aussi Micromégas, Zadig, l'Ingénu et Balouc.
» Le dictionnaire a été utilisé par Voltaire (Dictionnaire Philosophique Portatif) et bien sûr Denis Diderot et D'Alembert avec leur Encyclopédie (dictionnaire qui aborde et détaille tous les sujets).
» Dans le genre épistolaire, donc le roman par lettres, Voltaire à écrit son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, Montesquieu les Lettres persanes (roman épistolaire qui critique la société française et son organisation), Denis Diderot sa Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient et Jean-Jacques Rousseau, bien qu'il condamne ce genre, la nouvelle Héloïse, qui propose un idéal de vie naturel.
» L'essai le plus célèbre est celui de Montesquieu, de l'Esprit des lois.
» Le roman sentimental a été adopté par Denis Diderot pour La religieuse, qui est une critique de mœurs.
» En poésie, on peut citer le Poème sur le désastre de Lisbonne, en prose, de Voltaire.
» Le pamphlet De l'horrible danger de la lecture, qui dénonce la censure, a été écrit par Voltaire.
» Les romans de Denis Diderot sont le neveu de Rameau (un roman-dialogue qui parle des problèmes moraux, sociaux et esthétiques de son époque) et Jacques le fataliste (où un valet et son maître racontent leurs différentes aventures : c'est un roman de mœurs).
Les philosophes
Les principaux philosophes des Lumières qui ont écrit en langue française furent :
Biographie de Voltaire
Écrivain et philosophe français né le 21 novembre 1694 à Paris ; décédé le 30 mai 1778 à Paris.
De son vrai nom François-Marie Arouet, il voyage en Grande Bretagne et s'engage, par ses écrits et ses implications judiciaires, au service de la liberté de penser, de la justice et de l'égalité. Il est cependant controversé en raison de son mépris pour le peuple et plusieurs écrits racistes.
Biographie de Montesquieu
Philosophe, écrivain, penseur politique français né le 18 janvier 1689 à La Brède (Gironde) ; décédé le 10 février 1755 à Paris.
De son vrai nom Charles-Louis de Secondat, il s'est intéressé aux sciences et à l'étude de la société. Après un voyage en Grande Bretagne, où il observe la monarchie constitutionnelle, il écrit plusieurs ouvrages sur l'organisation politique et sociale des États et sur la séparation des pouvoirs.
Biographie de Denis Diderot
Écrivain, philosophe et encyclopédiste français né le 5 octobre 1713 à Langres (Haute-Marne) ; décédé le 31 juillet 1784 à Paris.
D'abord destiné à devenir prêtre, Diderot étudie la philosophie et la théologie à la Sorbonne. Il consacre vingt ans de sa vie à la rédaction de l'Encyclopédie. Ami de l'impératrice Catherine II de Russie, il a voyagé jusqu'à Saint-Pétersbourg, en passant par l'Allemagne et la Pologne, pour la rencontrer.
Biographie de Jean-Jacques Rousseau
Philosophe, écrivain, musicien et botaniste genevois né le 28 juin 1712 à Genève ; décédé le 2 juillet 1778 à Ermenonville.
Né à Genève, Rousseau a beaucoup voyagé, notamment en France et en Grande Bretagne. Il a travaillé sur des sujets très divers, de la musique à la botanique, mais surtout sur l'homme, la société ainsi que sur l'éducation. Ses idées ont considérablement influencé la révolution française.
Biographie de D'Alembert
Mathématicien, philosophe et encyclopédiste français né le 16 novembre 1717 à Paris ; décédé le 29 octobre 1783 à Paris.
Enfant abandonné, il recevra le nom de Jean le Rond qu'il remplacera lui-même par Daremberg puis D'Alembert. Ses premiers travaux portent sur les mathématiques, l'astronomie et la physique. Après sa rencontre avec Diderot, il s'impliquera considérablement dans la rédaction de l'Encyclopédie et sera élu à l'Académie française.
Et aussi :
- Nicolas de Condorcet (1743-1794, philosophe et mathématicien)
- Bernard Le Bouyer de Fontenelle (1657-1757, écrivain)
- Buffon (1707-1788, mathématicien, biologiste et écrivain)
Voltaire et Rousseau reposent maintenant au Panthéon, à Paris.
À l'étranger, on peut citer notamment John Locke, David Hume et Adam Smith en Grande Bretagne, Emmanuel Kant et Gotthold Ephraim Lessing en Allemagne.
Anecdote
La célèbre citation de Voltaire :
« Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous puissiez le dire. » est en fait apocryphe : elle est issue du livre The Friends of Voltaire d'Evelyn Beatrice Hall (1906) et où elle est placée improprement entre guillemets.
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