Histoire de la Philosophie
-423
Aristophane s’attaque à Socrate
En 423 avant J.-C., Aristophane, connu pour ses comédies satiriques, compose « Les Nuées ». Dans cette pièce, il s’attaque aux sophistes et plus particulièrement à Socrate, dont l’un des personnages porte le nom. Platon vengera son maître à penser en -385 dans « Le Banquet ». Il y décrira un homme ridicule, du nom d’Aristophane, qui est pris de hoquet dès qu’il veut parler. Socrate n’est pas la seule victime d’Aristophane puisque ce dernier s’attaquera également à Euripide dans « Thesmophories » en -411 et les « Grenouilles » -405.
-399
Socrate boit la ciguë
Condamné pour impiété et corruption de la jeunesse, Socrate boit la ciguë après avoir passé ses dernières heures à disserter avec ses amis. Interdit d’enseignement sous le Régime des Trente, Socrate s’était attiré la haine en remettant en cause certaines traditions religieuses. Lors de sa condamnation, il eu la possibilité de proposer une peine alternative à la mort afin de laisser ses juges choisir laquelle serait la plus appropriée. Refusant de compromettre ses idées, il demanda à être honoré par la cité. De même, il n’acceptera pas de s’enfuir, jugeant la soumission à la loi comme un fondement de la justice. Considéré comme le père de la philosophie, Socrate sera rapidement réhabilité et honoré après sa mort tandis que ses accusateurs seront exilés. Sa pensée et son acceptation de la mort au nom de la loi marqueront les esprits pendant des siècles.
-388
Platon se rend auprès de Denys I
Après la condamnation et la mort de Socrate, son plus fidèle élève décide de quitter Athènes pour parcourir la Grèce. Son parcours l’amène en Sicile, à Syracuse, où il entre dans la cour de Denys. Comme il le démontrera plus tard dans la "République", Platon est convaincu que seul le savoir et l’amour de la vérité doivent gouverner. Il espère alors former le tyran pour en faire l’équivalent de ce qu’on appela au XVIIIème un "despote éclairé". C’est la célèbre thèse du "philosophe-roi", dont la légitimité vient de sa connaissance et non de la force. Mais ce premier séjour à Syracuse est un échec, de même que les prochains séjours qu’il entreprendra dans cette cité. Pour Platon, seul la connaissance peut guider l’homme vers le bien, mais ce trajet est long et difficile, ce qu’évoque en partie la métaphore de la caverne. Mais la possibilité d’un "philosophe-roi" s’amenuise au fil de son expérience.
-387
Première école de philosophie fondée par Platon
Platon crée à Athènes ce qui semble être la toute première école philosophique, l’Académie. Elle est ainsi nommée car les élèves étaient réunis au cœur du jardin d’Académos, un héro mythique de l’Attique. "Que nul n’entre ici, s’il n’est géomètre". Telle est la formule gravée à l’entrée de l’établissement. Les mathématiques y sont en effet enseignées, au même titre que la rhétorique. En 529, Justinien Ier ordonnera la fermeture de l’école, qu’il considèrera comme "païenne". C’est à l’Académie qu’Aristote reçu son enseignement. Lui-même fondera plus tard sa propre école, le Lycée.
-340
Aristote fonde le Lycée
Le philosophe rejoint Athènes après avoir accompli sa mission de précepteur auprès d’Alexandre le Grand. Il fonde le Lycée dès son retour et y accueille de nombreux disciples, appelés "péripatéticiens". Il y exposera ses théories sur les sciences et la logique ainsi que sur la métaphysique qu’il a lui-même fondée. Lors de la fermeture du Lycée, les œuvres d’Aristote seront dispersées mais des notes de cours atteindront le troisième millénaire.
-306
Épicure ouvre son école du Jardin
Le philosophe Épicure fonde à Athènes l’école du Jardin, où il enseigne ses théories. C’est au cœur de cet institut que naîtra l’épicurisme, l’un des principaux courants philosophiques de l’antiquité, qui fait naître l'hédonisme de l'ascèse. En effet, Epicure prône la limitation des désirs et des plaisirs pour atteindre le vrai plaisir d'exister. Le savoir a également une grande place puisqu'il doit permettre de supprimer les craintes et superstitions.
90
Domitien bannit les philosophes de Rome
Après la conjuration de 89, l’empereur Domitien décide de faire tomber des têtes et surtout d’exiler les intellectuels de la ville. Il s’en prend en particulier aux philosophes, n’appréciant guère, lui qui se fait nommer "Maître et Dieu", la possibilité d’une critique. Le stoïcien Epictète, opposant à la tyranie, est ainsi contraint de quitter la ville. Six ans plus tard, Domitien sera assassiné.
180
17 mars
Mort de l'Empereur philosophe Marc-Aurèle
Marc-Aurèle meurt à Vienne de la peste au cours d’une campagne pour étendre les frontières de l’Empire Romain vers le nord. Au-delà de son statut d’Empereur, Marc-Aurèle reste dans l’histoire l’homme qui a en quelque sorte accompli les espoirs de Platon d’un "philosophe roi". Grand stoïcien, Marc-Aurèle laisse en effet une œuvre philosophique imprégnée des théories morales des philosophes du Portique et d’Epictète. Le tyran Domintien avait bannit Epictète et ses idées de Rome. Elle seront finalement parvenues à la tête de Rome quelques dizaines d'années plus tard avec Marc-Aurèle.
1195
Averroès en exil
Le philosophe islamique est contraint à l’exil pour avoir exposé ses conceptions. Grand commentateur d’Aristote, il s’est également appuyé sur le néoplatonisme pour établir que la matière est éternelle. Le monde n’a ni début, ni fin. Dieu agit alors comme celui qui concrétise et donne un souffle aux éléments déjà existants. Au travers de ces considérations, Averroès tend à distinguer la raison de la foi, ce qui lui vaut cet exil. Il sera toutefois gracié peu de temps avant sa mort. On lui attribuera plus tard la théorie de la double vérité (révélée et rationnelle). Ses pensées influenceront fortement l’Occident médiéval et la scolastique chrétienne.
1580
1 mars
Montaigne publie ses "Essais"
La première édition des "Essais" de Michel Eyquem de Montaigne est publiée à Bordeaux. L'œuvre de l'humaniste est très appréciée par le roi de France Henri III. Tout au long de sa vie Montaigne n'aura de cesse de travailler et de retravailler sur les "Essais" jusqu'à sa mort en 1592. Une dernière édition posthume paraîtra en 1595.
1641
"Je pense donc je suis"
Descartes publie ses "Méditations métaphysiques" dans lesquelles il reprend des arguments esquissés dans le "Discours de la méthode". L’ouvrage présente les principales thèses de Descartes et la réponse aux objections. Il cherche à établir une vérité absolue qu’il dit trouver dans la phrase "je pense donc je suis", a priori irréfutable. Pour y parvenir, il a mis en place une méthode du doute qui aboutit au rejet de tout ce qui ne pas être absolument certain, comme le corps, l’existence du monde… Parvenu à cette vérité, le philosophe tente ensuite de prouver incontestablement l’existence de Dieu : c’est l’argument ontologique.
1651
Hobbes publie le Leviathan
Thomas Hobbes publie son ouvrage majeur : "le Léviathan". Il définit la société comme résultant d’un accord entre les hommes pour dominer les passions de chacun. Les hommes, naturellement nuisibles les uns pour les autres, se seraient associés afin de limiter le pouvoir du libre-arbitre. A ce propos, l'expression de Hobbes : "l’homme est un loup pour l’homme" est restée célèbre. Jean-Jacques Rousseau s’attaquera à cette vision tout en conservant et repensant cette idée de contrat social.
1656
27 juillet
Spinoza est excommunié
S’intéressant aux philosophies de Descartes et Hobbes et fréquentant des Chrétiens, le jeune Baruch de Spinoza s’attire les foudres des fanatiques juifs. Les rabbins d’Amsterdam décident de l’excommunier. Libre penseur ne se souciant guère des traditions, Spinoza poursuivra sa route et développera seul son système philosophique panthéiste, à côté de son travail alimentaire : le polissage du verre. Toutefois, il subit également une tentative de meurtre et ne pourra jamais diffuser librement son savoir. Son œuvre majeure, "l’Ethique", ne sera publiée qu’après sa mort sans mention de son nom et il faudra attendre un siècle pour qu’un apaisement religieux permette de lire ses œuvres.
1662
19 août
Mort de Pascal
Blaise Pascal s’éteint à l’âge de trente neuf ans et laisse inachevée son œuvre philosophique la plus importante : les "Pensées". Grand mathématicien et physicien, Pascal s’était détourné de la science après une expérience mystique. Outre l’invention d’une machine à calculer (la pascaline), Pascal a fait des travaux importants sur les probabilités. Sa pensée, imprégnée de Jansénisme, met l’accent sur la supériorité de la Foi.
1679
4 décembre
Mort de Thomas Hobbes
Thomas Hobbes meurt le 4 décembre 1679 à Hardwick Hall. Philosophe anglais très influent, il étudie les concepts de l'état de nature, du pacte de soumission et du contrat social. Il publie en 1651 son ½uvre principale, le Léviathan et est accusé d'athéisme, ce qui lui attire l'hostilité de l'Eglise.
1685
12 mars
Naissance de George Berkeley
George Berkeley naît le 12 mars 1685 à Kilkenny. Philosophe empiriste irlandais, il étudie également des domaines comme la physique, la métaphysique, l'optique, ou encore les mathématiques et la théologie. Il est l'auteur de théories importantes sur l'idéalisme (il théorise l'idéalisme empirique), l'existence de Dieu et la connaissance. Une ville de Californie, siège d'une université importante, porte son nom.
1688
mars
Parution des "Caractères" de la Bruyère
Jean de la Bruyère publie "les Caractères", un recueil de maximes et de portraits qui s’inspire de l’œuvre de Théophraste. Le but est alors d’exposer les mœurs et surtout les défauts des êtres humains de l’époque. C’est dans le cadre de son poste de précepteur du duc de Bourbon qu’il a eut le temps et le loisir d’observer les gens de la cour. Aucun nom précis n’est donné. Par cette œuvre esthétique, philosophique et moraliste, il espère pouvoir amener l’humanité à corriger ses défauts.
1688
7 juillet
Le problème de Molyneux
William Molyneux, homme de lettres irlandais, est né le 17 avril 1656. Après avoir effectué ses études au Trinity College à Dublin, il entre dans la Royal Society. Il devient célèbre grâce à la publication d'un pamphlet en 1698, "The Case of Ireland being bound by acts of Parliament to England Stated". Il envoie au philosophe John Locke une lettre dans laquelle est évoquée une question philosophique: le problème de Molyneux. Ce dernier soulève la question de ce que pourrait voir un aveugle de naissance s'il retrouvait la vue et s'il serait capable de reconnaitre des objets qu'il ne connaissait que par le toucher.
1689
18 janvier
Naissance de Montesquieu
Charles-Louis de Secondat est né le 18 janvier 1689 à La Brède, près de Bordeaux. Baron de La Brède et de Montesquieu, il fut un célèbre penseur politique et philosophe des Lumières. Après des études de philosophie, il partage sa vie entre sa charge de président du parlement de Bordeaux et son intérêt pour la société et la politique. Il multiplie les voyages à travers l'Europe et observe minutieusement chaque pays visité, notamment l'Angleterre et sa monarchie constitutionnelle qui le fascine. Mais c'est l'écrivain qui laisse une trace, d'abord avec son roman épistolaire "Lettres persannes" en 1721, qui est une satire de la société française, puis "De l'esprit des lois" en 1748, qui pose les principes de la pensée libérale. Montesquieu aura à peine le temps de participer à l'Encyclopédie : il meurt le 10 janvier 1755 de la fièvre jaune, à l'âge de 66 ans.
1693
23 janvier
Naissance de Georg Bernhard Bilfinger
Georg Bernhard Bilfinger naît le 23 janvier 1693 à Cannstatt. Philosophe, mathématicien et homme d'Etat allemand, il enseigne la philosophie à Halle avant de devenir le conseiller privé de Charles-Alexandre, duc de Wurtemberg. A la mort de celui-ci, Bilfinger prend en charge la réorganisation du duché de Wurtemberg. Il entreprend des réformes fructueuses, devenant ainsi le chef de l'Etat.
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-423
Aristophane s’attaque à Socrate
En 423 avant J.-C., Aristophane, connu pour ses comédies satiriques, compose « Les Nuées ». Dans cette pièce, il s’attaque aux sophistes et plus particulièrement à Socrate, dont l’un des personnages porte le nom. Platon vengera son maître à penser en -385 dans « Le Banquet ». Il y décrira un homme ridicule, du nom d’Aristophane, qui est pris de hoquet dès qu’il veut parler. Socrate n’est pas la seule victime d’Aristophane puisque ce dernier s’attaquera également à Euripide dans « Thesmophories » en -411 et les « Grenouilles » -405.
-399
Socrate boit la ciguë
Condamné pour impiété et corruption de la jeunesse, Socrate boit la ciguë après avoir passé ses dernières heures à disserter avec ses amis. Interdit d’enseignement sous le Régime des Trente, Socrate s’était attiré la haine en remettant en cause certaines traditions religieuses. Lors de sa condamnation, il eu la possibilité de proposer une peine alternative à la mort afin de laisser ses juges choisir laquelle serait la plus appropriée. Refusant de compromettre ses idées, il demanda à être honoré par la cité. De même, il n’acceptera pas de s’enfuir, jugeant la soumission à la loi comme un fondement de la justice. Considéré comme le père de la philosophie, Socrate sera rapidement réhabilité et honoré après sa mort tandis que ses accusateurs seront exilés. Sa pensée et son acceptation de la mort au nom de la loi marqueront les esprits pendant des siècles.
-388
Platon se rend auprès de Denys I
Après la condamnation et la mort de Socrate, son plus fidèle élève décide de quitter Athènes pour parcourir la Grèce. Son parcours l’amène en Sicile, à Syracuse, où il entre dans la cour de Denys. Comme il le démontrera plus tard dans la "République", Platon est convaincu que seul le savoir et l’amour de la vérité doivent gouverner. Il espère alors former le tyran pour en faire l’équivalent de ce qu’on appela au XVIIIème un "despote éclairé". C’est la célèbre thèse du "philosophe-roi", dont la légitimité vient de sa connaissance et non de la force. Mais ce premier séjour à Syracuse est un échec, de même que les prochains séjours qu’il entreprendra dans cette cité. Pour Platon, seul la connaissance peut guider l’homme vers le bien, mais ce trajet est long et difficile, ce qu’évoque en partie la métaphore de la caverne. Mais la possibilité d’un "philosophe-roi" s’amenuise au fil de son expérience.
-387
Première école de philosophie fondée par Platon
Platon crée à Athènes ce qui semble être la toute première école philosophique, l’Académie. Elle est ainsi nommée car les élèves étaient réunis au cœur du jardin d’Académos, un héro mythique de l’Attique. "Que nul n’entre ici, s’il n’est géomètre". Telle est la formule gravée à l’entrée de l’établissement. Les mathématiques y sont en effet enseignées, au même titre que la rhétorique. En 529, Justinien Ier ordonnera la fermeture de l’école, qu’il considèrera comme "païenne". C’est à l’Académie qu’Aristote reçu son enseignement. Lui-même fondera plus tard sa propre école, le Lycée.
-340
Aristote fonde le Lycée
Le philosophe rejoint Athènes après avoir accompli sa mission de précepteur auprès d’Alexandre le Grand. Il fonde le Lycée dès son retour et y accueille de nombreux disciples, appelés "péripatéticiens". Il y exposera ses théories sur les sciences et la logique ainsi que sur la métaphysique qu’il a lui-même fondée. Lors de la fermeture du Lycée, les œuvres d’Aristote seront dispersées mais des notes de cours atteindront le troisième millénaire.
-306
Épicure ouvre son école du Jardin
Le philosophe Épicure fonde à Athènes l’école du Jardin, où il enseigne ses théories. C’est au cœur de cet institut que naîtra l’épicurisme, l’un des principaux courants philosophiques de l’antiquité, qui fait naître l'hédonisme de l'ascèse. En effet, Epicure prône la limitation des désirs et des plaisirs pour atteindre le vrai plaisir d'exister. Le savoir a également une grande place puisqu'il doit permettre de supprimer les craintes et superstitions.
90
Domitien bannit les philosophes de Rome
Après la conjuration de 89, l’empereur Domitien décide de faire tomber des têtes et surtout d’exiler les intellectuels de la ville. Il s’en prend en particulier aux philosophes, n’appréciant guère, lui qui se fait nommer "Maître et Dieu", la possibilité d’une critique. Le stoïcien Epictète, opposant à la tyranie, est ainsi contraint de quitter la ville. Six ans plus tard, Domitien sera assassiné.
180
17 mars
Mort de l'Empereur philosophe Marc-Aurèle
Marc-Aurèle meurt à Vienne de la peste au cours d’une campagne pour étendre les frontières de l’Empire Romain vers le nord. Au-delà de son statut d’Empereur, Marc-Aurèle reste dans l’histoire l’homme qui a en quelque sorte accompli les espoirs de Platon d’un "philosophe roi". Grand stoïcien, Marc-Aurèle laisse en effet une œuvre philosophique imprégnée des théories morales des philosophes du Portique et d’Epictète. Le tyran Domintien avait bannit Epictète et ses idées de Rome. Elle seront finalement parvenues à la tête de Rome quelques dizaines d'années plus tard avec Marc-Aurèle.
1195
Averroès en exil
Le philosophe islamique est contraint à l’exil pour avoir exposé ses conceptions. Grand commentateur d’Aristote, il s’est également appuyé sur le néoplatonisme pour établir que la matière est éternelle. Le monde n’a ni début, ni fin. Dieu agit alors comme celui qui concrétise et donne un souffle aux éléments déjà existants. Au travers de ces considérations, Averroès tend à distinguer la raison de la foi, ce qui lui vaut cet exil. Il sera toutefois gracié peu de temps avant sa mort. On lui attribuera plus tard la théorie de la double vérité (révélée et rationnelle). Ses pensées influenceront fortement l’Occident médiéval et la scolastique chrétienne.
1580
1 mars
Montaigne publie ses "Essais"
La première édition des "Essais" de Michel Eyquem de Montaigne est publiée à Bordeaux. L'œuvre de l'humaniste est très appréciée par le roi de France Henri III. Tout au long de sa vie Montaigne n'aura de cesse de travailler et de retravailler sur les "Essais" jusqu'à sa mort en 1592. Une dernière édition posthume paraîtra en 1595.
1641
"Je pense donc je suis"
Descartes publie ses "Méditations métaphysiques" dans lesquelles il reprend des arguments esquissés dans le "Discours de la méthode". L’ouvrage présente les principales thèses de Descartes et la réponse aux objections. Il cherche à établir une vérité absolue qu’il dit trouver dans la phrase "je pense donc je suis", a priori irréfutable. Pour y parvenir, il a mis en place une méthode du doute qui aboutit au rejet de tout ce qui ne pas être absolument certain, comme le corps, l’existence du monde… Parvenu à cette vérité, le philosophe tente ensuite de prouver incontestablement l’existence de Dieu : c’est l’argument ontologique.
1651
Hobbes publie le Leviathan
Thomas Hobbes publie son ouvrage majeur : "le Léviathan". Il définit la société comme résultant d’un accord entre les hommes pour dominer les passions de chacun. Les hommes, naturellement nuisibles les uns pour les autres, se seraient associés afin de limiter le pouvoir du libre-arbitre. A ce propos, l'expression de Hobbes : "l’homme est un loup pour l’homme" est restée célèbre. Jean-Jacques Rousseau s’attaquera à cette vision tout en conservant et repensant cette idée de contrat social.
1656
27 juillet
Spinoza est excommunié
S’intéressant aux philosophies de Descartes et Hobbes et fréquentant des Chrétiens, le jeune Baruch de Spinoza s’attire les foudres des fanatiques juifs. Les rabbins d’Amsterdam décident de l’excommunier. Libre penseur ne se souciant guère des traditions, Spinoza poursuivra sa route et développera seul son système philosophique panthéiste, à côté de son travail alimentaire : le polissage du verre. Toutefois, il subit également une tentative de meurtre et ne pourra jamais diffuser librement son savoir. Son œuvre majeure, "l’Ethique", ne sera publiée qu’après sa mort sans mention de son nom et il faudra attendre un siècle pour qu’un apaisement religieux permette de lire ses œuvres.
1662
19 août
Mort de Pascal
Blaise Pascal s’éteint à l’âge de trente neuf ans et laisse inachevée son œuvre philosophique la plus importante : les "Pensées". Grand mathématicien et physicien, Pascal s’était détourné de la science après une expérience mystique. Outre l’invention d’une machine à calculer (la pascaline), Pascal a fait des travaux importants sur les probabilités. Sa pensée, imprégnée de Jansénisme, met l’accent sur la supériorité de la Foi.
1679
4 décembre
Mort de Thomas Hobbes
Thomas Hobbes meurt le 4 décembre 1679 à Hardwick Hall. Philosophe anglais très influent, il étudie les concepts de l'état de nature, du pacte de soumission et du contrat social. Il publie en 1651 son ½uvre principale, le Léviathan et est accusé d'athéisme, ce qui lui attire l'hostilité de l'Eglise.
1685
12 mars
Naissance de George Berkeley
George Berkeley naît le 12 mars 1685 à Kilkenny. Philosophe empiriste irlandais, il étudie également des domaines comme la physique, la métaphysique, l'optique, ou encore les mathématiques et la théologie. Il est l'auteur de théories importantes sur l'idéalisme (il théorise l'idéalisme empirique), l'existence de Dieu et la connaissance. Une ville de Californie, siège d'une université importante, porte son nom.
1688
mars
Parution des "Caractères" de la Bruyère
Jean de la Bruyère publie "les Caractères", un recueil de maximes et de portraits qui s’inspire de l’œuvre de Théophraste. Le but est alors d’exposer les mœurs et surtout les défauts des êtres humains de l’époque. C’est dans le cadre de son poste de précepteur du duc de Bourbon qu’il a eut le temps et le loisir d’observer les gens de la cour. Aucun nom précis n’est donné. Par cette œuvre esthétique, philosophique et moraliste, il espère pouvoir amener l’humanité à corriger ses défauts.
1688
7 juillet
Le problème de Molyneux
William Molyneux, homme de lettres irlandais, est né le 17 avril 1656. Après avoir effectué ses études au Trinity College à Dublin, il entre dans la Royal Society. Il devient célèbre grâce à la publication d'un pamphlet en 1698, "The Case of Ireland being bound by acts of Parliament to England Stated". Il envoie au philosophe John Locke une lettre dans laquelle est évoquée une question philosophique: le problème de Molyneux. Ce dernier soulève la question de ce que pourrait voir un aveugle de naissance s'il retrouvait la vue et s'il serait capable de reconnaitre des objets qu'il ne connaissait que par le toucher.
1689
18 janvier
Naissance de Montesquieu
Charles-Louis de Secondat est né le 18 janvier 1689 à La Brède, près de Bordeaux. Baron de La Brède et de Montesquieu, il fut un célèbre penseur politique et philosophe des Lumières. Après des études de philosophie, il partage sa vie entre sa charge de président du parlement de Bordeaux et son intérêt pour la société et la politique. Il multiplie les voyages à travers l'Europe et observe minutieusement chaque pays visité, notamment l'Angleterre et sa monarchie constitutionnelle qui le fascine. Mais c'est l'écrivain qui laisse une trace, d'abord avec son roman épistolaire "Lettres persannes" en 1721, qui est une satire de la société française, puis "De l'esprit des lois" en 1748, qui pose les principes de la pensée libérale. Montesquieu aura à peine le temps de participer à l'Encyclopédie : il meurt le 10 janvier 1755 de la fièvre jaune, à l'âge de 66 ans.
1693
23 janvier
Naissance de Georg Bernhard Bilfinger
Georg Bernhard Bilfinger naît le 23 janvier 1693 à Cannstatt. Philosophe, mathématicien et homme d'Etat allemand, il enseigne la philosophie à Halle avant de devenir le conseiller privé de Charles-Alexandre, duc de Wurtemberg. A la mort de celui-ci, Bilfinger prend en charge la réorganisation du duché de Wurtemberg. Il entreprend des réformes fructueuses, devenant ainsi le chef de l'Etat.
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