LE GNOSTICISME
Les thèses gnostiques.
LA PENSÉE GNOSTIQUE
Ce mouvement religieux ésotérique, peut-être influencé par l’hermétisme hellénistique, se développa au cours des IIe et IIIe siècles après J.-C. et constitua un défi majeur pour le christianisme orthodoxe.
"La gnose (du grec gnosis : connaissance révélée) est une doctrine ésotérique, proposant à ses initiés une voie vers le salut par la connaissance de certaines vérités cachées sur Dieu, le monde et l'homme. Dans ces théories, l’homme est un être divin, qui par suite d'un événement tragique, est tombé sur terre d'où il peut se relever pour retourner à son état premier par la Révélation. Dès les temps apostoliques, l’Église s'opposa à la gnose pour les raisons suivantes : bien que reconnaissant le Christ comme porteur de la Révélation, elle en niait la réalité historique (docétisme) ; elle niait la création comme œuvre de Dieu lui-même et refusait l'Ancien Testament ; elle évacuait l'attente chrétienne de l'accomplissement eschatologique." 1
Le gnosticisme se caractérise principalement par la croyance que les hommes sont des âmes divines emprisonnées dans un monde matériel créé par un dieu mauvais (le démiurge).
A ses adeptes, le gnosticisme promettait une connaissance secrète du royaume divin. Des étincelles ou graines de l'Être divin (éons) tombaient de ce royaume transcendant dans l'univers matériel, qui est tout entier la proie du mal, et étaient emprisonnées dans les corps humains. Réveillé par la connaissance, l'élément divin de l'humanité peut retourner vers ce qui est sa place normale, le royaume céleste transcendant.
La mythologie gnostique pourrait tirer son origine de spéculations de sectes juives basées en Syrie et en Palestine à la fin du Ier siècle après J.-C., qui auraient elles-mêmes été influencées par des religions dualistes perses, notamment le mazdéisme.
Les gnostiques expliquaient l'origine de l'univers matériel par la chute de l’esprit dans la matière. A partir du Dieu originel inconnaissable, une série de divinités inférieures fut générée par émanation. La dernière de ces divinités, Sophia (Sagesse), conçut le désir de connaître l'Être suprême inconnaissable. Ce désir illégitime donna le jour à un dieu mauvais et difforme, le démiurge, qui créa l'univers. Les étincelles divines qui habitent l'humanité tombèrent dans cet univers. Le Dieu suprême envoya un émissaire (Christ-Jésus) révéler aux parcelles divines leur vraie nature et les aider à retrouver leur unité perdue pour qu’elles pussent s’extraire du monde corrupteur.
Les gnostiques assimilaient le dieu du Mal au Dieu de l'Ancien Testament qu'ils interprétaient comme le récit des efforts de ce dieu pour maintenir l'humanité dans l'ignorance et le monde matériel et pour punir leurs tentatives d'appropriation de la connaissance. C'est ainsi qu'ils comprenaient l'expulsion d'Adam et Eve hors du paradis, le Déluge et la destruction de Sodome et de Gomorrhe.
Les gnostiques chrétiens refusaient d'identifier le Dieu du Nouveau Testament, père de Jésus, et le Dieu de l'Ancien Testament, et ils élaborèrent une interprétation non orthodoxe du ministère de Jésus.
Ils écrivirent des évangiles apocryphes (comme l'Évangile de Thomas, l'Évangile de Marie-Madeleine, l'Évangile de Vérité, l'Évangile de Philippe, l'Évangile de Judas) pour étayer leur thèse selon laquelle Jésus ressuscité révéla à ses disciples l'interprétation juste, gnostique, de ses enseignements : le Christ, esprit divin, habitait le corps de l'homme Jésus et ne mourut pas sur la croix mais retourna dans le royaume divin d'où il venait.
Les gnostiques rejetaient donc les souffrances et la mort expiatrices du Christ, ainsi que la résurrection du corps. Ils rejetaient aussi d'autres interprétations littérales et traditionnelles des Évangiles.
Des rites visaient à faciliter l'ascension de l'élément divin de l'âme humaine vers le royaume spirituel, le plérôme (pleroma), composé d'une succession d'éons (en grec : émanations) procédant d'un être divin primordial.
Des hymnes et des formules magiques étaient récités pour tenter d'obtenir une vision de Dieu ; d'autres formules étaient récitées au moment de la mort pour chasser les démons, de crainte qu'ils ne capturent l'esprit pendant son ascension et ne l'emprisonnent à nouveau dans un corps.
La doctrine selon laquelle le corps et le monde matériel sont mauvais amena certaines sectes à renoncer au mariage et à la procréation. D'autres gnostiques prétendaient que du fait que leur âme était totalement aliénée à ce monde, peu importait ce qu'ils faisaient.
Les gnostiques rejetaient généralement les commandements moraux de l'Ancien Testament qu’ils considéraient comme faisant partie de la stratégie du mauvais dieu pour prendre l'humanité au piège.
Certaines sectes gnostiques refusaient tous les sacrements, tandis que d'autres observaient le baptême et l'eucharistie, qu'elles interprétaient comme les signes de l'éveil de la gnose.
Les barboniens et les phibioniens (ou phibionites), faisaient consister leur philosophie dans une débauche effrayante.
Les barbélognostiques, donnait une place importante à une figure mythique, Barbélo, la mère du mauvais Créateur de ce monde.
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Les thèses gnostiques.
LA PENSÉE GNOSTIQUE
Ce mouvement religieux ésotérique, peut-être influencé par l’hermétisme hellénistique, se développa au cours des IIe et IIIe siècles après J.-C. et constitua un défi majeur pour le christianisme orthodoxe.
"La gnose (du grec gnosis : connaissance révélée) est une doctrine ésotérique, proposant à ses initiés une voie vers le salut par la connaissance de certaines vérités cachées sur Dieu, le monde et l'homme. Dans ces théories, l’homme est un être divin, qui par suite d'un événement tragique, est tombé sur terre d'où il peut se relever pour retourner à son état premier par la Révélation. Dès les temps apostoliques, l’Église s'opposa à la gnose pour les raisons suivantes : bien que reconnaissant le Christ comme porteur de la Révélation, elle en niait la réalité historique (docétisme) ; elle niait la création comme œuvre de Dieu lui-même et refusait l'Ancien Testament ; elle évacuait l'attente chrétienne de l'accomplissement eschatologique." 1
Le gnosticisme se caractérise principalement par la croyance que les hommes sont des âmes divines emprisonnées dans un monde matériel créé par un dieu mauvais (le démiurge).
A ses adeptes, le gnosticisme promettait une connaissance secrète du royaume divin. Des étincelles ou graines de l'Être divin (éons) tombaient de ce royaume transcendant dans l'univers matériel, qui est tout entier la proie du mal, et étaient emprisonnées dans les corps humains. Réveillé par la connaissance, l'élément divin de l'humanité peut retourner vers ce qui est sa place normale, le royaume céleste transcendant.
La mythologie gnostique pourrait tirer son origine de spéculations de sectes juives basées en Syrie et en Palestine à la fin du Ier siècle après J.-C., qui auraient elles-mêmes été influencées par des religions dualistes perses, notamment le mazdéisme.
Les gnostiques expliquaient l'origine de l'univers matériel par la chute de l’esprit dans la matière. A partir du Dieu originel inconnaissable, une série de divinités inférieures fut générée par émanation. La dernière de ces divinités, Sophia (Sagesse), conçut le désir de connaître l'Être suprême inconnaissable. Ce désir illégitime donna le jour à un dieu mauvais et difforme, le démiurge, qui créa l'univers. Les étincelles divines qui habitent l'humanité tombèrent dans cet univers. Le Dieu suprême envoya un émissaire (Christ-Jésus) révéler aux parcelles divines leur vraie nature et les aider à retrouver leur unité perdue pour qu’elles pussent s’extraire du monde corrupteur.
Les gnostiques assimilaient le dieu du Mal au Dieu de l'Ancien Testament qu'ils interprétaient comme le récit des efforts de ce dieu pour maintenir l'humanité dans l'ignorance et le monde matériel et pour punir leurs tentatives d'appropriation de la connaissance. C'est ainsi qu'ils comprenaient l'expulsion d'Adam et Eve hors du paradis, le Déluge et la destruction de Sodome et de Gomorrhe.
Les gnostiques chrétiens refusaient d'identifier le Dieu du Nouveau Testament, père de Jésus, et le Dieu de l'Ancien Testament, et ils élaborèrent une interprétation non orthodoxe du ministère de Jésus.
Ils écrivirent des évangiles apocryphes (comme l'Évangile de Thomas, l'Évangile de Marie-Madeleine, l'Évangile de Vérité, l'Évangile de Philippe, l'Évangile de Judas) pour étayer leur thèse selon laquelle Jésus ressuscité révéla à ses disciples l'interprétation juste, gnostique, de ses enseignements : le Christ, esprit divin, habitait le corps de l'homme Jésus et ne mourut pas sur la croix mais retourna dans le royaume divin d'où il venait.
Les gnostiques rejetaient donc les souffrances et la mort expiatrices du Christ, ainsi que la résurrection du corps. Ils rejetaient aussi d'autres interprétations littérales et traditionnelles des Évangiles.
Des rites visaient à faciliter l'ascension de l'élément divin de l'âme humaine vers le royaume spirituel, le plérôme (pleroma), composé d'une succession d'éons (en grec : émanations) procédant d'un être divin primordial.
Des hymnes et des formules magiques étaient récités pour tenter d'obtenir une vision de Dieu ; d'autres formules étaient récitées au moment de la mort pour chasser les démons, de crainte qu'ils ne capturent l'esprit pendant son ascension et ne l'emprisonnent à nouveau dans un corps.
La doctrine selon laquelle le corps et le monde matériel sont mauvais amena certaines sectes à renoncer au mariage et à la procréation. D'autres gnostiques prétendaient que du fait que leur âme était totalement aliénée à ce monde, peu importait ce qu'ils faisaient.
Les gnostiques rejetaient généralement les commandements moraux de l'Ancien Testament qu’ils considéraient comme faisant partie de la stratégie du mauvais dieu pour prendre l'humanité au piège.
Certaines sectes gnostiques refusaient tous les sacrements, tandis que d'autres observaient le baptême et l'eucharistie, qu'elles interprétaient comme les signes de l'éveil de la gnose.
Les barboniens et les phibioniens (ou phibionites), faisaient consister leur philosophie dans une débauche effrayante.
Les barbélognostiques, donnait une place importante à une figure mythique, Barbélo, la mère du mauvais Créateur de ce monde.
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