LE PRISCILLIANISME
Priscillien, espagnol né près de Cordoue, laïque riche et cultivé, mène vers 370 une vie d’ascétisme sévère, qui lui vaut une grande réputation et lui attire de nombreux disciples : des femmes, des clercs, et même des évêques.
Sa doctrine est un mélange de sabellianisme, de docétisme, de panthéisme et de manichéisme.
On lui reproche de s’abstenir de la communion, de déclarer la chair des animaux immonde, de tenir des réunions secrètes et de s’y livrer à des pratiques immorales, de professer, par contre, un rigorisme qui va jusqu’à la condamnation du mariage, et de recommander la lecture de livres apocryphes.
En 380, le concile de Saragosse condamne ces pratiques, mais sans nommer Priscillien lui-même.
Priscillien, Elpidius et deux évêques, Instantius et Salviano, cités au concile, ne se présentent pas.
Priscillien est consacré évêque d’Avila par deux prélats qui partagent ses idées.
Les évêques, Hydacius d’Emerita (Mérida) et Ithacius d’Ossonoba, ayant obtenu de l’empereur Gratien un décret de bannissement contre les manichéens, Priscillien passe alors en Aquitaine (Bordeaux) où il recrute de nouveaux disciples, puis en Italie où il essaie en vain d’obtenir l’appui d'Ambroise et du pape Damase (qui refuse de le recevoir).
Priscillien s'adresse alors à l'empereur Gratien afin de faire casser le décret, rendu sur la demande d'Ithace, qui chasse les priscillianistes de leurs églises. Il réussit dans cette dernière démarche et revient en Espagne où sa secte prend un accroissement encore plus considérable.
Après la mort de l'empereur Gratien (383), l'évêque Ithace s'empresse de s'adresser au nouvel empereur Maxime et de faire appel de nouveau au bras séculier. Maxime, qui s’est emparé du pouvoir en Gaule contre Gratien et cherche à se gagner les évêques catholiques, convoque un concile à Bordeaux pour examiner l’affaire (384).
Priscillien demande à être jugé par Maxime lui-même qui réside à Trèves. Hydacius et Ithacius l’y rejoignent et jouent le rôle d’accusateurs.
Malgré l’intervention de Martin de Tours, alors à Trèves lui aussi, Priscillien est convaincu de "maléfice" et de pratiques immorales. Il est condamné à mort et exécuté, avec 6 de ses disciples, dont une femme, en janvier 385 : ils sont les premiers dans l’histoire à subir la peine de mort pour hérésie.
Martin de Tours, Ambroise et le pape Sirice protestent contre cette mesure et rompent la communion avec Hydacius et Ithacius.
Priscillien est vénéré comme martyr par ses disciples ; après la chute de Maxime, la secte se répand dans toute l’Espagne.
Combattue par Jérôme de Stridon et par Augustin d'Hippone et condamnée par le concile de Tolède (400), elle subsiste jusqu’au VIe siècle et est condamnée une dernière fois par le concile de Braga (561-563) :
"Si quelqu'un prétend que le diable n'a pas été d'abord un (bon) ange fait par Dieu, et que sa nature n'a pas été l'œuvre de Dieu, mais (s'il) prétend qu'il est sorti du chaos et des ténèbres et qu'il n'a personne pour auteur de son être, mais qu'il est lui-même le principe et la substance du mal, comme le disent Mani et Priscillien, qu'il soit anathème. (…) Si quelqu’un condamne le mariage humain et abhorre la procréation des enfants, comme Mani et Priscillien l’ont dit, qu’il soit anathème. Si quelqu’un dit que la formation du corps humain est l’œuvre du diable et que la conception dans le sein maternel est le travail des démons, et si, pour ce motif, il ne croit pas à la résurrection de la chair, comme Mani et Priscillien l’ont dit, qu’il soit anathème."
En 445, le pape Léon le Grand fait expulser les communautés dualistes hors de Rome et de l’Italie. Il lutte également contre le pélagianisme, le nestorianisme, le monophysisme et le priscillianisme (Léon invite l’évêque d’Astorga en Galice à réunir un concile contre les priscillianistes).
En 491, le manichéisme bénéficie en Orient de la protection de l'empereur Anastase Ier.
Les empereurs Justin et Justinien promulguent en 527 la loi édictant contre les sectaires la peine capitale ; la loi est implacablement mise à exécution par les autorités civiles et ecclésiastiques qui s’en prennent, entre autres, aux manichéens.
En 529, le mouvement des mazdakites, proche du manichéisme, est anéanti dans le sang.
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Priscillien, espagnol né près de Cordoue, laïque riche et cultivé, mène vers 370 une vie d’ascétisme sévère, qui lui vaut une grande réputation et lui attire de nombreux disciples : des femmes, des clercs, et même des évêques.
Sa doctrine est un mélange de sabellianisme, de docétisme, de panthéisme et de manichéisme.
On lui reproche de s’abstenir de la communion, de déclarer la chair des animaux immonde, de tenir des réunions secrètes et de s’y livrer à des pratiques immorales, de professer, par contre, un rigorisme qui va jusqu’à la condamnation du mariage, et de recommander la lecture de livres apocryphes.
En 380, le concile de Saragosse condamne ces pratiques, mais sans nommer Priscillien lui-même.
Priscillien, Elpidius et deux évêques, Instantius et Salviano, cités au concile, ne se présentent pas.
Priscillien est consacré évêque d’Avila par deux prélats qui partagent ses idées.
Les évêques, Hydacius d’Emerita (Mérida) et Ithacius d’Ossonoba, ayant obtenu de l’empereur Gratien un décret de bannissement contre les manichéens, Priscillien passe alors en Aquitaine (Bordeaux) où il recrute de nouveaux disciples, puis en Italie où il essaie en vain d’obtenir l’appui d'Ambroise et du pape Damase (qui refuse de le recevoir).
Priscillien s'adresse alors à l'empereur Gratien afin de faire casser le décret, rendu sur la demande d'Ithace, qui chasse les priscillianistes de leurs églises. Il réussit dans cette dernière démarche et revient en Espagne où sa secte prend un accroissement encore plus considérable.
Après la mort de l'empereur Gratien (383), l'évêque Ithace s'empresse de s'adresser au nouvel empereur Maxime et de faire appel de nouveau au bras séculier. Maxime, qui s’est emparé du pouvoir en Gaule contre Gratien et cherche à se gagner les évêques catholiques, convoque un concile à Bordeaux pour examiner l’affaire (384).
Priscillien demande à être jugé par Maxime lui-même qui réside à Trèves. Hydacius et Ithacius l’y rejoignent et jouent le rôle d’accusateurs.
Malgré l’intervention de Martin de Tours, alors à Trèves lui aussi, Priscillien est convaincu de "maléfice" et de pratiques immorales. Il est condamné à mort et exécuté, avec 6 de ses disciples, dont une femme, en janvier 385 : ils sont les premiers dans l’histoire à subir la peine de mort pour hérésie.
Martin de Tours, Ambroise et le pape Sirice protestent contre cette mesure et rompent la communion avec Hydacius et Ithacius.
Priscillien est vénéré comme martyr par ses disciples ; après la chute de Maxime, la secte se répand dans toute l’Espagne.
Combattue par Jérôme de Stridon et par Augustin d'Hippone et condamnée par le concile de Tolède (400), elle subsiste jusqu’au VIe siècle et est condamnée une dernière fois par le concile de Braga (561-563) :
"Si quelqu'un prétend que le diable n'a pas été d'abord un (bon) ange fait par Dieu, et que sa nature n'a pas été l'œuvre de Dieu, mais (s'il) prétend qu'il est sorti du chaos et des ténèbres et qu'il n'a personne pour auteur de son être, mais qu'il est lui-même le principe et la substance du mal, comme le disent Mani et Priscillien, qu'il soit anathème. (…) Si quelqu’un condamne le mariage humain et abhorre la procréation des enfants, comme Mani et Priscillien l’ont dit, qu’il soit anathème. Si quelqu’un dit que la formation du corps humain est l’œuvre du diable et que la conception dans le sein maternel est le travail des démons, et si, pour ce motif, il ne croit pas à la résurrection de la chair, comme Mani et Priscillien l’ont dit, qu’il soit anathème."
En 445, le pape Léon le Grand fait expulser les communautés dualistes hors de Rome et de l’Italie. Il lutte également contre le pélagianisme, le nestorianisme, le monophysisme et le priscillianisme (Léon invite l’évêque d’Astorga en Galice à réunir un concile contre les priscillianistes).
En 491, le manichéisme bénéficie en Orient de la protection de l'empereur Anastase Ier.
Les empereurs Justin et Justinien promulguent en 527 la loi édictant contre les sectaires la peine capitale ; la loi est implacablement mise à exécution par les autorités civiles et ecclésiastiques qui s’en prennent, entre autres, aux manichéens.
En 529, le mouvement des mazdakites, proche du manichéisme, est anéanti dans le sang.
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