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La Tour de Babel :: l'origine de l'empire mondial des religions

    LE PRISCILLIANISME

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    Message  Arlitto Jeu 19 Nov 2020 - 15:45

    LE PRISCILLIANISME

    Priscillien, espagnol né près de Cordoue, laïque riche et cultivé, mène vers 370 une vie d’ascétisme sévère, qui lui vaut une grande réputation et lui attire de nombreux disciples : des femmes, des clercs, et même des évêques.

    Sa doctrine est un mélange de sabellianisme, de docétisme, de panthéisme et de manichéisme.
    On lui reproche de s’abstenir de la communion, de déclarer la chair des animaux immonde, de tenir des réunions secrètes et de s’y livrer à des pratiques immorales, de professer, par contre, un rigorisme qui va jusqu’à la condamnation du mariage, et de recommander la lecture de livres apocryphes.

    En 380, le concile de Saragosse condamne ces pratiques, mais sans nommer Priscillien lui-même.
    Priscillien, Elpidius et deux évêques, Instantius et Salviano, cités au concile, ne se présentent pas.
    Priscillien est consacré évêque d’Avila par deux prélats qui partagent ses idées.

    Les évêques, Hydacius d’Emerita (Mérida) et Ithacius d’Ossonoba, ayant obtenu de l’empereur Gratien un décret de bannissement contre les manichéens, Priscillien passe alors en Aquitaine (Bordeaux) où il recrute de nouveaux disciples, puis en Italie où il essaie en vain d’obtenir l’appui d'Ambroise et du pape Damase (qui refuse de le recevoir).
    Priscillien s'adresse alors à l'empereur Gratien afin de faire casser le décret, rendu sur la demande d'Ithace, qui chasse les priscillianistes de leurs églises. Il réussit dans cette dernière démarche et revient en Espagne où sa secte prend un accroissement encore plus considérable.

    Après la mort de l'empereur Gratien (383), l'évêque Ithace s'empresse de s'adresser au nouvel empereur Maxime et de faire appel de nouveau au bras séculier. Maxime, qui s’est emparé du pouvoir en Gaule contre Gratien et cherche à se gagner les évêques catholiques, convoque un concile à Bordeaux pour examiner l’affaire (384).
    Priscillien demande à être jugé par Maxime lui-même qui réside à Trèves. Hydacius et Ithacius l’y rejoignent et jouent le rôle d’accusateurs.
    Malgré l’intervention de Martin de Tours, alors à Trèves lui aussi, Priscillien est convaincu de "maléfice" et de pratiques immorales. Il est condamné à mort et exécuté, avec 6 de ses disciples, dont une femme, en janvier 385 : ils sont les premiers dans l’histoire à subir la peine de mort pour hérésie.
    Martin de Tours, Ambroise et le pape Sirice protestent contre cette mesure et rompent la communion avec Hydacius et Ithacius.

    Priscillien est vénéré comme martyr par ses disciples ; après la chute de Maxime, la secte se répand dans toute l’Espagne.
    Combattue par Jérôme de Stridon et par Augustin d'Hippone et condamnée par le concile de Tolède (400), elle subsiste jusqu’au VIe siècle et est condamnée une dernière fois par le concile de Braga (561-563) :
    "Si quelqu'un prétend que le diable n'a pas été d'abord un (bon) ange fait par Dieu, et que sa nature n'a pas été l'œuvre de Dieu, mais (s'il) prétend qu'il est sorti du chaos et des ténèbres et qu'il n'a personne pour auteur de son être, mais qu'il est lui-même le principe et la substance du mal, comme le disent Mani et Priscillien, qu'il soit anathème. (…) Si quelqu’un condamne le mariage humain et abhorre la procréation des enfants, comme Mani et Priscillien l’ont dit, qu’il soit anathème. Si quelqu’un dit que la formation du corps humain est l’œuvre du diable et que la conception dans le sein maternel est le travail des démons, et si, pour ce motif, il ne croit pas à la résurrection de la chair, comme Mani et Priscillien l’ont dit, qu’il soit anathème."

    En 445, le pape Léon le Grand fait expulser les communautés dualistes hors de Rome et de l’Italie. Il lutte également contre le pélagianisme, le nestorianisme, le monophysisme et le priscillianisme (Léon invite l’évêque d’Astorga en Galice à réunir un concile contre les priscillianistes).
    En 491, le manichéisme bénéficie en Orient de la protection de l'empereur Anastase Ier.
    Les empereurs Justin et Justinien promulguent en 527 la loi édictant contre les sectaires la peine capitale ; la loi est implacablement mise à exécution par les autorités civiles et ecclésiastiques qui s’en prennent, entre autres, aux manichéens.

    En 529, le mouvement des mazdakites, proche du manichéisme, est anéanti dans le sang.

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    Message  Arlitto Jeu 19 Nov 2020 - 15:46

    sabelliens

    Le sabellianisme est le nom donné au modalisme, enseigné à Rome, au début du IIIe siècle, par Sabellius, évêque de Ptolémaïs de 250 à 260, qui considère que le Père, le Fils et l'Esprit constituent autant de manifestations successives d'une réalité divine unique (une seule hypostase) révélée sous diverses formes suivant les époques.
    Dieu agit sous trois "prosôpa" (masques ou visages) successifs : il est Père, comme créateur et législateur, il est Fils, de sa naissance à sa mort sur la croix ; il est enfin l'Esprit qui sanctifie l'Église.

    Sabellius est excommunié par Calixte Ier (217-222).

    Le sabellianisme est combattu par Denys d'Alexandrie en 257 et condamné par le concile de Rome en 261.
    En 272, le synode d'Antioche déclare hérétique la formule de Sabellius : « Le fils est de même hypostase que le père ».
    Le sabellianisme se perpétua sous divers noms jusqu'à nos jours.



    Le docétisme

    Les docètes (en grec "dokêtai", du verbe "dokein" : paraître, sembler) représentent une tendance hérétique dans le christianisme dès le 1er siècle : le Christ, au cours de sa vie terrestre, n’avait pas un corps réel mais seulement un corps apparent, comme celui d’un fantôme.

    Bien qu’on trouve dans le Nouveau Testament (1ère Épître de Jean, IV, 2) des allusions à ses premières manifestations, le docétisme reçoit une élaboration plus ample au IIe siècle, du fait que les gnostiques, qui enseignent que la matière est mauvaise, en font un point important de leur doctrine.

    Le terme "docétisme" se rencontre pour la première fois au IIe siècle dans un écrit de Sérapion, évêque d'Antioche.
    On ignore si ce nom désigne une secte, comme le prétendent Clément d'Alexandrie et Théodoret, ou simplement une opinion très répandue, surtout parmi les gnostiques, ainsi que l'affirment Epiphane et Philastre.

    Certains adeptes nient la nature humaine du Christ, alors que d'autres admettent son incarnation mais non ses souffrances, prétendant qu'il a persuadé l'un de ses disciples (Judas ou Simon) de prendre sa place sur la croix ; d'autres encore lui attribuent un corps céleste et éthéré incapable de connaître les souffrances humaines.

    Cette négation de la réalité humaine du Christ dérive des présupposés du dualisme, une doctrine philosophique qui envisage la matière comme un simple support, une substance inférieure à l'esprit.
    S'inspirant de cette doctrine, les docétistes affirment que Dieu ne peut être associé à la matière.
    Ils refusent par là l'interprétation littérale de l’Evangile selon saint Jean (1,14) où il est dit que « la Parole se fit chair ».

    Des docètes radicaux soutiennent que le Christ naquit sans aucune participation à la matière et que toutes les actions et les souffrances de sa vie, y compris la crucifixion, ne furent que des apparences.

    Ils nient la Résurrection et l’Ascension.

    Le docétisme rencontre une forte opposition chez les premiers écrivains chrétiens, à commencer par Ignace d'Antioche (+ vers 111/113) et Irénée (+ vers 208) :
    « Les puissances célestes, les anges, les princes, soit visibles, soit invisibles, ne demeureront point impunis, s'ils ne croient au sang de Jésus-Christ. Personne ne doit s'enorgueillir de son rang ou du poste qu'il occupe. » (Lettre d'Ignace aux Smyrnéens)
    « Vains, tout d'abord, ceux qui prétendent qu'il s'est montré d'une façon purement apparente : ce n'est pas en apparence, mais en toute réalité et vérité, qu'ont eu lieu les faits que nous venons de dire. Supposons au contraire que, sans être homme, il se soit montré sous les dehors d'un homme : en ce cas, il n'est pas réellement demeuré ce qu'il était, à savoir Esprit de Dieu, puisque l'Esprit est invisible ; d'autre part, il n'y a eu aucune vérité en lui, puisqu'il n'était pas ce qu'il paraissait être. Au reste, nous avons dit précédemment qu'Abraham et les autres prophètes le voyaient d'une manière prophétique, prophétisant par des visions ce qui était à venir : si donc même maintenant il est apparu de cette manière, sans être réellement ce qu'il paraissait, c'est une sorte de vision prophétique qui a été donnée aux hommes, et il nous faut attendre une autre venue de ce même Seigneur, en laquelle il sera tel exactement qu'il aura été vu maintenant de façon prophétique. Au surplus, nous avons montré que c'est tout un, de dire qu'il s'est montré d'une façon purement apparente, et de dire qu'il n'a rien reçu de Marie : car il n'aurait pas eu réellement le sang et la chair par lesquels il nous a rachetés, s'il n'avait récapitulé en lui-même l'antique ouvrage modelé, c'est-à-dire Adam. Vains sont donc les disciples de Valentin qui enseignent cette doctrine afin de pouvoir exclure de la chair la vie et rejeter l'ouvrage modelé par Dieu. » (Irénée, Contre les Hérésies V 1)

    Le concile de Nicée proclame en 325 : « Nous croyons en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré et non créé, d’une même substance que le Père, et par qui tout a été fait ; qui, pour nous les hommes et pour notre salut, est descendu des cieux et s’est incarné par le Saint-Esprit dans la Vierge Marie et a été fait homme. »

    Dans son traité Sur l’incarnation du Verbe (Logos), Athanase (+ 373) enseigne qu'il n'y a pas en Jésus-Christ deux natures, mais la seule nature divine incarnée, que la nature humaine n'a été qu'un instrument pour le Logos : « Notre transgression provoqua la philanthropie du Verbe, de telle sorte que le Seigneur vint jusqu’à nous et apparut parmi les hommes. Car nous sommes devenus la cause de son entrée dans un corps. C’est pour notre salut qu’il a été pris d’amour jusqu’à se rendre humain et paraître dans un corps ».

    En janvier 385, à Trèves, Priscillien dont la doctrine est un mélange de docétisme, de sabellianisme, de panthéisme et de manichéisme, est convaincu de "maléfice" et de pratiques immorales, condamné à mort et exécuté avec six de ses disciples dont une femme, malgré les protestations de Martin de Tours, d'Ambroise et du pape Sirice. Priscillien et ses disciples sont les premiers dans l’histoire à subir la peine de mort pour hérésie.

    Le concile de Chalcédoine (8 octobre au 1er novembre 451) rejette le docétisme.

    Pour l’islam, Issa (Jésus) n’a pas été crucifié :
    « Ils disent : Nous avons mis à mort le Messie, Jésus fils de Marie, l'Apôtre de Dieu. Non, ils ne l'ont point tué, ils ne l'ont point crucifié ; un autre individu qui lui ressemblait (un faux semblant) lui fut substitué, et ceux qui disputaient à son sujet ont été eux-mêmes dans le doute. Ils n'en avaient pas de connaissance précise, ce n'était qu'une supposition. Ils ne l'ont point tué réellement… » (Coran IV, 156, 1)

    « Nous avons vraiment tué le Christ, Jésus, fils de Marie, le Messager d'Allah »... Or, ils ne l'ont ni tué ni crucifié ; mais ce n'était qu'un faux semblant ! Et ceux qui ont discuté sur son sujet sont vraiment dans l'incertitude : ils n'en ont aucune connaissance certaine, ils ne font que suivre des conjectures et ils ne l'ont certainement pas tué, mais Allah l'a élevé vers Lui. Et Allah est Puissant et Sage. » (Coran IV, 157-158, 2)
    Jésus aurait fondé une famille et vécu très âgé. A Srinagar au Cachemire, on fait visiter sa tombe .
    L’islam s’est-il inspiré de l’hérésie docétiste ?

    Citation
    Les gnostiques docétiques supprimaient l'humanité du Christ. (David Strauss 1808-1874)

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    Message  Arlitto Jeu 19 Nov 2020 - 15:47

    Le panthéisme

    Le panthéisme (du grec "pan" : tout et "theos" : Dieu) est la doctrine qui identifie l'univers à Dieu : les stoïciens, Plotin, Baruch Spinoza (1632-1677), Paul d'Holbach (1723-1789), Denis Diderot (1713-1784).


    La nature a certainement été divinisée dès l'aube de l'humanité.


    John Toland (1670-1722), partisan d'un christianisme uniquement raisonnable et inventeur du mot "panthéisme" (il qualifie la doctrine de Spinoza de "panthéisme"), enseigne les principes de son Panthéisticon (1720) à Londres et à Dublin.


    Les doctrines qui affirment l'immanence de Dieu au monde (Spinoza) ou à l'histoire des hommes (Friedrich Hegel 1770-1831) s'opposent aux doctrines de la libre création du monde par Dieu (René Descartes 1596-1650) ou de la libre création de l'histoire par l'homme (Marx, Sartre) : elles constituent un panthéisme.
    Certains disent que le panthéisme de Spinoza est un athéisme, dans la mesure où sa doctrine récuse toute idée d'un dieu personnel et vivant, et identifie Dieu à la nécessité anonyme et universelle qui régit toutes choses dans la nature.

    Le stoïcisme

    Le stoïcisme est la doctrine panthéiste et matérialiste fondée en 301 par Zénon de Citium (l'école du Portique).


    On distingue :
    - l'ancien stoïcisme (Zénon, Cléanthe 330-232, Chrysippe de Soles 280-206) qui est surtout une théorie de l'univers et une logique : il définit la sagesse comme le "savoir des affaires divines et humaines" (Sextus Empiricus "le sceptique" 160-210), c'est-à-dire comme la connaissance des lois qui régissent l'univers entier et non seulement la conduite des hommes ;


    - le moyen stoïcisme (Panetius ou Panétios de Rhodes 185-110, et son élève Posidonius d'Apamée 135-51) ;
    - le nouveau stoïcisme (Sénèque 4 av. JC-65), Epictète 50-125, Marc-Aurèle 121-180) qui est surtout une morale fondée sur l'effort et sur l'intention du bien : 


    la sagesse se définit alors par la "possession d'un art convenable : la possession de la vertu".
    L'évolution du stoïcisme s'est faite dans le sens d'un passage d'une "physique" (identifiée à la théologie) de caractère panthéiste à une "morale" de caractère rigoriste.

    - Panthéisme acosmique et panthéisme cosmique

    Les philosophes qui affirment qu'il existe une réalité divine qui préside au destin du monde, considérant par conséquent que la nature et les conditions humaines sont une manifestation de Dieu, représentent le "panthéisme acosmique ou panenthéisme" : "Tout est en Dieu".
    Dieu est considéré comme l'acteur divin qui joue simultanément les innombrables rôles des hommes, des animaux, des plantes, des étoiles et des forces naturelles.


    Les présentations les plus typiques du "panthéisme acosmique" proviennent de la tradition hindoue, dont le principal représentant philosophique est le penseur indien Adi Shankara ou Sankara (788-820). Son système révèle les faiblesses de l'acosmisme : la tendance à récuser la réalité globale du fini changeant, à récuser la réalité du mal, à contester la réalité de la liberté et du hasard et à considérer la personnalité individuelle comme finalement irréelle.

    Inversement, les tenants du "panthéisme cosmique" se réfèrent à la totalité des entités finies et changeantes, réalité à laquelle ils donnent le nom de Dieu.
    Dieu est simplement toutes les choses de l'univers. Tout ce qui existe est en Dieu et réciproquement.

    - Giordano Bruno

    Le représentant même du panthéisme moderne, Giordano Bruno (1548-1600) se réfère très souvent à Plotin.


    Ce qu'il retient essentiellement chez le juif Salomon Ibn Gabirol (1021-1058), rabbin andalou, poète, théologien et philosophe, et chez le chrétien David de Dinant (1160-1217) 2, c'est l'affirmation de la divinité de la matière.


    Dieu est infini, et la nature matérielle qui est divine fait partie intégrante de cet infini. Le monde, dès lors, est réunifié et l'on peut affirmer valablement et que Dieu est l'infini et que Dieu est Un.


    La doctrine de Bruno consiste dans l'affirmation d'un "monisme infiniste absolu". Dieu n'est pas distinct de l'Univers, et cet être unique et infini constitue la Substance.


    Plus précisément, Dieu et Univers sont deux aspects, deux points de vue sur cette réalité véritable qu’est "l'originaire et universelle Substance, identique pour tout" (De la cause, du principe et de l'unité, Ve dialogue).


    "Dans l’un infini et immobile qui est la Substance, qui est l’être", l'unité n'est pas affectée par la multiplicité des choses sensibles, qui ne sont que des modes multiformes de cet être unique, ou des apparences fugitives et la "face diverse" d'une même substance.

    Bruno représente la réflexion individuelle antidogmatique. D'inspiration néoplatonicienne, il préconise de n'user que de l'expérience et de la raison pour connaître le monde.

    Il écrit notamment : Expulsion de la bête triomphante (1584), De la cause, du principe et de l'unité (1584), De l'Infini, de l'univers et des mondes (1585).

    Giordano Bruno entre à 17 ans au couvent des Dominicains à Naples. Il étudie la théologie, mais aussi les philosophes modernes et anciens : Héraclite, Démocrite.


    Sa pensée d'inspiration panthéiste le fait condamner à Rome pour hérésie en 1576. Il s'enfuit à Genève, puis à Toulouse et à Paris.


    On le retrouve professeur à Oxford, puis en Allemagne, à Prague et enfin à Venise où, dénoncé, il est livré au Saint-Office.


    Jugé en 1592, il est extradé à Rome.


    Pendant les 7 années de procès, il ne renie pas ses idées : « Je ne recule point devant le trépas et mon cœur ne se soumettra à nul mortel. »


    Au pape Clément VIII qui le somme une dernière fois de se soumettre, Bruno répond : « Je ne crains rien et je ne rétracte rien, il n'y a rien à rétracter et je ne sais pas ce que j'aurais à rétracter. »


    Le 20 janvier 1600, le pape ordonne au tribunal de l'Inquisition de prononcer le jugement. Bruno est déclaré "hérétique impénitent, opiniâtre et obstiné" et, "devant son extrême et résolue défense", condamné à être remis au bras séculier pour être puni, selon la formule habituelle : "avec autant de clémence qu'il se pourrait et sans répandre de sang" (ut quam clementissime et citra sanguinis effusionem puniretur).


    À la lecture de sa condamnation au bûcher, Bruno commente : « Vous éprouvez sans doute plus de crainte à rendre cette sentence que moi à l'accepter. »
    Le 17 février 1600, il est conduit au Campo dei Fiori. Mis nu, la langue entravée par un mors de bois l'empêchant de parler, il est brûlé vif.

    LE PRISCILLIANISME GiordanoBruno
    Giordano Bruno

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    Message  Arlitto Jeu 19 Nov 2020 - 15:48

    Martin de Tours  

    Né à Sabaria en Pannonie (aujourd'hui Szombathely en Hongrie), Martin, fils d’un tribun militaire païen, est élevé à Pavie. Dès l'âge de 15 ans, il est obligé de servir dans l’armée romaine, d’abord en Italie puis en Gaule (la loi romaine obligeait les fils de soldats à s'enrôler dans l'armée).


    Alors qu’il est en garnison à Amiens dans la cavalerie impériale, un jour de l’hiver 337, se produit l’épisode le plus fameux de sa vie.


    Près d’une porte de la ville, il rencontre un mendiant nu et grelottant de froid ; il coupe alors sa chlamyde (son manteau) d’un coup d’épée et en donne une moitié au pauvre qui l’implore.


    Martin ne donne que la moitié de son manteau parce que la moitié de l'équipement de chaque nouvelle recrue de l'armée Romaine était payée par l'empereur ou le sénat, l'autre moitié l'étant par les deniers personnels : Martin ne donne donc que la partie du manteau qui lui appartient ; l'autre partie étant propriété de l'état romain.


    Pendant la nuit qui suit, le Christ lui apparaît en songe, portant la moitié du manteau offert au miséreux et le remerciant pour ce geste de charité.


    Martin décide alors de quitter l’armée et de se convertir au christianisme.


    L’empereur lui refuse son congé, mais, comme Martin refuse de porter les armes et de se battre, il est emprisonné.

    A sa libération, Martin reçoit le baptême (il a 22 ans) et va se mettre sous la direction de l’évêque de Poitiers, Hilaire. Mais celui-ci est exilé, en 356, par les hérétiques ariens au pouvoir, et Martin quitte la Gaule.

    Il va jusqu’en Pannonie, où il convertit sa mère, puis revient par l’Illyricum, où il lutte contre l’arianisme, ce qui lui vaut d’être battu de verges.
    Il essaie de mener la vie monastique près de Milan d’où l’évêque arien le chasse.


    Il se réfugie alors dans un îlot de la côte ligure, puis, apprenant qu'Hilaire est rentré d’exil, il regagne Poitiers où l’évêque l’ordonne prêtre et exorciste.

    Vers 360, Martin obtient des terres à Ligugé, en Poitou, et y établit un ermitage : dans un dénuement total, il veut être seul pour prier Dieu et se repentir de ses fautes passées.


    Il est bientôt rejoint par des disciples, attirés par l’exemple de son ascétisme et de sa piété. Le groupe se développe rapidement en communauté religieuse (80 moines) et Ligugé devient le premier monastère fondé en Gaule.

    La résurrection d’un catéchumène attire l’attention sur Martin qui devient célèbre dans toute la région.

    La renommée de Martin atteint un tel rayonnement que le clergé et le peuple du diocèse de Tours l’élisent comme évêque en 370.


    Martin refuse cette élection, se cache, puis accepte par devoir : il est ordonné évêque le 4 juillet 371.


    Bien que remplissant scrupuleusement sa charge épiscopale pendant vingt-sept ans, il continue à vivre en moine, d’abord dans une cellule près de sa cathédrale, ensuite au monastère de Marmoutier qu’il fonde sur la rive droite de la Loire et qui devient rapidement une des plus grandes communautés monastiques d’Occident.


    Jusqu’à sa mort, Martin fait œuvre de missionnaire non seulement dans son diocèse, mais dans toute la France de l’Ouest, évangélisant et convertissant les populations rurales de la Saintonge, du Berry et de l’Auvergne.

    Sous son impulsion, les temples païens, les idoles et arbres sacrés sont détruits, remplacés par des chapelles et des églises administrées par un prêtre.
    Selon la légende, il se fait attacher à la place où doit tomber un arbre sacré et le détourne d’un signe de croix.


    Quand il apprend que l’empereur Maxime veut exécuter les partisans de l’hérétique Priscillien, Martin, qui se trouve alors à Trèves, accepte de communier avec eux pour les sauver (384). Malgré l’intervention de Martin, Priscillien est convaincu de maléfice et de pratiques immorales. En janvier 385, il est condamné à mort et exécuté, avec six de ses disciples, dont une femme : Priscillien est dans l’histoire le premier à avoir subi la peine de mort pour hérésie. Martin, Ambroise et le pape Sirice protestent contre ces exécutions.


    À la fin de sa vie, Martin est attaqué et blâmé par des évêques et des prêtres, qui lui reprochent la simplicité de sa vie, sa bonté pour les égarés, son passé de militaire…


    Lors d’une tournée pastorale, Martin est saisi d'une fièvre très grave. Il meurt à Candes (37) le 8 novembre 397. Peu avant sa mort, Martin a dit : " Seigneur, si je puis être encore utile à ton peuple, malgré mes 80 ans, je ne refuse pas le travail. Toutefois que ta volonté soit faite… Laissez-moi regarder le ciel plutôt que la terre. Je ne dois plus tarder pour orienter mon âme vers la voie qui conduit au Seigneur."

    "Comme la mort approchait, voyant l'ennemi du genre humain, il dit : Que fais-tu là, bête cruelle ! tu ne trouveras rien en moi pour toi. Ce fut en prononçant ces mots, qu'âgé de quatre-vingt-un ans, il rendit à Dieu son âme. Elle fut reçue par le chœur des Anges, dont plusieurs personnes ouïrent les divines mélodies, spécialement l'évêque de Cologne saint Séverin." 2


    Tourangeaux et Poitevins se précipitent à son chevet. L’évêque est déjà considéré comme un saint : différents miracles, dont la résurrection d’un mort, la délivrance d’un possédé et la guérison d’un lépreux, lui sont attribués. Aussi, le corps de Martin est-il objet de convoitise : le détenir assurera à la communauté une protection éternelle. Par ruse, les Tourangeaux réussissent à s’en emparer. Son corps est ramené à Tours et enseveli le 11 novembre, jour qui est retenu pour sa fête.

    Le culte de celui que l’on surnomme "l’apôtre des Gaules" gagne rapidement toute la Chrétienté et la basilique de Tours devient le premier centre de pèlerinage.
    Son disciple, Sulpice Sévère (v. 360- v. 420), historien, répand son culte dans toute la Gaule et écrit la Vie de Saint Martin (397) : « Un jour, le diable lui apparut précédé et entouré d'une lumière étincelante, pour lui faire plus facilement illusion par le rayonnement d'un éclat emprunté. (...) « Eh bien Martin, pourquoi hésiter à croire, puisque tu vois ? Je suis le Christ. » Alors l'évêque, éclairé par une révélation de l'Esprit, comprenant que c'était le diable, non le Seigneur : « Le Seigneur Jésus, dit-il, n'a pas annoncé qu'il viendrait vêtu de pourpre, avec un diadème étincelant. Pour moi, je ne croirai pas à la venue du Christ, s'il n'a pas l'aspect et la figure du jour de sa Passion, s'il ne porte par les stigmates de la croix. » A ces mots, l'autre disparut aussitôt comme une fumée, emplissant la cellule d'une odeur fétide, indice indubitable que c'était le diable. »


    Martin est le premier saint à n'avoir pas subi le martyre.

    Les Églises d'Orient l'appellent "Saint Martin le Miséricordieux".


    Martin est fêté le 11 novembre.


    Second patron de la France après Geneviève, Martin, l’apôtre des Gaules, est aussi le patron des mendiants, des tailleurs, des soldats, des commissaires de l'armée de terre, des cavaliers et des policiers de France.

    Les gardes suisses pontificaux l’ont choisi pour modèle et protecteur.


    Près de son tombeau, à Tours, une plaque signée par le Maréchal Foch rend grâce à Dieu pour la victoire de 1918.


    Martin a été choisi comme saint patron par la Communauté Chrétienne des Policiers de France le 19 janvier 1993. Il a été reconnu et accepté par la Conférence des évêques de France le 22 mars 1993. Il a été noté et enregistré sous le N° 00092 comme patron des policiers de France le 26 Avril 1993 par Charles Pasqua, Ministre d'État, Ministre de l'Intérieur.


    Le pape Jean-Paul II, en France du 19 au 22 septembre 1996, se rendit le 21 à Tours pour faire son pèlerinage au tombeau du saint évêque.


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    LE PRISCILLIANISME MartinTours
    Saint Martin de Tours par Simone Martini (XIVe siècle)


    Citations

    Celui qui dépouille quelqu'un de ses vêtements est un pillard. Celui qui laisse les pauvres tout nus alors qu'il peut les vêtir, peut-on l'appeler autrement ? A l'affamé appartient le pain que tu conserves, à l'homme nu appartient le manteau que tu serres dans tes coffres, au clochard la chaussure qui pourrit chez toi, au miséreux l'argent que tu recèles. De la sorte, tu opprimes beaucoup de gens que tu pouvais aider. (Basile de Césarée +379, Homélie contre la richesse)

    [...] le roi de France (Clovis roi de tous les Francs de 481 à 511, ndlr), dès l'an 498, prit pour drapeau la chape de saint Martin. En 630 (sous Dagobert I roi des Francs de 629 à 639, ndlr) parut l'oriflamme, qui remplaça cette chape 1. (Grand Dictionnaire Universel du XIXe siècle. Pierre Larousse. 1863-1890)

    Que saint Martin nous aide à comprendre que ce n'est qu'à travers un engagement commun de partage que l'on peut répondre au grand défi de notre temps : celui de construire un monde de paix et de justice, dans lequel tout homme puisse vivre dignement. Ceci pourra advenir si prévaut un modèle mondial de solidarité authentique, en mesure d'assurer à tous les habitants de la planète la nourriture, l'eau, les soins médicaux nécessaires, mais également le travail et les ressources énergétiques, de même que les biens culturels, les connaissances scientifiques et technologiques. (Benoît XVI, 12/11/2007)

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    Message  Arlitto Jeu 19 Nov 2020 - 15:49

    Le pape Sirice  

    Sirice (ou Cirice) est né vers 320 à Rome.

    Il est évêque de Rome (il aurait quitté sa femme pour le devenir) du 22-12-384 au 26-11-399.
    Il combat les hérésies des novatiens, des donatistes, des priscillianistes et autres manichéens.
    "Il travaille avec s. Ambroise contre les hérésies, notamment celles de Helvidius et de Bonose de Naïssus selon lesquels la Mère de Jésus aurait eu plusieurs enfants" 5.
    Il réunit plusieurs synodes : un à Rome, un à Capoue et un troisième à Milan.

    Il aurait célébré les Quatre temps.
    Le terme "pape" est employé par l’empereur Théodose Ier le Grand (+ 395) pour qualifier l’évêque de Rome.
    Sirice est l'auteur de la première ordonnance authentifiée sur des questions d’administration ou de discipline ecclésiastiques.
    Plusieurs de ses épîtres ont été conservées.

    Par ses nombreuses lettres aux Églises d'Afrique, d'Espagne, de Gaule et d'Italie, il signifie qu'en lui "le bienheureux Pierre de Rome portait le fardeau de tous ceux qui ont charge d'âmes".
    Il aurait introduit la prière du communicantes dans la liturgie eucharistique. 3
    Saint Sirice est fêté le 26 novembre.


    385. Janvier, à Trèves, Priscillien dont la doctrine est un mélange de sabellianisme, de docétisme, de panthéisme et de manichéisme, est convaincu de "maléfice" et de pratiques immorales ; il est condamné à mort et exécuté, avec six de ses disciples dont une femme ; ils sont les premiers dans l’histoire à subir la peine de mort pour hérésie ; Martin de Tours, Ambroise de Milan et Sirice protestent contre cette mesure. Le 12 janvier, en réponse à une consultation de l'évêque de Tarragone, Himère, Sirice écrit sa lettre Directa ad decessorem 4, relative à l’administration des sacrements du baptême, de la  pénitence et de la prêtrise (notamment au sujet de la continence des clercs). Alexandrie, la destruction du temple de Sérapis marque la fin du paganisme dans l’Empire romain.

    386. Janvier, un concile romain établit plusieurs règlements touchant le célibat des prêtres et des diacres qui sont repris dans la décrétale Cum in unum. Dans sa lettre Dominus inter aux évêques des Gaules, Sirice écrit : « Comment un évêque ou un prêtre oserait-il prêcher à une veuve ou à une vierge la continence ou l’intégrité, ou encore exhorter les époux à la chasteté du lit conjugal, si lui-même s’est plus préoccupé d’engendrer des enfants pour le monde que d’en engendrer pour Dieu ? ». Constantinople, Théodose Ier le Grand, triomphe de l’usurpateur Maxime. Le code théodosien interdit le trafic d’ossements de martyrs. Concile de Trèves : l’évêque Ithace, qui a fait condamner Priscillien au dernier supplice en 385, est reçu à la communion. Le concile de Carthage approuve les règlements disciplinaires du dernier concile de Rome.

    387. Valentinien II, empereur d’Occident (375-392), fils et successeur de Valentinien Ier, est chassé d’Italie par Maxime, l’instigateur de la mort de Gratien (les 8 premières années de son règne, il est associé à son demi-frère Gratien, empire composé Afrique du Nord, Italie et partie de l’Illyrie).

    388. Théodose Ier, empereur romain Orient, rétablit Valentinien sur son trône. Ambroise de Milan obtient de Théodose que l’évêque de Callinicos ne soit pas obligé à rebâtir la synagogue détruite par les catholiques.

    389. Au concile d’Antioche, défense est faite aux enfants de Marcel, évêque d’Apamée tué par les idolâtres, de poursuivre les criminels. 7 août, édit de Théodose abolissant les jours fériés païens et instaurant des jours fériés pour les fêtes chrétiennes.

    Vers 390. Le moine anglais Pélage se rend à Rome.

    390. Concile de Rome tenu par Sirice contre l’hérésiarque Jovinien. Concile de Milan tenu contre Jovinien et contre les ithaciens [disciples de l’évêque Ithace d’Ossonoba (Espagne), fort liés à l’usurpateur Maxime, qui prétendent que le pouvoir séculier doit régler les causes ecclésiastiques] : la sentence portée l'année précédente par les évêques des Gaules contre les ithaciens est confirmée. Au concile de Carthage II, tenu par l’évêque Genesius, la loi qui impose la continence à l’évêque, au prêtre et au diacre, est renouvelée. Jérusalem, Théodose Ier le Grand (capitale résidence à Arles) fait construire un grand hospice pour les malades pauvres. 6 août, Théodose édicte une loi condamnant au bûcher les homosexuels passifs. 25 décembre, Ambroise 1, évêque de Milan, oblige Théodose à faire pénitence publique pour avoir ordonné au commandant d’Illyrie le massacre de 7.000 habitants de Thessalonique qui s’étaient insurgés suite à l’arrestation d’un cocher "inverti" et avaient tué plusieurs officiers de l’empereur.

    391. 24 février, loi de Théodose interdisant toute cérémonie païenne et la fréquentation des temples païens. 19 mai, loi de répression contre les hérétiques. Au concile d’Antioche, l’évêque Flavien anathématise les messaliens qui regardent les sacrements comme inutiles et font consister toute la perfection du chrétien dans la prière. A Hippone, Augustin est ordonné prêtre. Alexandrie, l’empereur chrétien Théodose Ier fait fermer le temple de Sérapis (Sérapeion) ; il aurait fait détruire, à l’instigation du patriarche Théophile, les manuscrits "non conformes à sa foi" (40.000 volumes de la bibliothèque étaient entreposés dans le Sérapeion).

    392. 15 mai, Valentinien est assassiné, probablement par Arbogast, général franc, qui installe alors l’empereur des Gaules (fantoche), Eugène, sur le trône le 22 août à Lyon. 8 novembre, Constantinople, édit de Théodose interdisant tout culte païen : le christianisme est obligatoire pour les habitants de l’empire.

    393. Le synode d’Hippone, présidé par Augustin, condamne les donatistes, combat les manichéens et officialise les 27 livres formant le Nouveau testament (4 Evangiles, Actes des Apôtres, Epîtres et Apocalypse de Jean). Théodose supprime les Jeux Olympiens (ou Olympiades) corrompus par certaines pratiques et que Ambroise trouvent impies.

    394. 5 et 6 septembre, en Italie, à la Rivière Froide, les troupes de l’usurpateur Eugène sont écrasées par l’armée de Théodose ; Arbogast se suicide, Eugène est décapité.

    395. 17 janvier, à Milan, mort de l'empereur Théodose Ier ; ses deux fils lui succèdent : Arcadius en Orient (Empire byzantin ; capitale : Constantinople), Honorius en Occident (Rome). L’Égypte tombe sous la domination byzantine. Préfecture des Gaules à Arles. Au concile d’Hippone, malgré lui, Augustin est ordonné évêque contre les règles.

    396. 1er octobre, à Nîmes : concile au sujet de l'hérésie des Ithaciens (ou Itaciens) qui porte atteinte à l'unité chrétienne ; le schisme félicien ou itacien est né à Trèves lorsque Ithace et ses partisans, persécuteurs des priscillianistes, ont installé Félix de Trèves comme évêque de la capitale des Gaules ; Martin de Tours refuse de participer à ce concile ; parmi les nombreux absents figurent l’évêque de Marseille, Proculus, celui de Vienne, Simplicius, et l’évêque du Puy, Syagrius, qui charge un de ses collègues de signer pour lui 2 ; Apodème l'évêque d'Angers souscrit, avec d'autres, au concile ; le concile abroge le diaconat féminin.

    397. 28 août, le 3e concile de Carthage décrète "qu'il soit défendu à tous laïques d’assister aux Spectacles" (canon II) et "qu'en dehors des Ecritures canoniques (qu’il énumère, ndlr), rien ne doit être lu dans l’Eglise sous le nom de divines Ecritures" (canon 186) ; il canonise les Epîtres et les Actes des Apôtres.

    398. Le 4e concile de Carthage ordonne de chasser de l’assemblée des fidèles "ceux qui s’appliquent aux augures et aux enchantements, aussi bien que ceux qui observent les fêtes judaïques" (canon 84) et décrète : « Celuy qui les jours de Feste, quitte l’Assemblée solennelle de l’Eglise pour aller aux Spectacles, qu’il soit excommunié » (canon 88) ; il règle la cérémonie de l’ordination des exorcistes. Empire d’Orient : l’eunuque Eutrope remporte la victoire sur les Huns.

    399. A Alexandrie, un concile, présidé par l’évêque Théophile, condamne les origénistes. Concile de Chypre tenu contre les origénistes. Le nouveau roi de Perse Yezdgerd Ier noue de bonnes relations avec Rome et tolère le christianisme. 26 novembre, mort de Sirice.


    Notes

    1 Ambroise naquit à Trèves (Allemagne) vers 340. Fils d’un préfet de la Gaule, il étudia le droit à Rome. Il entra dans l’administration et, vers 370, fut nommé consulaire (gouverneur) de Ligurie et d’Emilie résidant à Milan. Venu assurer l’ordre lors d’élection épiscopale agitée, il fut élu évêque par acclamation populaire. Baptisé et ordonné évêque en 8 jours, le 7/12/374, il s’adonna à l’étude du grec et de la théologie. Il chercha surtout à instruire ses fidèles et à réfuter l’arianisme qu’il combattit activement. Ambroise, ami fidèle de Monique, mère d'Augustin d’Hippone, contribua à la conversion de celui-ci et le baptisa en 387. Ambroise mourut à Milan en 397. Parmi ses ouvrages, on trouve bon nombre de traités d’exégèse, de traités moraux dont Sur le devoir des clercs. « D’après Luc, Jésus invite les pauvres, les handicapés, les aveugles. Aux yeux du Maître, les infirmités corporelles ne sont nullement des motifs d’exclusion du Royaume. Il nous dispense des leçons de tendresse. Inviter les pauvres, n’est-ce pas fuir la sécheresse du cœur qui calcule si souvent ses invitations avec l’espoir d’un "rendu". » (Ambroise, Commentaire sur saint Luc)

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