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    Histoire des Guerres de religion

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    Message  Arlitto Jeu 19 Nov 2020 - 8:53

    Histoire des Guerres de religion

    1560
    mars
    Conjuration d’Amboise
    Le prince de Condé et Antoine de Bourbon, roi de Navarre, conspirent pour s’octroyer les faveurs du jeune roi François II et obtenir ainsi la liberté du culte protestant. Les deux huguenots redoutent en effet l’influence que pourrait avoir sur lui les Guise, fervents défenseurs du catholicisme. Mise à exécution par Godefroi de La Renaudie, la conspiration échoue suite à la trahison de Pierre des Avenelles. Les comploteurs qui sortent les armes à l’exemple de La Renaudie sont tués, ceux qui se rendent sont arrêtés. La majorité d’entre eux seront toutefois exécutés par la suite.




    1562
    17 janvier
    Signature de l’édit de Janvier
    Poussé par sa mère, Catherine de Médicis, et par le chancelier Michel de l’Hospital, le roi Charles IX appose sa signature sur l’édit de Janvier à Saint-Germain-en-Laye. Il accorde la liberté de culte aux protestants en dehors des remparts. Ils doivent en échange renoncer aux lieux de culte dont ils s’étaient emparés. Mais cet édit ne fera qu’aviver la colère des catholiques, et notamment du duc de Guise, qui organisera peu de temps après le massacre de Wassy, déclenchant la première guerre de Religion.




    1562
    1 mars
    Première guerre de religion en France
    Dans le village de Wassy en Champagne, quatre-vingt protestants sont assassinés par les hommes du duc de Guise alors qu'ils participaient à la célébration du culte. Ce massacre marque le début de la première guerre de religion. Le 10 mars, le chef des huguenots, Louis de Condé, appelle les protestants à prendre les armes et à venger les villageois de Wassy. Le conflit prendra fin en mars 1563 quand catholiques et protestants signeront la paix d'Amboise.




    1562
    19 décembre
    Victoire catholique à Dreux
    Alors que la guerre de religion fait rage, catholiques et protestants s'affrontent en pleine campagne à Dreux. Le chef des huguenots, le prince Louis de Condé, est fait prisonnier par le duc de Guise tandis que le connétable Montmorency est, de son côté, capturé par les protestants. Les catholiques, supérieurs en nombre, l'emportent. La signature de la paix d'Amboise le 19 mars 1563 mettra un terme à la première guerre de religion et permettra au prince de Condé d'être libéré.




    1563
    18 février
    Assassinat de François de Guise
    Alors qu’il assiège la ville d’Orléans, le duc de Guise, dit "le Balafré", est assassiné par un protestant répondant au nom de Jean de Poltrot de Meré. On soupçonnera Coligny d’avoir été l’instigateur du meurtre.




    1563
    19 mars
    Paix d'Amboise
    Signé par Louis de Condé et le connétable de Montmorency, l’édit marque la fin de la première guerre de religion qui oppose depuis un an les catholiques et les protestants. La paix d'Amboise accorde aux huguenots une amnistie complète et la liberté de leur culte dans certaines limites territoriales. Par ailleurs, elle divise la noblesse des masses protestantes en autorisant uniquement les seigneurs à célébrer le culte. Loin de satisfaire les deux camps adverses, l’édit ne servira qu’à instaurer une paix temporaire. Le conflit reprendra en effet dès 1567.




    1567
    28 septembre
    Tentative d’enlèvement de Charles IX
    Redoutant les conséquences des négociations de Catherine de Médicis avec l’Espagne catholique, le prince de Condé organise l’enlèvement du roi Charles IX. Mais le projet échoue. C’est ainsi que s’ouvre la seconde guerre de Religion. En novembre, les protestants essuieront une défaite cuisante contre le duc de Montmorency à Saint-Denis et se décideront à signer la paix de Longjumeau.




    1568
    23 mars
    Paix de Longjumeau
    La paix de Longjumeau signée entre Charles IX et le prince de Condé met fin à la deuxième guerre de religion. Le conflit entre les protestants et les catholiques avait repris en septembre 1567. Ruinés, les deux partis doivent se résoudre une nouvelle fois à entamer des négociations. Le traité confirme les droits accordés aux protestants par la paix d'Amboise, signée le 19 mars 1563. Mais la trêve de Longjumeau sera de courte durée : la troisième guerre de religion commencera cinq mois plus tard.




    1569
    13 mars
    Les protestants vaincus à Jarnac
    La troisième guerre de Religion vient d’éclater suite à la décision du roi, Charles IX, toujours sous l’influence de Catherine de Médicis, d’ordonner l’arrestation du prince de Condé. Contraints de reprendre les armes, les protestants doivent affronter une nouvelle fois les catholiques. La bataille de Jarnac se clôt finalement sur la défaite des huguenots et sur la mort de Condé.




    1569
    3 octobre
    Victoire de Moncontour
    Le duc d'Anjou l'emporte face aux hommes de Coligny. Avec la bataille de Jarnac, qu'il a également remporté sur les protestants quelques mois plus tôt, on attribue au futur Henri III des mérites militaires personnels. Pourtant il n'avait fait que suivre les ordres des vieux généraux expérimentés Cossé et Tavannes. Il deviendra roi de France à la mort de son frère Charles IX en 1574.




    1570
    8 août
    Fin de la troisième guerre de Religion
    Pour mettre un terme aux hostilités entre protestants et catholiques, un édit est publié par le roi Charles IX et octroie à nouveau la liberté de culte aux protestants, dans une limite territoriale. C’est la paix de Saint-Germain. Les réformés obtiennent également la garantie de quatre villes de sûreté, parmi lesquelles figure La Rochelle.




    1572
    22 août
    Coligny manque d’être assassiné
    Gaspard de Coligny, qui a de plus en plus d’influence sur le roi Charles IX, suscite la méfiance de Catherine de Médicis et ravive la haine des catholiques. Le chef des protestants tente de convaincre le roi d’intervenir aux Pays-Bas contre l’Espagne. C’est sans doute la raison pour laquelle les Guise, fervents défenseurs du catholicisme, tentent de l’assassiner. Il en réchappe de justesse, mais l’événement déclenche le massacre de la Saint-Barthélemy, deux jours plus tard. Coligny sera d’ailleurs l’un des premiers protestants mis à mort.



    1572
    24 août
    Le massacre de la Saint-Barthélemy
    Dans la nuit du 23 au 24 août 1572, les protestants, réunis à Paris pour le mariage de leur chef Henri de Navarre avec Marguerite de Valois, sont massacrés. Deux jours plus tôt, la tentative d’assassinat de Coligny, probablement organisée par les Guise, avait fait naître un dangereux climat de tensions. Aussi, Catherine de Médicis redoutait d’être renversée par les Guise mécontents de sa politique conciliante avec les protestants. Elle se méfiait également de l’influence de Coligny sur son fils, Charles IX. Pour cette raison, elle aurait devancé les catholiques en convainquant son fils d’ordonner le massacre des chefs protestants. Lorsque le tocsin de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois retentit, les Parisiens se déchaînent sur les protestants, hommes, femmes et enfants. Le massacre fait 3 000 victimes et se poursuivra en province jusqu’au mois d’octobre. Quant à Henri de Navarre, il est contraint de se convertir. C'est l'un des épisodes les plus tragiques des guerres de Religion qui ont ensanglanté le royaume entre 1562 et 1598.




    1573
    11 juillet
    Édit de Boulogne
    Au lendemain du siège de la Rochelle, protestants et catholiques concluent la paix avec l’édit de Boulogne. Celui-ci met fin à la quatrième guerre de Religion et permet aux protestants d’obtenir la liberté de conscience. Toutefois, ils ne pourront bénéficier de la liberté de culte que dans trois villes, dont La Rochelle.




    1576
    6 mai
    La paix de Beaulieu clôt la cinquième guerre de Religion
    Déclenchée en 1574, alors qu’Henri III vient de succéder à son défunt frère, la cinquième guerre de Religion est menée par le parti des Politiques, aussi appelé Malcontents. Celui-ci a réuni autour du duc d’Alençon, frère cadet du roi, la noblesse catholique modérée opposée au roi. Les protestants, tels Henri de Condé, n’ont pas tardé à se joindre au mouvement, d’autant plus que Henri de Navarre s’est enfuit de la cour. Inquiet, le roi accepte finalement de négocier. Le conflit s’achève ainsi avec l’édit de Beaulieu, qui octroie d’importants avantages au frère du roi, mais aussi aux protestants. Ceux-ci peuvent désormais jouir de la liberté de culte dans toute la France, à l’exception de la capitale. Ils obtiennent huit places de sûreté ainsi que l’égalité de représentation dans les chambres. De tels avantages ne peuvent que mécontenter les catholiques les plus fermes, qui formeront la Sainte Ligue, dirigée par Henri de Guise.




    1577
    17 septembre
    Signature du traité de Bergerac
    Les protestants et les catholiques signent le traité de Bergerac pour mettre un terme à la sixième guerre de Religion. Celle-ci a été déclenchée par la Ligue catholique, qui est parvenue à convaincre le roi d’annuler l’édit de Beaulieu. Vaincus à la bataille de la Charité-sur-Loire, puis à Issoire, les protestants n’ont d’autres choix que de signer un traité diminuant considérablement les avantages qu’ils avaient acquis. Ainsi, ils obtiennent la liberté de culte pour un bourg par bailliage et leurs huit places de sûreté ne sont valables que temporairement. En octobre, le traité sera confirmé par l’édit de Poitiers.




    1580
    26 novembre
    Signature de la paix de Fleix
    Le duc d'Anjou et Henri de Navarre signent au château de Fleix le traité mettant fin à la septième guerre de religion. Il vient ainsi confirmer le traité de Bergerac, signé en 1577. L'équilibre entre les forces catholiques et protestantes est retrouvé. Cette septième guerre sera aussi appelée "guerre des Amoureux" car elle aurait été déclenchée par les amours de Marguerite de Valois, dite la reine Margot.




    1585
    7 juillet
    Henri III interdit le culte protestant
    Depuis la mort du duc d’Alençon, jeune frère du roi, les Guise sont effrayés à l’idée de voir monter sur le trône le protestant Henri de Navarre, seul héritier légitime (futur Henri IV). Le roi de France Henri III finit alors par céder aux pressions de la Ligue et signe le traité de Nemours. Ce dernier retire aux protestants tous leurs privilèges et interdit leur culte, rendant impossible l’accès d’Henri de Navarre au trône.




    1588
    12 mai
    Journée des Barricades
    Au cours de la huitième guerre de Religion, la population parisienne prend parti pour la Ligue, à la tête de laquelle se trouve Henri de Guise. Celui-ci se rend à Paris, à l’appel du conseil des Seize et suscite la méfiance du roi Henri III. Se sentant menacé par une telle présence, il appelle une force de 4000 Suisses et de 2000 Français pour assurer la sécurité dans la capitale. Aussitôt, les ligueurs poussent les Parisiens à l’insurrection. La population utilise des chaînes, des barriques et des tonneaux pour bloquer les rues et empêcher les forces royales d’intervenir. Henri III n’a pas d’autre choix que de fuir Paris. Cette journée marque sa rupture définitive avec la Ligue et aboutira à son ralliement avec Henri de Navarre, futur Henri IV. Les deux hommes mettront le siège devant Paris.




    1590
    14 mars
    Henri IV gagne la bataille d'Ivry
    En lutte avec les ligueurs catholiques conduits par le duc de Mayenne (famille des Guise), le protestant Henri IV remporte la bataille d'Ivry. L’année précédente, il avait déjà remporté une victoire similaire à Arques. Au cours d'une manoeuvre, le Béarnais s'exclame : "Si vos cornettes vous manquent, ralliez-vous à mon panache blanc, vous le trouverez toujours au chemin de la victoire et de l'honneur." Les partisans du roi de France attribuent cette victoire à une intervention divine.


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    Message  Arlitto Jeu 19 Nov 2020 - 8:54

    1595
    5 juin
    Victoire d’Henri IV à la Fontaine-Française
    Le roi de France, malgré sa conversion, rencontre encore de nombreuses oppositions. La situation mène à la bataille de Fontaine-Française, qui l’oppose aux troupes de la Ligue. La victoire du roi aboutira finalement au démantèlement de la Ligue.




    1598
    13 avril
    Signature de l'Edit de Nantes
    Henri IV et son secrétaire Pierre Forget de Fresnes signent avec des émissaires protestants l’édit de Nantes. Les huguenots obtiennent du roi de France, converti à la religion catholique depuis 1593, la liberté de conscience et des garanties en matière de droits. Les protestants peuvent se vouer à leur culte dans deux villages par bailliage ainsi que dans les villes où leur religion est déjà ancrée. Jouissant de l’égalité civile, ils peuvent occuper des postes publics, et ont pour garantie la concession de plus de cent villes françaises. Les anciens temples leur sont restitués et ils peuvent également en construire de nouveaux. L'édit de Nantes marque aussi la fin des guerres de religion, mais ne sera jamais entièrement respecté. En partie aboli par Richelieu sous Louis XIII, il sera révoqué en 1685 par Louis XIV.




    1689
    22 mars
    Débarquement de Jacques II d'Angleterre à Kinsale
    Détrôné le 6 janvier 1689 lors de la Glorieuse Révolution, Jacques II d'Angleterre débarque à Kinsale en Irlande deux mois plus tard avec le soutien de son cousin Louis XIV pour mener une contre-révolution. Fort de 10 000 hommes partis de France, où l'ancien roi catholique a trouvé refuge avec sa cour jacobite, Jacques II trouve à son arrivée le soutien des catholiques irlandais, fidèles aux Stuarts. Il est notamment reçu à Dublin par Richard Talbot, 1er comte de Tyrconnell. Si une première victoire militaire sur l'armée de Guillaume III d'Angleterre interviendra lors de la bataille de Bantry le 11 mai 1689, les alliés franco-irlando-écossais sont mis en échec l'année suivante à la bataille de la Boyne puis en Ecosse. Résultat : 15 000 irlandais se réfugient en France, où Jacques II décèdera le 16 septembre 1701.




    1689
    11 mai
    Bataille de la baie de Bantry
    La bataille de la baie de Bantry marque la première victoire franco-jacobite sur la flotte anglaise, lors de la tentative de contre-révolution menée par Louis XIV et Jacques II d'Angleterre dans le cadre de la guerre de la ligue d'Augsbourg. En supériorité numérique (24 navires français contre 19 anglais), la flotte de l'amiral Châteaurenault fait 96 victimes et près de 300 blessés, contre 40 morts et moins de 100 blessés. Cette victoire permet aux troupes franco-jacobites de débarquer en Irlande, où elles seront finalement battues par les Anglais.




    1689
    juillet
    Retour de François Vivent en Languedoc
    Après quatre années d'exil forcé à l'étranger avec ses compagnons, François Vivent revient en Languedoc afin de poursuivre la révolte des protestants face à la persécution de Louis XIV. Originaire de Valleraugue, il est considéré comme l'un des plus habiles prédicants de son époque, et prêche pour une défense armée et l'utilisation de la violence. Suite à la conversion forcée des protestants du Languedoc et la révocation de l'édit de Nantes le 18 octobre 1685, il est contraint de négocier son exil en 1687, mais revient deux ans plus tard en compagnie d'autres prédicants, comme Claude Brousson. En septembre 1689, son projet de soulèvement pour soutenir une pénétration de forces protestantes en France échoue. Il est tué le 19 février 1692 dans la grotte de Carnoulès. Au terme de ce qu'on appellera la guerre des Camisards en 1704, plus de 3 000 insurgés protestants ont trouvé la mort et 1 200 se sont réfugiés à l'étranger.




    1689
    27 juillet
    Bataille de Killiecrankie
    La bataille de Killiecrankie oppose les troupes jacobites, dirigées par le vicomte de Dundee, à l'armée de Guillaume III d'Angleterre. John Graham, 1er vicomte de Dundee mène cette révolte pour remettre le roi catholique Jacques II sur le trône, dont il a été chassé au bénéfice du prince protestant Guillaume d'Orange le 13 février 1689. Il remporte une victoire militaire malgré l'infériorité numérique (2 400 jacobites contre 3 500 soldats de la couronne), mais meurt sur le champ de bataille, victime d'une balle. Il aurait été alors le Grand Maître de l'Ordre des Templiers. Sa mort laisse l'insurrection jacobite sans leader. Les chefs des clans des Higlands se soumettent alors au roi Guillaume III d'Angleterre, exceptés les MacDonald de Glencoe, qui seront massacrés le 13 février 1692 par des troupes orangistes.




    1690
    30 avril
    Fin de la rébellion jacobite à la bataille de Cromdale
    La bataille de Cromdale est le dernier chapitre de l'insurrection jacobite en Ecosse. Les troupes fidèles au roi catholique Jacques II, bouté du trône d'Angleterre un an plus tôt par le protestant Guillaume III, sont en déclin suite à la défaite à la bataille de Dunkeld et au retrait des clans des Highlands. Le major général irlandais Buchan est envoyé en soutien par Jacques II pour remobiliser ses partisans écossais dirigés par Sir Ewen Cameron. Mais les désertions se multiplient dans les rangs jacobites et l'armée de Buchan perd ainsi le tiers de son effectif initial (1 200 hommes) lorsqu'elle croise les orangistes à Cromdale, le 30 avril 1690. Plus nombreux, les soldats de Sir Thomas Livingston prennent le dessus et font 400 victimes chez les jacobites, dont certains profitent de l'épais brouillard pour fuir. Les orangistes perdent moins de 100 hommes et mettent un terme à la rébellion jacobite.




    1690
    11 juillet
    Victoire française à la bataille navale de cap Béveziers
    La bataille du cap Béveziers met aux prises les flottes françaises et anglo-hollandaises sur la manche, dans le cadre de la guerre de la ligue d'Augsbourg. Jacques II, bouté hors du trône d'Angleterre par le protestant Guillaume III en 1689, a trouvé refuge en France auprès de son cousin Louis XIV. Il tente de débarquer en Irlande avec le soutien des Français pour soulever une armée catholique et regagner sa couronne. La flotte française, menée par le vice-amiral Anne Hilarion de Costentin, a l'ascendant et se trouve en surnombre avec 75 vaisseaux, contre 59 côté anglo-hollandais, sous le commandement du vice-amiral Arthur Herbert de Torrington. Ces derniers en perdront 17 durant la bataille de Beachy Head (en anglais), les autres se réfugiant vers la Tamise tandis que Tourville laisse échapper l'occasion de les anéantir totalement. Cette victoire française sera atténuée par la défaite à venir lors de la bataille de la Boyne après le débarquement en Irlande.




    1690
    18 août
    Victoire française à la bataille de Staffarda
    La bataille de Staffarda oppose le royaume de France au duché de Savoie, le 18 août 1690, dans le cadre de la guerre de la ligue d'Augsbourg. Après avoir refusé de laisser la citadelle de Turin à Louis XIV, le duc de Savoie Victor-Amédée II fait preuve d'un cruel manque de discernement le jour de la bataille. Face aux 18 000 hommes du maréchal Nicolas de Catinat, le prince du Piémont estime ses troupes fortes de 17 000 soldats suffisantes pour en venir à bout, sans attendre l'aide imminente de renforts espagnols. D'autres erreurs stratégiques permettent aux Français de prendre le dessus et de faire plus de 4 000 morts dans les rangs savoyards, ainsi que 1 500 blessés et 1 200 prisonniers. Les troupes françaises, qui ont perdu 2 000 hommes dans la bataille, poursuivront sur leur lancée en prenant Saluce le lendemain, puis Suze le 20 novembre 1690.


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    Message  Arlitto Jeu 19 Nov 2020 - 8:54

    Les huit guerres de religion (1562-1598)

    Les huit guerres de religion (1562-1598)
    La France connaît au XVIe siècle une fracture religieuse : la grande majorité du pays reste fidèle au catholicisme, tandis qu’une importante minorité rejoint la Réforme. Le principe de la coexistence de deux confessions dans le Royaume se révèle inapplicable. La guerre ne peut être évitée, signe de l’échec de la coexistence pacifique entre catholiques et protestants.

    Huit guerres vont se succéder sur une durée de 36 ans, entrecoupées de périodes de paix fragile. Elles s’achèvent avec l’édit de Nantes (30 avril 1598) qui établit une dualité confessionnelle. Pendant la fin du règne d’Henri IV, assassiné en 1610, le roi fait respecter l’édit, ce qui protège les protestants.

    1ère guerre (1562-1563)


    • Histoire des Guerres de religion Vf7g Massacre fait à Cahors en Quercy (19 novembre 1561) © Musée Calvin de Noyon


    Le massacre par le duc François de Guise d’une centaine de protestants assistant au culte dans une grange de la ville de Wassy, le premier mars 1562, est considéré comme l’événement qui a déclenché la première guerre de religion. A l’appel de Louis de Bourbon, prince de Condé, les protestants prennent les armes. Condé s’empare d’Orléans le 2 avril.
    La guerre s’étend à tout le royaume. Elle est marquée par des violences sauvages dans un camp comme dans l’autre. Les plus notables sont le fait – du côté protestant – du baron des Adrets en Dauphiné et en Provence, et – du côté catholique – de Blaise de Montluc en Guyenne.

    La bataille de Dreux qui voit s’affronter les troupes de Condé et celles du connétable de Montmorency est à l’avantage des forces royales. Le duc de Guise met alors le siège devant Orléans tenu par les protestants (5 février 1563). C’est là qu’il est assassiné par Poltrot de Méré, un ancien conjuré d’Amboise.
    Le 19 mars 1563 est signé l’édit de pacification d’Amboise négocié par Condé et le connétable de Montmorency.
    2ème guerre (1567-1568)

    Les chefs huguenots sont décidés à reprendre les armes dès l’automne 1567 et leur inquiétude devant l’influence grandissante du cardinal de Lorraine sur le jeune roi Charles IX les amène à envisager un coup de force pour soustraire le roi à cette influence. C’est ce que l’on a appelé la surprise de Meaux. Mais le roi, prévenu, déjoue cette tentative et, de Meaux, regagne Paris sous la protection des Suisses.
    Plusieurs villes du Midi sont prises par les huguenots. Des violences surviennent de part et d’autre. A Nîmes, à la Saint-Michel, le 30 septembre 1567, c’est la Michelade : massacre de notables catholiques par les réformés nîmois. A Paris, assiégée par l’armée huguenote, ce sont les catholiques qui s’en prennent violemment aux huguenots.

    L’armée de Condé s’empare de Saint-Denis et poursuit jusqu’à Dreux. Mais la bataille qui se livre à Saint-Denis le 10 novembre 1567 se termine à l’avantage des royaux, quoique le connétable Anne de Montmorency y soit mortellement blessé.
    A l’issue de longues négociations, une paix est signée le 23 mars 1568, c’est l’édit de Longjumeau qui confirme l’édit d’Amboise.
    3 ème guerre (1568-1570)



    • Histoire des Guerres de religion Cezp Saint Barthélemy-24 août 1572.


    • Histoire des Guerres de religion Z44g Moncontour (1570)


    La paix de Longjumeau ne dure que cinq mois.
    La guerre civile en France subit l’influence des événements internationaux, notamment de la révolte des sujets de Philippe II d’Espagne aux Pays-Bas, ceux qu’on a appelé les « gueux ». La terrible répression dont ils sont l’objet, menée par le duc d’Albe, au nom du roi Philippe II suscite en France une grande émotion. Les huguenots, à la recherche d’alliances extérieures, concluent un accord avec eux.

    En outre, chaque camp bénéficie d’aides étrangères :



    • pour les protestants, celle du prince d’Orange et celle d’Élisabeth d’Angleterre qui finance l’expédition du comte palatin Wolfgang, duc de Deux-Ponts en Bourgogne au printemps de 1569 ;

    • pour les catholiques, celles du roi d’Espagne, du pape et du duc de Toscane.


    Les combats qui se déroulent principalement en Poitou, en Saintonge et en Guyenne, sont marqués par deux victoires des catholiques : à Jarnac (13 mars 1569), le duc d’Anjou, futur Henri III, remporte une victoire sur le prince de Condé qui sera tué au cours de la bataille ; et à Moncontour, au nord du Haut Poitou (3 octobre 1569), au cours de laquelle l’Amiral de Coligny, blessé, réussit à s’enfuir.
    En dépit de ces deux défaites, les huguenots ne sont pas découragés. Coligny remonte vers le nord et parvient jusqu’à La Charité-sur-Loire. En juin 1570, l’armée protestante l’emporta dans la bataille d’Arnay-le-Duc.
    La paix qui s’en suivit est le signe d’un revirement politique à la cour où les modérés retrouvent leur influence et où celle des Guise recule.

    Cet édit, signé à Saint-Germain le 8 août 1570, et qui a pour artisan principal le roi Charles IX, marque un retour à la tolérance civile. Il restitue la liberté de culte dans les lieux où il existait au premier août 1570.
    En outre, les protestants obtiennent des ]places de sûreté : quatre pour deux ans : La Rochelle, Cognac, La Charité-sur-Loire et Montauban.

    Le 22 août 1572, quatre jours après le mariage d’Henri de Navarre avec Marguerite de Valois, sœur du roi Charles IX qui avait provoqué la venue à Paris de nombreux nobles protestants, l’Amiral de Coligny est victime d’un attentat auquel il échappe de peu. La tension est grande dans Paris. Dans la nuit du 23 au 24 août, jour de la Saint-Barthélemy, un Conseil royal se réunit, au cours duquel il est décidé d’éliminer les principaux chefs huguenots. Coligny et d’autres gentilshommes protestants sont assassinés tant au Louvre qu’en ville. Cette exécution d’un nombre limité de chefs huguenots est suivie d’une tuerie sauvage qui va durer jusqu’au 29 août et fait dans Paris 4 000 tués. Le massacre se généralise et s’étend à la province où l’on dénombre quelque chose comme 10 000 tués.

    Henri de Navarre et le prince de Condé sont épargnés parce que princes du sang, mais ils sont contraints à se convertir au catholicisme.

    4ème guerre (1572-1573)
    La violence qui s’est déchaînée contre eux pousse de nombreux réformés à abjurer ou à s’enfuir dans les pays du « Refuge » : Genève, la Suisse, les provinces septentrionales des Pays-Bas ou l’Angleterre. Mais, dans l’Ouest et le Midi, les combats reprennent. Nîmes et Montauban refusent des garnisons royales. Le siège est mis devant La Rochelle qui résiste. Le siège sera levé le 6 juillet 1573 et le roi accorde aux huguenots un édit de pacification, l’édit de Boulogne enregistré au parlement le 11 juillet 1573, édit moins avantageux que le précédent. Les protestants conservent la liberté de conscience mais n’obtiennent la liberté du culte que dans trois villes : La Rochelle, Nîmes et Montauban.
    5ème guerre (1574-1576)

    Le duc d’Alençon, jeune frère du roi, prend la tête d’un mouvement composé de protestants et de catholiques modérés. C’est l’alliance des « Malcontents » qui réclame une réforme de l’Etat, considérant que la tolérance du culte réformé est d’abord un problème de réforme politique.

    Henri III, sacré roi le 13 février 1575, à la suite de la mort de Charles IX (30 mai 1574) refuse tout d’abord d’accéder aux requêtes des Malcontents, mais il est bien obligé de traiter avec eux par la suite, ses troupes étant très inférieures en nombre. Il signe à Etigny le traité de paix, appelé paix de Monsieur. L’édit du 6 mai, connu sous le nom d’édit de Beaulieu (6 mai 1576), atteste la victoire des Malcontents. Il permet l’exercice du culte réformé dans tous les lieux du royaume sauf à Paris et deux lieues alentour. En outre, les réformés reçoivent huit places de sûreté et des chambres mi-parties dans chaque parlement.

    6 ème guerre (1576-1577)
    Dès le début, l’édit de Beaulieu est difficile à appliquer et suscite des résistances. Les catholiques hostiles se groupent en ligues défensives. Les états généraux convoqués à Blois se déroulent dans un climat très défavorable aux huguenots. L’abolition de l’édit de Beaulieu par l’assemblée provoque la reprise des conflits. Mais faute de secours financier de part et d’autre, la négociation s’impose. Un compromis est trouvé, ce sera la paix de Bergerac du 14 septembre 1577, confirmée par l’édit de Poitiers signé en octobre 1577.


    7 ème guerre (1579-1580)
    En novembre 1579 la guerre reprend localement : le prince de Condé s’empare de La Fère en Picardie et en avril 1580, Henri de Navarre – alors chef du parti protestant depuis 1575-1576 – s’oppose aux provocations du lieutenant-général de Guyenne et prend possession de la ville de Cahors. Quelques conflits sporadiques ont encore lieu jusqu’à la signature du traité de Fleix, le 26 novembre 1580, qui confirme le texte de Poitiers. Les places de sûreté devront être rendues dans un délai de six ans, comme prévu à Poitiers.

    8 ème guerre (1585-1598)


    • Histoire des Guerres de religion Qbtg Assassinat du Duc de Guise.


    • Histoire des Guerres de religion 52qt La Ligue : procession à Paris le 10 février 1593.

    • Histoire des Guerres de religion Tnkb Assassinat d’Henri III par Jacques Clément.



    La mort de François d’Alençon, duc d’Anjou et dernier frère du roi (1584) fait d’Henri de Navarre l’héritier légitime du trône. Le rejet de cette candidature au trône de France suscite la constitution de la Ligue ou « Sainte Union » des catholiques dont le chef Henri de Guise impose au roi Henri III la signature du traité de Nemours (1585). L’édit qui en est tiré, enregistré au Parlement le 18 juillet 1585, est un reniement de la politique de tolérance civile. Il stipule que les calvinistes ont six mois pour choisir entre l’abjuration et l’exil, que les pasteurs sont bannis et que les places de sûreté doivent être rendues.

    Il en résulte une forte diminution du nombre des protestants. Cependant Henri de Navarre, vainqueur à Coutras, tient encore les provinces du Midi. La Ligue prend le contrôle du Nord de la France.
    A Paris, naît, indépendamment de la Ligue des princes, une ligue roturière qui s’allie à la première. Le 12 mai 1588, la ville se soulève : c’est la « journée des barricades ». Henri III doit s’enfuir. Il se réfugie à Blois et entame des négociations avec les ligueurs. Mais le pouvoir conquis par les Guise l’inquiète. Il veut à tout prix lutter contre la subversion qu’il redoute. Il décide de faire assassiner le duc Henri de Guise ainsi que son frère le Cardinal de Lorraine.
    Henri III se rapproche alors d’Henri de Navarre. Leurs deux armées se joignent et montent vers Paris. Mais les Parisiens se déchaînent contre leur roi qui a fait alliance avec les hérétiques.
    C’est alors, en 1589, qu’Henri III est assassiné par le moine ligueur Jacques Clément. Henri de Navarre devient roi sous le nom d’Henri IV, mais Paris est aux mains des ligueurs et le nouveau roi doit conquérir son royaume.
    En mars 1590, la fameuse bataille d’Ivry ouvre au roi la voie au siège de Paris.
    En 1593, Henri IV déclare son intention d’abjurer et de recevoir une instruction catholique. Il faudra le sacre royal à Chartres pour vaincre les réticences des Parisiens. Paris cède en 1594 et ouvre ses portes à Henri IV.
    En 1595, Henri IV reçoit l’absolution du Pape et déclare la guerre à l’Espagne dont de nombreuses troupes venues pour soutenir la Ligue sont encore présentes en France.
    En 1598, par le traité de Vervins, il obtient le départ des troupes espagnoles. Henri IV obtient aussi la soumission du duc de Mercoeur, gouverneur de Bretagne, qui s’était allié aux Espagnols.
    L'édit de Nantes (30 avril 1598)

    C’est à Nantes, en avril 1598, qu’Henri IV signe le fameux édit qui met un terme aux guerres de religion qui ont ravagé la France au cours d’une période de 36 ans. Cet édit est plus complet que les précédents. Il instaure la coexistence religieuse entre catholiques et protestants. Le culte réformé est autorisé dans tous les lieux où il existait en 1597 et l’accès à toutes les charges est garanti aux réformés.

    Bibliographie



    • Livres


      • BOISSON Didier et DAUSSY Hugues, Les protestants dans la France moderne, Belin, Paris, 2006
      • CHRISTIN Olivier, La Paix de religion : l’autonomisation de la raison politique au XVIe siècle, Le Seuil, Paris, 1997
      • COTTRET Bernard, 1598, L’édit de Nantes, Perrin, Paris, 1997
      • CROUZET Denis, Les guerriers de Dieu. La violence au temps des troubles de religion, Champ Vallon, Seyssel, 1990
      • GARRISSON Janine, Les protestants au XVIe siècle, Fayard, Paris, 1988
      • JOUANNA Arlette, La France du XVIe siècle, PUF, Paris, 1996
      • JOUANNA Arlette, JBOUCHER Jacqueline, Histoire et dictionnaire des guerres de religion, Laffont (Bouquins), Paris, 1998, p. 1526
      • LIVET G., Les guerres de religion, PUF, Paris, 1993
      • MIQUEL Pierre, Les guerres de religion, Fayard, Paris, 1980
      • PERNOT Michel, Les guerres de religion en France, SEDES, Paris, 1987
      • VRAY Nicole, La guerre des religions dans la France de l’Ouest : Poitou, Aunis, Saintonge, 1534-1610, Geste Editions, 1997

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    Histoire des Guerres de religion Empty Re: Histoire des Guerres de religion

    Message  Arlitto Jeu 19 Nov 2020 - 8:55

    Dragonnades

    Histoire des Guerres de religion Gu0l

    Nom donné à un procédé de persécution utilisé contre les protestants sous le règne de Louis XIV pour obtenir par la force leur conversion.


    Appliqué avec l’approbation de Louvois, il consiste dans le logement forcé des soldats exclusivement chez les protestants. Ceux-ci sont surchargés de garnisaires (jusqu’à une compagnie et demie chez une protestante du Poitou) qui reçoivent la consigne de vivre « à discrétion » chez eux, avec tous les excès que cela peut impliquer. Aucune classe sociale n’est épargnée. Les atrocités des « missionnaires bottés » font vite merveille : en Poitou, la dragonnade de l’intendant Marillac, qui est le premier à faire de ce procédé un système, en 1680, est suivie de 30 000 conversions. Il y a des plaintes, et le roi rappelle Marillac, mais Louvois a raison des hésitations de Louis XIV et étend les dragonnades à la France entière en 1685. Les dragonnades de Foucauld en Béarn et de Lamoignon de Basville en Poitou et en Languedoc seront sévères.




    Edit de Nantes

    Histoire des Guerres de religion Ceun


    Promulgué par Henri IV, le 13 avril 1598, l’édit clôt officiellement les guerres de Religion*, terminées de fait depuis la conversion du roi à la religion catholique.

    L’édit de Nantes, inspiré en partie de l’édit de Poitiers qu’avait signé Henri III au lendemain de la paix de Bergerac (1577), accorde à la minorité protestante six libertés. L’exercice du culte réformé dans une ville par bailliage, sauf Paris.

    L’admission des huguenots dans les écoles. Leur admission dans la fonction publique. La réunion d’assemblées.
    La représentation d’une chambre mi-partie dans les parlements.

    La tenue d’une centaine de places de sûreté, dont La Rochelle, pour huit ans.
    Bien que la religion romaine soit officiellement rétablie là où elle a été interdite, certains murmurent contre le libéralisme d’Henri IV. Celui-ci répliquera aux mécontents : « J’ai fait un édit, je veux être obéi I »




    Gaspard II de Coligny

    Gaspard de Coligny (16 février 1519 à Châtillon-sur-Loing-24 août 1572 à Paris) comte de Coligny, baron de Beaupont et Beauvoir, Montjuif, Roissiat, Chevignat et autres lieux, seigneur de Châtillon, amiral de France. Il est l’un des membres les plus connus de l’illustre maison de Coligny.

    C’est le fils de Gaspard Ier de Coligny, maréchal de France sous François Ier, et de sa femme Louise de Montmorency. Il est le frère d’Odet, cardinal de Châtillon et de François de Coligny d’Andelot.

    1519-1530, l’enfance provinciale

    Gaspard de Coligny naquit à Châtillon. Son père était d’une famille ancienne et avait épousé en 1514 Louise de Montmorency, veuve de Fercy de Mailly dont elle avait trois enfants. Un des frères de Louise était Anne de Montmorency, qui fut connétable de France entre 1538 et 1541[1]. Gaspard Ier mourut en Guyenne en 1522. Gaspard II avait trois ans, et s’était déjà fait remarquer par son goût pour les jeux guerriers. Il fut élevé par sa mère, Louise, avec ses trois frères : ses aînés Pierre (1515-1528) et Odet (1517) et son cadet François (1520).

    Les jeunes Coligny reçurent une éducation humaniste. Leur précepteur, Nicolas Bérault, correspondait avec Érasme et Guillaume Budé. A cette époque, un gentilhomme étudiait le trivium et le quadrivium, mais également les arts de cour (notamment la danse et le jeu de paume) et les arts de guerre (équitation et escrime) auxquels Gaspard et ses frères s’initièrent sous la tutelle d’un ancien soldat, Guillaume de Prunelay. Depuis la mort du père, l’oncle de Montmorency surveillait cette éducation et il nota avec satisfaction les progrès de Gaspard en latin qui auguraient d’un avenir écclésiastique. Mais le jeune homme se rebella. Il voulait faire carrière dans l’armée.

    1530-1542, l’adolescence à la cour de François Ier

    En 1530, Louise de Montmorency, la mère de Gaspard, fut nommée dame d’honneur d’Éléonore d’Autriche et la famille se retrouva à la cour. Celle-ci était une des plus brillantes d’Europe. Les grandes maisons s’y disputaient la faveur du roi et le clan des Montmorency y jouissait d’ une influence grandissante.

    Politiquement, la France, son rival l’empire de Charles Quint et les Etats Pontificaux étaient les plus grandes puissances européennes. Il faut y ajouter l’Angleterre dont le soutien pouvait faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre en cas de conflit. Sur le plan religieux, la France s’était engagée dans la voie d’une certaine indépendance avec le concordat de Bologne. L’humanisme se répandait et avec lui une critique des pratiques religieuses qui appelait des réformes et provoquait des oppositions au sein de l’université et des ordres religieux inquiets de la diffusion des idées luthériennes[2]. En 1530 paraissait une édition de la vulgate traduite par Jacques Lefèvre d’Étaples. La propre sœur du roi, Marguerite d’Angoulême, était influencée par les idées réformistes et lorsque les Coligny arrivèrent à la cour le roi tolérait encore cette effervescence.

    En 1533, l’année du schisme entre Rome et l’Angleterre, François Ier maria son fils Henri, le dauphin, à la nièce du pape Clément VII, Catherine de Médicis. Reconnaissant, le pape offrit à la France sept places de cardinaux, dont Odet de Coligny, qui avait à peine 16 ans, fut un des bénéficiaires.

    En 1534 éclata l’affaire des placards qui allait déclencher une répression sévère contre les luthériens. François Ier était néanmoins embarrassé car il ne voulait pas s’aliéner les princes allemands favorables à la réforme.

    Pendant ce temps Coligny poursuivait ses études en compagnie des enfants du roi avec pour maître Guillaume du Maine, abbé de Beaulieu[3]. Il étudiait Cicéron, Ptolémée, et découvrait la cosmographie alors en plein essor. La cour se déplaçait beaucoup, et les jeunes Coligny suivaient le roi de château en château. Gaspard s’était fait des amis, notamment le jeune François de Guise. Avec son frère François, il jouissait d’une certaine popularité qui fit que la disgrâce de Montmorency, en 1541, n’affecta pas leur présence à la cour. Montmorency avait cherché à éviter la guerre avec les forces impériales, celle-ci devenait inévitable. En 1542, les Coligny allaient faire leurs premières armes

    1542-1546 : les premières armes [

    Odet avait choisi la carrière ecclésiastique, l’oncle de Montmorency était écarté de la cour, il ne restait aux jeunes Coligny que les armes pour se faire un nom. La guerre déclarée contre Charles Quint, Gaspard fit campagne au Luxembourg, en Flandres, en Italie où il participa à la victoire sans lendemain de Cérisoles. La paix signée avec l’empereur (1544) il prit part à l’offensive navale commandée par Claude d’Annebaut contre les anglais. Plusieurs fois blessé dans ces combats, il se distingua pour son audace. La paix fut signée avec Henri VIII d’Angleterre en 1546 laissant Coligny libre de faire, comme c’était l’usage à l’époque pour les jeunes gens de bonne famille, un voyage en Italie. Il séjourna notamment à Ferrare chez la duchesse d’Este, mais la mort de François Ier le 31 mars 1546 précipita son retour en France[1].

    Le règne d’Henri II

    Un des premiers gestes du nouveau roi fut de rappeler l’oncle de Gaspard, le connétable de Montmorency. Gaspard, quant à lui, fut nommé gentilhomme ordinaire de la chambre du roi et décoré de l’ordre de Saint-Michel. En 1547, il reçut la charge de colonel général de l’infanterie. Cette même année fut marquée par la mort de sa mère, Louise de Montmorency, qui s’était beaucoup rapprochée des idées de la réforme, et par son mariage avec Charlotte de Laval, fille du comte Guy XVI de Laval. L’année suivante son cadet, François, épousa à son tour une riche héritière. Mais la cour d’Henri II était un foyer d’intrigues où le clan des Montmorency et celui des Guise, soutenus par la toute-puissante maîtresse du roi, Diane de Poitiers se disputaient les faveurs d’Henri II.

    L’ambassade à Londres

    Le règne d’Henri II commença par une reprise des persécutions contre les réformés et des menaces du côté anglais qui refusait toujours de rendre Boulogne occupée. L’Angleterre lorgnait alors sur le trône d’Écosse, dont Marie Stuart avait hérité à la mort du roi Jacques Ier d’Écosse en 1542. Un mariage entre Edouard VI d’Angleterre, qui venait de succéder à Henri VIII mort en 1548, aurait réuni les couronnes d’Angleterre et d’Écosse, ce dont les Guise, notamment François, oncle de Marie Stuart par sa sœur Marie, ne voulaient à aucun prix. Coligny fit partie de la délégation qui se rendit à Londres pour négocier la paix. Il rencontra le jeune Édouard VI sous le règne duquel la réforme anglicane se radicalisait pour se rapprocher du protestantisme. De retour à Paris, se jugeant mal récompensé des efforts qu’il avait déployés au service du roi, Coligny se retira sur ses terres et profita de ses loisirs pour rédiger un code militaire très rigoureux qui avait pour but de moraliser le comportement des troupes.

    Guerres contre l’Espagne

    Le roi la rappela bientôt et Coligny repartit en campagne. Écarté du siège de Metz par François de Guise, il contribua à la victoire de Renty. Il fut nommé amiral de France en 1533 puis gouverneur de Picardie.

    En 1557, après la rupture de la trêve de Vaucelles passée avec Charles Quint, l’armée espagnole assiège Saint-Quentin, défendu par Coligny. Après beaucoup de résistance, il doit se rendre, mais son action a empêché l’invasion.

    Après la mort du roi Henri II, las des intrigues de la cour, il résigna tous ses emplois et se retira dans ses terres : dans cette retraite, la lecture des livres des novateurs changea ses opinions religieuses, et il embrassa la Réforme.

    Coligny se convertit, essentiellement à l’instigation de sa femme et de son frère, Odet, cardinal de Coligny.

    Guerres de religion

    En 1562, lorsque la guerre éclata entre le parti protestant et le parti catholique, Coligny est nommé par le premier lieutenant général ; il combat sous les ordres du prince de Condé, et perd avec ce prince la bataille de Dreux contre le duc François de Guise.

    Il choisit le capitaine huguenot Jean Ribault en 1562 pour établir une colonie en Floride avec 150 de ses coreligionnaires avec l’autorisation du roi Charles IX.

    En 1563, on l’accuse d’avoir commandité l’assassinat du duc de Guise par Poltrot de Méré. La mort de ce dernier, assassiné sous les murs d’Orléans, amena quelques années de paix.

    Les armes ayant été reprises de part et d’autre en 1567, il quitte la cour avec Condé pour se réfugier en Bourgogne, puis à La Rochelle. Il est considéré, avec Louis Ier de Condé, François de Coligny et Guyonne XVIII de Laval, comme instigateur de la « poursuite de Meaux », en 1567, qui est une tentative des protestants pour saisir le roi Charles IX de France et la reine-mère Catherine de Médicis.

    Coligny prend part au combat indécis de Saint-Denis. La troisième guerre de religion voit les défaites s’accumuler : d’abord Jarnac (13 mars 1569, où Condé est assassiné. Puis, malgré la victoire de La Roche-l’Abeille, il perd du temps au siège de Poitiers car ses mercenaires, non payés, veulent du butin, et il doit lever le siège avant d’être battu et blessé à Moncontour (3 octobre 1569), où il est défait par le duc d’Anjou, futur Henri III.

    Coligny fuit alors vers le sud avec ses troupes, échappe à Monluc et Montmorency-Damville, et rejoint l’armée des « vicomtes » en Languedoc. Il peut alors reprendre l’initiative, lève des troupes, pille les villages catholiques, prend Saint-Étienne, remporte la victoire à Arnay-le-Duc et remonte en 1570 jusqu’à La Charité-sur-Loire, menaçant ainsi Paris. Le roi cède, et c’est alors la paix de Saint-Germain (8 août 1570).
    Statue de Coligny, oratoire du Louvre (contrairement à ce qu’indique la statue, il est bien né en 1519).
    Statue de Coligny, oratoire du Louvre (contrairement à ce qu’indique la statue, il est bien né en 1519).

    Coligny cherche alors à rentrer dans les bonnes grâces de Charles IX, qui l’a condamné à mort et a fait confisquer ses biens. En 1571, il rentre à la cour et le roi lui fait bon accueil.

    Les catholiques de la cour, cependant, le haïssent, et son influence sur le roi reste limitée. Sa proposition d’intervenir en Flandre contre l’Espagne est ainsi rejetée par trois fois.

    Le massacre de la Saint-Barthélemy se préparait, et l’amiral en est une des premières victimes.

    Le 22 août 1572, peu après le mariage d’Henri de Navarre (futur Henri IV), Maurevel tire sur Coligny depuis une maison appartenant aux Guise. Les historiens se partagent sur la responsabilité de cet attentat :

    * Catherine de Médicis en personne

    * les Guise

    * le duc d’Albe, pour le compte de Philippe II d’Espagne

    Toujours est-il que Charles IX se rend au chevet du blessé, et lui promet justice. Mais l’assassinat de tous les chefs protestants est décidé, et dans la nuit du 23 au 24 août 1572 a lieu le massacre de la Saint-Barthélemy. Coligny est achevé dans son lit, et son corps est jeté par la fenêtre dans la cour par Charles Danowitz.

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