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La Tour de Babel :: l'origine de l'empire mondial des religions

    Le docétisme

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    Message  Arlitto Mer 18 Nov 2020 - 17:05

    Le docétisme

    Les docètes (en grec "dokêtai", du verbe "dokein" : paraître, sembler) représentent une tendance hérétique dans le christianisme dès le 1er siècle : le Christ, au cours de sa vie terrestre, n’avait pas un corps réel mais seulement un corps apparent, comme celui d’un fantôme.

    Bien qu’on trouve dans le Nouveau Testament (1ère Épître de Jean, IV, 2) des allusions à ses premières manifestations, le docétisme reçoit une élaboration plus ample au IIe siècle, du fait que les gnostiques, qui enseignent que la matière est mauvaise, en font un point important de leur doctrine.

    Le terme "docétisme" se rencontre pour la première fois au IIe siècle dans un écrit de Sérapion, évêque d'Antioche.
    On ignore si ce nom désigne une secte, comme le prétendent Clément d'Alexandrie et Théodoret, ou simplement une opinion très répandue, surtout parmi les gnostiques, ainsi que l'affirment Epiphane et Philastre.

    Certains adeptes nient la nature humaine du Christ, alors que d'autres admettent son incarnation mais non ses souffrances, prétendant qu'il a persuadé l'un de ses disciples (Judas ou Simon) de prendre sa place sur la croix ; d'autres encore lui attribuent un corps céleste et éthéré incapable de connaître les souffrances humaines.

    Cette négation de la réalité humaine du Christ dérive des présupposés du dualisme, une doctrine philosophique qui envisage la matière comme un simple support, une substance inférieure à l'esprit.

    S'inspirant de cette doctrine, les docétistes affirment que Dieu ne peut être associé à la matière.
    Ils refusent par là l'interprétation littérale de l’Evangile selon saint Jean (1,14) où il est dit que « la Parole se fit chair ».

    Des docètes radicaux soutiennent que le Christ naquit sans aucune participation à la matière et que toutes les actions et les souffrances de sa vie, y compris la crucifixion, ne furent que des apparences.


    Ils nient la Résurrection et l’Ascension.

    Le docétisme rencontre une forte opposition chez les premiers écrivains chrétiens, à commencer par Ignace d'Antioche (+ vers 111/113) et Irénée (+ vers 208) :
    « Les puissances célestes, les anges, les princes, soit visibles, soit invisibles, ne demeureront point impunis, s'ils ne croient au sang de Jésus-Christ. Personne ne doit s'enorgueillir de son rang ou du poste qu'il occupe. » (Lettre d'Ignace aux Smyrnéens)

    « Vains, tout d'abord, ceux qui prétendent qu'il s'est montré d'une façon purement apparente : ce n'est pas en apparence, mais en toute réalité et vérité, qu'ont eu lieu les faits que nous venons de dire. Supposons au contraire que, sans être homme, il se soit montré sous les dehors d'un homme : en ce cas, il n'est pas réellement demeuré ce qu'il était, à savoir Esprit de Dieu, puisque l'Esprit est invisible ; d'autre part, il n'y a eu aucune vérité en lui, puisqu'il n'était pas ce qu'il paraissait être. Au reste, nous avons dit précédemment qu'Abraham et les autres prophètes le voyaient d'une manière prophétique, prophétisant par des visions ce qui était à venir : si donc même maintenant il est apparu de cette manière, sans être réellement ce qu'il paraissait, c'est une sorte de vision prophétique qui a été donnée aux hommes, et il nous faut attendre une autre venue de ce même Seigneur, en laquelle il sera tel exactement qu'il aura été vu maintenant de façon prophétique. Au surplus, nous avons montré que c'est tout un, de dire qu'il s'est montré d'une façon purement apparente, et de dire qu'il n'a rien reçu de Marie : car il n'aurait pas eu réellement le sang et la chair par lesquels il nous a rachetés, s'il n'avait récapitulé en lui-même l'antique ouvrage modelé, c'est-à-dire Adam. Vains sont donc les disciples de Valentin qui enseignent cette doctrine afin de pouvoir exclure de la chair la vie et rejeter l'ouvrage modelé par Dieu. » (Irénée, Contre les Hérésies V 1)

    Le concile de Nicée proclame en 325 : « Nous croyons en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré et non créé, d’une même substance que le Père, et par qui tout a été fait ; qui, pour nous les hommes et pour notre salut, est descendu des cieux et s’est incarné par le Saint-Esprit dans la Vierge Marie et a été fait homme. »

    Dans son traité Sur l’incarnation du Verbe (Logos), Athanase (+ 373) enseigne qu'il n'y a pas en Jésus-Christ deux natures, mais la seule nature divine incarnée, que la nature humaine n'a été qu'un instrument pour le Logos : « Notre transgression provoqua la philanthropie du Verbe, de telle sorte que le Seigneur vint jusqu’à nous et apparut parmi les hommes. Car nous sommes devenus la cause de son entrée dans un corps. C’est pour notre salut qu’il a été pris d’amour jusqu’à se rendre humain et paraître dans un corps ».

    En janvier 385, à Trèves, Priscillien dont la doctrine est un mélange de docétisme, de sabellianisme, de panthéisme et de manichéisme, est convaincu de "maléfice" et de pratiques immorales, condamné à mort et exécuté avec six de ses disciples dont une femme, malgré les protestations de Martin de Tours, d'Ambroise et du pape Sirice. Priscillien et ses disciples sont les premiers dans l’histoire à subir la peine de mort pour hérésie.

    Le concile de Chalcédoine (8 octobre au 1er novembre 451) rejette le docétisme.

    Pour l’islam, Issa (Jésus) n’a pas été crucifié :

    « Ils disent : Nous avons mis à mort le Messie, Jésus fils de Marie, l'Apôtre de Dieu. Non, ils ne l'ont point tué, ils ne l'ont point crucifié ; un autre individu qui lui ressemblait (un faux semblant) lui fut substitué, et ceux qui disputaient à son sujet ont été eux-mêmes dans le doute. Ils n'en avaient pas de connaissance précise, ce n'était qu'une supposition. Ils ne l'ont point tué réellement… » (Coran IV, 156, 1)

    « Nous avons vraiment tué le Christ, Jésus, fils de Marie, le Messager d'Allah »... Or, ils ne l'ont ni tué ni crucifié ; mais ce n'était qu'un faux semblant ! Et ceux qui ont discuté sur son sujet sont vraiment dans l'incertitude : ils n'en ont aucune connaissance certaine, ils ne font que suivre des conjectures et ils ne l'ont certainement pas tué, mais Allah l'a élevé vers Lui. Et Allah est Puissant et Sage. » (Coran IV, 157-158, 2)

    Jésus aurait fondé une famille et vécu très âgé. A Srinagar au Cachemire, on fait visiter sa tombe.
    L’islam s’est-il inspiré de l’hérésie docétiste ?

    Citation

    Les gnostiques docétiques supprimaient l'humanité du Christ. (David Strauss 1808-1874)
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    Message  Arlitto Mer 18 Nov 2020 - 17:06

    Certains adeptes nient la nature humaine du Christ

    Jésus de Nazareth. Le christianisme.

    Le Messie
    Pour les Juifs, le Messie (de l'hébreu "mashiah" : qui a reçu l'onction), l'Oint du Seigneur (c'est-à-dire consacré par une onction de Dieu), est le descendant de David appelé à établir la Justice et la Paix, à restaurer le Royaume d'Israël et à y ramener les Juifs en exil.

    Pour les chrétiens, Jésus-Christ est le Messie ["Christ" ("Christos" en grec) étant la traduction de "Messie"] : Fils de Dieu et Dieu au sein de la Trinité, il a pris sur lui les péchés du monde et a instauré la Jérusalem spirituelle.

    Jésus est le Sauveur ("Yéhoshûa" [Josué] en hébreu, "Soter" en grec) et l'Emmanuel : "Voici, la vierge sera enceinte, elle enfantera un fils, et on lui donnera le nom d'Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous." (Matthieu 1, 23)

    "Notre transgression provoqua la philanthropie du Verbe, de telle sorte que le Seigneur vint jusqu’à nous et apparut parmi les hommes. Car nous sommes devenus la cause de son entrée dans un corps. C’est pour notre salut qu’il a été pris d’amour jusqu’à se rendre humain et paraître dans un corps." (Athanase, vers 318, Sur l’Incarnation du Verbe)

    L'Annonciation est l'annonce faite à la Vierge Marie de sa maternité divine par l'archange Gabriel : "...l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée appelée Nazareth, vers une vierge qui était fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph ; et le nom de la vierge était Marie. Etant entré où elle était, il lui dit:

    " Salut, pleine de grâce ! Le Seigneur est avec vous ; mais à cette parole elle fut fort troublée, et elle se demandait ce que pouvait être cette salutation. L'ange lui dit : "Ne craignez point, Marie, car vous avez trouvé grâce devant Dieu. Voici que vous concevrez, et vous enfanterez un fils, et vous lui donnerez le nom de Jésus." (Luc 1, 26-31) 6

    Selon Britannica Book of the year 2001, il y a dans le monde 2.019.052.000 chrétiens (dont 1.067.053.000 catholiques romains, 345.855.000 protestants, 216.314.000 orthodoxes et 80.644.000 anglicans).

    Selon l'Annuarium Statisticum Ecclesiae préparé par le Bureau Central des Statistiques de l’Église et édité par la Librairie Éditrice Vaticane, le nombre des catholiques romains est passé de 1.045 millions en 2000 à 1.166 millions en 2008.

    Date de naissance de Jésus
    Jésus est enfanté par la Vierge Marie à Bethléem 7 (où le roi David serait né aussi) ou, pour certains, à Nazareth.
    La date de la naissance de Jésus ne peut être déterminée avec exactitude en raison du manque de concordance ou de précision entre les données des évangiles et les événements historiques et cosmiques :

    - recensement ordonné en 2 av. J.-C. par P. Sulpicus Quirinius, légat d’Auguste en Syrie (le recensement de Luc de -2 est en accord avec l'histoire romaine. Par contre, celui de 6/7, décrit par Flavius Josèphe, ne cadre pas puisque le cens d'Apamée par Quirinius concerna les personnes et fut effectué en Syrie, alors que celui décrit par Flavius Josèphe fut un recensement de biens pour liquider les possessions d'Archélaüs effectué en Judée) 17 ;
    - mort d'Hérode en 4 av. J.-C. ;
    - éclipse partielle de lune en 4 av. J.-C. (nuit du 12 au 13 mars) ;
    - éclipse totale de lune en 1 av. J.-C. ;
    - comète de Halley en 12 av. J.-C. ;
    - comète dans le Capricorne en 6 av. J.-C. ;
    - apparition soudaine, en mars ou avril de l’an 5 av. J.-C., de la nova de l’Aigle, l’étoile variable DO AQL, qui reste immobile et parfaitement visible à l’aube pendant 70 jours, notée par les astronomes chinois (l’étoile des mages ?) ;
    - Vénus devant Jupiter le 17 juin de l’an 2 av. J.-C. ;
    - conjonction Jupiter-Saturne à trois reprises dans la constellation des Poissons en l'an 7 av. J.- C. (attestée par une tablette babylonienne) avec alignement parfait Soleil-Terre-Jupiter-Saturne le 15 septembre (date de naissance de Jésus ?).
    - une double éclipse de Jupiter, provoquée par la Lune, qui se produisit dans la constellation du Bélier le 20 mars et le 17 avril de l'an 6 avant Jésus-Christ : cette dernière hypothèse en date, publiée dans le magazine  New Scientist, est celle d'un astronome américain, Michael Molnar, qui a trouvé trace de cet évènement astronomique dans un manuscrit du IV e siècle, rédigé par un astrologue romain converti au christianisme, Firmicus Maternus. 8
    - l'étoile Spica (dénommée "Al Zimach" en arabe, ou "Tsemech" en hébreu, signifiant "de la branche de David") qui, en l'an 2 av. J.-C., se leva exactement à l'est le jour de l'équinoxe de printemps 9.

    Vers 525/532, Dionysius Exiguus (Denys le Petit), moine scythe, met au point une table de calcul de la date de Pâques (Liber de Paschate) où les années sont comptées depuis la naissance du Christ qu’il fixe au 25 décembre de l’an 753 de la fondation de Rome.

    Le calendrier dionysien connaît une lente diffusion. On s'apercevra par la suite que Denys s'est trompé et que Jésus serait né au plus tard en 5 avant l’ère chrétienne (beaucoup penchent pour 6, d’autres pour 7).

    Ernest L. Martin (The Birth of Christ Recalculated, 1978) conclut que Jésus naquit le mercredi 11 Septembre de l'an 3 av. J.-C (2 tishri 3759). 10

    Pour Joël Magny (La parenté de Jésus, 2005), se basant sur les visions de la bienheureuse Anne-Catherine Emmerich (1774-1824), Jésus est né le 13 kislev 3756, c'est-à-dire dans la nuit du mercredi 24 au jeudi 25 novembre de l’an 6 avant J.-C. 11

    Des chronologistes pensent que Jésus est né en mars (21), en avril (19 ou 20) ou en mai (20).

    Ses premières années
    Joseph et Marie, emmènent Jésus en Égypte, pour le soustraire au massacre des Innocents, ordonné par Hérode le Grand, et ils demeurent dans ce pays jusqu'à la mort de ce prince. Mais, craignant la tyrannie d'Archélaüs, ils ne vont point en Judée et retournent à Nazareth de Galilée.

    Des traces archéologiques montrent que le site actuel de Nazareth a été occupé dès le 2e millénaire avant notre ère. Des fouilles entreprises en 1955 ont révélé l'existence d'une synagogue.
    A l'époque de Jésus, Nazareth n'était qu'un petit village.

    Hélène (+ vers 329), la mère de l'empereur Constantin, se rend à Nazareth où elle fait élever une église dans laquelle se trouve la maison de la Vierge. Elle fait changer le nom arabe de l’agglomération, "En-Nasira", en "Nazareth".

    "Je vis Nazareth, la cité blanche (…) elle s’appelait autrefois Médinat-Abiat, Cité Blanche (…) Nazareth était de la tribu de Zabulon ; il n’en est pas fait mention dans l’Ancien Testament : elle n’avait aucune célébrité avant Jésus-Christ. Aussi lorsque saint Philippe parla de Jésus à Nathanaël, qui était de Cana, celui-ci lui dit : "Peut-il venir quelque chose de bon, de Nazareth ?" 12
    La bourgade de Nazareth est détruite à 2 reprises : lors de la révolte juive de 67 et en 1291 par le sultan mamelouk Malik Ashraf Khalil.

    L'enfant divin a douze ans lorsqu'ils le mènent à Jérusalem pour célébrer la Pâque ; il reste dans le Temple à leur insu, et lorsqu'ils retournent pour le chercher, ils le trouvent discutant au milieu des docteurs et les confondant par la profondeur de ses discours.

    Le Nazaréen
    Dans le Nouveau Testament Jésus est qualifié plusieurs fois en grec de "Nazôraios" (Nazoréen ou Nazaréen). On trouve quelquefois "Nazarénos" (Nazarénien).
    Ce terme, discuté, peut venir d’un mot hébreu "nazar" ou "nezer" signifiant "celui qui observe [la Loi], celui qui se consacre [à Dieu], celui qui se sépare, le rejeton (qui se détache de la souche), et peut aussi désigner un habitant de Nazareth".

    "Puis un rameau sortira du tronc d'Isaïe (ou Jessé, ndlr), Et un rejeton naîtra de ses racines". (Esaïe 11, 1)

    "et (Joseph, ndlr) vint demeurer dans une ville appelée Nazareth, afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé par les prophètes : Il sera appelé Nazaréen". (Matthieu 2, 23)

    "Philippe rencontre Nathanaël et lui dit : "Celui dont Moïse a écrit dans la Loi, ainsi que les prophètes, nous l'avons trouvé : Jésus, le fils de Joseph, de Nazareth." Nathanaël lui dit : "De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon ?" Philippe lui dit : "Viens et vois". (Jean 1, 45-46)

    "Qu'y a-t-il entre nous et toi, Jésus de Nazareth ?..." (Marc 1, 24)
    "Joseph aussi monta de la Galilée, de la ville de Nazareth…" (Luc 2, 4)
    "Jésus se rendit à Nazareth, où il avait été élevé." (Luc 4, 16)
    "La foule répondait : C'est Jésus, le prophète, de Nazareth en Galilée." (Matthieu 21, 11)
    "Jésus, sachant tout ce qui devait lui arriver, s'avança, et leur dit : Qui cherchez-vous ? Ils lui répondirent : Jésus de Nazareth. Jésus leur dit : C'est moi. Et Judas, qui le livrait, était avec eux.

    Lorsque Jésus leur eut dit : C'est moi, ils reculèrent et tombèrent par terre. Il leur demanda de nouveau : Qui cherchez-vous ? Et ils dirent : Jésus de Nazareth." (Jean 18, 4-7)

    "Comme il se dirigeait vers la porte, une autre servante le vit, et dit à ceux qui se trouvaient là ; celui-ci était aussi avec Jésus de Nazareth." (Matthieu 26, 71)
    "Voyant Pierre qui se chauffait, elle le regarda, et lui dit : Toi aussi, tu étais avec Jésus de Nazareth." (Marc 14, 67)
    "Pilate fit une inscription, qu'il plaça sur la croix, et qui était ainsi conçue : Jésus de Nazareth, roi des Juifs" (Iesus Nazarenus Rex Iudæorum : INRI). (Jean 19, 19)
    "Hommes Israélites, écoutez ces paroles ! Jésus de Nazareth, cet homme à qui Dieu a rendu témoignage devant vous par les miracles, les prodiges et les signes qu'il a opérés par lui au milieu de vous…" (Actes 2, 22)

    "Le titre de Nazôréen (Matthieu, XXVI 71 ; Luc, XVIII 37; Jean, XVIII 5. 7 & XIX 19 ; Actes, II 22, III 6, IV 10, VI 14, XXII 8, XXIV 5 & XXVI 9) n'est pas seulement donné à Jésus : quand l'avocat Tertullus, au nom du Grand-Prêtre et des Anciens, s'adresse au gouverneur Félix (Actes, XXIV 5), il parle de la secte des Nazôréens (Tertulle accuse l'apôtre Paul en ces termes : « Nous avons trouvé cet homme, qui est une peste, qui excite des divisions parmi tous les Juifs du monde, qui est chef du parti des nazoréens », ndlr) ; dans les Actes des Apôtres, on emploie aussi le mot secte pour désigner les saducéens (V 17) et les pharisiens (XV 5), le mot traduit donc une observance particulière à l'intérieur du judaïsme. En revanche, l’adjectif Nazarénien (Marc, I 24, X 47, XIV 67 & XVI 6 ; Luc, IV 34, XXIV 19) qualifie un natif ou un habitant de Nazareth ; ce terme équivaut à celui de Nazareth que l'on trouve chez Matthieu (XXI 11), chez Jean (I 45) et dans les Actes des Apôtres (X 38)."

    Les premiers chrétiens sont parfois désignés ainsi, particulièrement par leurs contemporains juifs. "Les chrétiens, en général, s'appelèrent longtemps Nazaréens" (Voltaire). Lorsque les Juifs convertis à la nouvelle religion commencèrent à former un groupe d'une certaine importance, ils reçurent la dénomination de nazaréniens ou nazaréens. Cette appellation leur fut donnée du vivant même de leur chef et, bien qu'elle eût dans la pensée de ceux qui les désignaient ainsi un sens injurieux, les disciples de Jésus l'acceptèrent, et, suivant la tradition, le maître accepta pour lui-même cette dénomination et se désigna en plusieurs circonstances par cette épithète. Ce fut seulement sous le règne de l'empereur Claude que les nazaréens prirent le nom de chrétiens" .

    Recopiant Hégésippe, Eusèbe de Césarée et Jérôme de Stridon écrivent au sujet de Jacques "le frère du Seigneur" (+ 62), premier chef des Nazaréens de Jérusalem après la mort de Jésus : « Il a toujours conservé sa virginité et sa pureté entière. Nazaréen, c'est-à-dire consacré à Dieu dès sa naissance, il ne coupa jamais ses cheveux ni sa barbe, n'usa ni de vin, ni bains, ni d'huile pour oindre ses membres, ne porta point de sandales, n'usa pour ses vêtements que du lin. Ses prostrations à terre dans la prière étaient si fréquentes que la peau de ses genoux s'était endurcie comme celle du chameau. Son éminente sainteté lui valut le surnom de Juste par excellence. »

    Plus tard dans l’histoire de l’Église, le terme "nazoréens" (ou "nazaréens") s’applique aux membres d’une secte judéo-chrétienne des premiers siècles, qui observe la loi mosaïque, croit en la divinité du Christ, mais a son propre évangile et refuse les Épîtres de Paul.

    "Les nazaréens étaient les membres d'une secte chrétienne de Jérusalem, qui alliait le mosaïsme à la doctrine évangélique. On les appelle aussi nazaréistes. On place l'origine de ces hérétiques sous le règne de Hadrien (empereur de Rome de 117 à 138, ndlr). Cet empereur ayant détruit Jérusalem de fond en comble et publié des lois extrêmement sévères contre la nation juive, la plupart des chrétiens établis dans la Palestine, de peur d'être confondus avec les Juifs, abandonnèrent entièrement les rites mosaïques auxquels ils étaient restés attachés, comme judéo-chrétiens, et élurent un évêque appelé Marc, qui était étranger. Cette démarche déplut beaucoup à ceux d'entre eux qui voulaient rester attachés à la loi de Moïse, comme l'avait été saint Jacques, en opposition avec saint Paul. Comme leur nombre était considérable, ils fondèrent à Péra (ou Pella, ville de la Décapole, ndlr), dans la Palestine et dans les contrées voisines, des assemblées particulières, dans lesquelles la loi de Moïse conserva son autorité première. Bientôt ce corps de chrétiens judaïsants, qui regardaient Jésus-Christ et Moïse comme égaux en autorité, se partagea en deux sectes, qu'on distingua par les noms de nazaréens et d'ébionites (ou ébioniens de la secte d’Ebion, végétariens aux mœurs austères, ndlr). Le nom de nazaréens, au commencement, avait été appliqué aux disciples de Jésus en général. Les judaïsants qui héritèrent de ce nom croyaient que Jésus-Christ était né d'une vierge et uni à la nature divine. Ils pratiquaient les cérémonies prescrites par la loi de Moïse, mais ils n'obligeaient point les gentils qui embrassaient le christianisme à les observer.

    Ils rejetaient toutes les additions que les pharisiens et les docteurs de la loi avaient faites aux institutions de Moïse. C'est pour cette raison que les chrétiens avaient beaucoup de condescendance pour les nazaréens, qu'ils ne mettaient point, comme les ébionites, au nombre des hérétiques. Epiphane est le premier auteur qui ait donné aux nazaréens le nom d'hérétiques. Les nazaréens avaient un Evangile à eux ; Mosheim croit que cet Evangile, qu'on appelait indistinctement Evangile des nazaréens ou des Hébreux, est le même que celui des ébionites et des douze apôtres. Il circula de bonne heure dans l'Eglise, et quelques historiens ecclésiastiques pensent, que c'est celui dont saint Paul parle aux Galates : "Je m'étonne que vous ayez passé si promptement à un autre Evangile.... Si quelqu'un vous annonce un autre Evangile que celui que nous avons annoncé, quand même ce serait un ange descendu du ciel, qu'il soit anathème". (Galates I, 7-9) 2

    En 428/429, Augustin d'Hippone mentionne les nazaréens dans sa liste des hérétiques (De Haeresibus).

    Les adeptes du mandéisme [qui, pour certains, sont les héritiers des esséniens et des ébionites "lesquels accusaient Jésus d'avoir perverti les doctrines de Jean" (Baptiste, ndlr) 3" et dont la "croyance était que Jésus n'était pas le fils de Dieu, mais simplement un prophète qui voulait suivre Jean" 4] se désignent eux-mêmes du nom de "nasoraia" (nazoréens ou nazaréens).

    En juillet 2014, les djihadistes de l’État islamique (Daech) marquent les portes des maisons des chrétiens de Mossoul de la lettre arabe "Nûn", ce "N" désignant les "Nasrani" ("Nazaréens" en arabe).

    On évoque aussi une communauté de nazirs.
    "Nazir" (ou nazirite ou nazarite), de l'hébreu "nazar" qui signifie "consacré" ou "séparé") est le nom donné aux Juifs qui font vœu d'ascétisme tel que décrit dans le Livre des Nombres (6, 1-21).

    A noter qu'aucune de ces dénominations n'a été employée ni par Jésus, ni par aucun de ses disciples.

    Son baptême
    Dans la quinzième année du règne de Tibère, Jean le Baptiste, cousin de Jésus, commence à prêcher la pénitence le long du Jourdain, en baptisant et en annonçant le Messie.
    Jésus vient à lui pour être baptisé, et au moment où il sort de l'eau, le Saint-Esprit descend sur lui sous la forme d'une colombe.
    Jean-Baptiste le désigne alors à la foule comme celui qui est prédit par les Écritures et attendu par les Juifs.

    Son ministère
    Selon Luc, Jésus commence son ministère la 15ème année du règne de Tibère (Luc 3, 1), ce qui correspond à 28-29.
    Le ministère de Jésus se déroule entre 29 et 30, si l’on considère que ce ministère dura 1 an, ou entre 29 et 33, s’il dura 3 ou 4 ans (selon la tradition).

    Avant de commencer sa mission, Jésus jeûna pendant quarante jours dans le désert où il repoussa les tentations de Satan.

    Puis il parcourt la Judée et la Galilée, annonçant la bonne nouvelle, entraînant les populations à sa voix, confirmant sa mission par des miracles éclatants, rendant la vue aux aveugles, l'ouïe aux sourds, la santé aux malades, la vie aux morts, chassant les démons du corps des possédés, apaisant les flots soulevés, multipliant les pains, etc.

    "...Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l'écart sur une haute montagne. Et il se transfigura devant eux : son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Et voilà que Moïse et Elie leur apparurent, conversant avec lui." (Matthieu XVII 1-3, Bible du Chanoine Crampon)

    Le docétisme Jesus
    Le sermon sur la montagne par Carl Heinrich Bloch

    Ses douze apôtres

    Parmi ses disciples, Jésus choisit 12 "apôtres" (envoyés) pour évangéliser les nations :

    - André, le "Premier Appelé" (Prôtoklètos), et son frère Simon que Jésus nomme Pierre (Céphas)

    - Jacques le Majeur et Jean son frère, l’évangéliste, "le disciple que Jésus aimait" (Jean XIII, 23-25), tous deux fils de Zébédée et de Marie-Salomé la Myrophore ; Jésus leur donne le surnom de "Boanergès" (fils du tonnerre) à cause de leur caractère très soupe-au-lait

    - Philippe de Bethsaïde

    - Barthélemy ("Bar Tolomaï" = fils de Tolomaï) que Jean, dans son évangile, nomme "Nathanaël", "l'Israélite en qui il n'y a pas de ruse"

    - Thomas (signifie "jumeau" en araméen, tout comme son surnom, "Didyme", qui en est la traduction grecque)

    - Matthieu (l'évangéliste), fils d'Alphée, qui porte d'abord le nom de "Lévi" ; publicain (fonctionnaire de l'impôt), il tient le bureau de péage de Capharnaüm (à la fois douane, octroi et péage entre l'Etat du roi Hérode Antipas et celui de son frère, le tétrarque Philippe) où il perçoit le "portorium"

    - Jacques, fils d'Alphée, dont on sait peu de choses et que les exégètes catholiques d'Occident confondent généralement avec Jacques "le Mineur" ou "le Juste", l'un des "frères du Seigneur" (Matthieu, XXVII, 56), chef de file de l'Église judéo-chrétienne de Jérusalem (Galates, I, 19) jouant un rôle de premier plan au fameux concile de Jérusalem (Actes, XV), et auquel on attribue la rédaction de l'Épître de Jacques ; le grand prêtre Hanan II l'aurait fait lapider en 62

    - Thaddée (Tadeg) ou Judas (appelé "Jude" pour ne pas le confondre avec un autre disciple : "Judas l’Iscariote"), frère de Jacques le Mineur ; "Thaddée" est probablement un surnom (en araméen "tadday" signifie "à la mamelle") ; nommé "Addaï" dans la version syriaque des Actes de Thaddée, il est cité sous le nom de "Lebbée" (de l’hébreu "libbay" : courageux) dans quelques manuscrits dont le codex Bezae.

    - Simon le Cananéen (ou Cananite) ou le Zélote ("Cananéen" indiquant son pays d'origine et "Zélote" son appartenance à un groupe spirituel)

    - Judas l'Iscariote, celui qui le trahit ; il est remplacé par "Matthias" (abréviation de "Mattathias" qui signifie "don de Dieu") tiré au sort parmi les soixante-douze disciples 23 de Jésus, ceux qui accompagnent le Maître et ses apôtres, depuis le jour de son baptême par Jean dans le Jourdain.

    Cf. Matthieu X, 2-4 ; Marc III, 16-19 ; Luc VI, 13-16 ; Actes I, 13 et 26.

    "Puis, ayant appelé ses douze disciples, il leur donna pouvoir sur les esprits impurs, afin de les chasser et de guérir toute maladie et toute infirmité. Voici les noms des douze apôtres : premier, Simon, dit Pierre, et André son frère ; Jacques fils de Zébédée, et Jean son frère ; Philippe et Barthélemy ; Thomas et Matthieu, le publicain ; Jacques fils d'Alphée et Thaddée ; Simon le Zélote et Judas l'Iscariote, celui qui le trahit. Ce sont ces douze que Jésus envoya, après leur avoir donné ces instructions : "N'allez point vers les Gentils, et n'entrez dans aucune ville des Samaritains ; allez plutôt aux brebis perdues de la maison d'Israël. Sur votre chemin, annoncez ceci : Le royaume des cieux est proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons : vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. Ne vous procurez ni or, ni argent, ni petite monnaie pour vos ceintures, ni besace pour la route, ni deux tuniques, ni sandales, ni bâton ; car l'ouvrier mérite sa nourriture. En quelque ville ou bourg que vous entriez, informez-vous qui y est honorable, et demeurez là jusqu'à votre départ. En entrant dans la maison, saluez-la ; et si la maison en est digne, que votre paix vienne sur elle ; mais si elle n'est pas digne, que votre paix vous revienne. Si l'on refuse de vous recevoir et d'écouter vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville en secouant la poussière de vos pieds. Je vous le dis en vérité : il y aura moins de rigueur, au jour du jugement, pour le pays de Sodome et de Gomorrhe que pour cette ville. Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups : soyez donc prudents comme les serpents, et simples comme les colombes." (Matthieu X, 1-16, Bible Crampon)

    Sa Passion
    Au commencement de la quatrième année de sa mission, il vient pour la dernière fois à Jérusalem, où ses enseignements ont déjà soulevé contre lui les princes des prêtres et les pharisiens.
    Il célèbre la cène avec ses disciples puis est livré à ses ennemis par Judas.
    Mené devant le pontife, puis devant Ponce-Pilate, gouverneur de la Judée pour les Romains, il est condamné à mort, flagellé, couronné d'épines et enfin crucifié entre deux larrons.
    A sa mort, le ciel s'obscurcit, la terre tremble, le voile du Temple se fend, les tombeaux s'ouvrent.

    La crucifixion
    Les 4 Évangiles indiquent que Jésus, âgé de 33 ans (âge traditionnel) ou plus, est crucifié quand Ponce Pilate est gouverneur de Judée (26 à 36).
    On propose plusieurs dates pour la crucifixion : le vendredi 7 avril 30, 16 nissan 3790 (date la plus retenue aujourd’hui) ou le vendredi 3 avril 33 (14 nissan 3793, date traditionnelle où une éclipse de lune est visible à Jérusalem entre 15 h 40 et 18 h 50).


    Supplicié avec deux autres hommes (Dismas "le bon larron", crucifié à sa droite, et Gestas, à sa gauche), Jésus est le premier à mourir, c'est pourquoi on ne lui brise pas les jambes pour mettre fin à ses souffrances. Un soldat (Longinus) lui perce le côté d'un coup de lance afin de vérifier qu'il n'est plus en vie (Jean 19, 34).


    Pour l’islam, Issa n’a pas été crucifié : « Ils disent : Nous avons mis à mort le Messie, Jésus fils de Marie, l'Apôtre de Dieu. Non, ils ne l'ont point tué, ils ne l'ont point crucifié ; un autre individu qui lui ressemblait (un faux semblant) lui fut substitué, et ceux qui disputaient à son sujet ont été eux-mêmes dans le doute. Ils n'en avaient pas de connaissance précise, ce n'était qu'une supposition. Ils ne l'ont point tué réellement… » (Coran IV, 156, 14)


    « Nous avons vraiment tué le Christ, Jésus, fils de Marie, le Messager d'Allah »... Or, ils ne l'ont ni tué ni crucifié ; mais ce n'était qu'un faux semblant ! Et ceux qui ont discuté sur son sujet sont vraiment dans l'incertitude : ils n'en ont aucune connaissance certaine, ils ne font que suivre des conjectures et ils ne l'ont certainement pas tué, mais Allah l'a élevé vers Lui. Et Allah est Puissant et Sage. » (Coran IV, 157-158, 15)

    Jésus aurait fondé une famille et vécu très âgé. A Srinagar au Cachemire, on fait visiter sa tombe.
    L’islam s’est-il inspiré de l’hérésie docétiste ? Le docétisme affirme que Jésus-Christ n'a eu que l’apparence d'un corps. Certains docétistes nient la nature humaine du Christ, alors que d'autres admettent son incarnation mais non ses souffrances, prétendant qu'il a persuadé l'un de ses disciples (Judas ou Simon) de prendre sa place sur la croix ; d'autres encore lui attribuent un corps céleste incapable de connaître les souffrances humaines.

    A la fin du 1er siècle, Cérinthe, hérétique judéo-chrétien, enseigne en Asie Mineure que le monde est l’œuvre d’une puissance étrangère au Dieu suprême, le Dieu inconnu, que Jésus n’est qu’un homme, né de Joseph et de Marie, que l’Esprit descendit sur lui lors du baptême dans le Jourdain mais le quitta avant la Passion.
    La secte d’Ebion (les ébionites ou ébioniens) et celle de Théodote (les théodotiens) nient également la divinité de Jésus.
    Les alogiens ou aloges (les hommes "sans Verbe") nient que Jésus-Christ soit le Verbe éternel.
    Les proclianites disent que le Christ ne s'est pas incarné.


    Sa Résurrection et son Ascension
    Et Joseph (d'Arimathée ou d'Arimathie, ndlr), ayant acheté un linceul, descend Jésus de la croix, l'enveloppe du linceul, et le dépose dans un sépulcre taillé dans le roc. Puis il roule une pierre à l'entrée du sépulcre. (Marc 15, 46)

    Jésus ressuscite le troisième jour et apparaît à ses disciples pour leur donner ses derniers enseignements. Avant de s'élever au ciel, il leur promet d'être avec eux jusqu'à la fin des temps.

    "Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton coeur que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé". (Romains, 10, 9)
    "Et si Christ n'est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine". (I Corinthiens 15, 14)

    Les chrétiens romains et orthodoxes croient que le tombeau du Christ se trouve sous l'église du Saint-Sépulcre, en haut de la Via Dolorosa, tandis que les protestants le situent plus au nord, hors des murs de la vieille Jérusalem, au Jardin de la Tombe placé sous la responsabilité de l'Église anglicane.


    Ses relations avec les anges
    Les évangélistes parlent des relations de Jésus avec les anges.
    "Jésus lui dit : Retire-toi, Satan ! Car il est écrit : Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul. Alors le diable le laissa. Et voici, des anges vinrent auprès de Jésus, et le servaient." (Matthieu 4,10-11)

    "Alors un ange lui apparut du ciel, pour le fortifier." (Luc 22,43) 
    Au moment de son arrestation, Jésus aurait pu requérir l'intervention des anges qui étaient à son service : « Et voici, un de ceux qui étaient avec Jésus étendit la main, et tira son épée ; il frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui emporta l'oreille. Alors Jésus lui dit : Remets ton épée à sa place ; car tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée. Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l'instant plus de douze légions d'anges ? » (Matthieu 26,51-53)

    Jésus mentionne les anges comme des êtres réels et actifs. Tout en veillant sur les hommes, ils voient la face du Père (Mt 18,10). Leur vie échappe aux sujétions de la condition terrestre (Mt 22,30). Bien qu'ils ignorent la date du jugement final, qui est un secret du Père seul (Mt 24,36), ils en seront les exécuteurs (Mt 13,39 49 ; 24,31). Dès maintenant, ils participent à la joie de Dieu quand les pécheurs se convertissent (Luc 15,10). Jésus précise en outre leur situation par rapport au Fils de l'Homme, cette figure mystérieuse qui le définit lui-même, notamment dans sa gloire future : les anges l'accompagneront au jour de sa parousie (Mt 25,31) ; ils monteront et descendront sur lui (Jean 1,51), comme jadis sur l'échelle de Jacob (Genèse 28,10) ; il les enverra pour rassembler les élus (Mt 24,31) et écarter les damnés du Royaume (Mt 13,41).

    La pensée chrétienne primitive ne fera donc que prolonger les paroles de Jésus lorsqu'elle assurera que les anges lui sont inférieurs. Abaissé au-dessous d'eux par son incarnation (Hébreux 2,7), il méritait néanmoins leur adoration en sa qualité de Fils de Dieu (He 1,6 ; Psaumes 97,7). Depuis sa résurrection, il est clair que Dieu les lui a soumis (Ephésiens I, 20), eux qui ont été créés en lui, par lui et pour lui (Colossiens 1,16). Ils reconnaissent actuellement sa seigneurie (Apocalypse 5,11 ; 7,11), et ils formeront son escorte au dernier jour (2 Thessaloniciens 1,7 ; Ap 14,14 16 ; I Th 4,16).

    Ainsi le monde angélique se subordonne au Christ, dont il a contemplé le mystère : « Et sans contredit, grand est le mystère de la piété, (le mystère de) celui qui a été manifesté en chair, a été justifié par l'Esprit, a été vu des anges, a été prêché chez les Gentils, a été cru dans le monde, a été ravi dans la gloire » (I Timothée 3,16). « Il leur a été révélé (aux prophètes, ndlr) que ce n'était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu'ils avaient charge de dispenser les choses que vous ont aujourd'hui annoncées ceux qui, par le Saint-Esprit envoyé du ciel, vous ont prêché l'Evangile : mystère profond, où les anges désirent plonger leurs regards ». (I Pierre 1,12)

    Thomas d'Aquin, dans son Commentaire de l'Ave Maria, note qu'avant l'Annonciation, on n'avait jamais entendu dire qu'un Ange se fût jamais incliné devant une créature humaine. Si l'archange Gabriel le fit devant Marie en la saluant, c'est que cette créature-là lui était supérieure par sa plénitude de grâce, sa familiarité avec Dieu et sa dignité de future Mère de Dieu (op. cit. § 4). Là encore est donc souligné de quelle manière Marie mérita de régner sur les Anges aux côtés du Christ-Roi 19.

    [size=130]Des auteurs non-chrétiens citent Jésus ou Christ[/size]

    Jésus, sujet central de nombreux textes chrétiens, canoniques et apocryphes, est aussi cité par des auteurs non-chrétiens :

    - Flavius Josèphe écrit, vers 93-94, dans ses Antiquités judaïques (XVIII) : "Vers le même temps (au temps de Pilate, ndlr) vint Jésus, homme sage, si toutefois il faut l'appeler un homme. Car il était un faiseur de miracles et le maître des hommes qui reçoivent avec joie la vérité. Et il attira à lui beaucoup de Juifs et beaucoup de Grecs (30). [64] C'était le Christ. Et lorsque sur la dénonciation de nos premiers citoyens, Pilate l'eut condamné à la crucifixion, ceux qui l'avaient d'abord chéri ne cessèrent pas de le faire, car il leur apparut trois jours après ressuscité, alors que les prophètes divins avaient annoncé cela et mille autres merveilles à son sujet. Et le groupe appelé d'après lui celui des Chrétiens n'a pas encore disparu." 13
    Pour certains, il s'agirait d'une note marginale écrite par un lecteur chrétien et passée ensuite dans le texte. Pour d’autres, comme Etienne Nodet de l'École biblique de Jérusalem, l’authenticité du "testimonium flavianum" ne fait pas de doute.

    - Toujours dans ses Antiquités juives (XX, 9, 1), Flavius Josèphe écrit : "Ananus rassemble le sanhédrin des juges et fit comparaître devant eux Jacques, le frère de Jésus, dit le Christ, ainsi que quelques autres ; il les accusa d’avoir violé la loi et les livra à la lapidation".

    - Pline le Jeune, légat en Bithynie (Asie Mineure), écrit, vers 111/112, à l’empereur Trajan pour lui demander comment on doit juger les chrétiens (Pline le Jeune, Lettres, X, 96) : « C’est une règle sacrée pour moi, seigneur, d’en référer à toi dans toutes les difficultés qui m’embarrassent. Qui mieux que toi, en effet, peut me guider dans mes hésitations, ou m’éclairer dans ce que j’ignore ? Je n’ai jamais pris part ni assisté aux procès criminels faits aux chrétiens ; aussi ne sais-je pas bien sur quoi porte l’instruction, quel est précisément le crime dont on les accuse et dans quelle mesure on doit les punir. De là plusieurs points qui ont fait question pour moi : faut-il faire exception de l’âge, ou traiter les enfants et les mineurs de la même façon que les personnes d’un âge fait ? Le repentir suffit-il à mériter la grâce, ou quiconque a été une fois chrétien ne peut-il rien gagner à ne l’être plus ? Est-ce le nom seul de chrétien qu’on punit, encore qu’on ne puisse reprocher aucun forfait à celui qui le porte, ou les forfaits inséparables du nom de chrétien ? En attendant, voici la manière dont j’ai procédé à l’égard de ceux qui m’étaient déférés comme chrétiens. Je leur ai demandé s’ils étaient chrétiens ; sur leur aveu, j’ai répété une seconde et une troisième fois ma question, en les menaçant du supplice. Ceux qui ont persisté y ont été conduits par mes ordres ; car, quelque chose qu’ils avouassent, je ne doutais pas qu’au moins leur obstination et leur opiniâtreté inflexibles ne méritassent d’être punies. Parmi ces fous entêtés, il s’en est trouvé plusieurs dont j’ai pris les noms et que j’ai retenus pour les envoyer à Rome à cause de leur qualité de citoyens romains. Bientôt, avec les progrès de l’instruction, l’accusation s’étendit et plusieurs espèces se présentèrent. On me remit un libelle d’accusation anonyme contenant un grand nombre de noms ; mais ceux qui y étaient portés ont nié qu’ils fussent ou eussent jamais été chrétiens. Ils ont après moi invoqué solennellement les dieux et offert l’encens et le vin devant ton image, que j’avais fait apporter tout exprès avec les simulacres des dieux ; de plus ils ont maudit le Christ, toutes choses auxquelles on ne peut forcer, dit-on, ceux qui sont chrétiens dans l’âme ; aussi, j’ai jugé que je les devais renvoyer.


    D’autres désignés par un complice ont reconnu d’abord qu’ils étaient chrétiens, puis ils l’ont nié, disant qu’ils l’avaient été, il est vrai, mais qu’ils avaient cessé de l’être, les uns depuis trois ans, les autres depuis plus longtemps, quelques-uns même depuis vingt ans. Tous ont adoré ton image et les statues des dieux et ont blasphémé Christ. Au reste, ils assuraient que tout leur crime et leur égarement n’avaient été que de se réunir habituellement en un jour marqué, avant le lever du soleil, et à chanter ensemble et alternativement des formules de prières à Christ comme à un dieu, à s’engager par serment, non à aucun crime, mais à ne commettre ni vol, ni violence, ni adultère, à ne point manquer à leur parole, à ne pas refuser de rendre un dépôt réclamé. Après quoi ils se retiraient chacun de son côté et se réunissaient de nouveau pour prendre ensemble une nourriture commune et innocente, chose même dont ils s’étaient abstenus depuis l’édit dans lequel, sous tes ordres, j’avais défendu les hétairies (sociétés secrètes). Sur quoi, pour m’assurer de ce qu’il y avait de vrai là-dedans, j’ai soumis à la question deux esclaves qu’ils appelaient leurs servantes. Mais je n’ai rien trouvé qu’une superstition absurde et monstrueuse. Aussi, pendant l’instruction, j’ai pris le parti de te consulter. L’affaire, en effet, m’a paru valoir la peine qu’on y regardât de près, surtout à cause du nombre de ceux qui sont compromis. Beaucoup de personnes de tout âge, de toute condition, de l’un et l’autre sexe, sont et seront appelées à répondre devant les juges ; car ce ne sont pas seulement les villes, mais les bourgades et les campagnes que cette contagieuse superstition a envahies. Le mal, cependant, peut être arrêté et guéri. Déjà l’on voit les temples, qui étaient presque délaissés, retrouver la foule ; les sacrifices solennels, depuis longtemps interrompus, se célèbrent de nouveau, et les victimes, qui ne rencontraient naguère que de très rares acheteurs, se vendent communément. On comprend par là quelle multitude de personnes on peut amener en ouvrant la porte au repentir. »

    Trajan répond, en 4 lignes, "qu’il faut tenir la main à l’exécution de la loi, ne pas tenir compte des dénonciations anonymes et ne faire aucune recherche concernant les chrétiens".
    En 112, le rescrit de Trajan établit les règles de la répression antichrétienne justifiée par la dénonciation et les aveux publics : les chrétiens, ces derniers venus sur la scène religieuse, au comportement si étrange, "ont l’obligation de sacrifier aux dieux de Rome, sous peine de mort, alors que les Juifs en sont dispensés". Les chrétiens sont "considérés comme des criminels séditieux" par les Romains qui tolèrent les religions anciennes mais refusent toute religion nouvelle.

    - l'historien Tacite, dans ses Annales (15,44), raconte vers 116/120 que Néron, à la suite de l'incendie de Rome, fit mettre à mort un grand nombre de chrétiens, "une immense multitude" et que "leur trépas fut monté en divertissement". Les uns couverts de peaux de fauves furent déchirés par des chiens ; d'autres, suspendus à des croix, servirent pendant la nuit de torches vivantes. « Bien que ces gens aient été présentés comme des criminels, on se prenait de compassion pour eux, en voyant qu'ils étaient immolés, non pour le bien public, mais par la cruauté d'un seul homme ». Tacite explique que les gens de cette secte "à la détestable superstition" sont appelés "chrétiens, du nom de ce Christus, qui, sous le règne de Tibère, fut condamné au supplice par le procurateur Ponce Pilate (auctor nominis ejus Christus Tiberio imperitante per procuratorem Pontium Pilatum supplicio affectus erat)".

    - Suétone, dans sa Vie de Claude (La vie des Césars 25,4) relate vers 120 que l'empereur Claude, en 49, "chassa de Rome les juifs qui s'agitaient continuellement d'après les excitations de Chrestos (Judaeos impulsore Chresto assidue tumultuantes Roma expulit)".

    - le Talmud de Babylone (Sanhédrin, 43a) du IVème siècle indique : « La tradition rapporte : la veille de Pâques, on a pendu (pendu ou suspendu, c’est-à-dire crucifié, ndlr) Jésus. Un héraut marcha devant lui pendant quarante jours, disant : « Il sera lapidé parce qu'il a pratiqué la magie et trompé et égaré Israël. Que ceux qui connaissent le moyen de le défendre viennent et témoignent en sa faveur. » Mais on ne trouva personne qui témoignât en sa faveur et on le pendit la veille de pâques ».

    - l’édition de Bâle (1578-1580) du Talmud comporte un passage sur Jésus considéré comme historique : la procédure suivie contre le séducteur (mésith) qui cherche à porter atteinte à la pureté de la religion. Quand un homme est accusé de séduction, on aposte deux témoins que l'on cache derrière une cloison ; on s'arrange pour attirer le prévenu dans une chambre contiguë, où il puisse être entendu de deux témoins sans que lui-même les aperçoive. Alors on lui fait répéter son blasphème. On l'engage à se rétracter. S'il persiste, les témoins qui l’ont entendu l'amènent au tribunal. Le Talmud indique qu'on a agi ainsi envers Jésus et "qu'il fut condamné sur la foi de deux témoins qui avaient été apostés".


    Les dogmes du christianisme 
    Un dogme (du grec "dogma"= opinion et "dokéô"= paraître, penser, croire) est une affirmation considérée comme fondamentale, incontestable et intangible par une autorité politique, philosophique ou religieuse qui emploiera dans certains cas la force pour l'imposer. Historiquement, le dogme a été une formulation d'un article de foi, utilisé lorsque le critère de conformité à la foi devait être utilisé par le pouvoir judiciaire, lorsque le pouvoir temporel (initialement l'Empire romain d'Orient) sanctionnait pénalement les déviations par rapport à l'orthodoxie. Dans son sens propre, le mot "dogme" appartient au vocabulaire philosophique et religieux : d'origine philosophique, il devint religieux avec le christianisme. 20

    Le Symbole des apôtres (Credo) contient en douze articles les dogmes principaux de la foi chrétienne :


    1. Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre,
    2. Et en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur,
    3. Qui a été conçu du Saint-Esprit, (et qui) est né de la Vierge Marie,
    4. A souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort, a été enseveli, est descendu aux enfers;
    5. Le troisième jour, est ressuscité des morts,
    6. Est monté au ciel, est assis (variante: siège) à la droite de Dieu, le Père tout-puissant,
    7. D'où il viendra (variante: il viendra de là) pour juger les vivants et les morts.
    8. Je crois en l'Esprit-Saint (variante: au Saint-Esprit),
    9. A la sainte Église universelle (version catholique: je crois à la sainte Église catholique), à la communion des saints,
    10. A la rémission des péchés,
    11. A la résurrection de la chair
    12. Et à la vie éternelle.
    Amen.

    Jusqu’au XVe siècle, on pensa que le symbole des Apôtres avait été écrit par les apôtres, mais il dérive en réalité des questionnaires utilisés aux premiers temps du christianisme par les évêques en vue d’examiner la foi des catéchumènes : un modèle de ces "questionnaires" a été conservé dans la Tradition apostolique d'Hippolyte (217-235).


    Le texte du symbole actuel, appelé aussi "credo", reprend celui d’une profession de foi baptismale usitée dans l’Église de Rome aux IIIe et IVe siècles : il s’est imposé peu à peu et a été reconnu comme le credo officiel de l’Église d’Occident sous le pontificat d'Innocent III.


    Ignace d'Antioche (martyrisé vers 111/113) fait explicitement allusion au symbole des apôtres dans sa Lettre aux Tralliens : "Soyez donc sourds quand on vous parle d'autre chose que de Jésus-Christ, de la race de David, [fils] de Marie, qui est véritablement né, qui a mangé et qui a bu, qui a été véritablement persécuté sous Ponce Pilate, qui a été véritablement crucifié et est mort, aux regards du ciel, de la terre et des enfers, qui est aussi véritablement ressuscité d'entre les morts. C'est son Père qui l'a ressuscité, et c'est lui aussi qui à sa ressemblance nous ressuscitera en Jésus-Christ". (in "Les Pères apostoliques", coll. Sagesse chrétienne, Ed. CERF, 2001)

    Dogmes conciliaires
    Premier concile de Nicée (325) : le Fils est "vrai Dieu de vrai Dieu, engendré et non créé, consubstantiel au Père".
    Premier concile de Constantinople (381) : "Saint-Esprit consubstantiel au Père".
    La Trinité est le dogme central du christianisme, le mystère de trois personnes, le Père, le Fils et le saint Esprit, en un Dieu unique.
    Concile d'Éphèse (431) : Marie, Mère de Dieu ("Théotokos").
    Concile de Chalcédoine (451) : "La double nature de Jésus", deux natures en une personne.
    Concile de Nicée II (787) : Légitimité du culte des icônes.

    Dogmes catholiques romains
    Concile de Trente (1545-1563) : la Transsubstantiation
    Bulle pontificale Ineffabilis Deus de Pie IX (8 décembre 1854) : Immaculée Conception de Marie.
    Concile Vatican I (1869-1870) : infaillibilité pontificale.
    Constitution apostolique Munificentissimus Deus de Pie XII (1er novembre 1950) : Assomption de Marie.


    Les sacrements
    Le sacrement est un rite cultuel revêtant une dimension sacrée. Les croyants pensent qu'il produit un effet dont la source est Dieu, qui donne sa grâce. Ils y trouvent le symbole et le moyen d'une alliance entre Dieu et les hommes. On définit théologiquement un sacrement comme étant un signe destiné à donner ou à augmenter la grâce sanctifiante des croyants.
    Pour désigner leurs signes cultuels, les chrétiens utilisèrent d'abord le mot mystère, du grec "mysterion", puis le latin "mysterium" et enfin le latin "sacramentum"… 22
    Le sens premier de "sacramentum", en latin, est "serment" : on jure sur le sacré. Le "sacramentum" contient le sacré.
    C’est Tertullien (+ 220) qui a donné au terme de "sacramentum" son sens chrétien.

    Le sacrement est l'acte symbolique (geste, parole) qui signifie une réalité invisible destiné à la sanctification des hommes. Dans le sacrement, c'est Dieu qui agit par l'intermédiaire de son ministre (prêtre ou diacre).
    II existe sept sacrements : le baptême, la confirmation et l'eucharistie, la pénitence (réconciliation), l'onction des malades (extrême-onction), l'ordre et le mariage.
    Le baptême, la confirmation et l'eucharistie constituent "l'initiation chrétienne". 
    En cas d'urgence (danger de mort), le sacrement du baptême, peut être donné par tout baptisé. 21

    Le concile œcuménique de Trente (1545-1563) décréta : « Si quelqu'un dit que les sacrements de la Nouvelle Loi n'ont pas été tous institués par notre Seigneur Jésus-Christ ; ou qu'il y en a plus ou moins de 7, savoir, le baptême, la confirmation, l'eucharistie, la pénitence (réconciliation), l'extrême-onction, l'ordre (par lequel on devient diacre, prêtre ou évêque) et le mariage ; ou que quelqu'un de ces 7 n'est pas proprement et véritablement un sacrement : qu'il soit anathème 1 ». Il affirma que ces 7 sacrements agissent "ex opere operato", en vertu de Dieu lui-même, indépendamment de la foi ou de la vertu du prêtre qui les administre.

    Le baptême, rappel du baptême du Christ par saint Jean-Baptiste, fait entrer le catéchumène dans l’Église, la confirmation parfait cette entrée (le confirmé reçoit l’Esprit saint et accède à l’âge adulte chrétien), le mariage (monogame) est indissoluble car c’est un engagement envers Dieu, l’ordre, qui marque l’entrée au service de l’Église, comporte 3 degrés (diacre, prêtre et évêque) et l’extrême-onction (onction d’huile sainte sur le front) est dispensée aux malades à l’approche de la mort. 
    Deux sacrements se répètent tout au long de la vie : l’eucharistie instaurée par Jésus au cours de son dernier repas, la Cène, la veille de sa crucifixion, commémore le sacrifice du Christ et la pénitence par laquelle le croyant reconnaît ses péchés qui peuvent alors être absous.

    Les orthodoxes reconnaissent les sept sacrements et parlent plutôt de Sainte Liturgie pour ce qui concerne l’eucharistie.

    Les protestants ne reconnaissent en général que l’eucharistie (qu’ils appellent Cène ou Sainte Cène) et le baptême, deux sacrements en vigueur dès le début du christianisme, institués dans des circonstances précises par Jésus, ainsi que le rapportent les Évangiles du Nouveau Testament. Il en va de même pour les anglicans, qui confèrent néanmoins une valeur aux cinq autres.


    Citations

    Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son Unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle. (Jésus à Nicodème - Jean 3, 16)

    Nul, s’il possède la charité, ne hait. On connaît l’arbre à ses fruits : ainsi ceux qui font profession d’être du Christ se feront reconnaître à leurs œuvres. Car maintenant l’œuvre qui nous est demandée n’est pas une simple profession de foi, mais d’être trouvé jusqu’à la fin dans la pratique de la foi. (Ignace d’Antioche + 115)

    La doctrine du Verbe ne fait ni poètes, ni philosophes, ni orateurs. Seulement d'esclaves que nous sommes, elle nous rend immortels. De l'homme, elle fait un Dieu. De cette terre, elle nous fait passer en un ciel qui transcende votre Olympe. Venez vous instruire à cette école divine." (Justin + 165, Apologies)

    Dieu aime à pardonner. Il faut donc que les enfants de Dieu soient, eux aussi, pacifiques et miséricordieux, qu’ils se pardonnent réciproquement comme le Christ nous a pardonné et que nous ne jugions pas, de peur d’être jugés. (Tertullien + 222)

    Notre transgression provoqua la philanthropie du Verbe, de telle sorte que le Seigneur vint jusqu’à nous et apparut parmi les hommes. Car nous sommes devenus la cause de son entrée dans un corps. C’est pour notre salut qu’il a été pris d’amour jusqu’à se rendre humain et paraître dans un corps.
    Le Seigneur n’est pas venu seulement pour se montrer, mais pour soigner et enseigner ceux qui souffraient. Pour se montrer il lui suffisait d’apparaître et d’étonner ceux qui le verraient. Pour soigner et pour instruire, il lui fallait se mettre au service des hommes, sans excès qui dépasseraient les besoins de l’humanité et rendraient inutiles l’apparition de Dieu. (Athanase + 373, Sur l’Incarnation du Verbe)

    Le Christ est le pain semé dans le sein de la Vierge Marie, levé dans la chair, formé dans la Passion, cuit dans le four du tombeau, conservé dans les églises et distribué chaque jour aux fidèles comme une nourriture céleste placée sur les autels. (Pierre Chrysologue + 451, Sermon sur le Notre Père)

    Je vous ai créés sans vous, dit Dieu. Je ne vous sauverai pas sans vous. (Méditations de Catherine de Sienne + 1380)

    Le christianisme a été prêché par des ignorants et cru par des savants, et c'est en quoi il ne ressemble à rien de connu. (Joseph de Maistre 1753-1821)

    Le Christ est un anarchiste qui a réussi. C'est le seul. (André Malraux, L'Espoir, 1937)

    Jésus est le seul Juif qu'on peut moquer sans être accusé d'antisémitisme. (Jean-Paul Coudeyrette, Autocitations)
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    Message  Arlitto Mer 18 Nov 2020 - 17:06

    Ils nient la Résurrection et l’Ascension.


    La fête de l'Ascension

    Pour les chrétiens, l’Ascension (en latin "ascensio", en grec "analepsis") désigne le moment où le Christ Jésus monte au ciel, après sa résurrection d'entre les morts.
    Dans quelques passages du Nouveau Testament (Marc XVI, 19 ; Luc XXIV, 51 ; Actes des Apôtres I, 9-11), l'Ascension est considérée comme un fait historique observé. D'autres (1re Épître de Pierre 3,22 ; 1re Épître à Timothée 3,16 ; Épître aux Hébreux 4,14) soulignent sa dimension théologique. Sa signification est la glorification du Christ et sa réalisation comme un signe que sa mission terrestre a été remplie.

    Selon certaines interprétations, c'est ce retour du Christ « auprès du Père » qui aurait permis la descente de l'Esprit saint sur les apôtres le jour de la Pentecôte (Jean XVI, 7).

    La fête de l'Ascension, l'une des plus importantes célébrations du christianisme, se déroule un jeudi, quarante jours après Pâques.
    Selon Augustin d'Hippone (354-430) elle remonterait aux temps apostoliques.

    Au IVème siècle, on se met à célébrer l'Ascension le 50ème jour après Pâques ; c’est vers la fin du siècle que la liturgie établit la Pentecôte comme une fête distincte de l'Ascension.
    Dès le IVe siècle, les chrétiens de Jérusalem effectuent une procession jusqu’au mont des Oliviers.
    A l’Ascension, outre les rites ordinaires, on fait, au cours de l'office liturgique, la bénédiction solennelle du pain et des fruits de la terre.

    Mamert, évêque de Vienne sur le Rhône de 462 à 476, institue la "Litanie mineure" (ou "Rogations"), trois jours avant l’Ascension, pour détourner des calamités (notamment "séismes, incendies et bêtes féroces") .

    Dans son Histoire des Francs, Grégoire de Tours (538-594) fait mention d'une procession qui a lieu ce jour-là dans presque toutes les églises, en mémoire du voyage des apôtres accompagnant le Sauveur de Jérusalem au Mont des Oliviers et revenant de la montagne au cénacle.

    A Jérusalem, sur le lieu de l’ascension du Christ au Mont des Oliviers, est d’abord érigé un sanctuaire formé d’un double portique entourant une rotonde dépourvue de toit pour laisser le ciel visible ; le moine Arculfe mentionne ce lieu saint en 670.

    C'est dans l'église de la Sainte Ascension, bâtie par les Croisés sur le mont des Oliviers et prise en 1187 par Saladin qui la transforme en la mosquée que l'on connaît aujourd'hui, que se trouve l'empreinte traditionnelle du pied de Jésus dans la pierre, au lieu présumé de son Ascension qui eut lieu à midi selon la tradition. Chaque année, les musulmans permettent aux différentes confessions chrétiennes d'y célébrer la Fête de l'Ascension.
    L'islam reconnaît l’Ascension de Jésus, fils de Marie : “Dieu l’a élevé vers Lui car Dieu est puissant et juste.” 

    Le jeudi de l'Ascension, à Venise, on célèbre "la Senza" qui commémore l'expédition sur les côtes de Dalmatie du Doge Pietro II Orseolo qui apporta à Venise la maîtrise de l'Adriatique en l'an 1000.

    La fête de la Senza fut instituée en 1173. Embarqué sur une prestigieuse galère dorée richement parée, le Doge quittait la lagune pour la mer et procédait aux épousailles de la mer (sposalizio del mare). Il jetait dans l'eau un anneau d'or et prononçait la déclaration : "Je t'épouse, ô mer, en signe de vraie et perpétuelle domination ». Puis le Doge entrait dans la Basilique Saint Marc pour une messe solennelle, entouré de tous les prélats et des chœurs qui glorifiaient le Seigneur.
    La tradition de la sortie en mer et de la messe solennelle du jour de l'Ascension existe toujours aujourd'hui, désormais sans la présence du Doge, mais en présence du Maire de Venise.

    Le docétisme Ascension
    Ascension du Christ, Garofalo, 1510/20

    Autres « ascensions »
    Bien que réservé au Christ, le mot "ascension" désigne aussi la disparition de deux personnages de l'Ancien Testament : le patriarche Hénoch, fils de Caïn, qui avait 365 ans lorsque Dieu l'enleva de la terre (Genèse 5,24) et le prophète Élie qui monta au ciel dans un char de feu (II Rois 2,11).

    Pour ce qui concerne la montée au Ciel de la Vierge Marie, on emploie le terme d'"Assomption". Il s’agit d’assomption, non d’ascension, car assomption (du latin "assumptus" : pris) est un terme passif. Marie ne s’élève pas au ciel d’elle-même comme l'a fait Jésus : après sa mort, elle est prise, corps et âme, et est élevée au Ciel.
    Il y aurait eu aussi une "Assomption de Moïse" dont parle un apocryphe.

    Citations
    En ce temps-là, les onze disciples étant à table, Jésus leur apparut, et il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leurs cœurs, de n'avoir pas cru à ceux qui avaient vu qu'il était ressuscité. Et il leur dit : "Allez par le monde entier, prêchez l'Evangile à toute créature. Celui qui croira et qui sera baptisé, sera sauvé ; mais celui qui ne croira pas sera condamné. Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : ils chasseront les démons en mon nom ; ils parleront des langues nouvelles ; ils prendront les serpents avec la main ; et s'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur nuira pas ; ils imposeront les mains sur les malades, et les malades seront guéris." Et après leur avoir parlé, le Seigneur Jésus fut élevé au ciel, où il est assis à la droite de Dieu. Et eux étant partis prêchèrent partout, le Seigneur coopérant avec eux, et confirmant leur parole par les miracles qui l'accompagnaient. (Evangile selon Marc, XVI).

    D'après Actes I, 1-11, c'est au terme de 40 jours d'apparitions et d'entretiens que Jésus a quitté les siens pour monter au ciel : "Théophile, j'ai raconté dans le premier livre tout ce que Jésus a fait et enseigné jusqu'au jour où, après avoir donné, par l'Esprit-Saint, ses ordres aux apôtres qu'il avait choisis, il fut enlevé (au ciel). C'est à eux aussi qu'après sa passion il se montra vivant, avec force preuves, leur apparaissant pendant quarante jours et parlant des choses du royaume de Dieu." Si Jésus remonte définitivement au ciel, c'est pour envoyer son Esprit qui désormais le remplacera auprès de ses disciples : "Comme il mangeait avec (eux), il leur enjoignit de ne pas s'éloigner de Jérusalem, mais d'attendre ce que le Père avait promis, " ce que, (leur dit-il), vous avez appris de moi : que Jean a baptisé d'eau, mais que vous, sous peu de jours, vous serez baptisés de l'Esprit-Saint. " Eux donc, s'étant réunis, lui demandèrent : " Seigneur, est-ce en ce temps-ci que vous allez rétablir la royauté pour Israël ? " Il leur dit : " Ce n'est pas à vous de connaître les temps ni les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais, lorsque le Saint-Esprit descendra sur vous, vous recevrez de la force, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'à l'extrémité de la terre." Quand il eut dit cela, il fut élevé (de terre) sous leur regard, et un nuage le déroba à leurs yeux. Et comme ils avaient la vue fixée vers le ciel pendant qu'il s'en allait, voici que deux hommes, vêtus de blanc, se présentèrent à eux et (leur) dirent : " Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui, d'auprès de vous, a été enlevé au ciel, ainsi viendra de la même manière que vous l'avez vu s'en aller au ciel." Ce tableau si sobre ne doit rien, ni aux apothéoses de héros païens comme Romulus ou Mithra, ni même au précédent biblique d'Élie (...) l'intention du récit n'est certainement pas de décrire un triomphe qui s'est produit en fait dès l'instant de la Résurrection ; elle est seulement d'enseigner qu'après une certaine période d'entretiens familiers avec ses disciples, le Ressuscité a retiré du monde sa présence manifeste pour ne la rendre qu'à la fin des temps. Si le Christ est « monté au-dessus de tous les cieux », c'est qu'il est aussi « descendu dans les régions inférieures de la terre », et il fallait cette sinistre descente pour qu'il pût « remplir toutes choses » et régner en Seigneur sur l'univers (Ephésiens 4,9). La foi chrétienne confesse que Jésus-Christ est le Seigneur dans le ciel après être remonté d'entre les morts. (Vocabulaire de théologie biblique, Ed. du Cerf. 1977)

    Jésus ne revient pas isolé vers son Père. C'est la Parole, le Logos fait chair, à la fois vrai Dieu et vrai homme, qui entre dans le Royaume et y introduit l'humanité qui est la nôtre. Nous prenons, en quelque sorte par procuration, possession de biens qui nous sont offerts et possibles, qui nous sont destinés. Avec le Christ, notre présence y est désirée et attendue. (Parole d’un moine d'Orient anonyme)

    Quand notre Seigneur Jésus Christ est monté au ciel le quarantième jour, il a recommandé son corps qui devait rester sur la terre : il voyait que beaucoup de gens devaient l'honorer parce qu'il était monté au ciel, et il voyait que cet honneur est inutile si on foule aux pieds ses membres qui restent sur la terre... Voyez où s'étend son corps, voyez où il ne veut pas être foulé aux pieds : « Vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie et jusqu'aux extrémités de la terre. » Voilà où je reste, moi qui monte ; je monte parce que je suis la tête. Mon corps reste encore sur la terre. Où est-il ? Sur toute la terre. Prends garde à ne pas le frapper, à ne pas lui faire violence, à ne pas le fouler aux pieds. Ce sont là les dernières paroles du Christ qui monte au ciel. [Augustin (+ 430), Traité sur l’épître de saint Jean, X 9].

    Les jours qui s'écoulèrent entre la résurrection du Seigneur et son ascension n'ont pas été dépourvus d'événements : de grands mystères y ont reçu leur confirmation, de grandes vérités y ont été révélées. C'est alors que la crainte d'une mort amère est écartée, et que l'immortalité, non seulement de l'âme mais aussi de la chair, est manifestée. C'est alors que, par le souffle du Seigneur, le Saint-Esprit est communiqué à tous les Apôtres ; et le bienheureux Apôtre Pierre, après avoir reçu les clefs du Royaume, se voit confier, de préférence aux autres, la garde du bercail du Seigneur. En ces jours-là, le Seigneur se joint à deux disciples et les accompagne en chemin ; et, afin de dissiper en nous toute l'obscurité du doute, il reproche à ces hommes apeurés leur lenteur à comprendre. Les cœurs qu'il éclaire voient s'allumer en eux la flamme de la foi ; ils étaient tièdes, et ils deviennent brûlants lorsque le Seigneur leur fait comprendre les Ecritures. A la fraction du pain, les yeux des convives s'ouvrent. Ils ont un bonheur bien plus grand, eux qui voient se manifester la glorification de leur nature humaine, que nos premiers parents qui conçoivent de la honte pour leur désobéissance (…) Pendant tout ce temps qui s'est écoulé entre la résurrection du Seigneur et son ascension, voilà, mes bien-aimés, de quoi la providence divine s'est occupée, voilà ce qu'elle a enseigné, voilà ce qu'elle a fait comprendre aux yeux et aux cœurs de ses amis : on reconnaîtrait que le Seigneur Jésus était vraiment ressuscité, lui qui vraiment était né, avait souffert et était mort vraiment. Aussi les bienheureux Apôtres et tous les disciples que la mort de la croix avait apeurés et qui doutaient de la foi en la résurrection furent-ils raffermis par l'évidence de la vérité ; si bien que, lorsque le Seigneur partit vers les hauteurs des cieux, ils ne furent affectés d'aucune tristesse, mais comblés d'une grande joie. Certes, c'était pour eux un motif puissant et indicible de se réjouir puisque, devant le groupe des Apôtres, la nature humaine recevait une dignité supérieure à celle de toutes les créatures célestes ; elle allait dépasser les chœurs des anges et monter plus haut que les archanges ; les êtres les plus sublimes ne pourraient mesurer son degré d'élévation, car elle allait être admise à trôner auprès du Père éternel en étant associée à sa gloire, puisque la nature divine lui était unie dans la personne du Fils. [Léon le Grand (pape de 440 à 461), Premier sermon pour l’Ascension, 2-4].

    Il mangea avant de monter au ciel afin de bien établir la réalité de son corps (...) Notre Sauveur n'est pas emporté dans un char, il n'est pas soulevé par les anges : celui qui a fait toutes choses s'élève par sa propre puissance au-dessus de toutes choses. [Grégoire le Grand (pape de 590 à 604), Homélie XXIX sur les péricopes évangéliques].

    Dictons météorologiques
    Quand il pleut à l’Ascension tout dépérit jusqu’à la moisson.
    A l'Ascension, le dernier frisson.
    A l’Ascension, blanche nappe et gras mouton.

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