«Tous les jours à tout point, de vue, je vais de mieux en mieux.»
Émile Coué de la Châtaigneraie est né le 26 février 1857 à Troyes, mort le 2 juillet 1926 à Nancy. Il est le fils d'Exupère Coué employé des chemins de fer, et de Catherine Prévost.
- La méthode Coué aux antipodes des manipulations sectaires
Emile Coué
Un des premiers à utiliser, en thérapie, les forces de l'inconscient Emile Coué a inventé les cures d'autosuggestion. «Tous les jours à tout point, de vue, je vais de mieux en mieux.»Une recette simple, des mots qui, très vite, le temps de persuader son « imagination », transforment une vie sans que l'on prenne même la peine d'y penser.
Cela nous parait un peu naïf : il s'agit pourtant de l'introduction d'une méthode «sûre», fondée sur la réflexion et les observations de toute une vie, celle d'Emile Coué.
Et qui, à demi convaincu, ne s'est jamais dit en son for intérieur, invoquant Coué, citant Voltaire : «Aujourd'hui, tout va bien, tout ira bien, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possible !»
L'homme nous fait sourire, nous intrigue.
On résume sa pensée en une formule suspecte, tant elle est simple, et l'on oublie qu'il fut contemporain de Freud, des docteurs Bernheim et Liébault, qu'il fut l'un des premiers à saisir l'empire et la richesse de l'«imagination», son influence sur le comportement de l'organisme, l'un des premiers à réhabiliter toute cette partie enfouie et difficilement révèlable de notre moi, que le terme «inconscient» résume volontiers.
Paul Chauchiard écrit à son sujet : «Cinquante ans après sa mort, Emile Coué devrait être reconnu comme le maître de la pédagogie du cerveau dont notre époque a tant besoin. Il nous apprend à vouloir correctement par le contrôle lucide qui oriente, sublime notre imagination vers le Vrai, le Beau, le Bien en ouvrant la voie de l'équilibre et de la santé.»
Une approche trop simple...
André Dumas est un adepte de la méthode Coué depuis des années. Il l'a découverte très jeune et n'a cessé de s'y appliquer. Pour lui, Coué est complètement méconnu. Sa petite phrase : «Tout va bien, je vais de mieux en mieux», a fait de lui un personnage falot dont on ne connaît plus ni l'histoire ni la vie et dont on ignore l'importance et l'influence. Or il fut un des premiers de sa génération à comprendre l'action que pouvait avoir la suggestion sur l'imagination, un des premiers à saisir que l'autosuggestion, implantation d'une idée en soi-même, vous permet de dompter l'imagination «comme on dompte un torrent ou un cheval sauvage», vous rendant responsable de votre propre personne.
Pour Coué, l'imagination détermine le comportement, on ne peut rien contre elle. C'est une première loi fondamentale. Donnons un exemple :
Posons au sol une planche de 10 m de long sur 0,25 m de large. L'enjamber est un jeu d'enfant. Qui prétendra réussir le même exercice au niveau des tours d'une cathédrale sans trembler de peur ?
Essayons de la même façon d'arrêter un fou rire : plus on s'y applique, plus il dure. L'effort de volonté est une tension, et l'organisme ne fonctionne «bien» que dans un état de détente. D'où la deuxième loi. «chaque fois qu'il y a conflit entre la volonté et l'imagination, c'est l'imagination qui l'emporte.» Elle peut même modifier profondément l'organisme, comme on le constate de plus en plus dans les recherches actuelles en parapsychologie.
Suggestion - autosuggestion
Ces faits étonnants tendent à prouver la malléabilité et l'étendue des ressources de nos organismes. Convaincu de l'existence de ce pouvoir en nous, Coué veut donner à chacun le moyen de l'utiliser.
Pour cela, il compte avant tout sur la confiance, la sienne, et celle qu'il insuffle. Pendant des années, il reçoit de nombreux patients et tire d'innombrables exemples de ses contacts et de son expérience. Ainsi une femme paralysée se présente un jour chez lui. Depuis des années, elle ne marche plus. Coué enflamme derrière elle un journal et crie «au feu». La paralytique bondit de son fauteuil et se sauve en courant. Elle ne rechutera pas.
Coué note, observe puis dirige, oriente ; il s'intéresse à tous, sans discrimination d'âge ou d'état. Ce dont il est sûr, c'est du pouvoir de l'émotion. Il découvre de façon de plus en plus absolue que l'intensité d'une suggestion est proportionnelle à l'émotion qui l'accompagne (c'est la troisième loi).
Il faut donc remonter aux sources, se proposer un but ; le subconscient trouve alors le moyen de le réaliser. Mais — et c'est encore là une originalité de Coué — il est certain que la suggestion n'agit qu'à condition d'avoir été transformée en autosuggestion. En face de ses malades, il ne se veut qu'un guide, un détonateur, pas davantage, qui encourage le malade à s'assumer