George Stinney Jr, d’origine africaine fut la plus jeune personne à avoir été exécutée au 20ème siècle aux Etats-unis.
Ce jeune Noir n’avait que 14 ans au moment de son exécution par chaise électrique.
70 ans plus tard, son innocence vient d'être officiellement reconnue par un juge de la Caroline du sud.
Durant sa détention et lors de son procès jusqu’à la salle d'exécution, le jeune garçon ne faisait que réclamer son innocence.
George fut injustement accusé du meurtre de deux filles Blanches (Betty 11 ans et Mary 7 ans), dont les corps avaient été retrouvés non loin de la maison où habitait le jeune garçon et ses parents. À cette époque, tous les membres du jury étaient de race blanche. Le procès dura 2H30, et le jury prit la décision de sa condamnation au bout de 10 minutes.
Les parents du jeune garçon, menacés, furent interdits de prendre part au procès, après avoir reçu l'ordre de quitter la ville.
Avant son procès, George fit 81 jours de détention sans possibilité de voir ses parents pour la dernière fois.
Il fut emprisonné seul dans sa cellule, à 80 kilometres de sa ville natale.
Son audition des faits se fit seul, sans la présence de ses parents ni d'un avocat.
George Stinney Junior, au nom de la vérité, une histoire tragique
Georges Stinney Jr, l’adolescent de 14 ans condamné à mort et innocenté 70 ans après son exécution.
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Dernière édition par Arlitto le Mer 21 Fév 2024 - 6:43, édité 5 fois
Etats-Unis : 70 ans après, George Stinney, exécuté à 14 ans pourrait être innocenté.
Nous retraçons le destin brisé de George Jr Stinney, ce petit garçon noir de 14 ans exécuté en Caroline du Sud, le 16 Juin 1944. Il était accusé d’avoir tué deux jeunes filles blanches. 70 ans après sa mort, le juge Mullen envisage la réouverture du dossier et un nouveau procès pour faire la lumière sur l’histoire du jeune afro-Américain. Retour sur le destin atroce d’un petit garçon qui n’a pas eu le temps de réaliser ses rêves.
George Stinney, le plus jeune exécuté aux Etats-Unis
George Stinney, né le 21 Octobre 1929, avait seulement 14 ans lorsqu’il s’est assis sur la chaise électrique de la prison de Colombia en Caroline du Sud. Il avait été arrêté puis accusé de meurtre : deux jeunes filles blanches avaient étés tuées dans le Comté de Clarendon le 23 Mars 1944. Betty June Binnicker ( 11 ans ) et Marry Emma Thames ( 8 ans ). George Stinney a été enlevé à ses parents, au titre qu’il était le dernier à avoir vu les jeunes filles vivantes et avait été le seul à signaler la disparition des jeunes filles. Le jour suivant la découverte des corps, le jeune garçon de 14 ans est accusé d’homicide au premier degré, et ce, malgré le manque de preuves matérielles. Le procès a eu lieu dans le palais de justice du Comté. Après seulement 3 heures de procès et 10 minutes de délibération, il est déclaré coupable par une douzaine d’hommes blancs et sera jugé au même titre que n’importe quel adulte. A l’époque, la loi de Caroline du Sud jugeait en effet les enfants de plus de 14 ans en tant qu’adultes. Des centaines de personnes, notamment des membres de la NAACP ( association nationale pour la promotion des gens de couleurs ), des religieux, ou encore des syndicats, protestent et demandent l’annulation de l’exécution au gouverneur Olin Johnston. Celui-ci refuse, estimant qu’il n’y avait aucune raison de ne pas le faire.
Moins de trois mois après le crime, au petit matin du 16 Juin 1944, le jeune Stinney marche en sanglot vers la chambre où se trouve la chaise électrique, il sait qu’il va mourir, il tient dans ses bras la bible sur laquelle il s’assis. La chaise étant trop grande, sa bible lui servira à se rehausser. Le casque aussi n’est pas à sa taille, il tombe par ailleurs à plusieurs reprises pendant l’exécution, exposant le visage du petit électrifié face aux témoins de cette scène atroce. George Stinney est déclaré mort moins de 4 minutes après le début de l’exécution.
Sa sœur avait pourtant affirmé en 2009 que le jeune garçon était avec elle lorsque les fillettes ont été tuées et que celui-ci ne pouvait donc commettre ce meurtre. Inutile de souligner que la parole d’un homme noir face à celle d’un homme blanc dans les années 1940 aux Etats-Unis, n’avait aucune valeur. L’accusé n’avait à l’époque même pas bénéficier d’une défense. Sur cette photo, George Stinney entre dans sa cellule ( à droite )
Une condamnation aléatoire pour un accusé innocent
“Cette affaire ne mourra jamais”, Steven McKenzie, l’avocat de la famille de George Stinney Jr. en est certain. George Stinney reste aujourd’hui le plus jeune condamné à la peine de mort aux Etats-Unis. Depuis des années, les proches de cet adolescent exécuté se battent pour prouver son innocence et laver enfin son nom. Leur combat paye enfin puisque le juge Mullen est en train d’examiner la possible ouverture d’un nouveau procès, 70 ans après. Les faits se produisent rappelons le, en plein contexte de ségrégation raciale, et dans un Etat encore peu enclin à la tolérance, la Caroline du Sud. Les avocats de la famille du jeune garçon réclament donc à présent un nouveau procès, pointant du doigt tous les dysfonctionnements de l’enquête. Ils affirment qu’avec sa petite taille, il n’aurait pas pu tuer les deux fillettes. Ils rappellent également qu’aucun vêtement tâché de sang n’a été retrouvé chez lui. Autres faits troublants qui nous montrent une nouvelle fois que les enquêtes étaient bancales : les autopsies des deux enfants auraient été mal réalisées. D’après un expert appelé par la famille Stinney, les blessures relevées ne correspondaient pas au compte rendu des policiers. Alors que les enquêteurs assuraient que les fillettes avaient été agressées sexuellement, aucune trace de viol n’aurait été trouvée sur elles. La violence des faits ne correspondrait pas non plus au caractère de l’accusé. Le jeune garçon avait grandi dans une famille aimante, était un bon élève à l’école. Il aimait faire pousser des légumes, s’occuper des poules et traire les vaches. «Tout ce qu’il voulait, c’était être un artiste, dessiner, se souvient Aime, sa mère dans le journal “State”. Chaque fois qu’il voyait un avion, il voulait le reproduire sur une feuille. Il était calme, mais il était intelligent».
La décision de justice
La juge Carmen Mullen va donc devoir trancher en faveur, ou non, d’un nouveau procès. “Aucun de nous n’a le pouvoir de ramener cet enfant de 14 ans à la vie”, a-t-elle déclaré mardi, devant les avocats de la famille. “Personne ne peut de toute façon justifier qu’un garçon de 14 ans soit arrêté, jugé, condamné et exécuté en seulement 80 jours” ajoutait-elle. Mais si cette dernière décide d’ouvrir à nouveau le dossier et se pose en faveur d’un nouveau procès, la tâche risque de ne pas être facile. Toutes les preuves dont la fameuse tige en fer, les vêtements tâchés de sang ont disparu. Le procès n’a toujours pas été retranscrit et aucun de ceux y ayant participé à l’époque n’est en vie. «Qu’on obtienne justice après 70 ans, un an ou un mois, le plus important c’est qu’elle soit faite», a commenté Steven McKenzie, l’avocat de la famille. Ci dessous, la mère de George Stinney à droite : Aime Stinney et sa soeur : Katherine Stinney-Robinson à gauche.
Pour que sa mémoire perdure…
En attendant, les réalisateurs ou les écrivains se sont emparés de l’affaire pour faire découvrir ou redécouvrir le destin tragique du petit George Stinney. A travers un documentaire par exemple : ” 83 jours : Le meurtre de George Stinney Jr “ réalisé par Charles Burnett sortit en 2014. Ou encore à travers un roman, celui par exemple de Carolina Skeletons et David Stout, adapté au cinéma par John Erman…