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    Les Arabes sont-ils les descendants d’Ismaël ?

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    Message  Arlitto Sam 2 Déc 2023 - 18:43

    J'entends ici et là des histoires invraisemblables sur l'origine des arabes, que ce soit par les arabes eux-mêmes ou par les Juifs qui répandent ce mensonge insistant, mais surtout raciste et stigmatisant, comme quoi les arabes du monde entier descendraient d'Ismaël, le fils d'Abraham et d'Agar.

    Je rappelle qu'Abraham n'était pas Juif, mais hébreu, et qu'Ismaël n'était pas arabe, mais hébreu par son père, et égyptien par sa mère, que les Égyptiens du temps pharaonique n'étaient pas des Arabes, que du temps d'Abraham et d'Ismaël les arabes existaient et vivaient déjà sur leur terre.

    Par exemple, les fils des filles de Loth, le neveu d'Abraham sont les Moabites qui sont les ancêtres des Madianites, des Jordaniens, de l'Arabie Saoudite, etc. Loth était-il Arabe ? Venait-il d'Arabie ? Non, il était sémite comme son oncle Abraham. Ces personnages n'étaient ni juifs, ni musulmans, puisque, ces "religions" n'existaient pas encore.

    Les Moabites étaient un peuple qui descendait de Moab, le fils de Lot, né d'une relation incestueuse avec sa fille aînée (Genèse 19.37). Les Moabites se sont étendus petit à petit de Tsoar, le berceau de leur civilisation, sur la côte Sud-Est de la Mer morte, dans toute la région à l'Est du Jourdain. Peu avant l'Exode, les féroces Amoréens ont traversé le Jourdain sous le commandement de leur roi Sihon et chassé les Moabites de la région entre la rivière de l'Arnon et le torrent du Jabbok, puis ils ont occupé cette région et fait de Hesbon leur capitale, tandis que les Moabites étaient confinés au territoire au Sud de la rivière de l'Arnon (Nombres 21.26-30).

    Pendant l'Exode, les Israélites n'ont pas traversé Moab, mais sont passés par le « désert » à l'Est de leur territoire, jusqu'à la rive Nord de l'Arnon. Alors, les Moabites ont pris peur et leur roi Balak a demandé l'aide des Madianites (Nombres 22.2-4). C'est à cette occasion qu'il est allé voir Balaam (Nombres 22.2-6).

    La plaine de Moab, qui appartenait alors aux Amoréens, était le dernier lieu de campement des Israélites avant leur entrée dans le pays de Canaan (Nombres 22.1, Josué 13.32). Moïse, le plus grand des prophètes, a vu la terre promise depuis le sommet du Pisga, avant de mourir d'une mort solitaire sur le Mont Nebo et d'être enterré dans la vallée de Beth-Peor (Deutéronome 34.5-6).

    Une pierre de basalte à l'effigie du roi Mésha a été découverte à Dibon par Klein, missionnaire allemand à Jérusalem, en 1868, avec une inscription de trente-quatre lignes, en caractères hébréo-phéniciens. Cette pierre a été établie par Mésha vers 900 av. J.-C., comme un mémorial de ses victoires. Elle raconte ses guerres contre Omri, les bâtiments publics qu'il a construits et ses guerres contre Horonaïm. Cette inscription corrobore le récit de 2 Rois 3.4-27 en ajoutant des détails. Il s'agit de l'inscription en caractères alphabétiques la plus ancienne dont nous disposions. En plus de sa valeur historique pour l'Antiquité du peuple hébreu, elle est d'une grande importance linguistique.

    Le principal personnage biblique d'origine moabite est Ruth, une « femm[e] moabit[e] », apparentée à Israël par Lot, le neveu d'Abraham (Ruth 1.4, Genèse 11.31, 19.37). Ruth est un exemple de vie transformée par Dieu, qui prend une direction ordonnée par lui. On voit Dieu accomplir ses plans parfaits dans la vie de Ruth comme dans celle de tous ses enfants (Romains 8.28). Alors qu'elle était une Moabite d'origine païenne, après sa rencontre avec le Dieu d'Israël, elle est devenue un témoignage vivant de foi en lui. Ruth la Moabite est une des seules femmes mentionnées dans la généalogie de Jésus-Christ (Matthieu 1.5).

    LES 12 TRIBUS D'ISMAËL CE QU'ILS NE VOUS ONT PAS DIT À LEUR SUJET



    Bienvenue sur la chaîne Démêler les SAVOIRS PERDUS. L'ancienne région du Moyen-Orient est sans aucun doute l'une des régions les plus captivantes du monde, en particulier pour ceux qui s'intéressent profondément aux écritures sacrées et à l'histoire des peuples qui l'ont habitée, y compris les Arabes et les Juifs, ainsi que diverses autres cultures qui ont partagé cette région.

    Dans cette vidéo, je vais discuter des 12 tribus d'Ismaël, de l'endroit où elles se trouvaient et de qui elles étaient dans les temps anciens. Je vous invite tous à soutenir la vidéo avec vos likes et à la partager avec ceux qui vous aiment. Vous voulez approfondir leur connaissance des Écritures ? Profitez de plus de contenu de notre chaîne, Les 12 tribus d'Ismaël, ce qu'ils ne vous ont pas dit à leur sujet.

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    Psaumes 33:13 Du haut des cieux Yahweh regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions
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    Message  Arlitto Sam 2 Déc 2023 - 18:44

    ISMAEL LE FILS OUBLIE 


    Bien qu'Ismaël soit le premier-né d'Abraham, il est souvent oublié, voire ignoré, par les chrétiens alors qu'il joue un rôle important dans la Bible. Pourtant, son histoire apporte de riches enseignements. Fils d'Abraham et de la servante Agar, Ismaël est écarté de l'héritage lorsque Sarah donne naissance à Isaac. Chassé du camp avec sa mère, il erre dans le désert mais survit grâce à l'intervention divine. Malgré les épreuves, Ismaël devient le père d'une grande nation, comme le lui avait promis l'ange. Pourtant, il reste dans l'ombre d'Isaac, l'enfant de la promesse selon la tradition judéo-chrétienne.

    Cette vidéo analyse pourquoi ce personnage biblique est souvent oublié des chrétiens. Elle explore les raisons théologiques et culturelles de ce désintérêt, et propose une réévaluation d'Ismaël à la lumière de son importance dans l'Ancien Testament.  En réhabilitant cette figure marginalisée, nous pourrons en tirer des leçons précieuses sur la fraternité, le pardon et l'intégration des exclus, au cœur des valeurs chrétiennes.

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    Message  Arlitto Sam 2 Déc 2023 - 18:46

    Les peuples de la Bible : les Madianites, la tribu qui accueillit Moïse
    Les Arabes sont-ils les descendants d’Ismaël ? James-tissot-moise-jethro

    Jéthro et Moïse, d'après James Tissot (1896-1900)

    Le peuple des Madianites apparaît très tôt dans le récit de la Bible, dès la Genèse, lors de l’épisode de Joseph vendu par ses frères. Les liens entretenus par ces tribus nomades installées sur les rives du Golfe d’Aqaba avec Israël ne furent pas sans rebondissements…

    L’origine des Madianites remonte à l’un des six fils d’Abraham et de sa concubine Qetura, ainsi que le précise la Genèse (Gn 25, 1-2) :
    Abraham prit encore une femme ; elle s’appelait Qetoura. Elle lui donna Zimrane, Yoqshane, Medane, Madiane, Yshbaq et Shouah. 
    C’est ce sixième fils, prénommé Madiân qui donnera son nom à ce peuple. Cependant, malgré cette illustre ascendance, les liens entre Hébreux et Madianites se distancieront quelque peu puisque ces nomades, tour à tour marchands ou pillards, s’éloigneront et arpenteront le nord-ouest de la péninsule Arabique, à l’est du golfe d’Aqaba.
    Les Arabes sont-ils les descendants d’Ismaël ? Midian
    Pays de Madian.

    Les Écritures, un peu plus tard, ne laisseront pas non plus une bonne image des Madianites puisque nous apprendrons qu’ils vendront sans scrupules l’un des douze fils de Jacob nommé Joseph comme esclave lorsque ce dernier jalousé par ses frères fut précipité par eux dans un puits afin de l’éliminer (Gn 37, 28) :
    Des marchands madianites qui passaient par là retirèrent Joseph de la citerne, ils le vendirent pour vingt pièces d’argent aux Ismaélites, et ceux-ci l’emmenèrent en Égypte. 

    Moïse, réfugié auprès des Madianites


    Un autre épisode allait pourtant rapprocher singulièrement Hébreux et Madianites lors de la fuite de Moïse d’Égypte. L’histoire est connue mais mérite d’être rappelée tant elle paraît importante afin de juger des liens qui unirent ces deux peuples. Alors que Pharaon avait cherché à éliminer Moïse de sa cour, ce dernier s’enfuit d’Égypte et alla vivre loin de là au pays de Madiâne. Après une longue marche, et alors qu’il se reposait près d’un puits, les sept filles d’un prêtre de Madiâne, nommé Jethro ou Réouël, vinrent puiser de l’eau pour leurs bêtes ; mais, à ce moment-là, nous dit le récit biblique (Ex 2, 17-18) :
    Des bergers survinrent et voulurent les chasser. Alors Moïse se leva pour leur porter secours et il abreuva leur troupeau. Elles retournèrent chez Réouël, leur père, qui leur dit : “Pourquoi êtes-vous revenues si tôt, aujourd’hui ?”
    Ce dernier demanda alors à ses filles de faire venir auprès de lui l’étranger afin de le remercier pour son aide et secours. Après s’être installé dans la maison de Jéthro, Moïse épousa Séphora, l’une de ses filles dont il aura deux fils Guershom et Eliézer, alors même que cette alliance s’opposait pourtant aux règles strictes du Deutéronome de l’Ancien Testament interdisant formellement aux Juifs tout mariage avec des étrangères…

    Note. En ce temps, Moïse n'avait pas encore reçu les lois de Dieu interdisant le mariage avec des étrangers, il y a donc ici une erreur anachronique. C'est moi qui souligne  :hi.........:

    Des inimités également fortes


    Mais les relations entre Israélites et Madianites ne furent cependant pas toujours sans conflits ni massacres. L’épisode le plus grave indéniablement demeure celui qui reste proverbial et encore aujourd’hui évoqué comme étant « le jour de Madiân ». À l’époque des Juges, en effet, et alors que le peuple de Dieu avait une nouvelle fois fait ce qui était mal aux yeux de Dieu, un secours divin leur fut cependant apporté en la personne de Gédéon qui les délivra de leurs ennemis (Jg 7) :
    Tous s’enfuirent jusqu’à Beth-ha-Shitta, du côté de Céréra, et jusqu’au bord de la rivière d’Abel-Mehola, près de Tabbath. (…) Ils s’emparèrent des deux chefs de Madiane, Oreb et Zéèb. Ils tuèrent Oreb au Rocher d’Oreb, et Zéèb au Pressoir de Zéèb. Puis ils poursuivirent Madiane et rapportèrent à Gédéon les têtes d’Oreb et de Zéèb, par-delà le Jourdain. 
    Cette victoire éclatante des Hébreux sur les Madianites restera jusqu’à nos jours gravée dans la mémoire juive, ainsi que le commémore le Psaume 82 : « Traite-les comme tu fis de Madian, de Sissera et Yabin au torrent de Qissôn »…

    Les Arabes sont-ils les descendants d’Ismaël ? Cain-abel-054_lr2002710
    Lire aussi :Les peuples de la Bible : les Qénites, descendants de Caïn

    Les Arabes sont-ils les descendants d’Ismaël ? Web3-samson-captured-by-the-philistines-public-domain
    Lire aussi :Les peuples de la Bible : les Philistins, ennemis d’Égypte et d’Israël

    Les Arabes sont-ils les descendants d’Ismaël ? Elie-et-les-pretres-de-Baal-Cranach
    Lire aussi :Les peuples de la Bible : la fructueuse alliance des Phéniciens


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    Message  Arlitto Sam 2 Déc 2023 - 18:48

    Le texte biblique qui raconte la naissance d’Ismaël, fils d’Hagar et Abraham

    Ce passage raconte la naissance d’Ismaël, fils d’Abram et d’Hagar.

    Saraï, femme d’Abram, ne lui avait pas donné d’enfants et elle avait une servante égyptienne nommée Hagar. Saraï dit à Abram : 

    — Voici, YHWH m’a rendue stérile. Entre près de ma servante : peut-être aurai-je d’elle des fils.

    Abram écouta la voix de Saraï. Saraï, femme d’Abram, prit donc Hagar l’Égyptienne, sa servante après qu’Abram eut habité dix années dans le pays de Canaan et la donna à Abram, son mari, pour être sa femme. Il alla vers Hagar et elle conçut. Et quand Hagar vit qu’elle avait conçu, elle méprisa sa maîtresse du regard.

    Saraï dit à Abram :
    — L’outrage qui m’est fait tombe sur toi. J’ai mis ma servante dans ton sein et voyant qu’elle avait conçu, elle m’a regardée avec mépris. Que YHWH juge entre moi et toi !

    Abram répondit à Saraï :
    — Voici, ta servante est entre tes mains, agis à son égard comme il sera bon à tes yeux.

    Alors, Saraï la maltraita et Hagar s’enfuit de devant elle. L’ange de YHWH la trouva près d’une source d’eau dans le désert, près de la source qui est sur le chemin de Shûr. Il dit :
    — Hagar, servante de Saraï, d’où viens-tu et où vas-tu ?

    Elle répondit : 
    — Je fuis loin de Saraï, ma maîtresse.

    L’ange de YHWH lui dit :
    — Retourne vers ta maîtresse et humilie-toi sous sa main.

    L’ange de YHWH ajouta :
    — Je multiplierai ta postérité, on ne pourra la compter tant elle sera nombreuse.

    L’ange de YHWH lui dit encore : 
    Voici, tu es enceinte et tu enfanteras un fils et tu lui donneras le nom de Ismaël, parce que YHWH a entendu ton accablement. [...]

    Hagar enfanta un fils à Abram, et Abram donna au fils qu’Hagar avait mis au monde le nom d’Ismaël. Abram était âgé de quatre-vingt-six ans quand Hagar enfanta Ismaël à Abram.

    Livre de la Genèse, chapitre 16, versets 1 à 11 puis versets 15 et 16. Traduit de l’hébreu par les équipes du programme de recherches La Bible en ses Traditions.

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    Message  Arlitto Sam 2 Déc 2023 - 18:50

    Fils d’Abraham et d’Hagar, qui est Ismaël dans la Bible ?

    Les Arabes sont-ils les descendants d’Ismaël ? 63dcd33ef568115c0b506362_sarah-emm%C3%A8ne-hagar-%C3%A0-abraham
    Matthias Stom (1600-1649), Sarah conduisant Hagar à Abraham (1632, huile sur toile, 168 x 11 cm), Galerie de peintures, Berlin (Allemagne). Domaine public.

    Qui sera l'héritier d'Abraham ?

    La trame de fond de l’histoire d’Abram-Abraham est une histoire de promesse. Nous l’avons vu la semaine dernière, Abram reçoit de Dieu la promesse d’une descendance, alors qu’il est déjà très âgé. On avait également souligné l'obéissance d'Abram. Mais l'obéissance n'exclut pas le doute.

    En effet, comment Dieu va-t-il honorer sa promesse ? Cette question, Abram la pose directement à Dieu au chapitre précédent la naissance d'Ismaël, en rappelant que la promesse qui lui a été faite n’a pas été honorée (du reste, pas encore) :
    « Seigneur YHWH, que me donneras-tu ? Je m’en vais sans enfants et l’héritier de ma maison c’est Élièzer de Damas. [...] Voici, tu ne m’as pas donné de postérité et un homme attaché à ma maison est mon héritier. » (Gn 15, 2-3)
    Abraham met sa confiance dans la promesse de Dieu. Mais il peine à concevoir comment elle pourra se réaliser. Lui et sa femme Saraï vieillissent et ils n’ont toujours pas d’enfant. Qui sera donc le fils héritier promis par Dieu ?

    Tout d’abord, Abram a cru qu’il s’agissait de Lot, son neveu devenu comme son fils adoptif après la mort de son père Harane. Mais Lot s’en est allé et a quitté Abram pour aller s’installer dans la région de Sodome et Gomorrhe (Gn 13, 1-15).
    Les Arabes sont-ils les descendants d’Ismaël ? 63dcd38729cb455354f5390c_genese-separation-abraham-et-lot
    Tobias Verhaecht (1561-1631), Paysage de montagne avec Abraham et Lot se séparant (vers 1609, huile sur toile, 111 x 157 cm), Herzog Anton Ulrich-Museum, Brunswick (Allemagne). Domaine public.

    Petit détour par l'archéologie

    Empli de tristesse, Abram en vient à penser que son successeur ne peut être qu’Élièzer, son serviteur. 

    Sur ce point, la découverte archéologique des tablettes d'argile à Nuzi (menée entre 1925 et 1932 dans l’actuelle ville de Kirkouk en Irak) permet d'authentifier certaines coutumes, et ainsi de mieux comprendre le raisonnement d’Abram. 

    En effet, d’après les tablettes de Nuzi, il existait effectivement, en Haute-Mésopotamie à l’époque supposée d’Abraham (soit aux alentours de 1900 avant Jésus-Christ), une coutume selon laquelle un esclave pouvait devenir l'héritier de ses maîtres lorsque ceux-ci n'avaient pas d'enfant. En ce sens, on comprend la réflexion d’Abram, qui pense donc que son serviteur Eliézer sera son seul héritier. 

    Mais Dieu confirme et précise sa promesse : il ne s'agit pas d'Éliézer. Abram aura bien un fils issu de sa chair.
    « Ce n’est pas lui qui sera ton héritier ; mais celui qui sortira de tes entrailles, c’est lui qui sera ton héritier. » (Gn 15,4)
    Les Arabes sont-ils les descendants d’Ismaël ? 63dcd3c9136d70593023d75c_statue-d%27hagar
    Edmonia Lewis (1844-1907), Hagar (1875, ronde-bosse), Smithsonian American Art Museum, Washington (États-Unis). Domaine public.

    Jalousie et rivalité entre Hagar et Saraï

    Depuis la dernière promesse que Dieu a adressée à Abram et Saraï, il s’est passé 10 ans. Et toujours pas d’enfant. À l’âge d’Abram et Saraï (près de 85 ans), ça fait long…

    Constatant sa stérilité, Saraï conduit sa servante Hagar vers Abram, pour que celle-ci devienne mère et donne une descendance à Abram.
    « Saraï, femme d’Abram, ne lui avait pas donné d’enfants et elle avait une servante égyptienne nommée Hagar. Saraï dit à Abram : 
    — Voici, YHWH m’a rendue stérile. Entre près de ma servante : peut-être aurai-je d’elle des fils. » (Gn 16, 1-2)
    Aussi choquant que cela puisse paraître pour nous aujourd’hui, cette coutume était très commune et répandue à l’époque. Le but du mariage était la procréation et donc la naissance d’enfants. En ce sens, la réaction de Saraï doit être lue à la lumière de cette préoccupation. Au passage, c’est sur cette coutume que se fonde toute l’histoire du livre et de la série The Handmaid's Tale, alias La Servante écarlate en français.

    Mais très rapidement explosent une querelle et un conflit nés de la jalousie entre Saraï et Hagar

    • D’une part, Hagar méprise Saraï : « [Abram] alla vers Hagar et elle conçut. Et quand [Hagar] vit qu’elle avait conçu, elle méprisa sa maîtresse du regard. » (Gn 16,4)
    • D’autre part, Saraï maltraite Hagar : « Alors, Saraï la maltraita et [Hagar] s’enfuit de devant elle. » (Gn 16,6)

    Les Arabes sont-ils les descendants d’Ismaël ? 63dce89087a2e1d704a19404_jalousie-hagar-et-sarah
    Pierre Paul Rubens (1577-1640), Hagar quitte la maison d'Abraham (vers 1616, huile sur panneau, 63 x 76 cm), Musée de l'Hermitage, Saint-Pétersbourg (Russie). Domaine public.

    La fuite d'Hagar et la naissance d'Ismaël

    Fuyant sa maîtresse, Hagar s’en va loin de Saraï et d’Abram. Elle se retrouve seule, abandonnée. Pourtant, elle trouve le soutien d’un ange qui vient la réconforter. Mieux, Hagar reçoit la même promesse que celle faite à Abram : avoir une descendance nombreuse. 
    « L’ange de YHWH ajouta :
    — Je multiplierai ta postérité, on ne pourra la compter tant elle sera nombreuse. » (Gn 16, 10)
    Hagar devient donc mère du fils d’Abram. Et à ce moment de l’histoire, Abram pense véritablement que l’enfant d’Hagar est l’enfant promis par Dieu.

    Spoil : il faudra attendre les deux chapitres suivants pour que Saraï et Abram comprennent que la promesse de Dieu se réalisera effectivement. Ce sera la naissance d’Isaac – on en reparlera dans un prochain numéro.

    Que signifie le nom « Ismaël » ?

    Voici comment est racontée la naissance d'Ismaël :
    « L’ange de YHWH dit encore [à Hagar] :
    — Voici, tu es enceinte et tu enfanteras un fils et tu lui donneras le nom de Ismaël, parce que YHWH a entendu ton accablement. [...]
    Hagar enfanta un fils à Abram, et Abram donna au fils qu’Hagar avait mis au monde le nom d’Ismaël. » (Gn 16, 11.15)
    Comme souvent, les noms des personnages bibliques ont une signification étymologique précise. Ici, le lecteur averti s’amuse d’un délicieux jeu de mot : en hébreu, le nom « Ismaël » signifie « Dieu-entend ». Or le verset suivant explique justement que le fils d’Abram s’appelle ainsi puisque « YHWH a entendu [Hagar] ». 
    Les Arabes sont-ils les descendants d’Ismaël ? 63dce8c71449e8560d9d4928_hagar-et-l%27ange-au-puits
    Carel Fabritius (1622-1654), Hagar et l'ange (vers 1640, huile sur toile 136 x 158 cm), Leiden Collection, New York (États-Unis). Domaine public.

    Ismaël, personnage star dans l'islam également

    L’épisode de la naissance d’Ismaël est également raconté dans le Coran – à ceci près que la perspective narrative n’est pas la même que dans le Livre de la Genèse, puisque les Musulmans se réclament justement descendants d’Ismaël et non pas d’Isaac comme les Juifs et les Chrétiens.

    Étonnement, la figure d'Ismaël est paradoxalement peu importante dans le texte même du Coran. Il est toujours mentionné à côté d'Abraham : 

    • en tant que fondateur de la Kaaba, c’est-à-dire du grand édifice noir situé au centre de la grande mosquée de La Mecque (Coran 2, 127-128) 

    • ou dans les listes de prophètes (Coran 6, 84), puisque la tradition musulmane reconnaît en Ismaël l’un des ancêtres du prophète Mahomet.

    Les Arabes sont-ils les descendants d’Ismaël ? 63dce922fb959cac341d4d4d_hagar-et-ismael-pleurent-dans-le-desert
    Jean-Charles Cazin (1841-1901), Hagar et Ismaël (vers 1880, huile sur toile, 252 x 202 cm), Musée des Beaux-Arts de Tours (France). Domaine public.

    En un post-it, les trucs à retenir aujourd'hui

    L’épisode d’aujourd’hui nous apprend plein de trucs. Petit récapitulatif pour les flemmards :
    • Dieu promet à Abram une descendance. Mais Saraï est toujours stérile et Abram peine à comprendre qui sera son héritier.

    • Saraï confie à Abram sa servante Hagar, pour que celle-ci lui donne une descendance. Mais les deux femmes se jalousent et Hagar doit finalement prendre la fuite.

    • Un ange console Hagar alors enceinte, et lui demande de rentrer. Elle donne ainsi naissance à Ismaël, dont le nom signifie « Dieu entend ».

    • Dans l’islam, Ismaël est également un personnage important du Coran, considéré comme l’un des ancêtres du prophète Mahomet. 


    Le mot de la fin

    L’histoire biblique d’Abraham est une longue aventure faite de promesse et d’obéissance, mais aussi de doute et de mystère. À ce titre, laissons le mot de la fin au pétillant philosophe Gabriel Marcel. Il exprime avec génie la signification de la confiance véritable, prenant la forme d’une fidélité dynamique :

    « Le fait de conserver purement et simplement ne comporte pas de justification spirituelle ; la fidélité ne représente une valeur que dans la mesure où elle assure la permanence d’une âme ou d’un amour.

    Mais âme et amour sont chose vivante et dont la vie est en perpétuel renouvellement. Ceci revient à dire qu’on méconnaît entièrement le sens et la valeur de la fidélité si l’on y voit une forme d’inertie ; elle est et doit rester une flamme.

    Mais cette flamme ne saurait brûler à vide, elle est appelée à prendre corps dans des actes et dans des œuvres qui sont des témoignages.

    La fidélité est liée à une ignorance fondamentale de l’avenir. J’ignore, en jurant fidélité à un être, quel avenir nous attend, et même en un sens quel être il sera demain ; et c’est cette ignorance même qui confère à mon serment sa valeur et son poids.

    La seule victoire sur le temps participe de la fidélité. (Mot de Nietzsche si profond : "L’homme est le seul être qui fasse des promesses"). »

    Gabriel Marcel, Tu ne mourras pas, Paris, Arfuyen, 2005, p. 55


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    Message  Arlitto Sam 2 Déc 2023 - 18:51

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    Bible : Genèse 16 - La naissance d'Ismaël 

    ABRAHAM #7 NAISSANCE D'ISMAËL


    Dix ans après la guerre des rois, nous revenons dans l'intimité d'Abraham qui attend toujours la réalisation de la promesse de Yhwh concernant sa descendance. Perdant patience, sa femme, Saraï décide de prendre les choses en main...


    Genèse 16 Bible Pirot-Clamer


    1 Saraï, femme d’Abram, ne lui avait point donné d’enfants ; elle avait une servante égyptienne du nom d’Agar. 

    2 Saraï dit à Abram : Voici que Yahweh m’a refusé d’avoir des enfants. Va, je t’en prie, vers ma servante ; peut-être, par elle, aurai-je un enfant. Abram obéit à la voix de Saraï. 

    3 Saraï, femme d’Abram, prit Agar l’Egyptienne, sa servante, après qu’Abram eut habité dix ans dans le pays de Canaan, et elle la donna pour femme à Abram, son mari. 

    4 Celui-ci alla vers Agar, et elle conçut. Quand elle vit qu’elle avait conçu, son regard se fit méprisant pour sa maîtresse. 

    5 Saraï dit alors à Abram : Que l’outrage qui m’est infligé retombe sur toi. C’est moi-même qui ai mis ma servante dans tes bras ; elle a vu qu’elle avait conçu et je suis objet de mépris à ses yeux. Que Yahweh juge entre moi et toi. 

    6 Alors Abram dit à Saraï : Voici, ta servante est entre tes mains ; fais-lui ce que bon te semblera. Alors Saraï la maltraita et Agar s’enfuit de devant sa face. 

    7 L’ange de Yahweh la trouva près d’une source d’eau dans le désert, près de la source qui est sur le chemin de Sur. 

    8 Et il dit : Agar, servante de Saraï, d’où viens-tu et où vas-tu ? Elle dit : Je me suis enfuie de devant la face de Saraï, ma maîtresse. 

    9 L’ange de Yahweh lui dit : Retourne vers ta maîtresse, et humilie-toi sous sa main. 

    10 L’ange de Yahweh lui dit encore : Je rendrai très nombreuse ta postérité, elle ne pourra être comptée à cause de son grand nombre. 

    11 Et l’ange de Yahweh ajouta : Voici que tu es enceinte et que tu vas enfanter un fils ; - tu l’appelleras du nom d’Ismaël ; - car Yahweh a entendu le cri de ton affliction. 

    12 Homme, il sera un âne sauvage ; sa main sera contre tous, - et la main de tous sera contre lui. - Il habitera en face de tous ses frères. 

    13 Elle appela le nom de Yahweh qui lui parlait : Toi El-Roï, car elle dit : Ai-je vraiment vu Elohim après qu’il m’a vue ? 

    14 Voilà pourquoi elle appela le puits : puits de Lachaï-Roï. Il est entre Cadès et Barad. 

    15 Agar enfanta un fils à Abram et Abram appela le nom de son fils qu’Agar lui avait enfanté Ismaël. 

    16 Abram était âgé de quatre-vingt-six ans, quand Agar enfanta Ismaël à Abram.

    https://www.levangile.com/bible-BPC-1-16-1-compact-contexte-oui


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    Psaumes 33:13 Du haut des cieux Yahweh regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions
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    Les Arabes sont-ils les descendants d’Ismaël ? Empty Re: Les Arabes sont-ils les descendants d’Ismaël ?

    Message  Arlitto Sam 2 Déc 2023 - 18:53

    Josué2 a écrit:Descendant de Yishmaël le fils premier-né d’Abraham par Agar, servante égyptienne de Sara (Gn 16:1-4, 11). Yishmaël lui-même se maria avec une Égyptienne, de laquelle il eut 12 fils (Nebaïoth, Qédar, Adbéel, Mibsam, Mishma, Douma, Massa, Hadad, Téma, Yetour, Naphish et Qédma), qui furent les chefs des divers clans yishmaélites (Gn 21:21 ; 25:13-16). Les Yishmaélites étaient donc au départ de race un quart sémite et trois quarts chamitique.
    Comme Dieu l’avait promis, les Yishmaélites s’accrurent jusqu’à devenir “ une grande nation ” ‘ qu’on ne put compter en raison de sa multitude ’. (Gn 17:20 ; 16:10.) Toutefois, au lieu de se fixer (ils bâtirent peu de villes), ils préférèrent la vie nomade. Yishmaël, pour sa part, était “ un zèbre d’homme ”, c’est-à-dire un vagabond instable qui rôdait dans le désert de Parân, vivant de son arc et de ses flèches. De même, la majorité de ses descendants furent des Bédouins, vivant sous la tente, peuple qui se dispersa dans la péninsule du Sinaï depuis “ en face de l’Égypte ”, c’est-à-dire à l’E. de l’Égypte, et dans toute l’Arabie du N. jusqu’à l’Assyrie. Ils furent connus comme un peuple farouche et belliqueux avec lequel il était difficile de s’entendre, précisément comme il avait été dit de Yishmaël, leur ancêtre : “ Sa main sera contre tous et la main de tous sera contre lui. ” — Gn 16:12 ; 21:20, 21 ; 25:16, 18.

    Ce que j'essaie de faire comprendre avec ce sujet, c'est qu'Ismaël n'est pas l'ancêtre des Arabes comme le croient sincèrement les "Juifs" et les "musulmans", voire même, certains "chrétiens", la preuve écrite ci-dessus soulignée en gras "rouge matte", confirment que, l'Arabie où vivaient déjà des Arabes du temps d'Ismaël existait bel et bien avant Abraham et Ismaël. Il est donc logique de penser que les Arabes ne sont pas issus d'Ismaël puisque l'Arabie et les Arabes existaient déjà.

    C'est ce qui se nomme : remettre les pendules à l'heure  Smile

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    Les Arabes sont-ils les descendants d’Ismaël ? 73438198


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    Message  Arlitto Sam 2 Déc 2023 - 18:55

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    La mère d'Ismaël était égyptienne, mais, les Égyptiens étaient-ils des Arabes 

    Réponse : non !

    La conquête de l'Égypte par l'armée arabe de ‘Amr b. al ‘As, en 641 ap. J.-C., va incorporer ce pays dans un monde nouveau, celui de l'empire arabo-musulman naissant. La nouvelle capitale, Fustât, sera dans un premier temps peuplée de familles et tribus venues d'Arabie qui seront réparties dans des quartiers ou « lotissements » [hitta.pi. hitat). Au moment de la conquête deux langues sont utilisées en Égypte : le copte, dernière forme de l'égyptien ancien, et le grec, langue administrative officielle de l'Égypte byzantine. Le tableau va ensuite s'enrichir de l'arabe, qui deviendra la langue de l'administration centrale tout en étant la langue quotidienne des nouveaux arrivants. Le copte et le grec continueront d'être utilisés couramment pendant les premiers siècles qui suivront l'arrivée des Arabes. Mais l'arabe, d'une langue utilisée uniquement par les conquérants, deviendra graduellement la langue parlée par l'ensemble de la population, d'origine égyptienne comme arabe, chrétienne ou musulmane.

    La conquête de l'Égypte par l'armée arabe de ‘Amr b. al ‘As, en 641 ap. J.-C., va incorporer ce pays dans un monde nouveau, celui de l'empire arabo-musulman naissant. La nouvelle capitale, Fustât, sera dans un premier temps peuplée de familles et tribus venues d'Arabie qui seront réparties dans des quartiers ou « lotissements » [hitta.pi. hitat). Au moment de la conquête deux langues sont utilisées en Égypte : le copte, dernière forme de l'égyptien ancien, etle grec, langue administrative officielle del'Égypte byzantine. Le tableau va ensuite s'enrichir de l'arabe, qui deviendra la langue de l'administration centrale tout en étant la langue quotidienne des nouveaux arrivants. Le copte et le grec continueront d'être utilisés couramment pendant les premiers siècles qui suivront l'arrivée des Arabes. Mais l'arabe, d'une langue utilisée uniquement par les conquérants, deviendra graduellement la langue parlée par l'ensemble de la population, d'origine égyptienne comme arabe, chrétienne ou musulmane. Les sources historiques portant sur ces périodes de transition (moitié du VIIe siècle-XIe siècle) sont rareset souvent obscures. Dans ce contexte, la documentation papyrologique constitue un apport précieux. Il s'agit pourla plupart de documents relevant de la vie quotidienne (textes administratifs, commerciaux, lettres privées) etqui nous permettent, dans une certaine mesure, d'avoir une approche peu chargée de considérations idéologiques. Le climat sec de l'Égypte et les excellentes conditions de conservation de son sol ont contribué à préserver une partie importante de cette source exceptionnelle qu'est la documentation papyrologique. Dès les plus hautes époques pharaoniques, le papyrus servit de support aux textes religieux, médicaux, administratifs, littéraires ou privés, écrits en hiératique et plus tard en démotique. Maisles sites archéologiques dela vallée du Nil et du Fayyoum ont notamment fourni une vaste quantité de papyrus grecs datant des époques ptolémaïque, romaine, byzantine et islamique.

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    Aujourd'hui, quand on parle des papyrologues/on pense en premier lieu à ceux qui travaillent sur les textes grecs. Les papyrus démotiques ou coptes ne sont pas d'une importance moindre, mais le hasard archéologique - préservation des sites aussi bien que des découvertes - a fait que le nombre de papyrus grecs mis à jour, étudiés et publiés est impressionnant. La papyrologie arabe fait un peu effet de parent pauvre à côté des prestigieux ensembles que constituent la papyrologie égyptologique et la papyrologie grecque. Ceci est d'abord dû au fait qu'au siècle dernier, lorsque les archéologues ont commencé à explorer les kôm archéologiques (collines de décombres), ce sont surtout les sites antiques qui ont attiré l'attention des chercheurs. Parmi ces archéologues pionniers, certains n'accordaient que peu d'attention au matériel d'origine arabe, trop récent à leurs yeux. Beaucoup de renseignements d'ordre archéologique et historique ont ainsi été perdus à jamais. Par ailleurs, les couches médiévales de sites ayant connu de longues occupations ont souvent été ravagées par des exploitations de types divers : carrières, installation de chaufours, enlèvement du sibah (engrais formé par les couches riches en matières organiques des sites archéologiques), ou simplement pillage. De nombreux sites occupés aux périodes qui intéressent le papyrologue arabe ont connu une occupation intense et ininterrompue, ce qui réduit à néant toute possibilité d'exploration archéologique sérieuse.

    • 2 Voir notre courte bibliographie en fin d'article, notamment GROHMANN A., « Aperçu de papyrologie ar (...)

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    Il est donc difficile de savoir si le fait que les papyrus arabes sont quantitativement moins importants que les papyrus grecs et démotiques est dû au hasard de la préservation archéologique, ou si cela reflète un ralentissement de l'activité économique et administrative pendant les siècles qui ont suivi la conquête arabe. N'oublions pas que le grec a été une langue écrite importante pendant au moins dix siècles (du IIIe siècle av. J.-C. au VIIe ap. J.-C.) alors que les papyrus arabes couvrent une période de quatre siècles au mieux (du VIIIe au XIe siècle). Enfin, la papyrologie arabe a en vérité attiré peu de chercheurs arabisants : la grande difficulté de lecture que présentent ces documents (mauvais état de certains fragments, écritures délicates à déchiffrer, le plus souvent sans aucun point diacritique, et contenu des textes parfois austère) peut paraître décourageante, surtout face à la richesse de la littérature arabe médiévale classique (publiée ou conservée sous forme de manuscrits dans les bibliothèques).Les papyrus arabes qui ont été préservés et que l'on trouve maintenant dispersés entre l'Égypte et des collections et musées du monde entier constituent malgré .tout un ensemble documentaire très important pour les hautes époques de l'histoire de l'Égypte arabe.

    • 3 ANAWATI G. C-, « Factors and Effects of Arabization and Islamization in Medieval Egypt and Syria », (...)

    • 4 LAPIDUS I. M., « The Conversion of Egypt to Islam », Israël Oriental Studies, II, 1972, p. 248-262. (...)

    • 5 Par « moyen arabe », les linguistes et les philologues entendent la forme d'arabe écrit que l'on re (...)

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    La question de l'arabisation de l'Égypte a intéressé plusieurs chercheurs, le plus souvent en relation avec l'islamisation du pays. Des linguistes se sont penchés sur la question de l'émergence du moyen arabe [middle arabic) d'après divers types de sources. Le but de cette communication n'est pas de renouveler la question de l'arabisation de l'Égypte, mais plutôt de présenter l'état de la question du point de vue de l'historien, en insistant sur les quelques points de repères que nous fournissent les diverses sources disponibles, en particulier la documentation papyrologique.

    • 6 KARABACEK J., « Arabische Abtheilung », Papyrus Erznerzog Rainer, Fùhrer durch die Aussteltung, (PE (...)

    • 7 PERF, n°555, 557, 559, 561.

    • 8 BECKER C. H., « Arabische Papyri des Aphroditesfunde », Zeitschrift fur Assyrologie, XX, 1907, p. 6 (...)

    • 9 Voir l'introduction de RÉMONDON R., Papyrus grecs d'Apollônos Anô, Documents de fouilles de l'Ifao, (...)

    • 10 WEILL J;D., « Papyrus arabes d'Edfou », BIFAO. XXX, 1931, p. 33-44. RÉMONDON D. S., « Cinq document (...)

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    Lorsque les Arabes arrivent en Égypte, le copte est surtout employé dans les écrits de caractère privé ; c'est également la langue utilisée par l'église monophysite. Le grec est, certes, la langue officielle, mais elle est largement pratiquée dans les milieux lettrés, le plus souvent bilingues. L'arabe va donc venir se greffer dans ce contexte et s'imposera rapidement dans les écrits de caractère officiel. Les tout premiers documents émanant de la nouvelle administration étaient encore écrits en grec et suivaient la forme des documents officiels byzantins. Mais nous trouvons des papyrus bilingues datant du tout début de la présence arabe sur le sol égyptien. Un papyrus datant de Gumâda al-awwal de 22H/643 AD constitue un reçu de la part du commandant militaire Abdallah b. Gâbir confirmant au pagarche du nome héracléopolite (Moyenne-Égypte) la réception des 65 moutons réclamés pour le ravitaillement de ses troupes. Le document contient deux textes, l'un en grec et l'autre en arabe. Le texte grec ne constitue pas la traduction littéraire du texte arabe car ce dernier comporte plus de détails et de précisions. Les noms des scribes sont précisés, le texte grec ayant été copié par le notaire et diacre Jean, et le texte arabe par un certain Ibn Hadid, Ce document est exceptionnel car tous les autres documents que nous connaissons de ces hautes époques ont été rédigés en grec, y compris d'autres ordres émanant de l'administration du même commandant, 'Abdallah B. Gâbir. Une correspondance qui s'étale sur trois ans (708-711) entre le gouverneur d'Égypte, Qurra b. Sarik, et un pagarche de la Haute-Égypte (Basile de la ville d'Isqaw, anciennement Aphrodito) constitue un apport précieux sur ces époques obscures. En effet, ces lettres sont écrites en grec ou en arabe, quelques-unes sont bilingues. Elles proviennent toutes de l'administration de Qurra ; Basile devait probablement connaître un arabophone capable de lui traduire les ordres rédigés en arabe. Aucune des réponses de Basile à Qurra ne nous étant parvenue, nous ne connaissons donc pas le niveau de langue de celui qui lui servait de scribe ou de traducteur. Était-ce un Égyptien qui avait appris quelques rudiments d'arabe pour pouvoir servir dans l'administration, ou un Arabe connaissant au moins le grec, installé en province ? Par ailleurs, dans la correspondance à peu près contemporaine (entre 703 et 712-723) entre un pagarche de la ville d'Apollônos Anô (Edfù) et l'administration de l'émir de Thebaïde, ou de Thebaïde et Arcadie réunies (Haute et Moyenne-Égypte), on ne trouve aucun document écrit en arabe. Dans les relations entre un chef-lieu de province et les pagarches des petites villes en ce début du Ville siècle, l'arabe est totalement absent à l'exception de quelques utilisations de la basmala (en grec) lorsqu'il s'agit d'écrits émanant de l'émir lui-même, et non de ses subordonnés. Notons que cette correspondance date en partie du règne du calife omeyyade ‘Abd al-Malik b. Marwân (685-705). qui imposa l'arabe comme langue officielle ; en theorie, les écrits émanant de l'administration centrale étaient désormais obligatoirement bilingues, grec-arabe. Mais ceci mettra un certain temps avant d'être appliqué au niveau de l'administration plus provinciale, comme le montre l'exemple d'Edfù. Par ailleurs, les fouilles d'Edfù ont mis à Jour des papyrus et des ostraca arabes plus tardifs (IXe et Xe siècles), parfois dans des couches qui contenaient également du matériel écrit en copte. Dans les textes de protocoles, on cessa d'utiliser le grec à partir des années 728-732 ap. J.-C. Le copte et même le grec continueront à être employés dans les documents privés (ou littéraires) jusqu'aux IXe, Xe et parfois même XIe siècles. L'arabe commence à s'imposer petit à petit et, en l'espace d'à peu près deux siècles, va devenir, de la langue des conquérants, une langue pratiquée couramment dans divers milieux.

    • 11 RÂGlB Y., « La plus ancienne lettre arabe de marchand », Documents de l'Islam médiéval. Nouvelles p (...)

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    La documentation papyrologique dont nous disposons nous permet d'avoir quelques points de repères sur le processus d'arabisation du pays. Mais il est difficile d'envisager une périodisation de ce processus. Les différences régionales ou sociales sont trop importantes pour nous permettre de traiter l'arabisation de l'Égypte comme un phénomène homogène. Une lettre concernant une transaction commerciale entre la Moyenne-Égypte et l'Ifrîqiyya, datant vraisemblablement de la deuxième moitié du Vile siècle, nous montre que dès les années qui ont suivi la conquête, la présence arabe n'était pas uniquement militaire, mais que des marchands arabophones se sont empressés d'explorer le marché égyptien et ses potentiels commerciaux. Mais il s'agit probablement d'Arabes et non d'Égyptiens arabophones. Leur langue de communication est forcément l'arabe, mais cela ne veut pas dire qu'ils trouvent déjà en Égypte des interlocuteurs, marchands ou producteurs, qui connaissent l'arabe. La plupart des premiers papyrus privés ou commerciaux écrits en arabe concernent des Arabes - et/ou des musulmans - et leurs clients. Quelques lettres de la fin du VIIIe siècle nous montrent que l'on rencontre dès ces hautes époques des Égyptiens portant des noms typiquement chrétiens et qui comprennent l'arabe.

    • 12 JAHN K., « Vom frûhislamischer Briefwesen. Studien zur islamischen Epislolographie der ersten drei (...)

    • 13 Par exemple, .dans LEVI DELLA VIDA G., « Arabic Papyri in the University Museum in Philadelphia (Pe (...)

    • 14 On trouve dans la collection de papyrus de Heidelberg un papyrus médical avec des parties écrites e (...)

    • 15 LEVI DELLA VIDA, opcit., n° 110.

    • 16 ANAWATI G. & JOMIER J., « Un papyrus chrétien en arabe (Égypte, IXe siècle ap.J.-C.) », Mélanges is (...)

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    Néanmoins, le contenu des lettres ne nous permet pas de déduire s'ils employaient l'arabe de manière courante dans leur vie quotidienne ; il nous montre que l'arabe commence sa percée en dehors du milieu strictement arabo-musulman. Au IXe siècle, cette tendance se précise. À cette époque, nous avons de nombreux exemples de lettres ou d'autres documents privés qui comportent un texte en arabe d'un côté, et un autre sans aucune relation avec le premier, en copte, de l'autre. Le texte en copte n'est pas obligatoirement antérieur à celui en arabe ; nous avons même des exemples de palimpsestes où un document écrit en arabe a été réutilisé pour la copie d'un texte en copte. En revanche, des textes privés « mixtes », où l'auteur passe d'un langue à une autre, sont très rares. Dans certaines lettres, écrites en copte, nous trouvons la formule de salutation, la basmala, et le nom du destinataire écrits en arabe. Des habitudes d'écriture arabe sont reproduites par les milieux lettrés coptes. Des formules de politesse arabes qui, au départ, étaient utilisées par des musulmans et référaient à une culture coranique sont employées par des chrétiens dans leur correspondance. Ainsi, l'arabe devient une référence normative. À partir du moment où l'on écrit en arabe, on essaie de montrer que l'on est de culture arabe et la référence demeure l'arabe classique. On constate quelque fois que l'auteur a volontairement cherché à « classiciser » sa langue, a essayé d'éviter des formes grammaticales qui lui ont paru trop proches du dialectal et en est arrivé à faire des fautes de grammaire (« hypercorrection »). Les linguistes utilisent à ce propos le terme de « moyen arabe » pour désigner cette langue particulière dans laquelle on trouve souvent un mélange de dialectalismes, d'arabe « substandard » et d'arabe classique. Dans d'autres lettres, écrites en arabe uniquement, une croix tracée à côté de la basmala est le seul indice qui nous montre qu'il s'agit de correspondance entre des chrétiens. D'un point de vue linguistique, on ne remarque aucune différence dans la langue écrite, quelle que soit l'origine communautaire de l'auteur. Dans une longue missive datant également du IXe siècle, écrite en arabe, quelques détails nous permettent de dire qu'il s'agit d'un échange épistolaire entre des chrétiens, dont un qui réside à Fustât. On constate donc qu'au IXe siècle, des chrétiens qui vivent dans la capitale ont complètement intégré l'emploi de l'arabe, y compris pour leur usage privé. Connaissent-ils encore le copte ou n'en ont-ils gardé qu'une pratique orale ou limitée au domaine liturgique ? Pour l'instant, on ne peut que spéculer sur la question.

    • 17 FRANTZ-MURPHY G., « A Comparison of the Arabic and Earlier Egyptian Contract Formularies », Part l  (...)

    • 18 BLAU J., « Some Observations on a Middle Arabic Egyptian Text in Coptic Characters », Studies in Mi (...)

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    Vers le Xe siècle, l'arabe est la langue la plus fréquemment utilisée dans les papyrus, privés ou d'une nature plus officielle. Les derniers exemples de papyrus privés écrits en copte datent de la première moitié du Xle siècle. Un contrat datant du Xe siècle nous apprend que dans une petite ville du sud du Fayyoum (Tutûn, Tebtynis à l'époque ptolémaïque et romaine), on trouve des gens, probablement issus d'un milieu social assez aisé, qui ne comprennent pas du tout l'arabe. Il est précisé que la personne principalement concernée par ce contrat, une femme, a dû se faire expliquer le contenu du document en copte (wa fussira lahâ bi-1-'agamiyya). Cet exemple nous rappelle que la documentation écrite ne reflète pas nécessairement la réalité de la langue parlée. L'acte officiel a été consigné en arabe alors qu'au moins une des parties concernées ne le comprenait pas du tout. Comme à l'époque byzantine, le bilinguisme a dû être chose courante dans les milieux lettrés pendant une période de transition. Des papyrus privés coptes contiennent parfois un terme ou la date eh arabe. On connaît au moins un exemple de texte arabe, datant du XIIIe siècle, transcrit en caractères coptes. Ceci pourrait étonner, mais il s'agit finalement d'un phénomène tout à fait semblable à ce que l'on rencontre dans les écrits judéo-arabes de la Geniza, notamment, où des textes arabes sont transcrits en caractères hébreux. En ce qui concerne ces tentatives en « copto-arabe », le fait qu'elles aient été sans suite montre qu'en Égypte, l'arabe sera intégré dans la culture égyptienne assez tôt, y compris dans les milieux chrétiens, même si la littérature chrétienne nous parle parfois d'une certaine réticence vis-à-vis de ce phénomène.

    • 19 Un très beau papyrus arabe retrouvé à Qasr Ibrim, en Nubie (aujourd'hui exposé au Musée islamique d (...)

    • 20 Restons cependant prudents en exposant ce genre d'hypothèses car, par ailleurs, en observant l'évol (...)

    • 21 A partir du XIe siècle, le papyrus va se raréfier et la plupart des documents trouvés sur des sites (...)

    • 22 Voir par exemple les publications de GROHMANN A., en particulier Arabie Papyri in the Egyptian Libr (...)

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    Il faudra prendre en considération d'importantes différences régionales. Certes, nous avons des chrétiens qui vivent à Fustât au IXe siècle, et pour qui l'arabe semble être devenu la langue principale. Mais dans les provinces, la situation se présente certainement de manière très différente. On rencontre des différences selon que l'on se situe dans la capitale ou dans une petite ville provinciale, selon que l'on se trouve dans une région fortement marquée par l'arrivée de groupes arabes (comme le Delta oriental, par exemple) ou dans une campagne peu touchée par, la présence des tribus. Une ville comme Assouan, qui constitue un relais important pour le commerce international, aussi bien pour la Nubie et le Soudan que pour l'Arabie, doit certainement comporter une assez forte proportion d'arabophones dès les VIIIe-IXe siècles (marchands, intermédiaires, lettrés...) alors qu'elle se situe aux confins du pays. Les conditions particulières de préservation des sites archéologiques du Sa'id (climat très sec, sites souvent situés àla lisière du désert, ou sur des tertres bien à l'abri de l'inondation) font que l'essentiel de la documentation papyrologique provient de ces régions. Cette source, si riche pour la connaissance de l'histoire de l'Égypte, ne reflète que rarementla situation dans le Delta ou à Alexandrie. On peut supposer que le copte a dû se maintenir durablement dans des régions restées longtemps à forte majorité chrétienne comme la Moyenne et la Haute-Égypte. Citons encore une fois l'exemple de Tutûn, où il est explicitement dit qu'il a fallu traduire le contenu du contrat en copte. Mais l'arabe pénètre malgré tout dans les petites villes de province, y compris dans les campagnes reculées, ainsi que nous le montre la quantité assez importante dé papyrus arabes, datant pour la plupart du IXe et du Xe siècles, qui nous sont parvenus. Il est certain que la documentation écrite ne reflète en principe que les connaissances d'une faible proportion de la population, les lettrés, mais le contenu de certains papyrus nous apprend qu'en dehors des usages purement administratifs (registres fiscaux), l'on a assez facilement recours à l'écrit- messages de salutations, doubles de reçus ou de reconnaissances de dettes, contrats de vente très détaillés portant sur la moindre transaction. Certes, ce sont encore les conditions de préservation particulières à l'Égypte qui ont permis à ce type de documents de parvenir jusqu'à nous, mais il est clair, en tout cas, que par rapport à l'Occident aux mêmes époques, nous nous trouvons ici dans une société où l'écrit est un phénomène répandu, non uniquement réservé à un groupe social strictement délimité. Parmi les marchands, les notables mais également les propriétaires terriens, on trouve des gens ayant une pratique courante de l'écrit. Celle-ci n'est pas réservée aux administratifs ou . aux lettrés traditionnels, hommes de religion ou hommes de loi. Les couches de fouilles archéologiques datant des VIIIe-Xe siècles livrent presque toujours des ostraca sur des sujets divers (reçus, brouillons, petits messages) en plus de quelques papyrus, et ceci dans les quartiers modestes ou aisés. Ceci ne veut pas dire qu'il, faut nier l'importance dela culture orale à ces époques ; au contraire, nous nous situons en des temps où il est possible d'être cultivé, de goûter les plaisirs de la littérature et de la poésie, de véhiculer un héritage culturel... tout en étant analphabète. Mais pour les échanges courants, la papyrologie nous permet de dire que l'écrit joue un rôle plus important que l'on aurait pu le soupçonner, et que cette tradition remonte probablement au moins à l'époque romaine, peut-être même ptolémaïque. À partir des XIe-XIIe siècles, le papier a pour l'essentiel remplacélespapyrus et les ostraca mais les couches archéologiques qui portent sur ces époques continuent à fournir suffisamment de fragments pour que l'on puisse penser que cette conception de l'écrit va subsister relativement longtemps en Égypte.

    • 23 Voir à ce sujet l'article de RUBENSON S. (op, cit.)

    • 24 L'apocalypse de Samuel de Qalamûn, cité par DECOBERT Ch., op. cit., p. 288-299.

    • 25 BAUER G., Athanasius von Qûs, Qilâdât al-tahrir fî 'ilm al-tafsir, Eine koptiscbe Grammatik in arab (...)

    • 26 LEVI DELLA VIDA, op. cit. n°157, 158, 159, 160, 161, par exemple.

    10
    Les monastères sont des lieux où le copte fut longtemps utilisé, dans la pratique liturgique comme dans la pratique écrite. Les sources littéraires émanant dé ces lieux nous renseignent également sur le passage progressif à l'utilisation de l'arabe. Dès le Xe siècle, le besoin d'expliquer la liturgie en arabe se fait sentir, et c'est également du Xe siècle que datent les premières traductions des textes coptes en arabe ainsi que les premiers écrits chrétiens rédigés directement en arabe. Un texte chrétien remontant probablement au IXe siècle évoque avec désespoir le changement culturel que vont subir les chrétiens au contact dés Arabes : l'auteur prévoit, en le déplorant, que les chrétiens abandonneront leur langue pour adopter l'arabe. En effet, à la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle, le copte semble n'être plus qu'une langue morte : c'est en arabe qu'un certain Athanase de Qûs rédige sa grammaire de la langue copte, en s'inspirant des modèles de grammairiens arabes. De nombreux fragments d'ouvrages chrétiens des XIIIe et XIVe siècles comportent le texte en copte avec la traduction en arabe sur la même page.

    • 27 Voir à ce sujet la contribution de M. DOSS.

    • 28 Voir par ex. GROHMANN A., « Griechische und lateinische Verwaltungstermini im arabischen Àgypten », (...)

    • 29 Dans le vocabulaire des plantes aromatiques et médicinales, on trouve, à partir de la fin du Ville (...)

    • 30 En particulier les travaux de BLAU ou de HOPKINS mentionnés plus haut. La plupart des auteurs qui o (...)

    • 31 L'apport du copte dans l'arabe dialectal de l'Égypte contemporaine a fait l'objet de plusieurs disc (...)

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    D'un point de vue linguistique ou philologique, l'apport de l'arabe que l'on trouve dans les papyrus est très précieux. En tant qu'historienne, il ne s'agit pas pour moi d'approfondir cette question, mais je me permettrai de faire quelques remarques qui relèvent plutôt de l'histoire culturelle du monde arabo-musulman auquel appartient l'Égypte dès ces époques. D'après le vocabulaire administratif employé dans ces papyrus arabes, on constate que des termes d'origine grecque ou parfois latine sont assez courants dans les exemples les plus anciens : qustal (percepteur des impôts), tabi, tubûl (registres d'impôts ou paiement échelonné de ceux-ci), usîya (grand domaine), màzùt (sorte de chef de village), duks (chef militaire). Or, à partir du IXe siècle (Ille siècle de l'hégire), ce sont des termes d'origine persane qui font leur apparition dans le vocabulaire administratif (lé terme gahbad viendra remplacer qustàl) ainsi que dans d'autres domaines : commerce (suftaga, lettre de change); ou botanique. Les exemples ne sont peut-être pas assez nombreux pour que l'on puisse tirer des conclusions décisives sur la question. Mais comme par ailleurs, - après la chute de la dynastie omeyyade au milieu du VIIIe siècle et le déplacement de la capitale à Bagdad, on assiste à une « orientalisation » de la culture égyptienne dans d'autres domaines, -notamment artistiques, il me paraît intéressant de relever l'existence de ce phénomène dans le domaine de la langue. D'autre part, les chercheurs ont utiliséles papyrus arabes pour des analyses portant sur des questions plus proprement linguistiques, en particulier sur le moyen arabe. Je ne fournirai ici que quelques remarques générales. Les papyrus arabes les plus anciens que nous connaissions émanent d'une administration centrale et sont toujours de nature officielle. L'arabe employé est assez rigoureux, même si dans certains, comme ceux de la correspondance de Qurra mentionnée plus haut, on rencontre déjà des particularités propres au moyen arabe. Mis à part les quelques exemples lexicaux que je cite ci-dessus, on ne détecte pas d'influence directe du grec dans la langue, y compris dans les papyrus bilingues, Au fur et à mesure que l'usage de l'arabe devient de plus en plus fréquent dans les papyrus, on assiste à l'émergence du moyen arabe comme un phénomène général, que l'on retrouvera à tous les niveaux. De même, le copte .semble avoir très peu influencé le moyen arabe égyptien, à l'exception de quelques apports au .niveau du vocabulaire. La plupart des linguistes s'accordent maintenant pour dire que l'émergence du moyen arabe est le résultat d'un développement interne à l'arabe même, et non pas celui de l'influence d'une autre langue, comme le grec ou le copte en ce qui concerne l'Égypte. En revanche, dans la masse de papyrus qui traitent de questions d'argent, de paiement d'impôts, de comptes, de dimensions de terrains, les chiffres sont toujours écrits selon le système grec ou copte (ou éventuellement en toutes lettres, en arabe). Les chiffres dits « arabes » - en réalité indiens-ne seront utilisés que bien plus tardivement.

    • 32 Cette question fait l'objet d'un article à paraître prochainement dans les Annales Islamologiques, (...)

    • 33 IBN MAMMÂTH, Kitab qawânîn al dawâwin. A. S, Atiya éd., Le Caire, 1943. AL-NÂBULSI, Tarih al-Fayyûm (...)

    • 34 IBN AL-GI’ÂN, Kitâb al-tuhfa al-sanniyya, Maktabat al-Kulliyya al-Azhariyya, Le Caire, 1974. IBN DU (...)

    • 35 IBN MAMMÂTH, p. 191.

    • 36 IBN AL-Gî'AN, p. 172.

    • 37 IBN DUQMÀQ V, p. 10.

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    La toponymie du paysage égyptien donne également quelques indices sur l'arabisation du pays. La toponymie égyptienne comprend des termes d'origine égyptienne (dont le copte constitue donc la forme la plus récente), grecque, araméenne, arabe, etc. Les termes toponymiques arabes apparaissent assez tôt dans les papyrus mais restent longtemps rares. Jusqu'à la fin du XIe siècle, la plupart des toponymes que l'on rencontre dans les papyrus ne sont pas arabes. Puis se formeront des toponymes qui combinent un terme arabe et un terme « autochtone» par exemple, Munsa'at Itsâ, Minyat Abu Sâlim, Sâqiyat Bahmû... Dans les campagnes, les premiers toponymes arabes sont souvent en relation avec l'irrigation (Halig al-Sant, Qantara, Sâqiyat Mûsâ, etc.). Sinon, les premiers toponymes arabes que l'on rencontre dans les papyrus sont souvent des toponymes urbains de Fustât ou d'al-Asmûnayn. D'après les listes fiscales, au XIIIe siècle, le pourcentage de toponymes arabes reste toujours moins élevé que celui des toponymes non arabes (de 10 à21 %, ou 32 à 40 % si l'on tient compte des toponymes « mixtes », c'est-à-dire arabe plus une autre composante). Aux XIVe et XVe siècles, la part des toponymes arabes a nettement augmenté (de 25 à 36 %, ou 39 à 50 % avec les « mixtes » et selon les régions). Dansles toponymes arabes, nous avons des traductions de termes « locaux » en arabe, des toponymes purement arabes qui correspondent à des créations nouvelles et enfin, des termes qui paraissent arabes mais qui constituent en fait l'ultime transformation d'un terme non arabe qui s'est déformé pour être prononçable en arabe, pour prendre une allure tout à fait arabe comme Abu Girg qui dérive de l'égyptien ancien Pa-Kerkê, « la fondation », ou Banî Swayf que l'on retrouve dans les sources médiévales sous la forme de Manfaswayh ou Manqaswayh, Manfusnah ou Manqusnah.
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    L'arabe s'est donc imposé dans le paysage culturel égyptien en l'espace de quelques siècles; Le processus a été plus ou moins rapide selon la région ou le milieu social. S'agissant de périodes pour lesquelles les sources historiques ne sont pas forcément très loquaces, il n'est pas toujours facile de cerner avec précision l'évolution de ce phénomène. Il est évident que les diverses sources littéraires ne sont pas à négliger. Mais la documentation papyrologique constitue dans ce contexte un apport précieux, d'autant qu'il s'agit souvent de textes traitant de sujets assez terre-à-terre. Elle nous donne quelques points de repères concrets qui peuvent aider à comprendre le contexte culturel de l'époque. Quand, au IXe siècle, dans une famille chrétienne, on correspond en arabe, cela a une signification plus forte pour le processus d'arabisation que lorsqu'on constate le même phénomène à la fin du XIe siècle. Cette documentation apporte également des connaissances supplémentaires sur la nature de l'arabe écrit de ces époques anciennes. Pour avoir une vision plus précise de la question, il faudrait élargir la problématique et chercher à savoir exactement qui écrit en copte à des époques « récentes » comme les IXe-Xe siècles (en dehors du clergé), et inversement, qui écrit en arabe à des époques « anciennes » comme les VIIIe-IXe siècles (en dehors de la communauté purement arabe). Il est remarquable de noter comment un pays comme l'Égypte. qui a gardé une certaine identité propre tout en ayant été incorporé dans l'empire musulman, s'est par ailleurs profondément arabisé, y compris dans des milieux non musulmans (chrétiens comme juifs). La documentation papyrologique contribue à souligner ce fait culturel : l'arabe devient dès le Xe siècle, et souvent même dès le IXe siècle, la norme de tout écrit. En revanche, elle ne nous apprend pas si ce passage a été vécu comme une aliénation culturelle de la part de l'élite égyptienne ou si cela a été ressenti comme un moyen d'accès à un monde extérieur plus vaste, le monde musulman.


    BIBLIOGRAPHIE


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    GROHMANN A. : - « Aperçu de papyrologie arabe », Étude de papyrologie ,l, Le Caire, 1932.

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    Einführung und Chrestomatie zur arabischen Papyruskunde. I. Einführung. Monogratie Archivu Orientàlniho, J. Rypka éd., 13, Prague, 1954.

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    KHAN G., Selected Arabic Papyri, Studies in the Khalili Collection, vol. I, The Nour Foundation and Oxford University Press, Oxford, 1992.

    RAGHEB Y., Marchands d'étoffe du Fayyoum au llle/IXe siècle d'après leurs archives (actes et lettres), I, II, III et V/1, Cahiers des Annales islamologiques, Ifao, Le Caire, 1982-1996.

    NOTES

    1 Cette communication doit beaucoup aux considérations de Christian DÉCOBERT dans son article « Sur l'arabisation et l'islamisation de l'Égypte médiévale », Itinéraires d'Égypte, Mélanges offerts au père M. Martin, Ifao, Le Caire, 1992, p, 273-300.

    2 Voir notre courte bibliographie en fin d'article, notamment GROHMANN A., « Aperçu de papyrologie arabe », Études de papyrologie. I, Le Caire, 1932, p. 275-284, sur l'importance de la papyrologie pour l'histoire de l'Égypte médiévale.

    3 ANAWATI G. C-, « Factors and Effects of Arabization and Islamization in Medieval Egypt and Syria », Islamand Cultural Change in the Middle Age, S. Vryonis éd., Wiesbaden, 1976, p. 17-41. GARCIN J.-Cl. « L'arabisation de l'Égypte », Revue de l'Occident musulman et de ta Méditerranée , n° 43, numéro spécial « Monde arabe, migrations et identités », 1987, p. 130-137. DÉCOBERT C., op. cit.RUBENSON S., « Translating the Tradition: Some Remarks on theArabization of the Patristic Heritage in Egypt », Medieval Encounters, Leyde, 1996.

    4 LAPIDUS I. M., « The Conversion of Egypt to Islam », Israël Oriental Studies, II, 1972, p. 248-262. BULLIETT R. W., Conversion to Islam in the Mediéval Period. An Essay in Quantitative Hisîory, Cambridge (Mass.), 1979.

    5 Par « moyen arabe », les linguistes et les philologues entendent la forme d'arabe écrit que l'on rencontre dans un certain type de textes du Moyen-Âge et qui est souvent teintée de dialectalismes. Les papyrus ont fourni d'assez nombreux exemples de cet arabe ainsi que des textes arabes rédigés en d'autres scripts, par exemple en hébreu ou en syriaque. Voir BLAU J., The Emergence and Linguistic Background of Judeo-Arabic, A Study of the Origins of MiddIe Arabic, Scripta Judaïca, V, Oxtord, 1965 (réédition 1981), ou HOPKINS S., Studies in the Grammar of Early Arabic Based upon Papyri Datable to before A.H. 300/A.D. 9T2, London Oriental Séries, vol- 37, Oxford University Press, 1984. Madiha DOSS s'étend sur la question de ce moyen arabe dans sa contribution à ce numéro.

    6 KARABACEK J., « Arabische Abtheilung », Papyrus Erznerzog Rainer, Fùhrer durch die Aussteltung, (PERF), Vienne, 1894, n° 558 et GROHMANN A, « Aperçu de papyrologie arabe », op. cit. note 1, p. 41-42.

    7 PERF, n°555, 557, 559, 561.

    8 BECKER C. H., « Arabische Papyri des Aphroditesfunde », Zeitschrift fur Assyrologie, XX, 1907, p. 68-104. Id. Historische Studien ûber das Londoner Aphroditowerk », Der Islam, 11, 1911, p. 359-371. ABBOTT N., The Kurrah Papyri from Aphrodite in the Oriental Intitute, The University of Chicago Oriental Institute Studies in Ancient Oriental Civilization, 15, Chicago, 1938, RAGlB Y « Lettres nouvelles de Qurra b. Sharik », Journal of Near Eastern Studies, Arabic and Islamic Studies in Honour of Nabia Abbott, 40, 3, 1981, p. 173-187.

    9 Voir l'introduction de RÉMONDON R., Papyrus grecs d'Apollônos Anô, Documents de fouilles de l'Ifao, t. XIX, Le Caire, 1953.

    10 WEILL J;D., « Papyrus arabes d'Edfou », BIFAO. XXX, 1931, p. 33-44. RÉMONDON D. S., « Cinq documents arabes d'Edfou », Mélanges islamologiques, ll, 1954, p. 103-112. RÂGIB Y. « Quatre papyrus arabes d'Edfou », Annales islamologiques, XIV, 1978, p.1-14.

    11 RÂGlB Y., « La plus ancienne lettre arabe de marchand », Documents de l'Islam médiéval. Nouvelles perspectives de recherche, éd. Y RAGIB, Actes de la table ronde organisée par le CNRS (Paris, 3-5 mars 1988), Ifao, Le Caire, 1991, p. 1-10.

    12 JAHN K., « Vom frûhislamischer Briefwesen. Studien zur islamischen Epislolographie der ersten drei Jahrhunderte der Higra auf Grund der arabischen Papyri », Archiv Orientàlni, IX, 1937, p. 153-200 (la lettre n°12, notamment).

    13 Par exemple, .dans LEVI DELLA VIDA G., « Arabic Papyri in the University Museum in Philadelphia (Pennsylvania) », Atti della Accademia Nazionale dei Lincei, Serie ottava, Memorie, vol, XXV (1981-1982), Rome, 1982, p. 3-240, n° 57, 79, 81, 88, 89, 90, 91, 92. En ce qui concerne le texte arabe, il s'agit de lettres privées ou de lettres d'affaires.

    14 On trouve dans la collection de papyrus de Heidelberg un papyrus médical avec des parties écrites en grec, en copte et en arabe.

    15 LEVI DELLA VIDA, op. cit., n° 110.

    16 ANAWATI G. & JOMIER J., « Un papyrus chrétien en arabe (Égypte, IXe siècle ap.J.-C.) », Mélanges islamologiques, II, 1954, p, 91-102. Voir le texte donné en annexe par Madiha DOSS.

    17 FRANTZ-MURPHY G., « A Comparison of the Arabic and Earlier Egyptian Contract Formularies », Part l : the Arabic Contracts from Egypt (3rd/9th - 5th/11th centuries), Journal of Near Eastern Studies, Arabic and Islamic Studies in Honour of N. Abbott, 40, 1981, p. 202-225.

    18 BLAU J., « Some Observations on a Middle Arabic Egyptian Text in Coptic Characters », Studies in Middle Arabic and its Judaeo-Arabic Variety, The Hebrew University, Jerusalem, 1988, p. 145-194.

    19 Un très beau papyrus arabe retrouvé à Qasr Ibrim, en Nubie (aujourd'hui exposé au Musée islamique du Caire), daté de 141/758, porte sur les relations entre l'Égypte et la Nubie. Voir HINDS M. & SAKKOUT H. « A Letter from the Governor of Egypt to the King of Nubia and Muqarra Concerning Egyptian-Nubian Relations in 141/75 », Studia Arabica & islamica: Festschritf for thsàn 'Abbâs, Wadâd al-Qàdi ed., Beyrouth, 1981, p. 209-229, et PLUMLEY J. M., « An Eighth Century Arabic Letter to the King of Nubia », Journal of Egyptian Archaeology, LXl, 1975, p. 241-245. Certes, il s'agit d'un document très officiel, qui n'est donc pas particulièrement représentatif de l'arabisation de la région.

    20 Restons cependant prudents en exposant ce genre d'hypothèses car, par ailleurs, en observant l'évolution de la toponymie par exemple, on remarquera que le Delta qui, globalement, a été islamisé plus tôt que la Haute-Égypte, a longtemps gardé une plus forte proportion de toponymes non arabes que certaines régions de la Haute ou la Moyenne-Égypte. Et n'oublions pas que des monastères qui ont joué un rôle important dans la culture chrétienne médiévale égyptienne se trouvaient à Alexandrie, dans le Wàdi Natrùn, tout comme dans d'autres régions du Delta.

    21 A partir du XIe siècle, le papyrus va se raréfier et la plupart des documents trouvés sur des sites archéologiques sont écrits sur papier. De nombreux papiers datant des XIe et XIIe siècles, et parfois même d'époques plus tardives, proviennent notamment du site d'al-Asmûnayn, en Moyenne-Égypte, et du Fayyoum.

    22 Voir par exemple les publications de GROHMANN A., en particulier Arabie Papyri in the Egyptian Library, 6 vol, Le Caire, 1934-1956, et KHAN G., Selected Arabic Papyri, Studies in the Khalili Collection, vol. I, Oxford, 1992.

    23 Voir à ce sujet l'article de RUBENSON S. (op, cit.)

    24 L'apocalypse de Samuel de Qalamûn, cité par DECOBERT Ch., op. cit., p. 288-299.

    25 BAUER G., Athanasius von Qûs, Qilâdât al-tahrir fî 'ilm al-tafsir, Eine koptiscbe Grammatik in arabischen Sprache aus dem 13/14 Jahrhundert, Freibourg im Breisgau, 1972.

    26 LEVI DELLA VIDA, op. cit. n°157, 158, 159, 160, 161, par exemple.

    27 Voir à ce sujet la contribution de M. DOSS.

    28 Voir par ex. GROHMANN A., « Griechische und lateinische Verwaltungstermini im arabischen Àgypten », Chronique d'Égypte, XIII/XIV, 1932. p. 275-284.

    29 Dans le vocabulaire des plantes aromatiques et médicinales, on trouve, à partir de la fin du Ville siècle et surtout au IXe siècle, de nombreux termes d'origine persane comme, par exemple, tabarhûn, argawàn (DAVID-WEILL J., « Papyrus arabes du Louvre, II », Journal of Economic and Social History of the Orient, XIV, 1971, n° XVII).

    30 En particulier les travaux de BLAU ou de HOPKINS mentionnés plus haut. La plupart des auteurs qui ont publié des papyrus ont attiré l'attention sur les particularités ou les « anomalies » éventuelles qu'ils ont rencontrées dans les documents présentés.

    31 L'apport du copte dans l'arabe dialectal de l'Égypte contemporaine a fait l'objet de plusieurs discussions ; BISHAI W. B., « Notes on the Coptic Substratum in Egyptian Arabic », Journal of the American Oriental Society, vol. 80, July-Sept. 1960, p. 225-229. Id., « Nature and Extent of Coptic Phonological Influence on Egyptian Arabic », in Journal of Semitic Studies, 6,1961, p. 175-182. Id., « Coptic Grammatical Influence on Egyptian Arabic », Journal of American Oriental Studies, 82,1962, p. 285-289. Id, « Coptic lexical influence on Egyptian Arabic », Journal Of Near Eastern Studies, 23,1964, p. 39-47. PALVA H., « Notes on the Alleged Coptic Morphological Influence on Egyptian Arabic », in OrientaliaSuecana, XVIII, 1970, p, 128-136. BEHNSTEDT P., « Weitere Koptische Lehnwörter im Agyptisch-Arabischen », Die Welt des Orients, XII, 1981, p. 81-98.

    32 Cette question fait l'objet d'un article à paraître prochainement dans les Annales Islamologiques, XXX. 1996.

    33 IBN MAMMÂTH, Kitab qawânîn al dawâwin. A. S, Atiya éd., Le Caire, 1943. AL-NÂBULSI, Tarih al-Fayyûm wa bilâdihi, B. Moritz éd., publ. de la Bibliothèque khédiviale, vol. XI, Le Caire, 1899, réédition, Dâr al-Jil, Beyrouth, 1974.

    34 IBN AL-GI’ÂN, Kitâb al-tuhfa al-sanniyya, Maktabat al-Kulliyya al-Azhariyya, Le Caire, 1974. IBN DUQMÂQ, Kitâb al-intisâr li wasitat 'aqd al amsâr, rééd. Dâr al-Afâq al Gadida, Beyrouth, s. d.

    35 IBN MAMMÂTH, p. 191.

    36 IBN AL-Gî'AN, p. 172.

    37 IBN DUQMÀQ V, p. 10.


    RÉFÉRENCE PAPIER

    Sophia Björnesjö, « L’arabisation de l’Égypte : le témoignage papyrologique », Égypte/Monde arabe, 27-28 | 1996, 93-106.

    RÉFÉRENCE ÉLECTRONIQUE

    Sophia Björnesjö, « L’arabisation de l’Égypte : le témoignage papyrologique », Égypte/Monde arabe [En ligne], 27-28 | 1996, mis en ligne le 08 juillet 2008, consulté le 02 décembre 2023. URL : http://journals.openedition.org/ema/1923 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ema.1923



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