Variole du singe: ce qui rassure et ce qui inquiète les scientifiques
Salomé VincendonJournaliste BFMTV
Le 22/05/2022
Une laborantine travaille dans le Laboratoire P4 de Lyon, le 27 février 2008 - Jean-Philippe Ksiazek - AFP
L'identification de cas de variole du singe sur différents continents ces derniers jours interroge et inquiète, après deux ans de pandémie de Covid-19. Si ce virus est déjà connu, plusieurs interrogations sont posées sur sa diffusion actuelle.
Après deux ans d'une pandémie due au Covid-19, la circulation en Europe, au Canada, aux États-Unis ou encore en Israël, de l'Orthopoxvirose simienne - aussi appelée variole du singe - interroge. La peur de la remise en place de restrictions, du développement inattendu de cette maladie et de centaines ou milliers de contaminations inquiète.
Mais ce virus est bien différent du SARS-CoV-2. Contrairement au Covid-19, le virus de la variole du singe est déjà connu, il a en effet été identifié pour la première fois chez l'homme en 1970 en République démocratique du Congo. Cela signifie qu'il existe déjà des données sur cet agent infectieux, bien que des questions persistent.
La propagation des cas sur plusieurs continents inexpliquée
Il s'agit peut-être de la principale question concernant les cas de variole du singe recensés en Europe dernièrement. Ils se trouvaient jusque-là surtout présents en Afrique de l'Ouest, où le virus est endémique, avec une épidémie majeure au Nigeria en 2017, et environ 6000 cas par an en République démocratique du Congo. "Ce qui est inédit, c’est qu’à chaque fois qu’on voyait des cas, c'était de manière sporadique. Ils se limitaient à un territoire. Or là, la variole du singe est présente sur différents continents", déclarait cette semaine à BFMTV l'infectiologue Benjamin Davido.
En France, c'est un homme de 29 ans, localisé dans la région parisienne, sans antécédent de voyage dans un pays où circule le virus, qui a été contaminé. "Une enquête épidémiologique approfondie est mise en œuvre par les équipes de Santé Publique France et de l’Agence Régionale de Santé d'Île-de-France, en lien avec le médecin ayant pris en charge cette personne", expliquait vendredi SPF.
Actuellement, seuls des débuts d'explications sont avancées pour comprendre ces transmissions. Un sauna de Madrid, établissement gay, est ainsi soupçonné d'être un foyer de variole du singe, et a été contraint de fermer ses portes. Les trois cas identifiés en Belgique sont, eux, tous liés à un festival de mode fétichiste tenu récemment à Anvers, ont averti vendredi les organisateurs, appelant à la vigilance tous ceux qui l'ont fréquenté.
Le mode de contamination recherché
Il est "peu contagieux" entre hommes déclare Benjamin Davido. Les contaminations interhumaines se produisent en effet "à l’occasion d’un contact prolongé en face à face par des gouttelettes respiratoires ou par contact direct avec une personne infectée, à travers les fluides corporels, les lésions cutanées de la maladie ou les muqueuses internes comme la bouche, ainsi que par des objets que le malade a contaminés, comme des vêtements ou du linge de lit", explique SPF.
Les récents cas sont survenus principalement, mais pas uniquement, chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Nombre de chercheurs insistent toutefois quant au fait qu'il est trop tôt pour en conclure que le virus a évolué pour devenir transmissible sexuellement.
https://www.bfmtv.com/sante/variole-du-singe-ce-qui-rassure-et-ce-qui-inquiete-les-scientifiques_AN-202205220168.html
Salomé VincendonJournaliste BFMTV
Le 22/05/2022
Une laborantine travaille dans le Laboratoire P4 de Lyon, le 27 février 2008 - Jean-Philippe Ksiazek - AFP
L'identification de cas de variole du singe sur différents continents ces derniers jours interroge et inquiète, après deux ans de pandémie de Covid-19. Si ce virus est déjà connu, plusieurs interrogations sont posées sur sa diffusion actuelle.
Après deux ans d'une pandémie due au Covid-19, la circulation en Europe, au Canada, aux États-Unis ou encore en Israël, de l'Orthopoxvirose simienne - aussi appelée variole du singe - interroge. La peur de la remise en place de restrictions, du développement inattendu de cette maladie et de centaines ou milliers de contaminations inquiète.
Mais ce virus est bien différent du SARS-CoV-2. Contrairement au Covid-19, le virus de la variole du singe est déjà connu, il a en effet été identifié pour la première fois chez l'homme en 1970 en République démocratique du Congo. Cela signifie qu'il existe déjà des données sur cet agent infectieux, bien que des questions persistent.
La propagation des cas sur plusieurs continents inexpliquée
Il s'agit peut-être de la principale question concernant les cas de variole du singe recensés en Europe dernièrement. Ils se trouvaient jusque-là surtout présents en Afrique de l'Ouest, où le virus est endémique, avec une épidémie majeure au Nigeria en 2017, et environ 6000 cas par an en République démocratique du Congo. "Ce qui est inédit, c’est qu’à chaque fois qu’on voyait des cas, c'était de manière sporadique. Ils se limitaient à un territoire. Or là, la variole du singe est présente sur différents continents", déclarait cette semaine à BFMTV l'infectiologue Benjamin Davido.
L'étendue de la transmission est "atypique", a estimé vendredi le directeur de l'OMS pour l'Europe, Hans Kluge, soulignant que "tous les cas récents sauf un n'avaient pas voyagé dans des zones où la variole du singe est endémique". Cette particularité lui fait craindre "que la transmission s'accélère".
En France, c'est un homme de 29 ans, localisé dans la région parisienne, sans antécédent de voyage dans un pays où circule le virus, qui a été contaminé. "Une enquête épidémiologique approfondie est mise en œuvre par les équipes de Santé Publique France et de l’Agence Régionale de Santé d'Île-de-France, en lien avec le médecin ayant pris en charge cette personne", expliquait vendredi SPF.
Actuellement, seuls des débuts d'explications sont avancées pour comprendre ces transmissions. Un sauna de Madrid, établissement gay, est ainsi soupçonné d'être un foyer de variole du singe, et a été contraint de fermer ses portes. Les trois cas identifiés en Belgique sont, eux, tous liés à un festival de mode fétichiste tenu récemment à Anvers, ont averti vendredi les organisateurs, appelant à la vigilance tous ceux qui l'ont fréquenté.
Le mode de contamination recherché
Ce virus se transmet d'abord des animaux aux hommes, "les cas sont souvent observés à proximité des forêts tropicales humides où se trouvent des animaux porteurs du virus", explique SPF.
Il est "peu contagieux" entre hommes déclare Benjamin Davido. Les contaminations interhumaines se produisent en effet "à l’occasion d’un contact prolongé en face à face par des gouttelettes respiratoires ou par contact direct avec une personne infectée, à travers les fluides corporels, les lésions cutanées de la maladie ou les muqueuses internes comme la bouche, ainsi que par des objets que le malade a contaminés, comme des vêtements ou du linge de lit", explique SPF.
Les récents cas sont survenus principalement, mais pas uniquement, chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Nombre de chercheurs insistent toutefois quant au fait qu'il est trop tôt pour en conclure que le virus a évolué pour devenir transmissible sexuellement.
https://www.bfmtv.com/sante/variole-du-singe-ce-qui-rassure-et-ce-qui-inquiete-les-scientifiques_AN-202205220168.html