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    Les murailles de Jéricho : vérité historique ou théologique?

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    Message  Arlitto Lun 26 Oct 2020 - 10:24

    Les murailles de Jéricho : vérité historique ou théologique?

    Les murailles de Jéricho : vérité historique ou théologique? Hejk

    [ltr]Jericho - Tel es-Sultan par Tamar Hayardeni (Tamarah)[/ltr]

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    La destruction des murailles de Jéricho telle que racontée par le livre de Josué a suscité plusieurs fouilles archéologiques. Est-ce que les découvertes confirment l’historicité du récit biblique ou est-ce qu’il nous amène à comprendre ce récit autrement?

    Les portes de la ville de Jéricho étaient toutes soigneusement barricadées contre les Israélites. Personne ne pouvait entrer, personne ne pouvait sortir. Le Seigneur dit alors à Josué : « Regarde, je te livre Jéricho avec son roi et ses défenseurs. Toi et tous tes soldats, vous marcherez autour de la ville, vous en ferez le tour une fois par jour, durant six jours. Sept prêtres précéderont le coffre sacré en portant chacun une trompette. Le septième jour, vous ferez sept fois le tour de la ville pendant que les prêtres sonneront de la trompette. Lorsqu’ils feront entendre une note prolongée, le peuple poussera un formidable cri de guerre et les murailles de la ville s’écrouleront. » (Josué 6,1-5)


    Mais où est la muraille?

         Voilà l’un des textes les plus connus de toute la littérature vétéro-testamentaire. À cause de ce texte, ce site fut maintes fois fouillé. On voulait retrouver les fameuses murailles écroulées, question de prouver que le texte biblique disait la vérité. Les très nombreuses campagnes de fouilles n’auront cependant pas permis de répondre positivement aux attentes des chercheurs, car on n’a jamais pu retrouver la moindre parcelle de ville de l’époque associée à la figure de Josué (fin du Récent Bronze ou début du Fer I).
    Quelques tentatives de réponses

         Certains ont dit que c’est parce que l’on n’a pas fouillé au bon endroit, que la Jéricho biblique devait se trouver ailleurs. Or, l’une des conditions pour que l’on établisse une ville à un endroit, c’est qu’il y ait de l’eau. Et, la région est tout à fait désertique autour de l’oasis de Jéricho. La source de Ein es-Sultan fourni près de 1000 gallons à la minute et se trouve presque aux pieds de l’ancien tell de Jéricho, le tell es-Sultan. Pas étonnant, dans ces conditions, que des humains aient choisi de s’établir ici depuis l’époque néolithique (± 8000) jusqu’à la période Perse. Pourquoi seule la Jéricho de l’époque de Josué devrait-elle se trouver ailleurs? Non, vraiment, cet argument n’est pas recevable.

         D’autres ont proposé que la Jéricho de l’époque de Josué avait été complètement érodée par la pluie, ne laissant ainsi aucune trace de la ville conquise par les troupes israélites à leur arrivée en Canaan. Voyons donc! Jéricho, la ville la plus basse du monde (-260 m) est l’un des endroits en Palestine qui reçoit le moins de précipitations annuellement. La région reçoit en moyenne 150 mm de pluie par année. Et ce serait ici que l’on aurait vu disparaître, par érosion, la seule ville introuvable dans toute la Palestine!

         Dernière hypothèse soulevée, que l’on m’a servie un jour alors que je guidais un groupe sur le site de Jéricho. J’étais à expliquer ce problème chronologique. Une fois que je me suis tu, un homme qui se tenait à distance s’est avancé vers le groupe et nous a dit : « On n’a pas retrouvé les murailles par ce que l’Éternel, au moment de leur effondrement, a fait s’ouvrir la terre qui les a englouties. » Que faut-il encore inventer pour tenter de sauvegarder une prétendue vérité historique à des textes bibliques qui n’ont pas nécessairement cette prétention?

    Quand l’archéologie mène à la théologie
         On voit bien, à lire Josué 6, qu’il s’agit d’un texte éminemment théologique. Tout concourt à cette lecture : présence des prêtres et des objets cultuels, rituel autour de la ville, symbolique du chiffre 7, etc. Le texte a beaucoup plus à dire, théologiquement qu’historiquement. Bien sûr, il faut faire un certain deuil sur des images historicisantes. Mais ce deuil devrait faire place à des considérations théologiques plus profondes et plus fondamentales.

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