Que valent les évangiles ?
Le livre des Évangiles est le principal document que nous possédons sur Jésus-Christ, le fondateur de la religion chrétienne. Il est donc très important d’en étudier la valeur historique, pour savoir si ce que nous connaissons de Jésus-Christ est du domaine de l’histoire ou de la légende.
Pour évaluer la valeur historique d’un document on le soumet à un triple examen :
- Intégrité : ce document est-il tel qu’il est sorti de la main de son auteur ? N’a-t-il pas été altéré et modifié par la suite ?
- Authenticité : quel en est l’auteur véritable, et quelle est la date de composition ?
- Véracité : l’auteur est-il digne de foi, de confiance ?
Ce sont là les trois parties de cette étude.
1. – Intégrité
C’est la question des manuscrits et de leur identité avec les originaux.
Quand on parle de textes anciens, il ne faut jamais perdre de vue que, jusqu’à l’invention de l’imprimerie, la transmission des écrits se faisait par copiage successif.
Au cours de ce recopiage, le texte courait de multiples dangers : les scribes pouvaient être négligents, ou ignorants, ou trop zélés (avides de compléter des textes qu’ils trouvaient obscurs). On a calculé qu’un bon copiste fait en moyenne une faute toutes les vingt lignes.
Actuellement on ne possède plus les originaux écrits des Évangiles (ni d’aucun autre texte antique). Mais on dénombre environ 12 000 textes manuscrits qui sont des copies. On a relevé environ 150 000 variantes entre ces textes. A partir de là les adversaires de la religion chrétienne disent : le texte des Évangiles est tellement altéré qu’on ne peut être certain de son accord avec l’original.
Cet argument ne vaut rien, pour trois raisons : l’ancienneté des manuscrits, le soin jaloux dans le recopiage, le très grand nombre de manuscrits.
1.1. – Ancienneté des manuscrits
Quant à la date de composition, les manuscrits des Évangiles sont, de tous les textes que nous possédons de l’Antiquité, ceux qui se rapprochent le plus de l’original.
Examinons plus précisément la question : en ce qui concerne la Bible, on dispose de deux sortes de manuscrits, les parchemins et les papyri :
a) Les parchemins sont des manuscrits écrits sur des peaux d’animaux. Ils sont généralement réunis en codex (sous forme de livres). Les codex les plus anciens que nous possédons du Nouveau Testament datent du 4e siècle après Jésus-Christ. Ainsi le codex Vaticanus (conservé au Vatican) et le codex Sinaïticus (découvert au 19e siècle et conservé au British Museum). Les codex les plus anciens de l’Ancien Testament sont les « manuscrits de la mer Morte », découverts à Qumran à partir de 1947. Ils contiennent en particulier des textes d’Isaïe écrits au IVe siècle avant Jésus-Christ.
b) Les papyri sont des manuscrits écrits sur une matière végétale, et qui donc se conservent beaucoup moins bien. Cependant on découvre depuis un siècle une quantité de papyri de l’Antiquité dans les sables d’Égypte, où ils se sont conservés grâce à la sécheresse de ce pays. Souvent ils ont servi à envelopper des momies. Parmi ces découvertes, beaucoup concernent des textes du Nouveau Testament. Si on disposait d’un peu plus de moyens financiers, la recherche archéologique pourrait certainement retrouver encore bien des textes.
Voici les principales découvertes à ce jour :
- Datant du 1er siècle :
- Un manuscrit, le papyrus 7Q5 (5e papyrus découvert dans la 7e grotte de Qumran) a été formellement identifié par C. P. Thiede comme une copie en grec d’un passage de l’Évangile de Marc (Chapitre VI, versets 52-53). Les grottes de Qumran ayant été murées en 68, ce papyrus est évidemment antérieur à cette date.
Datant du 2e siècle :
Le manuscrit « John Ryland » daté de 120 à 130 contenant un extrait de l’Évangile de saint Jean.
Des fragments de saint Jean datés d’avant l’an 150 ont été retrouvés dans la giberne d’un soldat.
Le manuscrit « Egerton » daté de 150 à 180 contient des morceaux d’Évangiles et d’épîtres.
Datant du 3e siècle :
Le manuscrit « Bodmer » daté de l’an 200, peut-être avant, contient quatorze chapitres de Jean et quinze de Luc presque complets, avec l’intéressante mention « Évangile selon Luc – Évangile selon Jean. »
Le manuscrit « Chester Beatty » daté de 200 à 250 contient des fragments importants des quatre Évangiles et des Actes des Apôtres.
Si on compare avec les
autres textes de l’Antiquité, les manuscrits les plus anciens que nous possédons (sauf pour Térence et Virgile) sont
du 9e au 10e siècle après Jésus-Christ.
Voici les écarts entre l’original et le plus ancien manuscrit actuellement existant :
— Euripide, Catulle : 1 600 ans.
— Tragédies de Sophocle – Eschyle – Aristophane : 1 400 ans.
— Platon : 1 300 ans.
— Démosthène : 1 200 ans.
— Cicéron : 900 ans.
— Ancien Testament : 400 ans (pour Isaïe).
— Nouveau Testament : 300 ans pour les codex en parchemin, moins de 100 ans pour les papyri.
Conclusion : On voit facilement combien la situation des Évangiles est privilégiée par rapport aux autres textes de l’Antiquité : les papyri sont presque contemporains des originaux.
1.2. – Soin jaloux dans le recopiage
Les copistes ont apporté un soin jaloux à recopier les manuscrits de la Bible.
Déjà les juifs apportaient un grand soin dans le recopiage des textes de l’Ancien Testament, considérés comme sacrés. Jusqu’à la découverte des manuscrits de la mer Morte à Qumran, le manuscrit le plus ancien que nous possédions de la Bible en hébreu datait du Xe siècle (par respect pour la sainte Écriture, les juifs détruisaient les vieux manuscrits qui menaçaient de s’abîmer, ce qui explique qu’on ne possède pas de manuscrits anciens de la Bible en hébreu).
L’écart entre ce manuscrit du 10e siècle et les manuscrits de la mer Morte datant en moyenne du 2e siècle avant Jésus-Christ, est donc de douze siècles. On a pu constater que le texte sacré n’avait pas subi d’altération pendant cette période de douze siècles, car il n’y a pas de différence notable.
Les premiers chrétiens, dont beaucoup étaient des juifs convertis, ont apporté un zèle semblable à la transmission du texte des Évangiles. Une altération était considérée comme une profanation.
Très tôt on voit apparaître un souci de critique textuel, avec la recherche du meilleur texte. On peut citer ici saint Irénée (2e siècle) et Origène (3e siècle) : ce dernier fit un travail considérable en publiant les Hexaples, une édition de la Bible qui comprenait le texte hébreu et quatre anciennes traductions en grec (la plus grande partie des Hexaples a malheureusement péri dans l’incendie volontaire de la bibliothèque d’Alexandrie allumé par les musulmans lors de la conquête arabe).
Les adversaires des chrétiens, juifs, hérétiques, païens, n’auraient pas manqué de relever les erreurs de transmission s’ils avaient pu en trouver.
Conclusion : Aucun autre texte n’a bénéficié de plus de soin dans son recopiage que celui de la Bible.
1.3. – Très grand nombre de manuscrits Le très grand nombre de manuscrits facilite le travail critique, qui cherche à serrer de plus près le texte original. Nous avons 241 codex en majuscules des Évangiles entre le 4e et le 10e siècle et dix fois plus en minuscules. En comparaison, pour Homère, qui est sans doute l’auteur grec le plus représenté, on a deux manuscrits en majuscules et 188 en minuscules. Certains textes de l’Antiquité (par exemple les six premiers livres des Annales de Tacite) ne nous sont parvenus que dans un seul manuscrit.
Le grand nombre de manuscrits donne un moyen de contrôle. Il s’en ajoute un autre, par le moyen des versions anciennes. En effet les Évangiles furent très tôt traduits en diverses langues, par exemple en syriaque, en latin et en copte au IIe et IIIe siècle, c’est-à-dire à une date antérieure aux premiers codex que nous possédons. Ces diverses traductions (qu’on appelle versions anciennes) constituent des familles indépendantes de manuscrits qui se sont séparées très tôt, et permettent un contrôle à la critique.
En comparant les divers manuscrits, et grâce à des règles critiques, on aboutit ainsi à élaborer ce qu’on appelle le texte critique de la Bible.
1.4. – Conclusion générale sur l’intégrité
Le texte critique actuel est certainement identique dans sa substance au texte original. Si on met en doute son intégrité, il faut remettre en doute tous les textes de l’Antiquité qui donnent, généralement, de moindres garanties.
Remarque : nous nous sommes placés ici au point de vue de la critique historique, c’est-à-dire de la raison. Si on se place au point de vue de la foi, nous savons que le Saint-Esprit veille à la conservation du dépôt révélé et ne permettrait pas une altération sensible du texte sacré. Ainsi le concile de Trente a-t-il pu dire que le texte latin de la Vulgate ne contenait pas d’erreur en ce qui concerne le dogme et la morale. La commission biblique, au début du 20e siècle, a tranché aussi quelques questions relatives à l’intégrité des Évangiles.
Toutefois, en apologétique nous devons en rester au plan de la raison et ne pas faire appel à la foi, puisque nous parlons à des personnes qui n’ont pas encore la foi.
2. – Authenticité
C’est la question des auteurs et de la date de composition. Les auteurs ont-ils vraiment connu le Christ ?
Actuellement la « mode » en exégèse est de placer assez tard la rédaction des Évangiles : on dit que l’Évangile de saint Marc a été composé vers 70, ceux de saint Matthieu et de saint Luc entre 80 et 90, celui de Jean entre 95 à 100 (ce sont les dates qu’on trouve par exemple dans Pierres vivantes, p. 62). Il est clair que dans ce cas les Évangiles ne seraient pas vraiment l’œuvre personnelle des évangélistes (saint Matthieu l’Apôtre serait mort depuis longtemps en 90, s’il était déjà chef de douane en l’an 27), et surtout ils ne seraient plus des témoignages sur le Christ, mais refléteraient « la catéchèse de l’Église primitive », la « foi des premiers disciples »…
Il faut savoir que ces affirmations ne reposent sur aucun argument sérieux. C’est une sorte de « dogme » qu’on affirme sans démonstration, et qu’on ne veut pas remettre en cause parce qu’il s’harmonise avec les théories a priori que ces exégètes imaginent sur la formation des Évangiles (avec une longue « tradition orale », et des « transformations littéraires » etc…). Cela permet de faire étalage de toute une pseudo-science, mais cela est n’a rien de scientifique. La vraie science part des faits pour établir les théories, et non pas de théories imaginées a priori pour plier les faits à ces théories.
L’abbé Carmignac, par des études réellement savantes, car basées sur les faits, a montré que les Évangiles sont beaucoup plus anciens, certainement d’avant l’an 50 pour Matthieu, Luc et Marc. Dans ce cas les Évangiles ont été écrits par des personnes qui ont connus directement le Christ, ou du moins les principaux témoins. Ils ont été écrits à une époque où les témoins vivants étaient encore nombreux et où on pouvait vérifier ce qui a été écrit. On voit l’importance de la question.
2.1. – Arguments extrinsèques sur l’authenticité
2.1.1. Témoignage général de toutes les Églises primitives.
Le christianisme s’est répandu très rapidement, du vivant même des Apôtres. Ainsi Pline le Jeune, gouverneur d’une province d’Asie mineure, écrit à l’empereur Trajan vers 112 ou 113 que « le christianisme est déjà répandu comme une contagion non seulement dans les villes, mais dans les bourgs et les campagnes ; les temples sont abandonnés, on ne vend presque plus de victimes ».
Nombreuses, ces communautés primitives sont aussi indépendantes sous bien des rapports (races, cultures, etc…). Tout cela favorise la diversité des opinions. Par exemple Alexandrie, où était mort saint Marc, aurait pu n’accepter que l’Évangile de Marc et rejeter les autres.
Or toutes ces Églises, sont unanimes à déclarer authentiques, c’est-à-dire apostoliques, les quatre Évangiles.
« Une croyance admise uniformément par de nombreuses Églises, ne provient pas d’une erreur mais de la Tradition » dit Tertullien.
2.1.2. Nombreux témoignages particuliers
Outre ce témoignage général, on pourrait trouver de nombreux témoignages particuliers dès le 2e siècle. En voici quelques-uns :
a) Papias évêque de Hiérapolis (95 à 150 environ) a écrit ceci, sans doute avant l’an 130 : « Marc, étant le traducteur de Pierre, écrivit exactement, mais non dans l’ordre, tout ce qu’il se rappelait des paroles ou des actions du Seigneur (…). Quant à Matthieu, il a mis en ordre les dires relatifs au Seigneur en langue hébraïque… »
b) En 1740 Louis-Antoine Muratori découvrit à la bibliothèque de Milan un texte que l’on date de l’an 160 environ. Ce texte contient la liste des livres du Nouveau Testament avec quelques renseignements sur leurs auteurs, pour les distinguer des écrits apocryphes que l’Église rejetait déjà. On appelle ce texte le « canon de Muratori ». Il est malheureusement mutilé et ne parle explicitement que de saint Luc et de saint Jean : « Le troisième Évangile est de Luc, le médecin, compagnon de Paul (…) ; le quatrième est de Jean, parmi les disciples. »
Saint-Irénée
Puisqu’il parle d’un troisième et d’un quatrième Évangile, c’est qu’il connaissait les deux premiers, ceux de saint Matthieu et saint Marc.
c) Saint Irénée, à la fin 2e siècle parle des quatre Évangiles, et les attribue aux quatre évangélistes que nous connaissons.
d) On pourrait aussi rappeler le papyrus Bodmer qui date de l’an 200 au plus tard et mentionne « l’Évangile selon Luc », et « l’Évangile selon Jean ».
e) Enfin on pourrait citer les témoignages de non chrétiens : des hérétiques (Basilide vers 130, Valentin vers 140, Marcion vers 150) cherchent à interpréter les Évangiles en leur faveur ou à les mutiler, des juifs (Tryphon au 2e siècle) et des païens (Celse vers 170) citant les Évangiles pour essayer de les prendre en défaut. Tous ces auteurs tiennent les Évangiles pour authentiques.
Conclusion sur les arguments extrinsèques en faveur de l’authenticité : Tous les auteurs du IIe siècle, catholiques et hérétiques, infidèles et païens, rendent hommage à l’authenticité du Nouveau Testament. Un tel accord, s’ajoutant à celui de toutes les Églises, est d’autant plus décisif qu’il s’agit d’un fait important, alors facile à constater, et que les intérêts étaient très divers.
2.2. – Arguments internes (ou intrinsèques) en faveur de l’authenticité :
2.2.1. Le contenu des quatre Évangiles
Le contenu des quatre Évangiles s’accorde fort bien avec ce que nous savons des auteurs :
— Saint Matthieu : l’auteur devait être juif, palestinien, et même publicain (nombreux sémitismes, connaissances précises du pays, connaissance technique des monnaies et des impôts. Il ne cache pas la profession de publicain de Matthieu (honteux chez les juifs) et dans la liste des Apôtres se place après Thomas, ce qui est signe d’humilité. Il écrit pour des juifs convertis, car il n’explique pas les nombreux sémitismes et note souvent l’accomplissement des prophéties.
— Saint Marc : l’auteur devait aussi être juif palestinien (sémitisme, connaissance des mœurs et de la géographie). Il devait être un disciple de saint Pierre dont il parle souvent, avec précision, mais sans cacher ses faiblesses. Quelques tournures latines et une bonne connaissance des latins s’expliquent bien si l’auteur a écrit son livre pour des Romains.
— Saint Luc : l’auteur devait être de culture grecque et cultivé comme le témoigne sa connaissance du grec. Il devait être médecin car il décrit parfaitement les maladies (et jusqu’à la sueur de sang qu’il expose avec précision, parlant « des petits caillots de sang », expression généralement mal traduite mais bien expliquée par le docteur Barbet). Il a des grandes affinités avec saint Paul (par exemple dans le récit de la Cène) qui s’explique bien si celui-ci était son disciple. Enfin il y a une grande similitude entre cet Évangile et les Actes des Apôtres – le prologue soulignant la continuité – qui sont évidemment de saint Luc.
— Saint Jean : l’auteur devait être juif (nombreux sémitismes) connaissant parfaitement la Palestine et Jérusalem. Ainsi il parle de la piscine à cinq portiques, ce qui a étonné les commentateurs, car on ne connaissait pas de piscines à cinq portiques dans l’Antiquité. Or des fouilles récentes à Jérusalem, à l’endroit indiqué par l’Évangile, ont fait apparaître cette piscine à cinq portiques. Il devait être un familier de Jésus, donnant des détails vivants d’un témoin oculaire. Il ne nomme pas le nom de Jean, mais emploie généralement l’expression « le disciple que Jésus aimait », soit par humilité, soit par prudence en raison des persécutions des juifs (saint Jean était peut-être un membre d’une grande famille de Jérusalem puisqu’il connaissait le grand prêtre).
2.2.2. La langue de rédaction des synoptiques
La langue de rédaction des synoptiques (les trois premiers Évangiles) est une langue sémitique, probablement l’hébreu.
Importance de ce fait : si les Évangiles ont été écrits dans une langue sémitique, c’est qu’ils ont été écrits à une époque où la majorité des chrétiens étaient d’origine juive et palestinienne.
Or la foi chrétienne a commencé à sortir de Palestine en l’an 36, et dès les années 48-50 elle avait complètement explosé hors de Palestine, comme le témoigne le concile de Jérusalem. Après cette date, on n’aurait pas eu l’idée d’écrire des Évangiles en hébreu, langue qui n’est pas connue (même des juifs) hors de la Palestine.
Prouver que les Évangiles ont été écrits en hébreu, c’est prouver qu’ils datent d’avant l’an 50.
Cette démonstration a été faite par le savant abbé Carmignac. Ce dernier connaissait parfaitement l’hébreu du temps de Notre-Seigneur par une longue étude des manuscrits de la mer Morte. Il a appliqué cette connaissance à l’étude des sémitismes des Évangiles. Il a montré que certains sémitismes, fort nombreux, ne peuvent pas s’expliquer par l’influence de la langue maternelle, ni par l’influence de la traduction grecque de la Bible, mais seulement si l’Évangile a été écrit en hébreu ou en araméen.
Il a ainsi prouvé que les Évangiles de saint Matthieu et saint Marc ont été rédigés dans une langue sémitique et celui de Luc à partir de documents sémitiques.
Remarque : le témoignage de Papias (voir 2.1.2) nous affirmait que Matthieu avait écrit en hébreu et l’insinuait pour Marc en parlant de traduction. Mais cela gêne les critiques modernes, comme l’avoue candidement la T.O.B. dans son introduction aux Actes des Apôtres, car les Évangiles « devraient alors être situés à des dates très hautes que la critique moderne, dans son ensemble, ne pense pas pouvoir admettre ». On voit le procédé anti-scientifique de cette exégèse moderne : on récuse les faits au nom de présupposés théologiques.
2.2.3. Les Actes des Apôtres
Les Actes des Apôtres fournissent un précieux repère chronologique. Ce livre s’arrête brusquement, saint Paul étant captif à Rome. Dans les derniers chapitres, ce livre contient une foule de détails sur l’arrestation de saint Paul, son voyage de Palestine jusqu’à Rome, puis le début de sa captivité à Rome. Cette finale brusque est si contraire à l’ampleur des récits précédents qu’elle suppose manifestement que l’ouvrage a été terminé quand saint Paul attendait sa comparution, donc vers le début de 63. Il aurait été prodigieusement intéressant pour le lecteur de savoir comment saint Paul avait été relâché, et ce qu’il était devenu. Même le protestant libéral Harnack, célèbre dans l’exégèse moderne, qui avait d’abord soutenu une date plus récente pour les Actes (après 78) fut contraint par la force de cet argument à les dater finalement peu après l’année 60.
Or, le prologue des Actes manifeste que l’auteur a déjà écrit l’Évangile de saint Luc. Cet Évangile date donc au plus tard des années 58-60, lorsque saint Luc était encore en Palestine. On admet généralement que saint Luc a connu l’Évangile de saint Marc qu’il a complété ; quant à l’Évangile de saint Matthieu il est généralement placé avant celui de saint Luc.
Ainsi nous voyons par cet argument que le troisième Évangile a été écrit avant l’an 60 et les deux premiers Évangiles probablement avant lui.
2.2.4. Archaïsme des institutions et des doctrines
Un dernier argument nous renseigne sur la date des Évangiles : les institutions décrites, les doctrines et les sentiments exposés sont manifestement très anciens.
Ainsi on peut montrer :
1°) Aucun des évangélistes n’a connu la ruine de Jérusalem (en 70). En effet celle-ci marque un bouleversement complet dans la mentalité juive. Des écrivains postérieurs à 70, parlant de la société juive et de Jérusalem, n’auraient pas pu éliminer toute allusion au nouvel ordre de choses. Si un écrivain écrit un livre sur Hiroshima, au bout de quelques lignes on sait si il écrit avant ou après 1945.
Par exemple dans saint Jean on lit ceci : « Il est à Jérusalem, près des “brebis” une piscine appelée Bethzatha (ou Béthesda) ; elle a cinq portiques (…). » Saint Jean dit « il est ». S’il avait écrit après 70 il aurait dû mettre « il y avait ». De plus il dit « près des brebis » pour dire « près de la porte des brebis », de la même façon qu’un parisien parle de « la Concorde » pour parler de « la place de la Concorde ». Saint Jean écrivait donc pour un public qui était familier de Jérusalem.
2°) Aucun des évangélistes ne parle des persécutions de la part des païens, qui furent terribles à partir de 64-65 (Néron), alors qu’ils relatent celles des juifs.
3°) Les institutions décrites sont très anciennes : on y parle d’Apôtres, mais pas d’évêques, de prêtres et de diacres. Les sentiments décrits sont archaïques : les seuls adversaires cités sont les juifs, on ne parle pas des hérétiques, ni des accroissements rapides de l’Église. Il n’y a aucune spéculation théologique, alors que saint Paul a déjà commencé de la faire dans ses épîtres à partir de l’an 56. Enfin la société juive décrite est celle du deuxième quart du 1er siècle.
4°) Il semble même que saint Matthieu n’a pas connu le passage de l’Évangile aux non juifs. Cela se remarque à la façon dont il relate certains propos du Seigneur (par exemple le signe de Jonas qui annonçait ce passage).
2.3. – Conclusion sur les dates des Évangiles
— Les quatre Évangiles ont certainement été écrits avant 70 (ruine de Jérusalem) et très vraisemblablement avant 64-65 (persécution de Néron).
— Saint Luc a certainement écrit son Évangile avant 60 (car les Actes des Apôtres étaient achevés en 62) ; saint Marc et saint Matthieu vraisemblablement avant lui.
— Si on tient compte de la langue sémitique, il paraît absurde de placer les trois premiers Évangiles après l’an 50 (saint Luc aux alentours de 50).
3. – Véracité
Les auteurs des Évangiles ont-ils dit la vérité ?
Remarquons tout d’abord qu’ils n’ont pas voulu établir une biographie scientifique de Jésus, comme on peut en écrire aujourd’hui sur certains personnages célèbres. Mais ils ont voulu faire des mémoires fidèles, relatant des faits et des doctrines authentiques, certains, tels que les témoins directs ont pu les voir et les entendre.
3. 1. – Première preuve interne
Les Évangélistes étaient des témoins bien informés et sincères (ils n’ont pu ni se tromper, ni nous tromper).
a) Bien informés
Cela résulte déjà de ce que nous avons dit sur l’authenticité des Évangiles : leurs auteurs sont deux Apôtres qui ont fréquenté de près Notre-Seigneur (saint Matthieu et saint Jean) et deux disciples d’Apôtre (saint Marc disciple de Pierre – saint Luc disciple de saint Paul). Ils ont écrit peu de temps après les événements (les trois premiers moins de 20 ans après) à une époque où il était facile de vérifier ce qui a été écrit. S’ils s’étaient trompés, de nombreux témoins auraient réclamé, et ses récits n’auraient pas été sélectionnés comme officiels par l’Église (qui a rejeté les apocryphes). Même les juifs, persécuteurs de l’Église dès le début, n’ont pas mis en doute les récits évangéliques.
Par ailleurs il est impensable que les disciples de Jésus n’aient pas mis par écrit, du vivant même de leur maître, certains de ses discours. Parmi les juifs de Palestine à cette époque, nombreux étaient les scribes, les lettrés et les savants. Lorsque paraissait un prophète, comme Amos, Osée, Isaïe ou Jérémie, on notait ses oracles par écrit. Il serait absurde de penser que les disciples de Jésus, pour qui il était un prophète et même plus qu’un prophète, se soient abstenus de prendre des notes.
L’existence de documents écrits antérieurs aux Évangiles est aussi suggérée par l’étude comparative des trois premiers Évangiles : ils s’accordent sur des détails secondaires tandis qu’ils diffèrent sur des parties plus importantes, comme la formule du Pater.
Enfin les évangélistes rapportent des faits sensibles, matériels et donc faciles à constater. Ces faits étant par ailleurs très importants, ils auront fait attention. Saint Luc note dans son prologue le soin qu’il a pris à se renseigner avec exactitude.
b) Sincères
Les évangélistes relatent les choses telles qu’elles sont : ils ne cachent pas même leurs faiblesses, par exemple leur fuite durant la Passion. Saint Marc, le disciple de Pierre, raconte sans indulgence ni atténuation le reniement de son maître. Ils ne taisent pas les reproches de Jésus : « Ô insensés et lents à croire… » Ils confirment leur basse extraction.
Par ailleurs il est difficile de mettre en doute la sincérité de gens qui vont jusqu’à donner leur vie pour affirmer ce qu’ils disent, surtout lorsqu’ils n’ont aucun intérêt à mentir. Or les quatre évangélistes, les douze Apôtres ont tous scellés leur témoignage du martyre.
« Non possumus, nous ne pouvons pas taire ce que nous avons vu et entendu », déclare saint Pierre au Sanhédrin, quelques jours après la Pentecôte. A partir de la mort de saint Étienne vers 36, c’est par milliers que les témoins meurent en répétant non possumus.
Ajoutons encore que même s’ils avaient voulu, ils n’auraient pas pu inventer une si merveilleuse doctrine spirituelle, bien éloignée de leur mentalité assez ignorante et temporelle, qui attendait, par exemple, un messie conquérant.
« Qui, demande Pascal, a appris aux Évangélistes les qualités d’une âme véritablement héroïque pour la peindre si parfaitement en Jésus-Christ ? » (Pensées, « Jésus-Christ »)
De fait, jamais le génie humain n’a tracé un type plus noble d’humanité. L’idéal conçu par Platon dans son apologie de Socrate se trouve fort inférieur à celui qu’ont tracé les évangélistes de Jésus.
Enfin les évangélistes se caractérisent par un style simple, persuasif, libéré de toute convention littéraire. Leur naturel et leur fraîcheur témoignent en faveur de la sincérité de leurs auteurs, et on ne les trouve nulle part ailleurs (sinon de manière approchée dans certaines chroniques comme celle de Joinville sur saint Louis). Ils ont aussi une sorte de grandeur, cette majesté simple qui vient de ce que le récit est déchargé de tout détail superflu mais qu’il contient tous les détails typiques.
3. 2. – Deuxième preuve interne
Une méthode critique moderne cherche, pour établir la certitude d’un fait historique, si les témoignages sont authentiques (valeur des témoins ou des historiens), indépendants et convergents.
L’authenticité des témoignages a déjà été étudiée (deux témoins directs, deux historiens de valeur, écrivant peu de temps après les événements).
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a) Indépendance :
L’indépendance est manifeste. Les évangélistes écrivaient dans des régions et pour des motifs différents : saint Matthieu pour les juifs de Palestine, saint Luc vraisemblablement pour les communautés fondées par saint Paul, saint Jean pour réfuter les premiers hérétiques. Chacun présente les événements à sa manière, en abrégeant certain détail, en insistant sur tel aspect, exactement comme lorsque divers témoins racontent le même événement auxquels ils viennent d’assister.
L’indépendance est telle que certains adversaires des chrétiens ont prétendu trouver des contradictions. Mais il est toujours possible de concilier les divers Évangiles (par exemple pour les diverses apparitions de Jésus ressuscité).
Cette indépendance est confirmée par le fait que l’Église primitive ait accepté les quatre Évangiles (quand elle refusait les apocryphes). Si un d’entre eux avait été copié sur les autres, elle ne l’aurait pas sélectionné.
b) Convergence.
Elle est remarquable sur l’essentiel, c’est-à-dire les articles principaux de la doctrine du Christ, les grands faits de sa vie, les traits généraux de son caractère, sa passion et sa résurrection.
Il est particulièrement intéressant de voir comment le quatrième Évangile (de saint Jean) complète les trois autres, alors qu’il a visiblement des sources très différentes. Il les complète par son élaboration théologique (saint Jean a un but plus dogmatique : combattre des hérétiques) et aussi quant à la chronologie.
Conclusion : On peut se contenter de citer cette phrase de L’Introduction aux études d’histoire de Langlois et Seignobos :
« La tendance est de regarder la concordance comme une confirmation d’autant plus probante qu’elle est plus complète ; il faut au contraire adopter la règle paradoxale que la concordance prouve davantage quand elle est limitée à un petit nombre de points. Ce sont les points de concordance de ces affirmations divergentes qui constituent les faits historiques scientifiquement établis. »
3. 3. – Preuve externe de véracité
C’est le parfait accord entre ce que disent les Évangiles et tous les autres témoignages que nous avons sur Jésus-Christ.
3. 3. 1. Témoignages écrits :
Plusieurs auteurs païens ont parlé du Christ. Parmi eux :
— Tacite vers l’an 117 dans ses Annales raconte comment une multitude de gens furent poursuivis par Néron, accusés d’avoir allumé l’incendie de Rome « que le peuple appelait chrétiens. L’auteur de la secte, le Christ, avait été condamné au supplice, sous le règne de Tibère, par le procurateur Ponce Pilate ».
— Suétone (69-141) raconte, dans sa Vie des douze Césars, que l’empereur Claude a expulsé (vers l’an 50) les juifs de Rome, qui étaient toujours « excités par un certain Chrestus ».
— Pline le Jeune entre 111 et 113 écrit à l’empereur Trajan pour lui parler du développement de cette nouvelle religion dans la province de Bythinie qu’il gouvernait, et comment on chantait des cantiques « au Christ comme à un dieu ».
Parmi les juifs, il y a un texte fameux de Flavius Josephe (37-105) : « Jésus, habile faiseur de prodiges, […] fut condamné à la croix […] ; aujourd’hui subsiste encore la secte qui, de lui, a pris le nom de chrétien. » Ce texte existe en plusieurs versions et certains pensent qu’il a été extrapolé. Mais l’essentiel est ce portrait robot. Flavius Josephe parle aussi de saint Jean-Baptiste et de l’Apôtre saint Jacques le Mineur lapidé en 62.
Mais les autres auteurs juifs respectent la consigne du silence imposée par la synagogue réunie à Javné, après 70, sous la conduite du grand rabbin Gamaliel II. Toutefois ne pouvant nier complètement le Christ, ils ont inséré dans leur Talmud une légende « burlesque et obscène » (Renan) sur Jésus, qui serait né d’une femme adultère, aurait été un séducteur et un sorcier, se prétendant Dieu,… Malgré leur haine les juifs confirment l’existence de Jésus, ses prodiges et sa prétention à la divinité !
Remarquons que cette consigne du silence passa chez les auteurs païens, quand ils virent les anciens cultes menacés : ignorer le christianisme devint, chez les gens de la bonne société, la toute première loi de l’urbanité (cela n’a guère changé : voir le silence des medias sur tout ce qui touche à la tradition catholique).
A ces témoignages des juifs et des païens on pourrait ajouter ceux des hérétiques du 2e siècle (Basilide, Valentin, Marcion) qui sur l’essentiel (miracles, passion, résurrection) ne croient pouvoir contester la vérité de l’histoire évangélique, et ceux des autres auteurs chrétiens qui tous confirment les faits évangéliques : par exemple tous les autres écrits du Nouveau Testament, les épîtres de saint Clément de Rome, la Didaché (écrits du 1er siècle) et de très nombreux auteurs du 2e siècle.
3. 3. 2. Témoignages archéologiques
Le principal est le saint Suaire qui confirme parfaitement les récits évangéliques sur la passion et la résurrection et dont l’authenticité est hors de doute aujourd’hui.
Depuis le début du 20e siècle d’importantes découvertes archéologiques en Palestine sont venues confirmer les faits évangéliques. Parmi celles-ci notons :
— En 1955 la découverte de la maison de saint Pierre enchâssée dans les restes d’une chapelle byzantine, à Capharnaüm. Même les archéologues juifs reconnaissent l’authenticité de cette découverte.
— Les Pères Blancs ont découvert à Jérusalem des vestiges importants de la piscine de Béthesda, à cinq portiques, longue de 120 mètres et large de 70 mètres. Avant cette découverte, on attaquait l’Évangile de saint Jean en prétendant qu’il n’existait pas de piscine à cinq portiques dans l’Antiquité.
— En 1931 on a découvert le dallage de la forteresse Antonia où se trouvait la garnison romaine. Sur ce dallage les traces d’un jeu, « le jeu du roi », sorte de marelle, qui a pu donner aux soldats l’idée du couronnement d’épine et de la scène qui suivit.
— Enfin les emplacements de la grotte de la Nativité et du rocher du Calvaire ne sont pas contestables, car l’empereur Hadrien (vers 135) en voulant effacer le culte chrétien y a érigé un bois sacré et un temple ce qui a préservé ces lieux et en a fixé l’emplacement pour toujours.
3. 3. 3. Autres témoignages
Il y a le fait même de l’existence du christianisme qui s’est répandu rapidement malgré tous les obstacles et les difficultés. Un adversaire du christianisme, Renan, n’a pas hésité à écrire :
Pour s’être fait adorer à ce point, il faut qu’il ait été adorable. L’amour ne va pas sans un objet digne de l’allumer, et nous ne saurions rien de Jésus si ce n’est la passion qu’il inspira à son entourage, que nous devrions affirmer encore qu’il fut grand et pur. La foi, l’enthousiasme, la constance de la première génération chrétienne ne s’expliquent qu’en supposant à l’origine de tout le mouvement un homme de proportions colossales. (Vie de Jésus, ch. 28.)
Ce géant, nos Évangiles le font agir et parler devant nous ; seul il explique l’ébranlement du monde gréco-romain au 1er siècle, l’enthousiasme qu’il a suscité, la piété intense qu’il a introduite, la charité et l’humilité inconnues des anciens païens, et la constance des milliers de martyrs qui sont autant de faits historiques.
4. – Conclusion générale
Telles sont les preuves de la valeur historique de nos Évangiles : l’analyse de leur contenu, une série de témoignages extérieurs décisifs s’accordent pour attester qu’ils sont authentiques, qu’ils n’ont pas subi d’altération substantielle, et qu’ils relatent des faits certains. La démonstration est complexe, mais elle est rigoureuse, à condition de remarquer qu’elle repose sur tout un ensemble d’indices à la fois indépendants et concordants.
A ce point de vue, la différence est grande entre les Évangiles et d’autres livres dont cependant l’historicité n’est pas contestée. Voyons le Coran. Mahomet meurt en 632. L’un de ses secrétaires, Zeid ibn Tabit, réunit en un volume ses révélations et ses propos, qu’il retrouve, selon ses propres paroles, sur des feuilles de palmier, sur des omoplates (de brebis) et dans le cœur des croyants. Son livre est remis au beau-père du prophète, Abou Bekr. A quelque temps de là, on constate des divergences dans les exemplaires de Damas, de Basrah et de Koujah. Le calife ordonne à Zeid de reprendre son travail, avec la collaboration de trois koréischites ; puis il déclare seul authentique le texte ainsi révisé et ordonne de détruire les autres exemplaires. Néanmoins, pour l’unanimité des savants, ce semble, l’authenticité du Coran ne fait aucun doute.
Tout autre est le cas des Évangiles, nous l’avons vu. Heureusement. Car « que dirait-on, si nous ne possédions de l’Évangile qu’un texte unique, attribué lui aussi, par une tradition plus ou moins contestable, à quelque disciple de Jésus, texte qu’un des premiers papes aurait fait revoir ou retoucher, pour condamner ensuite au feu tout autre édition que la sienne ? N’objecterait-on pas, avec la dernière vigueur, qu’en supprimant toute rédaction indépendante, ce pontife autoritaire a supprimé du même coup la possibilité d’arriver à une certitude scientifique, par une comparaison minutieuse des traductions ? »
Les preuves apportées valent pour le quatrième Évangile, comme pour les trois premiers. Nous savons cependant que sa valeur documentaire est attaquée par les rationalistes d’une façon toute particulière. C’est à tort. Les adversaires ne présentent aucune difficulté sérieuse et souvent se contredisent.
Si le quatrième Évangile n’était pas historique, il n’aurait pas été accepté par l’Église entière, à une époque où elle était si attachée aux moindres détails d’une tradition orale dont les témoins étaient encore de ce monde ou venaient à peine de disparaître.
Ajoutons qu’il est remarquablement concret. Ce n’est que là qu’on nous le montre ayant faim, ayant soif, souffrant de la fatigue après une longue marche, pleurant sur la mort d’un ami…
Disons enfin qu’il se présente comme l’œuvre d’un témoin direct de la vie du Christ, qui raconte ses souvenirs, en y joignant les pensées que sa foi ardente lui inspire.
[1] — Cette plaquette était à l’origine une simple fiche destinée aux animateurs du M. J.C.F. et elle se trouvait en vente au Couvent de la Haye aux Bonshommes. Ayant découvert qu’elle se trouvait en partie reprise par des sites protestants, nous en assurons la publication entière.
[2] — La plupart de ces variantes concernent des détails (dans les accents par exemple) ou bien son concentrées sur quelques passages des Évangiles qui ont peu d’intérêt au point de vue apologétique et dont on peut se passer pour prouver l’origine divine du christianisme.
[3] — Un livre qui se proposait de résumer la foi et l’enseignement de l’Église catholique romaine, paru le 15 avril 1981 aux éditions Catéchèse 80 et élaboré par la Conférence des évêques de France.
[4] — Voir ce qu’en disent les Actes des Apôtres, les épîtres, l’
Apocalypse.
[5] — Et dans les thèmes favoris de saint Paul : nécessité de la foi, gratuité de la justification, caractère universel du christianisme.
[6] — Père H. Pinard de la Boullay S.J.,
Jésus et l’Histoire,
Conférences de Notre-Dame de Paris (année 1929), Paris, Spes, 1929, p. 173-174.
http://www.dominicainsavrille.fr/que-valent-les-evangiles/