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La Tour de Babel :: l'origine de l'empire mondial des religions

    Canon de Muratori

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    Message  Arlitto Lun 26 Oct 2020 - 9:14

    Canon de Muratori

    Pourquoi Canon ? À l’origine, le roseau (héb. : qanèh) servait de règle ou d’instrument de mesure (Éz 40:3-8; 41:8 ; 42:16-19). L’apôtre Paul appliqua le mot kanôn au " territoire " mesuré qui lui était attribué, ainsi qu’à la " règle de conduite " au moyen de laquelle les chrétiens devaient mesurer leurs manières d’agir (2Co 10:13-16 ; Ga 6:16). Le "canon de la Bible" en vint à désigner le catalogue des livres divinement inspirés dignes de servir de règle en matière de foi, de doctrine et de conduite.

    Un article sur le Canon de Muratori :

    Une confirmation ancienne du canon biblique

    CHAQUE ligne semble avoir été écrite tout spécialement pour stimuler la curiosité de qui porte un certain intérêt à l’histoire du christianisme primitif. ” Voilà ce qui a été dit au sujet d’un document de l’Antiquité. Savez-vous lequel ?

    Il s’agit du Canon de Muratori. Que vous en ayez entendu parler ou non, vous vous demandez peut-être ce que ce document a de particulier. 

    C’est, à ce jour, le plus vieux canon, c’est-à-dire la plus vieille liste faisant autorité, des livres des Écritures grecques chrétiennes.

    Si l’appartenance de certains livres à la Bible est pour vous une évidence, vous serez alors surpris d’apprendre qu’il fut un temps où des doutes existaient quant à leur canonicité. 

    Le Canon de Muratori dresse la liste des écrits considérés comme inspirés. Le contenu exact de la Bible est d’une importance primordiale, vous en conviendrez. Que révélait donc le Canon de Muratori concernant les livres qui constituent aujourd’hui les Écritures grecques chrétiennes ? Intéressons-nous tout d’abord aux origines de ce document.
    Sa découverte


    Le Canon de Muratori fait partie d’un codex de 76 feuilles de parchemin, mesurant chacune 17 centimètres sur 27. Il doit son nom à Ludovico Antonio Muratori (1672-1750), célèbre historien italien, qui l’a découvert à la Bibliothèque ambrosienne de Milan (Italie) et l’a publié en 1740. 

    Il semble que le codex ait été rédigé au VIIIe siècle, dans l’ancien monastère de Bobbio, près de Piacenza, dans le nord de l’Italie. Il a été transféré à la Bibliothèque ambrosienne au début du XVIIe siècle.

    Le Canon de Muratori se compose de 85 lignes de texte qui se situent sur les feuilles 10 et 11 du codex. Le texte, en latin, a été de toute évidence copié par un scribe peu méticuleux. Mais on a identifié certaines de ses erreurs en comparant le document avec quatre manuscrits du XIe et du XIIe siècle contenant le même passage.

    Quand a-t-il été écrit ?

    Vous vous demandez peut-être à quand remonte la rédaction originelle des informations contenues dans le Canon de Muratori. Apparemment, le texte original a été écrit en grec plusieurs siècles avant le Canon, qui est de fait sa traduction en latin. Un indice permet de déterminer plus précisément la date de rédaction. Le Canon de Muratori mentionne un livre non biblique, le Pasteur, et déclare qu’un homme du nom d’Hermas l’a écrit “ bien plus récemment, en nos temps, [...] à Rome ”. Or, les historiens situent la version finale du Pasteur d’Hermas entre 140 et 155 de notre ère. Voilà pourquoi on estime que le texte grec original, repris en latin dans le Canon de Muratori, a été rédigé entre 170 et 200 de notre ère.

    Les allusions directes et indirectes à Rome donnent à penser que le texte a été écrit dans cette ville. En revanche, l’identité de l’auteur ne fait pas l’unanimité. On a évoqué Clément d’Alexandrie, Méliton de Sardes et Polycrate d’Éphèse. Mais la plupart des historiens optent pour Hippolyte, un auteur prolifique qui écrivait en grec et qui vivait à Rome au moment de la rédaction supposée du manuscrit original. Quoiqu’il en soit, vous voudrez sans doute en savoir plus sur le précieux contenu du Canon de Muratori.

    Les renseignements qu’il contient

    Le texte ne se limite pas à une liste des livres des Écritures grecques chrétiennes. Il fait quelques remarques sur ces livres et sur leurs auteurs respectifs. En lisant le manuscrit, on constate que les premières lignes manquent et qu’il se termine de façon abrupte. 

    Il commence par mentionner l’Évangile de Luc et ajoute que l’auteur de ce livre de la Bible était médecin (Colossiens 4:14). Étant donné qu’il précise qu’il s’agit du troisième Évangile, on en déduit que la partie initiale manquante faisait allusion à ceux de Matthieu et de Marc. Une conclusion qu’atteste la suite du document, selon laquelle le quatrième Évangile est celui de Jean.

    Le Canon de Muratori confirme que le livre des Actes d’apôtres a été écrit par Luc pour le “ très excellent Théophile ”. (Luc 1:3 ; Actes 1:1.) 

    Puis il énumère les lettres de l’apôtre Paul aux Corinthiens (deux), aux Éphésiens, aux Philippiens, aux Colossiens, aux Galates, aux Thessaloniciens (deux), aux Romains, à Philémon, à Tite et à Timothée (deux). La lettre de Jude et deux lettres de Jean sont également mentionnées comme des livres inspirés. 

    La première lettre de l’apôtre Jean est citée plus haut, en même temps que son Évangile. L’Apocalypse, ou Révélation, clôt cette liste des livres considérés comme inspirés.

    Autre détail intéressant : le Canon parle d’une Apocalypse de Pierre, mais il ajoute que, selon certains, les chrétiens ne devraient pas la lire. L’écrivain met en garde le lecteur contre de faux écrits qui circulaient déjà à son époque. 

    Le Canon de Muratori explique qu’il ne faut pas les accepter, car “ le fiel [...] ne doit pas être mélangé avec le miel ”. 

    Il fait aussi allusion à d’autres textes qui ne faisaient pas partie des écrits sacrés parce que leur rédaction était soit postérieure aux temps apostoliques, comme le Pasteur d’Hermas, soit destinée à soutenir des hérésies.

    Vous vous êtes sans doute aperçu que la lettre aux Hébreux, les deux lettres de Pierre et celle de Jacques ne figurent pas dans ce catalogue des livres authentiques de la Bible. Toutefois, après s’être exprimé sur les compétences du scribe qui a copié le manuscrit, le professeur Geoffrey Mark Hahneman fait observer qu’il est “ raisonnable de penser que le Canon faisait allusion à d’autres références aujourd’hui perdues, et que parmi elles figuraient Jacques et Hébreux (et 1 Pierre) ”. — Le codex de Muratori et le canon biblique (angl.).

    Le canon de Muratori confirme donc que la plupart des livres qui appartiennent aujourd’hui aux Écritures grecques chrétiennes étaient déjà considérés comme canoniques au IIe siècle de notre ère.
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    Message  Arlitto Lun 26 Oct 2020 - 9:14

    Traduction de M.J. Lagrange

    "Histoire ancienne du Nouveau Testament "

    Paris - 1933

    Marc s’est conformé aux prédications de Pierre, à celles du moins auxquelles il fut présent, et a rédigé d’après cela.
    Troisièmement, le livre de l’Évangile selon Luc. Ce Luc était médecin. Après l’ascension du Christ, Paul l’ayant pris pour second à cause de sa connaissance du droit, il écrivit avec son assentiment ce qu’il jugeait bon.

    Cependant lui non plus ne vit pas le Seigneur dans la chair. Et par conséquent selon ce dont il avait pu s’informer il commença à le dire à partir de la nativité de Jean.
    Le quatrième Évangile est de Jean, l’un des disciples. Comme ces condisciples et ses évêques l’exhortaient, il leur dit: Jeûnez avec moi à partir d’aujourd’hui durant trois jours et nous nous raconterons les uns les autres ce qui nous aura été révélé.

    La même nuit il fut révélé à André, que Jean devait tout écrire en son nom propre avec le visa de tous.
    Et par conséquent, quoique chaque livre des Évangiles enseigne autrement les premiers faits, la foi des croyants n’y fait aucune différence, puisque c’est un même esprit souverain qui expose toute chose dans chacun d’eux, sur la nativité, la passion, la résurrection, la conversation avec ses disciples et son double avènement, méprisé qu’il fut au premier dans un état de bassesse, revêtu de la puissance royale au second, glorieux, encore attendu.

    Qu’y a-t-il donc d’étonnant à ce que Jean affirme si fermement chaque chose aussi dans ses épîtres, disant en parlant de lui : "Ce que nous avons vu de nos yeux et entendus de nos oreilles, et que nos mains ont touché, voilà ce que nous vous avons écrit "? Car de cette façon il se donne non seulement comme ayant vu et aussi entendu mais encore ayant écrit tous les actes admirables du Seigneur selon leur ordre.

    Mais les actes de tous les apôtres ont été écrit en un seul livre. Luc fait entendre à l’excellent Théophile que toutes choses s’étaient passées de son temps et il le montre évidemment en laissant de côté la passion de Pierre et aussi le départ de Paul quittant la ville pour l’Espagne.

    Quant aux épîtres de Paul, quelles elles sont, de quel lieu ou pourquoi elles ont été adressées, elles-mêmes le font connaître à ceux qui veulent bien l’entendre.
    Tout d’abord aux Corinthiens pour leur interdire le schisme de l’hérésie et en suite aux Galates la circoncision. Il a écrit plus longuement aux Romains pour leur inculquer quel est le rang des Écritures, et comment le Christ en est le principe.

    De chacune de ces épîtres nous avons à discuter, puisque le bienheureux apôtre Paul lui-même, suivant la manière de son prédécesseur Jean n’a écrit sous leur nom propre qu’à sept Eglises, selon cet ordre: la première aux Corinthiens, la seconde aux Éphésiens, la troisième aux Philippiens, la quatrième aux Colossiens, la cinquième aux Galates, la sixième aux Thessaloniciens, la septième aux Romains, quoiqu’il ait récidivé avec les Corinthiens et les Thessaloniciens par manière de retouche;
    on sait pourtant qu’il n’y a qu’une seule Église, répandue sur tout le cercle de la terre, car Jean lui-même tout en écrivant l’Apocalypse à sept Églises, s’adresse cependant à toutes. Que s’il existe une (épître) à Philémon et une à Tite et deux à Timothée, par attachement et affection, cependant parce qu’elles tendaient à l’honneur de l’Église catholique par le bon ordre de la discipline ecclésiastique, elles ont été composées avec un caractère sacré.

    Il circule aussi une (épître) aux Laodiciens et une autre aux Alexandrins qui prennent faussement le nom de Paul pour soutenir l’hérésie de Marcion et beaucoup d’autres pièces qui ne peuvent être reçues dans l’Église catholique, car il ne convient pas de mêler le fiel au miel.
    Assurément l’épître de Jude et deux inscrites au nom de (Pierre) sont dans l’Église catholique (et une de Jacques). [Et la sagesse de Salomon écrite par Philon en l’honneur de ladite Sagesse.]
    Nous recevons aussi une Apocalypse de Jean et une de Pierre seulement, que quelques-uns des nôtres ne veulent pas qu’on lise dans l’Église.

    Mais quant au Pasteur, Hermas l’a écrit récemment de notre temps dans la ville de Rome, pendant que l’évêque Pie, son frère, était assis sur la chaire de la Ville de Rome
    Et la Sagesse de Salomon (a été) écrite par Philon en l’honneur de ladite Sagesse. Et par conséquent il faut bien [la] lire, mais on ne peut la présenter officiellement dans l’Église au peuple, ni parmi les prophètes dont le nombre est complet, ni parmi les Apôtres dans la fin des temps ".

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