La porte d’Éloïse
16 octobre 2016
Automne dernier.
Je marchais sur ma principale.
Et. Sans m’en rendre compte sur le trottoir de feuilles.
Perdu dans mes pensées. Regardant deux hommes sur un perron.
J’ai pilé dans le tas de merde du matin d’un petit chien.
Eh oui! Y’en a partout de même qui ne ramasse pas le tas de leur chien.
Y’a des maîtres-chiens et des maitres-chieux!
Pendant que je dégommais mes semelles avec les heureuses feuilles d’automne
Je me rappelle encore. J’ai lâché un senti de tabernacle!
En même temps que le tabernacle explosait de ma bouche.
Deux messieurs bien peignés; en habits du dimanche avec des valises sérieuses sortaient d’une maison.
Deux Témoins de Jéhovah serpentaient ma principale ce samedi-là.
-Monsieur, vous allez bien me disent-ils.
-Ben oui, ca va bien. A part la merde de chien.
-Ça nous arrive nous -aussi. On marche beaucoup. Ha!Ha!Ha…
-Je comprends. A faire du porte à porte, ca doit vous arriver assez souvent. Ha! Ha!
-Est-ce qu’on peut vous laisser une revue?
-Non merci.
Et je suis resté poli. J’ai bien vu qu’il voulait me passer leur revue Réveillez-vous avec leur morale. Celle-là était sur l’argent. « L’argent et vous »
Avec tout ça.
Toujours est-il que j’avais perdu le fil de ma pensée.
La merde, un tabernacle et deux Témoins de Jéhovah ont changé le cours de ma matinée.
En poursuivant ma marche, avec des semelles garnies en feuilles d’automnes, j’ai remarqué que les deux TDJ sonnaient à toutes les portes de ma princip.
Ding Dong!
Mais. Ils n’entraient jamais. Les gens font souvent comme moi.
Et nous.
On ne répond pas. Ou on leur dit: Merci sur le seuil de porte!
C’est ca: Réveillez-vous! Bonjour!
Habituellement. Les marathoniens de Jéhovah n ‘insistent pas.
Ils restent polis.
Je sais. Il y en a qui se font prendre par un convainquant ou trop insistant TDJ
Quand tu piles dans la merde à tous les matins de ta vie. Découragé. Déprimé.
Quand tu sacres ta vie…Si l’automne sent trop la mort.
Ca peut arriver que tu espères un miracle dans ton esprit en quête du pas vrai bonheur.
Et que tu décides de plonger dans une autre religion ou une secte pour te sauver!
Pour sauver ton âme!
Pour répondre à tes questions existentielles. Oui ca se peut…
Ca peut arriver à tout le monde. Je ne juge pas ca.
Ce matin-là, je m’en souviens, j’ai continué ma marche en pensant à ça.
J’ai pas pilé dans le caca de chien pour rien.
Je n’aimais pas ce que je voyais.
Je regardais aller les deux témoins-marcheurs et j’ai pris des photos quand ils sonnaient aux portes sur ma rue principale.
Je m’étais assuré de ne pas les reconnaître.
En me disant qu’un jour je parlerai des TDJ de ma principale.
La fois où j’ai pilé dans la merde et les feuilles.
Ca se passe aujourd’hui.
En revenant à la maison ce matin-là, j’ai publié une photo sur mon fil Twitter avec la mention #Jéhovah. Et j’ai dénoncé en 144 caractères, cette sournoise pratique!
« Cogner aux portes des gens pour parler de TA morale. Tes valeurs. J’aime pas ca. C’est ma porte.
Cette ligne-là plus une photo: Ca donnait 144 caractères.
Bref. Je me suis dit.
S’ils veulent nous raconter leurs affaires de fin du monde, d’élus et d’argent à remettre à leur gang et tout le reste, on aura juste à aller frapper à la porte de leur riche « Royaume à tordeur d’esprit.
Le lendemain de ma publication sur TWITTER.
J’ai eu droit à une sorte de réprimande d’un grand prêtre d’une cellule à JÉHO.
Me disant que ce n’était pas correct d’avoir publié cette photo. Qu’ils sont libres les TDJ d’évangéliser les hommes et les femmes.
C’est vrai. Mais moi, ce matin-là, j’avais pilé dans la merde de chien en regardant deux TDJ faire du porte à porte.
Deux hommes essayaient de convaincre encore, des gens, à adhérer à leur doctrine réductrice.
Je sais. Les gens sont libres d’accepter ou pas.
Ca fait partie de leur pratique. Mais.
Crime! On devrait interdire que des missionnaires de morale comme les Jého fassent « ding dong » à nos portes.
Tout ça parce qu’ils sont obligés de faire du porte à porte s’ils veulent être un élu de Jého.
Pour faire partie du troupeau chanceux.
Les brebis soumises à leur dieu.
Les 144 000 Témoins sauvés à la fin du monde. Pour accueillir les bonnes brebis!
La jeune femme qui aurait refusé une transfusion sanguine et qui serait décédée au bout de son sang après son accouchement…ou, on ne sait trop, devait croire à tout ça.
Une enquête du coroner est en cours pour savoir réellement ce qui s’est passé.
Triste. Trop triste.
Se suicider c’était son choix. Dirons les uns.
Mais si c’est vrai ce qu’on raconte.
Se laisser mourir pour son dieu. A-t-elle été influencée dans son jugement?
Est-ce bien son choix?
Ou celui de sa religion et de la doctrine d’un faux-dieu qui lui a fourré ça dans la tête?
Dans les hôpitaux, les Témoins de Jéhovah sont toujours accompagnés par d’autres TDJ quand ils sont en fin de vie. Surtout quand la famille ne fait pas partie au complet de leur religion.
Voyez-vous.
Si la jeune femme voulait Honorer le troupeau des 144 000 élus et garder sa pureté pour rejoindre JÉHO c’est ce qu’elle devait faire. Faire le contraire s’avérait un péché.
Ce n’est pas moi qui le dit, c’est écrit un peu comme ça dans leurs règles remplies de brillantes mais pernicieuses nuances.
Lisez ça pour vous achever…
« Bientôt, selon eux, Jéhovah détruira rapidement tous ceux qui refusent de se soumettre à sa volonté lors de la bataille prochaine d’Harmaguédon. Il supprimera en même temps tous les gouvernements terrestres existants[148]. Ensuite commencera le règne du Christ, qui durera mille ans, et profitera alors à un monde libéré de l’injustice, de la guerre, de la maladie et de la mort[149]. Jésus Christ sera secondé au ciel par un « petit troupeau de 144 000 oints » et dominera sur la « grande foule » restée sur Terre, ainsi que les morts graduellement ressuscités[150],[151]. Cette nouvelle humanité devra alors se conformer aux lois divines, mettant à profit les mille ans pour retrouver la perfection humaine «
Achevez-vous pour vrai…
Les Témoins de Jéhovah sont encouragés à respecter un code de pureté strict[161]. La fornication, l’adultère et l’homosexualité sont considérés comme des péchés. Les jeux d’argent, l’idolâtrie et le spiritisme sont condamnés, tout comme la violence et ce qu’ils considèrent comme des « atteintes à la vie » comme l’avortement[162], les sports extrêmes, la drogue, l’ivrognerie et même le tabagisme. L’apostasie, c’est-à-dire le fait de rejeter tout ou partie du dogme jéhoviste, est aussi considéré comme un péché grave[163].
J’écris ça en ce dimanche d’automne en pensant à
Eloise Dupuis.
A cette jeune femme de 27 ans, victime d’une humanité sectaire malade.
Peut-être? Morte au bout de son sang.
A ses parents. Sa famille. Son chum. Ses amis.
Aux Témoins qui s’interrogent. Et j’en connais.
A son petit bébé qui ne connaîtra jamais sa maman.
A qui je souhaite un jour, d’embellir le monde que je dénonce aujourd’hui.
Ce monde que nous massacrons avec nos croyances.
A bout de fusils. En coup de canons. Et en porte à porte.
On se tue pour nos croyances! On se chicane pour nos religions! On meurt pour un dieu.
Je sais aussi que tout ça n’est pas de nos affaires.
La charte des droits et des libertés est claire.
Et je respecte ça. Toute personne peut refuser des soins.
Mais ne sommes-nous pas responsables de la mort d’Eloïse?
Si des hommes lui ont laissée croire que l’Irrationnel est Rationnel.
Et que la mort est rationnelle pour rejoindre l’Irrationnel JÉHO.
C’est à cause de nous donc?
Si ce qu’on raconte est vrai.
Eloise n’a donc pas choisie sa mort librement.
Des cogneux de portes l’ont influencés.
Désolé.
Arrêtez de frapper aux portes SVP!
Vous avez fermé à vie la porte d’Eloise.
Un jour sur ma princip. Les deux pieds dans les feuilles sans merde. Si je vois deux monsieurs bien habillés avec des valises sérieuses.
Je vais leur montrer la porte d’ELOISE.
MERCI.
J’en profite aujourd’hui pour remercier mes défunts parents de m’avoir assez aimé pour me laisser la LIBERTÉ de penser.
Liberté de fermer ou d’ouvrir mes portes.
Liberté d’aimer librement dans mon esprit.
Liberté de choisir la vie. Ma vie.
Et la liberté de la terminer en beauté.
Quand l’heure sera venue à l’automne de ma vie.