Des villes et des rois
La Bible renferme plus de mille cinq cents prophéties annonçant, avec une précision remarquable, l’avenir de certaines villes, de rois et de royaumes importants. L’accomplissement des prophéties relatives à l’ancienne cité phénicienne de Tyr représente un témoignage sérieux de la force et de l’exactitude des prédictions bibliques. Lorsque le prophète Ézéchiel rédigea ses prophéties (vers 585 av. J.-C.), Tyr était l’une des plus grandes villes du monde antique. Elle était implantée sur une île, au centre d’un réseau marchand maritime, qui contrôlait le commerce méditerranéen. Tyr était un centre commercial prospère, entouré de murs de quarante-cinq mètres de haut, réputés imprenables. La Bible raconte que les citoyens de Tyr se réjouirent lorsque Nebucadnetsar et l’armée de Babylone vainquirent Jérusalem ; ils spéculaient sur la possibilité d’accéder aux précieuses routes commerciales terrestres, qui passaient par Jérusalem. En réplique, Dieu énonça une série de prophéties sur la ruine future de Tyr. Le prophète Ézéchiel écrivit : « Fils de l’homme, parce que Tyr a dit sur Jérusalem : Ah ! ah ! Elle est brisée, la porte des peuples ! […] À cause de cela, ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : Voici, j’en veux à toi, Tyr ! Je ferai monter contre toi des nations nombreuses, comme la mer fait monter ses flots. Elles détruiront les murs de Tyr, elles abattront ses tours, et j’en raclerai la poussière ; je ferai d’elle un rocher nu ; elle sera dans la mer un lieu où l’on étendra les filets […] on jettera au milieu des eaux tes pierres, ton bois, et ta poussière […] tu ne seras plus rebâtie. Car moi, l’Éternel, j’ai parlé, dit le Seigneur, l’Éternel » (Ézéchiel 26 :2-14).
Pour apprécier la puissance et la portée des prophéties d’Ézéchiel, imaginez-vous que quelqu’un se mette à prédire ce qui va arriver à New York ou à Londres, 2500 ans plus tard ! Et pourtant, l’Histoire rapporte comment les prédictions d’Ézéchiel se sont réalisées. En 585 av. J.-C., Nebucadnetsar entama un siège de treize années contre Tyr. Il fut le premier des multiples envahisseurs qui s’abattirent, comme des vagues, contre Tyr. Vers 530 av. J.-C., les Perses prirent le contrôle de Tyr. En 332 av. J.-C., Alexandre détruisit la partie continentale de Tyr et jeta les débris dans la mer pour y construire une voie lui permettant de prendre d’assaut la cité insulaire. Lorsqu’Alexandre vainquit la forteresse insulaire de Tyr, il fit tomber les murailles et réduisit la ville en ruine. Glenn Markoe, un spécialiste de la Phénicie, écrivit ce qui suit : « La conquête d’Alexandre […] marqua le commencement de la fin de Tyr et de la Phénicie […] Tyr devait bientôt retrouver son influence commerciale […] mais elle perdit à jamais sa fierté d’antan » (Phoenicians, Markoe, page 61). Plus tard, les Grecs et les Romains dominèrent ce qui restait de la cité. En 638 apr. J.-C., les musulmans capturèrent Tyr. Les Croisés la reprirent en 1124, et en firent un camp d’entraînement militaire. En 1291, les musulmans reprirent, à nouveau, Tyr et l’abandonnèrent en ruine « à la suite de cela, elle perdit définitivement toute son influence » (Geisler, page 870). De nos jours, il y a un petit village de pêcheurs près des ruines de la prestigieuse cité de Tyr, mais la puissance, la splendeur et l’influence commerciale de l’ancienne cité ont disparu. Le site de l’une des villes les plus opulentes du monde antique est devenu « un lieu où l’on étend les filets », conformément à ce que la Bible avait annoncé.
Il y a, dans la Bible, des prophéties qui concernent d’autres villes voisines de Tyr, dont les histoires, quoique sanglantes, leur réservaient un avenir différent. Sidon, une cité phénicienne religieuse située à près de trente-cinq kilomètres au nord de Tyr, était célèbre pour ses ouvrages d’art en métal et pour ses fines étoffes. Les prophéties bibliques révèlent que l’histoire de Sidon devait être sanglante et que la ville serait infestée par la peste, mais ses habitants « sauront que je suis l’Éternel » (Ézéchiel 28 :21-23). À aucun moment, Dieu ne prophétise que Sidon serait définitivement détruite ou oubliée. L’Histoire nous révèle que les Assyriens détruisirent Sidon en 678 av. J.-C., mais la ville fut reconstruite, et fut soumise à Nebucadnetsar après avoir souffert d’une grande peste dévastatrice. Les Perses brûlèrent la cité vers 351 av. J.-C. La Syrie et l’Égypte guerroyèrent contre Sidon, et elle devint une cité libre sous les Romains. La Bible indique que Jésus se rendit à Sidon (Matthieu 15 :21) et que les Sidoniens de cette époque entendirent Jésus prêcher l’Évangile (Marc 3 :7-8). L’apôtre Paul se rendit également à Sidon (Actes 27 :3). Aujourd’hui, la Sidon moderne est connue pour ses jardins et pour ses orangers. La Bible avait prophétisé un avenir très différent pour Sidon, la ville sœur de Tyr – et cela arriva comme annoncé par les Écritures !
Vers 700 av. J.-C., le prophète Ésaïe consigna certaines prophéties relatives à la chute de l’Empire babylonien et à la destruction de la ville de Babylone (voir Ésaïe 13 :14). Du temps d’Ésaïe, Babylone était assujettie aux Assyriens et ne deviendra une puissance majeure qu’une centaine d’années plus tard. Cependant, Ésaïe avait prévu la gloire à venir de Babylone dont l’apogée fut atteint sous le règne de Nebucadnetsar, avec ses jardins suspendus, ses palais magnifiques, son luxe, ses murailles imposantes et ses conquêtes militaires. Ésaïe avait également prévu la destruction de Babylone, et l’ultime désolation de la cité, plusieurs siècles à l’avance ! Les prophéties d’Ésaïe disaient : « Voici, j’excite contre eux les Mèdes […] et Babylone, l’ornement des royaumes, la fière parure des Chaldéens, sera comme Sodome et Gomorrhe, que Dieu détruisit. Elle ne sera plus jamais habitée, elle ne sera plus jamais peuplée ; l’Arabe n’y dressera point sa tente […] les animaux du désert y prendront leur gîte […] et ses jours ne se prolongeront pas » (Ésaïe 13 :1-22). L’Histoire témoigne que ces prophéties se sont réalisées : « En 539 [av. J.-C.] Babylone tomba aux mains des Mèdes et des Perses […] Xerxès détruisit la ville en 478, et elle fut finalement abandonnée au quatrième siècle av. J.-C. » (Eerdmans’ Handbook of the Bible, page 382).