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    Les Miracles de l'Évangile

    Arlitto
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    Message  Arlitto Jeu 8 Avr 2021 - 7:40

    Les Miracles de l'Évangile


    SUPERIORITE DE LA NATURE DE JESUS

    1.- Les faits rapportés dans l'Evangile, et qui ont été jusqu'ici considérés comme miraculeux, appartiennent, pour la plupart, à l'ordre des phénomènes psychiques, c'est-à-dire de ceux qui ont pour cause première les facultés et les attributs de l'âme. En les rapprochant de ceux qui sont décrits et expliqués dans le chapitre précédent, on reconnaît sans peine qu'il y a entre eux identité de cause et d'effet. L'histoire en montre d'analogues dans tous les temps et chez tous les peuples, par la raison que, depuis qu'il y a des âmes incarnées et désincarnées, les mêmes effets ont dû se produire. On peut, il est vrai, contester sur ce point la véracité de l'histoire ; mais aujourd'hui ils se produisent sous nos yeux, pour ainsi dire à volonté, et par des individus qui n'ont rien d'exceptionnel. Le fait seul de la reproduction d'un phénomène, dans des conditions identiques, suffit pour prouver qu'il est possible et soumis à une loi, et que dès lors il n'est pas miraculeux. 

    Le principe des phénomènes psychiques repose, comme on l'a vu, sur les propriétés du fluide périsprital qui constitue l'agent magnétique ; sur les manifestations de la vie spirituelle pendant la vie et après la mort ; enfin sur l'état constitutif des Esprits et leur rôle comme force active de la nature. Ces éléments connus et leurs effets constatés, ils ont pour conséquence de faire admettre la possibilité de certains faits que l'on rejetait alors qu'on leur attribuait une origine surnaturelle. 

    2.- Sans rien préjuger sur la nature du Christ, qu'il n'entre pas dans le cadre de cet ouvrage d'examiner, en ne le considérant, par hypothèse, que comme un Esprit supérieur, on ne peut s'empêcher de reconnaître en lui un de ceux de l'ordre le plus élevé, et qu'il est placé par ses vertus bien au-dessus de l'humanité terrestre. Par les immenses résultats qu'elle a produits, son incarnation en ce monde ne pouvait être qu'une de ces missions qui ne sont confiées qu'aux messagers directs de la Divinité pour l'accomplissement de ses desseins. En supposant qu'il ne fût pas Dieu lui-même, mais un envoyé de Dieu pour transmettre sa parole, il serait plus qu'un prophète, car il serait un Messie divin. 

    Comme homme, il avait l'organisation des êtres charnels ; mais comme Esprit pur, détaché de la matière, il devait vivre de la vie spirituelle plus que de la vie corporelle, dont il n'avait point les faiblesses. La supériorité de Jésus sur les hommes ne tenait point aux qualités particulières de son corps, mais à celles de son Esprit, qui dominait la matière d'une manière absolue, et à celle de son périsprit puisé dans la partie la plus quintessenciée des fluides terrestres. 


    [ltr](Chap. XIV, n° 9)[/ltr]

     . Son âme ne devait tenir au corps que par les liens strictement indispensables ; constamment dégagée, elle devait lui donner une double vue non seulement permanente, mais d'une pénétration exceptionnelle et bien autrement supérieure à celle que l'on voit chez les hommes ordinaires. Il devait en être de même de tous les phénomènes qui dépendent des fluides périspritaux ou psychiques. La qualité de ces fluides lui donnait une immense puissance magnétique secondée par le désir incessant de faire le bien. 

    Dans les guérisons qu'il opérait, agissait-il comme médium ? Peut-on le considérer comme un puissant médium guérisseur ? Non ; car le médium est un intermédiaire, un instrument dont se servent les Esprits désincarnés. Or, le Christ n'avait pas besoin d'assistance, lui qui assistait les autres ; il agissait donc par lui-même, en vue de sa puissance personnelle, ainsi que peuvent le faire les incarnés dans certains cas et dans la mesure de leurs forces. Quel Esprit d'ailleurs eût osé lui insuffler ses propres pensées et le charger de les transmettre ? S'il recevait un influx étranger, ce ne pouvait être que de Dieu ; selon la définition donnée par un Esprit, il était médium de Dieu.

    SONGES

    3.- Joseph, dit l'Evangile, fut averti par un ange qui lui apparut en songe et lui dit de fuir en Egypte avec l'Enfant (Saint Matth., chap. II, v. de 19 à 23). 
    Les avertissements par songes jouent un grand rôle dans les livres sacrés de toutes les religions. Sans garantir l'exactitude de tous les faits rapportés et sans les discuter, le phénomène en lui-même n'a rien d'anormal quand on sait que le temps du sommeil est celui où l'Esprit, se dégageant des liens de la matière, rentre momentanément dans la vie spirituelle où il se retrouve avec ceux qu'il a connus. C'est souvent ce moment que choisissent les Esprits protecteurs pour se manifester à leurs protégés et leur donner des conseils plus directs. Les exemples authentiques d'avertissements par songes sont nombreux, mais il n'en faudrait pas inférer que tous les songes sont des avertissements, et encore moins que tout ce qu'on voit en rêve a sa signification. Il faut ranger parmi les croyances superstitieuses et absurdes, l'art d'interpréter les songes 


    [ltr](Chap. XIV, n° 27 et 28)[/ltr]

    ETOILE DES MAGES

    4.- Il est dit qu'une étoile apparut aux mages qui vinrent adorer Jésus, qu'elle marcha devant eux pour leur indiquer la route et s'arrêta quand ils furent arrivés (Saint Matth., chap. II, v. de 1 à 12). 

    La question n'est pas de savoir si le fait rapporté par saint Matthieu est réel, ou si ce n'est qu'une figure pour indiquer que les mages furent guidés d'une manière mystérieuse vers le lieu où était l'Enfant, attendu qu'il n'existe aucun moyen de contrôle, mais bien si un fait de cette nature est possible. 
    Une chose certaine, c'est que dans cette circonstance la lumière ne pouvait être une étoile. On pouvait le croire à l'époque où l'on pensait que les étoiles sont des points lumineux attachés au firmament et qui peuvent tomber sur la terre ; mais non aujourd'hui que l'on connaît leur nature. 

    Pour n'avoir pas la cause qu'on lui attribue, le fait de l'apparition d'une lumière ayant l'aspect d'une étoile n'en est pas moins une chose possible. Un Esprit peut apparaître sous une forme lumineuse, ou transformer une partie de son fluide périsprital en un point lumineux. Plusieurs faits de ce genre, récents et parfaitement authentiques, n'ont pas d'autre cause, et cette cause n'a rien de surnaturel 


    [ltr](Chap. XIV, n° 13 et suiv.)[/ltr]

     .
    DOUBLE VUE

    Entrée de Jésus à Jérusalem. 
    5.- Lorsqu'ils approchèrent de Jérusalem, et qu'ils furent arrivés à Bethphagé, près de la montagne des Oliviers, Jésus envoya deux de ses disciples, et leur dit : Allez à ce village qui est devant vous, et vous y trouverez en arrivant une ânesse liée, et son ânon auprès d'elle ; déliez-la et me les amenez. - Si quelqu'un vous dit quelque chose, dites-lui que le Seigneur en a besoin, et aussitôt il les laissera emmener. - Or, tout ceci s'est fait afin que cette parole du prophète fût accomplie : - Dites à la fille de Sion : Voici votre roi qui vient à vous, plein de douceur, monté sur une ânesse, et sur l'ânon de celle qui est sous le joug (Zacharie, IX, v. 9, 10). 

    Les disciples s'en allèrent donc, et firent ce que Jésus leur avait commandé. - Et avant amené l'ânesse et l'ânon, ils les couvrirent de leurs vêtements, et le firent monter dessus (Saint Matth., ch. XXI, v. de 1 à 7). 

    b..... de Judas. 
    6.- Levez-vous, allons, celui qui doit me trahir est près d'ici. - Il n'avait pas encore achevé ces mots, que Judas, un des douze, arriva, et avec lui une troupe de gens armés d'épées et de bâtons, qui avaient été envoyés par les princes des prêtres et par les anciens du peuple. - Or, celui qui le trahissait leur avait donné un signal pour le reconnaître, en leur disant : Celui que je baiserai, c'est celui-là même que vous cherchez ; saisissez-vous de lui. - Aussitôt donc, il s'approcha de Jésus et lui dit : Maître, je vous salue ; et il le baisa. - Jésus lui répondit : Mon ami, qu'êtes-vous venu faire ici ? Et en même temps tous les autres, s'avançant, se jetèrent sur Jésus et se saisirent de lui (Saint Matth., ch. XXIV, v. de 46 à 50). 

    Pêche miraculeuse. 
    7.- Un jour que Jésus était sur le bord du lac de Génésareth, se trouvant accablé par la foule du peuple qui se pressait pour entendre la parole de Dieu, - il vit deux barques, arrêtées au bord du lac, dont les pêcheurs étaient descendus et lavaient leurs filets. - Il entra donc dans l'une de ces barques, qui était à Simon, et le pria de s'éloigner un peu de terre ; et s'étant assis il enseignait le peuple de dessus la barque. 

    Lorsqu'il eut cessé de parler, il dit à Simon : Avancez en pleine eau, et jetez vos filets pour pêcher. - Simon lui répondit : Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre, mais néanmoins sur votre parole je jetterai le filet. - L'ayant donc jeté, ils prirent une si grande quantité de poissons que leur filet se rompit. - Et ils firent signe à leurs compagnons, qui étaient dans l'autre barque, de venir les aider. Ils y vinrent, et ils remplirent tellement leurs barques, qu'il s'en fallait peu qu'elles ne coulassent à fond (Saint Luc, ch. V, v. de 1 à 7). 

    Vocation de Pierre, André, Jacques, Jean et Matthieu. 
    8.- Or Jésus, marchant le long de la mer de Galilée, vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et André son frère, qui jetaient leurs filets dans la mer, car ils étaient pêcheurs ; - et il leur dit : Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes. - Aussitôt, ils quittèrent leurs filets et le suivirent. 
    De là, s'avançant, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère, qui étaient dans une barque avec Zébédée, leur père, et qui raccommodaient leurs filets, et il les appela. - En même temps ils quittèrent leurs filets et leur père, et ils le suivirent (Saint Matth., ch. IV, v. de 18 à 22). 

    Jésus, sortant de là, vit en passant un homme assis au bureau des impôts, nommé Matthieu, auquel il dit : Suivez-moi ; et lui aussitôt se leva et le suivit (Saint Matthieu, ch. IV, v. 9). 

    9.- Ces faits n'ont rien de surprenant, quand on connaît le pouvoir de la double vue et la cause très naturelle de cette faculté. Jésus la possédait au suprême degré, et l'on peut dire qu'elle était son état normal, ce qu'attestent un grand nombre d'actes de sa vie et ce qu'expliquent aujourd'hui les phénomènes magnétiques et le Spiritisme. 
    La pêche qualifiée de miraculeuse s'explique également par la double vue. Jésus, n'a point produit spontanément des poissons là où il n'en existait pas ; il a vu, comme aurait pu le faire un lucide éveillé, par la vue de l'âme, l'endroit où ils se trouvaient, il a pu dire avec assurance aux pêcheurs d'y jeter leurs filets. 

    La pénétration de la pensée, et par suite certaines prévisions, sont la conséquence de la vue spirituelle. Lorsque Jésus appelle à lui Pierre, André, Jacques, Jean et Matthieu, il fallait qu'il connût leurs dispositions intimes pour savoir qu'ils le suivraient et qu'ils étaient capables de remplir la mission dont il devait les charger. Il fallait qu'eux-mêmes eussent l'intuition de cette mission pour s'abandonner à lui. Il en est de même lorsque, le jour de la Cène, il annonce que l'un des douze le trahira, et qu'il le désigne en disant que c'est celui qui met la main dans le plat, et lorqu'il dit que Pierre le renoncera. 

    En maints endroits de l'Evangile, il est dit : « Mais Jésus, connaissant leur pensée, leur dit... » Or comment pouvait-il connaître leur pensée, si ce n'est à la fois par le rayonnement fluidique qui lui apportait cette pensée, et la vue spirituelle qui lui permettait de lire dans le for intérieur des individus ? 
    Alors souvent qu'on croit une pensée profondément ensevelie dans les replis de l'âme, on ne se doute pas qu'on porte en soi un miroir qui la réfléchit, un révélateur dans son propre rayonnement fluidique qui en est imprégné. Si l'on voyait le mécanisme du monde invisible qui nous entoure, les ramifications de ces fils conducteurs de la pensée qui relient tous les êtres intelligents, corporels et incorporels, les effluves fluidiques chargés des empreintes du monde moral, et qui, comme des courants aériens, traversent l'espace, on serait moins surpris de certains effets que l'ignorance attribue au hasard (Chap. XIV, n° 15, 22 et suivants).

    GUERISONS

    Perte de sang. 
    10.- Alors une femme, malade d'une perte de sang depuis douze ans, - qui avait beaucoup souffert entre les mains de plusieurs médecins, et qui, ayant dépensé tout son bien, n'en avait reçu aucun soulagement, mais s'en était toujours trouvée plus mal, - ayant entendu parler de Jésus, vint dans la foule par-derrière, et toucha son vêtement ; car elle disait : Si je puis seulement toucher son vêtement, je serai guérie. - Au même instant la source du sang qu'elle perdait fut séchée, et elle sentit dans son corps qu'elle était guérie de cette maladie. 

    Aussitôt Jésus, connaissant en lui-même la vertu qui était sortie de lui, se retourna au milieu de la foule, et dit : Qui est-ce qui a touché mes vêtements ? - Ses disciples lui dirent : Vous voyez que la foule vous presse de tous côtés, et vous demandez qui vous a touché ? - Et il regardait tout autour de lui pour voir celle qui l'avait touché. 

    Mais cette femme, qui savait ce qui s'était passé en elle, étant saisie de crainte et de frayeur, vint se jeter à ses pieds, et lui déclara toute la vérité. - Et Jésus lui dit : Ma fille, votre foi vous a sauvée ; allez en paix, et soyez guérie de votre maladie (Saint Marc, ch. V, v. de 25 à 34). 

    11.- Ces paroles : « Connaissant en lui-même la vertu qui était sortie de lui », sont significatives ; elles expriment le mouvement fluidique qui s'opérait de Jésus à la femme malade ; tous les deux ont ressenti l'action qui venait de se produire. Il est remarquable que l'effet n'a été provoqué par aucun acte de la volonté de Jésus ; il n'y a eu ni magnétisation, ni imposition des mains. Le rayonnement fluidique normal a suffi pour opérer la guérison. 
    Mais pourquoi ce rayonnement s'est-il dirigé vers cette femme plutôt que vers d'autres, puisque Jésus ne pensait pas à elle, et qu'il était entouré par la foule ? 

    La raison en est bien simple. Le fluide, étant donné comme matière thérapeutique, doit atteindre le désordre organique pour le réparer ; il peut être dirigé sur le mal par la volonté du guérisseur, ou attiré par le désir ardent, la confiance, en un mot la foi du malade. Par rapport au courant fluidique, le premier fait l'effet d'une pompe foulante et le second d'une pompe aspirante. Quelquefois la simultanéité des deux effets est nécessaire, d'autres fois un seul suffit ; c'est le second qui a eu lieu en cette circonstance. 

    Jésus avait donc raison de dire : « Votre foi vous a sauvée. » On comprend qu'ici la foi n'est pas la vertu mystique telle que certaines personnes l'entendent, mais une véritable force attractive, tandis que celui qui ne l'a pas oppose au courant fluidique une force répulsive, ou tout au moins une force d'inertie qui paralyse l'action. D'après cela, on comprend que de deux malades atteints du même mal, étant en présence d'un guérisseur, l'un puisse être guéri, et l'autre non. C'est là un des principes les plus importants de la médiumnité guérissante et qui explique, par une cause très naturelle, certaines anomalies apparentes 


    [ltr](Chap. XIV, n° 31, 32, 33)[/ltr]

     . 

    Aveugle de Bethsaïde. 
    12.- Etant arrivé à Bethsaïde, on lui amena un aveugle qu'on le pria de toucher. 
    Et prenant l'aveugle par la main, il le mena hors du bourg ; il lui mit de la salive sur les yeux, et lui ayant imposé les mains, il lui demanda s'il voyait quelque chose. - Cet homme, regardant, lui dit : Je vois marcher des hommes qui me paraissent comme des arbres. - Jésus lui mit encore une fois les mains sur les yeux, et il commença à mieux voir ; et enfin il fut tellement guéri, qu'il voyait distinctement toutes choses. 

    Il le renvoya ensuite dans sa maison, et lui dit : Allez-vous-en en votre maison ; et si vous entrez dans le bourg, n'y dites à personne ce qui vous est arrivé (Saint Marc, ch. VIII, v. de 22 à 26). 

    13.- Ici l'effet magnétique est évident ; la guérison n'a pas été instantanée, mais graduelle et par suite d'une action soutenue et réitérée, quoique plus rapide que dans la magnétisation ordinaire. La première sensation de cet homme est bien celle qu'éprouvent les aveugles en recouvrant la lumière ; par un effet d'optique les objets leur paraissent d'une grandeur démesurée. 

    Paralytique. 
    14.- Jésus, étant monté dans une barque, repassa le lac et vint dans sa ville (Capharnaüm). - Et comme on lui eut présenté un paralytique couché sur un lit, Jésus, voyant leur foi, dit à ce paralytique : Mon fils, ayez confiance, vos péchés vous sont remis. 

    Aussitôt quelques-uns des scribes dirent en eux-mêmes : Cet homme blasphème. - Mais Jésus, ayant connu ce qu'ils pensaient, leur dit : Pourquoi avez-vous de mauvaises pensées dans vos coeurs ? - Car, lequel est le plus aisé, ou de dire : Vos péchés vous sont remis, ou de dire : Levez-vous et marchez ? - Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de remettre les péchés : Levez-vous, dit-il alors au paralytique ; emportez votre lit, et allez-vous-en dans votre maison. 

    Le paralytique se leva aussitôt et s'en alla en sa maison. - Et le peuple, voyant ce miracle, fut rempli de crainte et rendit gloire à Dieu de ce qu'il avait donné une telle puissance aux hommes (Saint Matth., ch. IX, v. de 1 à 8). 

    15.- Que pouvaient signifier ces paroles : « Vos péchés vous sont remis, » et à quoi pouvaient-elles servir pour la guérison ? Le Spiritisme en donne la clef, comme d'une infinité d'autres paroles incomprises jusqu'à ce jour ; il nous apprend, par la loi de la pluralité des existences, que les maux et les afflictions de la vie sont souvent des expiations du passé, et que nous subissons dans la vie présente les conséquences des fautes que nous avons commises dans une existence antérieure : les différentes existences étant solidaires les unes des autres, jusqu'à ce qu'on ait payé la dette de ses imperfections. 

    Si donc la maladie de cet homme était une punition pour le mal qu'il avait pu commettre, en lui disant : « Vos péchés vous sont remis, » c'était lui dire : « Vous avez payé votre dette ; la cause de votre maladie est effacée par votre foi présente ; en conséquence, vous méritez d'être délivré de votre maladie. » C'est pour cela qu'il dit aux scribes : « Il est aussi facile de dire : Vos péchés vous sont remis, que : Levez-vous et marchez ; » la cause cessant, l'effet doit cesser. Le cas est le même que pour un prisonnier à qui l'on viendra dire : « Votre crime est expié et pardonné, » ce qui équivaudrait à lui dire : « Vous pouvez sortir de prison ». 

    Les dix lépreux. 
    16.- Un jour qu'il allait à Jérusalem, et passait par les confins de la Samarie et de la Galilée, - étant près d'entrer dans un village, dix lépreux vinrent au-devant de lui ; et se tenant éloignés, ils élevèrent leurs voix et lui dirent : Jésus, notre maître, ayez pitié de nous. - Lorsqu'il les eut aperçus, il leur dit : Allez vous montrer aux prêtres. Et comme ils y allaient, ils furent guéris. 

    L'un deux, voyant qu'il était guéri, retourna sur ses pas, glorifiant Dieu à haute voix ; - et vint se jeter aux pieds de Jésus, le visage contre terre, en lui rendant grâces ; et celui-là était Samaritain. 

    Alors Jésus dit : Tous les dix n'ont-ils pas été guéris ? Où sont donc les neuf autres ? - Il ne s'en est point trouvé qui soit revenu, et qui ait rendu gloire à Dieu, sinon cet étranger. - Et il lui dit : Levez-vous, allez ; votre foi vous a sauvé (Saint Luc, ch. XVII, v. de 11 à 19). 

    17.- Les Samaritains étaient des schismatiques, comme à peu près les protestants à l'égard des catholiques, et méprisés par les Juifs comme des hérétiques. Jésus, en guérissant indistinctement les Samaritains et les Juifs, donnait à la fois une leçon et un exemple de tolérance ; et, en faisant ressortir que le Samaritain seul était revenu rendre gloire à Dieu, il montrait qu'il y avait en lui plus de vraie foi et de reconnaissance que chez ceux qui se disaient orthodoxes. En ajoutant : « Votre foi vous a sauvé », il fait voir que Dieu regarde le fond du coeur et non la forme extérieure de l'adoration. Cependant les autres ont été guéris ; il le fallait pour la leçon qu'il voulait donner, et prouver leur ingratitude ; mais qui sait ce qu'il en sera résulté, et s'ils auront bénéficié de la faveur qui leur avait été accordée ? En disant au Samaritain : « Votre foi vous a sauvé », Jésus donne à entendre qu'il n'en sera pas de même des autres. 

    Main sèche. 
    18.- Jésus entra une autre fois dans la synagogue, où il trouva un homme qui avait une main sèche. - Et ils l'observaient pour voir s'il le guérirait un jour de sabbat afin d'en prendre sujet de l'accuser. - Alors, il dit à cet homme qui avait une main sèche : Levez-vous, tenez-vous là au milieu. - Puis il leur dit : Est-il permis au jour du sabbat de faire du bien ou du mal, de sauver la vie ou de l'ôter ? Et ils demeurèrent dans le silence. - Mais lui, les regardant avec colère, affligé qu'il était de l'aveuglement de leur coeur, dit à cet homme : Etendez votre main. Il l'étendit, et elle devint saine. 

    Aussitôt les pharisiens, étant sortis, tinrent conseil contre lui avec les hérodiens, sur le moyen de le perdre. - Mais Jésus se retira avec ses disciples vers la mer, où une grande multitude de peuple le suivit de Galilée et de Judée, - de Jérusalem, de l'Idumée, et d'au-delà le Jourdain ; et ceux des environs de Tyr et de Sidon, ayant entendu parler des choses qu'il faisait, vinrent en grand nombre le trouver (Saint Marc, ch. III, v. de 1 à 8). 
    La femme courbée. 

    19.- Jésus enseignait dans une synagogue tous les jours de sabbat. - Et un jour, il y vit une femme possédée d'un Esprit qui la rendait malade depuis dix-huit ans ; et elle était si courbée, qu'elle ne pouvait du tout regarder en haut. - Jésus la voyant, l'appela et lui dit : Femme, vous êtes délivrée de votre infirmité. - En même temps, il lui imposa les mains ; et étant aussitôt redressée, elle en rendit gloire à Dieu. 
    Mais le chef de la synagogue, indigné de ce que Jésus l'avait guérie un jour de sabbat, dit au peuple : Il y a six jours destinés pour travailler ; venez ces jours-là pour être guéris et non aux jours du sabbat. 

    Le Seigneur, prenant la parole, lui dit : Hypocrite, y a-t-il quelqu'un de vous qui ne délie pas son boeuf ou son âne de la crèche le jour du sabbat, et ne le mène boire ? - Pourquoi donc ne fallait-il pas délivrer de ses liens, en un jour de sabbat, cette fille d'Abraham que Satan avait tenue ainsi liée durant dix-huit ans ? 

    A ces paroles, tous ses adversaires demeurèrent confus, et tout le peuple était ravi de lui voir faire tant d'actions glorieuses (Saint Luc, ch. XIII, v. de 10 à 17). 

    20.- Ce fait prouve qu'à cette époque la plupart des maladies étaient attribuées au démon, et que l'on confondait, comme aujourd'hui, les possédés avec les malades, mais en sens inverse ; c'est-à-dire qu'aujourd'hui, ceux qui ne croient pas aux mauvais Esprits confondent les obsessions avec les maladies pathologiques. 

    Paralytique de la piscine. 

    21.- Après cela, la fête des Juifs étant arrivée, Jésus s'en alla à Jérusalem. - Or, il y avait à Jérusalem la piscine des Brebis, qui s'appelle en hébreu : Bethsaïda, qui avait cinq galeries, - dans lesquelles étaient couchés un grand nombre de malades, d'aveugles, de boiteux, et de ceux qui avaient les membres desséchés, qui tous attendaient que l'eau fût remuée. - Car l'ange du Seigneur, en un certain temps, descendait dans cette piscine, et en remuait l'eau ; et celui qui entrait le premier, après que l'eau avait été ainsi remuée, était guéri, quelque maladie qu'il eût. 

    Or, il y avait là un homme qui était malade depuis trente-huit ans. - Jésus l'ayant vu couché, et connaissant qu'il était malade depuis fort longtemps, lui dit : Voulez-vous être guéri ? - Le malade répondit : Seigneur, je n'ai personne pour me jeter dans la piscine après que l'eau a été remuée ; et, pendant le temps que je mets à y aller, un autre y descend avant moi. - Jésus lui dit : Levez-vous, emportez votre lit et marchez. - A l'instant cet homme fut guéri ; et prenant son lit, il commença à marcher. Or, ce jour-là était un jour de sabbat. 
    Les Juifs dirent donc à celui qui avait été guéri : C'est aujourd'hui le sabbat ; il ne vous est pas permis d'emporter votre lit. - Il leur répondit : Celui qui m'a guéri m'a dit : Emportez votre lit et marchez. - Ils lui demandèrent : Qui donc est cet homme qui vous a dit : Emportez votre lit et marchez ? - Mais celui qui avait été guéri ne savait pas lui-même qui il était, car Jésus s'était retiré de la foule du peuple qui était là. 
    Depuis, Jésus trouva cet homme dans le Temple, et lui dit : Vous voyez que vous êtes guéri, ne péchez plus à l'avenir, de peur qu'il ne vous arrive quelque chose de pis. 
    Cet homme s'en alla trouver les Juifs, et leur dit que c'était Jésus qui l'avait guéri. - Et c'est pour cette raison que les Juifs persécutaient Jésus, parce qu'il faisait ces choses-là le jour du sabbat. - Alors Jésus leur dit : Mon Père ne cesse point d'agir jusqu'à présent, et j'agis aussi incessamment (Saint Jean, ch. V, v. de 1 à 17). 

    22.- Piscine (du mot latin piscis, poisson) se disait, chez les Romains, des réservoirs ou viviers où l'on nourrissait des poissons. Plus tard, l'acception de ce mot fut étendue aux bassins où l'on se baignait en commun. 
    La piscine de Bethsaïda, à Jérusalem, était une citerne, près du Temple, alimentée par une source naturelle, dont l'eau paraît avoir eu des propriétés curatives. C'était sans doute une source intermittente, qui, à certaines époques, jaillissait avec force et remuait l'eau. Selon la croyance vulgaire, ce moment était le plus favorable aux guérisons ; peut-être qu'en réalité, au moment de sa sortie, l'eau avait une propriété plus active, ou que l'agitation produite par l'eau jaillissante remuait la vase salutaire dans certaines maladies. Ces effets sont très naturels et parfaitement connus aujourd'hui ; mais alors les sciences étaient peu avancées, et l'on voyait une cause surnaturelle dans la plupart des phénomènes incompris. Les Juifs attribuaient donc l'agitation de cette eau à la présence d'un ange, et cette croyance leur semblait d'autant mieux fondée, qu'à ce moment l'eau était plus salutaire. 
    Après avoir guéri cet homme, Jésus lui dit : « A l'avenir ne péchez plus, de peur qu'il ne vous arrive quelque chose de pis. » Par ces paroles, il lui fait entendre que sa maladie était une punition, et que, s'il ne s'améliore pas, il pourra être de nouveau puni encore plus rigoureusement. Cette doctrine est entièrement conforme à celle qu'enseigne le Spiritisme. 
    23.- Jésus semblait prendre à tâche d'opérer ses guérisons le jour du sabbat, pour avoir occasion de protester contre le rigorisme des pharisiens touchant l'observation de ce jour. Il voulait leur montrer que la vraie piété ne consiste pas dans l'observance des pratiques extérieures et des choses de forme, mais qu'elle est dans les sentiments du coeur. Il se justifie en disant : « Mon Père ne cesse point d'agir jusqu'à présent, et j'agis aussi incessamment ; » c'est-à-dire Dieu ne suspend point ses oeuvres ni son action sur les choses de la nature le jour du sabbat ; il continue à faire produire ce qui est nécessaire à votre nourriture et à votre santé, et je suis son exemple. 

    Aveugle-né. 
    24.- Lorsque Jésus passait, il vit un homme qui était aveugle dès sa naissance ; - et ses disciples lui firent cette demande : Maître, est-ce le péché de cet homme, ou le péché de ceux qui l'ont mis au monde, qui est cause qu'il est né aveugle ? 
    Jésus leur répondit : Ce n'est point qu'il a péché, ni ceux qui l'ont mis au monde ; mais c'est afin que les oeuvres de la puissance de Dieu éclatent en lui. Il faut que je fasse les oeuvres de celui qui m'a envoyé pendant qu'il est jour ; la nuit vient, dans laquelle personne ne peut agir. - Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. 
    Après avoir dit cela, il cracha à terre, et ayant fait de la boue avec sa salive, il oignit de cette boue les yeux de l'aveugle, - et lui dit : Allez vous laver dans la piscine de Siloé qui signifieEnvoyé. Il y alla donc, il s'y lava, et en revint voyant clair. 
    Ses voisins et ceux qui l'avaient vu auparavant demander l'aumône, disaient : N'est-ce pas celui qui était assis, et qui demandait l'aumône ? Les uns répondaient : C'est lui ; - d'autres disaient : Non, c'est un qui lui ressemble. Mais il leur disait : C'est moi-même. - Ils lui dirent donc : Comment vos yeux se sont-ils ouverts ? - Il leur répondit : Cet homme qu'on appelle Jésus a fait de la boue et en a oint mes yeux, et m'a dit : Allez à la piscine de Siloé et vous y lavez. J'y ai été, je m'y suis lavé, et je vois. - Ils lui dirent : Où est-il ? Il leur répondit : Je ne sais. 
    Alors ils amenèrent aux pharisiens cet homme qui avait été aveugle. - Or, c'était le jour du sabbat que Jésus avait fait cette boue et lui avait ouvert les yeux. 

    Les pharisiens l'interrogèrent donc aussi eux-mêmes pour savoir comment il avait recouvré la vue. Et il leur dit : Il m'a mis de la boue sur les yeux ; je me suis lavé et je vois. - Sur quoi quelques-uns des pharisiens dirent : Cet homme n'est point envoyé de Dieu, puisqu'il ne garde point le sabbat. Mais d'autres disaient : Comment un méchant homme pourrait-il faire de tels prodiges ? Et il y avait sur cela de la division entre eux. 
    Ils dirent donc de nouveau à l'aveugle : Et toi, que dis-tu de cet homme qui t'a ouvert les yeux ? Il répondit : Je dis que c'est un prophète. - Mais les Juifs ne crurent point que cet homme eût été aveugle, et qu'il eût recouvré la vue, jusqu'à ce qu'ils eussent fait venir son père et sa mère, - qu'ils interrogèrent, en leur disant : Est-ce là votre fils que vous dites être né aveugle ? Comment donc voit-il maintenant ? Le père et la mère répondirent : - Nous savons que c'est là notre fils, et qu'il est né aveugle ; - mais nous ne savons comment il voit maintenant, et nous ne savons pas non plus qui lui a ouvert les yeux. Interrogez-le ; il a de l'âge, qu'il réponde pour lui-même. 

    Son père et sa mère parlaient de la sorte, parce qu'ils craignaient les Juifs ; car les Juifs avaient déjà résolu ensemble que quiconque reconnaîtrait Jésus pour être le Christ, serait chassé de la synagogue. - Ce fut ce qui obligea le père et la mère de répondre : Il a de l'âge, interrogez-le lui-même. 
    Ils appelèrent donc une seconde fois cet homme qui avait été aveugle, et lui dirent : Rends gloire à Dieu ; nous savons que cet homme est un pécheur. - Il leur répondit : Si c'est un pécheur, je n'en sais rien ; mais tout ce que je sais, c'est que j'étais aveugle, et je vois maintenant. - Ils lui dirent encore : Que t'a-t-il fait, et comment t'a-t-il ouvert les yeux ? - Il leur répondit : Je vous l'ai déjà dit, et vous l'avez entendu ; pourquoi voulez-vous l'entendre encore une fois ? Est-ce que vous voulez devenir ses disciples ? - Sur quoi, ils le chargèrent d'injures, et lui dirent : Sois toi-même son disciple ; pour nous, nous sommes les disciples de Moïse. - Nous savons que Dieu a parlé à Moïse, mais pour celui-ci nous ne savons d'où il sort. 

    Cet homme leur répondit : C'est ce qui est étonnant que vous ne sachiez pas d'où il est, et qu'il m'ait ouvert les yeux. - Or, nous savons que Dieu n'exauce point les pécheurs ; mais si quelqu'un l'honore et qu'il fasse sa volonté, c'est celui-là qu'il exauce. - Depuis que le monde est, on n'a jamais entendu dire que personne ait ouvert les yeux à un aveugle-né. - Si cet homme n'était point envoyé de Dieu, il ne pourrait rien faire de tout ce qu'il a fait. 

    Ils lui répondirent : Tu n'es que péché dès le ventre de ta mère, et tu veux nous enseigner ? Et ils le chassèrent (Saint Jean, ch. IX, v. de 1 à 34). 

    25.- Ce récit, si simple et si naïf, porte en soi un caractère évident de vérité. Rien de fantastique ni de merveilleux ; c'est une scène de la vie réelle prise sur le fait. Le langage de cet aveugle est bien celui de ces hommes simples chez lesquels le savoir est suppléé par le bon sens, et qui rétorquent les arguments de leurs adversaires avec bonhomie, et par des raisons qui ne manquent ni de justesse, ni d'à-propos. Le ton des pharisiens n'est-il pas celui de ces orgueilleux qui n'admettent rien au-dessus de leur intelligence, et s'indignent à la seule pensée qu'un homme du peuple puisse leur en remontrer ? Sauf la couleur locale des noms, on se croirait de notre temps. 

    Etre chassé de la synagogue équivalait à être mis hors de l'Eglise ; c'était une sorte d'excommunication. Les Spirites, dont la doctrine est celle du Christ interprétée selon le progrès des lumières actuelles, sont traités comme les Juifs qui reconnaissaient Jésus pour le Messie ; en les excommuniant, on les met hors de l'Eglise, comme firent les scribes et les pharisiens à l'égard des partisans de Jésus. Ainsi, voici un homme qui est chassé, parce qu'il ne peut croire que celui qui l'a guéri soit un possédé du démon, et parce qu'il glorifie Dieu de sa guérison ! N'est-ce pas ce que l'on fait à l'égard des Spirites ? Ce qu'ils obtiennent : sages conseils des Esprits, retour à Dieu et au bien, guérisons, tout est l'oeuvre du diable et on leur jette l'anathème. N'a-t-on pas vu des prêtres dire, du haut de la chaire, qu'il valait mieux rester incrédule que de revenir à la foi par le Spiritisme ? N'en a-t-on pas vu dire à des malades qu'ils ne devaient se faire guérir par les Spirites qui possèdent ce don, parce que c'est un don satanique ? D'autres prêchent que les malheureux ne devaient pas accepter le pain distribué par les Spirites, parce que c'était le pain du diable ? Que disaient et que faisaient de plus les prêtres juifs et les pharisiens ? Du reste, il est dit que tout doit se passer aujourd'hui comme au temps du Christ. 

    Cette demande des disciples : Est-ce le péché de cet homme qui est cause qu'il est  aveugle ? indique l'intuition d'une existence antérieure, autrement elle n'aurait pas de sens ; car le péché qui serait la cause d'une infirmité de naissance devrait avoir été commis après la naissance et, par conséquent, dans une existence antérieure. Si Jésus avait vu là une idée fausse, il leur aurait dit : « Comment cet homme aurait-il pu pécher avant d'être né ? » Au lieu de cela, il leur dit que cet homme est aveugle, ce n'est pas qu'il ait péché, mais afin que la puissance de Dieu éclate en lui, c'est-à-dire qu'il devait être l'instrument d'une manifestation de la puissance de Dieu. Si ce n'était pas une expiation du passé, c'était une épreuve qui devait servir à son avancement, car Dieu, qui est juste, ne pouvait lui imposer une souffrance sans compensation. 

    Quant au moyen employé pour le guérir, il est évident que l'espèce de boue faite avec de la salive et de la terre ne pouvait avoir de vertu que par l'action du fluide guérisseur dont elle était imprégnée ; c'est ainsi que les substances les plus insignifiantes : l'eau, par exemple, peuvent acquérir des qualités puissantes et effectives sous l'action du fluide spirituel ou magnétique auquel elles servent de véhicule, ou, si l'on veut, de réservoir

    Nombreuses guérisons de Jésus
    26.- Jésus allait par toute la Galilée, enseignant dans les synagogues, prêchant l'Evangile du royaume, et guérissant toutes les langueurs et toutes les maladies parmi le peuple. - Et sa réputation s'étant répandue par toute la Syrie, ils lui présentaient tous ceux qui étaient malades, et diversement affligés de maux et de douleurs, les possédés, les lunatiques, les paralytiques, et il les guérissait ; - et une grande multitude de peuple le suivit de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée, et d'au-delà du Jourdain. (Saint Matth., ch. IV, v. 23, 24, 25). 

    27.- De tous les faits qui témoignent de la puissance de Jésus, les plus nombreux sont, sans contredit, les guérisons ; il voulait prouver par là que la vraie puissance est celle qui fait le bien, que son but était de se rendre utile, et non de satisfaire la curiosité des indifférents par des choses extraordinaires. 
    En soulageant la souffrance, il s'attachait les gens par le coeur, et se faisait des prosélytes plus nombreux et plus sincères que s'ils n'eussent été frappés que par le spectacle des yeux. Par ce moyen il se faisait aimer, tandis que, s'il se fût borné à produire des effets matériels surprenants, comme en demandaient les pharisiens, la plupart n'auraient vu en lui qu'un sorcier et un habile jongleur que les désoeuvrés, eussent été voir pour se distraire. 
    Ainsi, quand Jean-Baptiste envoie à lui ses disciples pour lui demander s'il est le Christ, il ne dit pas : « Je le suis, » car tout imposteur aurait pu en dire autant ; il ne leur parle ni de prodiges, ni de choses merveilleuses, mais il leur répond simplement : « Allez dire à Jean : Les aveugles voient, les malades sont guéris, les sourds entendent, l'Evangile est annoncé aux pauvres. » C'était lui dire : « Reconnaissez-moi à mes oeuvres, jugez l'arbre à son fruit, » car là est le véritable caractère de sa mission divine. 

    28.- C'est aussi par le bien qu'il fait que le Spiritisme prouve sa mission providentielle. Il guérit les maux physiques, mais il guérit surtout les maladies morales, et ce sont là les plus grands prodiges par lesquels il s'affirme. Ses plus sincères adeptes ne sont pas ceux qui n'ont été frappés que par la vue des phénomènes extraordinaires, mais ceux qui ont été touchés au coeur par la consolation : ceux qui ont été délivrés des tortures du doute ; ceux dont le courage a été relevé dans les afflictions, qui ont puisé la force dans la certitude de l'avenir qu'il est venu leur apporter, dans la connaissance de leur être spirituel et de sa destinée. Voilà ceux dont la foi est inébranlable, parce qu'ils sentent et comprennent. 

    Ceux qui ne voient dans le Spiritisme que des effets matériels ne peuvent comprendre sa puissance morale ; aussi les incrédules, qui ne le connaissent que par des phénomènes dont ils n'admettent pas la cause première, ne voient dans les Spirites que des jongleurs et des charlatans. Ce n'est donc pas par des prodiges que le Spiritisme triomphera de l'incrédulité : c'est en multipliant ses bienfaits moraux, car si les incrédules n'admettent pas les prodiges, ils connaissent, comme tout le monde, la souffrance et les afflictions, et personne ne refuse les soulagements et les consolations.
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    Message  Arlitto Jeu 8 Avr 2021 - 7:42

    POSSEDES

    29.- Ils vinrent ensuite à Capharnaüm ; et Jésus, entrant d'abord, au jour du sabbat, dans la synagogue il les instruisait ; - et ils étaient étonnés de sa doctrine, parce qu'il les instruisait comme ayant autorité, et non pas comme les scribes. 

    Or il se trouva dans la synagogue un homme, possédé d'un Esprit impur, qui s'écria - en disant : Qu'y a-t-il entre vous et nous, Jésus de Nazareth ? Etes-vous venu pour nous perdre ? Je sais qui vous êtes : vous êtes le saint de Dieu. - Mais Jésus, lui parlant avec menace, lui dit : Tais-toi et sors de cet homme. - Alors l'Esprit impur, s'agitant avec de violentes convulsions, et jetant un grand cri, sortit de lui. 

    Tous en furent si surpris, qu'ils se demandaient les uns aux autres : Qu'est-ce que ceci ? et quelle est cette nouvelle doctrine ? Il commande avec empire, même aux Esprits impurs, et ils lui obéissent (Saint Marc, ch. I, v. de 21 à 27). 

    30.- Après qu'ils furent sortis, on lui présenta un homme muet possédé du démon. - Le démon ayant été chassé, le muet parla, et le peuple en fut dans l'admiration, et ils disaient : On n'a jamais rien vu de semblable en Israël. 

    Mais les Pharisiens disaient au contraire : C'est par le prince des démons qu'il chasse les démons (Saint Matth., ch. IX, v. 32, 33, 34). 

    31.- Lorsqu'il fut venu au lieu où étaient les autres disciples, il vit une grande multitude de personnes autour d'eux, et des scribes qui disputaient avec eux. - Aussitôt tout le peuple, ayant aperçu Jésus, fut saisi d'étonnement et de frayeur ; étant accourus, ils le saluèrent. 

    Alors il leur demanda : De quoi disputez-vous ensemble ? - Et un homme d'entre le peuple, prenant la parole, lui dit : Maître, je vous ai amené mon fils qui est possédé d'un Esprit muet ; - et en quelque lieu qu'il se saisisse de lui, il le jette contre terre, et l'enfant écume, grince des dents, et devient tout sec. J'ai prié vos disciples de le chasser, mais ils ne l'ont pu. 

    Jésus leur répondit : O gens incrédules, jusqu'à quand serai-je avec vous ? Jusqu'à quand vous souffrirai-je ? Amenez-le-moi ! - Ils le lui amenèrent ; et il n'eut pas plus tôt vu Jésus, que l'Esprit commença à l'agiter avec violence, et il tomba par terre où il se roulait en écumant. 

    Jésus demanda au père de l'enfant : Combien y a-t-il que cela lui arrive ? - Dès son enfance, dit le père - Et l'Esprit l'a souvent jeté, tantôt dans le feu, et tantôt dans l'eau pour le faire périr ; mais si vous pouvez quelque chose, ayez compassion de nous et nous secourez. 

    Jésus lui répondit : Si vous pouvez croire, tout est possible à celui qui croit. - Aussitôt le père de l'enfant s'écriant, lui dit avec larmes : Seigneur, je crois, aidez-moi dans mon incrédulité. 

    Et Jésus, voyant que le peuple accourait en foule, parla avec menace à l'Esprit impur, et lui dit : Esprit sourd et muet, sors de l'enfant, je te le commande, et n'y rentre plus. - Alors, cet Esprit ayant jeté un grand cri, et l'ayant agité par de violentes convulsions, sortit, et l'enfant demeura comme mort, de sorte que plusieurs disaient qu'il était mort. - Mais Jésus l'ayant pris par la main, et le soulevant, il se leva. 

    Lorsque Jésus fut entré dans la maison, ses disciples lui dirent en particulier : D'où vient que nous n'avons pu chasser ce démon ? - Il leur répondit : Ces sortes de démons ne peuvent être chassés par aucun autre moyen que par la prière et par le jeûne (Saint Marc, ch. IX, v. de 13 à 28). 
    32.- Alors on lui présenta un possédé aveugle et muet, et il le guérit, en sorte qu'il commença à parler et à voir. - Tout le peuple en fut rempli d'admiration, et ils disaient : N'est-ce point là le fils de David ? 

    Mais les pharisiens entendant cela, disaient : Cet homme ne chasse les démons que par la vertu de Belzébuth, prince des démons. 

    Or Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit : Tout royaume divisé contre lui-même sera ruiné ; et toute ville ou maison est divisée contre elle-même ne pourra subsister. - Si Satan chasse Satan, il est divisé contre soi-même ; comment donc son royaume subsistera-t-il ? - Et si c'est par Belzébuth que je chasse les démons, par qui vos enfants les chassent-ils ? C'est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges. - Si je chasse les démons par l'Esprit de Dieu, le royaume de Dieu est donc parvenu jusqu'à vous (Saint Matth., ch. XII, v. 22 à 28). 

    33.- Les délivrances de possédés figurent, avec les guérisons, parmi les actes les plus nombreux de Jésus. Parmi les faits de cette nature, il en est, comme celui qui est rapporté ci-dessus, n° 30, où la possession n'est pas évidente. Il est probable qu'à cette époque, comme il arrive encore de nos jours, on attribuait à l'influence des démons toutes les maladies dont la cause était inconnue, principalement le mutisme, l'épilepsie et la catalepsie. Mais il en est où l'action des mauvais Esprits n'est pas douteuse ; ils ont avec ceux dont nous sommes témoins une analogie si frappante, qu'on y reconnaît tous les symptômes de ce genre d'affection. La preuve de la participation d'une intelligence occulte, en pareil cas, ressort d'un fait matériel : ce sont les nombreuses guérisons radicales obtenues, dans quelques centres spirites, par la seule évocation et la moralisation des Esprits obsesseurs, sans magnétisation, ni médicaments, et souvent en l'absence et à distance du patient. L'immense supériorité du Christ lui donnait une telle autorité sur les Esprits imparfaits, alors appelés démons, qu'il lui suffisait de leur recommander de se retirer pour qu'ils ne pussent résister à cette injonction 


    [ltr](Chap. XIV, n° 46)[/ltr]

     . 
    34.- Le fait de mauvais Esprits envoyés dans le corps de pourceaux est contraire à toute probabilité. On s'expliquerait d'ailleurs difficilement la présence d'un aussi nombreux troupeau de porcs dans un pays où cet animal était en horreur et sans utilité pour la nourriture. Un Esprit mauvais n'en est pas moins un Esprit humain encore assez imparfait pour faire le mal après la mort, comme il le faisait auparavant, et il est contre les lois de la nature qu'il puisse animer le corps d'un animal ; il faut donc y voir une de ces amplifications communes dans les temps d'ignorances et de superstitions, ou peut-être une allégorie pour caractériser les penchants immondes de certains Esprits. 
    35.- Les obsédés et les possédés paraissent avoir été très nombreux en Judée, au temps de Jésus, ce qui lui donnait l'occasion d'en guérir beaucoup. Les mauvais Esprits avaient sans doute fait invasion dans ce pays et causé une épidémie de possessions 


    [ltr](Chap. XIV, n° 49)[/ltr]

     . 
    Sans être à l'état épidémique, les obsessions individuelles sont extrêmement fréquentes et se présentent sous des aspects très variés, qu'une connaissance approfondie du Spiritisme fait aisément reconnaître ; elles peuvent souvent avoir des conséquences fâcheuses pour la santé, soit en aggravant des affections organiques, soit en les déterminant. Elles seront incontestablement un jour rangées parmi les causes pathologiques requérant, par leur nature spéciale, des moyens curatifs spéciaux. Le Spiritisme, en faisant connaître la cause du mal, ouvre une nouvelle voie à l'art de guérir, et fournit à la science le moyen de réussir là où elle n'échoue souvent que faute de s'attaquer à la cause première du mal 


    [ltr](Livre des Médiums, chap. XXIII)[/ltr]

     . 
    36.- Jésus était accusé par les Pharisiens de chasser les démons par les démons ; le bien qu'il faisait était, selon eux, l'oeuvre de Satan, sans réfléchir que Satan se chassant lui-même ferait un acte d'insensé. Il est remarquable que les Pharisiens de ce temps là prétendaient déjà que toute faculté transcendante et, pour ce motif, réputée surnaturelle, était l'oeuvre du démon, puisque, selon eux, Jésus même tenait de lui sa puissance ; c'est un point de plus de similitude avec l'époque actuelle, et cette doctrine est encore celle que l'Eglise cherche à faire prévaloir aujourd'hui contre les manifestations spirites


    [ltr][1][/ltr]

     .

    RESURRECTIONS

    Fille de Jaïre. 
    37.- Jésus étant encore repassé dans la barque à l'autre bord, lorsqu'il était auprès de la mer, une grande multitude de peuple s'assembla autour de lui. Et un chef de Synagogue, nommé Jaïre, vint le trouver ; et le trouvant, il se jeta à ses pieds, - et le suppliait avec grande instance, en lui disant : J'ai une fille qui est à l'extrémité ; venez lui imposer les mains pour la guérir et lui sauver la vie. 

    Jésus s'en alla avec lui, et il était suivi d'une grande foule de peuple qui le pressait. 

    Lorsqu'il (Jaïre) parlait encore, il vint des gens du chef de la Synagogue, qui lui dirent : Votre fille est morte ; pourquoi voulez-vous donner au Maître la peine d'aller plus loin ? - Mais Jésus, ayant entendu cette parole, dit au chef de la synagogue : Ne craignez point, croyez seulement. - Et il ne permit à personne de la suivre, sinon à Pierre, à Jacques et à Jean, frère de Jacques. 

    Etant arrivé dans la maison de ce chef de la synagogue il y vit une troupe confuse de personnes qui pleuraient et qui jetaient de grands cris ; - et en entrant il leur dit : Pourquoi faites-vous tant de bruit, et pourquoi pleurez-vous ? Cette fille n'est pas morte, elle n'est qu'endormie. - Et ils se moquaient de lui. Ayant fait sortir tout le monde, il prit le père et la mère de l'enfant et ceux qui étaient venus avec lui, et il entra au lieu où la fille était couchée. - Il la prit par la main et lui dit : Talitha cumi, c'est-à-dire : Ma fille, levez-vous je vous le commande. - Au même instant, la fille se leva et se mit à marcher ; car elle avait douze ans, et ils furent merveilleusement étonnés (Saint Marc, ch. V, v. de 21 à 43). 

    Fils de la veuve de Naïm. 

    38.- Le jour suivant, Jésus allait en une ville appelée Naïm, et ses disciples l'accompagnaient avec une grande foule de peuple. - Lorsqu'il était près de la porte de la ville, il arriva qu'on portait en terre un mort, qui était fils unique de sa mère et cette femme était veuve, et il y avait une grande quantité de personnes de la ville avec elle. - Le Seigneur l'ayant vue fut touché de compassion envers elle, et lui dit : Ne pleurez point. - Puis s'approchant, il toucha le cercueil, et ceux qui le portaient s'arrêtèrent. Alors il dit : Jeune homme, levez-vous, je vous le commande. - En même temps, le mort se leva sur son séant, et commença à parler, et Jésus le rendit à sa mère. 

    Tous ceux qui étaient présents furent saisis de frayeur, et ils glorifiaient Dieu en disant : Un grand prophète a paru au milieu de nous, et Dieu a visité son peuple. - Le bruit de ce miracle qu'il avait fait se répandit dans toute la Judée et dans tous les pays d'alentour (Saint Luc, ch. VII, v. de 11 à 17). 

    39.- Le fait du retour de la vie corporelle d'un individu, réellement mort, serait contraire aux lois de la nature, et, par conséquent, plus miraculeux. Or, il n'est pas nécessaire de recourir à cet ordre de faits pour expliquer les résurrections opérées par le Christ. 

    Si, parmi nous, les apparences trompent parfois les gens de l'art, les accidents de cette nature devaient être bien autrement fréquents dans un pays où l'on ne prenait aucune précaution, et où l'ensevelissement était immédiat


    [ltr][2][/ltr]

     . Il y a donc toute probabilité que, dans les deux exemples ci-dessus, il n'y avait que syncope ou léthargie. Jésus lui-même le dit positivement de la faille de Jaïr : Cette fille, dit-il, n'est pas morte, elle n'est qu'endormie. 

    D'après la puissance fluidique que possédait Jésus, il n'y a rien d'étonnant que ce fluide vivifiant, dirigé par une forte volonté, ait ranimé les sens engourdis ; qu'il ait même pu rappeler dans le corps l'Esprit prêt à le quitter, tant que le lien périsprital n'était pas définitivement rompu. Pour les hommes de ce temps, qui croyaient l'individu mort dès qu'il ne respirait plus, il y avait résurrection, et ils ont pu l'affirmer de très bonne foi, mais il y avait, en réalité, guérison et non résurrection dans l'acception du mot. 

    40.- La résurrection de Lazare, quoi qu'on en dise, n'infirme nullement ce principe. Il était, dit-on, depuis quatre jours dans le sépulcre ; mais on sait qu'il y a des léthargies qui durent huit jours et plus. On ajoute qu'il sentait mauvais, ce qui est un signe de décomposition. Cette allégation ne prouve rien non plus, attendu que chez certains individus il y a décomposition partielle du corps, même avant la mort, et qu'ils exhalent une odeur de pourriture. La mort n'arrive que lorsque les organes essentiels à la vie sont attaqués. 

    Et qui pouvait savoir s'il sentait mauvais ? C'est sa soeur Marthe qui le dit, mais comment le savait-elle ? Lazare étant enterré depuis quatre jours, elle le supposait, mais ne pouvait en avoir la certitude 


    [ltr](Chap. XIV, n° 29)[/ltr]

     

    [ltr][3][/ltr]

    .

    JESUS MARCHE SUR L'EAU

    41.- Aussitôt, Jésus obligea ses disciples de monter dans la barque et de passer à l'autre bord avant lui, pendant qu'il renverrait le peuple. - Après l'avoir renvoyé, il monta seul sur une montagne pour prier, et le soir étant venu, il se trouva seul en ce lieu là. 

    Cependant la barque était fort battue des flots au milieu de la mer, parce que le vent était contraire. - Mais à la quatrième veille de la nuit, Jésus vint à eux marchant sur la mer


    [ltr][4][/ltr]

     . - Lorsqu'ils le virent marcher ainsi sur la mer, ils furent troublés, et ils disaient : C'est un fantôme, et ils s'écrièrent de frayeur. Aussitôt Jésus leur parla et leur dit : Rassurez-vous, c'est moi, ne craignez point. 

    Pierre lui répondit : Seigneur, si c'est vous, commandez que j'aille à vous en marchant sur les eaux. Jésus lui dit : Venez. Et Pierre, descendant de la barque, marchait sur l'eau pour aller à Jésus. Mais voyant un grand vent, il eut peur ; et commençant à s'enfoncer, il s'écria : Seigneur, sauvez-moi. - Aussitôt Jésus, lui tendant la main, le prit et lui dit : Homme de peu de foi, pourquoi avez-vous douté ? - Et étant monté dans la barque, le vent cessa. - Alors ceux qui étaient dans cette barque, s'approchant de lui, l'adorèrent en lui disant : Vous êtes vraiment fils de Dieu (Saint Matth., ch. XIV, v. de 22 à 23). 

    42.- Ce phénomène trouve son explication naturelle dans les principes exposés ci-dessus, 


    [ltr]chap. XIV, n° 43[/ltr]

     . 
    Des exemples analogues prouvent qu'il n'est ni impossible ni miraculeux, puisqu'il est dans les lois de la nature. Il peut s'être produit de deux manières. 
    Jésus, quoique vivant, a pu apparaître sur l'eau sous une forme tangible, tandis que son corps charnel était ailleurs ; c'est l'hypothèse la plus probable. On peut même reconnaître, dans le récit, certains signes caractéristiques des apparitions tangibles 


    [ltr](Chap. XIV, n° 35 à 37)[/ltr]

     . 
    D'un autre côté, son corps aurait pu être soutenu, et sa pesanteur être neutralisée par la même force fluidique qui maintient une table dans l'espace sans point d'appui. Le même effet s'est plusieurs fois produit sur des corps humains.

    TRANSFIGURATION

    43.- Six jours après, Jésus ayant pris Pierre, Jacques et Jean, les mena seuls avec lui sur une haute montagne à l'écart

    [ltr][5][/ltr]

     , et il fut transfiguré devant eux. - Et pendant qu'il faisait sa prière, son visage parut tout autre ; ses vêtements devinrent tout brillants de lumière, et blancs comme la neige, en sorte qu'il n'y a point de foulon sur la terre qui puisse en faire d'aussi blancs. - Et ils virent paraître Elie et Moïse qui s'entretenaient avec Jésus. 

    Alors Pierre dit à Jésus : Maître, nous sommes bien ici ; faisons-y trois tentes : une pour vous, une pour Moïse et une pour Elie ; - car il ne savait ce qu'il disait, tant il était effrayé. 

    En même temps, il parut une nuée qui les couvrit ; et il sortit de cette nuée une voix qui fit entendre ces mots : Celui-ci est mon fils bien-aimé ; écoutez-le. 

    Aussitôt, regardant de tous côtés, ils ne virent plus personne que Jésus, qui était demeuré avec eux. 
    Lorsqu'ils descendaient de la montagne, il leur commanda de ne parler à personne de ce qu'ils avaient vu, jusqu'à ce que le fils de l'homme fût ressuscité d'entre les morts. - Et ils tinrent les choses secrètes, s'entre-demandant ce qu'il voulait dire par ces mots : Jusqu'à ce que le Fils de l'homme fût ressuscité d'entre les morts. (St Marc, ch. IX, v. de 1 à 9). 

    44.- C'est encore dans les propriétés du fluide périsprital qu'on peut trouver la raison de ce phénomène. La transfiguration, expliquée 


    [ltr]chap. XIV, n° 39[/ltr]

     , est un fait assez ordinaire qui, par suite du rayonnement fluidique, peut modifier l'apparence d'un individu ; mais la pureté du périsprit de Jésus a pu permettre à son Esprit de lui donner un éclat exceptionnel. Quant à l'apparition de Moïse et d'Elie, elle rentre entièrement dans le cas de tous les phénomènes du même genre 

    [ltr](chap. XIV, n° 35 et suivants)[/ltr]

     . 
    De toutes les facultés qui se sont révélées en Jésus, il n'en est aucune qui soit en dehors des conditions de l'humanité, et qu'on ne rencontre chez le commun des hommes, parce qu'elles sont dans la nature ; mais par la supériorité de son essence morale et de ses qualités fluidiques, elles atteignaient chez lui des proportions au-dessus de celles du vulgaire. Il nous représentait, à part son enveloppe charnelle, l'état des purs Esprits.

    TEMPETE APAISEE

    45.- Un jour, étant monté sur une barque avec ses disciples, il leur dit : Passons à l'autre bord du lac. Ils partirent donc. Et comme ils passaient, il s'endormit. - Alors un grand tourbillon de vent vint tout à coup fondre sur le lac, en sorte que leur barque s'emplissant d'eau, ils étaient en péril. Ils s'approchèrent donc de lui, et l'éveillèrent, en lui disant : Maître, nous périssons. Jésus, s'étant levé, parla avec menace aux vents et aux flots agités, et ils s'apaisèrent, et il se fit un grand calme. - Alors il leur dit : Où donc est votre foi ? Mais eux, remplis de crainte et d'admiration, se disaient l'un à l'autre : Quel est donc celui-ci, qui commande de la sorte aux vents et aux flots, et à qui ils obéissent ? (Saint Luc, ch. VIII, v. de 22 à 25). 

    46.- Nous ne connaissons pas encore assez les secrets de la nature pour affirmer s'il y a, oui ou non, des intelligences occultes qui président à l'action des éléments. Dans l'hypothèse de l'affirmative, le phénomène en question pourrait être le résultat d'un acte d'autorité sur ces mêmes intelligences, et prouverait une puissance qu'il n'est donné à aucun homme d'exercer. 
    Dans tous les cas, Jésus, dormant tranquillement pendant la tempête, atteste une sécurité qui peut s'expliquer par ce fait que son Esprit voyait qu'il n'y avait aucun danger, et que l'orage allait s'apaiser.

    NOCES DE CANA

    Ce miracle, mentionné dans le seul Evangile de saint Jean, est indiqué comme étant le premier que Jésus ait fait, et à ce titre il aurait dû être d'autant plus remarqué ; il faut qu'il ait produit bien peu de sensation, puisque aucun autre évangéliste n'en parle. Un fait aussi extraordinaire aurait dû étonner au plus haut point les convives, et surtout le maître de la maison, qui ne paraissent pas même s'en être aperçus. 

    Considéré en lui-même, ce fait a peu d'importance comparativement à ceux qui témoignent véritablement des qualités spirituelles de Jésus. En admettant que les choses se soient passées comme elles sont rapportées, il est remarquable que c'est le seul phénomène de ce genre qu'il ait produit ; il était d'une nature trop élevée pour s'attacher à des effets purement matériels propres seulement à piquer la curiosité de la foule, qui l'eût assimilé à un magicien ; il savait que les choses utiles lui conquerraient plus de sympathie et lui amèneraient plus d'adeptes que celles qui pouvaient passer pour des tours d'adresse et ne touchaient point le coeur 


    [ltr](n° 27)[/ltr]

     . 
    Bien qu'à la rigueur le fait puisse s'expliquer jusqu'à un certain point par une action fluidique qui, ainsi que le magnétisme en offre des exemples, aurait changé les propriétés de l'eau en lui donnant le goût du vin, cette hypothèse est peu probable, attendu qu'en pareil cas l'eau n'ayant que le goût du vin, aurait conservé sa couleur, ce qui n'eût pas manqué d'être remarqué. Il est plus rationnel d'y voir une de ces paraboles si fréquentes dans les enseignements de Jésus, comme celle de l'Enfant prodigue, du festin de noces, du mauvais riche, du figuier desséché, et tant d'autres qui ont cependant le caractère des faits accomplis. Il aura fait pendant le repas une allusion au vin et à l'eau, d'où il aura tiré une instruction. Ce qui justifie cette opinion, ce sont les paroles que lui adresse à ce sujet le maître d'hôtel : « Tout homme sert d'abord le bon vin, et après qu'on en a beaucoup bu, il en sert alors de moindre ; mais pour vous, vous avez réservé le bon vin jusqu'à cette heure ». 

    Entre deux hypothèses, il faut choisir la plus rationnelle, et les Spirites ne sont pas gens assez crédules pour ne voir partout que des faits de manifestations, ni assez absolus pour prétendre tout expliquer par les fluides.

    MULTIPLICATION DES PAINS

    48.- La multiplication des pains est un des miracles qui ont le plus intrigué les commentateurs, en même temps qu'il a défrayé la verve des incrédules. Sans se donner la peine d'en sonder le sens allégorique, ces derniers n'y ont vu qu'un conte puéril ; mais la plupart des gens sérieux ont vu dans ce récit, quoique sous une forme différente de la forme ordinaire, une parabole comparant la nourriture spirituelle de l'âme à la nourriture du corps. 
    On peut y voir cependant plus qu'une figure, et admettre, à certain point de vue, la réalité d'un fait matériel, sans pour cela recourir au prodige. On sait qu'une grande préoccupation d'esprit, l'attention soutenue donnée à une chose font oublier la faim. Or, ceux qui suivaient Jésus étaient des gens avides de l'entendre ; il n'y a donc rien d'étonnant que, fascinés par sa parole et peut-être aussi par la puissante action magnétique qu'il exerçait sur eux, ils n'aient pas éprouvé le besoin matériel de manger. 

    Jésus, qui prévoyait ce résultat, a donc pu tranquilliser ses disciples en disant, dans le langage figuré qui lui était habituel, en admettant qu'on ait réellement apporté quelques pains, que ces pains suffiraient pour rassasier la foule. En même temps il donnait à ceux-ci une leçon : « Donnez-leur vous-mêmes à manger, » disait-il ; il leur enseignait par là qu'eux aussi pouvaient nourrir par la parole. 

    Ainsi, à côté du sens allégorique moral, il a pu se produire un effet physiologique naturel très connu. Le prodige, dans ce cas, est dans l'ascendant de la parole de Jésus, assez puissante pour captiver l'attention d'une foule immense au point de lui faire oublier de manger. Cette puissance morale témoigne de la supériorité de Jésus, bien plus que le fait purement matériel de la multiplication des pains, qui doit être considéré comme une allégorie. 
    Cette explication se trouve d'ailleurs confirmée par Jésus lui-même, dans les deux passages suivants : 

    Le levain des pharisiens. 
    49.- Or ses disciples étant passés au-delà de l'eau, avaient oublié de prendre des pains. - Jésus leur dit : Ayez soin de vous garder du levain des pharisiens et des saducéens. - Mais ils pensaient et disaient entre eux : C'est parce que nous n'avons point pris de pains. 

    Ce que Jésus connaissant, il leur dit : Hommes de peu de foi, pourquoi vous entretenez-vous ensemble de ce que vous n'avez point pris de pains ? Ne comprenez-vous point encore et ne vous souvient-il point que cinq pains ont suffi pour cinq mille hommes, et combien vous en avez emporté de paniers ? - Comment ne comprenez-vous point que ce n'est pas du pain que je vous parlais, lorsque je vous ai dit de vous garder du levain des pharisiens et des saducéens ? 
    Alors ils comprirent qu'il ne leur avait pas dit de se garder du levain qu'on met dans le pain, mais de la doctrine des pharisiens et des saducéens. (Saint Matt., ch. XVI, v. de 5 à 12). 

    Le pain du ciel. 
    50.- Le lendemain, le peuple, qui était demeuré de l'autre côté de la mer, remarqua qu'il n'y avait point eu là d'autre barque, et que Jésus n'y était point entré avec ses disciples, mais que les disciples seuls s'en étaient allés, - et comme il était depuis arrivé d'autres barques de Tibériade, près du lieu où le Seigneur, après avoir rendu grâces, les avait nourris de cinq pains ; - et qu'ils connurent enfin que Jésus n'était point là, non plus que ses disciples, ils entrèrent dans ces barques, et vinrent à Capharnaüm chercher Jésus. - Et l'ayant trouvé au-delà de la mer, ils lui dirent : Maître, quand êtes-vous venu ici ? 

    Jésus leur répondit : En vérité, en vérité, je vous le dis, vous me cherchez, non à cause des miracles que vous avez vus, mais parce que je vous ai donné du pain à manger, et que vous avez été rassasiés. 

    - Travaillez pour avoir, non la nourriture qui périt, mais celle qui demeure pour la vie éternelle, et que le Fils de L'homme vous donnera, parce que c'est en lui que Dieu le Père a imprimé son sceau et son caractère. 

    Ils lui dirent : Que ferons-nous pour faire des oeuvres de Dieu ? - Jésus leur répondit : L'oeuvre de Dieu est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé. 
    Ils lui dirent : Quel miracle donc faites-vous, afin qu'en le voyant nous vous croyions ? Que faites-vous d'extraordinaire ? - Nos pères ont mangé la manne dans le désert ; selon ce qui est écrit : Il leur a donné à manger le pain du ciel. 

    Jésus leur répondit : En vérité, en vérité, je vous le dis, Moïse ne vous a point donné le pain du ciel ; mais c'est mon Père qui vous donne le véritable pain du ciel. - Car le pain de Dieu est celui qui est descendu du ciel, et qui donne la vie au monde. 
    Ils lui dirent donc : Seigneur, donnez-nous toujours de ce pain. 

    Jésus leur répondit : Je suis le pain de vie : celui qui vient à moi n'aura point faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. - Mais je vous l'ai déjà dit : vous m'avez vu et vous ne croyez point. 

    En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle. - Je suis le pain de vie. - Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts. - Mais voici le pain qui est descendu du ciel, afin que celui qui en mange ne meure point (Saint Jean, ch. VI, v. de 22 à 36 et de 47 à 50.) 

    51.- Dans le premier passage, Jésus, en rappelant l'effet produit précédemment, donne clairement à entendre qu'il ne s'était point agi de pains matériels ; autrement, la comparaison qu'il établit avec le levain des pharisiens eût été sans objet. « Ne comprenez-vous point encore, dit-il, et ne vous souvient-il point que cinq pains ont suffi pour cinq mille hommes, et que sept pains ont suffi pour quatre mille hommes ? Comment ne comprenez-vous point que ce n'est pas du pain que je vous parlais, lorsque je vous ai dit de vous garder du levain des pharisiens ? » Ce rapprochement n'avait aucune raison d'être dans l'hypothèse d'une multiplication matérielle. Le fait eût été assez extraordinaire en lui-même pour avoir frappé l'imagination de ces disciples, qui, cependant, ne paraissaient pas s'en souvenir. 

    C'est ce qui ressort non moins clairement du discours de Jésus sur le pain du ciel, dans lequel il s'attache à faire comprendre le sens véritable de la nourriture spirituelle. « Travaillez, dit-il, non pour avoir la nourriture qui périt, mais celle qui demeure pour la vie éternelle, et que le Fils de l'homme vous donnera. » Cette nourriture est sa parole, qui est le pain descendu du ciel et qui donne la vie au monde. « Je suis, dit-il, le pain de vie ; celui qui vient à moi n'aura point faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. » 

    Mais ces distinctions étaient trop subtiles pour ces natures abruptes, qui ne comprenaient que les choses tangibles. La manne qui avait nourri le corps de leurs ancêtres était pour eux le véritable pain du ciel ; là était le miracle. Si donc le fait de la multiplication des pains avait eu lieu matériellement, comment ces mêmes hommes, au profit desquels il se serait produit peu de jours auparavant, en auraient-ils été assez peu frappés pour dire à Jésus : « Quel miracle donc faites-vous, afin qu'en le voyant nous vous croyions ? Que faites-vous d'extraordinaire ? » C'est qu'ils entendaient par miracles les prodiges que demandaient les pharisiens, c'est-à-dire des signes dans le ciel opérés au commandement, comme par la baguette d'un enchanteur. Ce que faisait Jésus était trop simple et ne s'écartait pas assez des lois de la nature ; les guérisons même n'avaient pas un caractère assez étrange, assez extraordinaire ; les miracles spirituels n'avaient pas assez de corps pour eux.
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    Message  Arlitto Jeu 8 Avr 2021 - 7:44

    TENTATION DE JESUS

    52.- Jésus, transporté par le diable sur le sommet du Temple, puis sur une montagne, et tenté par lui, est une de ces paraboles qui lui étaient familières et que la crédulité publique a transformées en faits matériels
    [6]
     . 
    53.- « Jésus ne fut pas enlevé, mais il voulait faire comprendre aux hommes que l'humanité est sujette à faillir, et qu'elle doit être toujours en garde contre les mauvaises inspirations auxquelles sa nature faible la porte à céder. La tentation de Jésus est donc une figure, et il faudrait être aveugle pour la prendre à la lettre. Comment voudriez-vous que le Messie, le Verbe de Dieu incarné, ait été soumis pour un temps, si court qu'il fût, aux suggestions du démon, et que, comme le dit l'Evangile de Luc, le démon l'ait quitté, pour un temps, ce qui donnerait à penser qu'il sera encore soumis à sa puissance ? Non ; comprenez mieux les enseignements qui vous ont été donnés. L'Esprit du mal ne pouvait rien sur l'essence du bien. Personne ne dit avoir vu Jésus sur la montagne ni sur le sommet du Temple ; certes, c'eût été un fait de nature à se répandre parmi tous les peuples. La tentation ne fut donc pas un acte matériel et physique. Quant à l'acte moral, pouvez-vous admettre que l'Esprit des ténèbres pût dire à celui qui connaissait son origine et sa puissance : « Adore-moi, je te donnerai tous les royaumes de la terre ? » Le démon aurait donc ignoré quel était celui à qui il faisait de telles offres, ce qui n'est pas probable ; s'il le connaissait, sa proposition était un non-sens, car il savait bien qu'il serait repoussé par celui qui venait ruiner son empire sur les hommes. 

    « Comprenez donc le sens de cette parabole, car c'en est une, tout aussi bien que celles de l'Enfant prodigue et du Bon Samaritain. L'un nous montre les dangers que courent les hommes, s'ils ne résistent pas à cette voix intime qui leur crie sans cesse : « Tu peux être plus que tu n'es ; tu ne peux posséder plus que tu ne possèdes ; tu peux grandir, acquérir ; cède à la voix de l'ambition, et tous tes voeux seront comblés. » Elle vous montre le danger et le moyen de l'éviter, en disant aux mauvaises inspirations : Retire-toi, Satan ! autrement dit :Arrière la tentation ! 

    « Les deux autres paraboles que j'ai rappelées vous montrent ce que peut encore espérer celui qui, trop faible pour chasser le démon, a succombé à ses tentations. Elles vous montrent la miséricorde du père de famille étendant sa main sur le front du fils repentant, et lui accordant, avec amour, le pardon imploré. Elles vous montrent le coupable, le schismatique, l'homme repoussé par ses frères, valant mieux, aux yeux du Juge suprême, que ceux qui le méprisent, parce qu'il pratique les vertus enseignées par la loi d'amour. 

    « Pesez bien les enseignements donnés dans les Evangiles ; sachez distinguer ce qui est au sens propre ou au sens figuré, et les erreurs qui vous ont aveuglés durant tant de siècles s'effaceront petit à petit, pour faire place à l'éclatante lumière de la vérité. » (Bordeaux, 1862. Jean, Evang.).

    PRODIGES A LA MORT DE JESUS

    54.- Or, depuis la sixième heure du jour jusqu'à la neuvième, toute la terre fut couverte de ténèbres. 
    En même temps le voile du Temple se déchira en deux depuis le haut jusqu'en bas : la terre trembla, les pierres se fendirent ; - les sépulcres s'ouvrirent ; et plusieurs corps des saints, qui étaient dans le sommeil de la mort, ressuscitèrent ; - et sortant de leurs tombeaux après sa résurrection, ils vinrent dans la ville sainte, et furent vus de plusieurs personnes. (Saint Matth., ch. XXVII, v. 45, 51, 52, 53). 

    55.- Il est étrange que de tels prodiges, s'accomplissant au moment même où l'attention de la ville était fixée sur le supplice de Jésus, qui était l'événement du jour, n'aient pas été remarqués, puisque aucun historien n'en fait mention. Il semble impossible qu'un tremblement de terre, et toute la terre couverte de ténèbres pendant trois heures, dans un pays où le ciel est toujours d'une parfaite limpidité, aient pu passer inaperçus. 
    La durée de cette obscurité est bien à peu près celle d'une éclipse de soleil, mais ces sortes d'éclipses ne se produisent qu'à la nouvelle lune, et la mort de Jésus eut lieu pendant la pleine lune, le 14 du mois de nissan, jour de la Pâque des Juifs. 

    L'obscurcissement du soleil peut aussi être produit par les taches que l'on remarque à sa surface. En pareil cas, l'éclat de la lumière est sensiblement affaibli, mais jamais au point de produire l'obscurité et les ténèbres. En supposant qu'un phénomène de ce genre ait eu lieu à cette époque, il aurait eu une cause parfaitement naturelle


    [ltr][7][/ltr]

     . 
    Quant aux morts ressuscités, il se peut que quelques personnes aient eu des visions ou apparitions, ce qui n'est point exceptionnel ; mais, comme alors on ne connaissait pas la cause de ce phénomène, on se figurait que les individus apparus sortaient du sépulcre. 

    Les disciples de Jésus, émus de la mort de leur maître, y ont sans doute rattaché quelques faits particuliers auxquels ils n'auraient prêté aucune attention en d'autres temps. Il aura suffi qu'un fragment de rocher se soit détaché à ce moment, pour que des gens prédisposés au merveilleux y aient vu un prodige, et qu'en amplifiant le fait, ils aient dit que les pierres s'étaient fendues. 

    Jésus est grand par ses oeuvres, et non par les tableaux fantastiques dont un enthousiasme peu éclairé a cru devoir l'entourer.

    APPARITIONS DE JESUS APRES SA MORT

    56.- Mais Marie (Madeleine) se tint dehors, près du sépulcre, versant des larmes. Et comme elle pleurait, s'étant baissée pour regarder dans le sépulcre, - elle vit deux anges vêtus de blanc, assis au lieu où avait été le corps de Jésus, l'un à la tête, et l'autre aux pieds. - Ils lui dirent : Femme, pourquoi pleurez-vous ? Elle leur répondit : C'est qu'ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l'ont mis. 

    Ayant dit cela, elle se retourna, et vit Jésus debout, sans savoir néanmoins que ce fût Jésus. - Alors Jésus lui dit : Femme, pourquoi pleurez-vous ? Qui cherchez-vous ? Elle, pensant que ce fût le jardinier, lui dit : Seigneur, si c'est vous qui l'avez enlevé, dites-moi où vous l'avez mis, et je l'emporterai. 
    Jésus lui dit : Marie. Aussitôt elle se retourna, et lui dit : Rabboni, c'est-à-dire : Mon maître. - Jésus lui répondit : Ne me touchez pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père ; mais allez trouver mes frères, et dites-leur de ma part : Je monte vers mon Père et votre Père, mon Dieu et votre Dieu. 
    Marie-Madeleine vint donc dire aux disciples qu'elle avait vu le Seigneur, et qu'il lui avait dit ces choses (Saint Jean, ch. XX, v. de 14 à 18). 
    57.- Ce jour-là même, deux d'entre eux s'en allaient dans un bourg nommé Emmaüs, éloigné de soixante stades de Jérusalem, - parlant ensemble de tout ce qui s'était passé. - Et il arriva que lorsqu'ils s'entretenaient et conféraient ensemble sur cela, Jésus vint lui-même les rejoindre, et se mit à marcher avec eux ; mais leurs yeux étaient retenus, afin qu'ils ne pussent le reconnaître. - Et il leur dit : De quoi vous entretenez-vous ainsi en marchant, et d'où vient que vous êtes si tristes ? 

    L'un d'eux, appelé Cléophas, prenant la parole, lui dit : Etes-vous seul si étranger dans Jérusalem, que vous ne sachiez pas ce qui s'y est passé ces jours-ci ? - Et quoi ? leur dit-il. Ils lui répondirent : Touchant Jésus de Nazareth, qui a été un prophète puissant devant Dieu et devant tout le peuple ; et de quelle manière les princes des prêtres et nos sénateurs l'ont livré pour être condamné à mort et l'ont crucifié. - Or, nous espérions que ce serait lui qui rachèterait Israël, et cependant, après tout cela, voici le troisième jour que ces choses se sont passées. - Il est vrai que quelques femmes de celles qui étaient avec nous nous ont étonnés ; car, ayant été avant le jour à son sépulcre, - et n'y ayant point trouvé son corps, elles sont venues dire que des anges mêmes leur ont apparu, qui leur ont dit qu'il est vivant. - Et quelques-uns des nôtres, ayant été aussi au sépulcre, ont trouvé toutes choses comme les femmes les leur avaient rapportées ; mais pour lui, ils ne l'ont point trouvé. 

    Alors il leur dit : O insensés, dont le coeur est tardif à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît toutes ces choses, et qu'il entrât ainsi dans la gloire ? - Et commençant par Moïse, et ensuite par tous les prophètes, il leur expliquait dans toutes les Ecritures ce qui avait été dit de lui. 

    Lorsqu'ils furent proches du bourg où ils allaient, il fit semblant d'aller plus loin. - Mais ils le forcèrent de s'arrêter en lui disant : Demeurez avec nous, parce qu'il est tard, et que le jour est déjà sur son déclin ; et il entra avec eux. - Etant avec eux à table, il prit le pain, et le bénit, et l'ayant rompu, il le leur donna. - En même temps leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent ; mais il disparut de devant leurs yeux. 

    Alors ils se dirent l'un à l'autre : N'est-il pas vrai que notre coeur était tout brûlant dans nous, lorsqu'il nous parlait en chemin, et qu'il nous expliquait les Ecritures ? - Et se levant à l'heure même, ils retournèrent à Jérusalem, et trouvèrent que les onze apôtres et ceux qui demeuraient avec eux étaient assemblés et disaient : Le Seigneur est vraiment ressuscité, et il estapparu à Simon. - Alors ils racontèrent aussi eux-mêmes ce qui leur était arrivé en chemin, et comment ils l'avaient reconnu dans la fraction du pain. 

    Pendant qu'ils s'entretenaient ainsi, Jésus se présenta au milieu d'eux, et leur dit : La paix soit avec vous ; c'est moi, n'ayez pas peur. - Mais dans le trouble et la frayeur dont ils étaient saisis, ils s'imaginèrent voir un Esprit. 

    Et Jésus leur dit : Pourquoi vous troublez-vous ; et pourquoi s'élève-t-il tant de pensées dans vos coeurs ? - Regardez mes mains et mes pieds, et reconnaissez que c'est moi-même ; touchez-moi, et reconnaissez qu'un Esprit n'a ni chair ni os, comme vous voyez que j'en ai. - Après avoir dit cela, il leur montra ses mains et ses pieds. 

    Mais comme ils ne croyaient point encore, tant ils étaient transportés de joie et d'admiration, il leur dit : Avez-vous ici quelque chose à manger ? Ils lui présentèrent un morceau de poisson rôti et un rayon de miel. - Il en mangea devant eux, et prenant les restes, il les leur donna, et leur dit : Voilà ce que je vous disais étant encore avec vous : qu'il était nécessaire que tout ce qui a été écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les Psaumes, fût accompli. 
    En même temps il leur ouvrit l'esprit, afin qu'ils entendissent les Ecritures ; - et il leur dit : C'est ainsi qu'il est écrit, et c'est ainsi qu'il fallait que le Christ souffrît, et qu'il ressuscitât d'entre les morts le troisième jour ; - et qu'on prêchât en son nom la pénitence et la rémission des péchés dans toutes les nations, commençant par Jérusalem. - Or, vous êtes témoins de ces choses. - Et je vais vous envoyer le don de mon Père, qui vous a été promis ; mais cependant demeurez dans la ville jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la force d'en haut. (Saint Luc, ch. XXIV, v. de 13 à 49). 

    58.- Or, Thomas, l'un des douze apôtres, appelé Didyme, n'était pas avec eux lorsque Jésus vint. - Les autres disciples lui dirent donc : Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit : Si je ne vois dans ses mains la marque des clous qui les ont percées, et si je ne mets mon doigt dans le trou des clous, et ma main dans le trou de son côté, je ne le croirai point. 

    Huit jours après, les disciples étant encore dans le même lieu, et Thomas avec eux, Jésus vint, les portes étant fermées, et il se tint au milieu d'eux, et leur dit : La paix soit avec vous. 

    Il dit ensuite à Thomas : Portez ici votre doigt, et considérez mes mains ; approchez aussi votre main, et mettez-la dans mon côté ; et ne soyez point incrédule, mais fidèle. - Thomas lui répondit et lui dit : Mon Seigneur et mon Dieu ! - Jésus lui dit : Vous avez cru, Thomas, parce que vous avez vu ; heureux ceux qui ont cru sans avoir vu (Saint Jean, ch. XX, v. de 20 à 29).

    59.- Jésus se fit voir encore depuis à ses disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et il s'y fit voir de cette sorte : 
    Simon-Pierre et Thomas appelé Didyme, Nathanaël, qui était de Cana en Galilée, les fils de Zébédée et deux autres de ses disciples étaient ensemble. - Simon-Pierre leur dit : Je vais pêcher. Ils lui dirent : Nous allons aussi avec vous. Ils s'en allèrent donc, et entrèrent dans une barque ; mais cette nuit-là, ils ne prirent rien. 

    Le matin était venu, Jésus parut sur le rivage, sans que ces disciples connussent que c'était Jésus. - Jésus leur dit donc : Enfants, n'avez-vous rien à manger ? Ils lui répondirent : Non. - Il leur dit : Jetez le filet au côté droit de la barque, et vous en trouverez. Ils le jetèrent aussitôt, et ils ne pouvaient plus le retirer, tant il était chargé de poissons. 

    Alors le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : C'est le Seigneur. Et Simon-Pierre ayant appris que c'était le Seigneur, mit son habit (car il était nu), et il se jeta dans la mer. - Les autres disciples vinrent avec la barque ; et comme ils n'étaient loin de la mer que d'environ deux cents coudées, ils y tirèrent le filet plein de poissons. (Saint Jean, ch. XXI, v. de 1 à 8). 

    60.- Après cela, il les mena dehors, vers Béthanie ; et ayant levé les mains, il les bénit ; - et en les bénissant, il se sépara d'eux et fut enlevé au ciel. 
    Pour eux, après l'avoir adoré, ils s'en retournèrent à Jérusalem, remplis de joie ; - et ils étaient sans cesse dans le temple, louant et bénissant Dieu. Amen. (Saint Luc, ch. XXIV, v. de 50 à 53). 

    61.- Les apparitions de Jésus après sa mort sont rapportées par tous les évangélistes avec des détails circonstanciés qui ne permettent pas de douter de la réalité du fait. Elles s'expliquent, d'ailleurs, parfaitement par les lois fluidiques et les propriétés du périsprit, et ne présentent rien d'anomal avec les phénomènes du même genre dont l'histoire ancienne et contemporaine offre de nombreux exemples, sans en excepter la tangibilité. Si l'on observe les circonstances qui ont accompagné ses diverses apparitions, on reconnaît en lui, à ces moments, tous les caractères d'un être fluidique. Il paraît inopinément et disparaît de même : il est vu par les uns et non par les autres sous des apparences qui ne le font pas reconnaître même de ses disciples ; il se montre dans des endroits clos où un corps charnel n'aurait pu pénétrer ; son langage même n'a pas la verve de celui d'un être corporel ; il a le ton bref et sentencieux particulier aux Esprits qui se manifestent de cette manière ; toutes ses allures, en un mot, ont quelque chose qui n'est pas du monde terrestre. Sa vue cause à la fois de la surprise et de la crainte ; ses disciples, en le voyant, ne lui parlent pas avec la même liberté ; ils sentent que ce n'est plus l'homme. 

    Jésus s'est donc montré avec son corps périsprital, ce qui explique qu'il n'a été vu que par ceux à qui il a voulu se faire voir ; s'il avait eu son corps charnel, il aurait été vu par le premier venu, comme de son vivant. Ses disciples ignorant la cause première du phénomène des apparitions, ne se rendaient pas compte de ces particularités qu'ils ne remarquaient probablement pas ; ils voyaient Jésus et le touchaient, pour eux ce devait être son corps ressuscité 


    [ltr](Chap. XIV, n° 14,[/ltr]



    [ltr]et de 35 à 38)[/ltr]

     . 
    62.- Alors que l'incrédulité rejette tous les faits accomplis par Jésus, ayant une apparence surnaturelle, et les considère, sans exception, comme légendaires, le Spiritisme donne de la plupart de ces faits une explication naturelle ; il en prouve la possibilité, non seulement par la théorie des lois fluidiques, mais par leur identité avec les faits analogues produits par une foule de personnes dans les conditions les plus vulgaires. Puisque ces faits sont en quelque sorte dans le domaine public, ils ne prouvent rien, en principe, touchant la nature exceptionnelle de Jésus


    [ltr][8][/ltr]

     . 
    63.- Le plus grand des miracles que Jésus a faits, celui qui atteste véritablement sa supériorité, c'est la révolution que ses enseignements ont opérée dans le monde, malgré l'exiguïté de ses moyens d'action. 

    En effet, Jésus, obscur, pauvre, né dans la condition la plus humble, chez un petit peuple presque ignoré et sans prépondérance politique, artistique ou littéraire, ne prêche que trois ans ; durant ce court espace de temps, il est méconnu et persécuté par ses concitoyens, calomnié, traité d'imposteur ; il est obligé de fuir pour ne pas être lapidé ; il est trahi par un de ses apôtres, renié par un autre, abandonné par tous au moment où il tombe entre les mains de ses ennemis. Il ne faisait que le bien, et cela ne le mettait pas à l'abri de la malveillance, qui tournait contre lui les services mêmes qu'il rendait. Condamné au supplice réservé aux criminels, il meurt ignoré du monde, car l'histoire contemporaine se tait sur son compte


    [ltr][9][/ltr]

     . Il n'a rien écrit, et cependant, aidé de quelques hommes obscurs comme lui, sa parole a suffi pour régénérer le monde ; sa doctrine a tué le paganisme tout-puissant, et elle est devenue le flambeau de la civilisation. Il avait donc contre lui tout ce qui peut faire échouer les hommes, c'est pourquoi nous disons que le triomphe de sa doctrine est le plus grand de ses miracles, en même temps qu'elle prouve sa mission divine. Si, au lieu de principes sociaux et régénérateurs, fondés sur l'avenir spirituel de l'homme, il n'avait eu à offrir à la postérité que quelques faits merveilleux, à peine le connaîtrait-on peut-être de nom aujourd'hui.

    DISPARITION DU CORPS DE JESUS

    61.- La disparition du corps de Jésus après sa mort a été l'objet de nombreux commentaires ; elle est attestée par les quatre évangélistes, sur le récit des femmes qui se sont présentées au sépulcre le troisième jour, et ne l'y ont pas trouvé. Les uns ont vu dans cette disparition un fait miraculeux, d'autres ont supposé un enlèvement clandestin. 

    Selon une autre opinion, Jésus n'aurait point revêtu un corps charnel, mais seulement un corps fluidique ; il n'aurait été, durant toute sa vie, qu'une apparition tangible, en un mot, une sorte d'agénère. Sa naissance, sa mort et tous les actes matériels de sa vie n'auraient été qu'une apparence C'est ainsi, dit-on, que son corps, retourné à l'état fluide, a pu disparaître du sépulcre, et c'est avec ce même corps qu'il se serait montré après sa mort. 
    Sans doute, un pareil fait n'est pas radicalement impossible, d'après ce que l'on sait aujourd'hui sur les propriétés des fluides ; mais il serait au moins tout à fait exceptionnel et en opposition formelle avec le caractère des agénères 


    [ltr](Chap. XIV, n° 36)[/ltr]

     . La question est donc de savoir si une telle hypothèse est admissible, si elle est confirmée ou contredite par les faits. 
    65.- Le séjour de Jésus sur la terre présente deux périodes : celle qui a précédé et celle qui a suivi sa mort. Dans la première, depuis le moment de la conception jusqu'à la naissance, tout se passe, chez la mère, comme dans les conditions ordinaires de la vie


    [ltr][10][/ltr]

     . Depuis sa naissance jusqu'à sa mort, tout, dans ses actes, dans son langage et dans les diverses circonstances de sa vie, présente les caractères non équivoques de la corporéité. Les phénomènes de l'ordre psychique qui se produisent en lui sont accidentels, et n'ont rien d'anomal, puisqu'ils s'expliquent par les propriétés du périsprit, et se rencontrent à différents degrés chez d'autres individus. Après sa mort, au contraire, tout en lui révèle l'être fluidique. La différence entre les deux états est tellement tranchée, qu'il n'est pas possible de les assimiler. 

    Le corps charnel a les propriétés inhérentes à la matière proprement dite et qui diffèrent essentiellement de celles des fluides éthérés ; la désorganisation s'y opère par la rupture de la cohésion moléculaire. Un instrument tranchant, pénétrant dans le corps matériel, en divise les tissus ; si les organes essentiels à la vie sont attaqués, leur fonctionnement s'arrête, et la mort s'ensuit, c'est-à-dire la mort du corps. Cette cohésion n'existant pas dans les corps fluidiques, la vie ne repose pas sur le jeu d'organes spéciaux, et il ne peut s'y produire des désordres analogues ; un instrument tranchant, ou tout autre, y pénètre comme dans une vapeur, sans y occasionner aucune lésion. Voilà pourquoi ces sortes de corps ne peuvent pas mourir, et pourquoi les êtres fluidiques désignés sous le nom d'agénères ne peuvent être tués. 

    Après le supplice de Jésus, son corps resta là, inerte et sans vie ; il fut enseveli comme les corps ordinaires, et chacun put le voir et le toucher. Après sa résurrection, lorsqu'il veut quitter la terre, il ne meurt pas ; son corps s'élève, s'évanouit et disparaît, sans laisser aucune trace, preuve évidente que ce corps était d'une autre nature que celui qui périt sur la croix ; d'où il faut conclure que si Jésus a pu mourir, c'est qu'il avait un corps charnel. 

    Par suite de ses propriétés matérielles, le corps charnel est le siège des sensations et des douleurs physiques qui se répercutent dans le centre sensitif ou Esprit. Ce n'est pas le corps qui souffre, c'est l'Esprit qui reçoit le contre-coup des lésions ou altérations des tissus organiques. Dans un corps privé de l'Esprit, la sensation est absolument nulle ; par la même raison, l'Esprit, qui n'a point de corps matériel, ne peut éprouver les souffrances qui sont le résultat de l'altération de la matière, d'où il faut également conclure que si Jésus a souffert matériellement, comme on n'en saurait douter, c'est qu'il avait un corps matériel d'une nature semblable à ceux de tout le monde. 

    66.- Aux faits matériels viennent s'ajouter des considérations morales toutes puissantes. 
    Si Jésus avait été, durant sa vie, dans les conditions des êtres fluidiques, il n'aurait éprouvé ni la douleur, ni aucun des besoins du corps ; supposer qu'il en a été ainsi, c'est lui ôter tout le mérite de la vie de privations et de souffrances qu'il avait choisie comme exemple de résignation. Si tout en lui n'était qu'apparence, tous les actes de sa vie, l'annonce réitérée de sa mort, la scène douloureuse du jardin des Oliviers, sa prière à Dieu d'écarter le calice de ses lèvres, sa passion, son agonie, tout, jusqu'à son dernier cri au moment de rendre l'Esprit, n'aurait été qu'un vain simulacre pour donner le change sur sa nature et faire croire au sacrifice illusoire de sa vie, une comédie indigne d'un simple honnête homme, à plus forte raison d'un être aussi supérieur ; en un mot, il aurait abusé de la bonne foi de ses contemporains et de la postérité. Telles sont les conséquences logiques de ce système, conséquences qui ne sont pas admissibles, car c'est l'abaisser moralement, au lieu de l'élever. 

    Jésus a donc eu, comme tout le monde, un corps charnel et un corps fluidique, ce qu'attestent les phénomènes matériels et les phénomènes psychiques qui ont signalé sa vie. 

    67.- Cette idée sur la nature du corps de Jésus n'est pas nouvelle. Au quatrième siècle, Apollinaire, de Laodicée, chef de la secte des Apollinaristes, prétendait que Jésus n'avait point pris un corps comme le nôtre, mais un corps impassible qui était descendu du ciel dans le sein de la sainte Vierge, et n'était pas né d'elle ; qu'ainsi Jésus n'était né, n'avait souffert et n'était mort qu'en apparence. Les apollinaristes furent anathématisés au concile d'Alexandrie en 360, dans celui de Rome en 374, et dans celui de Constantinople en 381. 

    Les Docètes (du grec dokein, paraître), secte nombreuse des Gnostiques, qui subsista pendant les trois premiers siècles, avaient la même croyance.
     



    [ltr][1][/ltr]

     Tous les théologiens sont loin de professer des opinions aussi absolues sur la doctrine démoniaque. Voici celle d'un ecclésiastique dont le clergé ne saurait contester la valeur. On trouve le passage suivant dans les Conférences sur la religion, par Mgr Freyssinous, évêque d'Hermopolis, tome II, page 341 ; Paris, 1825 : « Si Jésus avait opéré ses miracles par la vertu du démon, le démon aurait donc travaillé à détruire son empire, et il aurait employé sa puissance contre lui-même. Certes, un démon qui chercherait à détruire le règne du vice pour établir celui de la vertu, serait un étrange démon. Voilà pourquoi Jésus, pour repousser l'absurde accusation des Juifs, leur disait : « Si j'opère des prodiges au nom du démon, le démon est donc divisé avec lui-même, il cherche donc à se détruire ! » réponse qui ne souffre pas de réplique. » C'est précisément l'argument qu'opposent les Spirites à ceux qui attribuent au démon les bons conseils qu'ils reçoivent des Esprits. Le démon agirait comme un voleur de profession qui rendrait tout ce qu'il a volé, et engagerait les autres voleurs à devenir d'honnêtes gens.


    [ltr][2][/ltr]

    Une preuve de cette coutume se trouve dans les Actes des apôtres, ch. V, v. 5 et suivants : « Ananie, ayant entendu ces paroles, tomba et rendit l'Esprit ; et tous ceux qui en entendirent parler furent saisis d'une grande crainte. - Aussitôt, quelques jeunes gens vinrent prendre son corps, et, l'ayant emporté, ils l'enterrèrent. - Environ trois heures après, sa femme (Saphire), qui ne savait pas ce qui était arrivé, entra. - Et Pierre lui dit..., etc. - Au même moment elle tomba à ses pieds et rendit l'Esprit. Ces jeunes hommes étant entrés la trouvèrent morte ; et, l'emportant, ils l'enterrèrent auprès de son mari. »


    [ltr][3][/ltr]

     Le fait suivant prouve que la décomposition précède quelquefois la mort. Dans le couvent du Bon-Pasteur, fondé à Toulon par l'abbé Marin, aumônier des bagnes, pour les filles repentantes, se trouvait une jeune femme qui avait enduré les plus terribles souffrances avec le calme et l'impassibilité d'une victime expiatoire. Au milieu des douleurs, elle semblait sourire à une céleste vision ; comme sainte Thérèse, elle demandait à souffrir encore, sa chair s'en allait en lambeaux, la gangrène gagnait ses membres ; par une sage prévoyance, les médecins avaient recommandé de faire l'inhumation du corps immédiatement après le décès. Chose étrange ! à peine eut-elle rendu le dernier soupir, que tout travail de décomposition s'arrêta ; les exhalaisons cadavéreuses cessèrent ; pendant trente-six heures elle resta exposée aux prières et à la vénération de la communauté.


    [ltr][4][/ltr]

     Le lac de Génésareth ou de Tibériade.


    [ltr][5][/ltr]

     Le mont Thabor ou Tabor, au S. O. du lac de Tabarich, à 11 km S. E. de Nazareth ; environ 1.000 mètres de haut.


    [ltr][6][/ltr]

    L'explication suivante est tirée textuellement d'une instruction donnée à ce sujet par un Esprit.


    [ltr][7][/ltr]

     Il y a constamment à la surface du soleil des taches fixes, qui suivent son mouvement de rotation et ont servi à en déterminer la durée. Mais ces taches augmentent parfois en nombre, en étendue et en intensité, et c'est alors que se produit une diminution dans la lumière et dans la chaleur. Cette augmentation dans le nombre des taches paraît coïncider avec certains phénomènes astronomiques et la position relative de quelques planètes, ce qui en amène le retour périodique. La durée de cet obscurcissement est très variable ; parfois elle n'est que de deux ou trois heures, mais, en 535, il y en eut un qui dura quatorze mois.


    [ltr][8][/ltr]

     Les nombreux faits contemporains de guérisons, apparitions, possessions, double vue et autres, qui sont relatés dans la Revue spirite, et rappelés dans les notes ci-dessus, offrent, jusque dans les circonstances de détail, une analogie si frappante avec ceux que rapporte l'Evangile, que la similitude des effets et des causes demeure évidente. On se demande donc pourquoi le même fait aurait une cause naturelle aujourd'hui, et surnaturelle jadis ; diabolique chez quelques-uns et divine chez d'autres. S'il eût été possible de les mettre ici en regard les uns des autres, la comparaison aurait été plus facile ; mais leur nombre et les développements que la plupart nécessitent ne l'ont pas permis.


    [ltr][9][/ltr]

     L'historien juif Josèphe est le seul qui en parle, et il en dit très peu de chose.


    [ltr][10][/ltr]

     Nous ne parlons pas du mystère de l'incarnation, dont nous n'avons pas à nous occuper ici, et qui sera examiné ultérieurement. 
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    Message  Arlitto Jeu 8 Avr 2021 - 7:46

    Prédictions de l'Evangile

    NUL N'EST PROPHETE EN SON PAYS

    1.- Et étant venu en son pays, il les instruisait dans leurs synagogues, de sorte qu'étant saisis d'étonnement, ils disaient : D'où sont venus à celui-ci cette sagesse et ces miracles ? - N'est-ce pas le fils de ce charpentier ? Sa mère ne s'appelle-t-elle pas Marie, et ses frères Jacques, Joseph, Simon et Jude ? Et ses soeurs ne sont-elles pas toutes parmi nous ? Et ainsi ils prenaient de lui un sujet de scandale. Mais Jésus leur dit : Un prophète n'est sans honneur que dans son pays et dans sa maison. - Et il ne fit pas là beaucoup de miracles, à cause de leur incrédulité (Saint Matthieu, ch. XIII, v. de 54 à 58). 

    2.- Jésus énonçait là une vérité passée en proverbe, qui est de tous les temps, et à laquelle on pourrait donner plus d'extension en disant que nul n'est prophète de son vivant

    Dans le langage usuel, cette maxime s'entend du crédit dont un homme jouit parmi les siens et ceux au milieu desquels il vit, de la confiance qu'il leur inspire par la supériorité du savoir et de l'intelligence. Si elle souffre des exceptions, elles sont rares, et, dans tous les cas, elles ne sont jamais absolues ; le principe de cette vérité est une conséquence naturelle de la faiblesse humaine, et peut s'expliquer ainsi : 

    L'habitude de se voir depuis l'enfance, dans les circonstances vulgaires de la vie, établit entre les hommes une sorte d'égalité matérielle qui fait que, souvent, on se refuse à reconnaître une supériorité morale en celui dont on a été le compagnon ou le commensal, qui est sorti du même milieu et dont on a vu les premières faiblesses ; l'orgueil souffre de l'ascendant qu'il est obligé de subir. Quiconque au-dessus du niveau commun est toujours en butte à la jalousie et à l'envie ; ceux qui se sentent incapables d'atteindre à sa hauteur s'efforcent de le rabaisser par le dénigrement, la médisance et la calomnie ; ils crient d'autant plus fort qu'ils se voient plus petits, croyant se grandir et l'éclipser par le bruit qu'ils font. Telle a été et telle sera l'histoire de l'humanité, tant que les hommes n'auront pas compris leur nature spirituelle et n'auront pas élargi leur horizon moral ; aussi ce préjugé est-il le propre des esprits étroits et vulgaires, qui rapportent tout à leur personnalité. 

    D'un autre côté, on se fait généralement des hommes, que l'on ne connaît que par leur esprit, un idéal qui grandit avec l'éloignement des temps et des lieux. On les dépouille presque de l'humanité ; il semble qu'ils ne doivent ni parler ni sentir comme tout le monde ; que leur langage et leurs pensées doivent être constamment au diapason de la sublimité, sans songer que l'esprit ne saurait être incessamment tendu, et dans un état perpétuel de surexcitation. Dans le contact journalier de la vie privée, on voit trop l'homme matériel, que rien ne distingue du vulgaire. L'homme corporel, qui frappe les sens, efface presque l'homme spirituel, qui ne frappe que l'esprit ; de loin, on ne voit que les éclairs du génie ; de près, on voit les repos de l'esprit. 
    Après la mort, la comparaison n'existant plus, l'homme spirituel reste seul, et il paraît d'autant plus grand, que le souvenir de l'homme corporel est plus éloigné. Voilà pourquoi les hommes qui ont marqué leur passage sur la terre par des oeuvres d'une valeur réelle, sont plus appréciés après leur mort que de leur vivant. Ils sont jugés avec plus d'impartialité, parce que les envieux et les jaloux ayant disparu, les antagonismes personnels n'existent plus. La postérité est un juge désintéressé qui apprécie l'oeuvre de l'esprit, l'accepte sans enthousiasme aveugle si elle est bonne, la rejette sans haine si elle est mauvaise, abstraction faite de l'individualité qui l'a produite. 

    Jésus pouvait d'autant moins échapper aux conséquences de ce principe, inhérent à la nature humaine, qu'il vivait dans un milieu peu éclairé, et parmi des hommes, tout entiers à la vie matérielle. Ses compatriotes ne voyaient en lui que le fils du charpentier, le frère d'hommes aussi ignorants qu'eux, et ils se demandaient ce qui pouvait le rendre supérieur à eux et lui donner le droit de les censurer ; aussi, en voyant que sa parole avait moins de crédit sur les siens, qui le méprisaient, que sur les étrangers, il alla prêcher parmi ceux qui l'écoutaient, au milieu desquels il trouvait de la sympathie. 
    On peut juger de quels sentiments ses proches étaient animés envers lui par ce fait, que ses propres frères, accompagnés de sa mère, vinrent dans une assemblée où il se trouvait, pour se saisir de lui, disant qu'il avait perdu l'esprit. (Saint Marc, ch. III, v. 20, 21, et de 31 à 35. - Evangile selon le Spiritisme, ch. XIV.) 

    Ainsi, d'un autre côté, les prêtres et les pharisiens accusaient Jésus d'agir par le démon ; de l'autre, il était taxé de folie par ses plus proches parents. N'est-ce pas ainsi qu'on en use de nos jours à l'égard des spirites, et ceux-ci doivent-ils se plaindre de n'être pas mieux traités par leurs concitoyens que ne le fût Jésus ? Ce qui n'avait rien d'étonnant il y a deux mille ans, chez un peuple ignorant, est plus étrange au dix-neuvième siècle chez les nations civilisées.

    MORT ET PASSION DE JESUS

    3.- (Après la guérison du lunatique). - Tous furent étonnés de la grande puissance de Dieu. Et lorsque tout le monde était dans l'admiration de ce que faisait Jésus, il dit à ses disciples : Mettez bien dans votre coeur ce que je vais vous dire. Le fils de l'homme doit être livré entre les mains des hommes. - Mais ils n'entendaient point ce langage ; il leur était tellement caché, qu'ils n'y comprenaient rien, et ils appréhendaient même de l'interroger à ce sujet (Saint Luc, ch. IX, v. 44, 45). 
    4.- Dès lors, Jésus commença à découvrir à ses disciples qu'il fallait qu'il allât à Jérusalem ; qu'il y souffrit beaucoup de la part des sénateurs, des scribes et des princes des prêtres ; qu'il fût mis à mort, et qu'il ressuscitât le troisième jour (Saint Matthieu, ch. XVI, v. 21). 

    5.- Lorsqu'ils étaient en Galilée, Jésus leur dit : Le Fils de l'homme doit être livré entre les mains des hommes ; - et ils le feront mourir, et il ressuscitera le troisième jour : ce qui les affligea extrêmement (Saint Matthieu, XVI, v. 21, 22). 

    6.- Or Jésus, s'en allant à Jérusalem, il prit à part ses douze disciples, et leur dit : Nous allons à Jérusalem, et le Fils de l'homme sera livré aux princes des prêtres et aux scribes, qui le condamneront à mort, - et le livreront aux gentils, afin qu'ils le traitent avec moquerie, et qu'ils le fouettent et le crucifient ; et il ressuscitera le troisième jour (Saint Matthieu, ch. XX, v. 17, 18, 19). 

    7.- Ensuite Jésus, prenant à part les douze apôtres, leur dit : Voici, nous allons à Jérusalem, et tout ce qui a été écrit par les prophètes touchant le Fils de l'homme va être accompli ; - Car il sera livré aux gentils ; on se moquera de lui, on le fouettera, on lui crachera au visage. - Et après qu'on l'aura fouetté on le fera mourir, et il ressuscitera le troisième jour. 

    Mais ils ne comprirent rien à tout cela : ce langage leur était caché, et ils n'entendaient point ce qu'il leur disait (Saint Luc, ch. XVIII, v. 31 à 34). 
    8.- Jésus, ayant achevé tous ces discours, dit à ses disciples : Vous savez que la Pâque se fera dans deux jours, et que le Fils de l'homme sera livré pour être crucifié. 

    Au même temps, les princes des prêtres et les anciens du peuple s'assemblèrent dans la cour du grand prêtre, appelé Caïphe, - et tinrent conseil ensemble pour trouver moyen de se saisir adroitement de Jésus, et de le faire mourir. - Et ils disaient : Il ne faut pas que ce soit pendant la fête, de peur qu'il ne s'excite quelque tumulte parmi le peuple (Saint Matthieu, ch. XXVI, v. 1 à 5). 

    9.- Le même jour, quelques-uns des pharisiens vinrent lui dire : Allez-vous-en, sortez de ce lieu, car Hérode veut vous faire mourir. - Il leur répondit : Allez dire à ce renard : J'ai encore à chasser les démons, et à rendre la santé aux malades aujourd'hui et demain, et le troisième jour je serai consommé par ma mort (Saint Luc, ch. XIII, v. 31, 32).

    PERSECUTION DES APOTRES

    10.- Donnez-vous garde des hommes, car ils vous feront comparaître dans leurs assemblées, et ils vous feront fouetter dans leurs synagogues ; et vous serez présentés, à cause de moi, aux gouvernements et aux rois, pour leur servir de témoignage, aussi bien qu'aux nations (Saint Matthieu, ch. X, v. 17, 18). 
    11.- Ils vous chasseront des synagogues ; et le temps vient où quiconque vous fera mourir croira faire une chose agréable à Dieu. - Ils vous traiteront de la sorte, parce qu'ils ne connaissent ni mon Père ni moi. - Or, je vous dis ces choses afin que lorsque le temps sera venu, vous vous souveniez que je vous les ai dites (Saint Jean, ch. XVI, v. 1 à 4). 

    12.- Vous serez trahis et livrés aux magistrats par vos pères et vos mères, par vos frères, par vos parents, par vos amis, et l'on fera mourir plusieurs d'entre vous ; - et vous serez haïs de tout le monde, à cause de mon nom. - Cependant, il ne se perdra pas un cheveu de votre tête. - C'est par votre patience que vous posséderez vos âmes (Saint Luc, ch. XXI, v. 16 à 19). 

    13.- (Martyre de Saint Pierre). En vérité, en vérité, je vous le dis, lorsque vous étiez plus jeune, vous vous ceigniez vous-même et vous alliez où vous vouliez ; mais lorsque vous serez vieux, vous étendrez vos mains, et un autre vous ceindra et vous mènera où vous ne voudriez pas. - Or, il disait cela pour marquer par quelle mort il devait glorifier Dieu (Saint Jean, ch. XXI, v. 18, 19).

    VILLES IMPENITENTES

    14.- Alors il commença à faire des reproches aux villes dans lesquelles il avait fait beaucoup de miracles, de ce qu'elles n'avaient point fait pénitence. 
    Malheur à toi, Corozaïn, malheur à toi Bethsaïde, parce que, si les miracles qui ont été faits au milieu de vous avaient été faits dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps qu'elles auraient fait pénitence dans le sac et dans la cendre. - C'est pourquoi je vous déclare qu'au jour du jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins rigoureusement que vous. 

    Et toi, Capharnaüm, t'élèveras-tu toujours jusqu'au ciel ? Tu seras abaissée jusqu'au fond de l'enfer, parce que, si les miracles qui ont été faits au milieu de toi avaient été faits dans Sodome, elle subsisterait peut-être encore aujourd'hui. - C'est pourquoi je te déclare qu'au jour du jugement, le pays de Sodome sera traité moins rigoureusement que toi (Saint Matth., ch. XI, v. de 20 à 24).

    RUINE DU TEMPLE ET DE JERUSALEM

    15.- Lorsque Jésus sortit du Temple pour s'en aller, ses disciples s'approchèrent de lui pour lui faire remarquer la structure et la grandeur de cet édifice. - Mais il leur dit : Voyez-vous tous ces bâtiments ? Je vous le dis, en vérité, ils seront tellement détruits, qu'il n'y demeurera pas pierre sur pierre (Saint Matth., ch. XXIV, v. 1, 2). 

    16.- Etant ensuite arrivé proche de Jérusalem, et regardant la ville il pleura sur elle en disant : - Ah ! si tu reconnaissais au moins en ce jour, qui t'est encore donné, ce qui peut te procurer la paix ! Mais maintenant tout cela est caché à tes yeux. - Aussi viendra-t-il un temps, malheureux pour toi, où tes ennemis t'environneront de tranchées, où ils t'enfermeront et te serreront de toutes parts ; - ils te renverseront par terre, toi et tes enfants qui sont au milieu de toi, et ils ne te laisseront pas pierre sur pierre, parce que tu n'as pas connu le temps auquel Dieu t'a visitée (Saint Luc, ch. XIX, v. de 41 à 44). 
    17.- Cependant il faut que je continue à marcher aujourd'hui et demain, et le jour d'après, car il ne faut pas qu'un prophète souffre la mort ailleurs que dans Jérusalem. 

    Jérusalem, Jérusalem qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui sont envoyés vers toi, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses petits sous ses ailes, et tu ne l'as pas voulu. - Le temps s'approche où votre maison demeurera déserte. Or, je vous dis, en vérité, que vous ne me verrez plus désormais, jusqu'à ce que vous disiez : Bénit soit celui qui vient au nom du Seigneur (Saint Luc, ch. XIII, v. 33, 34, 35). 
    18.- Lorsque vous verrez une armée environner Jérusalem, sachez que sa désolation est proche. - Alors, que ceux qui sont dans la Judée s'enfuient sur les montagnes ; que ceux qui seront dans le pays d'alentour n'y entrent point. - Car ce seront alors les jours de la vengeance ; afin que tout ce qui est dans l'Ecriture soit accompli. - Malheur à celles qui seront grosses ou nourrices en ces jours-là, car ce pays sera accablé de maux, et la colère du ciel tombera sur ce peuple. - Ils passeront par le fil de l'épée ; ils seront emmenés captifs dans toutes les nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par les gentils, jusqu'à ce que le temps des nations soit accompli (Saint Luc, ch. XXI, v. de 20 à 24). 

    19.- (Jésus marchant au supplice). Or, il était suivi d'une grande multitude de peuple et de femmes qui se frappaient la poitrine et qui pleuraient. - Mais Jésus, se retournant, leur dit : Filles de Jérusalem, ne pleurez point sur moi, mais pleurez sur vous-mêmes, et sur vos enfants ; - car il viendra un temps auquel on dira : Heureuses les stériles et les entrailles qui n'ont point porté d'enfants et les mamelles qui n'ont point nourri. - Ils commenceront alors à dire aux montagnes : Tombez sur nous ! et aux collines : Couvrez-nous ! - Car s'ils traitent de la sorte le bois vert, comment le bois sec sera-t-il traité ? (Saint Luc, ch. XXIII, v. de 27 à 31). 

    20.- La faculté de pressentir les choses futures est un des attributs de l'âme, et s'explique par la théorie de la prescience. Jésus la possédait, comme toutes les autres, à un degré éminent. Il a donc pu prévoir les événements qui suivraient sa mort, sans qu'il y ait dans ce fait rien de surnaturel, puisqu'on le voit se reproduire sous nos yeux dans les conditions les plus vulgaires. Il n'est pas rare que des individus annoncent avec précision l'instant de leur mort : c'est que leur âme, à l'état de dégagement, est comme l'homme de la montagne 




    [ltr](Chap. XVI, n° l)[/ltr]

     ; elle embrasse la route à parcourir et en voit le terme. 
    21.- Il devait d'autant mieux en être ainsi de Jésus, qu'ayant conscience de la mission qu'il venait remplir, il savait que la mort par le supplice en était la conséquence nécessaire. La vue spirituelle, qui était permanente chez lui, ainsi que la pénétration de la pensée, devait lui en montrer les circonstances et l'époque fatale. Par la même raison, il pouvait prévoir la ruine du Temple, celle de Jérusalem, les malheurs qui allaient frapper ses habitants, et la dispersion des Juifs.

    MALEDICTION AUX PHARISIENS

    22.- (Jean-Baptiste.) Voyant plusieurs des pharisiens et des saducéens qui venaient à son baptême, il leur dit : Race de vipères, qui vous a appris à fuir la colère qui doit tomber sur vous ? - Faites donc de dignes fruits de pénitence ; et ne pensez pas dire en vous mêmes : Nous avons Abraham pour père ; car je vous déclare que Dieu peut faire naître de ces pierres mêmes des enfants à Abraham ; - Car la cognée est déjà mise à la racine des arbres ; tout arbre, donc, qui ne produit point de bons fruits sera coupé et jeté au feu (Saint Matth., ch. III, v. 7 à 10). 

    23.- Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux ; car vous n'y entrerez point vous-mêmes, et vous vous opposez encore à ceux qui désirent y rentrer ! 

    Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que, sous prétexte de vos longues prières, vous dévorez les maisons des veuves ; c'est pour cela que vous recevrez un jugement plus rigoureux ! 

    Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous courrez la mer et la terre pour faire un prosélyte, et qu'après qu'il l'est devenu, vous le rendez digne de l'enfer deux foix plus que vous ! 

    Malheur à vous, conducteurs aveugles qui dites : Si un homme jure par le temple, ce n'est rien ; mais quiconque jure par l'or du temple est obligé à son serment ! - Insensés et aveugles que vous êtes ! Lequel doit-on plus estimer, ou l'or ou le temple qui sanctifie l'or ? - Et si un homme, dites-vous, jure par l'autel, ce n'est rien ; mais quiconque jure par le don qui est sur l'autel est obligé à son serment. - Aveugles que vous êtes ! Lequel doit-on plus estimer, ou le don, ou l'autel qui sanctifie le don ? - Celui, donc, qui jure par l'autel, jure par l'autel et par tout ce qui est dessus ; - et quiconque jure par le temple, jure par le temple et par celui qui l'habite ; - et celui qui jure par le ciel, jure par le trône de Dieu et par celui qui y est assis. 

    Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui payez la dîme de la menthe, de l'aneth et du cumin, et qui avez abandonné ce qu'il y a de plus important dans la loi, savoir : la justice, la miséricorde et la foi ! C'étaient là les choses qu'il fallait pratiquer, sans néanmoins omettre les autres. - Conducteurs aveugles, qui avez grand soin de passer ce que vous buvez, de peur d'avaler un moucheron, et qui avalez un chameau ! 

    Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, et vous êtes au-dedans pleins de rapines et d'impureté ! - Pharisiens aveugles ! nettoyez premièrement le dedans de la coupe et du plat, afin que le dehors soit net aussi. 

    Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous êtes semblables à des sépulcres blanchis qui, au-dehors, paraissent beaux aux yeux des hommes, mais qui, au-dedans, sont pleins d'ossements de morts et de toutes sortes de pourriture ! - Ainsi, au-dehors, vous paraissez justes, mais, au-dedans, vous êtes pleins d'hypocrisie et d'iniquité. 

    Malheur à vous, scribes et pharisiens, qui bâtissez des tombeaux aux prophètes et ornez les monuments des justes, - et qui dites : Si nous eussions été du temps de nos pères, nous ne nous fussions pas joints à eux pour répandre le sang des prophètes ! - Achevez donc aussi de combler la mesure de vos pères. - Serpents, race de vipères, comment pourrez-vous éviter d'être condamnés à l'enfer ? - C'est pourquoi je vais vous envoyer des prophètes, des sages et des scribes, et vous tuerez les uns, vous crucifierez les autres, vous en fouetterez d'autres dans vos synagogues, et vous les persécuterez de ville en ville ; - afin que tout le sang innocent qui a été répandu sur la terre retombe sur vous, depuis le sang d'Abel le juste jusqu'au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez tué entre le temple et l'autel ! - Je vous dis, en vérité, tout cela viendra fondre sur cette race qui est aujourd'hui (S. Matth., ch. XXIII, v. de 13 à 36).

    MES PAROLES NE PASSERONT POINT

    24.- Alors ses disciples, s'approchant, lui dirent : Savez-vous bien que les pharisiens, ayant entendu ce que vous venez de dire, s'en sont scandalisés ? - Mais il répondit : Toute plante que mon Père céleste n'a point plantée sera arrachée. - Laissez-les ; ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles ; si un aveugle en conduit un autre, ils tombent tous deux dans la fosse (Saint Matth., ch. XV, v. 12, 13, 14). 
    25.- Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point (Saint Matth., ch. XXIV, v. 35). 

    26.- Les paroles de Jésus ne passeront point, parce qu'elles seront vraies dans tous les temps ; son code moral sera éternel, parce qu'il renferme les conditions du bien qui conduit l'homme à sa destinée éternelle. Mais ses paroles sont-elles parvenues jusqu'à nous pures de tout alliage et de fausses interprétations ? Toutes les sectes chrétiennes en ont-elles saisi l'esprit ? Aucune n'en a-t-elle détourné le véritable sens, par suite des préjugés et de l'ignorance des lois de la nature ? Aucune ne s'en est-elle fait un instrument de domination pour servir l'ambition et les intérêts matériels, un marche-pied, non pour s'élever au ciel, mais pour s'élever sur la terre ? Toutes se sont-elles proposées pour règle de conduite la pratique des vertus dont Jésus a fait la condition expresse du salut ? Toutes sont-elles exemptes des reproches qu'il adressait aux pharisiens de son temps ? Toutes enfin, sont-elles, en théorie comme en pratique, l'expression pure de sa doctrine ? 

    La vérité étant une, ne peut se trouver dans des affirmations contraires, et Jésus n'a pu vouloir donner un double sens à ses paroles. Si donc les différentes sectes se contredisent ; si les unes considèrent comme vrai ce que d'autres condamnent comme des hérésies, il est impossible qu'elles soient toutes dans la vérité. Si toutes eussent pris le sens véritable de l'enseignement évangélique, elles se seraient rencontrées sur le même terrain, et il n'y aurait pas eu de sectes. 

    Ce qui ne passera pas, c'est le sens vrai des paroles de Jésus ; ce qui passera, c'est ce que les hommes ont bâti sur le sens faux qu'ils ont donné à ces mêmes paroles. 

    Jésus ayant mission d'apporter aux hommes la pensée de Dieu, sa doctrine pure peut seule être l'expression de cette pensée ; c'est pourquoi il a dit : Toute plante que mon Père céleste n'a point plantée sera arrachée.

    LA PIERRE ANGULAIRE

    27.- N'avez-vous jamais lu cette parole dans les Ecritures : La pierre qui a été rejetée par ceux qui bâtissaient est devenue la principale pierre de l'angle ? C'est ce que le Seigneur a fait, et nos yeux le voient avec admiration. - C'est pourquoi je vous déclare que le royaume de Dieu vous sera ôté, et qu'il sera donné à un peuple qui en produira les fruits. - Celui qui se laissera tomber sur cette pierre s'y brisera, et elle écrasera celui sur qui elle tombera. 

    Les princes des prêtres et les pharisiens, ayant entendu ces paroles de Jésus, connurent que c'était d'eux qu'il parlait ; - et, voulant se saisir de lui, ils appréhendèrent le peuple, parce qu'il le regardait comme un prophète (Saint Matth., ch. XXI, v. de 42 à 46). 

    28.- La parole de Jésus est devenue la pierre angulaire, c'est-à-dire la pierre de consolidation du nouvel édifice de la loi, élevée sur les ruines de l'ancien ; les Juifs, les princes des prêtres et les pharisiens ayant rejeté cette parole, elle les a écrasés, comme elle écrasera ceux qui, depuis, l'ont méconnue, ou qui en ont dénaturé le sens au profit de leur ambition.

    PARABOLE DES VIGNERONS HOMICIDES

    29.- Il y avait un père de famille qui, ayant planté une vigne, l'enferma d'une haie ; et creusant dans la terre, il y bâtit une tour ; puis l'ayant louée à des vignerons, il s'en alla dans un pays éloigné. 

    Or, le temps des fruits étant proche, il envoya ses serviteurs aux vignerons, pour recueillir le fruit de sa vigne. - Mais les vignerons, s'étant saisis de ses serviteurs, battirent l'un, tuèrent l'autre et en lapidèrent un autre. - Il leur envoya encore d'autres serviteurs en plus grand nombre que les premiers, et ils les traitèrent de même. - Enfin il leur envoya son propre fils, disant en lui-même : Ils auront quelque respect pour mon fils. - Mais les vignerons, voyant le fils, dirent entre eux : voici l'héritier ; venez, tuons-le, et nous serons maîtres de son héritage. - Ainsi s'étant saisis de lui, ils le jetèrent hors de la vigne, et le tuèrent. 

    Lors donc que le seigneur de la vigne sera venu, comment traitera-t-il ses vignerons ? - On lui répondit : Il fera périr misérablement ces méchants et louera sa vigne à d'autres vignerons, qui lui en rendront les fruits en leur saison (Saint Matth., ch. XXI, v. de 33 à 41). 

    30.- Le père de famille, c'est Dieu ; la vigne qu'il a plantée, c'est la loi qu'il a établie ; les vignerons auxquels il a loué sa vigne, ce sont les hommes qui doivent enseigner et pratiquer sa loi ; les serviteurs qu'il envoya vers eux, ce sont les prophètes qu'ils ont fait périr ; son fils, qu'il envoie enfin, c'est Jésus, qu'ils ont fait périr de même. Comment donc le Seigneur traitera-t-il ses mandataires prévaricateurs de sa loi ? Il les traitera comme ils ont traité ses envoyés, et en appellera d'autres qui lui rendront meilleur compte de son bien et de la conduite de son troupeau. 

    Ainsi en a-t-il été des scribes, des princes des prêtres et des pharisiens ; ainsi en sera-t-il quand il viendra de nouveau demander compte à chacun de ce qu'il a fait de sa doctrine ; il ôtera l'autorité à qui en aura abusé, car il veut que son champ soit administré selon sa volonté. 

    Après dix-huit siècles l'humanité, arrivée à l'âge viril, est mûre pour comprendre ce que le Christ n'a fait qu'effleurer, parce que, comme il le dit lui-même, il n'aurait pas été compris. Or, à quel résultat ont abouti ceux qui, pendant cette longue période, ont été chargés de son éducation religieuse ? A voir l'indifférence succéder à la foi, et l'incrédulité s'ériger en doctrine. A aucune autre époque, en effet, le scepticisme et l'esprit de négation ne furent plus répandus dans toutes les classes de la société. 

    Mais si quelques-unes des paroles du Christ sont voilées sous l'allégorie, pour tout ce qui concerne la règle de conduite, les rapports d'homme à homme, les principes de morale dont il fait la condition expresse du salut, il est clair, explicite et sans ambiguïté 




    [ltr](Evangile selon le Spiritisme, ch. XV)[/ltr]

     . 
    Qu'a-t-on fait de ses maximes de charité, d'amour et de tolérance ; des recommandations qu'il a faites à ses apôtres de convertir les hommes par la douceur et la persuasion ; de la simplicité, de l'humilité, du désintéressement et de toutes les vertus dont il a donné l'exemple ? En son nom, les hommes se sont jetés l'anathème et la malédiction ; ils se sont égorgés au nom de celui qui a dit : Tous les hommes sont frères. On a fait un Dieu jaloux, cruel, vindicatif et partial de celui qu'il a proclamé infiniment juste, bon et miséricordieux ; on a sacrifié à ce Dieu de paix et de vérité plus de milliers de victimes sur les bûchers, par la torture et les persécutions, que n'en ont jamais sacrifié les païens pour les faux dieux ; on a vendu les prières et les faveurs du ciel au nom de celui qui a chassé les vendeurs du Temple, et qui a dit à ses disciples : Donnez gratuitement ce que vous avez reçu gratuitement. 

    Que dirait le Christ, s'il vivait aujourd'hui parmi nous ? S'il voyait ses représentants ambitionner les honneurs, les richesses, le pouvoir et le faste des princes du monde, tandis que lui, plus roi que les rois de la terre, fit son entrée dans Jérusalem monté sur un âne ? Ne serait-il pas en droit de leur dire : Qu'avez-vous fait de mes enseignements, vous qui encensez le veau d'or, qui faites, dans vos prières, une large part aux riches et une maigre part aux pauvres, alors que je vous ai dit : Les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers dans le royaume des cieux ? Mais s'il n'y est pas charnellement, il y est en Esprit, et, comme le maître de la parabole, il viendra demander compte à ses vignerons du produit de sa vigne, quand le temps de la récolte sera venu.

    UN SEUL TROUPEAU ET UN SEUL PASTEUR

    31.- J'ai encore d'autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie : il faut aussi que je les amène ; elles écouteront ma voix, et il n'y aura qu'un troupeau et un pasteur (Saint Jean, ch. X, v. 16). 

    32.- Par ces paroles, Jésus annonce clairement qu'un jour les hommes se rallieront à une croyance unique ; mais comment cette unification pourrait-elle se faire ? La chose paraît difficile, si l'on considère les différences qui existent entre les religions, l'antagonisme qu'elles entretiennent entre leurs adeptes respectifs, leur obstination à se croire en possession exclusive de la vérité. Toutes veulent bien l'unité, mais toutes se flattent qu'elle se fera à leur profit, et aucune n'entend faire de concession à ses croyances. 

    Cependant, l'unité se fera en religion comme elle tend à se faire socialement, politiquement, commercialement, par l'abaissement des barrières qui séparent les peuples, par l'assimilation des moeurs, des usages, du langage ; les peuples du monde entier fraternisent déjà, comme ceux des provinces d'un même empire ; on pressent cette unité, on la désire. Elle se fera par la force des choses, parce qu'elle deviendra un besoin pour resserrer les liens de fraternité entre les nations ; elle se fera par le développement de la raison humaine qui fera comprendre la puérilité de ces dissidences ; par le progrès des sciences qui démontre chaque jour les erreurs matérielles sur lesquelles elles s'appuient, et détache peu à peu les pierres vermoulues de leurs assises. Si la science démolit, dans les religions, ce qui est l'oeuvre des hommes et le fruit de leur ignorance des lois de la nature, elle ne peut détruire, malgré l'opinion de quelques-uns, ce qui est l'oeuvre de Dieu et l'éternelle vérité ; en déblayant les accessoires, elle prépare les voies de l'unité. 

    Pour arriver à l'unité, les religions devront se rencontrer sur un terrain neutre, cependant commun à toutes ; pour cela, toutes auront à faire des concessions et des sacrifices plus ou moins grands, selon la multiplicité de leurs dogmes particuliers. Mais, en vertu du principe d'immuabilité qu'elles professent toutes, l'initiative des concessions ne saurait venir du camp officiel ; au lieu de prendre leur point de départ d'en haut, elles le prendront d'en bas par l'initiative individuelle. Il s'opère depuis quelque temps un mouvement de décentralisation qui tend à acquérir une force irrésistible. Le principe d'immuabilité, que les religions ont considéré jusqu'ici comme une égide conservatrice, deviendra un élément destructeur, attendu que les cultes s'immobilisant, tandis que la société marche en avant, ils seront débordés, puis absorbés dans le courant des idées de progression. 
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    Message  Arlitto Jeu 8 Avr 2021 - 7:49

    L'immobilité, au lieu d'être une force, devient une cause de faiblesse et de ruine pour qui ne suit pas le mouvement général ; elle rompt l'unité, parce que ceux qui veulent aller en avant se séparent de ceux qui s'obstinent à rester en arrière. 

    Dans l'état actuel de l'opinion et des connaissances, la religion qui devra rallier un jour tous les hommes, sous un même drapeau, sera celle qui satisfera le mieux la raison et les légitimes aspirations du coeur et de l'esprit ; qui ne sera sur aucun point démentie par la science positive ; qui, au lieu de s'immobiliser, suivra l'humanité dans sa marche progressive sans se laisser jamais dépasser ; qui ne sera ni exclusive ni intolérante ; qui sera émancipatrice de l'intelligence en n'admettant que la foi raisonnée ; celle dont le code de morale sera le plus pur, le plus rationnel, le plus en harmonie avec les besoins sociaux, le plus propre enfin à fonder sur la terre le règne du bien, par la pratique de la charité et de la fraternité universelles. 

    Ce qui entretient l'antagonisme entre les religions, c'est l'idée qu'elles ont chacune leur dieu particulier, et leur prétention d'avoir le seul vrai et le plus puissant, qui est en hostilité constante avec les dieux des autres cultes, et occupé à combattre leur influence. Quand elles seront convaincues qu'il n'y a qu'un seul Dieu dans l'univers et que, en définitive, c'est le même qu'elles adorent sous les noms de Jéhovah, Allah ou Deus ; quelles seront d'accord sur les attributs essentiels, elles comprendront qu'un être unique ne peut avoir qu'une seule volonté ; elles se tendront la main comme les serviteurs d'un même Maître et les enfants d'un même Père, et elles auront fait un grand pas vers l'unité.

    AVENEMENT D'ELIE

    33.- Alors, ses disciples lui demandèrent : Pourquoi donc les scribes disent-ils qu'il faut qu'Elie vienne auparavant ? - Mais Jésus leur répondit : Il est vrai qu'Elie doit venir et qu'il rétablira toutes choses. 

    Mais je vous le déclare qu'Elie est déjà venu, et ils ne l'ont point connu, mais ils l'ont traité comme il leur a plu. C'est ainsi qu'ils feront mourir le Fils de l'homme. 

    Alors, ses disciples comprirent que c'était de Jean-Baptiste qu'il leur avait parlé (Saint Matth., ch. XVII, v. de 10 à 13). 

    34.- Elie était déjà revenu dans la personne de Jean-Baptiste. Son nouvel avènement est annoncé d'une manière explicite ; or, comme il ne peut revenir qu'avec un corps nouveau, c'est la consécration formelle du principe de la pluralité des existences 




    [ltr](Evangile selon le Spiritisme, ch. IV, n° 10)[/ltr]



     .

    ANNONCE DU CONSOLATEUR

    35.- Si vous m'aimez, gardez mes commandements, - et je prierai mon Père, il vous enverra un autre Consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous : - l'Esprit de Vérité, que ce monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point ; mais pour vous, vous le connaîtrez, parce qu'il demeurera avec vous, et qu'il sera en vous. - Mais le Consolateur, qui est le Saint-Esprit, que mon Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous fera ressouvenir de tout ce que je vous ai dit (Saint Jean, ch. XIV, v. 15, 16, 17, 26. - Evangile selon le Spiritisme, ch. VI). 

    36.- Cependant je vous dis la vérité : Il vous est utile que je m'en aille ; car si je ne m'en vais point, le Consolateur ne viendra pas à vous ; mais je m'en vais, et je vous l'enverrai, - et, lorsqu'il sera venu, il convaincra le monde touchant le péché, touchant la justice et touchant le jugement : - touchant le péché, parce qu'ils n'ont pas cru en moi ; - touchant la justice, parce que je m'en vais à mon Père et que vous ne me verrez plus ; touchant le jugement, parce que le prince de ce monde est déjà jugé. 

    J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez les porter présentement. 

    Quand cet Esprit de Vérité sera venu, il vous enseignera toute vérité, car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. 

    Il me glorifiera, parce qu'il recevra de ce qui est à moi, et il vous l'annoncera. (Saint Jean, ch. XVI, v. de 7 à 14).

    37.- Cette prédiction est, sans contredit, l'une des plus importantes au point de vue religieux, car elle constate de la manière la moins équivoque que Jésus n'a pas dit tout ce qu'il y avait à dire, parce qu'il n'aurait pas été compris, même de ses apôtres, puisque c'est à eux qu'il s'adresse. S'il leur eût donné des instructions secrètes, ils en auraient fait mention dans l'Evangile. Dès lors qu'il n'a pas tout dit à ses apôtres, leurs successeurs n'ont pu en savoir plus qu'eux ; ils ont donc pu se méprendre sur le sens de ses paroles, donner une fausse interprétation à ses pensées, souvent voilées sous la forme parabolique. Les religions fondées sur l'Evangile ne peuvent donc se dire en possession de toute la vérité, puisqu'il s'est réservé de compléter ultérieurement ses instructions. Leur principe d'immuabilité est un démenti donné aux paroles mêmes de Jésus. 

    Il annonce sous le nom de Consolateur et d'Esprit de Vérité celui qui doit enseigner toutes choses et faire ressouvenir de ce qu'il a dit : donc son enseignement n'était pas complet ; de plus, il prévoit qu'on aura oublié ce qu'il a dit, et qu'on l'aura dénaturé, puisque l'Esprit de Vérité doit en faire ressouvenir, et, de concert avec Elie, rétablir toutes choses, c'est-à-dire selon la véritable pensée de Jésus. 

    38.- Quand ce nouveau révélateur doit-il venir ? Il est bien évident que si, à l'époque où parlait Jésus, les hommes n'étaient pas en état de comprendre les choses qui lui restaient à dire, ce n'est pas en quelques années qu'ils pouvaient acquérir les lumières nécessaires. Pour l'intelligence de certaine partie de l'Evangile, à l'exception des préceptes de morale, il fallait des connaissances que le progrès des sciences pouvait seul donner, et qui devaient être l'oeuvre du temps et de plusieurs générations. Si donc le nouveau Messie fût venu peu de temps après le Christ, il aurait trouvé le terrain tout aussi peu propice, et il n'eût pas fait plus que lui. Or, depuis le Christ jusqu'à nos jours, il ne s'est produit aucune grande révélation qui ait complété l'Evangile, et qui en ait élucidé les parties obscures, indice certain que l'Envoyé n'avait pas encore paru. 

    39.- Quel doit être cet Envoyé ? Jésus disant : « Je prierai mon Père, et il vous enverra un autre Consolateur, » indique clairement que ce n'est pas lui-même, autrement il aurait dit : « Je reviendrai compléter ce que je vous ai enseigné. » Puis il ajoute : Afin qu'il demeure éternellement avec vous, et il sera en vous. Ceci ne saurait s'entendre d'une individualité incarnée qui ne peut demeurer éternellement avec nous, et encore moins être en nous, mais se comprend très bien d'une doctrine qui, en effet, lorqu'on se l'est assimilée, peut être éternellement en nous. Le Consolateur est donc, dans la pensée de Jésus, la personnification d'une doctrine souverainement consolante, dont l'inspirateur doit être l'Esprit de Vérité. 
    40.- Le Spiritisme réalise, comme cela a été démontré




    [ltr](chap. I, n° 30)[/ltr]



     , toutes les conditions du Consolateur promis par Jésus. Ce n'est point une doctrine individuelle, une conception humaine ; personne ne peut s'en dire le créateur. C'est le produit de l'enseignement collectif des Esprits auquel préside l'Esprit de Vérité. Il ne supprime rien de l'Evangile : il le complète et l'élucide ; à l'aide des nouvelles lois qu'il révèle, jointes à celles de la science, il fait comprendre ce qui était inintelligible, admettre la possibilité de ce que l'incrédulité regardait comme inadmissible. Il a eu ses précurseurs et ses prophètes, qui ont pressenti sa venue. Par sa puissance moralisatrice, il prépare le règne du bien sur la terre. 

    La doctrine de Moïse, incomplète, est restée circonscrite dans le peuple juif ; celle de Jésus, plus complète, s'est répandue sur toute la terre par le christianisme, mais n'a pas converti tout le monde ; le Spiritisme, plus complet encore, ayant des racines dans toutes les croyances, convertira l'humanité




    [ltr][1][/ltr]



     . 
    41.- Jésus disant à ses apôtres : « Un autre viendra plus tard, qui vous enseignera ce que je ne puis vous dire maintenant, » proclamait par cela même la nécessité de la réincarnation. Comment ces hommes pouvaient-ils profiter de l'enseignement plus complet qui devait être donné ultérieurement ; comment seraient-ils plus aptes à le comprendre, s'ils ne devaient pas revivre ? Jésus eût dit une inconséquence si les hommes futurs devaient, selon la doctrine vulgaire, être des hommes nouveaux, des âmes sorties du néant à leur naissance. Admettez, au contraire, que les apôtres, et les hommes de leur temps, ont vécu depuis ; qu'ils revivent encore aujourd'hui, la promesse de Jésus se trouve justifiée ; leur intelligence, qui a dû se développer au contact du progrès social, peut porter maintenant ce qu'elle ne pouvait porter alors. Sans la réincarnation, la promesse de Jésus eût été illusoire. 

    42.- Si l'on disait que cette promesse fut réalisée le jour de la Pentecôte par la descente du Saint-Esprit, on répondrait que le Saint-Esprit les a inspirés, qu'il a pu ouvrir leur intelligence, développer en eux les aptitudes médianimiques qui devaient faciliter leur mission, mais qu'il ne leur a rien appris de plus que ce qu'avait enseigné Jésus, car on ne trouve nulle trace d'un enseignement spécial. Le Saint-Esprit n'a donc point réalisé ce que Jésus avait annoncé du Consolateur : autrement les apôtres auraient élucidé, dès leur vivant, tout ce qui est resté obscur dans l'Evangile jusqu'à ce jour, et dont l'interprétation contradictoire a donné lieu aux innombrables sectes qui ont divisé le christianisme dès les premiers siècles.

    SECOND AVENEMENT DU CHRIST

    43.- Alors Jésus dit à ses disciples : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive ; - car celui qui voudra sauver sa vie la perdra et celui qui perdra sa vie pour l'amour de moi la retrouvera. 

    Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, et de perdre son âme ? Ou par quel échange l'homme pourra-t-il racheter son âme, après qu'il l'aura perdue ? - Car le Fils de l'homme doit venir dans la gloire de son Père avec ses anges, et alors il rendra à chacun selon ses oeuvres. 

    Je vous dis, en vérité, il y en a quelques-uns de ceux qui sont ici qui n'éprouveront pas la mort qu'ils n'aient vu le Fils de l'homme venir en son règne (Saint Matth., ch. XVI, v. de 24 à 28). 

    44.- Alors le grand prêtre, se levant au milieu de l'assemblée, interrogea Jésus et lui dit : Vous ne répondez rien à ce que ceux-ci déposent contre vous ? - Mais Jésus demeurait dans le silence et ne répondit rien. Le grand prêtre l'interrogea encore et lui dit : Etes-vous le Christ, le Fils de Dieu béni à jamais ? - Jésus lui répondit : Je le suis, et vous verrez un jour le Fils de l'homme assis à la droite de la majesté de Dieu, et venant sur les nuées du ciel. 
    Aussitôt le grand prêtre, déchirant ses vêtements, leur dit : Qu'avons-nous plus besoin de témoins ? (Saint Marc, ch. XIV, v. de 60 à 63). 

    45.- Jésus annonce son second avènement, mais il ne dit point qu'il reviendra sur la terre avec un corps charnel, ni que le Consolateur sera personnifié en lui. Il se présente comme devant venir en Esprit, dans la gloire de son Père, juger le mérite et le démérite, et rendre à chacun selon ses oeuvres quand les temps seront accomplis. 

    Cette parole : « Il y en a quelques-uns de ceux qui sont ici qui n'éprouveront pas la mort qu'ils n'aient vu le Fils de l'homme venir en son règne, » semble une contradiction, puisqu'il est certain qu'il n'est venu du vivant d'aucun de ceux qui étaient présents. Jésus ne pouvait cependant se tromper dans une prévision de cette nature, et surtout pour une chose contemporaine qui le concernait personnellement ; il faut d'abord se demander si ses paroles ont toujours été bien fidèlement rendues. On peut en douter, si l'on songe qu'ils n'ont rien écrit ; qu'elles n'ont été recueillies qu'après sa mort ; et lorsqu'on voit le même discours presque toujours reproduit en termes différents dans chaque évangéliste, c'est une preuve évidente que ce ne sont pas les expressions textuelles de Jésus. Il est, en outre, probable que le sens a dû parfois être altéré en passant par des traductions successives. 

    D'un autre côté, il est certain que, si Jésus avait dit tout ce qu'il aurait pu dire, il se serait exprimé sur toutes choses d'une manière nette et précise qui n'eût donné lieu à aucune équivoque, comme il le fait pour les principes de morale, tandis qu'il a dû voiler sa pensée sur les sujets qu'il n'a pas jugé à propos d'approfondir. Les apôtres, persuadés que la génération présente devait être témoin de ce qu'il annonçait, ont dû interpréter la pensée de Jésus selon leur idée ; ils ont pu, par conséquent, la rédiger dans le sens du présent d'une manière plus absolue qu'il ne l'a peut-être fait lui-même. Quoi qu'il en soit, le fait est là qui prouve que les choses ne sont pas arrivées ainsi qu'ils l'ont cru. 

    46.- Un point capital que Jésus n'a pu développer, parce que les hommes de son temps n'étaient pas suffisamment préparés à cet ordre d'idées et à ses conséquences, mais dont il a cependant posé le principe, comme il l'a fait pour toutes choses, c'est la grande et importante loi de la réincarnation. Cette loi, étudiée et mise en lumière de nos jours par le Spiritisme, est la clef de maints passages de l'Evangile qui, sans cela, paraissent des contre-sens. 

    C'est dans cette loi qu'on peut trouver l'explication rationnelle des paroles ci-dessus, en les admettant comme textuelles. Puisqu'elles ne peuvent s'appliquer à la personne des apôtres, il est évident qu'elles se rapportent au règne futur du Christ, c'est-à-dire au temps où sa doctrine, mieux comprise, sera la loi universelle. En leur disant que quelques-uns de ceux qui sont présents verront son avènement, cela ne pouvait s'entendre que dans le sens qu'ils revivraient à cette époque. Mais les Juifs se figuraient qu'ils allaient voir tout ce que Jésus annonçait, et prenaient ses allégories à la lettre. 

    Du reste, quelques-unes de ses prédictions se sont accomplies de leur temps, telles que la ruine de Jérusalem, les malheurs qui en furent la suite, et la dispersion des Juifs ; mais Jésus porte sa vue plus loin, et en parlant du présent, il fait constamment allusion à l'avenir.

    SIGNES PRECURSEURS

    47.- Vous entendrez aussi parler de guerres et de bruits de guerres ; mais gardez-vous bien de vous troubler, car il faut que ces choses arrivent ; mais ce ne sera pas encore la fin, - car on verra se soulever peuple contre peuple et royaume contre royaume ; et il y aura des pestes, des famines et des tremblements de terre en divers lieux, - et toutes ces choses ne seront que le commencement des douleurs (Saint Matth., ch. XXIV, v. 6, 7, 8). 

    48.- Alors le frère livrera le frère à la mort, et le père le fils ; les enfants s'élèveront contre leurs pères et leurs mères, et les feront mourir. - Et vous serez haïs de tout le monde à cause de mon nom ; mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé (Saint Marc, ch. XIII, v. 12, 13). 

    49.- Quand vous verrez que l'abomination de la désolation, qui a été prédite par le prophète Daniel, sera dans le lieu saint (que celui qui lit entende bien ce qu'il lit) ; - Alors, que ceux qui seront dans la Judée s'enfuient sur les montagnes




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     ; - Que celui qui est au haut du toit n'en descende point pour emporter quelque chose de sa maison ; - Et que celui qui sera dans le champ ne retourne point pour prendre ses vêtements. - Mais malheur aux femmes qui seront grosses ou nourrices en ces jours-là. - Priez donc Dieu que votre fuite n'arrive point durant l'hiver ni au jour du sabbat, car l'affliction de ce temps-là - sera si grande, qu'il n'y en a point eu de pareille depuis le commencement du monde jusqu'à présent, et qu'il n'y en aura jamais. - Et si ces jours n'avaient été abrégés, nul homme n'aurait été sauvé, mais ces jours seront abrégés en faveur des élus (Saint Matth., ch. XXIV, v. 15 à 22). 

    50.- Aussitôt après ces jours d'affliction, le soleil s'obscurcira, et la lune ne donnera plus sa lumière ; les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. 

    Alors, le signe du Fils de l'homme paraîtra dans le ciel, et tous les peuples de la terre seront dans les pleurs et dans les gémissements ; et ils verront le Fils de l'homme qui viendra sur les nuées du ciel avec une grande majesté. 

    Et il enverra ses anges, qui feront entendre la voix éclatante de leurs trompettes, et qui rassembleront ses élus des quatre coins du monde, depuis une extrémité du ciel jusqu'à l'autre. 

    Apprenez une comparaison tirée du figuier. Quand ses branches sont déjà tendres, et qu'il pousse des feuilles, vous savez que l'été est proche. - De même, lorsque vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l'homme est proche, et qu'il est comme à la porte. 

    Je vous dis, en vérité, que cette race ne passera point que toutes ces choses ne soient accomplies (Saint Matth., ch. XXIV, v. de 29 à 34). 

    Et il arrivera à l'avènement du Fils de l'homme ce qui arriva au temps de Moïse, - car, comme dans les derniers temps avant le déluge, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche ; - et qu'ils ne connurent pas le moment du déluge que lorsqu'il survint et emporta tout le monde, il en sera de même à l'avènement du Fils de l'homme (Saint Matth., ch. XXIV, v. 37, 38). 

    51.- Quant à ce jour-là ou à cette heure, nul ne le sait, ni les anges qui sont dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul (Saint Marc, ch. XIII, v. 32). 

    52.- En vérité, en vérité, je vous le dis, vous pleurerez et vous gémirez, et le monde se réjouira ; vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse se changera en joie. - Une femme, lorsqu'elle enfante, est dans la douleur, parce que son heure est venue ; mais après qu'elle a enfanté un fils, elle ne se souvient plus le ses maux, dans la joie qu'elle a d'avoir mis un homme au monde. - C'est ainsi que vous êtes maintenant dans la tristesse ; mais je vous verrai de nouveau, et votre coeur se réjouira, et personne ne vous ravira votre joie (Saint Matth., ch. XVI, v. 20, 21, 22). 

    53.- Il 's'élèvera plusieurs faux prophètes qui séduiront beaucoup de personnes ; - et parce que l'iniquité abondera, la charité de plusieurs se refroidira ; - mais celui-là sera sauvé qui persévérera jusqu'à la fin. - Et cet Evangile du royaume sera prêché dans toute la terre pour servir de témoignage à toutes les nations, et c'est alors que la fin arrivera (Saint Matth., ch. XXIV, v. de 11 à 14). 

    54.- Ce tableau de la fin des temps est évidemment allégorique, comme la plupart de ceux que présentait Jésus. Les images qu'il contient sont de nature, par leur énergie, à impressionner des intelligences encore frustes. Pour frapper ces imaginations peu subtiles, il fallait des peintures vigoureuses, aux couleurs tranchées. Jésus s'adressait surtout au peuple, aux hommes les moins éclairés, incapables de comprendre les abstractions métaphysiques, et de saisir la délicatesse des formes. Pour arriver au coeur, il fallait parler aux yeux à l'aide de signes matériels, et aux oreilles par la vigueur du langage. 

    Par une conséquence naturelle de cette disposition d'esprit, la puissance suprême ne pouvait, selon la croyance d'alors, se manifester que par des choses extraordinaires, surnaturelles ; plus elles étaient impossibles, mieux elles étaient acceptées comme probables. 

    Le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel, avec une grande majesté, entouré de ses anges et au bruit des trompettes, leur semblait bien autrement imposant qu'un être investi de la seule puissance morale. Aussi les Juifs, qui attendaient dans le Messie un roi de la terre, puissant entre tous les rois, pour mettre leur nation au premier rang, et relever le trône de David et de Salomon, ne voulurent-ils pas le reconnaître dans l'humble fils du charpentier, sans autorité matérielle. 

    Cependant ce pauvre prolétaire de la Judée est devenu le plus grand entre les grands ; il a conquis à sa souveraineté plus de royaumes que les plus puissants potentats ; avec sa seule parole et quelques misérables pêcheurs, il a révolutionné le monde, et c'est à lui que les Juifs devront leur réhabilitation. Il était donc dans le vrai, quand, à cette question de Pilate : « Etes-vous roi ? » il répondit : « Vous le dites ». 

    55.- Il est à remarquer que, chez les Anciens, les tremblements de terre et l'obscurcissement du soleil étaient les accessoires obligés de tous les événements et de tous les présages sinistres ; on les retrouve à la mort de Jésus, à celle de César et dans une foule de circonstances de l'histoire du paganisme. Si ces phénomènes se fussent produits aussi souvent qu'on le raconte, il paraîtrait impossible que les hommes n'en eussent pas conservé la mémoire par la tradition. Ici on ajoute les étoiles qui tombent du ciel, comme pour témoigner aux générations futures plus éclairées qu'il ne s'agit que d'une fiction, puisqu'on sait maintenant que les étoiles ne peuvent tomber. 

    56.- Cependant, sous ces allégories se cachent de grandes vérités. C'est, d'abord, l'annonce des calamités de tout genre qui frapperont l'humanité et la décimeront ; calamités engendrées par la lutte suprême entre le bien et le mal, la foi et l'incrédulité, les idées progressives et les idées rétrogrades. Secondement, celle de la diffusion, par toute la terre, de l'Evangile rétabli dans sa pureté primitive ; puis, le règne du bien, qui sera celui de la paix et de la fraternité universelle, sortira du code de morale évangélique mis en pratique par tous les peuples. Ce sera véritablement le règne de Jésus, puisqu'il présidera à son établissement, et que les hommes vivront sous l'égide de sa loi ; règne de bonheur, car, dit-il, « après les jours d'affliction viendront les jours de joie ». 

    57.- Quand s'accompliront ces choses ? « Nul ne le sait, dit Jésus, pas même le Fils ; » mais quand le moment sera venu, les hommes en seront avertis par des indices précurseurs. Ces indices ne seront ni dans le soleil, ni dans les étoiles, mais dans l'état social et dans des phénomènes plus moraux que physiques, et que l'on peut en partie déduire de ses allusions. 

    Il est bien certain que ce changement ne pouvait s'opérer du vivant des apôtres, autrement Jésus n'aurait pu l'ignorer, et d'ailleurs une telle transformation ne pouvait s'accomplir en quelques années. Cependant il leur parle comme s'ils devaient en être témoins ; c'est qu'en effet, ils pourront revivre à cette époque et travailler eux-mêmes à la transformation. Tantôt il parle du sort prochain de Jérusalem, et tantôt il prend ce fait comme point de comparaison pour l'avenir. 

    58.- Est-ce la fin du monde que Jésus annonce par sa nouvelle venue, et quand il dit : Lorsque l'Evangile sera prêché par toute la terre, c'est alors que la fin arrivera ? 

    Il n'est pas rationnel de supposer que Dieu détruise le monde précisément au moment où il entrera dans la voie du progrès moral par la pratique des enseignements évangéliques ; rien, d'ailleurs, dans les paroles du Christ, n'indique une destruction universelle, qui, dans de telles conditions, ne serait pas justifiée. 

    La pratique générale de l'Evangile, devant amener une amélioration dans l'état moral des hommes, amènera, par cela même, le règne du bien et entraînera la chute de celui du mal. C'est donc à la fin du vieux monde, du monde gouverné par les préjugés, l'orgueil, l'égoïsme, le fanatisme, l'incrédulité, la cupidité et toutes les mauvaises passions que le Christ fait allusion quand il dit : « Lorsque l'Evangile sera prêché par toute la terre, c'est alors que la fin arrivera ; » mais cette fin amènera une lutte, et c'est de cette lutte que sortiront les maux qu'il prévoit.

    VOS FILS ET VOS FILLES PROPHETISERONT

    59.- Dans les derniers temps, dit le Seigneur, je répandrai de mon esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront ; vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes. - En ces jours-là, je répandrai de mon esprit sur mes serviteurs et sur mes servantes, et ils prophétiseront (Actes, ch. II, v. 17, 18. - Joël, ch. II, v. 28, 29). 

    60.- Si l'on considère l'état actuel du monde physique et du monde moral, les tendances, les aspirations, les pressentiments des masses, la décadence des vieilles idées qui se débattent en vain depuis un siècle contre les idées nouvelles, on ne peut douter qu'un nouvel ordre de choses se prépare, et que le vieux monde touche à sa fin. 

    Si, maintenant, en faisant la part de la forme allégorique de certains tableaux, et en scrutant le sens intime des paroles de Jésus, on compare la situation actuelle avec les temps décrits par lui, comme devant marquer l'ère de la rénovation, on ne peut disconvenir que plusieurs de ses prédictions reçoivent aujourd'hui leur accomplissement ; d'où il faut conclure que nous touchons aux temps annoncés, ce que confirment sur tous les points du globe les Esprits qui se manifestent. 
    61.- Ainsi qu'on l'a vu 




    [ltr](Chap. 1, n° 32)[/ltr]



     l'avènement du Spiritisme, coïncidant avec d'autres circonstances, réalise une des plus importantes prédictions de Jésus, par l'influence qu'il doit forcément exercer sur les idées. Il est, en outre, clairement annoncé, dans celle qui est rapportée aux Actes des apôtres : « Dans les derniers temps, dit le Seigneur, je répandrai de mon Esprit sur toute chair : vos fils et vos filles prophétiseront ». 

    C'est l'annonce non équivoque de la vulgarisation de la médiumnité, qui se révèle de nos jours chez les individus de tout âge, de tout sexe et de toutes conditions, et, par suite, de la manifestation universelle des Esprits, car sans les Esprits il n'y aurait pas de médiums. Cela, est-il dit : arrivera dans les derniers temps ; or, puisque nous ne touchons pas à la fin du monde, mais au contraire à sa régénération, il faut entendre par ces mots les derniers temps du monde moral qui finit 




    [ltr](Evangile selon le Spiritisme, ch. XXI)[/ltr]



     .

    JUGEMENT DERNIER

    62.- Or, quand le Fils de l'homme viendra dans sa majesté accompagné de tous les anges, il s'assoira sur le trône de sa gloire ; - et toutes les nations étant assemblées devant lui, il séparera les uns d'avec les autres, comme un berger sépare les brebis d'avec les boucs, et il placera les brebis à sa droite et les boucs à sa gauche. - Alors le Roi dira à ceux qui sont à sa droite : Venez, vous, qui avez été bénis par mon Père, etc. (Saint Matth., ch. XXV, v. de 31 à 46. - Evangile selon le Spiritisme, ch. XV). 

    63.- Le bien devant régner sur la terre, il faut que les Esprits endurcis dans le mal et qui pourraient y porter le trouble en soient exclus. Dieu les y a laissés le temps nécessaire à leur amélioration ; mais le moment où le globe doit s'élever dans la hiérarchie des mondes, par le progrès moral de ses habitants, étant arrivé, le séjour, comme Esprits et comme Incarnés, en sera interdit à ceux qui n'auront pas profité des instructions qu'ils ont été à même d'y recevoir. Ils seront exilés dans des mondes inférieurs, comme le furent jadis sur la terre ceux de la race adamique, tandis qu'ils seront remplacés par des Esprits meilleurs. C'est cette séparation à laquelle présidera Jésus, qui est figurée par ces paroles du jugement dernier : « Les bons passeront à ma droite, et les méchants à ma gauche. » 




    [ltr](Chap. XI, n° 31 et suivants)[/ltr]



     . 
    64.- La doctrine d'un jugement dernier, unique et universel, mettant à tout jamais fin à l'humanité, répugne à la raison, en ce sens qu'elle impliquerait l'inactivité de Dieu pendant l'éternité qui a précédé à la création de la terre, et l'éternité qui suivra sa destruction. On se demande de quelle utilité serait alors le soleil, la lune et les étoiles, qui, selon la Genèse ont été faits pour éclairer notre monde. On s'étonne qu'une oeuvre aussi immense ait été faite pour si peu de temps et au profit d'êtres dont la majeure partie était vouée d'avance aux supplices éternels. 

    65.- Matériellement, l'idée d'un jugement unique était, jusqu'à un certain point, admissible pour ceux qui ne cherchent pas la raison des choses, alors que l'on croyait toute l'humanité concentrée sur la terre, et que tout, dans l'univers, avait été fait pour ses habitants : elle est inadmissible depuis que l'on sait qu'il y a des milliards de mondes semblables qui perpétuent les humanités pendant l'éternité, et parmi lesquels la terre est un point imperceptible des moins considérables. 

    On voit par ce seul fait que Jésus avait raison de dire à ses disciples : « Il y a beaucoup de choses que je ne puis vous dire, parce que vous ne les comprendriez pas, » puisque le progrès des sciences était indispensable pour une saine interprétation de quelques-unes de ses paroles. Assurément les apôtres, saint Paul et les premiers disciples, auraient établi tout autrement certains dogmes s'ils avaient eu les connaissances astronomiques, géologiques, physiques, chimiques, physiologiques et psychologiques que l'on possède aujourd'hui. Aussi Jésus a-t-il ajourné le complément de ses instructions, et annoncé que toutes choses devaient être rétablies. 

    66.- Moralement, un jugement définitif et sans appel est inconciliable avec la bonté intime du Créateur, que Jésus nous présente sans cesse comme un bon Père laissant toujours une voie ouverte au repentir et prêt à tendre ses bras à l'enfant prodigue. Si Jésus avait entendu le jugement en ce sens, il aurait démenti ses propres paroles. 

    Et puis, si le jugement final doit surprendre les hommes à l'improviste, au milieu de leurs travaux ordinaires, et les femmes enceintes, on se demande dans quel but Dieu, qui ne fait rien d'inutile ni d'injuste, ferait naître des enfants et créerait des âmes nouvelles à ce moment suprême, au terme fatal de l'humanité, pour les faire passer en jugement au sortir du sein de la mère, avant qu'elles aient la conscience d'elles-mêmes, alors que d'autres ont eu des milliers d'années pour se reconnaître ? De quel côté, à droite ou à gauche, passeront ces âmes qui ne sont encore ni bonnes ni mauvaises, et à qui toute voie ultérieure de progrès est désormais fermée, puisque l'humanité n'existera plus ? 




    [ltr](Chap. II, n° 19)[/ltr]



     . 
    Que ceux dont la raison se contente de pareilles croyances les conservent c'est leur droit, et personne n'y trouve à redire ; mais qu'on ne trouve pas mauvais non plus que tout le monde ne soit pas de leur avis. 

    67.- Le jugement, par voie d'émigration, tel qu'il a été défini ci-dessus (63), est rationnel ; il est fondé sur la plus rigoureuse justice, attendu qu'il laisse éternellement à l'Esprit son libre arbitre ; qu'il ne constitue de privilège pour personne ; qu'une égale latitude est donnée par Dieu à toutes ses créatures, sans exception, pour progresser ; que l'anéantissement même d'un monde, entraînant la destruction du corps, n'apporterait aucune interruption à la marche progressive de l'esprit. Telle est la conséquence de la pluralité des mondes et de la pluralité des existences. 

    Selon cette interprétation, la qualification de jugement dernier n'est pas exacte, puisque les Esprits passent par de semblables assises à chaque rénovation des mondes qu'ils habitent jusqu'à ce qu'ils aient atteint un certain degré de perfection. Il n'y a donc point, à proprement parler, de jugement dernier, mais il y a des jugements généraux à toutes les époques de rénovation partielle ou totale de la population des mondes, par suite desquelles s'opèrent les grandes émigrations et immigrations d'Esprits.
     






    [ltr][1][/ltr]



     Toutes les doctrines philosophiques et religieuses portent le nom de l'individualité fondatrice ; on dit : le Mosaïsme, le Christianisme, le Mahométisme, le Bouddhisme, le Cartésianisme, le Fouriérisme, le Saint-Simonisme, etc. Le mot Spiritisme, au contraire, ne rappelle aucune personnalité ; il renferme une idée générale, qui indique à la fois le caractère et la source multiple de la doctrine.




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     Cette expression : l'abomination de la désolation, non seulement n'a pas de sens, mais elle prête au ridicule. La traduction d'Ostervald dit : « L'abomination qui Cause la désolation, » ce qui est très différent ; le sens alors devient parfaitement clair, car on comprend que les abominations doivent amener la désolation comme châtiment. Quand, dit Jésus, l'abomination viendra dans le lieu saint, la désolation y viendra aussi, et ce sera un signe que les temps sont proches. 

      La date/heure actuelle est Jeu 21 Nov 2024 - 13:01