Le mont Sinaï
1. Le Djebel Musa, site du Sinaï?
Voici donc ce fameux Sinaï (2273 mètres). C’est ici que la tradition situe la rencontre de Moïse et du peuple avec Dieu, ainsi que le passage d’Élie fuyant devant Jézabel (1 Rois 19), texte fameux où Dieu se révèle « dans un bruit fin de silence » (v. 12).
Curieusement, la montagne n’a rien de particulier en comparaison des autres qui se trouvent dans le secteur. Seulement, depuis le IVe siècle, c’est elle qui est désignée pour commémorer les événements associés au don de la Torah et à la conclusion de l’Alliance. Les Israélites et Moïse se sont-ils vraiment rendus jusqu’ici? Faudrait-il penser situer le Sinaï ailleurs (Arabie), dans la mesure où les textes de théophanie font davantage penser à une région volcanique (tremblement, feu : Ex 19,17-18), ce que n’est pas la péninsule sinaïtique? Faudrait-il privilégier la région de Madian, plus au Nord puisque c’est là que Moïse rencontre Jéthro et que YHWH lui révèle son nom? Ces questions sont loin d’être réglées, tant du point de vue de l’histoire que de la géographie et de l’exégèse. Il faut cependant les avoir en tête quand on arrive ici, question de ne pas se faire prendre dans une naïveté qui nous conduirait à penser que nous avons affaire à la vraie montagne. On dirait que c’est plus fort que nous, on veut voir la vraie, comme si la vérité des textes reposait sur la vérité spatiale...
Ces réserves exprimées, rien ne nous empêche de nous laisser aller un peu et de croire que c’est ici que YHWH s’est révélé à Moïse. Nous avons besoin de lieux, de temps, pour le mémorial. En voici un qui a traversé quelques siècles et qui a offert aux juifs, chrétiens et musulmans, ce qui leur permettait d’accrocher leurs traditions. Conservons-le, malgré la controverse. Nous pourrons nous le remémorer au moment de lire les textes des pérégrinations au désert, sans naïveté, mais avec ouverture d’esprit.
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1. Le Djebel Musa, site du Sinaï?
(photo : Mohammed Moussa, Wikimedia)
Voici donc ce fameux Sinaï (2273 mètres). C’est ici que la tradition situe la rencontre de Moïse et du peuple avec Dieu, ainsi que le passage d’Élie fuyant devant Jézabel (1 Rois 19), texte fameux où Dieu se révèle « dans un bruit fin de silence » (v. 12).
Curieusement, la montagne n’a rien de particulier en comparaison des autres qui se trouvent dans le secteur. Seulement, depuis le IVe siècle, c’est elle qui est désignée pour commémorer les événements associés au don de la Torah et à la conclusion de l’Alliance. Les Israélites et Moïse se sont-ils vraiment rendus jusqu’ici? Faudrait-il penser situer le Sinaï ailleurs (Arabie), dans la mesure où les textes de théophanie font davantage penser à une région volcanique (tremblement, feu : Ex 19,17-18), ce que n’est pas la péninsule sinaïtique? Faudrait-il privilégier la région de Madian, plus au Nord puisque c’est là que Moïse rencontre Jéthro et que YHWH lui révèle son nom? Ces questions sont loin d’être réglées, tant du point de vue de l’histoire que de la géographie et de l’exégèse. Il faut cependant les avoir en tête quand on arrive ici, question de ne pas se faire prendre dans une naïveté qui nous conduirait à penser que nous avons affaire à la vraie montagne. On dirait que c’est plus fort que nous, on veut voir la vraie, comme si la vérité des textes reposait sur la vérité spatiale...
Ces réserves exprimées, rien ne nous empêche de nous laisser aller un peu et de croire que c’est ici que YHWH s’est révélé à Moïse. Nous avons besoin de lieux, de temps, pour le mémorial. En voici un qui a traversé quelques siècles et qui a offert aux juifs, chrétiens et musulmans, ce qui leur permettait d’accrocher leurs traditions. Conservons-le, malgré la controverse. Nous pourrons nous le remémorer au moment de lire les textes des pérégrinations au désert, sans naïveté, mais avec ouverture d’esprit.
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