Ébionites et Nazaréens
L'apocryphes met dans la bouche du Saint-Esprit en ce moment-là : "Mon Fils, dans tous les prophètes j'ai attendu ta venue, afin de prendre en toi mon repos ; car c'est toi qui est mon repos. Tu es mon fils premier-né qui règnes éternellement."
Évangile des Nazaréens, cité par Jérôme.
Le nom "nazaréen" ou "naziréen" vient de l'hébreu "nazir", devenu en grec "Nazaraois" et désigne un homme "consacré", voué au service de dieu. L'ancien testament indique les règles que devaient suivre ceux qui faisaient voeux de naziréat : ils ne devaient pas boire d'alcool, ne pas se couper les cheveux et ne pas s'approcher d'un cadavre, (Juges. 13 et Nombres. 6).
Jésus était donc un nazaréen consacré à Dieu (Le mot grec "khrestos/christ" veut également dire "oint" ou "consacré")et ses disciples portaient aussi, au début, ce nom de nazaréens : c'était la secte des nazaréens.
Pour les arabes, par exemple, les chrétiens sont désignés par le terme "an-Nasârâ" et, chez les juifs, par le mot "nozaris" dans le Talmud (Agobard, évêque de Lyon au IXe siècle, écrivait : «Dans toutes leurs prières, les juifs maudissent chaque jour sous le nom de Nazaréens notre Seigneur Jésus-Christ et les chrétiens»).
Les disciples de Jésus étaient tous d'origine juive et n'avaient pas rompu leurs attaches avec le judaïsme. Ainsi, le livre des Actes des Apôtres nous montre à plusieurs reprises les premiers chrétiens (qui portaient alors le nom de nazaréens) fréquenter le Temple de Jérusalem et les synagogues. Ils continuaient à pratiquer la Torah : circoncision, interdits alimentaires, sabbats faisaient partie du patrimoine commun des nazaréens et des autres Juifs. Tout ce qui distinguait le nouveau mouvement, c'était sa croyance que le Messie était déjà venu.
Après le martyr de Jacques en 62 et peu avant la révolte juive de 66, la communauté nazaréenne de Jérusalem reçut par révélation l'ordre de quitter Jérusalem (J.M. Magnin "Notes sur l'Ebionisme",
POC XXIII [1973], 265) et elle chercha refuge en Basanitide dans la région de Kokba au sud-ouest de Damas et à Pella en Décapole (Cette migration fut décrite par Eusèbe) ou elle se mèla aux Baptistes Esséniens qui avaient fait de la Pérée (la Transjordanie de nos jours)leur terre d'élection.
Les données fournies par Eusèbe de Césarée, Épiphane et Saint Jérôme (en 404) font état de sectes nazaréennes (les "hérétiques Nasaraioi")réfugiées en Syrie et en Jordanie qui, outre qu'elles reconnaissent en Jésus le Messie, continuent de pratiquer la circoncision et les autres commandements de la Torah. Pour ces nazaréens, Jésus était un grand prophète, il était le Messie annoncé par les Écritures, mais il n'était qu'un homme. IIs avaient Paul et ses écrits en exécration et ne manquaient pas une occasion de l'anathématiser comme le pire imposteur de l'histoire de l'humanité.
Selon le Coran, l'oncle de Khadija, femme de Mahomet, aurait été un chrétien parlant l'hébreu. Il est trés probable qu'il était un nazaréen (il est trés probable aussi qu'il ait fortement influencé Mahomet dans son rejet des doctrines de la trinité et de la divinité de Jésus).
Parmi ces nazaréens se trouvait la branche des elchasaïtes (en Parthie), hostiles à Jean Baptiste et à Paul, et qui pensaient que Jésus n'était pas un dieu mais un ange s'étant réincarnés dans plusieurs prophètes
Il existait une autre branche encore : les ébionites, végétariens aux moeurs austères établis en Trans-Jordanie, qui niaient la divinité de Jésus Christ et utilisaient l'évangile des Ebionites" (connu par des citations d’Épiphane vers 315-403 apr. J.-C.). Un autre écrit, rédigé en hébreu ou en araméen, est cité par Jérôme : "l'évangile des Nazaréens", il était utilisé en Syrie.
Le mot "Ébionite" vient de l’hébreu “ebion”, qui signifie "pauvre". Le groupe est mentionné par Irénée (Adv. haer., 1, 26, 2) et par Origène (Contr. Cels., 11, 1). Outre le bain rituel quotidien, ils avaient une immersion spéciale (c'étaient donc des baptistes comme les esséniens). Ils niaient la naissance virginale de Jésus ainsi que son appartenance à une trinité. Ils rejetaient également son aspect salvateur : pour eux, la mission de Jésus était seulement d’enseigner. Il n’avait pas voulu supprimer la Loi ; cette suppression étant l’œuvre de Paul, leur grand adversaire. Ils prétendaient défendre la vraie pensée de Jésus contre la déformation que le paulinisme lui avait fait subir.
Anne de Jérusalem distingue les "Ebionites proprement dits", "purs" ou "pharisaïques", des "Ebionites esséniens".
Ces "Ebionites esséniens" sont probablement nés de la fusion des nazaréens avec les derniers esséniens de Jean Baptiste ... "lesquels accusaient Jésus d'avoir perverti les doctrines de Jean " (Codex Nazarenus, Vol. 11 page 109). "Leur croyance était que le Jésus n'était pas le fils de Dieu, mais simplement un prophète qui voulait suivre Jean ". (Origène, Vol. 11 page 150).
Actuellement, ces "Ébionites esséniens" n'ont pas tous disparu : leurs descendants sont les mandéens. Le mandéisme désigne la religion pratiquée par une secte dont les derniers survivants, quelques milliers, se trouvent actuellement près des rives du golfe Persique, dans la région de Bassora.
La secte mandéenne a été révélée en 1652 par un missionnaire carme, qui décrivait ses membres sous le nom de «chrétiens de saint Jean». D’après l’étymologie, les «mandéens» (mandaya ) seraient les hommes de la connaissance (manda), mais ils se désignent eux-mêmes d’un autre nom, celui de "nasoraia" ("nazoréens"). Un troisième nom leur est attribué, celui de sabéens ou sabaya («baptistes»), qui souligne l’importance prise dans cette secte par les rites du baptême. C’est de cette appellation que les auteurs musulmans se servent de préférence.
Dans le Coran, ces sabéens sont appelés "as-Sâbi'ûn" et ils sont considérés comme faisant partie des "gens du livre" (ahl al-kitâb) comme les juifs et les chrétiens.
L'apocryphes met dans la bouche du Saint-Esprit en ce moment-là : "Mon Fils, dans tous les prophètes j'ai attendu ta venue, afin de prendre en toi mon repos ; car c'est toi qui est mon repos. Tu es mon fils premier-né qui règnes éternellement."
Évangile des Nazaréens, cité par Jérôme.
Le nom "nazaréen" ou "naziréen" vient de l'hébreu "nazir", devenu en grec "Nazaraois" et désigne un homme "consacré", voué au service de dieu. L'ancien testament indique les règles que devaient suivre ceux qui faisaient voeux de naziréat : ils ne devaient pas boire d'alcool, ne pas se couper les cheveux et ne pas s'approcher d'un cadavre, (Juges. 13 et Nombres. 6).
Jésus était donc un nazaréen consacré à Dieu (Le mot grec "khrestos/christ" veut également dire "oint" ou "consacré")et ses disciples portaient aussi, au début, ce nom de nazaréens : c'était la secte des nazaréens.
Pour les arabes, par exemple, les chrétiens sont désignés par le terme "an-Nasârâ" et, chez les juifs, par le mot "nozaris" dans le Talmud (Agobard, évêque de Lyon au IXe siècle, écrivait : «Dans toutes leurs prières, les juifs maudissent chaque jour sous le nom de Nazaréens notre Seigneur Jésus-Christ et les chrétiens»).
Les disciples de Jésus étaient tous d'origine juive et n'avaient pas rompu leurs attaches avec le judaïsme. Ainsi, le livre des Actes des Apôtres nous montre à plusieurs reprises les premiers chrétiens (qui portaient alors le nom de nazaréens) fréquenter le Temple de Jérusalem et les synagogues. Ils continuaient à pratiquer la Torah : circoncision, interdits alimentaires, sabbats faisaient partie du patrimoine commun des nazaréens et des autres Juifs. Tout ce qui distinguait le nouveau mouvement, c'était sa croyance que le Messie était déjà venu.
Après le martyr de Jacques en 62 et peu avant la révolte juive de 66, la communauté nazaréenne de Jérusalem reçut par révélation l'ordre de quitter Jérusalem (J.M. Magnin "Notes sur l'Ebionisme",
POC XXIII [1973], 265) et elle chercha refuge en Basanitide dans la région de Kokba au sud-ouest de Damas et à Pella en Décapole (Cette migration fut décrite par Eusèbe) ou elle se mèla aux Baptistes Esséniens qui avaient fait de la Pérée (la Transjordanie de nos jours)leur terre d'élection.
Les données fournies par Eusèbe de Césarée, Épiphane et Saint Jérôme (en 404) font état de sectes nazaréennes (les "hérétiques Nasaraioi")réfugiées en Syrie et en Jordanie qui, outre qu'elles reconnaissent en Jésus le Messie, continuent de pratiquer la circoncision et les autres commandements de la Torah. Pour ces nazaréens, Jésus était un grand prophète, il était le Messie annoncé par les Écritures, mais il n'était qu'un homme. IIs avaient Paul et ses écrits en exécration et ne manquaient pas une occasion de l'anathématiser comme le pire imposteur de l'histoire de l'humanité.
Selon le Coran, l'oncle de Khadija, femme de Mahomet, aurait été un chrétien parlant l'hébreu. Il est trés probable qu'il était un nazaréen (il est trés probable aussi qu'il ait fortement influencé Mahomet dans son rejet des doctrines de la trinité et de la divinité de Jésus).
Parmi ces nazaréens se trouvait la branche des elchasaïtes (en Parthie), hostiles à Jean Baptiste et à Paul, et qui pensaient que Jésus n'était pas un dieu mais un ange s'étant réincarnés dans plusieurs prophètes
Il existait une autre branche encore : les ébionites, végétariens aux moeurs austères établis en Trans-Jordanie, qui niaient la divinité de Jésus Christ et utilisaient l'évangile des Ebionites" (connu par des citations d’Épiphane vers 315-403 apr. J.-C.). Un autre écrit, rédigé en hébreu ou en araméen, est cité par Jérôme : "l'évangile des Nazaréens", il était utilisé en Syrie.
Le mot "Ébionite" vient de l’hébreu “ebion”, qui signifie "pauvre". Le groupe est mentionné par Irénée (Adv. haer., 1, 26, 2) et par Origène (Contr. Cels., 11, 1). Outre le bain rituel quotidien, ils avaient une immersion spéciale (c'étaient donc des baptistes comme les esséniens). Ils niaient la naissance virginale de Jésus ainsi que son appartenance à une trinité. Ils rejetaient également son aspect salvateur : pour eux, la mission de Jésus était seulement d’enseigner. Il n’avait pas voulu supprimer la Loi ; cette suppression étant l’œuvre de Paul, leur grand adversaire. Ils prétendaient défendre la vraie pensée de Jésus contre la déformation que le paulinisme lui avait fait subir.
Anne de Jérusalem distingue les "Ebionites proprement dits", "purs" ou "pharisaïques", des "Ebionites esséniens".
Ces "Ebionites esséniens" sont probablement nés de la fusion des nazaréens avec les derniers esséniens de Jean Baptiste ... "lesquels accusaient Jésus d'avoir perverti les doctrines de Jean " (Codex Nazarenus, Vol. 11 page 109). "Leur croyance était que le Jésus n'était pas le fils de Dieu, mais simplement un prophète qui voulait suivre Jean ". (Origène, Vol. 11 page 150).
Actuellement, ces "Ébionites esséniens" n'ont pas tous disparu : leurs descendants sont les mandéens. Le mandéisme désigne la religion pratiquée par une secte dont les derniers survivants, quelques milliers, se trouvent actuellement près des rives du golfe Persique, dans la région de Bassora.
La secte mandéenne a été révélée en 1652 par un missionnaire carme, qui décrivait ses membres sous le nom de «chrétiens de saint Jean». D’après l’étymologie, les «mandéens» (mandaya ) seraient les hommes de la connaissance (manda), mais ils se désignent eux-mêmes d’un autre nom, celui de "nasoraia" ("nazoréens"). Un troisième nom leur est attribué, celui de sabéens ou sabaya («baptistes»), qui souligne l’importance prise dans cette secte par les rites du baptême. C’est de cette appellation que les auteurs musulmans se servent de préférence.
Dans le Coran, ces sabéens sont appelés "as-Sâbi'ûn" et ils sont considérés comme faisant partie des "gens du livre" (ahl al-kitâb) comme les juifs et les chrétiens.