Vatican: deux livres secouent de nouveau le Saint-Siège
Par RFI Publié le 03-11-2015 Modifié le 04-11-2015 à 10:10
Deux livres sortant simultanément en Italie dénoncent une guerre interne au Vatican.REUTERS/Tony Gentile
Suite de l’affaire appelée communément «Vatileaks». Deux livres sortent simultanément en Italie. Les deux concernent notamment la non-redistribution aux pauvres d’une partie des dons des œuvres de bienfaisance, ainsi que d’autres dysfonctionnements au sein du Saint-Siège.
Il s’agit des livres Avarice d’Emiliano Fittipaldi de l’hebdomadaire L’Espresso, et Chemin de croix de Gianluigi Nuzzi du groupe de télévision Mediaset. Selon Emiliano Fittipaldi, 400 millions d’euros auraient été détournés de la caisse du « Denier de Saint-Pierre » pour les besoins de la Curie.
Destiné principalement aux pauvres, l’argent serait utilisé pour combler les déficits financiers de certains cardinaux et des hommes qui contrôlent l’appareil du Saint-Siège. Gianluigi Nuzzi, lui, parle des cardinaux qui continuent de vivre dans des appartements de 500 m². Il évoque également des trous dans les caisses de 700 000 euros au supermarché du Vatican et de 300 000 euros à la pharmacie vaticane.
Mais, au-delà du problème des détournements de fonds, c’est une impression d’impuissance du pape réformiste face à une administration immobile et conservatrice qui se dégage des deux livres. Gianluigi Nuzzi parle même d’« une guerre au Vatican ». Le livre Chemin de croix de Gianluigi Nuzzi sortira en France le 11 novembre prochain chez Flammarion.
Ce week-end, deux membres d'une commission mise en place par le pape François pour étudier les réformes à apporter aux structures économiques et administratives de l'Eglise ont été arrêtés, soupçonnés d'avoir transmis des documents confidentiels à des journalistes.
Pour Odon Vallet, historien des religions, « il y a un gros défaut au Vatican, c’est l’absence de transparence. Or, désormais, on a un devoir de transparence, partout, et on voit qu’avec les réseaux sociaux, avec les ordinateurs, il est impossible de cacher un certain nombre de choses qui ne sont pas forcément des scandales (...) Le pape François a beaucoup de difficultés, notamment avec les évêques africains qui n’aiment pas qu’on sache combien ils vont toucher, non pas pour eux personnellement, ils sont honnêtes dans leur immense majorité, mais combien on va donner à tel diocèse, à telle paroisse. Tout ce que demande le pape François, c’est de la transparence. »
Par RFI Publié le 03-11-2015 Modifié le 04-11-2015 à 10:10
Deux livres sortant simultanément en Italie dénoncent une guerre interne au Vatican.REUTERS/Tony Gentile
Suite de l’affaire appelée communément «Vatileaks». Deux livres sortent simultanément en Italie. Les deux concernent notamment la non-redistribution aux pauvres d’une partie des dons des œuvres de bienfaisance, ainsi que d’autres dysfonctionnements au sein du Saint-Siège.
Il s’agit des livres Avarice d’Emiliano Fittipaldi de l’hebdomadaire L’Espresso, et Chemin de croix de Gianluigi Nuzzi du groupe de télévision Mediaset. Selon Emiliano Fittipaldi, 400 millions d’euros auraient été détournés de la caisse du « Denier de Saint-Pierre » pour les besoins de la Curie.
Destiné principalement aux pauvres, l’argent serait utilisé pour combler les déficits financiers de certains cardinaux et des hommes qui contrôlent l’appareil du Saint-Siège. Gianluigi Nuzzi, lui, parle des cardinaux qui continuent de vivre dans des appartements de 500 m². Il évoque également des trous dans les caisses de 700 000 euros au supermarché du Vatican et de 300 000 euros à la pharmacie vaticane.
Mais, au-delà du problème des détournements de fonds, c’est une impression d’impuissance du pape réformiste face à une administration immobile et conservatrice qui se dégage des deux livres. Gianluigi Nuzzi parle même d’« une guerre au Vatican ». Le livre Chemin de croix de Gianluigi Nuzzi sortira en France le 11 novembre prochain chez Flammarion.
Ce week-end, deux membres d'une commission mise en place par le pape François pour étudier les réformes à apporter aux structures économiques et administratives de l'Eglise ont été arrêtés, soupçonnés d'avoir transmis des documents confidentiels à des journalistes.
Pour Odon Vallet, historien des religions, « il y a un gros défaut au Vatican, c’est l’absence de transparence. Or, désormais, on a un devoir de transparence, partout, et on voit qu’avec les réseaux sociaux, avec les ordinateurs, il est impossible de cacher un certain nombre de choses qui ne sont pas forcément des scandales (...) Le pape François a beaucoup de difficultés, notamment avec les évêques africains qui n’aiment pas qu’on sache combien ils vont toucher, non pas pour eux personnellement, ils sont honnêtes dans leur immense majorité, mais combien on va donner à tel diocèse, à telle paroisse. Tout ce que demande le pape François, c’est de la transparence. »