Taoïsme
Étymologie. L'idéogramme Tao, datant de l'Antiquité, a été simplifié il y a 2 200 ans environ et de nouveau en 1956. La transcription phonétique française en 3 lettres (Tao) crée une confusion avec 22 autres mots chinois transcrits 'tao et 35 mots transcrits t'ao.
Origine. Fondé par des inconnus, du peuple du fleuve Jaune, puis concrétisé par Fu Hi (2852 avant J.-C.), fondateur de la cosmologie du Yin-Yang alternable et coexistentiel. Le philosophe chinois Lao-tseu ( Lao-tseu signifie " vieux maître ") ou Lao Tan, archiviste à la cour des Tcheou, et contemporain de Confucius (qu'il aurait rencontré en 517 avant J.-C.) en rassembla les idées. Son nom de famille était Li et il serait originaire du royaume de Ch'u, village de K'iu Jen Li, canton de Kou. IIe s. après J.-C. société religieuse créée par Tchang Tao-ling, qui prend le titre de précepteur céleste et fonde de nombreux monastères. Devient religion d'État ; les descendants de Tchang Tao-ling obtiennent un fief dans le Chiang-Si ; ils portent le titre de maître du Ciel. Lao-tseu est proclamé officiellement leur guide spirituel. 1927 " les maîtres du Ciel " sont supprimés par le gouvernement chinois du parti nationaliste fondé par le Dr Sun Yat Sen, chrétien protestant. Lao, TaLao-tseu Tchang Tao-ling Yang Yin
Livres. Le Tao-te King (le Livre du Principe et de sa vertu, dicté par Lao-tseu et appelé Lao-tseu jusqu'à l'époque des Han). Le Tchouang-tseu, qui aurait été écrit par Tchouang Tchéou ( vers 275 av. J.-C.). Le Lie-tseu, recueil de légendes et d'écrits philosophiques, attribué à Lie-tseu (IIIe s. av. J.-C.). Tao-Tsang, encyclopédie rééditée 1906. Lie-tseu Tao-te King Tchouang-tseu
Philosophie (Tao Jia). Le Tao est un principe qui règne à l'origine de la vie, c'est le " Cours des choses ". L'idéogramme, traduit généralement par " voie ", signifie aussi " puissance résidant dans et derrière la Nature " et animant le jeu cosmique. Il est principe d'ordre et de réalisation. Jia veut dire famille, groupe ou maître reconnu par les lettrés dans tous les domaines. Doctrine wou-wei : celui qui vit uni à lui a soin de prendre parti en observant la loi de la nature (Tao). mais de " ne pas intervenir " selon sa propre impulsion.
Tao, doctrine
La religion (Tao Chiao) [Chiao signifie éducation] considérée souvent comme fondée par Tchang Tao-ling (34-156) contient plusieurs éléments symboliques, notamment 2 principes (appelés des " âmes " ou des " respirations ") qui, tantôt par leur conflit, tantôt par leur union féconde, sont à l'origine de l'Univers et de l'Humanité : le yang (solaire) et le yin (lunaire). Le yang est formé d'une multitude de bons esprits (shen) le yin d'une multitude de particules plus ou moins mauvaises, les spectres ou kweï. Les dieux sont composés uniquement de shen, les hommes d'un mélange de shen et de kweï. A leur mort, leur partie shen va au ciel et leur partie kweï demeure sur terre.
Tao Chiao
San T'sing (les Trois Purs) ont pour personnage central Yuan-che T'ien-tsouen (le Vénérable Céleste du Commencement originel) qui aurait délégué ses pouvoirs à l'empereur de Jade, le 2e personnage de cette Trinité. Sur le nom du 3e personnage, les textes différent. Auparavant, la Trinité taoïste avait eu pour chef le Grand Un (T'ai-Yi). San T'sing
Vie religieuse. Clergé régulier, vivant dans les monastères ; séculier : prêtres de villages, mariés, ne mettant leurs habits religieux que pour officier au temple. Ils pratiquent les sciences occultes, et les paysans font appel à eux pour des affaires de charmes et d'amulettes. Temple d'or
École du Nord. Ts'iuan-tchen (" Réalisation parfaite "), fondée par Wang Chih (1112-1170). Le monastère des Nuages-Blancs à Pékin en dépendait.
École du Sud. Tcheng Yi (" Unité réalisée "), qui prétend avoir pour fondateur Tchang Tao-ling. On distingue l'école philosophique du Tao (Tao Jia), où Lao-tseu apparaît comme guide de la civilisation chinoise, et le taoïsme magico-religieux qui se développa à partir du IIe s. de notre ère. Le Maître, Tchang En-p'uo (1894-1969), se trouvait à Formose, où il a créé 2 associations. Actuel maître céleste : Tchang Yuan hsien, neveu du 63e . Tcheng Yi
Yikouan tao (" Unité qui embrasse toutes choses "). Religion officiellement reconnue par le gouvernement de Taïwan, et se référant aux livres confucianistes, taoïstes et bouddhistes. Principe : unifier ces 3 doctrines avec celles de la Bible et du Coran. Association taoïste chinoise : fondée 1957 à Pékin pour " unir les taoïstes chinois dans le patriotisme et l'aide à la construction socialiste ". Association de Recherche sur les études de Tao Jia. Pte d'honneur : Tchen Gi-Vane. Yikouan tao
Statistiques. Chine : de 1966 à 1975 : 600 temples ; en 1980 : 200 (59 ont été restaurés et rouverts en 1989). Taïwan : 4 158 temples.
Siège en France. Académie Wan Yun Lou, pagode de Rambouillet, 3, rue Pasteur, 78120. La directrice, Tchen Gi-Vane (pour l'état civil : Mme Bertrand) a posé, en 1981, en 1988 et en 1995, sa candidature à la présidence de la République, mais n'a pu recueillir les 500 parrainages nécessaires.
La doctrine de Lao tseu est le Taoisme. Lao-tseu avait pour nom de famille Ly et pour prénom Nhi, pour pseudonyme Ba Dung, pour nom posthume Dam. Originaire du village de Khuc-nhân dans le huyên de Hô, du pays de So, il naquit en la troisième année du règne de Dinh Vuong de la dynastie des Tcheou Orientaux, fut contemporain de Confucius. Sa mère le porta pendant 80 ans avant qu'il naquit et lorsqu'il vint au monde, il avait les cheveux tout blancs, c'est pourquoi on l'appela Lao-tseu. Lao-tu fut mandarin Tru Ha Su sous la dynastie des Tcheou, puis, constatant que la dynastie tombait en décadence, il cessa ses fonctions et se retira.
Il s'aperçut qu'à cette époque l'on attachait de l'importance aux rites et comme la question présentait de grandes confusions, il voulut réformer ce défaut et composa un ouvrage le Tao To King de plus de 5.000 mots dont l'idée maîtresse était de suivre le principe suivant : "en toutes choses il faut se fier à la nature; il n'est pas nécessaire de se faire du souci, alors on peut jouir du bonheur et de la joie". Les Annales ont noté : Confucius demandant ce qu'étaient les rites, Lao-Tseu répondit : "L'homme supérieur, lorsqu'il en a l'occasion, va en voiture, s'il n'en a pas l'occasion, il porte un chapeau de feuilles et marche pieds nus. J'ai entendu dire : le commerçant habile à accumuler des richesses ne diffère pas d'un homme qui ne possède rien; l'homme sup érieur qui est vertueux a apparemment l'aspect d'un ignorant. Rejetez l'aspect orgueilleux et le coeur vertueux, vous trouverez également l'esprit de luxure et la propension à la débauche nuisibles à l'homme".
L'examen de ces quelques paroles suffisent pour nous faire connaître les principes de l'enseignement de Lao-tseu. On ignore en quelle année ce dernier est mort. Plus tard Liêt Ngu Khau rédigea le livre Liêt Tu, et Trang-Chu le livre Trang-tu.
Ils étaient des adeptes du taoisme. Ce ne fut que sous les dynasties des Tsin et des Wei que l'enseignement de Lao-tseu se répandit. Depuis le roi, les princes, jusqu'aux lettrés, tout le monde honora le taoisme, respecta Lao Tseu et le nomma "Seigneur Lao, le très grand".
Le taoisme parvint dans notre pays pendant ces périodes de domination chinoise. On ignore comment on le pratiquait à cette époque. Mais sous Dinh Tiên-hoàng Truong Ma Ni a été promu Tàng Luc et Ly Anh Tôn employa les lauréats des concours pour les trois religions; Lê Thân-tôn autorisa Trân-Lôc à fonder une école taoiste à l'intérieur du palais, ce sont là des témoignages de croyance du pays.
Le taoisme ne s'est pas répandu comme le confucianisme et le bouddhisme, mais les gens de condition élevée et les intellectuels retirés, pour la plus grande part ont été influencés par le taoisme et en ont saisi l'esprit. Les hommes indépendants, ceux à l'esprit subtil, les résignés, ceux qui aiment le calme et ceux qui sont las de l'existence ont tous compris l'esprit taoiste. Quant aux formes extérieures, comme les fantômes, les esprits, les interdits, les abstentions, les conjurations des calamités, les demandes de bonheur, ceux qui y croient sont nombreux; mais quels que soient les gens, ne croient que ceux qui le veulent ; il n'est pas de secte religieuse, de croyants, que l'on contraigne à croire.
Quant aux adeptes, ils ne sont pas très nombreux; ils comprennent quelques sorciers taoistes. Ceux-ci se contentent de suivre quelques pratiques extérieures anciennes, d'utiliser amulettes et talismans pour exorciser les démons et cela pour gagner leur vie dans les basses classes de la société, mais ils ne saisissent pas grand chose aux principes de la doctrine taoiste.
A la recherche du TAO : Le Yin et le Yang
Le Yin et le Yang sont les forces qui régissent l'univers. Elles sont à la fois contraires et complémentaires. L'équilibre est perpétuel et sans cesse renouvelé. Dans la représentation des forces Yin et Yang, on remarque le germe Yin au sein du Yang et de même, le germe Yang au sein du Yin. Ce germe grossi jusqu'à remplacer la force qui le contient. La multiplicité des phénomènes de l'univers, visibles et invisibles, sont le résultat de l'interaction du Yin et du Yang
.Voici quelques exemples...Yin : Obscur Terre Nuit Féminin Froid Faible Souple Substance Dépendant Passif Repos Immobilisation Pair Intérieur
Yang: Lumineux Ciel Jour Masculin Chaud Fort Rigide Essence Indépendant Actif Action Mouvement Impair Extérieur
Divers Taïji
Evelyn de Smedt. 1990. Zen et christianisme. Paris: Albin Michel (coll
«Spiritualités vivantes»), 186 p.
Auteur de nombreux ouvrages et collaboratrice de Maître Taisen Deshimaru, Evelyn de Smedt propose une comparaison entre les spiritualités zen et chrétienne. Le lecteur qui veut s'initier y trouvera des informations de base sur le zen et sur quelques grands mystiques chrétiens: Jean Tauler, Jan van Ruysbroek, Jean de la Croix, Ignace de Loyola.
Après avoir présenté Maître Deshimaru (fondateur du Dojo Zen de Montréal), la première partie de l'ouvrage évoque quelques grands spirituels chrétiens qui pratiquent zazen : les jésuites E. Lassalle et K. Kadowaki, le dominicain A.-M. Besnard et le bénédictin Pierre-François de Béthune.
La seconde partie - Rencontres entre Zen et Christianisme - propose d'intéressants rapprochements sur «se connaître soi-même», le silence, le recueillement, «le Maître et la transmission», «le bodhisattva et le saint», l'amour et la compassion, «illusions et péché», le karma, la vacuité, et se termine avec une comparaison plus élaborée entre «le satori du Zen et la communion divine du christianisme». Très souvent c'est Maître Eckhart, le mystique dominicain du XIVe siècle (que les bouddhistes aiment tant), qui permet de faire le pont entre deux grandes traditions spirituelles profondément différentes, au moins sur le plan conceptuel.
L'essai d'Evelyn de Smedt démystifie bien des peurs concernant l'égarement des chrétiens dans le bouddhisme et met sur la voie d'un dialogue inter et intra-religieux avec le bouddhisme zen. Mais les rapprochements sont souvent rapides, voire faciles : un danger!