Forum des Religions - Les Origines

La Tour de Babel :: l'origine de l'empire mondial des religions

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    Message  Arlitto Dim 22 Nov 2020 - 19:43

    TAOÏSME

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    Le terme de taoïsme (daojia) s'est appliqué d'abord aux écrits de certains mystiques de la Chine antique. C'est là une classification établie a posteriori par les bibliographes impériaux de l'époque des Han antérieurs (206 av.-9 apr. J.-C.). Parmi les nombreuses écoles philosophiques de la Chine pré-impériale, on chercherait vainement en effet une école « taoïste ». Le Dao [Tao en ancienne transcription E.F.E.O.], c'est-à-dire le Principe régulateur de l'Univers, et par extension le système absolu de la perfection en toute chose, était un sujet de spéculation commun à tous les penseurs de la Chine ancienne et non l'apanage exclusif des mystiques auxquels, par la suite, on a donné le nom de taoïstes.

    On les connaît essentiellement par deux ouvrages : le Daode jing, livre du Dao et de son action, par le « Vieux Maître » Laozi, et le Zhuangzi par l'auteur de ce nom. Un troisième ouvrage, le Liezi, n'est aujourd'hui connu que dans une version remaniée du ive siècle de l'ère chrétienne ; son contenu n'apporte rien d'essentiel. Le fait que ces ouvrages aient mérité le nom de taoïstes provient sans doute du sens tout particulier que la notion de Dao prend dans leur système. Le Principe ultime a, pour eux, la qualité de ziran : « ainsi qu'il est par lui-même », donc tel quel, spontané. La liberté et l'autonomie s'obtiennent en épousant entièrement le grand mouvement naturel de l'univers. C'est là le vrai Dao : principe et voie de salut. Cette thèse se développe en opposition aux structures culturelles telles qu'elles sont représentées par l'état féodal ainsi qu'aux préceptes moraux du confucianisme naissant.

    À l'époque où la notion de taoïsme se cristallise, c'est-à-dire au début de l'ère impériale (iie s. av. J.-C.), l'opposition idéologique du naturel au culturel avait déjà évolué au point d'impliquer de multiples connotations : celles de la réaction contre l'envahissement de l'administration centrale dans la vie régionale et rurale, de l'hostilité à l'orthodoxie confucéenne seule permise aux fonctionnaires de l'Empire, une option enfin  […]



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    Message  Arlitto Dim 22 Nov 2020 - 19:45

    Les religions du monde : Le taoïsme


    Taoïsme: la sagesse de "laisser vivre"



    "Le Sage ne garde rien pour lui. Plus il donne aux autres, plus il s'enrichit. Et il possède un trésor précieux: ce qu'il a donné aux autres."


    Quel est le message du Tao ?



    Le Tao (la Voie) et son aspect immanent et agissant, le Tê (la Vertu), entendue comme « puissance », « capacité », constitue l'une des formes les plus pures et complètes de métaphysique. Malgré son caractère indicible et inconnaissable, Marc Halévy, physicien, Pierre-Marie Hazo, praticien en médecine chinoise et Erik Sablé, écrivain, vont essayer, dans cette table ronde, de se mettre sur la voie du Tao : pourquoi est-il impossible de le définir ? Si on ne peut le dire, est-ce qu'on peut l'atteindre ? Est-il en opposition à la modernité ou l'englobe-t-il ? En quoi le Tao est une philosophie libertaire ? En quoi les communautés hippies furent-elles le reflet du Tao ? Quelles sont les différences entre l'empereur chinois et le prince taôiste ? Le Taoïsme a-t-il encore des messages a nous donner pour nous sortir des brumes de notre modernité ? Autant des questions pour replacer le Tao au cœur de la métaphysique universelle. Souvent réduit, voire défiguré, à travers un processus huilé de vulgarisation par les schémas de la mentalité antimétaphysique et matérialiste moderne, nos trois auteurs ont le mérite de redonner au Tao sa force et son rang.
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    Message  Arlitto Dim 22 Nov 2020 - 19:45

    Lao Tseu

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    Lao Tseu ou Laozi ou Lao Zi, plus communément appelé en Chine Tàishàng lǎojūn, de son vrai nom Li Er, été un sage chinois et, selon la tradition, un contemporain de Confucius. Il est considéré a posteriori comme le père fondateur du taoïsme.

    Naissance : 604 av. J.-C., Henan, Chine

    Décès : 531 av. J.-C., Chine


    L’Enseignementde Lao-Tsé

    Son Enseignement se résumait brièvement ainsi:

    « Nous les êtres humains, nous sommes des créatures du Hautement-Sublime, Que jamais personne n'a vu et ne verra jamais, car Il est « Esprit », nous Matière, dans laquelle Il a plongé une étincelle de Son Esprit. 

    Hautement-Sublime Il est au-dessus de nous, mais Il prend part à notre destin. Il sait si nous nous comportons de façon digne de Lui. Si nous agissons ainsi, alors Il nous octroie tous les Secours dont nous avons besoin.

    L'étincelle spirituelle, Qu'Il a plongée en nous, aspire de nouveau vers Lui en Haut. C'est pourquoi, pour nous, après un parcours terrestre correctement accompli, l'Ascension dans les Jardins éternels est assurée. 

    Aucun être humain, toutefois, ne vit qu'une seule fois sur la Terre. Il revient au Terrestre aussi longtemps qu'il ne s'est pas débarrassé de tout le terrestre. étant terrestres, nous devons nous libérer du terrestre.

    L'étincelle spirituelle enseigne à l'être humain ce qu'il doit faire et laisser de côté pour vivre selon la Volonté du Hautement-Sublime. Qui écoute l’Esprit parlant en lui n’a besoin d’aucune Loi pour vivre en Présence de Dieu.


    Mieux l'être humain saisit cela et d’autant plus il apprend l’"Agir par le Non-Agir", c'est-à-dire l'Action qui se tient en Accord avec tout ce qui émane du Hautement-Sublime. La façon d’agir habituelle des êtres humains, "l'agir dans l'agir", coupe les bras aux Répercussions des Irradiations Divines en les entravant. Aussi longtemps que l'être humain se tient pour sage, il n'apprend pas l'Agir par le Non-Agir, et pourtant c'est en lui que réside la plus grande Félicité.

    Mais que personne ne croie qu’avec ceci le mot de « paresse » doit être prononcé. Seul celui qui, inlassablement, s'occupe de son Travail, quoi que ce soit dont il s’agisse, seulement celui-là peut subsister devant l’Œil perçant du Hautement-Sublime.

    Nous devons vivre de l'intérieur vers l'extérieur, et non pas de l'extérieur vers l'intérieur.

    Plus richement Dieu Se révèle à nous, et d’autant plus infimes nous devenons. »



    Citations de Lao-Tseu

    Ceux qui savent ne parlent pas, ceux qui parlent ne savent pas. Le sage enseigne par ses actes, non par ses paroles.

    Savoir se contenter de ce que l'on a : c'est être riche.

    Les mots de vérité manquent souvent d'élégance. Les paroles élégantes sont rarement vérités.

    C'est ce qui manque qui donne la raison d'être.

    La bonté en parole amène la confiance. La bonté en pensée amène la profondeur. La bonté en donnant amène l'amour.

    La vie est un départ et la mort un retour.

    L'échec est le fondement de la réussite.

    Un mot prononcé avec bienveillance engendre la confiance. Une pensée exprimée avec bienveillance engendre la profondeur. Un bienfait accordé avec bienveillance engendre l'amour.

    La plus grande révélation est le silence.

    La vie est une succession de changements naturels. Ne résistez pas car cela ne générera que des soucis. Laissez la réalité être la réalité. Laissez faire naturellement les choses.

    Il n'y a point de chemin vers le bonheur. Le bonheur, c'est le chemin.

    Le bonheur naît du malheur, le malheur est caché au sein du bonheur.

    Etre humain c'est aimer les hommes. Etre sage c'est les connaître.

    Les vraies paroles ne séduisent jamais. Les belles paroles ne sont pas vérité. Les bonnes paroles n'argumentent pas. Les arguments ne sont que discours. Celui qui sait n'a pas un grand savoir. Un grand savoir ne connaît rien.

    Celui qui a inventé le bateau a aussi inventé le naufrage.

    Un vrai chef ne paraît pas martial. Qui sait se battre ne s'emporte pas. Qui saura vaincre évitera d'affronter. Qui saura manier les hommes s'abaissera...

    Il est plus intelligent d'allumer une toute petite lampe que de se plaindre de l'obscurité.

    Le sage ne rencontre pas de difficultés. Car il vit dans la conscience des difficultés. Et donc n'en souffre pas.

    Prendre conscience, c'est transformer le voile qui recouvre la lumière en miroir.

    Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas.

    Celui qui en sait beaucoup sur les autres est peut-être instruit, mais celui qui se comprend lui-même est plus intelligent.

    La seule façon d'accomplir est d'être.

    Sois avare de tes paroles, et les choses s'arrangeront d'elles-mêmes.

    Ceux qui ne demandent rien ont tout.

    Le but n'est pas le but, c'est la voie.

    Celui qui sait qu'assez c'est assez, en aura toujours suffisamment.

    Qui triomphe de lui-même possède la force.

    Celui qui connaît les autres est savant. Celui qui se connaît lui-même est sage. Celui qui vainc les autres a de la force. Celui qui se vainc lui-même est fort. Celui qui s'impose a de la volonté. Celui qui se suffit est riche. Celui qui ne perd pas sa place a de la constance. Celui qui ne disparaît pas même à sa mort, celui-là est Immortel.

    L'homme qui ne tente rien ne se trompe qu'une fois.

    Celui qui dirige les autres est peut-être puissant, mais celui qui s'est maîtrisé lui-même a encore plus de pouvoir.

    Tu es le maître des paroles que tu n'as pas prononcées ; tu es l'esclave de celles que tu laisses échapper.

    Aimez le monde comme vous-même... Alors seulement vous pourrez vous occuper de tout le reste.

    La perception de l'infiniment petit est le secret de la clairvoyance, la protection de l'infiniment fragile et tendre est le secret de la force.

    Quand la crainte ne veille pas, il arrive ce qui était à craindre.

    Je traite avec bonté ceux qui ont la bonté ; je traite avec bonté ceux qui sont sans bonté. Et ainsi gagne la bonté.

    Celui qui sait se contenter sera toujours content.
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    Message  Arlitto Dim 22 Nov 2020 - 19:46

    Taoïsme


    Étymologie. L'idéogramme Tao, datant de l'Antiquité, a été simplifié il y a 2 200 ans environ et de nouveau en 1956. La transcription phonétique française en 3 lettres (Tao) crée une confusion avec 22 autres mots chinois transcrits 'tao et 35 mots transcrits t'ao.

    Origine. Fondé par des inconnus, du peuple du fleuve Jaune, puis concrétisé par Fu Hi (2852 avant J.-C.), fondateur de la cosmologie du Yin-Yang alternable et coexistentiel. Le philosophe chinois Lao-tseu ( Lao-tseu signifie " vieux maître ") ou Lao Tan, archiviste à la cour des Tcheou, et contemporain de Confucius (qu'il aurait rencontré en 517 avant J.-C.) en rassembla les idées. Son nom de famille était Li et il serait originaire du royaume de Ch'u, village de K'iu Jen Li, canton de Kou. IIe s. après J.-C. société religieuse créée par Tchang Tao-ling, qui prend le titre de précepteur céleste et fonde de nombreux monastères. Devient religion d'État ; les descendants de Tchang Tao-ling obtiennent un fief dans le Chiang-Si ; ils portent le titre de maître du Ciel. Lao-tseu est proclamé officiellement leur guide spirituel. 1927 " les maîtres du Ciel " sont supprimés par le gouvernement chinois du parti nationaliste fondé par le Dr Sun Yat Sen, chrétien protestant. Lao, TaLao-tseu Tchang Tao-ling Yang Yin

    Livres. Le Tao-te King (le Livre du Principe et de sa vertu, dicté par Lao-tseu et appelé Lao-tseu jusqu'à l'époque des Han). Le Tchouang-tseu, qui aurait été écrit par Tchouang Tchéou ( vers 275 av. J.-C.). Le Lie-tseu, recueil de légendes et d'écrits philosophiques, attribué à Lie-tseu (IIIe s. av. J.-C.). Tao-Tsang, encyclopédie rééditée 1906. Lie-tseu Tao-te King Tchouang-tseu

    Philosophie (Tao Jia). Le Tao est un principe qui règne à l'origine de la vie, c'est le " Cours des choses ". L'idéogramme, traduit généralement par " voie ", signifie aussi " puissance résidant dans et derrière la Nature " et animant le jeu cosmique. Il est principe d'ordre et de réalisation. Jia veut dire famille, groupe ou maître reconnu par les lettrés dans tous les domaines. Doctrine wou-wei : celui qui vit uni à lui a soin de prendre parti en observant la loi de la nature (Tao). mais de " ne pas intervenir " selon sa propre impulsion.

    Tao, doctrine

    La religion (Tao Chiao) [Chiao signifie éducation] considérée souvent comme fondée par Tchang Tao-ling (34-156) contient plusieurs éléments symboliques, notamment 2 principes (appelés des " âmes " ou des " respirations ") qui, tantôt par leur conflit, tantôt par leur union féconde, sont à l'origine de l'Univers et de l'Humanité : le yang (solaire) et le yin (lunaire). Le yang est formé d'une multitude de bons esprits (shen) le yin d'une multitude de particules plus ou moins mauvaises, les spectres ou kweï. Les dieux sont composés uniquement de shen, les hommes d'un mélange de shen et de kweï. A leur mort, leur partie shen va au ciel et leur partie kweï demeure sur terre.

    Tao Chiao

    San T'sing (les Trois Purs) ont pour personnage central Yuan-che T'ien-tsouen (le Vénérable Céleste du Commencement originel) qui aurait délégué ses pouvoirs à l'empereur de Jade, le 2e personnage de cette Trinité. Sur le nom du 3e personnage, les textes différent. Auparavant, la Trinité taoïste avait eu pour chef le Grand Un (T'ai-Yi). San T'sing 

    Vie religieuse. Clergé régulier, vivant dans les monastères ; séculier : prêtres de villages, mariés, ne mettant leurs habits religieux que pour officier au temple. Ils pratiquent les sciences occultes, et les paysans font appel à eux pour des affaires de charmes et d'amulettes. Temple d'or

    École du Nord. Ts'iuan-tchen (" Réalisation parfaite "), fondée par Wang Chih (1112-1170). Le monastère des Nuages-Blancs à Pékin en dépendait.

    École du Sud. Tcheng Yi (" Unité réalisée "), qui prétend avoir pour fondateur Tchang Tao-ling. On distingue l'école philosophique du Tao (Tao Jia), où Lao-tseu apparaît comme guide de la civilisation chinoise, et le taoïsme magico-religieux qui se développa à partir du IIe s. de notre ère. Le Maître, Tchang En-p'uo (1894-1969), se trouvait à Formose, où il a créé 2 associations. Actuel maître céleste : Tchang Yuan hsien, neveu du 63e . Tcheng Yi

    Yikouan tao (" Unité qui embrasse toutes choses "). Religion officiellement reconnue par le gouvernement de Taïwan, et se référant aux livres confucianistes, taoïstes et bouddhistes. Principe : unifier ces 3 doctrines avec celles de la Bible et du Coran. Association taoïste chinoise : fondée 1957 à Pékin pour " unir les taoïstes chinois dans le patriotisme et l'aide à la construction socialiste ". Association de Recherche sur les études de Tao Jia. Pte d'honneur : Tchen Gi-Vane. Yikouan tao

    Statistiques. Chine : de 1966 à 1975 : 600 temples ; en 1980 : 200 (59 ont été restaurés et rouverts en 1989). Taïwan : 4 158 temples.

    Siège en France. Académie Wan Yun Lou, pagode de Rambouillet, 3, rue Pasteur, 78120. La directrice, Tchen Gi-Vane (pour l'état civil : Mme Bertrand) a posé, en 1981, en 1988 et en 1995, sa candidature à la présidence de la République, mais n'a pu recueillir les 500 parrainages nécessaires.


    La doctrine de Lao tseu est le Taoisme. Lao-tseu avait pour nom de famille Ly et pour prénom Nhi, pour pseudonyme Ba Dung, pour nom posthume Dam. Originaire du village de Khuc-nhân dans le huyên de Hô, du pays de So, il naquit en la troisième année du règne de Dinh Vuong de la dynastie des Tcheou Orientaux, fut contemporain de Confucius. Sa mère le porta pendant 80 ans avant qu'il naquit et lorsqu'il vint au monde, il avait les cheveux tout blancs, c'est pourquoi on l'appela Lao-tseu. Lao-tu fut mandarin Tru Ha Su sous la dynastie des Tcheou, puis, constatant que la dynastie tombait en décadence, il cessa ses fonctions et se retira.
    Il s'aperçut qu'à cette époque l'on attachait de l'importance aux rites et comme la question présentait de grandes confusions, il voulut réformer ce défaut et composa un ouvrage le Tao To King de plus de 5.000 mots dont l'idée maîtresse était de suivre le principe suivant : "en toutes choses il faut se fier à la nature; il n'est pas nécessaire de se faire du souci, alors on peut jouir du bonheur et de la joie". Les Annales ont noté : Confucius demandant ce qu'étaient les rites, Lao-Tseu répondit : "L'homme supérieur, lorsqu'il en a l'occasion, va en voiture, s'il n'en a pas l'occasion, il porte un chapeau de feuilles et marche pieds nus. J'ai entendu dire : le commerçant habile à accumuler des richesses ne diffère pas d'un homme qui ne possède rien; l'homme sup érieur qui est vertueux a apparemment l'aspect d'un ignorant. Rejetez l'aspect orgueilleux et le coeur vertueux, vous trouverez également l'esprit de luxure et la propension à la débauche nuisibles à l'homme".

    L'examen de ces quelques paroles suffisent pour nous faire connaître les principes de l'enseignement de Lao-tseu. On ignore en quelle année ce dernier est mort. Plus tard Liêt Ngu Khau rédigea le livre Liêt Tu, et Trang-Chu le livre Trang-tu.

    Ils étaient des adeptes du taoisme. Ce ne fut que sous les dynasties des Tsin et des Wei que l'enseignement de Lao-tseu se répandit. Depuis le roi, les princes, jusqu'aux lettrés, tout le monde honora le taoisme, respecta Lao Tseu et le nomma "Seigneur Lao, le très grand".

    Le taoisme parvint dans notre pays pendant ces périodes de domination chinoise. On ignore comment on le pratiquait à cette époque. Mais sous Dinh Tiên-hoàng Truong Ma Ni a été promu Tàng Luc et Ly Anh Tôn employa les lauréats des concours pour les trois religions; Lê Thân-tôn autorisa Trân-Lôc à fonder une école taoiste à l'intérieur du palais, ce sont là des témoignages de croyance du pays.

    Le taoisme ne s'est pas répandu comme le confucianisme et le bouddhisme, mais les gens de condition élevée et les intellectuels retirés, pour la plus grande part ont été influencés par le taoisme et en ont saisi l'esprit. Les hommes indépendants, ceux à l'esprit subtil, les résignés, ceux qui aiment le calme et ceux qui sont las de l'existence ont tous compris l'esprit taoiste. Quant aux formes extérieures, comme les fantômes, les esprits, les interdits, les abstentions, les conjurations des calamités, les demandes de bonheur, ceux qui y croient sont nombreux; mais quels que soient les gens, ne croient que ceux qui le veulent ; il n'est pas de secte religieuse, de croyants, que l'on contraigne à croire.

    Quant aux adeptes, ils ne sont pas très nombreux; ils comprennent quelques sorciers taoistes. Ceux-ci se contentent de suivre quelques pratiques extérieures anciennes, d'utiliser amulettes et talismans pour exorciser les démons et cela pour gagner leur vie dans les basses classes de la société, mais ils ne saisissent pas grand chose aux principes de la doctrine taoiste.


    A la recherche du TAO : Le Yin et le Yang

    Le Yin et le Yang sont les forces qui régissent l'univers. Elles sont à la fois contraires et complémentaires. L'équilibre est perpétuel et sans cesse renouvelé. Dans la représentation des forces Yin et Yang, on remarque le germe Yin au sein du Yang et de même, le germe Yang au sein du Yin. Ce germe grossi jusqu'à remplacer la force qui le contient. La multiplicité des phénomènes de l'univers, visibles et invisibles, sont le résultat de l'interaction du Yin et du Yang

    .Voici quelques exemples...Yin : Obscur Terre Nuit Féminin Froid Faible Souple Substance Dépendant Passif Repos Immobilisation Pair Intérieur

    Yang: Lumineux Ciel Jour Masculin Chaud Fort Rigide Essence Indépendant Actif Action Mouvement Impair Extérieur

    Divers Taïji

    Evelyn de Smedt. 1990. Zen et christianisme. Paris: Albin Michel (coll

    «Spiritualités vivantes»), 186 p.

    Auteur de nombreux ouvrages et collaboratrice de Maître Taisen Deshimaru, Evelyn de Smedt propose une comparaison entre les spiritualités zen et chrétienne. Le lecteur qui veut s'initier y trouvera des informations de base sur le zen et sur quelques grands mystiques chrétiens: Jean Tauler, Jan van Ruysbroek, Jean de la Croix, Ignace de Loyola.

    Après avoir présenté Maître Deshimaru (fondateur du Dojo Zen de Montréal), la première partie de l'ouvrage évoque quelques grands spirituels chrétiens qui pratiquent zazen : les jésuites E. Lassalle et K. Kadowaki, le dominicain A.-M. Besnard et le bénédictin Pierre-François de Béthune.

    La seconde partie - Rencontres entre Zen et Christianisme - propose d'intéressants rapprochements sur «se connaître soi-même», le silence, le recueillement, «le Maître et la transmission», «le bodhisattva et le saint», l'amour et la compassion, «illusions et péché», le karma, la vacuité, et se termine avec une comparaison plus élaborée entre «le satori du Zen et la communion divine du christianisme». Très souvent c'est Maître Eckhart, le mystique dominicain du XIVe siècle (que les bouddhistes aiment tant), qui permet de faire le pont entre deux grandes traditions spirituelles profondément différentes, au moins sur le plan conceptuel.

    L'essai d'Evelyn de Smedt démystifie bien des peurs concernant l'égarement des chrétiens dans le bouddhisme et met sur la voie d'un dialogue inter et intra-religieux avec le bouddhisme zen. Mais les rapprochements sont souvent rapides, voire faciles : un danger!
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    Message  Arlitto Dim 22 Nov 2020 - 19:46

    Laozi ou Lao-Tseu.

    Le taoïsme et le caodaïsme.


    Le taoïsme aurait été fondé par des inconnus du Fleuve Jaune vers 3000 av. J.-C. puis concrétisé par Fu-Hi (2825 av. J.-C.), fondateur de la cosmologie du Yin-Yang.

    Selon l’historien Sima Qian (145-86 av. J.-C.), fonctionnaire à la cour des Han, les idées taoïstes ont été rassemblées par Laozi ou Lao-Tseu ou Lao-Tan (v. 570-490 av. J.-C.), archiviste à la cour des Tcheou, et dont le nom de famille était Li. Ce personnage semi-légendaire, à qui la tradition attribue la rédaction du texte principal du taoïsme philosophique, le Daode jing ou Tao-tö-king (Livre de la voie et de la vertu), est le contemporain de Confucius qu’il rencontre en 517 av. J.-C.

    La légende raconte que Lao-Tseu, rebuté par la décadence de son époque, partit vers l’occident et dicta le Tao-tö-king au garde-frontière Yin Xi avant de disparaître. Les taoïstes prétendent que le sage gagna l’Inde et que sa doctrine devint le bouddhisme ; certains affirment même que Laozi et Bouddha n'étaient qu’une seule et même personne.


    LE PRINCIPE DU TAO

    Le Tao est un principe qui règne à l’origine de la vie, c'est le "cours des choses". Son idéogramme, traduit généralement par voie, signifie aussi : "puissance résidant dans et derrière la Nature" et animant le jeu cosmique.
    Le Dao (ou Tao en ancienne transcription) est le Principe régulateur de l’Univers.
    Le Dao est éternel, coexistant avec l’Univers, et même antérieur à celui-ci :
    « Il y avait quelque chose dans un état de fusion avant la formation du Ciel et de la Terre. Tranquille ! Ineffable ! Elle existe seule et ne change pas ; elle circule et ne se lasse pas. On peut la considérer comme la Mère de tout sous le Ciel (c’est-à-dire le monde), mais j’ignore son nom ; je l’appellerai Dao, et, s’il faut lui donner un nom, ce sera grand (chapitre. XXV).

    Pour être en harmonie avec le Tao, l'homme doit pratiquer le non-agir (wu wei) ou du moins rien de forcé, d'artificiel ou de non naturel.
    Par la conformité spontanée avec les impulsions de sa propre nature essentielle et par l'abandon de toutes les doctrines du savoir, l'homme réalise l'union avec le Tao et en retire un pouvoir mystérieux (De) grâce auquel il arrive à transcender toutes les distinctions terrestres, même celle entre la vie et la mort. Un tel être est invulnérable, car "il n’y a en lui aucune place pour la mort". (chap. L)
    « Ne pas regarder ce qu’on pourrait désirer » (chap. III), car les passions usent et causent une déperdition de vitalité.
    Pour durer, tel que le Ciel et la Terre, il ne faut pas produire des choses "de soi-même" (chap. VII), mais tout laisser à l’état originel (ziran).
    Cette spontanéité s’obtient par le non-agir : ne pas intervenir, ne pas troubler l’harmonie naturelle par les inventions de notre esprit, déréglé par des préceptes culturels.
    Il faut abolir la (prétention à la) sagesse et rejeter le savoir (chap. XIX), car "celui qui poursuit l’étude augmente chaque jour, tandis que celui qui pratique le Dao diminue chaque jour. En diminuant de plus en plus, on arrive au non agir. En n’agissant pas, il n’y a rien qui ne se fasse » (chap. XLVIII). Cette diminution est vue comme un retour : « Le retour est le mouvement du Dao » (chap. XL). Il s’agit du retour mystique à la Mère des dix mille êtres, dont le nombre est représenté par le svastika.

    Lao-Tseu explique que « le Tao ou la Raison suprême dans son état d'immutabilité, est sans nom. Il est simple de sa nature, mais, quoique d'une subtilité très grande, le monde entier ne pourrait le subjuguer... Ce n'est que lorsqu'il eut commencé à se diviser et à revêtir des formes corporelles qu'il eut un nom... Pour employer une comparaison, le Tao ou raison suprême existe dans tout l'univers et le pénètre de sa substance, comme les rivières et les torrents des vallées se répandent dans les fleuves et dans les mers ». L'unité absolue est sa formule la plus abstraite, et cette unité précède logiquement, nécessairement et ontologiquement des modes d'être subséquents qui rentrent dans l'unité.
    Cette raison suprême a trois expressions qui sont : « I », qui désigne celui que l'on regarde et que l'on ne voit pas ; « Hi », celui que l'on écoute et que l'on n'entend pas ; « Wei », celui qu'on cherche et qu'on ne peut saisir. Séparées, aucune d'elles n'exprime quelque chose de corporel, qui ait un son ou une couleur, et, quand elles sont réunies, elles n'expriment aucune idée de forme corporelle, et elles n'ont point de noms.

    L'unité n'est point par elle-même unité ; c'est par la triade qu'elle est unité. De même, la triade n'est point par elle-même la triade, c'est par l'unité qu'elle est la triade. La triade est donc l'unité-triade. C'est par la triade que l'unité existe ; la triade est donc l'unité-triade ou la trinité-unité. La triade n'est point parfaite comme simple triade ; si elle n'est point parfaite comme simple triade, alors ce n'est point une triade ; si l'unité n'est point parfaite comme unité en tant qu'unité, alors ce n'est pas une unité.
    « L'unité, c'est ce qui a un principe unique de direction ; la dualité, c'est ce qui est pair ; la triade ou l'unité, c'est ce qui opère les transformations… L'unité de direction, c'est la racine, la base ; le pair, c'est le tronc, le corps ; le principe qui opère les transformations, c'est l'esprit divin. Ne retrouvons-nous point là le Père, le Fils qui est l'incarnation du Père, et l'Esprit qui manifeste sa volonté ?... Il est dit que tous les êtres sortent de l'unité, subsistent dans la dualité et sont parfaits dans la triade ou dans la Trinité. » (Tseu-hoa-tseu)
    La triade des Trois Purs (San Tsing) a pour personnage central Yuan-che Tien-tsouen (le Vénérable Céleste du Commencement originel) qui aurait délégué ses pouvoirs à l'empereur de Jade, le deuxième personnage de cette trinité ; sur le nom du troisième personnage, les textes diffèrent. Auparavant, la triade taoïste avait eu pour chef le "Grand Un" (T’ai-Yi).


    CHRONOLOGIE HISTORIQUE

    Maître Zhuang

    Zhuang Zhou ou Tchouang-Tseu, Maître Zhuang, est un penseur chinois du IVe siècle av. J.-C. à qui l'on attribue la paternité d'un texte essentiel du taoïsme appelé de son nom, le Zhuangzi, ou encore Nanhuazhenjing (le Vrai classique de Nanhua). Cette oeuvre, datant de 350 à 275 avant J.-C., est un ouvrage fondamental du taoïsme auquel il donne son contenu philosophique.
    L’union avec l’Un (c’est-à-dire le Dao que l’on peut nommer "Mère des dix mille êtres") se réalise par l’extase. L’ataraxie complète, le wu wei, est une transe par laquelle on retrouve l’unité originelle. Le Zhuangzi raconte comment Confucius, étant allé rendre visite au Vieux Maître (Laozi), le trouva assis immobile et ravi en extase. Quand il fut revenu à lui, il dit : « Je m’ébattais dans l’origine des choses ». Remontant le cours des alternances du Yin et du Yang (les Deux issus de l’Un), contemplant leur incessant va-et-vient (actif/passif, vie/mort, plein/vide), il obtient en lui leur union (hé) : « Là est beauté, la joie suprême. S’ébattre dans ce ravissement, c’est le lot du surhomme » (chap. XXI, trad. L. Wieger). L’envol mystique dont parle le Vieux Maître s’appelle souvent "yuan you", la « randonnée lointaine ». Le saint en extase visite les contrées hors de ce monde. « Le vrai sage vit mille ans, après quoi, las de ce monde, il le quitte et s’en va vers les Immortels. Monté sur un nuage blanc, il arrive dans la région des dieux ». (chap. XII)
    La pensée mystique du Vieux Maître se détache sur un arrière-fond religieux et magique. Les saints taoïstes se déplaçaient en dansant le pas de Yu, héros fondateur mythique de la première dynastie, démiurge qui ordonna l’univers après le déluge. Mi-homme mi-dieu, il était hémiplégique et boitait. Yu était encore le saint fondateur des confréries de forgerons. C’est là que trouvent leurs origines les techniques secrètes et les pratiques ésotériques.

    Huangdi, l’Empereur jaune

    La pensée de Lao-Tseu est reprise par les courtisans de la dynastie Han, qui la relient aux légendes de Qin Shi Huangdi (l’Empereur jaune) et à la cosmologie yin-yang du taiji pour étoffer leur propre philosophie. Huangdi, qui aurait régné de -2697 à -2598 av. J.-C., doit sa place dans le taoïsme au courant de philosophie politique huanglao particulièrement influent au début des Han occidentaux (206 à 9 av. J.-C.), pour qui il représente le souverain idéal. Sous les Han, le taoïsme s’appelle d’une façon générale "les doctrines de Huangdi et de Laozi" et les noms des deux saints fondateurs sont souvent associés au point de former une seule expression : Huanglao dao (la Voie de Huangdi et Lao Tseu). Le taoïsme comporte aussi bien des pratiques ésotériques et techniques magiques (Huangdi) qu’une mystique (Laozi).

    Le taiji, Grand Ultime, désigne le principe universel sous-jacent à toute réalité ; ce concept, apparu dans le Yi jing, Livre des mutations (vers 1000 av. J.-C.), est décrit comme la source et l'union de la dichotomie primitive de l'univers, entre le principe actif du yang et le principe passif du yin.
    L’Empereur jaune (Qin Shi Huangdi) est considéré comme l’auteur de nombre d’ouvrages de médecine. Pour vivre longtemps, est-il dit au début du Huangdi neijing, il faut savoir se conformer aux mouvements alternatifs du Yin et Yang et s’adapter aux "nombres scientifiques".

    Le corps apparaît comme un assemblage de "souffles". Les gros souffles, apparentés aux matières terrestres, forment les os, la chair. Des souffles plus subtils, d’essence céleste, sont représentés par le sang et l’esprit. Les souffles du corps ont tous un mana, une efficacité spirituelle (ling) qui peut s’extérioriser et communiquer ainsi avec les essences correspondantes dans le macrocosme.

    Les Cinq Viscères (cœur, poumons, reins, foie et rate) correspondent aux Cinq Éléments (feu, métal, eau, bois et terre), qui de nouveau correspondent aux orients (les quatre vents et le centre), aux couleurs (rouge, blanc, noir, azur et jaune), aux saveurs, aux saisons, etc.
    Les deux yeux correspondent au Soleil et à la Lune et on peut réaliser le Soleil et la Lune à l’intérieur du corps à partir de ces deux points de communication.
    Ainsi, le corps humain devient non seulement un microcosme, mais tout l’univers.
    Pour établir cet ordre divin, on pratiquait la méditation extatique (zuo wang).


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    L’embryon immortel, méditation taoïste 


    À l’alchimie interne (nei dan) correspondait une alchimie externe (wai dan), évidemment sous le patronage du Huangdi. Respiration, pratiques sexuelles et alchimie n’étaient pas les seuls procédés.

    La Biographie des Immortels (Liexian zhuan), recueil hagiographique datant des Han orientaux ou postérieurs (23-220), donne, à travers les légendes des saints, un inventaire, fort long, d’autres procédés : abstinence de céréales (les céréales nourrissaient les Trois Vers ou Trois Cadavres à l’intérieur du corps humain : esprits démoniaques, à l’origine de la décrépitude et de la mort) ; absorption de drogues végétales (le champignon de l’Immortalité ; les graines du pin, arbre toujours vert) et minérales, que les adeptes recueillaient au cours de leurs randonnées lointaines dans les montagnes ; autocrémation, c’est-à-dire transmutation par le feu ; gymnastique alliée aux pratiques respiratoires ; procédés magiques, astrologiques, etc.
    La dynastie Han tardive assista aussi à la fusion de certains aspects du taoïsme avec la religion chinoise, et les adeptes de nouveaux cultes tels que les Turbans jaunes, dans le Shandong, précipitèrent la chute de la dynastie en 220 apr. J.-C.

    Le Tao Chiao

    La religion Tao Chiao (chiao signifie éducation), considérée comme fondée par le premier Maître céleste, Zhang Daoling, qui prétend avoir reçu un message du sage Laozi en 142 apr. J.-C. dans les montagnes du Sichuan, contient plusieurs éléments symboliques, notamment deux principes (appelés des "âmes" ou des "respirations") qui, tantôt par leur conflit, tantôt par leur union féconde, sont à l’origine de l'Univers et de l'Humanité : le yang (solaire) et le yin (lunaire).

    Le yang est formé d'une multitude de bons esprits (shen), le yin d'une multitude de particules plus ou moins mauvaises, les spectres (kweï).
    Les dieux sont composés uniquement de shen, les hommes d'un mélange de shen et de kweï. A leur mort, leur partie shen va au Ciel et leur partie kweï demeure sur Terre.
    Les spéculations taoïstes fusionnent avec des concepts bouddhistes pour donner naissance au bouddhisme chan, devenu au Japon le zen.

    Qin Shi Huangdi (221-210 av. J.-C.) et Han Wudi (140-87), envoient des expéditions maritimes à la recherche des îles des bienheureux.
    L’usurpateur Wang Mang (9-23) cherche à se justifier en prétendant avoir reçu des lettres d’investiture (fuming) des Immortels.

    On présente à l’empereur Shun (126-144) un écrit volumineux intitulé Taiping jing (Livre de la Grande Paix), transmis à un adepte taoïste par un Immortel. Le livre contient la description utopique d’un État où règnent liberté et justice sous un prince éclairé, qui doit au besoin céder le trône aux sages.
    L’empereur Huan (147-168) fait des sacrifices à Laozi en tant que dieu ; cet événement consacre la divinisation de Laozi.

    Les Turbans jaunes

    En 184, le mouvement des Turbans jaunes, sous la conduite de leur chef Zhang Jue, s’empare du Shandong et manque de renverser la dynastie.
    Le livre sur lequel se fondent leurs espérances est le Taiping jing.

    Zhang Jue fait aussi réciter le Daode jing à ses fidèles.

    Les Maîtres célestes

    Un autre mouvement qui se déclare vers la même époque est celui des Maîtres célestes qui se réclament du premier Maître céleste, Zhang Daoling (34-156). Bien que distinct de celui des Turbans jaunes, il lui ressemble sur bien des points. Le titre de Maître céleste est porté par les patriarches d’un ensemble d’écoles taoïstes prétendant descendre de l’École des Cinq Boisseaux de riz fondée sous les Han orientaux (à partir de 23).

    La doctrine des Maîtres célestes (Tianshi jiao) ou doctrine des Cinq Boisseaux de riz, se répand dans le sud-ouest de la Chine, dans l’actuel Sichuan. L’Etat théocratique qu’y fondent les Maîtres célestes échappera à la répression.

    Le mouvement ne cesse de se développer et finit par constituer ce qu’on appelle l’"Église taoïste" qui devient à son tour la grande religion populaire de la Chine, rôle qu’elle conserve jusqu’à ce jour.

    La charge des Maîtres célestes est héréditaire ; la lignée de la famille Zhang s’est perpétuée jusqu’à nos jours. La prêtrise est aussi héréditaire.

    Les prêtres, appelés libateurs (jijiu) et inspecteurs des Mérites (tugong), dirigent des diocèses et des paroisses où les fidèles se rassemblent dans un idéal égalitaire. La nourriture est commune ; chaque famille fournit une contribution annuelle de cinq boisseaux de riz. Hommes et femmes sont égaux. Des rites sexuels, minutieusement réglés et accompagnés d’exercices spirituels, placent les adeptes des deux sexes face à face dans un équilibre parfait. Tout débordement, toute usurpation entrave l’équilibre et est une faute qui se manifeste par la maladie ou la malchance. Les fidèles se confessent en public, puis se rachètent "en travaillant sur les routes". Le long des chemins, se trouvent des "auberges d’équité" où les voyageurs sont logés et nourris gratuitement.
    Les fêtes de l’Église taoïste, qui s’appellent "retraites" (zhai), comportent des sacrifices d’écrits : la combustion (ou l’absorption) solennelle des prières écrites établisse la communication entre le profane et le sacré [les écrits sont munis de talismans (fu) en caractères spéciaux].

    Ce sont les taoïstes qui développent, en Chine, la pratique omniprésente de l’offrande d’encens.

    Le Maoshan

    Dans la seconde moitié du IVe siècle (sous la dynastie des Jin orientaux) apparaît un taoïsme nouveau, où les pratiques physiologiques se trouvent transposées sur le plan spirituel. Entre les années 364 et 370, sur le Maoshan (montagne sacrée à proximité de Nankin), des Immortels du Ciel de Grande Pureté (Shang Qing) apparaissent à un adepte nommé Yang Xi (né en 330), auquel ils transmettent un grand nombre de textes sacrés. Ainsi, le Huangting jing est entièrement récrit et considérablement augmenté. Dans les écrits issus de la secte du Maoshan les procédés sexuels, alchimiques et même respiratoires deviennent des exercices mentaux.
    Le 7 mai 504, l'empereur Wudi Liang (Xiao Yan), converti au bouddhisme, proscrit les communautés taoïstes qu'il persécute.
    Le taoïsme du Maoshan est prépondérant dans les milieux taoïstes lettrés durant toute l’époque Tang (618-907). En 745, les textes taoïques sont réunis.

    Mani

    Le 16 juillet 731, sur ordre de l’empereur Xuanzong, est composé par un "évêque" manichéen, le Catéchisme de la religion du Buddha de Lumière, Mani (Moni guangfo jiao fa yi liüe). Le texte, adroit mélange de taoïsme, de bouddhisme et de manichéisme et présentant Laozi et Sakya-muni comme des précurseurs ou des avatars antérieurs de Mani, est destiné à renseigner les autorités sur les dogmes, les Écritures, la discipline de la secte afin de la faire agréer officiellement.
    En 732, un édit accorde la liberté de culte à la "doctrine de Mo-mo-ni" (Mar Mani).
    De 842 à 845, l'empereur Wuzong de la dynastie Tang tardive, favorable au taoïsme, interdit toutes les religions étrangères et plus particulièrement le bouddhisme : il sécularise les moines et détruit leurs monastères.

    C’est au Xe siècle que le taoïsme se transforme à nouveau sous l’influence du bouddhisme tantrique et du bouddhisme chan.
    En 1281, le taoïsme est interdit par l'empereur mongol Kubilaï Khan.
    Les sectes du taoïsme moderne se réclament toutes, sous une forme ou une autre du patriarche Lü Dongbin, personnage entièrement constitué à partir de légendes. Dans la religion populaire, il est un des baxian, les Huit Immortels, toujours ivres, à la limite du profane et du sacré.

    Le caodaïsme

    Le caodaïsme naît au Vietnam en 1919 : Ngô Van Chiêu, délégué administratif pour l’île de Phu Quôc, dans le golfe de Siam, et adepte du taoïsme, qui évoque les Esprits supérieurs par le truchement de jeunes médiums, est mis en rapport avec Cao Daï (Palais suprême), nom énigmatique de l’Etre suprême, dieu nouveau, unique et salvateur.

    Le caodaïsme est rénové par Lê Van Trung en 1926.

    De tendance théosophique, composée d'éléments bouddhistes, shintoïstes, taoïstes et chrétiens, le caodaïsme est une tentative de rénovation du confucianisme où dominent le spiritisme et le culte de l'Être suprême.

    Le caodaïsme, qui possède un temple majestueux à Tây Ninh, vénère des personnages aussi divers que Bouddha, la déesse bouddhique Quan Am (en chinois : Guanyin), Confucius, Laozi, Jésus, Périclès, Quan Vo (général chinois qui fut divinisé au IIIe siècle apr. J.-C.), Li Taibo (en vietnamien : Ly Thai Bach, grand poète taoïste chinois du VIIIe siècle, qui le premier inspira Chiêu et ses adeptes), Jeanne d'Arc, Voltaire, Victor Hugo, Allan Kardec, Camille Flammarion, Sun Yat-sen et Churchill.

    CITATIONS

    Ce que d'autres hommes ont enseigné, moi je ne fais que l'enseigner ici. Je n'en serai pas moins considéré comme le père de la doctrine.
    Le sage peut découvrir le monde sans franchir sa porte.
    Jeter un homme à la rue, c'est l'assassiner un peu.
    Celui qui a inventé le bateau a aussi inventé le naufrage.
    Si vous croyez savoir, vous ne savez pas.
    Si quelqu'un t'a offensé, ne cherche pas à te venger. Assieds-toi au bord de la rivière et bientôt tu verras passer son cadavre.
    Arrêtez le mal avant qu'il n'existe ; calmez le désordre avant qu'il n'éclate.
    Mieux vaut allumer une bougie que maudire les ténèbres.
    L'homme de bien est comme l'eau.
    Il n'est pas de plus lourd fardeau que d'avoir trop de désirs.
    Connaître les autres c'est sagesse. Se connaître soi-même c'est sagesse supérieure.
    La puissance, c'est imposer sa volonté aux autres. La force, c'est se l'imposer à soi-même.
    La vie est un départ et la mort un retour.
    Être humain c'est aimer les hommes. Être sage c'est les connaître.
    Le sage redoute la célébrité comme l'ignominie.
    Rendre le bien pour le bien et le bien pour le mal c'est la bonté efficace.
    (Lao-Tseu, Tao-tö-king)
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    Message  Arlitto Dim 22 Nov 2020 - 19:47

    LES PRINCIPES DE LA PENSEE TAOÏSTE

    L’humain fait corps avec l’univers

    Le taoïste se doit d’être modeste par rapport à l’univers, à la nature et ce qu’elle impose. Il doit s’y soumettre pour trouver son salut, il ne trouvera que le malheur s’il lutte contre elle ou s’il essaye de la dominer.

    L’univers est en perpétuelle évolution : Dans la Nature, il n’y a que le changement qui est permanent. Pour le taoïste, tout n’est que recommencement sans fin. Il faut régulièrement casser les habitudes dans lesquelles on vit pour recommencer autrement. Provoquer les changements, c’est un entraînement à l’adaptation.

    La voie et la vertu

    Le « Tao Te King » (La Voie et la Vertu) de Lao-tseu est devenu le fondement du taoïsme.

    Il ne prône pas de notions moralisatrices, il est tout à fait exempt de concepts comme l’enfer, le diable, les ténèbres éternelles, les forces du mal, en opposition avec un Dieu lumineux et bon. De fait, rien dans l’univers n’y est conçu comme intrinsèquement mauvais. Et même, le bien a besoin du mal. Et inversement.

    Le sens de l’équité et la volonté d’être en harmonie avec l’univers suffisent à être dans le Tao, dans la Voie. La moralité est une norme interne chez l’homme sage, il ne connaît pas le péché, il a cessé de faire le mal.

    Pour le taoïste, l’ignorance est à l’origine du mal-être spirituel de l’homme. Il n’est donc pas coupable de ses erreurs. Il est en apprentissage.

    Les paradoxes

    Pour « trouver la Voie », un des moyens possible est l’utilisation des paradoxes.« C’est en ne sachant pas qu’on sait », « La faiblesse est plus forte que la force »…

    Le but de ces paradoxes est de perturber le cerveau, de briser la pensée conventionnelle, l’éducation reçue, l’instruction inculquée.

    L’expérience avant tout

    Le Tao n’est compréhensible que dans la réalité de la vie. C’est à chacun de travailler avec ses outils, à chacun de créer son chemin, dans l’expérience concrète.

    Les taoïstes sont des anarchistes spirituels, il n’y a pas de hiérarchie, pas de règles et une absence de volonté de convaincre. Ni Dieu ni maître.

    Responsabilités

    Chaque humain est responsable de son existence, de son développement affectif, social, spirituel et de sa santé. Si mon voisin est malheureux, il en est responsable. Le materner ne l’aidera pas.

    Pour le taoïste, l’infraction aux lois naturelles entraîne inévitablement des sanctions : Manque d’harmonie, isolement et affliction.

    Toutes mes paroles, tous mes actes ont des conséquences, ma responsabilité est donc grande, je dois faire attention à tout ce que je fais et à tout ce que je dis.


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